La Rose Jouvencelle et le Loup Chevalier ❀ Robb Stark
Invité
Informations
Personnage
Badges
La Rose Jouvencelle et le Loup Chevalier
An 298 | Lune 12
Robb & Margaery
Margaery, Daena et Abigaëlle profitaient du soir couchant autour de leur petite collation, lorsqu'un page en livrée verte et or s'approcha de leur table, les mains jointes et triturant ses ongles comme un enfant ne sachant pas par quel bout commencer. Margaery, qui ne l'avait pas remarqué, continuait d'esquisser ses plans pour le bal qu'elle souhaitait donner, quand la toux timide d'Abigaëlle et le regard moqueur de Daena l'avertirent de la présence du pauvre valet, qui peinait de savoir où se mettre, tentant ça et là de s'approcher de la demoiselle Tyrell par un curieux jeu de jambes consistant à mettre un pied devant et aussitôt, deux pas derrière. Tiré de son récit, Margaery suivi le comportement de ses dames, et enfin, son regard noisette croisa celui du jeune homme qui instantanément, se courba en une génuflexion malhabile, bredouillant entre deux lèvres tremblantes que lady Margaery était demandée. Septa Nysterica avait en effet envoyer chercher sa jeune protégée, ayant fait préparer son bain et sa toilette pour le souper du soir qui devait se tenir en grande compagnie. Sans doute Sa Majesté le Roi avait-elle convié les nouveaux arrivants à partager sa table, en marge des discussions qu'elle menait avec Garlan et qui expliquait le séjour de la Rose Dorée à Port-Réal. Margeary adressa alors un sourire plein de compassion au pauvre mandaté des ordres de la religieuse, qui pouvait se montrer particulièrement sèche et autoritaire avec le personnel servant. Aussi, elle rassura le jeune homme en posant délicatement sa main sur son bras trempé de sueur. « Veuillez dire à ma bonne Septa que j'arrive de ce pas ! Et ensuite, prenez ce dragon et allez vous rafraîchir dans quelque taverne de la ville : je crois qu'une bonne cruche de vin vous ferait le plus grand des bien ! » Le page sourit nerveusement, accepta la pièce d'or que lui tendait la jeune fille et, tournant des talons, se lança toute jambe dehors à la recherche de sa mandataire, sous les rires des trois jeunes filles qui suivaient sa pauvre silhouette des yeux. Le jour tombait et avec lui, les derniers rayons d'un soleil qui éclairait de couleurs ocres la Baie de la Nera, et jouant de reflets chauds dans les cheveux défaits. Prenant congé des deux jeunes filles, Margaery emprunta alors le petit chemin bordé de fleurs qui menait vers le Donjon, une main distraite caressant chaque corolle au fil de son passage.
Elle était toute à ses pensées lorsque, brusquement, sa main fut happée par une autre, l'arrêtant net dans sa marche. Elle laissa échapper un hoquet de surprise, voyant que la main qui avait agrippé la sienne était grande, un peu cassée sans doute par un maniement quotidien des armes, et qu'elle la reliait à une jeune homme qui ne devait pas être de beaucoup son aîné. Plus de six pieds de haut, des épaules de lutteur, et un corps qui aurait pu servir de modèle à une effigie divine mais recouvert d'une peau tannée par le soleil et les intempéries. Un visage rieur, portant comme un trophée un nez aquilin éclairé par une paire d'yeux d'un bleu transparent, de cette teinte particulière aux glaciers de très hautes montagnes, et par des dents de carnassier blanches à faire frémir. Il les découvrait sans doute dans l'effort d'un sourire charmeur, mais à sa vue, Margaery tressailli. « Messire...? » fit-elle, cherchant à savoir à qui elle avait à faire, et surtout, à masquer la désagréable sueur de peur qui commençait doucement à perler contre son cou. Il tenait fermement sa main dans la sienne, et justement, cette fermeté avait quelque chose de singulièrement effrayant. Elle n'essayait même pas de se détacher de lui, ayant compris dès la première seconde qu'elle ne serait pas de taille à batailler contre lui. Elle se rendit compte alors qu'il dégageait une puissante odeur de vin, et que ses cheveux d'un noir de jet, suintaient la mauvaise humidité. Pourtant, il y avait quelque chose dans son maintien qui trahissait sa haute naissance. La chemise qui dépassait de son habit était taillée dans une jolie dentelle, et le cuir qui maintenait à sa taille ses effets - une épée bien forgée - signait son statut de gentilhomme. Mais la manière qu'il avait de caresser sa main la mettait mal à l'aise. « Disons que je suis le poète de votre coeur, ma Dame... » murmura-t-il tout bas, en réchauffant sa main de sa mauvaise haleine, après quoi il en effleura la peau d'un baiser aux lèvres brûlantes. D'un coup sec mais d'homme qui sait ce qu'il fait, il la rapprocha alors de lui et Margaery su qu'il ne s'agissait pas là d'une simple approche galante. Manifestement, cet homme avait dû trop boire et son désir, peut-être trop longtemps réprimé, s'était enflammé à la vue d'une jeune fille seule dans les jardins royaux où, par elle ne savait quel miracle, il avait reçu entrée. A moins, bien entendu, qu'il n'ait escaladé les façades... Frissonnant à présent d'un effroi réel, Margaery cherchait à se défaire de l'impérieuse emprise, tournant la tête de côté pour ne pas à offrir au vilain le visage d'une biche affolée. « Je crains que mon cœur ne soit pas disposé à entendre poésie ce soir ! Du reste, on m'attend : le Roi m'attend ! » ajouta-t-elle, calme mais soudainement autoritaire. Après tout, elle était sous la protection royale, et tout homme, même aviné, avait à craindre de la fureur de Rhaegard Targaryen.
Malgré la menace - car c'en était une ! - il ne la lâchait pas, se contentant de ricanner un peu bêtement. « Le Roi est bien chanceux de connaitre vos faveurs, ma Dame... Peut-être me les ferez-vous goûter en premier ? » Le « Oh ! » d'indignation de la jeune fille, suivi d'une gifle rutilante qu'elle claqua sur sa face de sa main libre, tirèrent du même coup l'improvisé séducteur de ses premiers badinages. Son visage commençait d'ailleurs à prendre une jolie teinte rouge et avec elle, la lueur un rien lubrique qui allumait ses beaux yeux bleu se changea en éclairs de colère. « Ah ! On choisi ses amants alors ? Moi aussi, figurez-vous ! Venez donc par là, dans les bosquets, que je vous montre... » Margaeary fut prise de panique ; son geste de défense avait déclenché la fureur de son assaillant, et il ne lui restait qu'une seule issue : crier à l'aide ! « A moi ! A moi ! » Pourquoi personne ne venait ? Et comment les jardins pouvaient-ils être aussi vides ? Aucun promeneur, aucun garde ? Personne ?!
