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The North Remembers [Robb & Lyra]

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The North Remembers

An 299, lune 1, semaine 2



Robb & Lyra

Les rires résonnaient comme des murmures dans le Grand Hall de Winterfell. Après l’euphorie et les discussions animées du banquet, il ne restait désormais qu’un silence feutré, bercé de quelques voix chuchotées, actrices de discussions plus intimes. La salle de réception s’était peu à peu vidée à mesure que la nuit glaciale reprenait ses droits sur le Nord. Les soupirs de la lune, mesquins et frissonnants, se glissaient sous les fenêtres avant de mourir au contact de l’air chaud dégagé par l’une des imposantes cheminées de granite du château.
De l’incroyable festin aux innombrables invités, il ne restait plus que certaines âmes robustes aux cernes déjà légèrement dessinés, des chopes renversées, des tables anéanties par le passage des bouches et des mains voraces et des fourrures, des châles et des rubans oubliés sur les bancs de bois ou à même le sol. Deux musiciens isolés et probablement légèrement alcoolisés fredonnaient encore dans un coin de la pièce, leurs doigts un peu tremblants chatouillant les cordes de leurs instruments. Les bougies encore frémissantes éclairaient la scène de lueurs orangées, minuscules sources lumineuses dans l’océan sombre et froid de la demeure ancestrale des Stark, auréolant les visages d’ombres et d’éclats changeants, aussi fascinants que déroutants.

Le chant braillard d’un homme sortit Lyra de sa rêverie solitaire. Rigide, elle se redressa vivement, comme une ourse piquée par une abeille. Un couple d’amis que la jeune femme ne parvenait pas à reconnaître, bras dessus bras dessous, criait sans réellement articuler des paroles inintelligibles en face des troubadours qui continuaient de jouer sans les voir. Amusée par la scène, le visage de la chasseresse se fendit d’un sourire las et doux alors que ses longs doigts blancs traçaient négligemment le contour de sa coupe vide. Un sifflement inaudible se dégageait de la friction de sa peau sur le métal.

En tant qu’ambassadrice de la maison Mormont, la brune avait eu la chance d’engager des conversations avec plusieurs invités, invités qu’elle n’aurait même pas songé à aborder en tant que simple fille de Maege. Cependant, elle avait déploré quelques fois à l’issue de cette soirée, les dialogues parfois creux et vides avec des inconnus ne cherchant qu’à glisser leurs noms dans les oreilles pour signifier leur présence. Elle déplorait de ne pas avoir fait plus ample connaissance avec Robb Stark, pourtant roi de cette soirée. Comment trouvait-il le Nord ? Était-il heureux d’être rentré ? N’était-il pas trop brusqué par ces changements ? Comment était la vie, dans le Sud ? Toutes ces questions restées en suspend, fantômes consistants dans son esprit taraudé. Malheureusement, le Jeune Loup avait été assailli durant tout le banquet et la présence du Prince Viserys Targaryen était assez intimidante et dérangeante pour la troisième ourse pour l’empêcher de se joindre aux autres curieux. Peut-être aurait-elle dû se faire violence et passer outre ses appréhensions. En qualité d’émissaire, elle aurait dû pousser plus loin et ne pas se contenter de simples salutations de convenances. De dépit, elle laissa claquer la langue contre son palais avant de soupirer, le menton dans les paumes.
Mais les choses étaient ainsi et elle devrait s’y habituer. Dacey l’avait prévenue. Tout ne se déroulait pas toujours comme on l’avait imaginé. Lyra se demandait justement où celle-ci ainsi que ses autres sœurs pouvaient bien se trouver. Étaient-elles toutes déjà parties se coucher ? Elle en doutait fort. Les filles Mormont n’étaient pas connues pour abandonner, que cela soit sur un champs de bataille ou lors d’un festin.

C’est en se rendant compte que sa voisine d’en face, jusque là camarade et oreille attentive, s’était endormie dans son assiette que l’archère songea à aller se coucher. Sans faire de bruit, elle se redressa avant de déposer son étole sur les épaules frissonnantes de l’endormie. Elle l’aurait bien conduite jusqu’à ses appartements, mais elle ignorait où ceux-ci se trouvaient et elle ne voulait pas risquer de la réveiller.

S’apprêtant à tourner les talons, elle remarqua cependant la silhouette nouvellement familière du fils ainé d’Eddard, étonnamment seul. Sans qu’elle n’y réfléchisse réellement, ses pas la portèrent jusqu’à l’héritier dont la peau, légèrement mate, témoignait de ses longues années passées sous le soleil des Terres de la Couronne. Il n’avait rien des hommes du Nord. Le visage avenant et ouvert, les cheveux roux et ondulés des Tully assortis de deux billes d’un bleu sombre, il ne ressemblait pas à son géniteur. Ces caractéristiques physiques devaient indéniablement renforcer les dires des mauvaises langues dont certaines le surnommaient déjà le Loup du Sud. Apparence de sudier. Élevé dans le Sud par les Targaryens… Que restait-il du loup ? Le dragon l’avait-il dévoré pour en faire l’un des leurs ? Lyra n’avait guère pu en savoir plus par les quelques mots échangés, mais elle n’avait jamais jugé sur les apparences. Elle aurait été bien mal placée pour s’escrimer à pareil exercice après tout.

Elle le salua d’un hochement de tête et d’une rapide révérence.

« Lord Robb, » commença-t-elle, amène. « Vous profitez de votre premier banquet nordien jusqu’au bout ? »

Un rapide coup d’œil sur l’ensemble du Grand Hall ne laissait apercevoir que les reliquats de ce qu’avait pu être le festin, entre invités au nez rouge, reste de poulet sous les tables et jeunes dames éreintées oscillant tant bien que mal jusqu’aux couloirs avant de regagner leur chambre pour un sommeil bien mérité.
Dans leur coin, les musiciens entamaient une nouvelle chanson plus douce, les sons aigus des cordes pincées résonnant dans les chuchotements des derniers hôtes.

« Lady Lyra Mormont, » se sentit-elle obligée de rajouter. « Nous nous sommes parlés, un peu plus tôt dans la soirée, cependant vous avez dû voir tellement de nouveaux visages que je doute que vous vous souveniez de moi. »

Le ton n’était nullement celui du rapproche, mais celui de la compréhension. Il ne devait pas être facile d’être ainsi déraciné de Port-Réal qu’il avait dû considérer comme un ersatz de sa maison et jeté dans la gueule du loup, en pâture aux lords nordiens pourtant peu connus pour leur élégance et leur distinction… Le plus dur devait certainement être le fait de s’habituer à sa propre famille. Mais le Nord se souvenait de son fils enlevé et cela, personne ne pouvait le nier.


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THE NORTH REMEMBERS



Le banquet avait été très long, même pour Robb habitué aux festivités dispendieuses de a Couronne.  Il avait rencontré mille personnes, enregistré mille noms, et bu beaucoup trop d'hydromel pour son habitude. Il lui avait fallu marcher sur une corde raide au milieu de tous ces nobles Nordiens qui l'observaient d'un oeil attentif, prêt à le décreter larbin des Dragons au moindre faux pas.

