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[FB] Un cadeau peu ordinaire Feat Gysella et Harlon.

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“Un présent peu ordinaire”

An 299, lune 1, semaine 3


Sa première traversée, sa première sensation de balancement dû au mouvement de la mer, les premiers jours furent difficiles à l'adaptation. Elle avait bien sûr pris une de ces potions pour éviter les nausées, mais il y avait aussi cette cabine qui lui semblait ressembler à une prison. Une protection rien de plus, mais très vite, elle demanda à Gysella de pouvoir monter sur le pont, de respirer de l'air frais. Sa requête fut acceptée, mais tout en restant sous son observation, les fer-nés lui donnaient tout de même froid dans le dos, ils étaient différents, mais Leeven vint très vite à saisir que c'était leur style de vie qui différenciait des continentaux. En tout cas, durant les douze jours de voyage, elle s'habitua à eux et vint même à proposer à Gysella son aide, ne supportant pas de rester les bras croisés. Une nouvelle liberté s'offrait à elle, une destination inconnue, Leeven souriait, chantonnait quand le vent était calme, échangeait avec douceur. Oui, elle apportait un léger havre de paix et pourtant, la méfiance restait de rigueur.

Lorsqu'elle vit pour la première fois, les Îles de Fer, ses yeux s'illuminèrent. C'était donc ici que vivait ce peuple méconnu, ce n'était pas vert comme le continent, mais il y avait tout de même une part de charme plus brute, une symbiose avec l'océan comme elle en avait jamais vu ailleurs. Elle comprenait mieux la raison qui les poussait dans une religion liée à un dieu des mers, même si cela lui paraissait toujours autant barbare, cette histoire de noyade pour mieux revivre. Savait-il que ce n'était pas leur Dieu qui agissait, mais bien son propre corps ? Une culture fait pour que les plus forts survivent. Elle ignorait si c'était toujours l'une de leurs coutumes, mais se disait qu'elle viendrait surement à le découvrir.

Finalement devoir descendre du bateau lui fit étrange, tout comme se réhabituer à marcher sur la terre ferme. Restant dans l'ombre de la capitaine, celle-ci semblait savoir ou aller, mais Leeven eut tendance à souvent se perdre dans ses pensées face à ce qu'elle voyait. D'un coup, sans faire attention, elle se retrouva à foncer dans le dos de la capitaine qui semblait s'êtes arrêtés. Reprenant constance, Leeven se plaça à côté d'elle et remarqua un jeune homme assis sur une grosse pierre. Son premier réflexe fut d'observer ses mains, elle était telle obnubilée par les traces de cicatrices qui s'y trouvaient, puis ses yeux d'un bleu captivant, un regard à la fois dur et triste. C'était lui, lui l'homme que Gysella voulait qu'elle aide. Tournant le visage vers la capitaine, il existait une certaine tension qu'elle ne comprenait pas, pourquoi est-ce qu'il la regardait ainsi ? Le Fer-nés semblait beaucoup lui en vouloir, baissant son regard vers ses pieds, Leeven restait légèrement tétanisé, ne préférant pas ouvrir la bouche avant qu'ils se soient expliqués.

