I'm so sorry | ft Aelinor

Ma très amie,

Les mots que je m’apprête à écrire me sont douloureux mais je n’ai guère le choix. Je ne rentrerais pas dans le Val, ma place est à Port Réal pour toujours. T’expliquer pourquoi serait une bien longue affaire, j’ignore ce qui me pousse à prendre cette décision alors que j’ai toujours été bien accueilli à Roche aux Runes. L’alliance qui reposait sur mes épaules risque fort de prendre un coup d’éclat mais je suis prête à prendre ce risque et à en subir les conséquences. Je crois que tu me connais suffisamment pour savoir que je ne me défile jamais quand il s’agit d’assumer.

Pourtant cette lettre, j’aimerais, ne pas te l’envoyer et il me faudra faire appel à toute ma force pour l’attacher à un corbeau. Si tu lis cette lettre mon amie, c’est que je ne suis pas revenue sur ma décision. Et si je reste à Port Réal, je dois emporter ma vie dans la capitale. Cependant toi, je ne peux te demander un tel effort, un tel service. Pas après toutes ses années passées à mes côtés. Tu es désormais mère d’un petit garçon qui je sais sera merveilleux, surtout avec une mère comme toi. Si je dois te demander une dernière faveur à me faire, c’est d’aimer ton enfant, t’en occuper comme la griffonne que tu es, d’être une mère de famille et surtout d’être heureuse dans ta vie. Peut-être que nos chemins se recroiseront un jour mais ce jour-là, tu ne seras plus dans mon ombre, tu rayonneras par toi-même.

Je ne sais comment te remercier de tout ce que tu m’as apporté aux fils des ans, même si cela n’a pas été facile au début. Tu seras irremplaçable et je sais que je te regretterais. Tu vas me manquer mon amie.
Prends soin de toi.

Rhaenys.

Ma très chère amie,

Pardonne moi de cette réponse si tardive mais je n’ai pas été dans la capacité physique de te répondre. Je pense que la nouvelle a pu t’arriver, beaucoup de monde est au courant du malheur qui m’a frappé et suite à cela tellement de chose ont changé. Ma plume tremble encore de tout ce qu’il s’est passé en si peu de temps. Je ne sais pas par où commencer pour te donner mon état d’esprit.

Je ne te mentirais point en te disant que je suis au plus mal. Mon quotidien s’effrite, j’ai mis à la lumière des Sept l’interdit que j’ai vécu avec ser Durran. Cela n’a pas plus à Sa Sainteté ni à mon père qui l’ont renvoyé sans préavis de la capitale. J’ignore où il se trouve aujourd’hui et mon cœur saigne à cette idée. Je te sais assez proche de lui, si tu arrives à le contacter peux-tu lui dire à quel point je suis navrée et que je n’ai jamais voulu que tout cela arrive, que mon amour est toujours aussi intact. Le chevalier que j’ai pour le remplacer est si froid, il n’y a nulle confiance qui règne…

Mais Durran ne fut que le coup de grâce à tous les évènements qui me déchirent. Si Gella et lady Jeyne me soutienne quotidiennement, je sens la distance qui se creuse avec Lady Cassana et lady Sara. J’ai peur que la septa que l’on m’a assigné dans mon quotidien ne soit responsable de cette distance. Je me sens si seule, t’écrire et peut-être la seule chose qui apporte un peu de réconfort à mon cœur. Sache que tu seras toujours la bienvenue à Port Réal, on ne m’a pas encore interdit la visite de mes amies proches. Je serais ravie de pouvoir te serrer dans mes bras et voir ton fils. J’en ai au combien besoin aujourd’hui plus que jamais.

Rhaenys.

