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Conseil de Beaumarché

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ORDRE DE PASSAGE:
Criston Desdaings,Marianne Harlton,
Alessander Desdaings, Alyssa Desdaings, Byron Terrick










Le soleil venait de se lever sur les jardins luxuriants du château de Beaumarché, réchauffant doucement les perles de rosées qui glissaient doucement sur le feuillage des arbres et des fleurs.
L’air était déjà tiède, et pas la moindre brise ne venait rafraîchir la lourde atmosphère qui s’annonçait en cette belle journée. Une atmosphère d’autant plus lourde qu’elle était déjà emplie de la colère du Lord de Beaumarché, qui traversait ses couloirs d’un pas rapide, et, pour le moins, énervé. Sur son passage, les serviteurs et autres domestiques ou même Septas s’écartaient dans un réflexe qu’ils avaient acquis à force de côtoyer cet homme impétueux et brutal.
Les matinées n’avaient jamais, au grand jamais, été les meilleurs amies de Criston Desdaings, et chacun au sein  des murs frais du château, savaient que s’il y avait un moment de la journée où il valait mieux s’écraser devant lui, c'était aux premières heures du jour. Chacun de ses réveils se faisaient dans la plus hargneuse des mauvaises humeurs et ce depuis sa plus tendre enfance, et cela n’était pas près de changer. Aussi ce matin là n’avait pas fait exception, à ceci près qu’un élément perturbateur enrageait le Seigneur davantage que d’ordinaire. Stannis Barathéon. Cela faisait maintenant des jours que cette pourriture occupait impunément ses terres, et pour ne rien arranger, aucun renforts n’était encore arrivés de la Capitale, même pas l’ombre d’une missive de soutien.
Criston n’était pas un grand négociateur, il n’était pas un de ces courtisans qui n’accordait leur aide qu’en l’attente de se voir autorisé quelques faveurs, aussi avait-il à maintes reprises répondu aux appels de la couronne sans rien demander en echange, d’où la réputation de sa loyauté indéfectible envers la royauté.  Cependant, il arrivait toujours un moment où même lui, aussi peu demandeur était-il, sentait qu’il était temps qu’on lui rende la pareille. Mais le siège de Port-Réal avait beau avoir affaibli les troupes du Conflans, le Roi semblait ignorer avec application la crise qu’il avait pourtant refilé à ses suzerains. A quoi jouait-il bon sang?
La situation était pressante, et il ne pouvait plus se permettre d’attendre une aide qui ne viendrait pas toute seule, aussi avait-il convié ses vassaux à un conseil d’urgence au coeur de sa demeure.
Alors qu’il s’approchait de la salle où aurait lieu le dit-conseil, Criston serrait les poings. Il esperait que lors du débat, une solution serait trouvée pour déloger cette vermine voire de la supprimer purement et simplement.