Mais l'intervention, pour le moins inattendue, du Prince Viserys, avait au moins eu le mérite de détourner l'attention de lui pour quelques instants. Le Jeune Loup était encore dubitatif sur les intentions du frère du Roi, qui avait sans doute sous-estimé la mémoire et la solidarité des Nordiens face aux souffrances qu'ils avaient connu. Cependant le voyage était loin d'être terminé, et le Nordien aurait tout le temps de chercher à en apprendre plus sur les plans du Dragons.

Les festivités s'étaient éternisées dans la nuit, et l'ambiance autrefois enthousiastze et bruyante, se faisait maintenant feutrée et ensommeillée. De nombreux seigneurs et dames s'étaient retirées dans les appartements qui leur avait été attribué à Winterfell pour la nuit, et la musique se faisait douce. Mais Robb voulait rester jusqu'au bout, profiter encore quelques instants de cette ambiance pour le moins particulière -celle d'un banquet nordien, son premier banquet.

Pour quelques minutes, il s'était éloigné de ses divers interlocuteurs, notamment de la famille Mormont dont il s'était approché au début du banquet. La soirée avait été pour le moins exigeante avec lui, et le Jeune Loup voulait quelques instants pour assimiler tout ce qui venait de se passer, ainsi que pour tenter de fixer dans sa mémoire la moindre sensation, la moindre parole, la moindre odeur de ce premier soir à Winterfell.

Alors qu'il se saisissait d'une coupe de lait pour évacuer de sa bouche l'entêtant parfum d'hydromel auquel il était encore peu habitué et en buvait une gorgée, il aperçut une jeune femme à la chevelure noire venir dans sa direction. Cette dernière lui fit une rapide révérence, et le Jeune Loup répondit d'une respectueuse inclinaison de la tête. Il n'eut pas besoin du gentil rappel pour reconnaître Lady Lyra, soeur de Dacey et fille de Maege. Le Nordien eut cependant un agréable sourire à son attention avant de prendre la parole à son tour:

-Vous êtes bien aimable, Lady Lyra, mais les Dames de la maison Mormont ne sauraient se laisser oublier.


La jeune femme lui avait semblé plus douce de nature que les autres dames de sa famille, avec qui les premières interactions avaient été dures, mais pas sans exigeance. Mais cela lui semblait normal, et Robb avait accepté les règles du jeu depuis longtemps. Cependant, la douceur de Lady Lyra faisait également plaisir au jeune homme.

-Je profite de chaque seconde dans le Nord, ma Lady. Elles n'ont été que trop rares pour moi.

Remarquant un banc libre non loin, Robb invita d'un geste de la main son interlocutrice à s'asseoir quelques instants avec lui. Il posa délicatement la coupe qu'il avait toujours à la main sur la table juste derrière eux avant de reporter son regard bleu vers la jeune Ourse.

-Je suppose qu'il est difficile pour vous de voir ainsi célébré un simple otage des Dragons, n'est-ce-pas? J'imagine que cela doit inquiéter ou en faire rire plus d'un.

Il n'y avait ni colère ni amertume dans la voix de Robb alors qu'il s'exprimait (il se montrait même aimable vis-à-vis de la jeune femme), seulement une conscience très claire de sa situation et de ce qu'elle impliquait pour lui et pour le Nord. Les Mormont vivaient en combattant sans cesse les diverses menaces qui pesaient sur leur île, et étaient donc légitime à attendre de leur futur suzerain une capacité suffisante à les protéger de tout le reste.



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The North Remembers

An 299, lune 1, semaine 2



Robb & Lyra

Les premières paroles de la jeune femme furent accueillies par un discret sourire de la part de l’héritier du Nord. Entre les chuchotements au coin du feu et les chants braillards du fond de la pièce, l’embryon de leur échange semblait passer inaperçu. Semblait. Car du coin de l’œil, Lyra aperçut les musiciens se bourrer les côtes de coups de coudes maladroits avant d’entamer une chanson qu’elle ne connaissait que trop bien. Leurs doigts agiles malgré l’alcool qui laissait leurs yeux fiévreux chatouillèrent les cordes tendues de leurs petits luths et bientôt, les premières notes résonnèrent dans le Grand Hall. Le chanteur de la petite troupe s’éclaircit la voix à grands coups de raclures de gorge avant de se frapper sur le torse.

« Un ours y avait ! » braya-t-il avant que son ton ne commence à s’éclaircir. « Un ours, un ours ! Tout noir et tout brun, tout couvert de poils ! »

Bientôt, les cris des derniers saoulards se joignirent à ceux de l’artiste. Les mains claquaient sur les cuisses pour battre le rythme et certains riaient, les joues rouges et les iris luisantes, plus qu’ils ne s’escrimaient réellement à l’art du chant. S’ils récoltèrent quelques sourires amusés de la part des convives restants, la plupart, mécontents d’être ainsi dérangés dans leurs confidences, leur lancèrent des regards furibonds sous couvert de profond agacement. L’archère, quant à elle, ne put adresser qu’une moue gênée à son interlocuteur avant de faire mine de les ignorer.

Robb Stark était jeune. Encore un adolescent. Même si ses traits portaient le charme d’une maturité étrange, son visage avait encore quelque chose de l’enfance. Ses yeux bleus, un peu fatigués, brillaient d’une austérité forcée, d’un fatalisme qu’il se serrait forcé à accepter. De jeunes épaules, songea-t-elle, mais qui se courbent déjà tellement sous le poids des responsabilités. Elle avait pu observer son comportement lors du banquet. Il avait dû subir des mises à l’épreuves constances des lords nordiens parfois aussi glaciaux et froids que le Mur, les piques des méfiants et les sourires en coin des moqueurs. Il n’avait pas bronché cependant. Chaque remarque avait été acceptée sans grimace ni sourcillement. Ce comportement forçait le respect et était témoin d’une force de caractère rare. La brune en connaissait plus d’un qui auraient été ravis de rétorquer par un sifflement virulent ou un coup de masse dans la joue au moindre regard de travers.

« L’ours ! Oh viens, dirent-ils, oh viens à la foire ! La foire ? Dit-il, mais je suis un ours ! Tout noir et brun, tout couvert de poils ! »

Dans le joyeux vacarme dans leur dos, la Mormont ne parvenait même plus à distinguer la voix élégante du chanteur à travers les exclamations des ivrognes.
Ses yeux observèrent la coupe de lait tenue par la main du loup et elle le gratifia d’un regard appréciateur.

Ses lèvres s’étirèrent d’un sourire entendu lorsque Robb Stark répondit pour la première fois. Elle accepta la remarque d’un hochement de tête accompagné d’un léger rire. Il avait raison. Que cela soit leur mère, immense et bourrue à la voix aussi forte qu’un coup de tonnerre, Dacey, aussi gracieuse que mortelle, Alysane, revêche et imposante, Jorelle, forte tête et d’une franchise mordante ou encore la toute jeune Lyanna, restée à l’Île aux Ours, mais toute aussi sévère et abrupte que ses sœurs, les femmes de la maison Mormont laissaient rarement indifférent. Lyra, plus délicate et fragile, avait longtemps souffert de la comparaison et s’était blâmée d’être trop fade et naïve.