Ma très chère amie,

Recevoir une lettre de griffon rempli un peu mon cœur d’un peu de chaleur. Ne regrette rien mon amie. Je sais que Wynafryd n’approuvait pas, c’était pour mon bien et je le comprenais, tout comme je comprenais tes raisons de m’encourageait à cela. Tu n’as nullement failli à ton devoir envers moi Aelinor. Jamais je ne pourrais te reprocher quoique ce soit. C’est uniquement de ma faute si Durran n’est plus là, j’ai délibérément avouer ma faute aux Sept. Je dois affronter les conséquences désormais, même si cela m’est pénible. J’aurais pu ne rien dire et il serait aujourd’hui toujours à mes côtés à me protéger même si depuis mon mariage je n’ai pas commis le moindre écart en la matière. J’ai laissé ma langue se délier et aujourd’hui, ils l’ont chassé de la capitale. J’ignore où il se trouve car on ne m’a pas laissé le temps de lui dire au revoir. J’ose espérer qu’il se dirige vers des visages connus.

Je ne doute pas de tes compétences pour les remettre en place mais ne leur en veut pas trop je t’en prie. Je ne les blâme pas, elles ont entendu des choses qui font qu’elles ne peuvent faire autrement. Même si cela est difficile, je supporte leur regard en silence. Peut-être que le temps réparera ce qui s’est brisé, bien que j’ai faible espoir de ce côté-là. Je m’appuie sur Jeyne en attendant.

Je ne peux malheureusement demander à changer de septa, le Grand Septon ne m’autorisera pas à négocier ce point. J’ai péché et il est normal que je dois m’absoudre de tout cela. Je n’ai pas le choix et je dois supporter cela. Elle surveille le moindre de mes faits et gestes et ceux de mes dames. Heureusement, j’ai encore le droit d’envoyer des courriers privés sans qu’elle ne relise ce que je t’écris.

Je comprends parfaitement que tu ne puisses pas prendre la route avec l’hiver qui est sur nous. Je préfère te savoir au chaud et en sécurité à Chêne en Fer que sur la route pour me rejoindre à Port Réal. Je te remercie pour le portrait, vous êtes magnifiques tous les trois et je vois à vos regards que vous êtes heureux. Cela me réchauffe le cœur.

Je ne t’oublie pas de ma prison dorée.

Ton amie,

Rhaenys.

Ma très chère amie,

Tes intentions à mon égard me touchent alors que je ne les mérite pas. J’attendrais ta venue qu’elle soit pour demain ou pour dans dix ans. Le Donjon Rouge te sera toujours ouvert.

J’ai bien reçu une lettre de Wynafryd le lendemain de mon envoie de mon dernier corbeau. Tu n’en as pas dit beaucoup mais suffisamment pour inquiéter notre jolie sirène du Nord. Je lui ai donc répondu pour essayer de la rassurer, je doute que cela ne fonctionne mais au moins elle n’est plus dans l’ignorance de ma situation. Elle croisera probablement la route de Myrielle à Corneilla et j’aurais le droit à un autre corbeau d’une amie inquiète. Je me demande aujourd’hui comment je peux vous remercier de cette fidélité qui étreint vos cœurs alors que vous n’êtes plus à mon service. Je vous ne vous serez jamais assez reconnaissante de cela.

Je prie les Sept pour que Durran se tournent vers des gens de confiance, vers des amis. Qu’il soit en route pour Chêne en Fer, bien que j’ai des doutes à ce sujet, je pense qu’il évitera le Val ou alors à Salvemer pour rejoindre Myrielle. Cela fait désormais une lune qu’il est partie et que je suis sans nouvelle.

Je crains malheureusement que ma Septa ne puisse me comprendre, elle est là pour « me remettre sur le chemin de la lumière des Sept. » Tant qu’elle ne sera pas satisfaite, je doute qu’elle puisse montrer une once de clémence à mon égard. Je me raccroche à Jeyne et bien sur Gella qui veille sur moi nuit et jour.

J’ai entendu parler de ses attaques oui. Elles touchent également Dorne mais étant surveillée du moins de mes faits et gestes je n’ai pas accès à beaucoup d’information. Uniquement des rumeurs du peuple que me rapporte Gella. Beaucoup dise qu’il s’agit de fer-nés, d’homme appartement à la Seiche. Cette théorie me parait un peu saugrenue car l’indépendance n’a été accordé que si les insulaires ne menaient plus de raide sur nos rivages. Cela ne fait même pas un an et l’accord serait volontairement rompu ? J’ignore de quoi il en retourne vraiment mais cela agite les hautes sphères de la royauté.