Avec force, il poussa les battants de la grande porte de la salle où l’attendaient déjà ceux qui avaient répondu à son appel. Ils étaient assis autour de la grande table en bois sombre et laqué qui tronait au centre de la salle d’apparat. Des murs recouverts de fresques mêlées de mosaïques, jusqu’aux rideaux qui tombaient le long des hautes fenêtres ornées de vitraux, tout était là pour rappeler le pouvoir des Desdaings tant le nombre de cygnes qui décoraient la pièce était important. Pourtant quelques uns de ses vassaux s’étaient permis de décliner sa demande, voire, de ne tout simplement pas lui répondre. Cela avait bien entendu vexé la grande fierté du Lord mais a vrai dire il s’y attendait, tant la fidélité aux Tully de certaines familles résistait aux années de règne du clan au Cygne. Alors qu’il s’avançait le long de la table pour rejoindre sa place, son regard au bleu implacable passa sur ceux qui lui demeuraient fidèles, du moins en apparence. Il n’y avait que des hommes, à l’exception d’une jeune femme brune qu’il reconnu comme étant la Harlton, ce qui lui arracha un imperceptible rictus moqueur.
Sans dire un mot il s’installa nonchalamment  dans le fauteuil placé à l’extrémité de la tablée, et dont la tenture créait une harmonie bleutée avec le lin nocturne de sa chemise. Criston exécrant les courbettes et autres délicatesses que l’étiquette imposait normalement à ce genre de réunion, il était certainement le seul suzerain qui n’exigeait pas que l’on se leva lorsqu’il entrait dans une pièce, voir même qui interdisait ce geste inutile, futile et ridicule selon lui. Aussi, lorsqu’on assistait à l’une de ces réunions, on avait plus l’impression d’être en amont d’une bataille, dans la tente agitée par le vent d’un campement de guerre, et d’etre un soldat attendant les ordres de son général plutôt qu’un seigneur parfumé s’inclinant devant son suzerain.
Criston demeura un court instant silencieux, passant son regard sur les nobles présents à ses côtés, son bras gauche posé sur l’accoudoir, se frottant pensivement le menton de sa main droite. Tous s’étaient placés selon la hiérarchie du sang qui existait entre eux, par réflexe certainement puisqu’il n’en avait pas fait la demande expresse. Juste à sa droite, Alessander n’allait pas assister à son premier conseil mais ce serait la première fois qu’il y participerait ce qui inquiétait assez le lord qui avait peur d’entendre des lèvres de son héritier le même venin qui coulait de la bouche de son épouse depuis des années. Sur la gauche de la table,  un peu perdu au milieu des autres nobles qui étaient pour la plupart des fidèles des Tully contrariés, Isendre était assis, mais relativement près de son père puisqu’il n’était qu’à cinq places de lui. Sa présence arrachait bien evidemment quelques grimaces autour de la table, ainsi que des regards lourds de sens echangés.
Criston prit une inspiration et fit signe de la main aux serviteurs qui étaient près de la porte. Ceux ci la fermèrent et l’on jura entendre une clé tourner dans la serrure ancienne.

-Personne ne sortira d’ici avant qu’une solution n’ait été trouvée. Disant cela, il flingua de toute son autorité et surtout du regard le plus appuyé dont il était capable trois seigneurs en particuliers qui s’étaient placés tout au bout de la table, le plus près possible de la sortie. Des fidèles aux anciens suzerains qui lui avait plus d’une fois fait le coup de partir en claquant la porte, et qui ne venaient aux conseils que pour mieux souligner leur désapprouvement de la souveraineté des Desdaings avec leurs mises en scène de divas. S’ils souhaitaient partir, ils devraient emprunter la seule et unique porte qui restait entrouverte, celle qui ouvrait sur l’escalier qui menait aux cuisines et aux appartements des domestiques. Une sortie théâtrale beaucoup moins imposante et  reluisante  que celle qu’offrait l’immense porte sculpté désormais fermée à clé. Des serviteurs apportèrent quelques plateaux de fruits  et des carafes d'eau et de vin. La journée serait longue, il fallait nourrir tout ce beau monde.

-Vous savez tous pourquoi j’ai fait appel à vous. Certains d’entre vous ont déjà du se mesurer aux mercenaires de Stannis lors du Siège ou plus récemment sur vos propres terres lorsque ceux-ci sont venus vous voler.  Il passait son regard sur les nobles présents, puis cessa de se frotter le menton pour appuyer nonchalamment sa joue sur son poing fermé, puis reprit d’un ton plus déterminé qui contrastait avec son attitude générale. Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser Stannis piller nos villages et surtout occuper impunément Harrenhal comme si c’était dans son bon droit. Les batailles qu’il a mené l’ont affaibli, mais dans peu de temps ce parasite sera suffisamment remis de ses blessures pour relancer une attaque, contre le Roi sûrement, bien que la première salve sera très certainement pour nous. Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard.

Il laissa planer un court silence, avant de reprendre:

-Messers, vous êtes mon conseil, conseillez moi. Un léger sourire  sombre ourlait ses lèvres alors qu’il se délectait de sa propre arrogance dont il put lire les dégats sur les visages de ceux qui, il le savait, pourraient donner leur titre et leurs terres juste pour pouvoir etre celui qui planterait un couteau dans le coeur du Cygne qui avait trahi leur suzerain.
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Le conseil de Beaumarché
   