« Je suis ravie que ma famille ait fait forte impression, » se réjouit-elle. « Ou bien, dois-je l’être ? Ai-je raison de prendre vos mots comme un compliment ? »

Son ton taquin ne trahissait personne. Que cela ait été ou non une flatterie ne l’importunait guère. Elle était depuis longtemps habituée aux messes plus ou moins basses à propos des siens et ne s’en formalisait plus depuis de très nombreuses années. S’en était-elle un jour souciée ? Elle ne s’en rappelait plus si c’était le cas. D’ailleurs, elle prenait parfois un malin plaisir à en jouer, comme cela fut le cas avec la pauvre épouse de leur cousin Jorah. Femme malheureuse et désabusée par cette belle-famille dont elle avait hérité et qu’elle avait fait courir à sa perte.

Elle acquiesça en clignant des yeux lorsqu’il exprima le désir de goûter à l’atmosphère nordienne jusqu’à ce que celle-ci ne s’étiole à mesure que les bougies seraient soufflées. Il l’invita à s’asseoir quelques instants en sa compagnie et la troisième ourse prit place à ses côtés. Il s’exprima à nouveau, laissant probablement s’échapper les pensées qui tracassaient son esprit depuis son retour dans la région qu’il se devra de gouverner et dont il ne connaissait que si peu de choses. La vision lucide de sa propre position laissa Lyra pensive, presque un peu surprise. Elle-même n’aurait probablement pas été capable de tant de sagesse et les persifleurs seraient certainement parvenus à la blesser. Cela ne semblait pas être le cas du Jeune Loup.

« Votre recul m’impressionne, » admit-elle en croisant les mains que ses genoux. « Il est vrai que certains voient votre retour de fils prodigue comme une mascarade teintée de moquerie. Une nouvelle insulte des dragons à notre encontre… Un jeune homme plus Targaryen que Stark, à nouveau enfermé dans des murs étrangers, incapable de nous comprendre et qui sera de fait plus esclave de Sud que fier représentant du Nord. »

L’honnêteté était un trait de famille, semblait-il. Or, la voix douce de la jeune femme ne constituait en aucun cas reproche ou agressivité. Simplement un constat serein de ce que pensaient certains seigneurs un peu bougons et dont les plus âgés gardaient une rancune tenace envers la famille royale. Et si Lyra ne les appréciait pas réellement, elle se gardait bien d’émettre un jugement négatif à leur égard alors même que le Prince Viserys en avait étonné plus d’un par son audace et sa modestie lors du banquet.

« Mais cela n’est pas mon opinion, » avoua-t-elle en haussant les épaules. « Pourquoi devrions-nous nous inquiéter avant même de vous avoir rencontré ? Pourquoi devrions-nous vous lancer des regards noirs avant même d’avoir pu être témoin de vos actions ? »

« Et de céans léans descendent la route. De céans ! De léans ! Trois gars, la chèvre, et l'ours dansant ! »

Elle fut coupée par les envolées lyriques du petit groupe et elle s’excusa à nouveau silencieusement par un sourire embarrassé.

« Et vous n’êtes pas un simple otage. Vous êtes l’héritier du Nord. Vous pourriez commencer à vous considérer comme tel si vous souhaitez gagner le respect inconditionnel des nordiens, ne croyez-vous pas ? » lui demanda-t-elle aimablement.



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THE NORTH REMEMBERS



Il semblait que les musiciens avaient remarqué le début de l'échange entre l'héritier des Stark et la lady de la maison Mormont, puisque Robb entendit rapidement une nouvelle chanson résonner dans la salle malgré l'atmosphère plus calme de fin de banquet qui y régnait jusqu'alors, bientôt accompagnée des voix éraillées des convives encore en état de suivre le rythme. Robb n'avait jamais entendu cet air par le passé, mais les paroles étaient suffisantes pour comprendre de quoi il était question. Au vu de la popularité de l'air auprès des convives, la chanson était manifestement très connue parmi les Nordiens, ce qui déclencha un pincement au coeur pour le Jeune Loup, qui avait conscience que ne pas être capable de suivre les chanteurs s'il en avait ressentie l'envie, ne pas le pouvoir, était le plus évident signe de son manque de connaissance de la terre dont il devait pourtant hériter. Il ne put donc répondre à la moue gênée de Lady Lyra que par un sourire tout aussi gêné, bien que ce ne soit sans doute pas pour les bonnes raisons.

Il avait donc répondu à son introduction avec gentillesse. Il était après tout bien disposé envers les membres de la maison Mormont, même si ces dernières ne cessaient de le mettre à l'épreuve. Dacey et Maege étaient toutes deux des femmes impressionnantes, pour qui les titres n'étaient que la preuve des responsabilités, et non pas de droits conférés par des dieux. Le Jeune Loup s'attendait donc tout naturellement à ce qu'il en soit de même avec Lady Lyra. Mais il avait l'habitude, et il ne défilait pas devant l'examen.

La jeune femme lui demanda si elle devait bien prendre sa remarque concernant sa famille. Les yeux de Robb s'écarquillèrent légèrement quand il se rendit compte que sa phrase pouvait ainsi mal interprétée. Après une seconde de confusion, il se reprit et tint à s'expliquer.

-Je m'exprimais de manière tout à fait positive concernant votre famille, Lady Lyra, je vous prie de bien vouloir me pardonner si j'ai pu laisser penser quoi que ce soit d'autre.

Et comme à son habitude, il parlait comme un sudier, mettait trop de formes dans tout ce qu'il disait, bien loin du caractère direct de nombre de Nordiens, et si ça ne le rendait pas moins sincère, Robb n'en était pas moins en colère contre lui-même de sembler si différent de tout ces gens, ces gens qui le méprisaient, mais que lui admirait pour nombre de raisons. Mais le Jeune Loup gardait contenance comme toujours, si ce n'était la légère gêne qui avait envahi son regard en comprenant qu'il s'était mal exprimé. Certes, la jeune femme semblait taquine et ne semblait pas lui en vouloir, mais Robb ne souhaitait pas être mal compris de ses interlocuteurs.

Il reprit cependant son attitude neutre alors que la jeune femme reprenait la parole à son intention, louant son recul quant aux évènements qui avaient lieux autour de lui, et la réaction de certains Nordiens au retour temporaire du fils prodigue de Lord Eddard. Robb parvint à ne rien laisser passer sur son visage quand Lady Lyra évoqua sa présence à Winterfell comme une insulte faite au Nord. Oui, il était une insulte au Nord, ce fils élevé loin des siens, ce fils qui avait grandi chez les Dragons. Cependant, il joignit ses deux mains sur ses genoux dans un geste qui pouvaient sembler parfaitement machinal et naturel tant il avait été entraîné, tandis qu'en réalité il couvrait de l'une d'entre elle l'autre donc les ongles s'enfonçaient profondément dans sa paume, le poing serré, durant quelques secondes, avant de se relâcher. Le Jeune Loup devait accepter les critiques, il n'avait pas d'autre choix, qu'importe cela pouvait être difficile parfois. Oui, il avait toujours su qu'il ne serait pas accueilli chez lui en héros, le constater était différent cependant.