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
La journée avait été très chaude, même pour Port-Réal. Ce fut seulement au moment où le soleil commençait à décliner que le Nordien finit par quitter le château, lui qui passait d'ordinaire tant de temps à l'extérieur, que ce soit pour s'entraîner, pour lire, ou simplement pour vagabonder dans les jardins comme s'il n'en connaissait pas la moindre fleur depuis des années maintenant. Vent Gris, très somnolant aujourd'hui, n'avait même pas daigné l'accompagner, restant simplement allongé près d'une bassine d'eau glacée placée là par les soins de son humain de compagnie. Vêtu simplement d'une chemise très légère sous une veste de tissu et d'un pantalon de cuir, il se promenait, profitant avec une certaine joie du vent du soir sur son visage et dans ses cheveux. Robb avait envie de se rendre au bois sacré ce soir, profiter de la brise qui montait de la Néra et prier des dieux du Nord qui ne pouvaient l'entendre en ces lieux.
Les lieux étaient étrangement déserts, comme si tous les promeneurs avaient choisi de préférer la fraîcheur des pierres du Donjon Rouge. Cela n'était pas pour déplaire au Jeune Loup, qui sentaient aussi sur lui moins de regards, qu'il fût plein de pitié ou de mépris ne faisant pour lui que peu de différence.
Cependant, le silence se faisait également plus présent, ce qui lui permit sans doute de percevoir une voix qui semblait en colère, suivie d'un son sec. Intrigué, le Nordien tenta de trouver la direction de laquelle cela semblait parvenir, et il fut aidé en cela par les cris lointains qu'il continuait de percevoir. De plus en plus intrigué et inquiet, le Jeune Loup pressa le pas, jusqu'à découvrir une scène surréaliste. Un colosse -qu'il reconnût comme un chevalier du Donjon Rouge, Ser Medrick- qui tentait d'entraîner contre sa volonté une jeune femme de dos qu'il ne reconnût pas tout de suite.
Le sang du Nordien ne fit qu'un tour. La chevalerie n'était pas nordienne, mais lui-même avait été élevé avec les récits de héros, de Aemon Chevalier-Dragon et de ces noms qui résonnaient encore à ses oreilles avec une musique particulière. Comment un tel rustre pouvait-il porter le titre de Ser, et oser se comporter ici avec les gentes dames?
Il avança rapidement dans la direction de l'affrontement, arrivant dans le dos de la damoiselle, et il invectiva sans crainte celui qui osait se prétendre chevalier:
-Ser Medrick, puis-je vous demander où vous avez l'intention d'emmener cette jeune dame qui ne semble pas du tout encline à vous suivre?
Le chevalier leva la tête, manifestement surpris de le voir. Il l'avait reconnu sans peine, mais sans doute n'avait-il pas conscience de ce qu'il risquait. Cela ne serait tenu qu'à Robb, aurait-il sans doute terminé les intestins à l'air à nourrir les corbeaux.
-Voyons Robb, elle était tout à fait ravie de mon intérêt pour elle, n'est-ce-pas chérie?
Le concerné tourna la tête vers la jeune dame, et son coeur rata un battement quand il se rendit compte qu'il ne s'agissait de nulle autre que de lady Margaery Tyrell, dame de Haujardin et proche amie de son presque frère le Prince héritir! Les yeux bleus de Robb s'écarquillèrent de surprise et de colère, avant de se reporter sur Ser Medrick.
-Je ne suis pas persuadé que lady Margaery Tyrell se flatte de la courtoisie pachydermique d'un immonde rustre comme vous, Ser Medrick.
Le Jeune Loup avait insisté aussi bien sur le nom de la Dame que sur le Ser, qu'il avait prononcé comme si cela le dégoûtait de le nommer ainsi. Ce dernier pâlit légèrement en comprenant l'erreur monumentale qu'il venait de faire, mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il dégaina un poignard long comme l'avant bras de Robb avant de pérorer:
-Et qu'est-ce-que tu vas faire, l'otage?
Robb émit un léger soupir, et d'un seul geste, dégaina sa propre épée d'une main, de l'autre saissant le poignet de la dame pour la placer derrière lui. D'une voix presque effrayante par son calme et sa menace, il dit en pointant clairement son arme sur le chevalier.
-Je ne vais pas dire que si tu t'en vas sans faire d'histoire cet incident sera secret, car c'est à lady Margaery d'en décider. Ca ne tiendrait qu'à moi, sache que tu ne serais plus en possibilité d'engendrer quelque descendance que soit quand j'aurais eu fini avec toi. Ce que je peux te promettre en revanche, c'est que si tu quittes pas les lieux maintenant, on retrouveras sans doute ton corps ici demain matin.
Le Jeune Loup vit la lueur d'hésitation dans les yeux de Ser Medrick. Robb était un bon combattant, et de surcroît otage, soit soumis à une certaine surveillance, et en admettant que le chevalier le batte, il serait impossible d'étouffer l'affaire. Quant à tuer également la fille pour lui éviter de tout raconter, c'était impossible, elle pourrait quasiment déclencher une guerre à elle toute seule.
Finalement, au bout d'un affrontement immobile et silencieux qui dura un temps infini, le chevalier rangea son arme, et dans un grognement indéfinissable, tourna les talons et s'éloigna.
Robb émit un autre soupir, plus long, plus soulagé, avant de se tourner de nouveau vers dame Margaery et de -enfin- lâcher son poignet qui avait décidément été bien meurtri.
-Vous allez bien, ma dame? Je suis profondément navré de ce qui vient de se passer, cet homme est un rustre et un ignorant. J'espère qu'il ne vous pas fait de mal.
Les lieux étaient étrangement déserts, comme si tous les promeneurs avaient choisi de préférer la fraîcheur des pierres du Donjon Rouge. Cela n'était pas pour déplaire au Jeune Loup, qui sentaient aussi sur lui moins de regards, qu'il fût plein de pitié ou de mépris ne faisant pour lui que peu de différence.
Cependant, le silence se faisait également plus présent, ce qui lui permit sans doute de percevoir une voix qui semblait en colère, suivie d'un son sec. Intrigué, le Nordien tenta de trouver la direction de laquelle cela semblait parvenir, et il fut aidé en cela par les cris lointains qu'il continuait de percevoir. De plus en plus intrigué et inquiet, le Jeune Loup pressa le pas, jusqu'à découvrir une scène surréaliste. Un colosse -qu'il reconnût comme un chevalier du Donjon Rouge, Ser Medrick- qui tentait d'entraîner contre sa volonté une jeune femme de dos qu'il ne reconnût pas tout de suite.
Le sang du Nordien ne fit qu'un tour. La chevalerie n'était pas nordienne, mais lui-même avait été élevé avec les récits de héros, de Aemon Chevalier-Dragon et de ces noms qui résonnaient encore à ses oreilles avec une musique particulière. Comment un tel rustre pouvait-il porter le titre de Ser, et oser se comporter ici avec les gentes dames?
