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"These violent delights have violent ends" Δ Robar & Maddy

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« Un coeur, ça peut bien se briser,
mais ça continue à battre quand même. »



Robar & Maddy



Des douces voix résonnèrent aux abords du lavoir, elles s'interposaient harmonieusement entre le silence des Hommes et les résonances de la mer. Toutes chantaient cette même litanie, elle était gracieuse et violente à la fois. Les mots n'avaient pas réellement de signification pour ces femmes, mais ils semblaient donner une véritable cadence à leur travail et une sorte de contenance. Chacun de leurs gestes était l'écho d'un autre et tel un reflet, elles exécutaient au millimètre près la même action. Elles plongeaient les mains dans cette eau froide, mais dont la température était supportable, puis elle frottait le linge contre cette paroi qui parfois les blessaient. Les domestiques étaient toute absorbés par cette corvée perpétuelle, suffisamment pour ne pas sentir ce pâle soleil d'été qui venait réchauffer de ses rayons leurs épaules, ni le vent qui s'engouffrait dans leurs longues chevelures. Malgré leurs efforts, provoquant sueurs et sang, c'était une scène emprunt d'une harmonie euphorique. C'était tant reposant qu'anesthésiant, cela coupait toute sorte de pensée, elles devenaient des coquilles vides, incapable de ressentir autre chose que de la fatigue. Un travail ingrat, mais qui avait des côtés bénéfiques. Et pourtant, en ces temps particuliers, elles avaient toutes cette idée qui ne s'envolaient pas, elle était ancrée dans leurs esprits. Roche-aux-Runes n'allait pas bien ; leurs suzerains avaient perdu la vie, un banal accident provoqué par une bête enragé et l'héritier tant espéré n'avait vécu que quelques minutes provoquant tristesse et rage dans le cœur de ses parents. Et finalement, le fils aux fossettes écarlate allait se marier, lui ne semblait pas encore en voir les véritables conséquences de cette union, mais elles oui. La vie au château ne serait plus jamais la même, les servantes ne pourraient plus – à tour de rôle – se prélasser dans les draps de ce bel étalon, ni flirter avec insouciance et sans aucun doute, raconter des cancans à tout va. Puis il y avait la domestique sans nom, sans qu'elle le veuille réellement, elle était plus nostalgique et absente.

L'insulaire demeura immobile pendant quelques instants à observer ses femmes travailler fièrement, tout ses sens étaient happé par elles. Ses narines humaient aisément l'odeur du savon qui se mêlait à l'iode de l'océan et leurs chants brisaient le mur qu'elle avait créé pour se protéger tandis que les tissus caressaient sa peau lorsque les domestiques déposaient le linge humide dans les paniers. Depuis le début de la journée, elle était dans cet état, démunie et perdue, mais pourtant elle continuait à sourire, autant qu'elle pouvait. Finalement, sous l'impulsion d'un soupir qui chassa toutes ses sombres pensées – ressemblant davantage à un gémissement – elle se releva, emporta le lourd panier qui se trouvait à ses pieds et se dirigea vers les cuisines. La marâtre attendait ses marchandises depuis quelques heures déjà, mais Maddy était en incapacité d'aller plus vite. La vieille au soir, elle s'était proposé pour récupérer un arrivage de blé, en soit, l'aller-retour ne devait pas être très long, mais elle avait tout fait pour perdre le plus temps possible. Une véritable excuse pour s'éloigner du château.

Lorsqu'elle arriva enfin, la marâtre fronça des sourcils et elle, comme à son habitude, elle fit une petite moue désolée et lui proposa de l'aider à ranger les fournitures. La vieille femme s'activait aux fourneaux, maltraitant une pâte qui éparpillait la farine dans toute la cuisine. C'était l'image qu'elle se faisait de la neige, une toute petite chose qui flottait dans les airs et qui s'écrasait au sol, pour ensuite disparaître à jamais. Elle souriait devant cette image qui provenait de son temple imaginaire, un endroit où elle stockait des milliers d'images, fantasmé ou réelles. Cette femme au regard argenté l'observait avec interrogation, si Maddy se concentrait sur cette traînée blanche qui volait, elle se demandait pourquoi elle restait ici. Finalement, elle enfila un tablier couleur ivoire qui marquait encore davantage sa taille et commença à ranger les bocaux qui jonchaient sur le plan de travail.

