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Un instant de répit dans la fraîcheur du soir [PV Rodrik Forestier]

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Un instant de répit dans la fraîcheur du soir



An 299, lune 1, semaine 2
Le banquet s'éternisait dans la nuit, et la tension semblait être retombée après l'intervention pour le moins surprenante du Dragon. Lord Eddard, après être resté un long moment silencieux en laissant son épouse gérer la situation, avait éloigné le Prince du cercle formé par les Mormont, Lord Forestier, Lady Dustin et lui-même. La soirée avait donc lentement repris son cours, et l'hydromel coulant à flot avait fait le reste.

Robb, après avoir navigué pendant plusieurs heures entre les différents groupes de nobles qui semblaient plus ou moins curieux de son existence, s'était senti soudain quelque peu oppressé par ces festivités qui étaient pourtant si importantes à ses yeux. Armé donc d'une coupe de bière, il avait passé un manteau sur ses épaules et s'était momentanément eclipsé dans le but avoué de prendre quelque peu l'air avant de plonger de nouveau dans la fosse aux lions.

Ses pas, hésitants dans la millénaire forteresse familiale dont il ne connaissait rien, le conduisirent sur les remparts. Ainsi accoudé, il se laissait aller à ses pensées, tentant de percer du bleu de ses yeux le noir de la nuit.
Il lui semblait toujours aussi irréel de se trouver ainsi à Winterfell, après des années à en avoir rêvé, comme si sa tête refusait d'admettre l'évidence qui se déroulait sous ses yeux ou de comprendre le léger froid qui s'insinuait sous ses fourrures.

Le Jeune Loup but une gorgée d'hydromel avant de grimacer, bien que cela eu le mérite de le réchauffer. Il n'avait absolument pas l'habitude de cette cervoise, plus accoutumé qu'il était aux crus aurés de la Treille qui abreuvaient les nobles du Donjon Rouge. Il devait d'ailleurs faire attention que le breuvage ne lui monte pas à la tête, quand bien même il avait eu le temps de constater l'étonnant excès Nordien en la matière quand il s'agit de célébrer quelques chose.

Il était agréable de se retrouver pour un instant loin du regard des Nobles Nordiens qui l'examinaient sous toutes les coutures depuis la seconde où il avait paru sous leurs yeux. La chose était ironique, mais après avoir toujours entendu comme les hommes du Nord n'était pas comme les sudiers, à aimer les jeux de cours et d'apparence, voilà que Robb se sentait autant observé, autant au milieu d'une scène de théâtre que lorsqu'il parcourait les couloirs du Donjon Rouge. Mais il était sans doute plus judicieux de conserver cette réflexion pour lui-même.

Le jeune homme avait toujours du mal à comprendre ce qui s'était passé au début de ce banquet, et pourquoi le Prince avait ainsi pris le risque de s'exposer à la colère d'une foule de Nordiens à la mémoire longue. Certains le pensaient sincère dans une certaine mesure, de bonne volonté contrairement à son royal frère. D'autres, manifestement comme les Mormont, voyaient plus en cela une tentative de se démarquer de Rhaegar Targaryen en étant le premier à tendre la main au Nord, en étant conscient que le Dragon de part sa position royale ne pourrait pas demander le pardon sans vers vasciller jusqu'aux bases de son pouvoir.
Robb était partagé. Il n'imaginait pas le Prince capable d'une telle fourberie envers son propre frère, envers ce sang à propos duquel il était capable de pérorer des heures durant. Cependant, il n'était pas non plus naïf, et n'ignorait pas le mépris du jeune homme pour tout ceux qui ne partageaient pas le sang valyrien. Les Premiers Hommes n'avaient jamais pour lui que de rustres, et la seule raison pour laquelle il n'en avait pas plus entendu à ce sujet était qu'il attendait sans doute du Jeune Loup quelque chose en retour. Mais ce dernier savait que son devoir allait au Nord, et qu'importe sa reconnaissance -sincère-, il ne ferait rien qui ne soit pas dans l'intérêt de ses futurs vassaux.

Robb en était là de ses réflexions tandis qu'il continuait de siroter son hydromel, les yeux dans le vague observant la noirceur de la nuit qui se déroulait sous ses pieds, bien au delà de la rassurante muraille de Winterfell.



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Un instant de répit dans
la fraîcheur du soir
Robb & Rodrik
"Sailors fighting in the dance hall, oh man ! Look at those cavemen go. It's the freakiest show. Take a look at the lawman beating up the wrong guy, oh man ! Wonder if he'll ever know, he's in the best selling show. Is there life on Mars ?"