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Un cadeau peu ordinaire
An 299, lune 1, semaine 3
Le regard perdu vers l’horizon, la capitaine songeait aux divers évènements récents de son existence. Le Bief ne lui aurait jamais paru aussi attrayant. Ni même aussi intriguant que depuis cette dernière expédition. Les émotions s’étaient mêlées les unes aux autres emportant tantôt l’impatience de la Bonfrère vers des pensées qui n’avaient pas lieu d’exister. L’immergeant vers cette dérision qu’elle ne se connaissait pour ainsi dire qu’en présence de son oncle. Pourtant, tout c’était révélé plus calme et plus enrichissant qu’elle n’aurait voulu le croire en partant. Finalement,  tout n’était pas à régler par des coups de poings ou des batailles, la discussion apportait également son lot de victoire. Néanmoins, la guerrière se savait incapable de pratiquer cette activité. Elle était beaucoup trop téméraire mais surtout trop peu encline à favoriser l’écoute plutôt que l’action pour parvenir à un tel résultat. Le banquet lui avait ouvert les yeux sur ce fait. Spectatrice des qualités de ses amis, Asha et Baelor avaient su trouver les meilleurs comportements à adopter pour ainsi établir une certaine confiance entre les deux peuples. Bien sûr, Gysella y avait plutôt vu une mascarade dont les apparences arrivaient à leurrer le reste. Et peut être avait-elle eu raison là-dessus ? Les déguisements n’avaient rien enlevé à la détermination de la sirène Greyjoy et même si elle en avait douté et s’y était énervée à tort, le recul avait appris à la Bonfrère à quel point elle s’était trompée sur toute la ligne. Ce qu’elle avait considéré comme étant une sorte de retenue permanente n’était en réalité qu’une façon de se rassurer sur des origines qui leurs étaient propres à tous. De véritables fer-nés, prêts à payer le fer-prix, face à ce rêve qu’ils touchaient à peine du bout des doigts. Peut-être arriveraient-ils à établir une expédition vers le grand ouest ? Peut-être réussiraient-ils là où d’autres avaient échoué à maintes reprises dans le passé ? Ils participaient à cette nouvelle quête, ce nouveau tournant de leur histoire qui saurait mettre en exergue les capacités de navigation et les spécificités propres aux fer-nés. Ce qui était mort ne saurait mourir mais voilà qu’ils parviendraient surement à renaître tous plus forts et plus vigoureux. Le cœur de la blonde se gonflait d’espoir et de soif d’aventure alors que des regards vers tribord lui rappelait combien il pouvait se gonfler d’un autre sentiment. De la passion s’y éveillait à mesure que ses ardeurs retrouvaient celle du capitaine de l’Oiseau de Nuit. Le Noirmarée avait su toucher son cœur, peut être même lui avait-il dérobé à moins qu’elle ne lui ai donné de bonne grâce. Pour l’heure, elle ne voulait pas y songer, laissant ainsi le temps mettre en place ce qui l’effrayait tant. La relation arriverait peut être à déchaîner des tempêtes, surement d’ailleurs, mais tous deux vogueraient vers ce même horizon, celui de leur rédemption. L’appréhension s’affaissait doucement dans la plénitude qui amplifiait chacun des instants qu’ils partageaient. Tels deux vents contraires, deux étoiles séparées, voilà qu’ils avaient su se lier pour se promettre un ciel qu’ils élaboreraient ensemble. Tout portait à croire que les vents changeaient et attiraient des courants prometteurs pour l’avenir. Ceci avait tendance à élaborer quelques méfiances chez la fer-née, néanmoins, pour une des rares fois de son existence elle laissait la confiance la guider. Norne avait tort concernant cela. Lui, qui, exigeait toujours le meilleur de lui-même pour ainsi satisfaire sa propre ambition. Voilà que Gysella apprenait une nouvelle leçon : celle dans laquelle les amis avaient une place intégrante et pouvaient s’avérer une union bien plus importante et plus libératrice qu’une force solitaire. La leçon n’avait fait que se profiler sous un nouvel état au moment où elle avait découvert cette guérisseuse. Le Dieu Noyé était avec elle, puisqu’il lui envoyait des signes qu’elle avait su reconnaître. Renouer avec le passé n’était qu’un début, il lui fallait à présent se faire pardonner pour un accident dans lequel elle était impliquée. La discussion terminée, les deux jeunes femmes s’étaient mises d’accord sur la route à tenir. Et maintenant qu’elle pouvait voir ses boucles blondes sur le pont de son bâtiment, la guerrière dégageait un regard beaucoup plus confiant.