Le temps n'était pas au beau fixe dans le Conflans. L'avait t-il était un jour ? L'Histoire de cette région révélait à maintes occasions à quel point cet espace n'était qu'un lieu de passage, qu'une contrée de plus à traverser afin de se rendre dans des sièges les uns les plus houleux que les autres. Tous les habitants de ce grand domaine souffraient d'une pauvreté certaine, celle d'une reconnaissance absente tant bien même que cette dernière se faisait de plus en plus ressentir. La jeune Harlton n'avait que très peu connu le joug de ceux pour qui elle vouait une haine sans précédent. De son souvenir le plus lointain, la seule chose à laquelle elle parvenait à se remémorer n'était autre que la tête de son père, roulant aux pieds d'un bourreau si grand qu'elle en venait à se poser des questions en sa nature humaine. Les yeux d'une petite fille miroitaient des songes les plus obscurs, donnaient plus d'importance en une simple personne et augmentaient de plus belle les cauchemars liés à des fantômes passés. Aussi, n'avait-elle le souvenir d'une période de paix. Ou peut être si justement, celle durant laquelle elle avait pu grandir, fouler le sol de son domaine, apprendre à courir si loin et encore plus vite qu'elle en était tombée par terre de nombreuses fois. Elle avait le souvenir d'une terre féconde, un temps morose, mais qui avait permis aux cultures de pouvoir grandir et prodiguer assez de vivres pour les stocker dans diverses fermes au cas où l'hiver ne les frappe. Marianne se souvenait très bien de tous les sourires qu'elle avait pu croiser, de tous les rires qu'elle avait pu entendre à Castel-Bois. Et cela n'était dû qu'à la prise en charge ou plutôt en la bonté de ces nouveaux maîtres. Les Desdaings avaient su percevoir dans cette terre le potentiel à gagner, le rôle qu'elle pourrait peut être jouer dans le futur, si seulement ils leur accorderaient un peu de crédit. Ils... Ceux qui gouvernaient depuis des siècles sur Westeros et pour lesquels chacun des représentants installés sur les divers fauteuils de cette pièce, veillait à perdurer la fidélité du mieux qu'ils le pouvaient. Les Targaryens avaient su établir des relations de confiance envers les vassaux qui leur avait juré allégeance, tout comme ils continuaient de garder cette leçon bien particulière qu'ils réservaient à ceux qui trahissaient ce en quoi ils s'étaient liés. Tout juste revenue des Terres de la Couronne, Marianne aurait désiré rentrer plus tôt. Dès lors qu'elle avait compris que le Conflans avait perdu le soutien de la royauté. Pour quelle raison ? Ses compétences en matière de politique ne lui permettaient pas encore d'en comprendre cette conclusion, néanmoins son cœur ne cessait de s'interroger quant à ce choix. Aussi sous l'effet d'une impulsivité bien connue des Harlton, Marianne avait désiré fuir la capitale, rentrer sur ses terres afin de connaître les opinions certainement plus sages de son oncle invalide. Mais ce dernier la prit de court et comme si il avait prévu à l'avance sa réaction, lui avait fait part d'une missive pour ainsi lui rappeler les engagements de son feu père quant à la famille Targaryens. Selon lui, le roi Rhaegar avait ses raisons qu'ils connaîtraient en temps et en heure dès lors qu'il aurait souhaité le leur fournir, Arwood le considérait comme sage et prudent, chose qu'elle se devait elle aussi d'acquérir et de préserver en assistant aux noces de la princesse. Soupirant à maintes reprises, déchirant le morceau de parchemin cramoisi, Marianne avait réussi à calmer ses ardeurs et ainsi de se soumettre aux ordres de son oncle. Tout cela bien sûr sans vouloir y mettre une bonne volonté. Le mariage terminé, elle ne s'était pas faite prier pour arpenter les grands jardins de la capitale et ainsi retourner auprès des siens. Son absence n'en serait qu'invisible de toute manière, elle n'était qu'une petite vassale d'un trop petit fief pour qu'un Targaryen daigne s'y intéresser. Et ce fut sur le chemin du retour, que le petit cortège fut interpellé par un messager en provenance de Castel-Bois. Ce dernier s'empressa de trouver la jeune fille afin de lui remettre un nouveau parchemin fermé par le sceau de sa maisonnée. Les yeux de cette dernière parcoururent les lettres de plus en plus floues d'une écriture qu'elle reconnaissait comme étant celles de son oncle et qui l'informaient qu'elle devait se rendre en toute hâte à Beaumarché. L'affaire qu'il lui expliqua par le biais de ses mots amena la jeune fille à froncer ses sourcils de manière sévère, alors que les divers événements n'allaient en rien dans le sens de toutes les maisons du Conflans. Ils payaient un tribut de plus en plus conséquent et c'est sans aucune hésitation que l’héritière du fief ordonna à son chevalier seul de faire la route à ses côtés.