An 299, lune 1, semaine 2
Le jeune Forestier longeait les remparts de la forteresse de Winterfell depuis un bout de temps déjà. Il progressait dans le dédale de protection, s’arrêtait par instant, constatait les dégâts de la tombée de la nuit. Il savait le paysage impressionnant depuis les hauteurs des bâtisses, mais il ne pouvait rien discerner. Une profonde obscurité avait remplacé les larges étendues du Nord. La lune, seule alliée, procurait un simulacre de clarté. Des ombres çà et là se dessinaient dans l’horizon. Certaines étaient chimériques, dansaient et se mouvaient dans un noir profond donc trompeur. Mais la contemplation de Rodrik n’était plus aussi efficace. Les pintes d’hydromel descendues dans les premiers instants du banquet avaient suffi à brouiller quelque peu ses sens. Rien d’insurmontable, il s’agissait-là des habitudes cérémoniales nordiennes. Malheureusement, Rodrik n’était pas des plus endurants. Il avait ceci dit réussi à suivre quelques garçons dont les pères étaient amis avec le sien. Il avait excellé durant les deux premières tournées, avait pâli lors des quatre suivantes et s’était éclipsé avant l’annonce de la septième. Sans doute la compétition avait survécu à son furtif départ. En d’autres circonstances, il aurait bêtement suivi les festivités. Il aurait ainsi rejoint les trouble-fêtes, se serait élevé au même rang que ses amis. Il l’avait déjà fait par le passé, le referait sans aucun doute dans le futur, mais cette soirée-là n’appelait pas à la beuverie festive. C’était une de ces nuits mornes, où même la présence de cent personnes poussait à la solitude. Il n’était pas prisonnier d’une dépression quelconque, n’avait été la frivole victime des fruits empoisonnés de l’amour. Il ne déplorait aucune perte, ne s’était perdu dans les mirages d’une trop profonde tristesse. Le seul comportement à déplorer était une trop sincère introspection. Lorsque celle-ci était entamé, il était difficile de l’esquiver ou de la ralentir. Il s’était glissé hors de la salle qui accueillait les invités, s’était éloigné des rencontres, des discours et des délibérations politiques qui ne l’intéressaient guère en cette soirée. Il avait suivi quelques chemins hasardeux, s’était déplacé à travers cette cour qu’il connaissait bien. Le banquet ne l’intéressait pas particulièrement. Il avait suivi son père d’une part pour faire acte de présence, pour feinter d’être un joyeux et bon héritier. D’une autre part, cela avait été l’occasion pour lui de se sortir d’Ironrath. Non pas qu’il s’y sentait mal, mais il y était parfois à l’étroit. À vrai dire, il avait de plus vastes projets de voyage, comptait s’éloigner du berceau natal, découvrir des terres qu’il n’avait pas encore eu la chance de voir. Il savait d’expérience que les années passaient bien trop vite. Inconsciemment, il considérait ces quelques années où il n’était qu’héritier comme des opportunités de profiter de ses jeunes années. Il n’était pas idiot, s’intéressait aux affaires de politique. Il apprenait auprès de Grégor les responsabilités qui venaient avec le titre de lord. Il savait que viendrait le jour où il ne serait plus autant libre. En attendant ledit moment, il expérimentait ses limites avec l’hydromel et profitait de certaines opportunités.
Il avait croisé la route de deux jolies femmes d’une maison mineure du Nord dont le nom s’était envolé aussitôt annoncé. Il les avait accompagné pendant quelques instants, avait partagé de son hydromel. Il avait été galant, avait souri, charmé, plu. Si leur père n’avait pas interrompu la rencontre, la nuit ne se serait peut-être pas déroulée ainsi. Toujours était-il que l’aîné Forestier parcourait les remparts de Winterfell, laissait son regard se perdre dans l’horizon. Un léger vent nocturne caressait doucereusement sa peau à intervalles irréguliers, lui rappelant sèchement qu’il avait oublié sa cape dans la salle de banquet. Il n’était pas perdu, mais si l’envie de revenir auprès de son père avait traversé son esprit, l’entreprise aurait été difficile. Les chemins des fortifications étaient mal éclairés. De temps en temps avait-on cru bon d’allumer quelques bougies, accrochées contre le mur. Fatigué d’errer sans but, il n’allait pas tarder à s’arrêter. Il ne sait pas depuis quand il avait déserté la fête. Il n’avait plus aucune notion du temps. Il leva les yeux vers la lune, grosse et imposante ce soir-là. Il s’arrêta dans sa marche, quelques secondes, les yeux figés vers le ciel. Il n’allait pas pouvoir deviner l’heure à laquelle il se trouvait, mais il s’était une nouvelle fois perdu dans son flot de pensées et regardait sottement la lune, avec toute l’innocence de celui qui la découvre pour la première fois. Il avait lu que certains peuples la considéraient comme une divinité. D’autres se disaient persuadé qu’il existât une seconde lune, il y a bien longtemps, qui donna naissance aux dragons, et que celle-ci se serait baladée trop proche de son antagoniste naturel, le soleil, et qu’elle aurait éclaté. Ce soir-là, les étoiles étaient cachées par d’épais nuages que l’on devinait difficilement lorsqu’ils passaient devant la boule lumineuse. Rodrik ne s’arrêtait pas dans sa contemplation silencieuse, presque religieuse. Entre eux deux, il était difficile de décider lequel était le plus solitaire. Quand ses rêveries trouvèrent finalement leur terme, sa vaine déambulation avait déjà machinalement repris son rythme. Il ne tarda pas à arriver à un coin de la forteresse, qu’il décida de franchir pour accéder à un autre côté, et éventuellement être apte à observer d’autres ombres.
Une ombre, il en trouva une, à quelques pas de lui. Un jeune homme qu’il avait aperçu plus tôt au banquet. Ce n’était pas n’importe qui, il le connaissait et de nom et de réputation. Il resta immobile en l’apercevant. Il ne semblait pas l’avoir entendu. Lui aussi semblait seul, en exil du banquet. Il hésita quelques instants à faire demi-tour, mais les quelques effluves d’alcool furent trop puissantes et finirent par lui donner l’impulsion nécessaire à le mener jusqu’à lui. Il reprit sa marche et s’approcha doucement. Il n’avait toujours pas attiré son attention. Alors qu’il s’approchait, il lui adressa soudainement la parole. « Et c’est ainsi que je rencontre la star de la soirée, le fameux Robb de la maison Stark. » Il constata son hydromel et mit en évidence sa propre bouteille, en l’invitant à trinquer. À l’instar de sa voix avenante, son sourire se faisait chaleureux, amical. Il réduisit de manière drastique la distance qui les séparait encore, jusqu'à se glisser face à lui. « Bienvenue chez toi. » Il connaissait évidemment le parcours du jeune Stark. « Sûrement devrions-nous trinquer. » Il leva sa bouteille d’hydromel dans sa direction, en posant son regard sur lui. « Aussitôt venu du Sud, tu t’exiles de ta propre soirée ? » Sans doute n’aurait-il pas été autant indiscret sans ses quelques gorgées, mais il ne paraissait pas méchant, au contraire. Rodrik puait la bienveillance.  

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Un instant de répit dans la fraîcheur du soir



An 299, lune 1, semaine 2
Robb s'était laissé porté par ses réflexions, et ses yeux plongeaient dans l'obscurité qui se déroulait par delà les murailles sans se soucier de leur aveuglement dans les ténèbres. Une légère brise s'insinuait dans ses boucles auburn et sous sa cape, mais il ne s'en formalisa bien qu'il constatait les différences de climat entre le Nord et la capitale, même au milieu de l'épée.