Certes, les débuts lui furent difficiles. Comme chaque continentaux, le pied marin n’était pas une option qu’elle se devait d’adopter, il était bien plus obligatoire. Mais la petite femme lui apprit une nouvelle leçon par sa curiosité et sa détermination. Douce, elle n’agissait pas comme une âme effrayée, courbant l’échine à la moindre occasion, bien au contraire, elle avait su apprivoiser ses appréhensions pour s’attacher à découvrir une culture dont on avait du exagérer les réalités pour construire la terreur de l’inconnue. Gysella trouva en Leveen une jeune fille avec laquelle elle se plaisait à discuter. A partager surtout, puisqu’elle ne targuait pas d’éloges sur la culture du sel et du roc dès lors qu’elle lui en demandait des détails. Jamais, elle n’avait ressenti un moindre jugement dans ses répliques, jamais non plus, elle n’y avait trouvé de la déception ou au contraire de l’admiration et c’était surement cela qui était parvenu à calmer les ardeurs de la Bonfrère. Peut-être lui fallait-il une personne calme pour en arriver à être moins sur la défensive ? A moins qu’il ne s’agisse en réalité que d’une constance grâce à laquelle, elle se trouvait tenir un vrai rôle de capitaine. Pourtant, même si l’amitié se concevait, il n’en restait pas moins que la méfiance persistait. Au point, qu’elle conseilla à la guérisseuse de rester dans sa cabine lorsqu’elle n’était pas à même de la surveiller. Les hommes étaient ce qu’ils étaient, de véritables bêtes et la capitaine ne désirait aucun écart sur son boutre. Du moins, pas avec sa propre prise. Lorsqu’enfin les îles réapparurent, le sourire de la Bonfrère grandit à vue d’œil. Fière, son torse se bombait sous l’effet de cette arrogance et de cette victoire qu’ils avaient tous remporté. Ils ne revenaient pas les mains vides ou estropiés, ils revenaient riches d’une expérience qui les avait fait tous grandir. Ses yeux ne tardèrent pas à s’intéresser sur la silhouette de la petite guérisseuse. Toujours curieuse d’en connaître davantage, surement avait-elle du sang fer-né qui coulait dans ses veines elle aussi. Et à la vue de son regard, la guerrière hocha sa tête de manière affirmative. Il lui tardait de l’amener à son ami, de pouvoir la confier entre les mains du Botley pour que sa méduse devienne à nouveau celui qu’il était. Bien sûr, elle restait sur ses gardes, concernant son arrivée, voire même l’accueil qu’il leur réserverait. Pourtant, elle ne pouvait délaisser son désir de lui prouver qu’elle ne l’abandonnait pas. La Bonfrère était l’amie du Harlon et le resterait jusqu’à ce que la mer recouvre entièrement les parcelles de terres.   « Rentr’ les voiles, on n’accostera pas. Jette l’ancr’, on f’nira en chaloup’ » La main sur l’épaule de son second, la capitaine lui offrit un regard qui voulait en dire long sur ses intentions. Il connaissait la situation entre Harlon et Gysella pour avait participé à cet évènement lui aussi. L’homme hocha la tête vigoureusement avant de s’égosiller pour donner les ordres au reste de l’équipage. « On f’ra pas long feu. » renchérit la Bonfrère avant d’inviter Leveen la rejoindre et à descendre du navire pour monter sur les barques prévues à l’effet. « On s’ra que toutes les deux pour aller l’voir. Tu m’laisseras parler jusqu’à c’qu’il t’invite à l’faire. L’est un peu… » Elle tapota à l’aide de son poing contre sa tête pour exprimer son idée tout en arquant un sourcil signe de sa culpabilité. « Têt’ de rocaille… » Une entente parut entre les regards de deux jeunes femmes puis aucun autre mot ne vint à être échangé.

Une fois sur la terre ferme, Gysella ordonna à son second de s’occuper à sa manière. Il lui fallait trouver Harlon avant tout. Leveen et elles s’engouffrèrent dans les ruelles improvisés du port, et s’échappèrent vers un chemin que la Bonfrère connaissait pour l’avoir emprunté un nombre incalculable de fois. Elle savait très bien où il se trouvait, parce qu’il allait songer à ce même endroit depuis. Elle était venue lui rendre visite et s’était à chaque fois heurtée à un mur réprobateur qui l’accusait de sa condition. Surement qu’il avait raison. Mais elle n’était pas la seule fautive dans l’histoire. Cependant, il lui fallait un coupable ou plutôt une coupable, et en bonne amie, Gysella avait accepté le devenir si cela lui permettait de s’en porter mieux. Le silence qui s’abattait sur les deux femmes était lourd, pensant, mais surtout solennel. Au point qu’il en devenait déroutant d’avancer sur se sable qui donnait l’impression d’emprisonner chaque pas sous les impulsions données. La Bonfrère inspira une première fois, le souffle qui vida ses poumons était chargé de cette culpabilité qui la rongeait de l’intérieur, pourtant, elle tenait bon. Il le fallait. Elles arrivèrent enfin là où Harlon se tenait. Fidèle à lui-même, son regard s’avérait être plus froid qu’à l’accoutumé alors qu’il inspectait chacun des traits de la guerrière comme si il pouvait la tuer de là ou il se trouvait. Les yeux de la blonde ne le quittèrent pas pour autant, défiant, ils voulaient lui prouver qu’il ne l’effrayait pas mais surtout qu’il n’arriverait pas à la faire reculer. Ils auraient pu rester des heures à se contempler de cette manière, si seulement la guérisseuse ne lui avait pas foncé dans le dos. Son déséquilibre eut tendance à la ramener à la réalité et à lui rappeler ce pourquoi elle était là. Néanmoins, elle ne dévia pas son regard et afficha au contraire un sourire en coin devant la moue boudeuse de son ami. « T’vas finir par d’venir une statue. T’veux ressembler au coloss’ de Braavos ? » Elle lançait la première pierre, restait à savoir si il la saisirait ou si au contraire il l’esquiverait pour l’engloutir sous ses propres gravats. « J’viens t’rapporter les nouvelles, si ç’t’intéresses… » Elle haussa ses épaules en guise d’habitude pourtant son air préservait cette petite touche de méfiance qu’on lui connaissait lorsque quelque chose n’allait pas.