Arrivant la veille de ce conseil restreint, la jeune fille déclina son identité aux portes du château avant de rejoindre les appartements qu'on lui assigna. D'ordinaire, Marianne se serait rendue sur la place de la ville afin de prendre état de certains habitants, mais le sujet était bien trop important pour ne pas s'en inquiéter. La nuit lui fut très courtes tant ses pensées ne cessèrent d'aller vers cet usurpateur qui mettaient à mal ses terres natales par sa simple présence. L'hiver arrivait et avec lui beaucoup d'épreuves, trop peut être, si bien que la crainte de ne pouvoir s'en relever était bien réelle. Le Conflans avait besoin d'aide, jamais il ne pourrait parvenir seul à se relever, pas après les perte dont les dernières batailles lui avaient affligé. La seule solution qui lui paraissait être la plus sage résidait dans la force de leur défense. Assaillant, le Conflans avait prouvé à maintes occasion qu'il ne pouvait décimer son ennemi, en revanche en défense, ce dernier se démontrait comme le plus terrible et le plus adapté. Son statut de femme ne lui permettait pas d'élaborer des stratégies de guerre, chose qui serait très certainement quémander et voulu par Criston dès le lendemain matin. Ces questions hantèrent encore l'esprit de la jeune fille, si bien que la lueur du jour commençait déjà  à se profiler sur certaines collines environnantes. Accompagnée de son chevalier, la jeune fille se rendit dans la salle du conseil. Étouffée par les innombrables drapés dont les cygnes lui paraissaient si menaçants et agressifs, qu'elle avait même peur de se faire pincer. Leurs becs semblaient aiguisés de manière à montrer à ceux qui oseraient s'en défier que ces lames les frapperaient jusqu'à la mort. C'était ce qu'il fallait pour ce Baratheon... Pour cette vermine qui avait élu domicile dans une place qui ne lui revenait d'aucun droit et qui tentait de mettre à mal une région pour une cause complètement absurde. Sa faiblesse aurait raison de lui, chose que Marianne attendait avec impatience. Certaines rumeurs s'accordaient à présenter ce Stannis comme un adorateur d'une divinité de feu, ou plutôt comme l'adorateur de sa grande prêtresse qui avait réussi à manipuler son esprit tel un enfant capricieux désireux de pouvoir jouer à la guerre. Cette femme effrayait la jeune fille, dans la mesure où elle parvenait à voir qu'elle arrivait à manipuler qui elle désirait, même les plus grands par sa qualité de femme. Par les Sept que les hommes pouvaient être faibles dès qu'il s'agissait d'une belle femme... La jeune lady ne cessait de s'en rendre compte au fur et à mesure des années et trouvait cela complètement absurde. Mais là n'était pas le sujet.