Peut-être était-ce pour cela qu'il n'avait pas entendu des pas se rapprocher dans son dos, ailleurs que son esprit se trouvait dans tous les cas. Le Jeune Loup ne se retourna donc que quand il entendit une voix claire dans son dos s'adresser à lui, d'un ton qui se voulait manifestement bienveillant -et quelque peu aviné.  Robb se tourna donc pour faire face à son nouvel interlocuteur. Il découvrit donc un jeune homme de belle prestance, âgé sans doute d'une dizaine d'années de plus que lui, qui tenait dans la main une bouteille d'hydromel qu'il semblait lui tendre en signe de paix. L'inconnu lui souhaita même la bienvenue chez lui, parlant avec une familiarité à laquelle Robb n'avait pas encore été habitué. Pas qu'il se formalise de si peu, mais l'ambiance à son encontre ayant oscillé entre chaleur et doute, depuis son arrivée récente entre les murs de Winterfell, n'avais jusque là pas été une invitation à la familiarité.

Néanmoins, lui-même quelque peu porté par l'alcool qu'il avait bu et bien décidé à se montrer aussi bienveillant que le nouvel arrivant, tendit sa coupe d'hydromel pour trinquer avec la bouteille de ce dernier avant de lui adresser un sourire.

-Merci pour cet accueil.

Détaillant rapidement le nouveau venu des yeux, il crut reconnaître l'un des nobles qu'il avait croisé au banquet un peu plus tôt. Il avait parlé à son père, si ses souvenirs de l'abusaient pas. Etait-il le fils de Lord Gregor? Robb n'était pas certain, et il faisait trop sombre pour qu'il puisse distinguer correctement un quelconque emblème sur ses vêtements. Il posa donc la question de manière franche, répondant au tutoiement par le tutoiement en espérant cependant ne pas commettre d'erreur:

-Tu es le fils de Lord Forestier, n'est-ce-pas?

Il se faisait tard, et le vin aussi bien que la nuit faisaient s'embrouiller dans la tête de Robb les noms, symboles et autres devises de ces familles qu'il côtoyait pour la première fois. Quoi qu'il en soit, le supposé Forestier ne manqua pas de s'approcher de lui, plaisantant sur cet exil du banquet alors que son retour était tout récent. Cela tira au Jeune Loup un autre sourire, alors qu'il reportait son regard sur l'immense obscurité:

-Il faut bien me laisser le temps de souffler. J'ai reçu plus de questions et d'interrogations durant cette soirée que durant tout le reste de ma vie!

Robb rit doucement, comme si tout cela l'amusait. Cela n'était bien sûr pas tout à fait vrai, car il connaissait l'enjeu de ce banquet. Mais il n'en demeurait pas moins sincèrement heureux de faire la connaissance des seigneurs du Nord, heureux de se trouver enfin chez lui. Il prit une autre gorgée d'hydromel qui lui réchauffa la gorge avant de se tourner de nouveau vers le fils du Bois-au-Loup.

-Et toi, pourquoi cet isolement?

Il s'adressait à son interlocuteur avec amabilité et une décontraction aidée par l'alcool. Ce dernier ne semblait pas avoir à son encontre méfiance ou mépris, et s'adressait au Jeune Loup avec le calme de celui qui faisait simplement une nouvelle connaissance. Cela plaisait assez à Robb de se sentir observé avec bienveillance de la part du jeune Forestier. Il était lui-même tout à fait bien disposé à son égard.



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Robb & Rodrik
"Sailors fighting in the dance hall, oh man ! Look at those cavemen go. It's the freakiest show. Take a look at the lawman beating up the wrong guy, oh man ! Wonder if he'll ever know, he's in the best selling show. Is there life on Mars ?"