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« Un cadeau peu ordinaire »

Leeven & Le poulpe & Harlon

Les peurs ne se commandent pas, elle arrive d'un coup et paralyse sa proie sur place, tel un poison qui s'infiltre dans vos veines pour atteindre votre cœur. Depuis sa plus tendre enfance - tendre est un doux euphémisme – le jeune Botley avait toujours voulu ressembler aux autres fer-nés. Mais aujourd'hui, il était leurs opposés, comme-ci Harlon et Fer-né était devenus des oxymores. Lui était épuisé, dans l'incompréhension, détruit, alors qu'eux étaient fiers et impitoyables. Il n'était que l'ombre de lui-même, partagé entre la honte, la peur, convaincu de n'être plus rien, de n'avoir jamais été qui que ce soit. Il était devenu une toute autre personne et cela l'effrayait. À ses yeux, il n'était qu'un être vulnérable et insignifiant... En réalité, l'insulaire était piégé par son propre dégoût. Jamais il ne serait l'égal de ses frères, cela ne serait qu'un rêve intouchable et invivable. Le Botley avait construit un semblant de vie depuis la perte de ses jambes, cherchant constamment à dépasser ses limites et à trouver des justifications légitimes à son comportement. Il était plus austère qu'à l'accoutumé, plus solitaire. Il s'isolait de plus en plus, se laissant bercé par sa colère et ses angoisses.

Il entendit les murmures s'élever derrière lui, en même temps que le bruit de son propre corps marquant le sol. Le jeune Harlon rampait tel un serpent, laissant à son passage de larges sillons irréguliers. Il détestait être le centre de l'attention, en réalité non, il adorait ça, mais pas lorsque le sujet était l'état dysfonctionnel de ses jambes. C'est tout ce qui restait de lui. Le Botley aux jambes brisé. Une fois encore, comme pour fuir cette foule qui l'épiait, il se réfugia dans son havre de paix. Un endroit qui était très peu fréquenté, mais qui était si apaisant. Il pouvait hurler sans que personne ne vienne l'interrompre, pleurer sans que personne ne le juge. Il pouvait être seul au monde, mais ce jour-là, son havre allait être envahit.

Il reconnut presque immédiatement la silhouette du poulpe. Son regard se fit plus dur, non pas parce qu'il refusait de la voir (ce qui était pourtant vrai), mais parce qu'elle avait réussi à le retrouver sur cette maudite île. En plus de ça, elle n'était pas venue seule, mais elle était accompagné d'une empotée qui déséquilibra la fer-né. L'ambiance était électrique, mais elle finit par lâcher une boutade qui en tant normal l'aurait fait sourire, mais qui maintenant ne produisit que l'indifférence. Il était toujours en colère, contre le monde, contre elle, contre lui. Il n'était pas prêt pour tout ça. Le serait-il un jour ?

L'homme au sourire brisé restait de marbre. Ce qui était d'autant plus inquiétant. Il la fixait juste avec un regard qui perdait de son éclat se murait dans un silence pesant. Au jour d'aujourd'hui, il ne savait même pas s'il voulait obtenir ses informations. Il ne voulait pas savoir comment les autres se sentaient, ni à quel point ils étaient heureux sur leurs deux jambes. Il se contentait juste d'observer, jusqu'au moment son regard se fixa sur l'empoté. Elle ressemblait à un animal piégé. Pas à sa place. Si elle n'avait pas été là, il n'aurait probablement pas brisé son silence.

