Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal


What cannot be eschew’d must be embraced | pv.Barristan

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
"what cannot be eschew’d must be embraced"

An 298, Lune 2, Semaine 1



Barristan Selmy & Gerold Dayne

  La Chevalerie était une affaire de point de vue. C’était tout du moins comme cela que Sombrastre l’avait toujours perçue. Le temps des hommes honorables était passé, si il y avait jamais eu une époque où ils eussent existés. S’il y avait eu dans ce monde des hommes qui firent honneur à leur titre de chevalier, et ce, sans jamais y faillir une seule fois, alors ils n’avaient vécus que dans les contes et les chansons. Des Histoires pour enfants, voilà comment le chevalier de Haut-Hermitage avait toujours considéré ce mythe désuet qui entourait le titre de “Ser”. Et se trouver être le cousin d’un des plus célèbres chevaliers de Westeros n’avait pas chassé ce mépris qu’il éprouvait envers tous ceux qui s’estimaient plus dignes que lui de porter le titre de Chevalier. Ne faisait-il pas que dire tout haut ce que tous pensaient? L’Ambition du Dayne était bien trop gargantuesque pour qu’il s’autorisa le luxe de se bercer d’illusion quant à sa propre personne, et surtout ce titre qu’il portait depuis déjà des années. Que les autres se rassurent à s’imaginer aussi bons et dignes de louanges que les héros dont on leur contait les exploits alors que le lait maternel coulait encore sur leur menton, ce confort ne convenait qu’aux faibles et aux lâches. “Serpent”, “Poison”, “Indigne de confiance”, voilà les termes qui revenaient le plus souvent lorsque son nom venait à s’inviter dans les conversations. Sombrastre était un surnom qui inspirait fatalement plus la méfiance que l’admiration, la crainte qu’il suscitait amenait cependant un respect non négligeable. Il importait peu au Dayne que son nom soit entâché d’un réputation peu envieuse, du moment qu’il ne se fondait pas dans le commun. Le titre de chevalier n’avait plus d’autre valeur que celle d’assurer un certain niveau d’aptitude au combat, il suffisait de vivre la vie d’écuyer pour s’en trouver définitivement convaincu. Combien d’ivrognes, de menteurs, de pervers avait-il pu croiser dans les tournois, lorsque la nuit recouvrait les tentes et que la véritable nature des héros du jour se dévoilait?  Il n’y avait que les pucelles pour croire encore à ce mythe qui berçait leurs rêveries. Les damoiselles, mais pas que. Certains hommes restaient persuadés que la chevalerie avait encore une raison d’être autre que pour récompenser avec plus ou moins de raison  un talent à l’épée.

  “Quel ennui! Il ne se passe donc jamais rien dans cette fichue ville?”  Dans la courette, les habits colorés des dorniens contrastaient avec la pierre nue de tout ornement du sol et des murs qui les entouraient. Seul un puit fermé par un grillage ferronné venait habiller l’endroit que les jeunes soldats avaient choisi pour s’entrainer. Et s’ils vaquaient à leur occupations, certains s’affrontaient alors que d’autres se reposaient et les regardaient, leurs activités semblaient graviter autours d’un même point sombre et jusque là immobile. “Fais attention à ta garde au lieu de chouiner comme un enfant!” Profitant de l’ouverture laissée par le brun, le jeune soldat vint frapper l’entrejambe de son adversaire. Un geste qui déclencha l’hilarité des autres, le tout sous le regard violet de celui qui était nonchalamment assis sur le rebord de pierre usée du puit. Au milieu des chemises ocres et rouges qui l’entouraient, le lin sombre de son propre vêtement le rendait aussi repérable qu’un fruit pourrit au centre d’un étalage. Les hommes qui composaient la garde de l’Ambassadrice avaient reçu pour seule consigne celle de ne pas faire de vague. Un ordre bien difficile à respecter pour des hommes venant d’un région telle que Dorne, là où avoir le sang chaud était la norme. Hormis un entrainement qu’ils s’étaient eux-même condamnés à faire à huis-clos afin de ne pas risquer d’ “incidents” avec des hommes du Donjon Rouge, les dorniens n’avaient que peu de possibilités pour tuer le temps.  “Tu parles d’un poste. On passe nos journées à regarder le temps passer.” “On nous a envoyé ici pour assurer la sécurité de Lady Nym, il arrivera bien un moment où elle aura besoin de nous.” Répondit celui qui était assis par terre, adossé contre la pierre du puit. “Oui tu as parfaitement raison! Le jour ou on devra raccommoder sa robe tiens!” “De quelle robe parles-tu?” Une nouvelle fois le rire des dorniens se trouva amplifié par l’écho des murs les entourant. “Taisez-vous.” Sa voix basse et suave avait toute l’attention de ses compatriotes dont la dissipation les avaient distraits de l’arrivée sonore d’hommes aux épaules couvertes d’une cape immaculée. Aussitôt les têtes se tournèrent vers ceux qui seraient l’occasion pour le Chevalier de Haut-Hermitage d’enfin tromper la monotonie du quotidien à Port-Réal. Son visage aux traits harmonieux s’était relevé en même temps que ses yeux se plantaient dans ceux de celui qui marchait à la tête des Gardes Royaux. “Ser Barristan le Hardi.” Malgré le respectueux signe de tête qui accompagna ses mots, les paroles du Dayne ressemblaient davantage à une invective qu’à une simple salutation.