Patiente, la jeune fille avait prit place en retrait sur cette grande table. Habituée à respecter les ordres hiérarchiques des seigneurs. Beaucoup de places étaient encore vides ou peut être le resteraient t-elles, elle n'en n'avait aucune idée. Elle reconnut dans un premier temps, les traits du Lord Berrick, ce fier chevalier dont les aventures lui étaient venus jusqu'à ses oreilles. Hochant la tête en guise de respect en son honneur, ses yeux se portèrent ensuite vers Isendre. Le bâtard de Criston, dont elle gratifia un léger sourire. Nombre de personne s'offusquaient de cette présence, mais Marianne n'y voyait là qu'une stratégie de la part de son maître. Et puis leur situation ne leur permettait plus de faire attention au protocole, ils étaient tous égaux pour sauver leur terre. Enfin, Marianne croisa le regard azur de l'héritier Desdaings. Celui dont les louanges ne cessaient d'être vantées par delà les frontières et dont la beauté n'avait aucune égale. Fier chevalier, digne hériter, les Sept lui avaient pourvus un avenir des plus glorieux. Cette fois, c'est en courbant légèrement l'échine qu'elle s'inclina devant son maître avant de s’asseoir sur le siège qui lui était réservé. Le seul absent dans cette pièce ne tarda pas à les rejoindre. Tel un cygne à la prestance royale, le Lord Criston Desdaings marqua de son air grave et sévère l'assistance de cette assemblée dès qu'il franchit les portes. Le protocole voulait que chaque seigneur se lève et s'incline afin de témoigner de son respect envers son maître, mais quand on connaissait cet homme, on savait qu'il n'appréciait guère de tel geste. Chose qui plaisait beaucoup à la jeune fille d'ailleurs. Ainsi leur permettait t-il de se sentir tous égaux, non pas en droit mais en intelligence. Une certaine fierté commença à s'écouler dans les veines de la jeune fille, celle de pouvoir assister en une telle réunion, d'être présente dans ces locaux et de pouvoir jouir d'une réelle écoute. Ou du moins d'avoir le droit d'ouvrir la bouche.
Son regard se déporta vers la direction que le Lord maître de maison adoptait alors que son ton allait de pair avec les dires quant à sa volonté de trouver une solution à ce qui les menaçait tous. La jeune fille se mit à froncer légèrement ses sourcils alors que les termes prenaient toute leur signification dans son esprit en voyant le comportement de ses voisins. Apparemment, certains commençaient déjà à se trouver de trop ou du moins en donnaient l'impression alors qu'ils se rapetissaient lourdement dans le fond de leurs fauteuils. Mais jugeant que cela n'était pas constructif pour le sujet à aborder, la jeune fille détourna à nouveau son regard vers le sommet de la tablée avec la plus grande des attentions. Aux dires du lord, Marianne commençait déjà à entrevoir les prémices des attaques connues par des frères, les flammes jaillissaient de part et d'autres des maisons les plus petites alors que les cris retentissaient telle une lourdeur. Son cœur battait à la chamade, alors que l'effroi d'un tel spectacle qu'elle n'avait pas vu pouvait l'attristait. Ce Baratheon était un monstre, une âme sans aucune once de pitié ou même d'humanité. Il ne désirait qu'une chose : le pouvoir et était prêt à tout pour l'acquérir. La haine se rependait en son être comme le poison le plus féroce d'un dornien. La jeune fille ne pouvait tolérer une telle chose, ne voulait pas que son peuple puisse connaître la peur, le dégoût mais surtout la vanité d'un pauvre idiot. Aussi longtemps qu'elle vivrait, jamais elle ne s'accorderait à laisser cette maison cerf prendre plus d'ampleur, jamais. Elle était d'accord avec Criston, non ils ne pouvaient tolérer un tel affront, une telle imposture. Non ils ne pouvaient rester ici les bras croisés à attendre une aide invisible. Cette aide, pour laquelle le Conflans avait répondu dès qu'ils en avaient eu besoin et qui ne veillait pas à rendre la pareille, sans qu'ils n'en comprennent les raisons exactes. La jeunesse de Marianne ne l'aidait certainement pas à garder son calme, sa maturité n'était pas assez acquise pour qu'elle puisse parvenir à calmer ses ardeurs. Elle balaya la pièce d'un regard haineux, vengeur, dans l'espoir d'entendre les dires d'un sage. Mais rien ne se passait. Rien si ce n'était ce silence pesant. C'est alors que prise d'un courage, elle osa braver le protocole, peut être à ses dépends, mais elle ne pouvait plus retenir ses pensées.  « Pourquoi ne pas utiliser les faiblesses de nos anciens ennemis pour consolider nos forces ? » Elle sentit l'ensemble des regards de l'assemblée se poser sur elle alors que sa voix contrastait clairement avec celle de Lord Desdaings.  « Si vous me permettez mon Seigneur, comment vous y êtes vous pris pour déloger les Tully ? Peut être pourrions-nous utiliser ce qui a causé leur perte pour ainsi gagner en stratégie ? » Son regard ne faiblissait pas, elle n'en avait plus le droit maintenant qu'elle commençait, il fallait qu'elle finisse.  « Je ne suis ni un homme, ni un chevalier, ni un guerrier, mais je suis native de ces terres. J'en connais ses forces et ses faiblesses. Aussi nul n'est ignorant de nos armées, nos ennemis sont les premiers à nous décrire comme de très bons défenseurs. Le dernier sac de Port Réal nous a affaibli, trop d'hommes sont morts, trop de guerriers sont partis, pouvons-nous nous permettre de déloger un usurpateur alors que nos armées sont amoindries ? Je ne pense pas, néanmoins nous pouvons consolider nos murs, gonfler nos défenses, jusqu'à temps où nous pourrions le pousser contre nos marécages que vous connaissez tous. Ainsi nous serions en position de force et capables de venir à bout de ce malheureux et de sa sorcière. » Le souffle court, la colère de la jeune fille avait énormément de mal à se dissiper, à moins que cela ne soit de l'intimidation dû à sa prise de parole devant une telle assistance. Elle s'attendait presque à ce que les lords lui rient au nez, la culpabilise en la traitant de pauvre enfant, mais au moins elle avait pu dire ce qu'elle désirait. Quitte à ce que cela se retourne contre elle, au moins elle venait de prouver à son Lord que son tempérament n'était pas dans l'attente, mais plutôt dans ce à quoi son oncle aspirait : la stratégie.
crackle bones
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Si la vie à Beaumarché était un peu monotone, aucun changement ni rumeurs n’échappaient à la cadette Desdaings. Et si elle ne s’était pas fait remarquer depuis quelques jours, c’est qu’elle savait que quelque chose se préparait. Certes ce n’était pas non plus l’évènement du siècle, mais une simple réunion s’annonçait tout de même comme un divertissement qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte. Evidemment, elle n’avait pas été invitée à y assister, mais les serviteurs n’ayant pas leurs langues dans la poche, il lui avait suffi de tendre l’oreille pour savoir qui viendrait et quand. Les informations qu’elle pourrait éventuellement récolter si elle parvenait à trouver un endroit où elle pourrait assister à ce conseil sans être vue lui importaient peu, car c’était bien pour l’adrénaline qu’elle faisait cela. Après tout, elle était loin de se douter de l’importance de ce qui allait se dire autour de la table de la grande salle. Alyssa avait beau avoir l’âge de se marier, plus le temps passait et plus elle désespérait les septas chevronnées à qui l’on avait confié la délicate mission de faire d’elle une lady. Si dans ses bons jours, elle laissait entrevoir tout le potentiel hérité de sa mère, son caractère impétueux faisait que la plupart du temps les leçons se terminaient à grands cris, et inévitablement, par une punition.
Aussi cela faisait quelques jours qu’Alyssa avait adopté un comportement exemplaire lors de ses différentes leçons, et ce retournement soudain de la part de la fille du Lord était un tel soulagement aux yeux des vieilles septas que les vieilles femmes ne doutèrent pas que cela était due à un miracle des Sept. Evidemment cela n’eut pas pour conséquence de relacher un peu la pression qui pesait sur les épaules de la cadette Desdaings, mais elle avait vu son plan sur un long terme, et esperait qu’en cas de mauvaise surprise lors du conseil, la punition s’en trouverait allégée. Alors que le soleil commençait à réchauffer les pierres du château, la brune quitta sa chambre pour se rendre au rez-de-chaussée. Cachée à l’angle d’un couloir, elle avait vu arriver différent vassaux de son père, et alors qu’elle espérait dans un élan de naïveté arriver à se faufiler dans la salle, des serviteurs la verrouillèrent. Elle ignorait à quoi rimait cette décision de son père de fermer ainsi les portes de la grande salle, mais cela ne fit que la rendre plus impatiente de s’approcher de l’évènement. L’entrée principale était verrouillée, mais ce n’était pas la seule issue. Une petite porte discrète menait aux cuisines. Les servantes et les serviteurs étaient animés d’une certaine agitation, ce qui facilita la tâche à Alyssa pour se faufiler dans les cuisines, de plus ils étaient habitués à la voir dans des endroits où elle n’était pas censée aller, et avaient trop gouté à ses crises de colère pour oser lui signifiait qu’elle n’avait pas à être ici.

Les yeux pétillants de joie, la cadette arriva enfin à la petite porte. Le Lord n’avait manifestement pas l’intention de nourrir ses convives, ce qui arrangeait bien la brune, qui pourrait ainsi rester à cet emplacement stratégique. L’oreille collée contre le bois de la porte, elle entendait se qui se disait comme si elle se trouvait attablée avec les autres figures importantes du Conflans. Elle ne reconnaissait pas toutes les voix, mais le sujet de ce conseil vint piquer sa curiosité. Il était question de guerre. Cela rendait son jeu bien plus solennel et sérieux, mais aussi plus interessant.
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