- Non

C'était un non-vindicatif et sans appel. Lui, ce qui l'intéressait, c'était de savoir pourquoi elle tentait toujours de reprendre contact avec lui. Pourquoi elle revenait toujours ?

- Et toi alors, pourquoi es-tu ici ?

Il s'adressait à la femme qui ne semblait pas aller bien. Il la détaillait du regard tout en relevant son arcade. Une mimique qui le caractérisait tant, même après son accident.


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“Un présent peu ordinaire”

An 299, lune 1, semaine 3


Cette tension existante, surtout venant du fer-né, la mettait en difficulté, elle réalisait pour le coup ne pas avoir toutes les informations, en tout cas, elle n'avait eu l'histoire que du point de vue de Gysella. À présent, il paraissait évident qu'Harlon avait dû vivre l'accident différemment, en même temps, c'était lui qui avait vu sa vie chamboulée, une épreuve qui semblait autant graver sur son visage que sur le reste de son corps. Ayant regardé durant un certain temps vers le bas, ne voulant pas déranger durant cette scène de retrouvailles fortes en intention, d'un regard en biais, elle observa Gysella qui essayait de détendre l'atmosphère, mais rien ne semblait atteindre l'homme en marbre. D'un coup, prise par le courage, elle releva la tête pour observer mieux l'homme qu'elle se devait d'aider. Il était vrai qu'il pouvait ressembler à un statut, à ce moment précis, un statut qui pouvait déchirer l'âme de l'intérieur en vue de son regard tellement expressif. Leevenfut comme frappé par toutes ses souffrances, ainsi que cette lutte que ses yeux exprimaient. C'était la première fois qu'elle pouvait comprendre une personne sans rien d'autre que le regard, cela la figea davantage sur place, surtout quand il prononça un simple non qui coupa court au rapprochement en douceur de Gysella. Du caractère, il ne semblait pas en manquer, à l'image de tous les Fer-nésqu'elle avait croisés. Qu'est-ce qui se passerait s'il se braquerait contre elle face à ses soins proposés ? Pour dire vrai, elle n'avait jamais eu affaire à une personne qui ne voudrait pas de son aide, cela relevait d'un nouveauchallenge pour la douce bâtarde. Finalement, quand il s'adressa directement à elle, Leeven croisa son regard et de sa voix délicate répondit :

- Je suis ici, car Gysella m'en a fait la demande.

Oui, elle n'avait fait que répondre à l'appel de la capitaine. Son rôle de guérisseuse, mais surtout sa compassion l'avait poussé à braver les barrières de l'inconnu pour venir sur les iles de fer. C'était un danger, Leeven n'était pas dupe, mais en même temps, c'était aussi une grande aventure et un moyen d'en découvrir davantage. D'un regard éclatant, un sourire timide et d'un calme olympien, elle ajouta : 

- J'ai fait un long voyage pour venir à votre rencontre, elle m'a parlé de votre accident et ce que cela vous a coûté. 

À la fin de sa phrase, il apparaissait clairement qu'elle compatissait, mais pas forcément qu'elle avait pitié de lui. Il appartenait à chacun de traverser des épreuves dans sa vie, et celle d'Harlon était lourde en conséquence, mais elle ne doutait pas des capacités du jeune homme à rebondir. Sa propre balafre sur sa joue était la preuve des sacrifices que Leeven avait faite pour trouver sa voie, le Fer-nés en ferait de même en en deviendrait plus fort. 

- Je suis guérisseuse et votre amie espère que je puisse vous aider.

Là, elle tourna le visage vers Gysella espérant voir la capitaine s'ouvrir à Harlon, peut-être était-ce le seul moyen de briser la glace entre eux, mais elle n'oubliait pas à qui elle avait affaire. Les Fer nés n'étaient pas faits du même bois, la force prédominait tout et d'après ces constatations, il semblait ne pas connaître la force qui pouvait exister dans les élans de fragilités.