Il avança rapidement dans la direction de l'affrontement, arrivant dans le dos de la damoiselle, et il invectiva sans crainte celui qui osait se prétendre chevalier:
-Ser Medrick, puis-je vous demander où vous avez l'intention d'emmener cette jeune dame qui ne semble pas du tout encline à vous suivre?
Le chevalier leva la tête, manifestement surpris de le voir. Il l'avait reconnu sans peine, mais sans doute n'avait-il pas conscience de ce qu'il risquait. Cela ne serait tenu qu'à Robb, aurait-il sans doute terminé les intestins à l'air à nourrir les corbeaux.
-Voyons Robb, elle était tout à fait ravie de mon intérêt pour elle, n'est-ce-pas chérie?
Le concerné tourna la tête vers la jeune dame, et son coeur rata un battement quand il se rendit compte qu'il ne s'agissait de nulle autre que de lady Margaery Tyrell, dame de Haujardin et proche amie de son presque frère le Prince héritir! Les yeux bleus de Robb s'écarquillèrent de surprise et de colère, avant de se reporter sur Ser Medrick.
-Je ne suis pas persuadé que lady Margaery Tyrell se flatte de la courtoisie pachydermique d'un immonde rustre comme vous, Ser Medrick.
Le Jeune Loup avait insisté aussi bien sur le nom de la Dame que sur le Ser, qu'il avait prononcé comme si cela le dégoûtait de le nommer ainsi. Ce dernier pâlit légèrement en comprenant l'erreur monumentale qu'il venait de faire, mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il dégaina un poignard long comme l'avant bras de Robb avant de pérorer:
-Et qu'est-ce-que tu vas faire, l'otage?
Robb émit un léger soupir, et d'un seul geste, dégaina sa propre épée d'une main, de l'autre saissant le poignet de la dame pour la placer derrière lui. D'une voix presque effrayante par son calme et sa menace, il dit en pointant clairement son arme sur le chevalier.
-Je ne vais pas dire que si tu t'en vas sans faire d'histoire cet incident sera secret, car c'est à lady Margaery d'en décider. Ca ne tiendrait qu'à moi, sache que tu ne serais plus en possibilité d'engendrer quelque descendance que soit quand j'aurais eu fini avec toi. Ce que je peux te promettre en revanche, c'est que si tu quittes pas les lieux maintenant, on retrouveras sans doute ton corps ici demain matin.
Le Jeune Loup vit la lueur d'hésitation dans les yeux de Ser Medrick. Robb était un bon combattant, et de surcroît otage, soit soumis à une certaine surveillance, et en admettant que le chevalier le batte, il serait impossible d'étouffer l'affaire. Quant à tuer également la fille pour lui éviter de tout raconter, c'était impossible, elle pourrait quasiment déclencher une guerre à elle toute seule.
Finalement, au bout d'un affrontement immobile et silencieux qui dura un temps infini, le chevalier rangea son arme, et dans un grognement indéfinissable, tourna les talons et s'éloigna.
Robb émit un autre soupir, plus long, plus soulagé, avant de se tourner de nouveau vers dame Margaery et de -enfin- lâcher son poignet qui avait décidément été bien meurtri.
-Vous allez bien, ma dame? Je suis profondément navré de ce qui vient de se passer, cet homme est un rustre et un ignorant. J'espère qu'il ne vous pas fait de mal.
Invité
Informations
Personnage
Badges
La Rose Jouvencelle et le Loup Chevalier
An 298 | Lune 12
Robb & Margaery
« A moi ! A moi ! » Sa voix lui semblait plus fluette que jamais, cependant que l'homme, doté d'une force certaine malgré son état d'ébriété, la tirait déjà sans peine vers un bosquet. Il ricanait contre ses cheveux, et elle pouvait sentir que l'alcool ingurgité n'avait pas seulement été un mauvais vin. L'odeur était si repoussante qu'elle eut un haut le cœur, et menaçait déjà de régurgité les pâtisseries mangées quelques heures auparavant. Comment, en l'espace d'un instant, était-elle passée de plaisanteries féminines au bord d'une terrasse aux bras d'un malotrus tel qu'il ne faisait pas grand cas de ce que sa robe arborait fièrement la broche en forme de rose si distinctement des gens de sa maison ? Mais manifestement, elle faisait ce soir connaissance avec la vile espèce qui peuplait la Capitale : loin des chevaliers de chez elle, cette espèce là recherchait le plaisir et l'assouvissement de désirs personnels et pervers, qu'une jolie jeune fille éclatante de santé avait nul peine à éveiller. Une espèce qu'elle avait eu la chance de ne pas croiser encore, une chance qui l'avait certainement aidée à aimer autant Port-Réal et son Donjon, sans se préoccuper plus que nécessaire de ses pièges et de ses dangers. Jusqu'à cet instant. Alors qu'elle se sentait tirer dans l'alcôve menaçante des branchages voisins, Margaery se traita intérieurement de sotte ; à bien des égards, elle était encore trop naïve, et elle payait aujourd'hui son excès d'insouciance de la pire des manières qui soit... !
Cependant, elle n'était pas prête à baisser les armes aussi facilement ; il avait beau la tenir fermement à présent, et par les deux poignets pour l’empêcher de frapper à nouveau, mais la jeune femme pouvait encore se servir de bien d'autres membres de son corps. A commencer par sa bouche, qu'elle pinça puis convulser, pour lui cracher vigoureusement à la figure. A cet instant, elle ne ressemblait en rien à la jeune dame de haute noblesse qu'on avait l'habitude de citer en exemple, mais bien comme une petite furie poussé par un élan dont elle ne se serait pas crue capable elle-même. Le profond dégoût qu'elle éprouvait pour son ravisseur avait de quoi réveiller ses instincts de survie les plus primaires, et si personne ne daignait venir à son secours, il fallait bien sacrifier les bonnes manières sur l'autel des guerriers. Il y avait cependant fort à parier que sa juteuse attaque ne porterait pas beaucoup de fruits, ce pourquoi elle se préparait à lui donner un vigoureux coup dans les parties intimes avec son genoux, lorsqu'une voix tonitruante se fit entendre. L'autre, occupé à s'essuyer pour palper au mieux sa sauvageonne, leva la tête par dessus les boucles brillantes de la jeune femme, et Margaery pu sentir son corps entier se raidir. Visiblement, l'intrus avait de quoi le stopper net dans ses ardeurs, et son cœur manqua un battement de soulagement : enfin, quelqu'un l'avait entendue ! Hélas, cela n'était pas suffisant ; l'irruption de surprise passée, l'homme se contenta de rire et de reporter son attention sur sa captive, en la gratifiant d'un sobriquet qui eut raison de l'assurance de la jeune fille. Elle était à présent littéralement apeurée par cette fasse aux dents carnassières et de ce regard lubrique que la venu d'un impromptu semblait exciter d'avantage. Désemparée, elle tourna alors la tête en sa direction, l'imploration peinte sur le visage comme la pitié sur celui de la Mère. Et elle poussa un cri en reconnaissant Robb Stark.