An 299, lune 1, semaine 2
Il n’était plus seul à présent. Il avait délaissé la lune, à présent seule solitaire, pour porter son attention sur le jeune Stark. La quiétude de la nuit était reposante, toutefois perturbée les bruits lointain du banquet. Il était aisé d’ignorer ces parasites. Ainsi n’y avait-il qu’un néant silencieux, que Robb Stark et Rodrik Forestier s’amusaient à briser de par leur rencontre impromptue. Il s’était attendu à devoir se présenter, n’avais pas imaginé qu’il serait reconnu par l’héritier d’Eddard. Il répondit d’abord par un franc sourire, avant de répondre à son interrogation par l’affirmative. « Rodrik Forestier, enchanté de rencontrer enfin l’héritier Stark. Je connais bien ta famille. Cela fait des générations que les Forestier sont vos fidèles alliés. Je suis souvent venu à Winterfell, je me suis lié d’amitié avec la plupart de tes frères et sœurs. J’ai beaucoup entendu parler de toi. » Il avait pensé cette légère présentation nécessaire, plus dans l’optique d’aider le jeune homme à s’y retrouver parmi toutes ces têtes qui devaient lui être inconnues. Contrairement au loup, le Forestier était bien au fait des lords du Nord. Il connaissait chaque nom, chaque visage important de leur contrée. Il avait appris les blasons, emblèmes et devises de chaque famille du Nord, majeures et mineures. Il s’agissait de connaissances acquises dès son plus jeune âge, avec l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Avec l’âge, son intérêt pour les dynasties nordiennes avait été principalement motivé par les rencontres avec les ladies de ces maisons. Sans doute qu’à la capitale, Robb avait eu une éduction bien plus raffinée. Il s’interrogea quelques instants sur les connaissances qu’avait le Stark de ses terres du Nord. Sans doute étaient-elles moindres. C’est à cet instant que la difficulté de la position de l’homme le frappa. Il n’y avait pas songé plus que cela, et il comprit les enjeux de sa présence et de ce banquet lorsqu’il eut la raison de sa présence ici. Souffler, sans doute était-ce nécessaire pour lui présentement. Il devait se trouver dans une situation délicate, et si les souvenirs de Rodrik étaient bons, il ne devait avoir que quatorze ou quinze ans. Son sourire s’accentua, alors qu’il continuait de parler. « Tu étais une sorte de fantôme. Je ne t’ai jamais vu, mais on parlait sans cesse de toi. » C’était vrai. Tout le monde au Nord connaissait le destin qu’avait connu le jeune loup à ses premières années. Certains le plaignaient, d’autres s’étaient réjouis, avaient trouvé une justesse dans son exil. Les plus mauvaises langues ne le considéraient plus comme un Nordien, alors que pour d’autres, son droit envers Winterfell avait demeuré intact. Rodrik se demandait simplement quelles avaient été les tribulations d’un Nordien à Port-Réal. Sans n’y avoir jamais mis les pieds, il avait également entendu de nombreuses histoires au sujet de la cité des dragons. Il n’aimait pas particulièrement la réputation des Targaryen, n’avait jamais rencontré ni le roi ni le prince, mais l’impression faite par Viserys au banquet n’avait en aucun cas joué en sa faveur. Seul fait délectant avait été la réaction de Grégor, qui avait légèrement amusé le jeune Forestier. Il en venait alors à se demander comment avait-il survécu à ces années, quel était l’héritage qu’il transportait avec lui. Il n’était pas de ceux qui le traiteraient avec dégoût, qui questionneraient ses allégeances derrière son dos. Il était sincèrement heureux de rencontrer enfin cet homme, de mettre un visage sur un nom qu’il avait entendu encore et encore au cours de cette dernière décennie.
Il ressemblait bien aux descriptions qui avaient été faites. Il avait effectivement davantage de traits Tully. On lui concédait cependant sans hésitation quelques traits nordiens. Ses jolies boucles auburn ne cessaient de danser sous l’effet de la brise. Il connaissait Eddard et Catelyn, aurait pu reconnaître leur fils parmi mille autres visages. Touché par cette ressemblance, Rodrik essuya un plus grand sourire avant de siroter quelques gorgées, en appréciant un léger silence qui n’attendit pas pour s’installer entre les deux hommes. Lorsque la question concernant l’isolement lui fut retournée, il fut idiotement pris de court. Une nouvelle fois, sa réponse aurait sans doute bien différer en conditions normales, mais son état poussait à la franchise et il ne prenait pas vraiment le temps de peser ses mots, ni de s’inquiéter. Il n’avait jamais été le discoureur le plus réfléchi de toute façon. « Je suis bien trop souvent d’humeur festive, mais cette nuit doit être une exception. Je me suis senti un peu piégé parmi tous ces nobles et ces belles paroles. Je sais bien que la noblesse du Nord doit être bien moins étouffante que celle à laquelle tu as été habituée. » Il observait les réactions du jeune garçon, en continuant sa réponse. « Et puis, la vue est jolie… Quand il ne fait pas nuit. Je n’avais pas pensé à la nuit. » Un certain manque de cohérence était à constater, mais il ne s’en inquiéta pas davantage. Au lieu de cela, il décida d’aller à la recherche de certaines réponses, après quelques instants de silence. « Cela ne doit pas être facile, d’être Robb Stark ce soir. J’espère que nos vieux lords du Nord t’ont un peu ménagé. J’ai de sérieux doutes à ce sujet. Ne le prend pas personnellement, à vivre de façon trop recluse, beaucoup perdent leur amabilité. M’enfin, j’espère que c’est allé quand même. » Il était sincère. Il le plaignait légèrement. Il savait que son peuple pouvait être dur. Si les choses étaient compliquées pour un natif, elles devaient l’être d’autant plus pour un héritier exilé. « Ton retour devrait être fêté. Il semblerait cependant que le prince ait tenté de te voler la vedette. Il a l’air bien étrange. J’imagine que je ne serai jamais habitué au style du Sud. » Il lâcha un rire légèrement moqueur, en s’inquiétant soudainement d’avoir dépassé les limites en parlant de Viserys. Il décida de surenchérir immédiatement, en tentant de noyer ses précédentes paroles. « Bienvenue dans le Nord en tout cas. Raconte-moi donc comment c’était, dans le Sud. Quant à moi, je te servirai de guide pour rendre ton retour plus agréable. » À ces mots, il se remit à siroter, tout en espérant voir ses craintes s’envoler. Sa proposition était sérieuse ; il n’avait pas d’autres projets pour ces prochains jours et allait sûrement devoir rester à Winterfell avec son père quelques temps encore. Aider le jeune loup dans son retour semblait être honorable entreprise. 

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Un instant de répit dans la fraîcheur du soir



Robb se sentait étonnamment à l'aise en la présence de celui qui se présenta comme Rodrik Forestier. Peut-être n'était-ce que l'aide que l'alcool, mais il lui semblait plus vraisemblable que le nouveau venu soit simplement de ces gens qui attirent par leur bienveillance la confiance d'autrui. Le Nordien hocha la tête en signe de salut quand il lui donna son nom. Au moins ne s'était-il pas trompé sur son identité, cela aurait pu être malvenu. Il connaissait relativement bien les emblèmes et les noms de la plupart des familles du Nord, mais il avait vu tant de nouveaux visages ce soir que tout s'embrouillait quelque peu dans son esprit. Le jeune homme se présentait comme un fidèle allié de sa famille, ce que le Jeune Loup était tout à fait disposé à croire, tant il inspirait la confiance. La maison Forestier était de plus une famille fidèle au Nord et à ses intérêts. Robb leva légèrement sa coupe dans sa direction, comme en signe de célébration.

-La maison Stark vous remercie pour votre fidélité sans faille.

Robb était heureux de savoir qu'il connaissait ses frères et ses soeurs, souriant intérieurement en se disant que le Forestier les connaissait sans doute inifiment mieux que lui. Il ignorait en revanche qu'on parlait beaucoup de lui à Winterfell durant son absence, lui qui supposait que la vie dans la forteresse familiale avait fini par continuer à tourner sans lui. Après tout, seule Dame sa mère avait seulement posé les yeux sur lui, pour tous les autres il aurait tout aussi bien pu ne jamais venir au monde.
Il eut à son tour un sourire quand Rodrik le compara à un fantôme dont on entendait parler sans jamais le voir. Le fils de Lord Gregor semblait parler avec une franchise toute Nordienne, ce qui déstabilisait légèrement un Robb plus habitué aux éléments de langage de la Cour, sans lui déplaire pour autant. Il répondit donc sur le même ton au jeune homme, non sans humour:

-Il était temps que je me montre alors, sans quoi on cesserait de croire à mon existence.