L'Ourse signala néanmoins que tel n'était pas son avis, et Robb esquissa un infime sourire en l'entendant dire cela. Elle semblait plus douce que sa soeur et sa mère, moins belliqueuse que les autres dames de sa maison. Après une ultime interrompue causée par le chanteur et les buceurs exaltés dans les derniers vers de leur chanson, Lady Lyra parvint à aller au bout de sa pensée, lui laissant manifestement le bénéfice du doute. Après quelques secondes de silence, Robb inclina doucement la tête en signe de remerciement dans la direction de la Dame avant de prendre la parole à son tour.

-Vous ne semblez pas désireuse de me juger dès ce soir, et je vous en suis reconnaissant. Je ne veux pas apparaître ici comme un simple trophée des Targaryen, et je ne suis pas non plus à leur botte. Bien sûr, c'est ce que dirait quelqu'un qui serait effectivement à leur solde.

Le Nordien eut un infime rire à cette idée. Alors qu'il n'avait eu aucun contact avec sa terre d'origine ni sa culture, il s'était raccroché aux valeurs de sa famille dont il se drapait comme le symbole absolu de son ascendance Stark. Il avait toujours voulu être aussi droit et juste qu'on le disait de son père. Sa maison passerait avant tout pour lui, et jamais il ne laisserait les Targaryen, même son ami si cher le Prince Aegon, s'interposer entre lui et son devoir.

-J'escompte bien faire tout ce qui est en mon pouvoir pour me trouver à la hauteur de la confiance que les maisons du Nord ont placé en ma famille depuis si longtemps, et de gagner leur respect par mon travail et mes efforts pour chacune d'entre elle, lady Lyra.

Il sourit légèrement. Il s'était détendu en comprenant que Lyra Mormont ne semblait pas si belliqueuse et méfiante que sa soeur et sa mère envers lui, et même s'il admira Dacey et Maege, il appréciait la douceur et le calme qui émanait de cette troisième Ourse.

-Sachez en tout cas que c'est un plaisir de faire votre connaissance. J'ai eu l'honneur de rencontrer lady Dacey et lady Maege. Votre famille est d'une force impressionnante, je vous admire beaucoup pour cela.



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An 299, lune 1, semaine 2



Robb & Lyra

La voix délicate et profonde de la troisième ourse peinait à se frayer un chemin parmi les exclamations bourrue, joyeuses et grasses d’alcool trop forts des quelques gais chanteurs clairsemant le Grand Hall de Winterfell. Si certains se seraient inquiétés d’un manque d’écoute de leur interlocuteur ou d’un désintérêt grandissant dans une telle situation, ce n’était pas le cas de la brune. L’héritier semblait attentif et le brouhaha ambiant empêchait les mauvaises langues et les oreilles trop curieuses de percevoir l’échange entre les deux jeunes gens. Non pas que leurs paroles méritaient le plus grand secret, après tout rien de crucial n’était discuté. Pourtant, d’une certaine façon, la Mormont préférait que leur rencontre demeure auréolée d’un nuage de mystère.

À la moue embarrassée de la chasseuse, le Stark répondit par la même grimace. Il ne semblait pas reconnaître les paroles ni même la mélodie, pourtant d’une célébrité fracassante de la région. Normal, pensa-t-elle. Ils ne doivent pas jouer les mêmes choses dans le Sud. En particulier dans la forteresse des Targaryen. L’espace d’un instant, elle s’imagina Robb Stark, le sombreloup de sa famille agrafé sur la poitrine, marque fière, mais vaine de prouver son appartenance à une maison qu’il ne connaissait que de nom, déambuler entre les murs pâles d’un château sudier, labyrinthe peu accueillant et bizarre. De la demeure des dragons à Port-Réal. Toutes les pièces étaient bercés d’une lumière chaleureuse, mais crue, qu’il avait fallu couper avec des voilages crèmes et bordeaux, retenus par des liens de cuir ouvragés, pour empêcher le soleil de vous brûler la rétine. Les tapisseries finement brodées et cousues représentaient un blason qui n’était pas le sien, une histoire de conquête qui n’était pas la sienne, des visages qui n’étaient pas ceux de ses ancêtres. Les badauds qu’il croisait étaient richement vêtus. Des bijoux ostentatoires, des robes et des vestons de soie et de dentelles qu’une lance n’aurait aucun mal à transpercer jusqu’à atteindre la chair tendre de leur corps à la merci de la ferraille. Des conversations étranges résonnaient à ses oreilles. Des regards en coin oscillant entre méfiance et curiosité. Un nordien parmi les sudiers ? Un loup dans l’entre des dragons ? Non, un chiot. Un chiot auquel on aurait arraché les dents dès ses premiers cris dans ce monde. Un étranger. Toute sa vie, il n’avait été considéré que comme un étranger dont le souhait n’avait jamais été de s’intégrer. Un prisonnier volontaire. Le pardon accordé à sa famille contre des années de déracinement douloureux. Peut-être s’était-il un jour habitué aux Terres de la Couronne, Lyra n’en avait aucune idée. Mais le fait était que désormais, on l’arrachait à nouveau à un environnement qu’il avait sûrement fini par maîtriser pour le lancer dans une nouvelle forteresse qui devait lui sembler bien sombre et inhospitalière après la douceur du sud. De nouvelles mœurs à apprivoiser. Des nouveaux visages à dompter. De nouvelles preuves à faire. Toute sa vie, il devrait prouver qu’il était à la hauteur. Toute sa vie, il resterait à l’embouchure entre confiance et perplexité.

Désarçonné par sa remarque à propos des Mormont, il papillonna des yeux et se confondit bien vite en excuses. Le rire léger qu’elle contint atteignit cependant ses yeux gris et Lyra laissa ses lèvres s’étirer en un sourire amusé.

« Je vous taquinais, lord Robb, »
le rassura-t-elle. « J’ai bien conscience qu’il est difficile de rester de marbre face à ma mère et à mes sœurs et il est naturel que vous ayez une opinion à leur sujet. Je suis contente que cette opinion soit positive. »

Le Jeune Loup, malgré la confusion légère qui avait teinté ses yeux bleus, était resté maître de lui même, d’un calme olympien, iceberg inébranlable, validant une nouvelle fois cette maturité étrange qui le caractérisait désormais aux yeux de la troisième ourse.
Il resta d’ailleurs impassible, accusant le coup des paroles franches de la brune. De toute cela, il devait en avoir profondément conscience. Et ce depuis qu’il était en âge de comprendre quel était son statut alors qu’il vivait encore dans la capitale de Westeros. Et ce sentiment n’avait dû cesser de se renforcer, de s’amplifier et de grandir jusqu’à devenir étouffant à l’instant même où il avait su qu’il viendrait dans le Nord. Pour y rester. Définitivement. Avait-il vécu ce moment comme une claque inattendue ou comme un soulagement libérateur ?

Lyra ne sut si elle lut du soulagement ou de la gratitude sur le visage de Robb lorsqu’elle lui présenta sa pensée. Elle n’était certainement pas la seule alliée qu’il avait ce soir et elle ignorait combien s’était déclarés prêts à patienter avant d’émettre un jugement à son sujet. Certains attendaient probablement le moment propice avant de jouer aux girouettes. La caresse avant le poignard. Les mots doux avant les paroles acerbes.  
Il la remercia d’un hochement de tête.