« Robb ! » lâcha-t-elle, tout sens du protocole et des manières envolées dans les bras de celui qu'à présent, elle pouvait identifier comme un certain Ser Medrick. Ser ?! Lui, un chevalier ? Et suffisamment gradé pour que la propre pupille du Roi le connaisse ? Margaery n'eut pas le temps de s'offusquer d'avantage des manières peu galantes qui semblaient avoir monnaie courante entre les quatre murs de la forteresse royale car déjà, Stark mangeait en deux enjambées les mètres qui le séparaient de la jeune fille et du malappris. Alarmé par sa présence, Medrick laissa échapper un poignet de Margaery, et attrapa une arme tranchante pour la présenter à quelques centimètres de la jugulaire de celui qu'il appelait « l'Otage ». Durant une seconde et demi, le regard noisette allait de l'un à l'autre, l'interrogation faisant briller ses prunelles plus encore que si elle regardait une mauvaise farce. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Allaient-ils se battre en pleins jardins maintenant ? Pour toute réponse, le jeune nordien lâcha un soupir et dégaina sans peine sa propre arme, qui sortie de son fourreau, émit suffisamment de bruit pour faire tressaillir le brusque chevalier, ce qui du même coup, eut raison de son emprise sur la jeune fille. Robb en profita alors pour se saisir d'elle, la faisant passer derrière son dos et lui proposant ainsi toute la musculature de son corps comme bouclier. Ce dont Margaery ne se fit pas priver : son amour des chevaux et de la fauconnerie l'avait faite souple et agile et, dans un froissement de robe, elle glissa derrière son protecteur, les deux mains sur son dos mais la tête jaillissant par dessous ses aisselles pour ne rien manquer de ce qui allait suivre. Si l'on allait se battre, autant aiguiller son sauveur sur les gestes de son adversaire ! Elle esquissa cependant un sourire en entendant le menaçant grondement de sa voix, alors qu'il lui révélait tout ce qu'il aurait envie de lui faire subir si cela ne tenait qu'à lui. Quel homme ! A croire que dans ces jardins, de vrais gentilshommes pouvaient aussi se trouver ! « De grâce, ne versez pas le sang ici. Cette ordure n'en vaut pas la peine ! »
Mais ses mots se perdaient déjà, cependant qu'après un court instant, où Ser Medrick pesait sans doute le pour et le contre d'un tel duel, le contre fini par l'emporter à en juger par le grognement perdant, l'arme rangée et les talons qui détallèrent bien vite du chemin, laissant Margaery et Robb à bout de souffle par ce qui venait de se produire.
En effet, pour sa part, elle réalisa combien elle avait du mal à respirer et, toujours recroquevillée derrière son sauveur, elle porta une main à son corsage pour tenter de happer un peu plus d'air ! De son côté, Stark, qui tenait toujours son poignet entre ses mains, lâcha la jeune fille non sans aussitôt s'enquérir de son bien être. Pour toute réponse, Margaery se laissa tomber contre son torse pour y nicher un instant ses yeux qui menaçaient d'exploser en un millier de larmes. « Plus de peur que de mal, Messire ! » murmura-t-elle enfin contre sa chemise, avant de lever vers lui un regard plein de gratitude. « Je vous dois tant ! Si vous n'aviez pas... Si vous n’étiez pas... Les Dieux seuls auraient su ce qu'il en serait advenu de moi ! » Un léger sanglot l'empêcha d'aller plus loin mais, reprenant doucement contenance, elle s'écarte de lui pour maintenir la décente distance qu'imposait le protocole. Ses cheveux étaient décoiffés, et elle pouvait sentir qu'un pan de sa robe s'était déchiré au niveau d'une de ses hanches, révélant un éclair de peau laiteuse sous le soleil couchant. Elle avait l'air d'une véritable rescapée, et ses joues colorées de son aventure la brûlaient. Mais le sourire qu'elle lui adressa en disant d'avantage que tous les remerciements de la terre. Dans d'autres circonstances, elle aurait tout autant apprécié la vue de l'élancée silhouette, des cheveux auburn et bouclés qu'il tenait sans doute de sa mère, et de la barbe naissante qui, comme son ossature bien formée, trahissaient sans peine qu'il était à présent d'avantage homme qu'adolescent.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
Le jeune Stark attendit seulement que le rustre soit hors de sa vue pour rengainer lentement son épée, frissonnant à la seule idée de ce qui aurait pu arriver s'il n'était pas arrivé à temps sur les lieux. Maegaery n'aurait qu'à dire un mot, et Robb se ferait un grand plaisir de lui apporter sa tête sur un plateau d'argent.
Il se tourna vers elle pour s'enquérir de sa santé, et alors qu'il la regardait, sa beauté et sa détresse lui sautaient presque à la gorge. Sa robe était abîmée, sa coiffure défaite et ses joues rouges, et pourtant elle restait resplendissante. Qu'il était peu surprenant que son ami le Prince soit soit tant attaché à la Rose de Haujardin! Les mèches échappées de sa mise tombaient sur ses joues et lui donnaient un air sauvage, et malgré sa robe en un triste état, elle restait plus digne et plus charismatique que nombre d'impératrices.
Quand il s'enquit de son état, la jeune femme se lova contre lui pour garder le contrôle de ses sanglots. Désemparé et profondément attristé, Robb passa ses bras autour d'elle pour la consoler, la compassion l'emportant sur tout sens du protocole. Lady Margaery, d'ordinaire si assurée et si rayonnante, venait de comprendre brusquement la fragilité de l'existence qui pesait sur chaque être humain, et plus encore sur les femmes.
-Rassérénez-vous ma Lady, jamais je n'aurais permis qu'il vous arrive quoi que ce soit. Vous n'avez qu'un mot à dire, et je vous obtiens son arrestation et son envoi à Haujardin pour châtiment. Souhaitez vous également que je demande à sa Majesté d'affecter un garde royale à votre protection le temps de votre séjour à Port-Réal? Vous pourrez avoir toute confiance en eux.
Robb était tout à fait sérieux. Il avait suffisamment l'oreille du Roi pour que son témoignage, ajouté à celui que la Dame, mène à son arrestation, et s'il y mêlait Aegon, qui jamais ne remettrait la parole de la Rose en doute, il n'était même pas certain que Ser Medrick vive encore un jour!
Quand la jeune femme s'écarta de lui, Robb l'invita d'un geste de la main à faire quelques pas pour se rapprocher du palais et lui permettre de prendre le temps de se calmer. Le Jeune Loup se rendit compte néanmoins que sa robe n'était décidément plus présentable. Il se défit donc de sa propre veste, faite d'un tissu très léger et brodée au fil d'argent du sombreloup Stark, avant de la poser délicatement sur les épaules de lady Margaery. Sur lui, elle n'arrivait qu'à la taille, mais leur différence de carrure serait suffisante pour couvrir les déchirures sur cette robe.