Je ne pourrais malheureusement pas me rendre à Corneilla. J’aurais aimé m’y rendre, pouvoir toutes vous revoir et revoir Daenerys m’aurait réchauffé le cœur et j’en ai terriblement besoin mais je suis confinée au Donjon Rouge pour le moment, ordre du Grand Septon. J’ignore si un membre de la famille royale y sera ou si mon père dépêchera un émissaire.

Que le Sept te protège,
Rhaenys.

Ma très chère amie,

Comment pourrais-je t’en vouloir d’avoir prévenu Wynafryd ? Je préfère que cela vienne de toi que par des rumeurs douteuses dont la provenance ne laisse rien de bon à prévoir. Surtout dans le Nord où les dragons ne sont guère aimés et donc les langues plus à même à déformer la réalité. Bien que je ne doute absolument pas de sa capacité à faire la part des choses, tout comme Robb. J’ai été peiné aussi d’apprendre la rupture de leur engagement, leur amour était sincère et je pense que le fait qu’une nouvelle alliance ait été passée avec les Omble a dû la peiner également. Connaissant Wynafryd, je pense connaître ses raisons et je pense qu’elles ne sont pas si éloignés de celle qui l’a poussé à partir de Port Réal. Mais je me trompe peut-être. Quant à Myrielle, je pense effectivement recevoir n corbeau sous peu. Mais je ne m’inquiète pas pour notre lionne, elle a un caractère féroce digne de sa maison. Je suis sure qu’elle a su remonter la porte avec dignité et force.

Notre lionne n’était pas dupe sur mes sentiments, elle se gardait juste de faire la moindre remarque. Je ne pouvais tromper aucune de vous à ce sujet, mes joues rougissaient à la simple mention de son nom. J’espère qu’une d’entre vous aura de ses nouvelles rapidement.

Pour ses attaques, elles se sont avérés être vrai malheureusement. Mais ils n’attaquent pour l’heure aucun fief. Ils se contentent d’effrayer la population des côtes. Donc tu devrais être relativement épargné mais il se peut que vous voyiez arriver des gens du peuple venant chercher refuge. Je n’ai guère plus d’information malheureusement et je comprends ton désir ne pas voir ser Roland partir guerroyer. Aucune épouse ne souhaite cela à son époux. Mais je ne reçois que les informations de Gella, je suis tenue éloignée de tout par mon bouclier lige et ma septa. Les seules visites sont celle de mes Dames et de la Reine pour le moment.

Il est effectivement plus prudent que vous restiez au chaud plutôt que sur les routes gelées. Si l’hiver n’a pas raison de nous et que la situation s’arrange un peu de mon côté, nous pourrons nous revoir, je n’en doute pas.

Que les Sept te protègent,
Rhaenys.

Ma très chère amie,

Il est vrai que Wynafryd est une dame perspicace qui ne se laisse pas aisément influencer et qui préfère chercher par elle-même afin de démêler le vrai du faux plutôt que de croire les racontars de passant. Mais notre sirène n’était pas au courant de rien, perdue au fin fond du Nord à l’écart de tout. Je l’ai donc informé de ma situation, je crois malheureusement l’avoir plus inquiétez qu’autre chose, mais je ne pouvais me résoudre à lui mentir. Que serait notre amitié si je me mettais à vous mentir ? Même si je ne peux tout vous dire, je ne peux vous cacher mon malheur. Je ne doute pas que notre lionne saura m’envoyer un corbeau rapidement.

Myrielle et Wynafryd auront l’occasion de se croiser et j’espère avoir une information concernant ser Durran de leur part sous peu. Cela me ronge d’ignorer s’il est en vie ou non, et où dans Westeros avec cet hiver si rude qui semble prendre racine sur nos contrées.