« Qui suis-je pour vous juger ? » lui demanda-t-elle. « La troisième fille de la famille Mormont qui, comme vous, génère des pensées aussi diverses que variées. Adorée ou détestée, nous ne laissons pas indifférents. Vous non plus. Vos paroles, vos actes et votre passé ne déterminent pas ce que vous êtes, lord Stark. »

Elle acquiesça, drapée d’une sévérité qui ne lui ressemblait guère. Le jeune Stark était plein de bonnes intentions. C’était un premier pas.

« J’ai hâte de voir cela, » sourit-elle.

Les doigts blancs de l’archère se serrèrent autour d’une coupe de vin à la robe plus noire que rouge et elle le leva à hauteur de visage.

« C’est un plaisir également. »

L’alcool qui colora quelques secondes ses lèvres la fit grimacer tant l’amertume agressait l’intérieur de ses joues et la langue. Elle serra les dents et reposa le verre sur l’imposante table de bois, couverte de reste de poulet et de porridge laiteux. Un convive s’amusait d’ailleurs à en sucer les os à moitié rongés. Le rouge n’était pas une spécialité du Nord. D’ailleurs, cette denrée était plutôt rare dans la région. Rare, voire introuvable. La brune soupçonnait certaines familles d’avoir apporté cet alcool exotique pour accueillir Robb, certainement plus habitué au raison fermenté qu’au houblon, boisson signature de la région la plus septentrionale de Westeros. Marque de respect ou ultime moquerie maladroite, l’ourse n’en savait rien. Certains avaient-ils décidé de jouer aux parieurs et attendus toute la soirée de voir le fils de Catelyn Stark s’étrangler avec cette boisson de moindre qualité ? Le fait était que c’était probablement la première fois qu’elle goûtait à du vin.

« Pouah ! » rit-elle. « J’espère que le vin est meilleur dans le sud. »

L’héritier mentionna une nouvelle fois les Mormont alors que les chanteurs s’égosillaient sur le dernier couplet de la chanson. Leurs voix ressemblaient plus à des sanglots ou des aboiements de chiens qu’aux envolées délicates qu’on aurait pu s’attendre d’un groupe de troubadours.

« Ma famille a connu des temps moins glorieux, » rajouta-t-elle. « Comme vous, nous devons faire nos preuves chaque jour qui passe et montrer que nous méritons la confiance de votre père. Nous ne sommes pas si différents. »




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THE NORTH REMEMBERS



La jeune Ourse afficha un sourire amusé tandis que Robb se confondait en excuses, ce qui ne dit qu'aggraver son trouble durant une poignée de secondes. Il lui semblait être gauche et maladroit, et qu'importe ses bonnes intentions toujours mal interpréter les intentions de ses interlocuteurs. Lui qui avait pourtant pris l'habitude du Donjon Rouge où tout n'est qu'implicite, se trouvait de nouveau désemparer.
Cependant Lyra se fit un devoir de bien vite écarter son doutee en l'assurant de sa plaisanterie. En soi elle n'avait pas tort, difficile de rester de marbre face aux Dames de la maison Mormont. Mais cela était quelque chose de positif du point de vue de Robb, malgré cette constante mise au défi de la part de ces dernières, jeu dont il avait implicitement accepté les règles.

Derrière eux les couplets continuaient de s'enchaîner, et Robb était toujours aussi ignorant quant à cette mélodie que tous les invités semblaient pourtant connaître aussi bien que leur propre nom. Le Jeune Loup n'avait pas eu conscience avant de prendre la route du Nord, que cette enfance sudière qui le suivrait tout sa vie pouvait également s'illustrer dans tant de petites choses de la vie quotidienne, s'enfonçant dans sa tête comme autant de petites aiguilles qui pouvaient le harceler sans cesse quant à la légitimité de sa place en ces lieux. Cependant, il avait détourné son attention de la salle pour la consacrer toute entière à la jeune femme qui attisait de plus en plus sa curiosité. Elle semblait infiniment plus calme et incline à l'écoute que sa mère ou encore sa soeur, mais elle n'en dégageait pas moins pour autant une force intérieure visible même derrière la douceur de son sourire.

Elle évoqua d'ailleurs sa famille, qui ne laissait personne indifférent. Cela, Robb voulait bien le croire. Même dans le Nord, une famille comme celle-ci était une chose rare qui devait délier bien des langues. Il n'y avait qu'à Dorne que les femmes pouvaient hériter de plein droit de leurs terres, et le cas Mormont relevait de l'exception, et ce dans tous les sens du terme. Si Maege, et Dacey également, avaient pu prouver leur légitimer sur le titre de leurs ancêtres de nombreuses façons, l'une en combattant durant la rébellion et en redressant la maison après la fuite de Jorah Mormont, l'autre en tant que digne héritière de cette dernière. Le secret qui entourait la paternité était également profondément spéciale chez la famille aux Ourses. Pour ce qu'il en savait, les quatre filles de Maege étaient nées de père inconnu -nées d'un Ours, d'après la légende- sans que cela amoindrisse d'une quelconque façon leur droit à la prendre la suite de leur mère. Les Nordiens étaient un peuple différent du reste des Sept Couronnes, plus attaché aux courage et aux hauts faits qu'à la valeur de la naissance. Cependant, ils n'en demeuraient pas moins des êtres fiers, et peut-être pour certains peu enclins à se laisser ainsi égaler par des femmes, fussent-elles Nordiennes.

-Je veux bien croire que votre famille ne laisse personne indifférent. A mes yeux, pour qui votre soeur a représenté mon premier contact avec la noblesse nordienne, vous représentez notre terre dans toute son unicité, fière et invaincue.

Robb adressa un sourire à Lady Lyra tandis que cette dernière se saisissait d'une coupe de vin. Le Jeune Loup s'en était quant à lui tenu à l'hydromel malgré son manque d'habitude de cet alcool, conscient que le vin serait ici perçu comme un luxe sudier qu'il ne valait mieux pas voir dans ses mains. D'ailleurs, la grimace sur le visage de l'Ourse acheva de lui confirmer qu'il avait été bien avisé. Il rit gentiment avec Lady Lyra, et tandis que les chanteurs continuaient leur chanson, il l'écoutait évoquer les difficultés rencontrées par sa famille ces dernières années. Robb supposait qu'elle évoquait la condamnation de Jorah Mormont pour esclavage et la fuite de ce dernier en Essos. Le Jeune Loup considérait que le seigneur son Père avait pris la bonne décision -l'esclavage étant l'un des plus grands interdits du culte des Anciens Dieux, un tel crime ne pouvait rester impuni-, cependant la maison Mormont avait toujours été fidèle aux Stark, et il ne voyait là nulle trahison.

-Vous dire que je sais ce que je pense le seigneur mon Père serait vous mentir, Lady Lyra. Cependant, je suis sûr qu'il n'a vu dans les actes de Ser Jorah qu'un crime isolé qui n'a pas remis en cause sa confiance à votre égard.

Le sang des Mormont avait coulé durant la rébellion pour la cause des Stark. Cela avait une grande valeur, surtout dans le Nord. Quelles que soient les raisons qui avaient pu pousser Ser Jorah à agir de la sorte, cela ne pouvait pas caractériser toute sa maison, d'ailleurs sans doute ne le voudrait-il pas lui-même.