-Si cela ne vous importe pas de porter mes couleurs pour quelques instants ma Dame, voilà qui vous couvrira.
Apercevant -enfin!- un page au loin, Robb le héla et le somma sans ménagement de tout de suite apporter du vin à la dame de Haujardin. Peu habitué à entendre la pupille du Roi s'adresser à un serviteur de ce ton autoritaire, ce dernier détala sans demander son reste pour revenir avec une coupe de l'un des plus beaux crus de la Treille disponibles au Donjon Rouge. Le Nordien espérait que cela aiderait la jeune femme à se remettre d'aplomb. Il lui proposa de prendre place sur un banc pour que chacun puisse reprendre ses esprits, et tandis que la jeune lady s'essayait, Robb s'amusait en silence du sombreloup sur sa veste qui ne semblait pas à sa place au milieu des roses de cette robe.
-Je suis navré que nos retrouvailles se fassent autour de ce triste événement, lady Margaery. Cependant, c'est un plaisir pour moi de vous revoir ici au Donjon Rouge.
Robb et Margaery s'étaient après tout déjà rencontré, il y avait environ six lunes de cela, lors de la première visite à la Cour de cette dernière. Le palais avait par ailleurs été charmé par la jeune femme, et peut-être un Dragon en particulier plus encore que les autres. Le Nordien s'était amusé du clair intérêt du Prince Aegon pour la Rose, allant jusqu'à le taquiner gentiment à ce sujet. Il n'y avait aucun doute qu'il devait se réjouir de la présence à Port-Réal de la délégation Tyrell.
Il se tourna vers elle pour s'enquérir de sa santé, et alors qu'il la regardait, sa beauté et sa détresse lui sautaient presque à la gorge. Sa robe était abîmée, sa coiffure défaite et ses joues rouges, et pourtant elle restait resplendissante. Qu'il était peu surprenant que son ami le Prince soit soit tant attaché à la Rose de Haujardin! Les mèches échappées de sa mise tombaient sur ses joues et lui donnaient un air sauvage, et malgré sa robe en un triste état, elle restait plus digne et plus charismatique que nombre d'impératrices.
Quand il s'enquit de son état, la jeune femme se lova contre lui pour garder le contrôle de ses sanglots. Désemparé et profondément attristé, Robb passa ses bras autour d'elle pour la consoler, la compassion l'emportant sur tout sens du protocole. Lady Margaery, d'ordinaire si assurée et si rayonnante, venait de comprendre brusquement la fragilité de l'existence qui pesait sur chaque être humain, et plus encore sur les femmes.
-Rassérénez-vous ma Lady, jamais je n'aurais permis qu'il vous arrive quoi que ce soit. Vous n'avez qu'un mot à dire, et je vous obtiens son arrestation et son envoi à Haujardin pour châtiment. Souhaitez vous également que je demande à sa Majesté d'affecter un garde royale à votre protection le temps de votre séjour à Port-Réal? Vous pourrez avoir toute confiance en eux.
Robb était tout à fait sérieux. Il avait suffisamment l'oreille du Roi pour que son témoignage, ajouté à celui que la Dame, mène à son arrestation, et s'il y mêlait Aegon, qui jamais ne remettrait la parole de la Rose en doute, il n'était même pas certain que Ser Medrick vive encore un jour!
Quand la jeune femme s'écarta de lui, Robb l'invita d'un geste de la main à faire quelques pas pour se rapprocher du palais et lui permettre de prendre le temps de se calmer. Le Jeune Loup se rendit compte néanmoins que sa robe n'était décidément plus présentable. Il se défit donc de sa propre veste, faite d'un tissu très léger et brodée au fil d'argent du sombreloup Stark, avant de la poser délicatement sur les épaules de lady Margaery. Sur lui, elle n'arrivait qu'à la taille, mais leur différence de carrure serait suffisante pour couvrir les déchirures sur cette robe.
-Si cela ne vous importe pas de porter mes couleurs pour quelques instants ma Dame, voilà qui vous couvrira.
Apercevant -enfin!- un page au loin, Robb le héla et le somma sans ménagement de tout de suite apporter du vin à la dame de Haujardin. Peu habitué à entendre la pupille du Roi s'adresser à un serviteur de ce ton autoritaire, ce dernier détala sans demander son reste pour revenir avec une coupe de l'un des plus beaux crus de la Treille disponibles au Donjon Rouge. Le Nordien espérait que cela aiderait la jeune femme à se remettre d'aplomb. Il lui proposa de prendre place sur un banc pour que chacun puisse reprendre ses esprits, et tandis que la jeune lady s'essayait, Robb s'amusait en silence du sombreloup sur sa veste qui ne semblait pas à sa place au milieu des roses de cette robe.
-Je suis navré que nos retrouvailles se fassent autour de ce triste événement, lady Margaery. Cependant, c'est un plaisir pour moi de vous revoir ici au Donjon Rouge.
Robb et Margaery s'étaient après tout déjà rencontré, il y avait environ six lunes de cela, lors de la première visite à la Cour de cette dernière. Le palais avait par ailleurs été charmé par la jeune femme, et peut-être un Dragon en particulier plus encore que les autres. Le Nordien s'était amusé du clair intérêt du Prince Aegon pour la Rose, allant jusqu'à le taquiner gentiment à ce sujet. Il n'y avait aucun doute qu'il devait se réjouir de la présence à Port-Réal de la délégation Tyrell.
Invité
Informations
Personnage
Badges
La Rose Jouvencelle et le Loup Chevalier
An 298 | Lune 12
Robb & Margaery
Au fur et à mesure, elle arrivait à reprendre ses esprits, à réguler son souffle qui s'était fait erratique, et à maintenir le tremblement qui secouait son corps tout entier. Elle se perdait dans les yeux du jeune homme, dont émanait une si vive chaleur qu'elle voulait s'en nourrir et chasser définitivement le souvenir des mains froides et moites de son ravisseur. Il avait l'air sincèrement compatissant, si ce n'était pour un ou deux éclairs de colère qui faisaient ça et là briller ses prunelles noires, et qui traduisaient nettement ce qu'il avait envie de faire vivre à celui qui avait oser poser ses malheureuses pattes sur la damoiselle. D'ailleurs, il proposait déjà plusieurs mesures quant à sa protection, et d'envoyer chercher le misérable pour qu'il reçoive le châtiment mérité qu'on avait bien voulu reporter pour le bien de la jeune fille. Cette simple perspective la raidit cependant d'un seul coup : si ses frères apprenaient ce qu'il venait de se passer, elle ne donnait pas cher de la vie de son agresseur ! « Je... Je... » balbutia-t-elle un instant, une image affreuse d'un corps saigné à blanc par trois paires de mains suspendu aux grilles du Donjon.