Je pense que mon père a du réunir le conseil suite à ses attaques mais j’en ai aucune certitude. Mais je doute que lord Tywin, maître de la guerre laisse les côtes de deux régions du royaume sans défense. Du moins je l’espère. Je pense que mobiliser les hommes du val de chaque maison serait une bonne précaution en attendant les directives royales si elles ne sont pas déjà arrivé à l’heure où tu liras cette lettre.

Alyria tente d’être sur tous les fronts. Présente pour le Roi pour le soutenir, présente pour moi mais également présente pour mon jeune frère. Elle semble dotée d’une force incroyable pour tout gérer et ne pas sembler fatigué. Mais je sens qu’elle est bouleversée par les évènements. Elle me dit que mon père n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été, qu’elle s’inquiète. Tout comme je sais que désormais elle protégera Aerion envers et contre tout comme une dragonne car fait désormais partie de la famille. Le jeune prince va bien, protéger par une armée de nourrices et serviteurs afin qu’il n’attrape pas froid car il est le seul héritier mal de mon père désormais. Lui est encore trop jeune pour tout comprendre, il n’est cependant pas contre toutes ces attentions à son encontre.

J’ignore si ton prochain courrier sera à envoyer à Port Réal. J’ai demandé à ma septa si je pouvais me rendre au lac Jonquil pour profiter de ses vertues purificatrices. Si le roi l’accorde, je serais partie quand ta réponse arrivera. Je demanderais au mestre de la faire suivre, ne t’inquiète pas si ma réponse mets du temps à arriver.

Que les Sept veillent sur toi et sur ton enfant,

Rhaenys.

Ma très chère amie,

Pardonne moi mon absence de réponse durant tout ce temps. Mon pèlerinage m'a empêcher de prendre le temps nécessaire pour te répondre. J'ai apprit également entre temps la mort de Lord Nerbsoc lors des noces de son fils. Tous ces bouleversements m'ont tenus loin d'un parchemin et d'une plume pour te répondre.

Essaie de ne pas t'en faire trop pour les attaques sur les côtes. Toutes ont été renforcé pour lutter contre ses forcenés et leur trahison envers leurs mots. J'ignore qu'elles seront les conséquences de tout cela mais ne t'en fait pas, les murs de Chêne-en-fer sont solides, tant que tu restes entre ses murs rien ne pourra t'arriver. Tu as l'orage dans ton sang, fait régner la tempête si jamais ils ont l'audace de s'approcher de votre domaine. Tu es forte Aelinor, tu es une Connington, tu as su apprivoiser la dragonne que je suis. Ne crains pas ces traites et ses sauvages qui ne connaissent rien d'autres que la violence.

Aerion se porte à merveille, il est loin de se douter tout ce qui se joue sur ses épaules, il est encore bien jeune. Il a hérité des cheveux argentés des Targaryen mais possèdent le bleu des yeux d'Alyria. Il fera un prince charmant qui fera tomber en pâmoison bien des jouvencelles. C'est un enfant merveilleux et Alyria en fera un bon prince et bon futur Roi.

L'hiver n'avait pas gelé le lac. L'eau était bien évidemment gelé, je me souviens encore trop bien de sa morsure glaciale sur ma peau. Ce n'était pas agréable mais nécessaire. J'ignore quelles vertus auront eu le lac sur mon corps. Mais j'ai désormais l'esprit plus léger, mon deuil a réussi à passer bien que son souvenir soit toujours douloureux. Je peux regarder désormais l'avenir. J'ai pu revoir également Wynafryd qui était présente au lac. Sa présence m'a fait beaucoup de bien. Et désormais je suis à Corneilla, j'ai pu revoir Myrielle mais aussi mon chevalier. Durran va bien et il a offert son épée à notre amie. Je suis soulagée de cela et j'ai pu lui dire au revoir en bon et du forme. Sous haute surveillance de ma septa bien évidemment. Mais mon esprit et tranquille et je vais pouvoir rentrer à Port Réal sans trop tarder pour retrouver les miens.

Rappelles-toi mon amie, soit forte.

Que les Sept veillent sur toi et sur ton enfant,

Rhaenys.