C'est alors que quelque chose fit écho au fond de sa mémoire. Le départ de Theon de Winterfell...Il avait eu lieu sur une initiative de l'héritière des Iles de Fer...En échange d'une dame enlevée. Il se souvenait que c'était une jeune Mormont, mais il n'avait jamais évoqué le sujet avec Dacey, cela lui aurait semblé inconvenant.
Etait-ce Lyra, cette femme enlevée par le Choucas? Si cela était bien vrai, quelles choses horribles avait du-t-elle vivre sur les Iles de Fer... Mais Robb ne voulait pas évoquer le sujet pour ne pas heurter la Dame si c'était bien à elle que la chose était arrivée. Mais Lord Eddard avait accepté les négociations avec les Greyjoy pour libérer Theon, c'était bien la preuve qu'il n'avait jamais abandonné les Mormont.



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An 299, lune 1, semaine 2



Robb & Lyra

Ainsi, Dacey avait été la première nordienne que Robb avait rencontré. Un sourire à la fois désolé et amusé fleurit sur les lèvres de la jeune femme. Sa sœur aînée était l’incarnation la plus profonde de ce qu’était un nordien. Forte, sauvage et brusque, mais également franche, honnête et bienveillante. Il n’aurait pas pu faire mieux et pire. Mieux car l’héritière de sa famille était la plus fière représentante des valeurs de leur région et pire car il ne faisait aucun doute qu’elle avait dû mettre l’adolescent à l’épreuve. On disait que ceux ayant été jugé étaient les plus prompts à juger en retour. Lyra ne savait pas si cela était vérifiable pour sa maison. Pointées du doigt par le passé suite au crime de Jorah, les Mormont, enfoncées dans leur fierté et si désireuse de prouver leur honneur, toiseraient-elles d’un œil mauvais ceux qu’elles ne jugeraient pas dignes ? Certainement. Aucune d’entre elles ne voudrait avoir l’air d’excuser une faiblesse dont elles avaient été accusées. Cependant le Stark ne méritait pas un tel traitement et Dacey avait dû se montrer plus autoritaire et froide que d’ordinaire. Après tout, le jeune homme qui se tenait en face d’elle n’avait rien d’un homme ordinaire. Il était amené à gouverner le Nord. À gouverner les Ourses. Et ce n’était pas une mince affaire. Il devait avoir compris cela dès la première seconde où ses yeux s’étaient posés sur la silhouette élancée et rigide de la première fille de Maege.

Fière et invaincue.

Ses mots firent écho dans l’esprit de l’archère comme un compliment. Fières, les Mormont l’étaient. Peut-être trop. Invaincues, cela semblait être vrai. Après tout, elles étaient toujours là, gardant l’Île aux Ours contre les raids fer-nés et les pillages des sauvageons.

Derrière eux, les chanteurs terminaient la chanson dans un gargouillis de voix ravies. Le Jeune Loup agrémenta sa phrase d’un sourire tandis qu’il préférait l’hydromel couleur de miel au vin sombre. La chasseuse y voyait une nouvelle tentative de s’acclimater à l’environnement nordien. Il se moqua gentiment à la grimace de la jeune femme qui préféra abandonner sa coupe sur la table.

« Je vais finir par croire à vos flatteries, » plaisanta-t-elle.

Sa dernière injection laissa l’otage des Targaryen songeur. Un creux pensif entailla son front. Savait-il ? Lyra était restée vague, mais il ne faisait aucun doute que l’allusion masquée était une référence à Jorah. Cependant, Robb Stark devait encore être jeune à cette époque et si loin, si loin du Nord. Pourrait-il en avoir entendu parlé ? L’affaire avait-elle fait si grand bruit que cela ? L’espace d’un instant, elle se trouva embarrassé. Bien sûr, même s’il n’avait pas eu vent du bannissement de son cousin, il aurait fini par le savoir, tôt ou tard, alors qu’il s’informerait des affaires de la région dont il hériterait dans le futur. Mais que la nouvelle ait voyagé jusqu’à Port-Réal l’angoissait soudainement. Sa maison avait-elle donc si mauvaise réputation ? Jusque dans le Sud ?

Ses craintes furent bientôt confirmées par le Stark. Elle se sentit blêmir puis s’empourprer légèrement. La trahison aux lois nordiennes de Jorah n’était un secret pour personne ici, mais de l’entendre une nouvelle fois prononcé réveillait les vieux démons qui avaient si longtemps tourmenté sa mère. Elle se rappelait encore son visage à la fois furieux et dépité lorsqu’elle avait appris la nouvelle. Elle se remémorait la lettre déchirante de son oncle Jeor, alors au Mur. Le chaos qui avait régné dans la vieille forteresse de rondins les jours suivants. La sentence de Ned Stark avait à la fois été accueillie comme une bénédiction – la famille n’était pas destituée de tout son honneur – et comme une malédiction – ils perdaient leur chef de famille et de la pire manière qui était-. Si Maege n’avait pas la force de caractère et la poigne qui caractérisait les individus de la maison, Lyra ne savait pas où ils en seraient aujourd’hui.

« Certes, » répondit-elle dans un soupir. « Mais cela n’enlève rien à notre honte ni au sentiment que nous éprouvons toutes. Nous devrons toujours faire nos preuves. Nous sommes prêtes. »

Pourtant, ce n’était pas un rôle que la troisième ourse prenait comme un accablement. Ce n’était pas un fardeau. Ou du moins, plus un fardeau. Elle était prête à tout pour redorer le blason des siens et racheter cet honneur si précieux qu’elles avaient toutes cru perdu pour de bon. Dacey se montrait encore plus désireuse de prouver sa valeur et refusait systématiquement l’imperfection. Ses épaules étaient d’autant plus courbées par son rôle d’héritière et de future tête de la maison Mormont.

« Mais enfin, ne parlons plus de cela, » sourit-elle, désireuse de changer de sujet. « Se sont de biens trop sombres souvenirs pour une soirée comme celle-ci. »

Un rapide coup d’œil aux alentours lui appris que les derniers invités, trop fatigués, se décidaient peu à peu à regagner leurs appartements pour une bonne nuit de sommeil. D’ailleurs, la plupart n’émergerait pas avant le milieu de la journée. Une moue amusée illumina ses traits lorsque ses yeux gris se posèrent sur la silhouette endormie sur un banc de Benjicot Branche. Elle l’aiderait probablement à aller se coucher. C’était la moindre des choses qu’elle pouvait faire pour lui.
Un frisson la parcourut et la brune resserra les pans de son long châle de fourrure autour de ses épaules.

« Dites-moi, » murmura-t-elle sur le ton de la confidence. « Qu’avez-vous pensé de ce banquet et du Nord ? Et des autres invités ? »

Robb avait parlé des Mormont, mais peu du reste de ses nouvelles rencontres et surtout de sa découverte de la région.

« Soyez honnête, » l’encouragea-t-elle. « Je ne prendrai pas la mouche. »

Loin de jouer aux commères et aux poules cancaneuses de basse-cour, l’archère avait une véritable curiosité sur la vision que pouvait avoir un homme peu familier des coutumes nordiennes. Car après tout, la jeune femme ne connaissait que cela et ce qui pouvait apparaître comme de la normalité pour elle était probablement bien extravagant pour d’autres.