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Un cadeau peu ordinaire
An 299, lune 1, semaine 3
L’accueil fut à la hauteur des attentes de la guerrière : froid, distant. Il exprimait à lui seul à quel point elle n’était pas la bienvenue et combien son ami désirait qu’elle rebrousse chemin pour le laisser avec sa solitude. A bien des égards, Harlon l’énervait par son comportement. Ou était le jeune homme fougueux plein d’arrogance ? Ou était la passion vers la découverte qui avait pu l’animer ? Il n’était devenu qu’une pâle figure de qui il avait été jadis. Et cela ne lui plaisait pas. Certes, son état était un problème mais ce dernier n’était pas sans solution. La jeune femme y croyait pour lui, jamais elle n’avait cessé de le faire pour peu qu’il veuille bien y mettre du sien. Mais c’était sans compter son côté aussi têtu qu’une mule et sa tête de pioche qui ne voyait rien que ce qu’il désirait entrevoir. Harlon s’était isolé du reste du monde, parce qu’il était différent de ce dernier. Pourtant, il aurait du voir dans cette différence une force que les autres ne pouvaient pas appréhender. Avait-il réellement besoin de ses jambes pour naviguer ? Non. Seuls ses instincts et sa répartie étaient nécessaires pour parvenir à ses fins. Il était probablement enfermé dans une léthargie dont lui seul était à même de pouvoir s’en sortir. Lui et peut être la jeune fille derrière elle, qui assistait péniblement à des retrouvailles qui donnaient lieu d’une guerre intestine entre les deux amis. La méduse ne la considérait plus comme telle depuis l’accident, et pourtant, Gysella essayait de lui prouver qu’il pouvait toujours continuer de compter sur elle. A sa manière, elle culpabilisait beaucoup de ce qu’il s’était passé, mais nul ne pouvait revenir en arrière et refaire le passé. Le Dieu Noyé en avait décidé ainsi, et tous les deux payaient le fer-prix de leurs erreurs devant leur amitié presque détruite. Pourtant, elle tenait bon. Elle restait camper sur ses positions et veillait à ne pas laisser sa méchanceté l’entraîner vers son impulsivité débordante. Si il désirait agir avec autant de froideur, Gysella, elle se plantait comme un piquet et se contentait de l’observait avec un regard noir. Silencieuse, elle observait chacun de ses traits et reconnaissait parfois des mimiques passées. Attendre n’était pas son fort, voir pas du tout même. Néanmoins, elle laissa la jeune fille derrière elle s’approcher et se présenter pour apaiser un peu les tensions de la tête de rocaille devant elles. Dès ses premières intonations, la Bonfrère reconnut le caractère doux et probablement trop gentil de Leeven. Harlon n’en ferait qu’une bouchée si l’idée lui prenait de la rejeter comme il pouvait rejeter le monde entier. Mais cette fille avait cette force insoupçonnée de savoir tenir tête à sa manière. Gysella le lui avait reconnu dès leur première rencontre et elle n’avait pu que le constater d’autant plus durant leurs voyages. Cette jeune fille était différente des autres et pour peu que la mule veuille bien lui laisser du temps, elle était certaine que tous les deux s’entendraient. Elle fondait ses espoirs sur cette petite tête blonde. Le Dieu Noyé ne lui avait pas mis sur son chemin pour rien. Son regard ne se dévia pas, au contraire. Il perçait un peu plus le visage du fer-né devant elles afin de comprendre les divers messages qui se tramaient dans son esprit. Les dires de la jeune fille continuèrent, mettant en évidence combien son état n’était pas un cas à isoler mais bel et bien à aider. La mâchoire de Gysella se serra, révélant ainsi son muscle zygomatique, dans le cas où elle ne doive prendre la parole pour la défendre. Harlon avait changé. Si elle était en mesure de prédire ses commentaires dans le passé, elle ne savait plus aujourd’hui la manière dont il chassait les autres. Aussi, serra t-elle doucement ses poings dans cette optique, témoignage de son impatience et de l’énervement qui en découlait.