La domestique gardait la tête haute et tentait de faire bonne figure. Elle souriait, chantonnait autant qu'elle le pouvait, essayant par la même occasion de se tromper elle-même. Elle était bonne comédienne, mais peut-être que parfois, lorsqu'elle pensait que personne ne l'observait, peut-être qu'à ce moment-là, les autres voyaient son véritable regard. Celui qu'elle voyait dans le reflet de l'eau ou d'un simple miroir. L'insulaire s'entraînait à sourire, à se duper elle-même, mais elle pouvait encore la voir, cette tristesse qui ne la quittait pas, tel un virus qui lui collait à la peau. Maddy tenait bon, mais elle n'arrivait pas à aller mieux. Elle ne se sentait pas capable de se relever, pas une nouvelle fois, pas après tout ça.


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These violent delights have violent ends.



There are some mornings when the sky looks like a road.

Elle n’était pas la première à qui il avait embrassé le corps et fait courber l’échine tendre, mais elle était la première - l’unique - à avoir touché le cœur.

Elle n’était pas la dernière à se prélasser dans ses bras et à goûter aux vertiges de ses désirs, mais elle était la dernière - l’unique - dont le parfum collait si irrémédiablement à la peau et à l’âme.

Il voit rouge, comme son armure, comme les tentures velours de sa chambre. Ce sont des hurlements tenus dans le crâne, sourds, stridents, graves et qui grondent. Du fer et de la porcelaine et il ne sait pas vraiment ce qui émane de lui et ce qui émane d’elle. C’est le son des trahisons à venir et des cœurs en miettes et il est à peu prêt certain que le sien en fera partie. Tant mieux, ça ne sert à rien ces choses. Il en a un second, cousu dans une cage et qui n’est que pour sa famille. C’est bien suffisant. Tout le reste est dangereux et il a appris très jeune, trop jeune que même lorsque vous aimez à en crever, certains êtres filent entre vos doigts sous la coupe harmonieuse d’un destin implacable qui n’a que faire de vos jérémiades et de vos douleurs.

Il observe à son corps défendant, la curiosité ténébreuse, la satisfaction écœurante de voir les yeux de Maddy rougis par des pleurs encore frais et une bouche qui chantonne comme si de rien n’était. S'il brûle de l'embrasser, il le cache sous des silences épais en sa présence. Il détourne le regard vers des cartes et des chemins à parcourir et ne sait pas vraiment s’il veut partir le plus vite possible ou jamais. Tout de suite. Ça résonne entre ses os, sur la pulpe fébrile et redevenu vierge de ses doigts. L’urgence veut qu’il s’éloigne pour ne pas rechuter, ne pas se faire monstre. Il n’est pas bon pour réprimer ses désirs, il en a toujours eu tant et personne ne lui a appris à les condamner. Pourtant, c’est lui seul qui se pose des limites, les sens en berne.

(Ni son amante qui ne l’est plus, ni son épouse qui ne l’est pas encore.)

(Dans cette histoire, tout le monde ne peut pas être sauvé. Le consensus général c’est que les temps sont durs et que l’on nécessite des protagonistes durs de par ce fait.

On pourra se demander : si être aimé c’est être sauvé, n’est-ce pas déjà suffisant ?)

La complainte de la rousse glisse dans les couloirs, la voix claire et cristalline qui caresse le bas de la nuque, comme un souffle trop tendre. Même éloigné, le parfum de la cuisinière flotte jusqu’à lui, à la manière des mets exquis durant les banquets colorés. Il veut tenir entre ses mains arachnéennes et s’en rassasier jusqu’à plus soif, mais on doit être juste. Il a toujours détesté ceux qui usaient de pouvoir pour contraindre après tout.
La vieille servante le regarde, cils d’argent et attention de louve, le sourire équivoque tandis qu’il se tient dûment sur le pas de la porte. « Vous avez bonne mine ser Robar. »Elle le gourmande la vieille carne. Il a un sourire obtus en réponse, l’ironie qu'il devine comme un soufflet. L’œil caresse le nœud d’ivoire du tablier un peu plus loin alors qu’il enlève ses gants grenat sombre. « La perspective des voyages.  Tu n’as jamais voyagé, dis-moi ? » Il ne regarde toujours pas Maddy, le sang est tranquille, la dissociation froide quoique pâle. Ce n’est qu’un nœud d’ivoire, éclatant dans sa blancheur de marbre et il réprime la petite voix malicieuse : Défais-le ce ruban, tu en as envie. Fais le. Elle sourit la vieille dame et Robar fait l’erreur de croiser le regard de Maddy, enfin. « Quand on voyage, tout a l’air plus lumineux et plus joli. L’herbe est plus verte ailleurs qu’on dit mon garçon. Ça ne veut pas dire que c’est le cas. C’est une expression qui veut que la douceur de ce qui est chez soi, sous nos yeux, semble moins vif que les merveilles et l’exotisme de ce qui est étranger et bardé de pierres précieuses. »