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Robb avait fini par se détendre au contact de Lady Lyra, bien qu'il ai refusé de montrer son trouble potentiel à l'Ourse. C'est dans ce genre de moments qu'il remerciait son éducation sudière, au milieu du nid de vipères de la Cour, pour lui avoir enseigné à ne jamais laisser voir ses faiblesses à qui que ce soit. Les Nordiens étaient des personnes franches, impulsives, mais en cet instant, ils jaugeaient dans ces moindres attitudes ce louveteau élevé par les Dragons, qui ne pouvait se permettre d'exposer la moindre faiblesse. Les Nordiens avaient accordés toute leur confiance au Seigneur son père dans la rébellion, dans la reconstruction du Nord après la défaite, et Lord Eddard avait mérité cette confiance à chaque instant de son existence et de son action. Avec un tel exemple, une telle ombre au dessus de ses épaules dont il n'avait pourtant jamais profiter de l'enseignement, comment espérer égaler cette figure nordienne presque absolue?

Il sourit gentiment quand l'Ourse s'amusa également de ce qu'elle appelait des flatteries. Elle semblait infiniment différente de sa soeur et de sa mère que le Jeune Loup avait rencontré, et le Jeune Loup se sentait moins obligé de surveiller ses tournures de phrases, pour éviter de se prendre une réplique cinglante punissant toute erreur de sa part. Pas qu'il le reproche d'une quelconque façon aux Mormont. Elles voulaient s'assurer qu'il était digne de confiance, et le fils d'Eddard Stark avait compris et accepté les règles du jeu depuis bien longtemps.

C'est alors que le sujet fut amené, bien qu'indirectement, de Jorah Mormont.  Robb n'avait bien sûr pas pu apprendre la nouvelle quand l'évènement eut lieu en tant que tel, car il était trop jeune et trop loin. Cependant, en grandissant le Jeune Loup avait tenté de rester renseigné le plus possible sur sa région d'origine, pour s'en trouver le moins éloigné possible dans la mesure de ses moyens. Il avait donc lu sur la condamnation de Ser Jorah Mormont à mort pour esclavagisme, et il avait fui en Essos pour échapper à la sentence. Cet évènement était particulièrement regrettable, car la maison de l'Ile aux Ours avait toujours été fidèle aux Stark, cependant l'esclavagisme était l'un des plus grands crimes possibles pour qui prie les Anciens Dieux, et Lord Eddard n'avait pas eu d'autre choix.

La jeune femme déclara que néanmoins elles devraient montrer leur fidélité, mais que c'était une épreuve à laquelle elles étaient toutes prêtes. Robb hocha doucement la tête en signe de compréhension sans rebondir sur la question, lady Lyra souhaitant manifestement ne pas évoquer le sujet plus avant ce qu'il pouvait comprendre.

L'Ourse lui demanda alors le fond de sa pensée quant à ce banquet qui tirait sur sa fin, lui promettant dans un sourire qu'elle serait gardienne de ce secret. Robb lui sourit en retour avant de prendre quelques secondes de réflexion pour prendre la parole:

-Le banquet en tant que tel s'est trouvé infiniment différente de ce que j'ai connu dans le Sud, même en connaissant les festivités de la Cour. Ici tout semblait presque...dans une sorte de chaos ordonné dont les règles implicites échappent à ma compréhension.

Robb avait l'habitude des fêtes dispensieuses de la Couronne, mais il en comprenait la lourde étiquette, très codifiées et avec laquelle il avait grandi. Ici, le protocole semblait certes bien moins lourd, mais pas plus compréhensible pour le Jeune Loup, qui avait parfois craint de faire des faux pas sans même s'en rendre compte.

-La plupart des convives se sont montrés aimables avec moi, même si je sens bien que la méfiance est encore bien présente, ce que je comprends. Je suppose que me voir de retour de manière temporaire, et avec la présence d'un Prince Targaryen, ne peut que laisser dubitatif.

D'autant plus que ce dernier ne s'était pas contenté de rester silencieux au cours de ce banquet. Et sans doute que la réaction de l'assistance n'avait d'ailleurs pas été celle attendue.

-Et vous, ma Lady? Maintenant que vous pouvez vous faire votre propre avis, qu'en pensez-vous?

Il avait retourné très poliment la question à l'Ourse, conscient qu'elle ne lui donnerait peut-être pas non plus la réponse qu'il attendait. Mais c'était ainsi que le jeu était fait.



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An 299, lune 1, semaine 2



Robb & Lyra

Le Nord était si différent. Si différent de toutes les autres régions de Westeros. Terres d’un hiver presque éternel, le sol souvent maculé d’une neige blanche, même en été alors que le sud est bercé par les blé et un soleil chaleureux. Terres de légendes et de contes. Terres d’une religion vénérant des arbres panachés de rouge aux visages tordus gravés dans des troncs blêmes. Terres de forêts mystérieuses et opaques. Terres de cours d’eaux libres et gelés qui vous arracheraient la vie au moindre faux pas. Terres de violences et de sang. Terres balafrées par un mur de glace, à la fois protecteur et cicatrice. Terres des Premiers Hommes. Terres d’un peuple fier et sauvage. Tout, dans le Nord, était en dichotomie totale avec le reste du continent. Comment le Nord avait-il pu être rattaché ? Comment avait-il pu être mixé avec le Conflans ou les Terres de la Couronne ? Tout cela pour une fierté de dragon. Tout cela pour l’arrogance d’un Roi.
L’éducation sudière du jeune Robb lui permettait-elle de voir tout cela ? Son sang résonnait-il ? Battait-il à ses oreilles ? Lui laissait-il entendre le cœur foncièrement indépendant et criant de liberté de son peuple, peuple qu’il ne connaissait pourtant pas ? Lyra voulait y croire.

Silencieusement, avec un clignement d’yeux discret, elle remercia pourtant cette éducation donnée par les Targaryen. Le fils d’Eddard eut en effet l’élégance de répondre positivement, avec élégance et sans en faire mention, à son désir de changer de sujet. Parler de Jorah était la dernière chose dont elle avait envie et il semblait l’avoir senti. Peut-être un nordien n’aurait-il pas senti l’allusion délicate. Peut-être s’en serait-il amusé. Mais pas l’otage des dragons. Il hocha la tête sans en rajouter.

Il écouta patiemment sa dernière question et se referma quelques minutes dans un silence religieux. Encore une marque de sa dépendance forcée au Sud. La plupart des hommes et des femmes du Nord ne prendraient pas le temps de choisir leurs mots, adaptés à l’auditoire et à la personne en face. Evidemment, tous les habitants de la région la plus septentrionale de Westeros ne parlaient pas sans songer. Mais l’impulsivité et la franchise étaient de traits que l’on retrouvait ici. Et un silence marqué après une question n’était pas toujours bien vu.

Le Stark répondit ainsi d’un ton mesuré, avec un sourire charmant. Bienséance oblige. Mais l’ourse ne s’en formalisa aucunement, ravie que le jeune loup s’ouvre petit à petit et surtout, qu’il se sente à l’aise dans cette demeure, entre ces murs qui, plus tard, lui appartiendraient.