Oh ce n'était pas qu'une fantaisie à faire peur ! Les Dieux témoins, il ne lui était jamais arrivé pareille scène, mais à en juger par les regards glacés que Garlan jetait souvent aux damoiseaux tournant trop souvent autour de sa sœur, Margaery pouvait aisément se représenter les conséquences d'une véritable colère fraternelle, que Loras et Willos, malgré sa mauvaise jambe, s'empresseraient de partager. Déglutissant péniblement, elle posa une main sur le bras de son sauveur. « Croyez-vous cela absolument nécessaire ? Après tout, il s'agit d'un cas isolé, et je ne voudrai pas que l'on fasse de moi une martyr ! » Ses mots lui permettaient de retrouver contenance et bientôt, la jeune fille retrouvait son maintien, sa voix et son sourire, qu'elle lui offrit avec un surplus de gratitude. Il était, décidément, exceptionnellement prévenant. Mais l'idée que deux colosses armés la suivent nui et jour, et lui rappellent l'affreux souvenir de ce qu'elle venait de vivre, lui était insupportable. Elle accepta sa camisole avec grâce, s'enveloppant dans les tissus comme dans une rassurante couverture et ferma les yeux. Elle dégageait une odeur mélangeant sueur et cuir, ainsi qu'un peu de crin de cheval mais fort heureusement, aucune odeur d'alcool et la jeune fille la resserra plus fermement encore contre ses épaules. Elle se laissa volontiers amenée jusqu'à un banc où il la fit assoir, et il était encore si visiblement préoccupé de son état que sa sollicitude la toucha au plus profond de son être. « Vous êtes un modèle de galanterie ! Moi aussi, j’eus préféré vous revoir en d'autres circonstances et une fois de plus, je vous remercie d'être venu à mon secours. J'ai cru que personne ne m'entendais, les jardins étaient si vides... ! » Sa voix se brisa à nouveau, et elle détourna la tête. Il y avait fort à parier que malgré tous les efforts qu'elle emploierait, il ne lui serait pas donné d'oublier de sitôt ce qui venait de se produire entre les fleurs. Et elle en ressentit soudain une profonde tristesse.
Elle réalisait qu'elle n'arriverait plus jamais à voir les jardins comme avant, et que par quelques gestes, l'inconnu venait de jeter une ombre noire et puante sur ses plus beaux souvenirs. C'était dans ces mêmes jardins que quelques Lunes auparavant, Aegon s'était promené avec elle, lui avait sourit, l'avait prise dans ses bras... A présent, ces fleurs, ces bosquets, ces branchages, étaient le théâtre de cris de détresse, de ricanements menaçants et de la supériorité du muscle sur de frêles courbes. Elle frissonna. La Cour était dangereuse, loin de ce qu'elle avait imaginé jusqu'à présent. Elle commençait à comprendre les mises en garde de ses frères, et de sa grand-mère aussi qui, bien que ravis de ses brillants débuts, n'avaient pas manqué de lui rappeler que les marches du pouvoirs étaient semées d'embuches, et que les obstacles pouvaient surgir de n'importe où. Même de là où on se pensait en sécurité. Margaery renifla, et essaya de remettre quelque peu d'ordre dans ses cheveux qui n'en avaient plus beaucoup. Et soudain, elle eut un petit rire. Un rire nerveux, qui trahissait encore l'état de choc sous lequel elle se trouvait, et qui ne la quitterait pas de sitôt. Mais néanmoins, elle riait. « Quand Septa Nysterica va me voir rentrer... Avec mes nipes et votre veste sur le dos... Je la vois déjà écarquiller des yeux, maudire les décadences de la Capitale et juré sur les Dieux que jamais, jamais elle ne remettra les pieds ici ! » Son rire s'accentuait, cependant que le page que Stark avait hélé quelques instants plus tôt, réapparaissait avec un pichet de vin et deux gobelets d'argent. La vue du breuvage la fit rire de plus belle. Elle ne buvait jamais de vin, si ce n'était pour les grandes occasions ou pour célébrer la fin des vendanges chez ses cousins Redwyne. Et pourtant, elle avala le liquide ambré d'une traite, comme on l'eut sans doute fait dans quelques taverne. Elle adressa alors un regard où brillait les premières effluves nées de l'alcool : « Et en plus, vous me faites boire ! De grâce, gardez-vous de vous présenter auprès d'elle, elle serait bien capable de vous rosser à grands coups de bâton ! »
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
Robb continuait de se soucier de l'état de lady Margaery, tremblant bien plus qu'il ne voulait le lui montrer à l'idée qu'il ne soit pas arrivé à temps pour lui venir en aide. Il n'osait imaginer la jeune femme, amie de Aegon, entre les griffes d'un tel rustre! Des images lui venaient en tête, et il avait beau tenter de les chasser comme il pouvait, elles ne cessaient de revenir. La dame, dans un état bien pire que maintenant, l'immonde chevalier triomphant. Dans un monde injuste où l'honneur des femmes ne reposait que sur leur capacité à conserver leur "vertu", Ser Medrick aurait tout aussi bien pu pérorer que lady Margaery s'était donnée à lui volontairement, et sans doute l'aurait-on plus cru qu'elle, toute dame et toute noble qu'elle fût. Ces seules pensées faisaient bouillir le sang du Jeune Loup, et dès que ses yeux s'éloignaient d'elle, ils dardaient une colère qu'il avait le plus grand mal à dissimuler.
Lui qui avait passé tant de temps au Donjon Rouge à sentir les regards amusé ou méprisants dans son dos, à faire semblant d'ignorer les mots injurieux qu'on lançait sur son passage alors qu'il n'était qu'un enfant, avait travaillé jusqu'à la perfection ce qu'il appelait parfois sa "neutralité protocolaire", ce visage par lequel il semblait que rien au monde ne pouvait l'atteindre réellement. Mais là, son expression oscillait entre une sollicitude réelle pour la Rose et un bouillonnement de colère qu'il ne maîtrisait que pour empêcher ses membres de trembler sous l'envie de dégainer de nouveau et de planter sa lame dans le dos de Ser Medrick. Peut-être était-ce là seulement l'impétuosité nordienne qui s'exprimait.
Robb ne s'était certainement pas attendu que sa proposition de faire châtier l'impudent mette la jeune dame aussi mal à l'aise. Quand il sentit une main se poser sur son bras, il baissa de nouveau les yeux vers elle, tandis qu'elle semblait lui supplier du regard de n'en rien faire. Inclinant la tête dans sa direction, il répondit d'une voix douce pour la rassurer:
-Ma lady, je ne ferais rien que vous ne m'aurez pas demandé. Si vous souhaitez que tout cela reste entre nous, soyez certaine que j'en toucherai mot à personne de mon vivant, les Anciens Dieux m'en sont témoins. Cependant, vous faites preuve de bien trop d'indulgence envers cet rat.