Rodrik ne lui parlait pas comme à un louveteau élevé chez les dragons, ni même comme à un futur seigneur mis en doute. Et Robb ne lui répondait pas comme à un héritier de maison nordienne. Ils parlaient comme deux hommes aux histoires différentes, curieux d'en apprendre plus sur l'un et sur l'autre. Cela était bien plaisant, pensait Robb tandis qu'il écoutait le fils de Lord Gregor évoquer son besoin soudain d'un peu de calme. Bien sûr, il comprenait bien cette sensation. Même si la noblesse nordienne était à mille lieues de celle dont il avait eu l'habitude à la capitale, la grande salle de Winterfell en bas n'en demeurait pas moins remplie de grands seigneurs, et si la décontraction était bien présente, l'importance politique de cet évènement n'en demeurait pas moins capitale pour le Nord.

C'est alors que le fils aîné de Lord Forestier l'interrogea sur son ressenti en tant que nouvel arrivant à Winterfell, plaisantant sur l'intervention inattendue du Prince Viserys, tentant de le rassurer sur la réaction qu'avaient pu avoir à son encontre les "vieux Lords du Nord", l'interrogeant sur sa vie dans le Sud. Robb but une nouvelle gorgée d'hydromel avant de se rendre compte avec déception qu'il venait de finir sa coupe, et sourit au jeune homme avant de prendre la parole à son tour:

-Le Sud est une contrée bien différente d'ici. Personne ne donne jamais le fond de sa pensée, il faut apprendre à lire entre les lignes et à ne jamais laisser apparaître de faiblesse sous peine de servir de pion pour ce qu'ils appellent orgueilleusement "Le Jeu des Trônes".

Sans jamais se rendre compte que la plupart de ceux qui se proclament joueurs ne sont jamais que des pions eux mêmes pour une poignée de véritables joueurs qui restent dans l'ombre d'ailleurs. Les Nordiens étaient certes rudes et parfois plus difficile d'accès, ils ne cachaient que rarement leurs véritables intentions, et Robb pouvaient alors savoir à quoi s'en tenir avec eux. Quoi qu'il en soit, il était touché par la prévenance de Rodrik.

-Je te remercie pour ces encouragements. Il est vrai que vous autres Nordiens n'êtes pas toujours à appréhender.

Il rit gentiment à l'attention de Rodrik, s'excluant volontairement des Nordiens pour le bien de son trait d'esprit. Après tout, le fils de Lord Gregor avait raison, il était un fantôme entre les murs de Winterfell! Le Jeune Loup tendit gentiment sa coupe vide dans la direction de Rodrik, qui tenit une bouteille, demandant en silence s'il pouvait lui accorder un peu d'hydromel supplémentaire. Lui qui n'avait pas trop aimé cela à son arrivée, dans la mesure où il était habitué au vin de la Cour, semblait maintenant s'y faire!

-Si tu veux me servir de guide, me tiendras-tu compagnie, cher ami?

Robb avait momentanément quitté le banquet pour trouver un peu de répit dans le calme des remparts. Mais la présence à ses côtés de Rodrik était tout à fait plaisante, un ami de la famille Stark qui pourrait devenir un ami tout court.



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Robb & Rodrik
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An 299, lune 1, semaine 2
Sa remarque n’avait pas provoqué la fureur du jeune loup et ne s’était pas transformée en affront contre la Couronne. Un léger sentiment de confort naquit lorsqu’il vit ses quelques frivoles craintes s’envoler. Il n’était pas aisé de s’adresser aux nobles, de converser avec d’importantes figures. Grégor Forestier semblait naturellement bon dans le discours et relations diplomatiques, Rodrik ne pouvait qu’admirer ce trait de caractère mais ne semblait pas en avoir hérité. Il lui arrivait fréquemment de discourir vainement, ou de mal aborder certains sujets. Il se perdait en confusions quant aux figures de politesse, semblait désinvolte lorsqu’il devait se montrer sérieux. Non pas qu’il ne tentait pas, au contraire, il y mettait du sien. Pour une raison ou une autre, il n’y parvenait pas, et la frustration qui naissait de ce fatal état de fait le laissait amer. Il haïssait se sentir incapable de faire quelque chose. S’il y avait une chose qui pouvait être admirable chez lui était sa lucidité quant à ses faiblesses. Il ne savait que trop bien les détecter et les appréhender. C’était comme cela qu’il s’en sortait sans trop d’efforts, sans causer d’incidents irréparables. Toutefois, ces dialogues demeuraient source de maux de crâne lorsqu’il était question de réfléchir indéfiniment aux justes paroles à prononcer, aux jolis artifices dont il devait user pour emballer ses discours. Lorsque le temps sera venu pour lui de devenir lui-même Lord d’Ironrath, sans doute ce manque de discipline lui sera dangereux. Mais il n’était pas question de cela à présent, ni plus de sentir le besoin de parler à demi-mots. En effet, l’héritier des Stark semblait apprécier son franc-parler, ou au moins ne s’en était-il pas plaint et n’avait non plus pas bronché. Au contraire, il l’avait en quelque sorte rejoint dans son procédé de franchise, et c’est ainsi qu’il entendit le loup émettre des critiques envers l’antre des dragons dans lequel il avait été éduqué, mais également où il avait été retenu captif. À cette pensée, Rodrik s’interrogea sur la façon dont le jeune homme envisageait ces précédentes années de sa vie. Était-il quelque peu reconnaissait d’avoir reçu une éducation au donjon-rouge ? Ou n’avait-il cessé durant toute sa vie de se sentir prisonnier, captif, pion ? S’était-il considéré asservi ? Il ouvrit la bouche pour formuler ses questions à voix haute, mais eut assez vite la présence d’esprit de refermer aussitôt son clapet. Il ne pouvait décemment pas aller à la chasse aux réponses dès maintenant, cela n’aurait sans doute pas passer. Sans doute pendant quelques instants s’était-il senti tout permis, en voyant sa remarque concernant le prince Viserys être apprécie – ou du moins, être reçue sans tumulte. Il se ressaisit rapidement, en évitant de faire durer le silence trop longtemps. « La maison Stark n’a pas à nous remercier. Cette entraide est une alliance qui dure depuis si longtemps qu’elle en est devenue tacite. Elle est évidente, coule de source. Mais je remercie ta jolie pensée.  » Il l’avait fait sourire, car pendant quelques instants, en recevant des remerciements pour sa maison, il s’était senti Lord. Cette impression avait été légère et sans conséquence, mais elle avait provoqué quelques délicieux rires intérieurs et connivences avec lui-même.
Sa courte description du Sud suffit à confirmer les quelques préjugés qu’il cultivait depuis des années. Il n’avait pas souvent voyagé dans ces contrées, mais les anecdotes les concernant pullulaient, et la plupart ne transportaient pas de jolis messages. En l’entendant conclure par cette notion de "Jeu des Trônes", ses paroles glissèrent hors de sa bouche sans qu’il ne puisse les ravaler, et sa réponse allait en échos avec les précédentes paroles énoncées par le Stark. « Et tu as dû te sentir comme un pion là-bas, pas vrai ?  » Il avait osé. Il s’étonna de lui-même, observa une courte pause, avant de reprendre aussitôt, d’une voix légèrement plus maîtrisée que précédemment, mais également beaucoup moins désabusée. « Je veux dire, ça ne devait pas être facile d’être si jeune et d’être l’acteur de décisions politiques que tu n’as sans doute compris que bien plus tard. Tu as parfaitement raison quand tu dis que nous ne sommes pas tous à appréhender, mais beaucoup de Seigneurs ce soir sont là pour de mauvaises raisons, si tu veux bien me croire. Sache cependant que si beaucoup critiqueront tes agissements sans réflexion aucune, d’autres – moi compris – comprennent parfaitement la délicatesse de ta position.  » Il s’était brillamment rattrapé et n’était pas peu fier de lui-même. Il n’hésita pas une seule seconde avant de remplir sa coupe. « Je refuse de voir une coupe vide, ce soir  » déclara-t-il, alors qu’il lui versait de précieuses gouttes de ce nectar infecte mais réchauffant. Une nouvelle fois, la situation prêtait à trinquer, et c’est ce qu’il fit. Puis il reprit sa dégustation en silence. Il ne regardait plus le jeune homme à présent. Il était tourné vers l’horizon, constatait la hauteur du rempart, s’assurait que la profondeur de la nuit était toujours là, saluait les efforts constants de la lune pour émettre quelques éclats dans la pénombre. « C’est décidé. Je serai le guide attitré de Robb Stark. J’accepte de te tenir compagnie. » Sa voix s’était faite solennelle, ce qui l’inspira à puiser dans sa réserve d’humour. « Leçon première. Nous voici à Winterfell. Connais-tu la famille Stark ? C’est elle qui contrôle cette forteresse.  » Il jeta un regard de côté à son nouvel ami, avant d’émettre un doux rire cristallin qui, comme ses paroles ce soir, s’envolaient de sa bouche sans prévenir ni attendre. Le ton de la discussion semblait être décidé. Ils alterneraient sérieuse discussion et mauvaises plaisanteries, riraient des nobles sans oublier d’en être, boiraient sans laisser de verre vide. Comme seul ami avaient-ils la quiétude de la nuit, rassurante dans sa longévité, inquiétante dans son immensité. Une nouvelle fois, le sentiment de voir le temps être figé caressa ses pensées. Il n’y avait cependant que l’un d’entre eux qui pouvait réellement jouir du sentiment d’éternité. C’était elle, boule lumineuse aux cratères regrettables, qui veillait sur eux sans qu’ils ne s’en doutent un instant. Elle était maternelle dans ses rapports. Elle seule était éternelle.