Il cille, le cuir des gants craquelant sous sa poigne. Il a vu l’un des fermiers tourner autour de Maddy avec des yeux qui dévorent et il n’est pas d’un tempérament jaloux mais il y a l’herbe luxuriante maintenant et tant de choses qui ont changés comme ce nœud d’ivoire qu’il ne peut défaire. « Tu connais les gens du Val : nous sommes jaloux de nos montagnes. Tout l’or de l’Ouest ne peut s’y mesurer. » L’odeur de la pâte mille fois pétrie intoxique et il s’approche, faussement nonchalant dans sa mise, se penche sur la bonne odeur de farine. Elle est comme une tâche rouge au coin de l’œil, persistante quelque soit l'angle. « C’est un nouveau tablier. » Les mots s’échappent et claquent entre eux, presque indolents. Les lèvres se serrent en une fine ligne et il fixe le plan de travail un bref instant avant d’arquer un sourcil. « Tu ne vas pas cracher dedans, hein ? » Cette fois-ci, il chuchote, les mots juste pour elle. Un sourire qui atteste lentement que oui, elle lui manque. Un peu. Beaucoup.  Il vole son profil du bout des cils avant de froncer le nez et d’aller déposer son attirail de seigneur sur la table. L'épée dans son fourreau tintinnabule au contact du bois. « Allons, il n’est pas dit qu’un chevalier ne sache pas mettre la main à la pâte. » Il relève les manches de sa chemise, le sourire discret.

On vit mieux dans l’action, elle et lui le savent pertinemment.

La vieille servante n’a pas bougé elle. Tout comme les pierres du château, elle en a vu d’autres.


© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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« Un coeur, ça peut bien se briser,
mais ça continue à battre quand même. »



Robar & Maddy



Ses doigts fatigués se refermèrent sur les bocaux en verre. Tous faisaient se même bruit sourd lorsqu'elle les déposaient indélicatement sur les étagères, si bien que la marâtre eut peur qu'elles cèdent par l'impact. Elle s'imaginait déjà tout ramasser, tant les morceaux de verre que les aliments. La cuisinière passerait des heures à tout nettoyer et prendrait un retard certain sur le repas. Toutefois, elle ne fit aucun commentaire désobligeant, elle n'eut besoin d'un seul regard pour se faire comprendre. Son caractère inflexible ne s'arrangeait pas en vieillissant, mais si d'habitude l'insulaire aurait dédramatiser la situation, là, elle s'excusa avec un léger bégaiement. Cela ne lui ressemblait pas de se laisser impressionner par la veille dame, mais ces temps-ci, elle ne savait plus trop qui elle était. Et parfois, elle avait cette impression dévastatrice de n'être personne... Malheureusement, c'était le lot de beaucoup de servantes. Si elles étaient laides, elles n'étaient pas remarquées, ni reconnues, mais si elles étaient belles, l'homme les désiraient et la femme les jalousaient. Tout comme ses femmes, elle se sentait comme un objet, dépossédé de tout contrôle. Pourtant, l'insulaire savait qu'elle était quelqu'un, tant dans les yeux de son père quand dans ceux des Royces. Maddy n'était pas personne, mais lorsqu'elle était triste, c'était difficile de s'en convaincre, mais surtout d'y croire. C'est dans ses moments-là que l'île de la sorcière lui manquait le plus.

La marâtre au sourire carnassier lui confia une tâche simple, elle devait malaxer une pâte pour ensuite incorporer les morceaux de fruits confits. Elle venait à peine de commencer quand il arriva. Il était encore là. Encore. Toujours. Même quand elle le fuyait, il arrivait à la trouver. Il était comme un somnambule qui retrouvait aisément son chemin dans le noir et sans le moindre mal, tout semblait le rapprocher d'elle. La cuisine était un endroit qui était peu fréquenter par les Royces, après tout, que ferait-il ici ? C'était pour cette raison qu'elle s'y cachait et exténuait la cuisinière par sa triste humeur. Elle était au courant pour eux, comme à peu près... tous le monde grâce à Robar. Maddy ne savait pas si elle faisait la conversation pour la protéger ou pour la pousser à passer à autre chose. Parce qu'elle avait raison, il avait l'air d'aller parfaitement bien, comme toujours. Il avait ce sourire qui ne fanait jamais et qui s'élargissait lorsqu'il parlait de ce fichu voyage. Toutefois, même si elle mourrait d'envie de lui demander pourquoi il partait, elle se tut et fit semblant de ne pas être intéressé.