Il finit par lui accorder un sourire, pour bien lui montrer qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Le Loup et la Rose s'assirent ensemble sur le banc en attendant que le page revienne. Margaery le remerciait pour sa sollicitude, mais Robb lui faisait signe qu'il n'y avait rien dont elle doivent se sentir reconnaissante. Si l'altercation avait eu lieu avec n'importe quelle dame, qu'elle fût noble ou servante, sans doute serait-il intervenu dans la mesure où il jamais laissé un prétendu chevalier faire sa loi au Donjon Rouge. Mais il avait de plus été question de protéger la chère amie de son frère de l'été.
Une fois le page revenu,la jeune femme se saisit d'une coupe tandis que Robb en faisait de même. Il espérait que cela aiderait la dame de Haujardin à se remettre d'aplomb. Et elle eut un rire nerveux avant de moquer sa mise et imaginer sa septa la découvrant ainsi, avec les couleurs Stark sur elle de surcroît! Comme souvent quand il était question de se genre de choses, les yeux du Nordien restèrent quelques secondes dans le vide comme s'il ne comprenait pas. Ce n'est d'ailleurs pas tant qu'il ne comprenait pas qu'il n'y avait surtout pas pensé de lui-même. Il s'était beaucoup fait taquiner à ce sujet par son amie Boadicée Sand, par exemple. Une fois l'idée assimilée, le feu lui monta jusqu'aux joues, enflammant sa peau pâle de Nordien. Il bredouilla rapidement quelque chose qui ressembla à "Ma Lady, jamais je ne me permettrais une telle...", conscient que cela ne risquait que d'augmenter l'hilarité de Margaery. La dame à la Rose était certes d'une grande intelligence et d'une grande beauté, mais ses obligations et ses sentiments allaient à une autre Dame. Non pas une Rose, mais une Sirène. Et quand bien même il n'y aurait pas eu de négociations avec lady Wynafryd...jamais il ne se serait permis d'ainsi se comporter avec une jeune femme si chère à Aegon.
Cette dernière semblait se détendre avec l'aide du vin, et la tension semblait se défaire progressivement, du moins entre eux deux. Robb porta sa propre coupe à ses lèvres, appréciant le goût de la Treille dans sa gorge. Cela lui permis également de cacher sa confusion, tandis que ses joues reprenaient sa carnation nordienne habituelle.
-Ce...Ce regrettable incident mis à part ma Lady, j'espère que vous êtes contente de retrouver la capitale. Comme lors de votre première visite, vous évoluez sous les yeux ébahis de la Cour toute entière. Même si je suppose qu'il n'y a un regard en particulier qui trouve grâce au vôtre.
Portant de nouveau la coupe à ses lèvres, Robb lui adressa un petit sourire complice. Aegon ne lui cachait rien, et le Jeune Loup n'ignorait pas la sorte de béatitude dans laquelle il avait retrouvé son ami après le départ de la Rose. Il n'était pas certain de l'avoir déjà vu aussi troublé par une femme.
Lui qui avait passé tant de temps au Donjon Rouge à sentir les regards amusé ou méprisants dans son dos, à faire semblant d'ignorer les mots injurieux qu'on lançait sur son passage alors qu'il n'était qu'un enfant, avait travaillé jusqu'à la perfection ce qu'il appelait parfois sa "neutralité protocolaire", ce visage par lequel il semblait que rien au monde ne pouvait l'atteindre réellement. Mais là, son expression oscillait entre une sollicitude réelle pour la Rose et un bouillonnement de colère qu'il ne maîtrisait que pour empêcher ses membres de trembler sous l'envie de dégainer de nouveau et de planter sa lame dans le dos de Ser Medrick. Peut-être était-ce là seulement l'impétuosité nordienne qui s'exprimait.
Robb ne s'était certainement pas attendu que sa proposition de faire châtier l'impudent mette la jeune dame aussi mal à l'aise. Quand il sentit une main se poser sur son bras, il baissa de nouveau les yeux vers elle, tandis qu'elle semblait lui supplier du regard de n'en rien faire. Inclinant la tête dans sa direction, il répondit d'une voix douce pour la rassurer:
-Ma lady, je ne ferais rien que vous ne m'aurez pas demandé. Si vous souhaitez que tout cela reste entre nous, soyez certaine que j'en toucherai mot à personne de mon vivant, les Anciens Dieux m'en sont témoins. Cependant, vous faites preuve de bien trop d'indulgence envers cet rat.
Il finit par lui accorder un sourire, pour bien lui montrer qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Le Loup et la Rose s'assirent ensemble sur le banc en attendant que le page revienne. Margaery le remerciait pour sa sollicitude, mais Robb lui faisait signe qu'il n'y avait rien dont elle doivent se sentir reconnaissante. Si l'altercation avait eu lieu avec n'importe quelle dame, qu'elle fût noble ou servante, sans doute serait-il intervenu dans la mesure où il jamais laissé un prétendu chevalier faire sa loi au Donjon Rouge. Mais il avait de plus été question de protéger la chère amie de son frère de l'été.
Une fois le page revenu,la jeune femme se saisit d'une coupe tandis que Robb en faisait de même. Il espérait que cela aiderait la dame de Haujardin à se remettre d'aplomb. Et elle eut un rire nerveux avant de moquer sa mise et imaginer sa septa la découvrant ainsi, avec les couleurs Stark sur elle de surcroît! Comme souvent quand il était question de se genre de choses, les yeux du Nordien restèrent quelques secondes dans le vide comme s'il ne comprenait pas. Ce n'est d'ailleurs pas tant qu'il ne comprenait pas qu'il n'y avait surtout pas pensé de lui-même. Il s'était beaucoup fait taquiner à ce sujet par son amie Boadicée Sand, par exemple. Une fois l'idée assimilée, le feu lui monta jusqu'aux joues, enflammant sa peau pâle de Nordien. Il bredouilla rapidement quelque chose qui ressembla à "Ma Lady, jamais je ne me permettrais une telle...", conscient que cela ne risquait que d'augmenter l'hilarité de Margaery. La dame à la Rose était certes d'une grande intelligence et d'une grande beauté, mais ses obligations et ses sentiments allaient à une autre Dame. Non pas une Rose, mais une Sirène. Et quand bien même il n'y aurait pas eu de négociations avec lady Wynafryd...jamais il ne se serait permis d'ainsi se comporter avec une jeune femme si chère à Aegon.
Cette dernière semblait se détendre avec l'aide du vin, et la tension semblait se défaire progressivement, du moins entre eux deux. Robb porta sa propre coupe à ses lèvres, appréciant le goût de la Treille dans sa gorge. Cela lui permis également de cacher sa confusion, tandis que ses joues reprenaient sa carnation nordienne habituelle.