Sa tension s’apaisa quelque peu au moment où elle entendit ce qualificatif « d’amie ».  A coup sûr, il réagirait à cela. Et Gysella se contenta simplement de détacher son regard de lui pour venir le poser sur la jeune fille à ses côtés. Ses yeux exprimaient une reconnaissance, réelle, peut être un peu brute mais la fer-née lui était reconnaissante de ce qu’elle venait d’énoncer. Cet intermède ne dura que quelques secondes avant qu’elle ne retourne son attention en direction du jeune homme. Etait-ce un signe pour briser la glace ? Un soupir lui échappa, chargé d’une lourdeur sans précédent alors qu’elle finit par délaisser son corps en se mouvant vers un côté. Une roche jaillissait et elle jugea bon de s’y poser. « J’l’ai bien trouvé hein ? » s’amusa t-elle en vérifiant toutefois qu’il ne fasse rien d’imprévisible. « Tout droit r’menée du Bief, personn’ n’la touchée. » Commenta t-elle le plus bonnement du monde tout en lançant un regard en direction de Leeven. Toutes les deux savaient pertinemment qu’elle ne la vendait pas comme du bétail, au contraire, elle la respectait beaucoup, mais quelque fois il fallait que le côté fer-née prenne le dessus pour que la compréhension d’un homme soit plus évidente. « T’avises pas d’lui faire du mal, c’est pas n’import’qui qu’t’as en fac’ de toi. » Oui, Gysella prévenait Harlon par rapport à son comportement. La Bonfrère connaissait les excès de colère du Botley, voilà pourquoi elle mettait en évidence des choses qui paraissaient faciles. Après quoi, elle détourna à nouveau son regard en direction de la guérisseuse et lui fit un signe de tête dans le but de l’encourager. « Dis lui c’que tu m’as dis ? C’qu’il t’faut pour savoir si t’peux le soigner ou l’aider. » Il en avait contre elle pas contre la petite blonde, aussi même si il ne voulait rien entendre et qu’il cherche à la couper, la Bonfrère serait là pour le stopper car il ne l’effrayait pas. Peut-être même était-elle la seule à qui il n’arriverait jamais à la faire reculer, parce qu’elle le connaissait et qu’elle savait qu’au fond de lui il se sentait seul.
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« Un cadeau peu ordinaire »

Leeven & Le poulpe & Harlon

L'océan pouvait bien se vider, que le kraken se laisser mourir de faim, le ciel pourrait bien se peindre en rouge et le soleil disparaître, rien ne pourrait le pousser à être un bon hôte. Bien sûr, il avait toujours cette petite rancœur contre le poulpe, mais il ne la haïssait pas. Il projetait sur Gys' tout ce qui le blessait, tout ce qui le faisait souffrir. Il sait qu'un jour, il réussira à redevenir son ami, mais il était encore trop tôt, parce qu'il n'arrivait pas à se pardonner lui-même et par-dessus, à accepter l'homme qu'il était devenu. En réalité, il était étonné de voir sa persistance. Elle revenait, encore et encore et tentait de recréer ce lien détruit. Et encore aujourd'hui, le poulpe lui amenait une femme pour une raison encore trop floue pour tenter de deviner.

La blonde au regard effrayé, malgré la tension palpable, ce senti le courage de prendre la parole. Selon ses dires, elle avait fait un long voyage pour venir à sa rencontre, de cela, il voulait bien la croire, mais qu'est-ce que le poulpe avait été dire sur son état actuel ? Avait-elle dit qu'elle était en grande partie coupable ? Qu'elle l'avait ramener à la vie pour vivre comme un misérable ? À ses mots, il eut un rire étouffé, avaler par sa fierté. Il leva un sourcil, un geste qu'il faisait souvent et qui pouvait signifier tout un tas de choses. Beaucoup ne savaient pas interpréter ce geste, mais pour le moment, cette mimique voulait simplement dire qu'il ne comprenait toujours pas pourquoi elle était ici. Mais Harlon ne mit pas longtemps avant d'en apprendre plus. Cette femme était une guérisseuse. Le poulpe lui avait amené une guérisseuse. S'il n'était pas aussi buté, cela l'aurait probablement... Touché d'une certaine manière. Son regard bleuté se dirigea vers la Fer-né, essayant de comprendre.

« J’l’ai bien trouvé hein ? Tout droit r’menée du Bief, personn’ n’la touchée. »

Et encore là, il ne comprenait pas son allusion. Voulait-elle vraiment lui dire que cette femme totalement perdue était encore vierge ? N'avait-elle pas compris qu'il ne pouvait plus satisfaire la moindre femme ? Il essayait réellement garder l'esprit ouvert, mais il était dans le flou total. L'inconnue était là pour ses talents de guérisseuse ou pour devenir... Il ne savait même pas comment qualifier cela. Et en plus de ça, elle le menaçait s'il la traitait mal. Non vraiment, c'était juste un mauvais cauchemar.