« Veuillez me croire, » rit-elle. « Mais je ne comprends moi même pas ces règles. Et je pense que la plupart des gens présents non plus. »

L’expression de chaos ordonné était bien trouvée. Cela plaisait à la fille de Maege. Car c’était exactement ce que le Nord était.
Malgré ses dires, la brune estimait que l’héritier de la région s’en était bien tiré. Elle n’aurait pas fait mieux si elle avait été invitée à des festivités dans le Sud.

Attentive, elle marqua les mots de la pupille des dragons par de légers hochements de tête, la main sous le menton. Bien sûr, les lords et les ladies étaient perplexes. L’inverse aurait été étonnant. La venue de Viserys Targaryen avait également chauffé les esprits. Mais là encore, elle aurait été surprise de le voir accueilli par des bouquets de fleurs et de profondes révérences.
La prise de parole du frère du Roi n’avait fait que rajouter de l’huile sur le feu, agaçant les âmes les plus colériques, glaçants celles les plus froides. Lyra quant à elle avait trouvé son intervention louable, bien que malheureusement sans enjeu.

« Je serais restée sur mes gardes si on vous avait accueilli autrement, » le rassura la nordienne. « Comprenez leur réaction. Et même si je pense que les mots du Prince avaient pour vocation de nous apaiser, ils ont malheureusement eu l’effet inverse… »

Elle soupira, déplorant un peu la situation.

Le retour de question du jeune Stark la fit sourire.

« Ce que j’en pense ? Du banquet ou de vous ? » s’amusa-t-elle, bienveillante.




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THE NORTH REMEMBERS



Quand il était plus jeune, quand il n'avait encore jamais rien vu de Westeros que les murailles de sa capitale, Robb rêvait de son retour dans le Nord comme du retour dans un foyer qu'il aurait connu, mais simplement oublié. Il s'imaginait arriver à Winterfell avec la sourde sensation de n'en être jamais parti. Après tout, n'était-il pas un loup rejoignant la meute dont il avait été longtemps séparé? N'était-il pas le descendant d'une lignée aussi ancienne que le temps de seigneurs du Nord, d'anciens Rois dont le trône n'avait pas vacillé même au coeur de l'Hiver? Comment pourrait-il en être autrement alors?
Mais bien sûr, le Jeune Loup se tenait là, au milieu de ce banquet, et rien de ce qu'il voyait ne lui était connu. Les troubadours qui chantaient encore avec le reste d'énergie entonnant des mélodies inconnues, les visages et les paysages n'évoquaient rien qui puisse faire écho dans sa mémoire. Il était un étranger.
Cependant, et il ne voulait pas croire que cela fasse partie de son imagination ou du simple plaisir d'être présent, mais le Nordien ressentait, quelque part au fond de son coeur, une sorte de furie enthousiaste, comme si son sang battait à ses oreilles un peu plus fort depuis qu'il avait posé le pied à Blancport. Il sentait quelque chose dans les vents frais qui chuchotent dans les arbres, dans les plaines à la noble et sauvage beauté, il espérait sentir quelque chose au pied du Mur ou de l'arbre-coeur de Winterfell. Cette émotion était certes sourde, presque primaire, mais elle n'en demeurait pas moins bien présente au fond de son coeur.

Lyra lui confia ne pas toujours comprendre non plus ces règles , et Robb rit gentiment en entendant cela, presque rassuré en quelque sorte, comme si cela excusait sa propre confusion face à une étiquette et à une tradition à laquelle il n'avait encore jamais été confronté jusqu'alors. Sans doute cette étiquette était-elle bien moins rigide que ce que le Jeune Loup voulait bien y voir, surtout lui qui avait grandi avec celle, rigide et intransigeante, de la Couronne ainsi que de la famille royale. Pourtant, lui aussi était un Nordien, et son coeur battait avec impulsivité. Mais il avait un otage des dragons, et son coeur ne devait pas s'exprimer plus vite que ses lèvres. Il n'avait pas eu d'autres choix que d'apprendre à garder le contrôle, ce qui ne faisait qu'augmenter sa confusion dans un monde où il ne maîtrisait pas totalement les règles.

Autour des deux interlocuteurs, la salle de banquet plongeait progressivement dans le calme. Les troubadours avaient fini par perdre leur voix, la plupart des convives étaient soit partis se coucher, soit dormaient dans un coin de la salle, et les derniers présents parlaient à voix de plus en plus basse comme pour ne pas gêner les endormis. Quelques serviteurs naviguaient entre les tables pour commencer l'indispensable rangement, ramassant coupes et plats sur les tables pour les débarasser.

La conversation dériva sur l'accueil qui avait été fait lors de ce banquet, et Lady Lyra évoqua, non sans justesse, les étranges paroles du Prince Viserys. Quand Robb n'échangeait pas avec les différents nobles curieux de son existence, il réfléchissait à ce discours pour le moins inattendu et controversé qui avait d'ailleurs secoué tout le hall d'honneur, séparant l'assistance entre la confrontation des Mormont, et l'apaisement -dubitatif néanmoins- de Lord Forestier ou du seigneur son père. Il avait du mal à cerner les intentions du Dragon, qu'il avait tout de même du mal à croire complètement sincères. Il était un fils de Valyria, fier de l'être, et il considérait sans doute d'ailleurs que le Nord ne paierait jamais assez son indigne soulèvement. Cherchait-il à se gagner les faveurs d'une contrée qui n'avait jamais pardonné à Rhaegar? Peut-être. Il préféra cependant ne pas contredire la jeune Ourse qui voyait de la sincérité dans ces mots. Après tout, il n'était sûr de rien.

-Oh, je ne reproche à personne les réactions ou les sentiments qu'ils peuvent avoir, bien au contraire.

Il ne dit pas à voix haute qu'il ignorait comment intepréter ce qui avait eu lieu pendant le banquet, et c'était pas à lui de toute façon de le faire. Il n'était pas le messager des Dragons, et n'avait pas dispenser leur bonne parole. Viserys avait voulu se frotter au Nord tout seul, pensant sans doute que ce dernier allait tomber à ses pieds. Et bien, il était servi.

-Et bien, je connais maintenant votre avis sur le Prince, mais j'aimerais connaître celui que vous avez sur moi. Dame votre mère et votre soeur se sont toutes deux faites comprendre sur le leur.

Il sourit à lady Lyra, montrant bien que cette dernière remarque était faite sans ironie ni méchanceté, bien au contraire. Après tout, le Jeune Loup avait déjà évoqué le respect qu'il ressentait pour les dames de la maison Mormont, dans la franchise et le sang avaient déjà parlé à plusieurs reprises. Et justement, il était curieux de la façon dont celle qu'il voyait comme la plus calme des Ourses présenterait les choses de son point de vue.

C'est à ce moment qu'un homme bien aviné -Robb ne le reconnut pas, quand bien même il était persuadée avoir été présenté un peu plus tôt dans la soirée-, en marchant à côté d'eux, perdit momentanément l'équilibre et s'affala à moitié sur l'épaule du Nordien. Sans s'en formaliser, il se leva en tenant le bras de l'homme pour l'aider à se redresser. Ce dernier lui adressa un signe de tête respectueux, bien que pas très droit, avant de reprendre son chemin vers les appartements qui avaient été préparés pour les invités. Il semblait que même les plus hardis rejoignaient maintenant le sommeil avec soulagement



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