-Ce...Ce regrettable incident mis à part ma Lady, j'espère que vous êtes contente de retrouver la capitale. Comme lors de votre première visite, vous évoluez sous les yeux ébahis de la Cour toute entière. Même si je suppose qu'il n'y a un regard en particulier qui trouve grâce au vôtre.
Portant de nouveau la coupe à ses lèvres, Robb lui adressa un petit sourire complice. Aegon ne lui cachait rien, et le Jeune Loup n'ignorait pas la sorte de béatitude dans laquelle il avait retrouvé son ami après le départ de la Rose. Il n'était pas certain de l'avoir déjà vu aussi troublé par une femme.
Invité
Informations
Personnage
Badges
La Rose Jouvencelle et le Loup Chevalier
An 298 | Lune 12
Robb & Margaery
L'alcool commençait à faire effet. Le cru qu'on leur avait apporté devait être né de grappes ayant longtemps mûri au soleil, car elle pouvait sentir la doucereuse chaleur, un rien brûlante, emplir sa gorge et lentement se déverser dans son corps. Une sensation qui lui faisait du bien, et qui lui fit comprendre combien elle avait froid. La nuit commençait à présent à tomber, et la brise qui arrivait de la mer se faisait plus fraiche. Autour d'eux, des serviteurs commençaient à allumer quelques torches, baignant les jardins dans une lumière douce et réconfortante. Assise là, sur ce banc, auprès de Robb qui la couvait de son regard et de son corps, elle se sentait vraiment en sécurité. Elle était rassurée. Mais pour combien de temps ? Même si la proposition d'être dorénavant escortée ne lui apportait aucun plaisir, il fallait bien reconnaitre qu'elle n'en avait pas le choix. Port-Réal n'était pas Hautjardin ; pour son bien, celui de sa famille et peut-être, de la réputation du Donjon toute entière, elle ne pouvait plus arpenter le palais comme bon lui semblait. Pour autant, elle tenait à ce que l'incident ne s'ébruite pas, et que si protection il devait y avoir, elle devrait officiellement être organisée comme mesure de prévention.
Réfléchissant à voix basse, elle finit par porter sur Robb un regard résigné. « J'aimerais, en effet, que cette histoire reste aussi discrète que possible... » commença-t-elle. « Comme je vous l'ai dit, je ne veux pas paraitre en martyr, et être couvée comme le sucre au soleil. Ce n'est pas la façon dans laquelle j'ai été élevée, et ce n'est pas aujourd'hui que je me mettrai à trahir mes valeurs. » Elle était, en effet, déterminée. Sa fierté féminine, doublée de l'exemple donné par sa grand-mère, lui commandaient de ne pas céder à la panique à l'idée d'avoir échappé, de peu, au crime de chair. Elle n'y était pour rien, bien sûr, mais les rumeurs allaient bon train. Il y avait, entre les murs de la ville et de son palais, bien des langues avides de voir la Petite Rose chuter. Les Lunes écoulées n'avaient en rien entaché la sensation qu'elle avait déclenchée, et elle imaginait sans peine qu'une telle montée en réputation compromettait de forts nombreuses ambitions. Et si, à cet instant précis, elle n'avait que faire des intrigues, il ne fallait pas pour autant tout oublier. Bien que la venue des Tyrell s'expliquait par les affaires que Garlan entendait traiter en personne avec le Roi, il ne faisait aucun doute que la Rose Dorée entendait continuer faire bonne impression à la Cour, Margaery en tête de file. « ... Mais peut-être avez-vous raison. Je ne peux, ne fut-ce que dans les jours prochains, prendre le risque qu'à nouveau, Ser Medrick me débusque dans les jardins. D'ailleurs, » ajoutat-elle brusquement, une lueur de peur dans les yeux, « comment se fait-il qu'un rustre pareil ait pu être adoubé et, comble du déshonneur, ose se montrer au palais avec la mine dans laquelle il m'a accostée ? Je ne suis pas née hier, mais il me semble que la consommation abusive de l'alcool pour un chevalier n'est pas tolérée par Sa Majesté ! »
La jeune fille avait sciemment évité la remarque de Stark au sujet d'Aegon. Intérieurement, toute l’effervescence autour de son rapprochement avec le Prince tirait sur ses nerfs. Bien entendu, dès l'instant où les deux jeunes gens avaient partagé le plus clair de leur temps ensemble lors de son dernier séjour, on jaserait. Beaucoup. Elle s'y était préparée, drapée de son sourire mutin et de ses manières délicates. Mais elle avait l'impression que depuis plusieurs jours, la maîtrise des évènements lui échappait. Car non seulement, il fallait composer avec les regards envieux et les curiosités mais en plus, avec les sollicitudes de ceux qui lui étaient les plus proches. Loras, en premier, avait mis le doigt sur son dilemme. Qu'elle se l'avoue ou non, Margaery était bel et bien tombée amoureuse du Prince, un sentiment qui lui faisait peur et qui la relayait au rang de toutes ces femmes que lady Olenna lui avait appris à mépriser. Daena et Abigaëlle ensuite, qui l'avaient forcée à révéler le secret de leur correspondance, mettant en lumière à quel point elle n'était pas capable de garder son amour secret très longtemps. Et maintenant, Robb Stark ! La propre pupille du Roi et surtout, le meilleur ami, le confident de l'homme de ses pensées ! Son faible lui était-il donc si visiblement peint sur la figure qu'il en venait à faire sourire quelqu'un qu'elle l'avait rencontrée qu'à une seule occasion ? Et pourtant, tandis qu'elle reprenait une gorgée de vin pour se donner contenance, elle pouvait sentir son cœur battre lourdement dans sa poitrine. Bien sûr que les robes qu'elle portait, les coiffures qu'elle arborait, et tous les autres déploiements de trésors féminins qu'elle cultivaient, n'étaient dirigés qu'à l'égard d'un seul homme. Un homme qu'elle n'avait toujours pas revu, et ce malgré son arrivée à la Cour la veille...
« J'attendais mon retour à Port-Réal avec tant d'impatience... » finit-elle par lâcher. Elle eut un petit sourire triste, et leva les yeux vers Robb. Dans le fond, elle savait qu'il ne lui voulait pas de mal, et que parmi les crapules qui grouillaient dans les couloirs du Donjon, il sortait comme un véritable chevalier à la cape blanche, défendant la veuve et l'orphelin, sans doute pétri du même sens de l'honneur que tous ceux qui avaient fait l'histoire de sa légendaire famille. « Ne lui dites pas... Je ne veux pas passer pour n'importe qui à ses yeux... » souffla-t-elle, un léger sanglot dans la voix. C'était comme si on l'avait souillée, et qu'elle ne pourrait plus jamais paraitre devant ses yeux. Alors que tout ce qu'elle désirait depuis son arrivée, c'était de retrouver ses bras, son souffle sur ses cheveux et sa voix la berçant doucement...
© DRACARYS