- Je ne suis pas sûr de comprendre...

Son regard contrebalançait entre celui de la Bonfère et l'inconnue. Et une fois encore, son sourcil s'arqua.

- Tu vas laisser une femme que tu sembles apprécié et que tu qualifies de vierge chez moi ? Tu veux qu'elle me soigne, qu'elle réussie à me faire remarcher alors que mon mestre a abandonné tout espoir ?

Oui, même s'il ne le voulait pas, il y avait une lueur d'espoir dans son regard et une crainte grandissante. Et si le poulpe lui donnait de fausses espérances ? Et si ce n'était qu'un plan pour davantage le détruire ? Au fond de lui, il savait qu'elle ne le haïssait pas, mais cet accident n'avait pas fait qu'une seule victime.


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“Un présent peu ordinaire”

An 299, lune 1, semaine 3


Une approche en douceur, comme elle savait si bien le faire. Leeven ressentant la tension entre les deux fers néset son objectif premier était de pouvoir, en plus de mieux comprendre la situation, de voir le Fer nés se détendre et pourquoi ne pas venir à pardonner Gysella. Le pardon ?! Était-ce vraiment de cela qu'il s'agissait, la Waters ne pouvait pas le savoir. Puis, d'une certaine façon, ce n'était pas son rôle de se mêler de leur histoire. Soutenir la capitaine, oui, mais elle était bien plus une guérisseuse du corps que de l'âme, même si son caractère faisait qu'elle pouvait arriver à apaiser les gens autour d'elle.

Finalement, quand Gysella reprit la parole, elle en resta bouche bée. Qu'est-ce que sa virginité avait eu là-dedans ? Puis comment pouvait-elle savoir qu'aucun homme ne l'avait touché ? Une sensation étrange l'envahissait, comme si on venait de toucher une partie d'elle bien cachée. Se sentir à nu, voilà les bons mots pour expliquer ce qui lui arrivait. Bien sûr, ce genre de paroles n'était en soi pas fait pour la mettre mal à l'aise, les fer-nésréfléchissaient simplement différemment descontinentaux. Puis, comment lui en vouloir quand juste après, elle la voyait la protéger face à un très cher ami. Quand, elle lui demanda de tout expliquer à Harlon, elle ouvrit la bouche pour dire :

- Je...

Mais des paroles d'Harlon vinrent à la faire taire. Il ne comprenait pas, son regard passait de la guérisseuse à la capitaine. Puis finalement, le terme vierge fut de nouveau précisé, mais pas que, il pointait bien le doigt sur le fait que le Mestre ne cherchait plus à trouver une solution, ce qui faisait dire à Leeven que son état était sûrement irréversible. Il ne fallait pas se leurrer, grâce aux Orphelins de la sang verte, elle connaissait d'autres moyens de soigner, mais beaucoup de ses connaissances venaient du mestre des Wendwater, hormis la connaissance des poisons qui lui venait de sa mère. L'espoir, non, il ne fallait pas qu'il croie pouvoir remarcher un jour, elle ne voulait pas le briser. Améliorer ses conditions de vie était faisable en lui faisant accepter son handicap, mais pourrait-il remarcher un jour ? Leeven était bien incapable de le dire et préféra dire : 

- Je ne veux pas que vous ayez trop d'espoir, j'ignore si je pourrais vous aider à remarcher, mais je suis bien décidé à tenter l'impossible, si vous l'accepter.

L'impossible était le mot adéquat. Puis d'un coup, prise d'un grand courage, elle n'hésita pas à dire d'une voix plus ferme qu'à l'habitude.

- Et j'aimerais préciser que le fait d'être vierge, ne joue en rien sur mes capacités de guérisseuse.


Sa vie, elle la dédiait aux autres et à la connaissance, elle n'avait que faire des histoires d'amour ou de simple plaisir, puis ayant grandi dans la noblesse, il lui semblait inconvenable de découvrir les élans d'un coeur sans être marié. À vrai dire, jamais elle n'était tombée amoureuse. Le rouge aux joues après avoir prononcé elle-même, le mot qui la faisait vibrer, elle décida de les laisser en tête.

- Je vais attendre là-bas.

Tournant les talons, elle partit s'installer sur une grande pierre et là, son regard se perdit sur l'horizon qui s'offrait à elle, l'océan.


FICHE ET CODES PAR ILMARË
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