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Un instant de répit dans la fraîcheur du soir



Robb se contenta de hocher sobrement la tête quand Rodrik lui dit qu'il n'y avait pas à remercier la maison Forestier pour sa fidélité. Certes, ils n'étaient pas dans le Sud, et la confiance que les maisons Nordiennes plaçaient en la famille Stark venait du dévouement de cette dernière pour les protéger des multiples dangers. L'alliance n'avait jamais pu être que réciproque, les Nordiens n'étant pas un peuple à se laisser gouverner facilement sans cela. Cependant, cette fidélité qui se comptait en siècles, voire en millénaires, n'en demeurait pas moins admirable et digne de reconnaissance aux yeux de Robb.

Le Jeune Loup porta de nouveau son regard vers le fils de la maison Forestier quand celui réagit avec vivacité à sa description rapide de la cour du Sud. Il avait comprit que le jeune homme était d'une franchise toute Nordienne, mais cette entrée de matière le surprit légèrement. Peut-être le concerné s'en rendit-il compte, puisqu'il enchaîna pour évoquer de nouveau sa position ainsi que sa perception par les seigneurs du Nord. Oui, sans doute qu'une partie d'entre eux comprenaient à quel point sa situation était complexe, d'autant plus qu'elle n'avait pas été choisie par lui. Cependant, combien d'autres ne verraient en lui qu'un pantin au service des Dragons, incapable de suivre la suite d'un suzerain honorable comme son Père? Il s'était préparé à cela depuis toujours, et donc il ne cillait pas quand certains d'entre eux affichaient leurs doutes et leur mépris sans fard.

-Je comprends que certaines personnes puissent douter de moi, comment pourrais-je leur reprocher? Cependant, si je n'ai effectivement pas toujours compris étant enfant les raisons de ma présence à la capitale, je m'en reviens pas moins conscient de mon devoir. Je parviendrai à les convaincre.

Robb avait prononcé sa dernière phrase d'un air tranquille, qui n'était pas celui de la confiance mais de la détermination, alors qu'il tendait sa coupe dans la direction de la bouteille que tenais Rodrik. Ce dernier sembla s'exécuter avec plaisir, proclamant qu'il ne voudrait voir aucun verre vide ce soir. Le Jeune Loup était positivement amusé par la bonne humeur et l'aisance du fils de Lord Forestier, qui l'incitait à baisser sa garde durant cet instant de répit sur les remparts. Il ne s'attendait certainement pas à rencontrer tant de bienveillance durant ce banquet, et cela lui faisait chaud au coeur.

Il écouta en souriant Rodrik se proclamer comme son guide personnel et se mit à rire de bon coeur quand il lui apprit qu'ils se trouvaient tous deux à Winterfell sous l'égide de la maison Stark. Il fit mine de réfléchir quelques instants tout en buvant une nouvelle gorgée:

-Ce nom m'est vaguement familier, je crois l'avoir déjà entendu quelque part. A moins que ce ne soit que mon imagination bien sûr.

Il s'amusait sincèrement des traits d'esprits de Lord Rodrik, avec qui ils emblaient pouvoir osciller entre le sérieux et l'humour sans que cela mène à une quelconque incompréhension de la part de l'un ou de l'autre, et cela était bien plaisant.