© DRACARYS
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
What cannot be eschew’d must be embraced

An 298 - Lune 2 - Semaine 1



Gerold Dayne & Barristan Selmy

Ser Barristan sortait de la pièce qui leur servait de salle de réunion, suivi des cinq autres chevaliers qui constituaient cette garde d’élite : Ser Mandon Moore, Meryn Trant, Boros Blount, Preston Greenfield et Merlon Crakehall. Tous étaient de fines lames, les meilleures de Westeros et de grands chevaliers…du moins c’est ce que voulait la légende de la Garde Royale car le seul qui pouvait encore pleinement se vanter de posséder ces qualités était également le plus humble et le plus âgé d’entre eux ; le Commandant en personne, Barristan Selmy le Hardi. Les six hommes marchaient lentement, conversant encore des différents thèmes qu’ils venaient d’aborder à huit-clos. Ils descendirent les marches menant vers la cour extérieure et bientôt, le soleil vint les éblouir tout autant qu’il éblouissait ceux qui posaient les yeux sur eux, tant leur armure et leur cape blanche captaient avidement les rayons du soleil. Alors qu’ils la traversaient, ils virent un groupe d’homme qui s’entraînait à l’épée. Leur façon de se mouvoir, de se battre et les couleurs de leurs vêtements ne trompèrent pas longtemps les Blancs Chevaliers sur leurs origines… La délégation de l’ambassadrice de Dorne reconnut Ser Barristan. Il se souvenait les avoir vu arriver, eux et leur intrigante Lady Nymeria Sand, qui passait, de l’avis de Ser Barristan du moins, bien trop de temps en compagnie de sa Majesté, temps qu’ils ne passaient pas qu’en s’échangeant des nouvelles de la santé du Prince Doran, vu ce qu’il avait déjà pu entendre lorsqu’il se trouvait poster devant les appartements royaux… Même s’il n’approuvait guère, il n’était pas de son ressort d’en faire part au Roi, aussi gardait-il le silence et n’échangeait rien de plus que des politesses avec l’ambassadrice.

Cependant, alors qu’ils se rapprochaient peu à peu du groupe, il put mieux les distinguer et reconnaître leurs identités, surtout celle d’un homme habillé sombrement, ce qui dénotait fort par rapport aux vêtements colorés des autres Dorniens. Manifestement, leur approche avait été également vu, car ils cessèrent leurs activités et se turent alors que Ser Barristan, suivi de ses frères jurés, n’étaient plus qu’à quelques pas de leur groupe. Barristan entendit des murmures désapprobateurs dans son dos. Il se retourna vers ses hommes et leur fit un geste de la main pour leur intimer de garder le silence, bien qu’il ne pouvait que trop comprendre la raison de leurs chuchotements. Ce n’était pas tant le fait que ces hommes soient originaires de Dorne qui avait déclenché leurs murmures. En entrant dans la Garde Royale, ils devaient mettre de côtés les griefs de leur territoire d’origine et ne se dévouer plus qu’à la Couronne, à la famille royale et au Roi. L’Ouest et l’Orage étaient majoritairement représentés dans la Garde Royale, des territoires plutôt hostiles à la Principauté de Dorne. Seul Ser Mandon Moore, originaire du Val d’Arryn, était le moins concerné par cette rencontre. Non ce qui avait déclenché leurs murmures était la présence de Gerold Dayne, le cousin de Ser Arthur Dayne, l’Epée du Matin, que Barristan avait fort bien connu…Sauf que Ser Gerold avait une réputation bien moins glorieuse et envieuse que celui dont le nom était aussi légendaire que le sien. On le disait cruel, sombre, sarcastique et prompt à la colère. S’il avait bien le titre de chevalier, il faisait néanmoins parti du groupe, malheureusement de plus en plus nombreux, contenant ceux qui ne le méritaient absolument pas. Pour avoir cotoyé Ser Arthur Dayne, Barristan déplorait grandement la bassesse dans laquelle était tombée cette illustre maison, entachée qu’elle était à présent par la réputation de Gerold Dayne…

Ser Barristan s’approcha de lui tout en le fixant. Si Gerold Dayne lui rendait effrontément ce regard, les autres soldats de Dorne s’étaient tus et mis à l’écart. Le chevalier de Haut-Hermitage le salua assez respectueusement, mais ses mots et son regard lançaient un message bien plus provocateur que le respectueux salut de la tête dont il gratifia le Hardi.

Ser Gerold Dayne répondit en retour et en guise de salut Barristan. Ses sourcils se froncèrent légèrement. Tout, dans la personnalité et l’habillement de Sombrastre, mettaient ses sens en alerte. Cet homme avait quelque chose de dangereux en lui. Que l’ambassadrice l’ait choisit dans sa garde rapprochée ne l’étonnait guère ; à lui seul, il ne vous donnait pas vraiment ni l’envie ni l’audace de vous en prendre à la jeune femme.

Ser Barristan balaya la cour du regard, avant de dire, toujours à l’attention du sombre chevalier de Haut-Hermitage :

L’ambassadrice n’a-t-elle donc jamais besoin de vos services, Ser ? Si tel est le cas, permettez-moi de m’interroger dans ce cas sur la raison de votre présence ici car je vous vois rarement à ses côtés, vous ou l’un de ces hommes dit-il en désignant le reste de l’escorte de la main avant de reprendre, tout en percevant derrière lui quelques ricanements approbateurs de ses hommes :De même que je vous vois rarement vous entraîner comme vos compatriotes. Vous estimez-vous trop fort pour les vôtres…ou n’avez-vous pas trouvé d’adversaires à votre taille, Ser ?

© DRACARYS