- Quand on voyage, tout a l’air plus lumineux et plus joli. L’herbe est plus verte ailleurs qu’on dit mon garçon. Ça ne veut pas dire que c’est le cas. C’est une expression qui veut que la douceur de ce qui est chez soi, sous nos yeux, semble moins vif que les merveilles et l’exotisme de ce qui est étranger et bardé de pierres précieuses.

Les paroles de la marâtre étaient avisées et profondes. Même si elle ne le montrait pas, elle savait écouter et offrir de sages conseils à ceux qui se donnaient la peine de rester malgré son mauvais caractère. Ce que pour le moment, Maddy ne faisait pas. Elle n'écoutait pas ce qu'elle avait à dire et cela avait tendance à l'agacer. L'insulaire était conquise par ses mots, mais lui vint tout gâcher en parlant de l'Ouest. La langue vint à pousser ses molaires, c'est ce qu'elle faisait lorsqu'elle était excédée. Une action qui l’empêchait de parler sans réfléchir. Toutefois, même si c'était efficace, c'était visible. Ceux qui savaient observer pouvaient aisément la démasquer.

La domestique pouvait le sentir, il tentait d'échapper à son regard et ne s'attendait pas à ce qu'elle soit dans la cuisine. Elle enfonçait ses doigts dans la pâte qui adhérait à la table en bois, finalement elle aussi essayait de fuir son regard bleuté, mais lui n'arrivait pas totalement à l'ignorer.

- Je ne sais pas mon seigneur.

Le ton qu'elle avait utilisé était solennel, c'était une belle évolution. Il y a quelques jours, elle aurait répondu avec un ton désespérée, elle devenait plus forte. La marâtre, même si elle ne dit aucun mot, était fière de la chef des domestiques et mit de nouveau de la farine sur la pâte. Des flocons blanc s'éparpillèrent autour d'elle et son visage se fit plus blanc, atténuant même la couleur rouge de sa blessure.

- Tu ne vas pas cracher dedans, hein ?
- Pourquoi ferais-je une chose pareil ?

Elle était incrédule et interdite devant cette question. Non pas parce qu'elle ne ferait jamais une telle chose, mais parce qu'il la connaissait plus qu'elle ne l'aurait pensé. Et à son tour, elle croisa le regard de la cuisinière qui la détaillait du regard et qui lui déconseillait de le faire. Robar lui, déposa son arme sur la table sculpter et releva les manches de sa chemise, montrant ainsi sa peau dénudée. Elle aurait aimé poser sa main sur son poignet, sentir une fois encore sa chaleur et y déposer des baisers, mais à présent, elle devait simplement le fantasmer.

- En effet... Je ne pensais pas qu'un chevalier tel que vous savait utiliser ses mains pour autre chose que manier une épée.

Maddy se mordit la langue, pourquoi avait-elle dit une telle phrase ? Elle pouvait être interprétée de tellement de manière possible, impossible de savoir comment lui et elle allaient entendre ses mots. Elle se frotta les mains sur son tablier – soi-disant nouveau – et tenta d'enlever la farine qui s'était déposée sur son visage. Les particules flottaient dans les airs, tandis qu'elle sentait ses joues rougir. On pouvait croire que c'était le frottement de ses mains sur sa peau ou la chaleur de la cuisine ou la honte qui avaient provoqué cela. Peut-être les trois à la fois. L'épidémie Robar avait encore frappé.

- Quand partez-vous dans l'ouest ?

Elle préférait changer de sujet et revenir sur son voyage qui semblait le ravir au plus au point. Maddy déposa dans la longueur de la table les fruits encore chauds et roula la pâte dessus. Finalement, sans réellement le vouloir, ses doigts s’enfoncèrent les inscriptions qui avaient été sculptées dans le bois. Le bruit d'un craquement sourd ce qui entendre et pour soulager la douleur, elle secoua sa main. La table était plus ancienne que la cuisinière, mais tout aussi robuste qu'elle, mais elle n'était pas pratique pour la cuisine. Elle était recouverte de symbole, à l'image du symbole de cette famille. Jolie, mais pas pratique. Elle n'était pas la première à se cogner et sûrement par la dernière. À ses yeux, elle était immortelle et sera une fois encore, responsable de nombreuses douleurs. Et pourtant, cette maudite table était pour le moment son seul soutient et lui apportait la contenance qu'elle avait perdue à son arrivée.


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