-Et toi? Je suppose que tu as également des responsabilités en tant qu'héritier de Lord Forestier. Sans doute est-ce pour cela que tu es également présent avec lui à ce banquet, jauger les autres seigneurs et le louveteau.

Il souriait toujours, parlant de lui sans gravité, aidé autant par l'hydromel que par l'allure avenante de Rodrik. Il semblait que cet instant hors du banquet, sous la lumière de la lune, invitait à ce moment de légèreté qui ne dispensait ni de parler avec sincérité, ni de parler de sujets importants. C'était un beau moment.



©️ Feniix
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Un instant de répit dans
la fraîcheur du soir
Robb & Rodrik
"Sailors fighting in the dance hall, oh man ! Look at those cavemen go. It's the freakiest show. Take a look at the lawman beating up the wrong guy, oh man ! Wonder if he'll ever know, he's in the best selling show. Is there life on Mars ?"

An 299, lune 1, semaine 2
SIl y avait définitivement quelque chose de satisfaisant dans la quiétude nocturne. Après avoir passé un long moment entouré de tous, le sentiment d’être isolé des festivités n’était pas désagréable. Rodrik s’était perdu ce soir-là, avait tenté de suivre les intérêts de son père mais avait trébuché. Il avait tenté de faire la cour à un joli duo de demoiselles, mais ses plans avaient été écourtés. Peut-être cette heureuse rencontre suffirait à rattraper ses quelques erreurs de parcours. Il aimait à penser que les choses n’étaient pas hasardeuses. Plus spécifiquement, il suivait une philosophie fataliste, qui décrétait que tout était déjà écrit, que rien n’était laissé au hasard. Si cette doctrine le laissait parfois perdu, mis de côté, elle avait toutefois de puissantes vertus rassurantes. Et peut-être, dans ses quelques paisibles retranchements, permettait-elle de s’alléger de quelques poids.
Le regard du jeune Forestier se perdait. Il regardait la nature invisible, perdue dans les ténèbres de la nuit. Puis il regardait le jeune Stark, s’attardait sur son visage. C’est de la candeur de ses traits qu’il s’étonnait le plus. Son visage semblait avoir été forgé à la lumière de sa situation. Il était jeune, mais les responsabilités qui l’assaillaient depuis peu étaient sévères, pas celles d’un garçon de quinze ans. On lui devinait déjà quelques marques de vieillesse, sans doute les ennuis de la maudite capitale avaient participé à la formation de doux plis, à peine visibles, mais dont les ombres supposaient les traits de l’avenir. Son menton descendait durement, en bloc, rejoint par une paire de joues quelque peu boudeuses, presque rondes encore comme l’étaient celles des enfants. Pour contrer cette juvénilité, déjà une couverture de poils que l’on devinait drus recouvrait son bas visage. Cette dualité irait probablement dans le sens de la vieillesse si on omettait les boucles enfantines de ses cheveux, irrégulière mais harmonieuses. Sans doute nombreuses avaient été les courtisanes charmées par la profondeur de son regard qui, même prépubère, devait être exaltante. Rodrik quant à lui retenait l’éclat infini du sourire que sa futile plaisanterie avait provoqué. Un sourire angélique qui ravissait les cieux, charmait jusqu’à la lune et brillait en reflet à cette dernière. Le jeune Forestier découvrait petit à petit ce visage important, car la lumière nocturne ne suffisait à le lui dévoiler. Perturbées par la tendresse du vent, les flammes des bougies offraient un spectacle unique. Les ombres dansaient sur les traits de l’enfant, éclairaient ses yeux avant de les cacher, puis s’attaquaient à sa bouche, revenaient sur ses yeux, puis pendant un vif instant, les deux en même temps. Un coup de vent trop violent rendait la contemplation impossible, mais elle avait tout loisir de se prolonger aux quelques armistices que la Nature offrait copieusement cette soirée-là. « De cela, je n’en doute pas du tout, Robb Stark. » En prononçant ces quelques gentils mots, son sourire s’était doublé. Non, Rodrik ne doutait pas que l’héritier serait apte à son poste. Rares étaient les instants où il se mettait à douter des gens, à l’exception de lui-même. Si le pauvre homme avait été abîmé par son éducation à la capitale, alors il ne tarderait pas à apprendre les rouages du Nord, à s’approprier les origines qui lui revenaient par les droits du sang. Et puis, jamais ces derniers siècles un Forestier avait douté d’un Stark. Le respect, trop profondément ancré, ne le permettait pas. Robb Stark n’avait rien accompli de grand jusque-là, mais son nom lui conférait suffisamment de hauteur pour gagner un respect irrévocable. Cela ne relevait pas d’une aveugle sottise, simplement de la continuité des rapports amicaux qu’avaient échangé les deux familles au travers les générations. C’était un rituel, bien significatif de la force de leur alliance. Rodrik avait grandement apprécié la force des paroles de son ami. La détermination avec laquelle il avait achevé sa promesse de convaincre les quelques nobles qui ne croyaient pas encore en lui semblait bien sincère. L’héritier des Stark semblait ambitieux, sûr de lui. Deux qualités qui étaient à la fois admirables et nécessaires.
Il rit une seconde fois en écoutant le bouclé le poursuivre dans sa bêtise. Lui aussi semblait amusé par cette blague bien puérile. Mais comme le voulait les règles qu’ils avaient tous deux établi concernant cette discussion, la futile plaisanterie fut aussitôt balayée par le retour d’un sujet sérieux. Le sourire, qui régnait depuis de longs instants sur les lèvres de Rodrik, se dissipa petit à petit, alors qu’il réfléchissait pour formuler une réponse. Bien sûr qu’il avait des responsabilités en tant qu’héritier, mais les remplissait-il ? Cette question, il se la posait fréquemment, mais la soudaine interrogation du Stark suffit à le déstabiliser soudainement. Il se haït un court instant, pour être si facilement assailli de doutes, mais il ne s’attarda pas trop longtemps sur le flot violent de ses pensées. Cette courte réflexion se traduisit par un silence d’une longueur équivoque. Silence pendant lequel il semblait réfléchir. Mais très vite, pour ne pas soulever quelques interrogations chez Robb, il reprit la parole. « Il est toujours bien difficile de savoir ce qu’on attend de nous, pas vrai ? » Il avait décidé d’être sincère, et exprimait librement quelques-unes de ses craintes. « Je dois avouer m’interroger bien souvent sur mes facultés à être le digne héritier de mon père. C’est le problème quand on a des pères aussi illustres que les nôtres, pas vrai ? Je veux dire, c’est bien sympa d’avoir des exemples d’honneur, de bonté et de bienveillance, mais quand il faut se glisser à leur hauteur, c’est un coup à choper l’vertige, pas vrai ? » Sans cesse cherchait-il l’approbation du Stark. Il ne souhaitait pas s’ouvrir seul, ne discutait de ce sujet que très rarement, si ce n’est jamais. Cependant, il avait l’impression que le jeune homme saurait de quoi il parlait. Peut-être que non, dans quel cas il serait bien emprunté. Il laissa flotter quelques doutes, en amenant son hydromel à sa bouche. « En tout cas, tu verras, c’est cool d’être héritier dans le Nord. Les demoiselles te considèrent beaucoup plus. Je n’ose pas imaginer le succès qu’aura le jeune héritier des Stark. » À ces mots, il pouffa légèrement, sans savoir que le loup était engagé. Cette information, il devait très probablement l’avoir entendue. Sans doute s'était-elle glissée hors de sa tête, comme un bon nombre d'autres informations ? Ou alors était-ce les ravages de l'hydromel ? Inconscient de sa légère erreur, il continuait de boire, amusé par sa seconde plaisanterie, tout aussi puérile que la première.

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Un instant de répit dans la fraîcheur du soir



Robb fut rapidement touché par la réponse, douce, de Rodrik à la déclaration de sa détermination. Il était encore un otage de la famille Targaryen, n'avait aucun pouvoir sur le Nord ni même sur sa propre situation, et ne pouvait donc rien faire pour convaincre les Nordiens de sa bonne foi, pour leur prouver qu'il n'était pas un enfant des Dragons. Alors le Jeune Loup se contentait d'affirmer encore et encore sa détermination et son dévouement envers le Nord, comme s'il espérait que par quelque magie, cela imprimerait dans le coeur de ses interlocuteurs cette même certitude. Bien sûr, cela ne marchait pas comme cela, mais les mots étaient dans l'immédiat la seule arme du pupille du Roi.

Après s'être laissé poliment servir parle fils du Bois au Loup, il retourna la question à ce dernier, l'interrogeant sur ses propres responsabilités en tant que fils aîné de Lord Gregor Forestier. La maison d'Ironrath n'était certes pas à proprement parler considérée comme une maison de première importance, cependant c'était à quelle qu'incombait la grande responsabilité et le savoir-faire dans l'exploitation du bois ferrugier, qui accordait aux armées nordiennes un véritable avantage stratégique, notamment grâce à leurs boucliers. La transmission de cet important héritage était un véritable enjeu, qui pesait donc sur les épaules de Rodrik.

Ce dernier garda le silence quelques instants comme s'il était perdu dans ses réflexions avant de prendre de nouveau la parole. Et d'ailleurs chacun de ces mots était d'une véracité qui résonnait de manière presque douloureuse dans l'esprit de Robb. Il avait à peine eut l'occasion d'échanger avec Lord Gregor, mais il lui avait effectivement semblé un homme honorable, capable d'intelligence et de calme quand les Mormont avaient laissé quelque peu éclater un ressentiment parfaitement justifié. Quant à son propre père, qui lui était encore presque inconnu, sa figure avait toujours plané au dessus de lui, comme une ombre incompréhensible mais pourtant bien présente, digne et fière. Comment pouvait-il espérer être à la hauteur d'un tel personnage quand on avait vécu si loin, dans ce qui pourrait s'apparenter à un autre monde, sans rien pouvoir connaître de la façon dont se comporte un homme de bien? Comment espérer pouvoir seulement approcher un tel exemple? Il ne pouvait que comprendre ce que pouvait penser le jeune Rodrik.

-Oui, le vertige...Je suis bien d'accord. Difficile de penser que nous pouvons surpasser, ni même seulement approcher ce qu'on attend de nous. Pourtant nous n'avons pas le choix.

Robb adressa à son interlocuteur du soir un sourire dubitatif avant de boire une nouvelle gorgée d'hydromel et de reporter son attention sur la nuit qui régnait au delà de ces murailles. Oui, ils n'avaient pas le choix. Qu'importe leurs véritables souhaits, leur famille devait passer en premier, le bien de leur maison était trop important pour être pris à la légère. Rodrik semblait peut-être un peu plus enclin à vouloir se laisser guider par ses envies, et Robb était bien loin de le blâmer pour cela. Rodrick avait une vingtaine d'années, parlait bien et devait manifestement plaire aux dames, comment ne pas vouloir profiter de ces années un peu dorées? Un jour, le plus tard possible si les Anciens Dieux se montraient cléments, il devrait quelque peu renoncer à tous ces plaisirs pour diriger Ironrath, ainsi qu'il en était attendu de lui.

D'ailleurs le jeune homme ne tarda pas à évoquer le sujet, gageant du succès que le titre d'héritier du Nord. Cela fit rire le Jeune Loup, nul doute que la promesse de devenir Dame de Winterfell et suzeraine du Nord pouvait lui apporter bien des affections. Cependant, la place était déjà prise. Il rit cependant de bon coeur avant de répondre:

-J'ignore si je remporterai un tel succès, cependant je suis déjà fiancé. Il serait inconvenant d'offrir de faux espoirs à une Dame, ou même de trahir celle que je dois épouser.

Il n'avait de toute façon pas la moindre envie de compter fleurette à une autre Dame, tant il n'en connaissait aucune capable de l'intriguer et de le passionner autant que sa future épouse.

-Mais je suis sûr qu'un bel héritier comme toi doit s'attirer de nombreuses faveurs, n'est-ce-pas? Nul doute que tu as bien des histoires à raconter sur le sujet.

Rodrik, avec son air assuré et son visage charmeur, devait sans doute faire se retourner bien des Dames, et le Jeune Loup se sentait curieux d'entendre cela, autour d'un verre dans la fraîcheur du soir.



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