-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal


Feverish game, indelible Game | ft. Cerseï

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Feverish game, Indelible game.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Skarithra n'avait pas pris de décision. Ou peut-être celle-ci était-elle déjà prise, avant même que la question ne s'impose. Elle avait accouru, une fois. Elle accourait, encore. Seulement, cette simple idée la révulsa. Elle aurait souhaité partir, loin, aussi loin que le vent. Elle aurait souhaité avoir le courage, avoir la force, de l'abandonner, de la délaisser, de l'oublier. Elle aurait souhaité ne pas faire preuve de compassion, ni de chagrin, ni de tendresse. Elle aurait souhaité être sans vergogne, glaciale, éternelle solitaire. Ainsi, peut-être, aurait-elle pris ce bateau, qui l'attendait au port, le lendemain. Ainsi, peut-être, aurait-elle seulement entrevu son départ, l'aurait-elle espéré, l'aurait appréhender. Mais pas une seule fois sa volonté ne vrilla. Pas une seule fois le doute ne sema la discorde en sa petite âme. Elle avait voué son âme à la mauvaise personne, sans nulle hésitation. Mais elle l'avait vouée. Et elle ne pouvait s'en défaire. C'était donc cela, l'amour, le véritable ? Etait-ce plus fort encore, plus puissant, plus profond ? Rien n'aurait pu lui prouver le contraire, pas même milles autres femmes infiniment amoureuses. A cet instant, elle savait que Cerseï était celle qu'elle avait toujours aimée. Celle qu'elle aimerait toujours. La seule. L'unique. Et, même armée de toute l'ardeur du monde, elle ne pouvait lui faire ses adieux. Elle ne pouvait vivre sans elle. L'idée qu'elle appartienne au même univers, au même continent, ne suffisait plus à son myocarde gangrené. Elle se désirait auprès d'elle. Elle se voyait, auprès d'elle. Pour toujours. Jusqu'à la fin de sa vie. Et que son âme se fige, dans le néant, avec pour seule image celle de Cerseï Lannister. Son amie. Son alliée. L'amour de sa vie. La raison de son existence.

Ainsi, peut-être, était-ce pour cela, qu'elle avait séché ses larmes, tard, cette nuit. Car elle n'avait plus en elle quelconque identité. Elle était à Cerseï, comme elle était aux Sept Dieux, comme elle était au Soleil, comme elle était aux Cieux. Skarithra n'existait que par Elle. L'oxygène de Skarithra était son souffle chaleureux, son bonheur était son sourire fabuleux, et son être, son être était son pas langoureux. Et elle savait, que sans Cerseï à ses côtés, elle laisserait la terre couvrir ses linceuls, et qu'elle partirait rejoindre son aïeul, sans objection. Ainsi était Skarithra. Sa demeure serait la demeure de Cerseï. Et son air, serait irrévocablement le sien.

Elle pleura, longuement, lorsque le Lune vint briller parmi les étoiles. Ce n'était pas là le chagrin, qui la consumait, c'était cette évidence, qui la mutilait. C'était cette réalité, qui la poignardait. Et même lorsque la servante vint la trouver, pour savoir si elle était encore là, elle ne retint pas ses sanglots. Et lorsque l'astre rouge se leva sur un nouveau jour, elle contempla son levé, et chérit sa couleur, la teinte des Lannister. Dans une autre vie, peut-être aurait-elle fait partie des leurs. Et dans son coeur, entre ses ventricules, une poigne l'enserra doucement. Elle se souvenait, cet homme, ce grand homme, qui lui avait un jour dit : « Veilles sur elle, si je ne reviens pas. » Et c'était ce qu'elle avait fait. Elle avait honoré sa promesse. Et l'honorerait encore, à jamais. Elle se mit à rire, doucement. « Tu ne m'avais pas dit que cela serait si dur. Tu ne m'avais pas dit que tu me donnerais en héritage, cette tâche qu'est de l'aimer. » Elle inspira. Elle pleura, de nouveau. Et elle posa une main au creux de ses reins. Comme s'il était là, comme si, de là où il pouvait bien être, il la contemplait, furtivement. « Je ne te décevrai pas, Jaime Lannister. »

Lorsqu'elle arpenta les jardins de la cité, aux aurores, et qu'elle en sentit les parfums, elle tenta de trouver ce repenti qu'elle cherchait depuis des jours. Peut-être était-il ici, parmi les roses. Et lorsque la servante refit son apparition, elle sourit, plus pour elle-même. Cerseï était là, dans son dos, sur ses pas. « Je n'ai pas encore pris ma décision. » Lui dit-elle de lui transmettre. La pauvre enfant devait mourir, sous le joug de la Reine des Lannisters. Mais elle s'en fichait éperdument. Aujourd'hui, elle irait la trouver, et lui ferait part de son choix, elle-même. Ce ne serait guère une esclave qui lui confierait tel secret. Mais elle n'était pas encore prête. Elle ne le fut pas avant le début de l'après-midi, alors que les chevaliers partaient faire leur ronde, alors que les gardes entamaient leurs cent pas, alors que les femmes riaient aux éclats devant leur thé. Elle prit tout le temps du monde, à s'y rendre, comme si elle expiait tout péché, avant de simplement ouvrir la porte. Et lorsqu'elle la vit, son coeur se rétracta, bondit, se propagea en tout son être. Tout ce qu'il s'était passé lui avait presque fait oublié à quel point elle pouvait l'aimer. Elle l'observa, quelques secondes, alors que le soleil baignait sa silhouette. Elle ne répondit pas à sa trame colérique, qui visait certainement autrui. Elle sourit, simplement. Car elle était heureuse, de la voir, finalement. Malgré tout. Il en serait toujours ainsi, malgré tout, malgré... absolument tout. « Je suis là, Cerseï. »


© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
FEVERISH GAME, INDELIBLE GAME.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Cersei avait veillé toute la nuit. Elle n'avait que très peu dormi malgré les recommandations de sa domestique. Mais, peu lui importait. Elle attendait patiemment, le corps aux aguets, comme un chien qui surveillerait le retour de son Maître. Elle se fustigea longuement entre les parois étriquées de sa chambrée. Et elle pleura tout autant. « Du vin », qu'elle avait répété une bonne partie de la nuit. Du vin, pour ne pas sommeiller de peur de ne plus rien avoir à son réveil. Du vin, pour noyer ce pèle-même d'émotions qu'elle ne parvenait pas encore à saisir. Du vin, toujours plus de vin pour ne pas se retrouver seule face à elle-même. Et elle avait tourné en rond tel un félin entre les barreaux de sa cage. Elle avait tourné en rond en priant une force divine à laquelle elle ne croyait plus vraiment. « Elle est encore là, elle se repose » était venue lui confier la jeune femme qu'elle avait expressément chargé d'épier son amie. Alors, Cersei s'était finalement installée sur la terrasse. Elle avait contemplé le jour poindre timidement. Et elle s'était lamentée de plus bel, ne prenant pas garde au regard perplexe qui la considérait sans comprendre. Cela avait duré jusqu'au levé du soleil. Et, chaque fois que la servante s'en était revenue pour l'assurer de sa présence, Cersei n'avait pu que geindre de soulagement et d'appréhension. Que ferait-elle si, pour finir, Skarithra se décidait à la quitter ? Mais elle s'était efforcée de chasser cette possibilité. Cette réalité ne lui était pas concevable.

« Elle m'a chargé d'un message... » Cersei avait arqué un sourcil réprobateur lorsque la jeune femme lui était revenue. Cela faisait des heures, maintenant, qu'elle la contraignait à suivre discrètement les allers-et-venus de Skarithra. Mais sa furtivité fut visiblement un échec cuisant. Et, si Cersei s'était montrée particulièrement amorphe jusque là, c'est la colère qui surpassait désormais tout le reste. « Comment a-t-elle pu te délivrer une requête si tu te trouvais en retrait !? » Son interlocutrice baissa les yeux. Tout son être tremblait d'horreur et d'anticipation. « Elle... elle n'a pas encore pris sa... » Mais Cersei ne voulut pas en entendre davantage. Elle balaya l'air d'une main agacée, le regard noir d'une terreur plus féroce encore que la sienne. « Que fais-tu encore ici ? », brailla-t-elle sans ménagement aucun, « Retrouve-la ! Retourne tout Hautjardin s'il le faut. Mais retrouve-la et cesse de perdre du temps inutilement ! » Et la jeune servante se détourna bien vite, tel un chien que l'on aurait réprimandé, la queue entre les jambes. Cersei passa une main sur ses traits fatigués. Elle se devait de tout faire elle-même ! Pourtant, ce n'était pas la lune qu'elle quémandait. Du moins, selon elle. En vérité, ce qu'elle lui avait demandé n'entrait pas dans ses fonctions. Seulement, elle n'en avait cure. Sa détermination était plus grande encore que la raison qui, timidement, lui rappelait qu'elle en faisait peut-être trop.

Immobile face à l'horizon, Cersei comptait désormais les heures. Les mains jointes en une prière silencieuse, elle attendait que l'on ne vienne l'avertir de son départ. Parce que Skarithra s'envolerait, elle le savait. Elle n'y eut aucune larme après cette triste certitude. Il n'y eut qu'un incroyable vide dans lequel elle se laissa sombrer sans broncher. La porte grinça dans son dos. Mais elle ne se retourna pas. Elle soupira, simplement, les nerfs au bord de l'implosion. « Alors ?! », intima-t-elle. Seulement, ce ne fut pas la voix de sa domestique qui fit écho à la sienne. Et Cersei écarquilla les yeux. Était-ce possible ? Ou devenait-elle inexorablement folle ? Alors, elle fit volte-face. Elle fit volte-face et son cœur détonna dans sa cage-thoracique. Elle ne dit rien. Son visage était grave. Et ses prunelles, elles, suintaient encore de cette horrible nuit. Elle releva légèrement sa robe, juste le temps de se précipiter vers elle. Il n'y avait plus aucune cohérence dans le nœud que tissaient ses songes. Et, elle ne fut pas encline à se contenir lorsqu'elle retrouva cette proximité qui lui était familière. Alors sa bouche vint percuter la sienne. Le baiser n'était pas tendre. Il était tremblant d'une terreur à peine contenue. Il était acharné, manié par les vestiges d'une colère effrayée. Puis, ce fut sa paume qui rencontra, à son tour, son minois. L'impact résonna dans la chambrée silencieuse, tandis qu'elle lui offrait un regard voilé d'émotions vives. « Ne me refais plus jamais cela ! »

© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Feverish game, Indelible game.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Cerseï avait eu peur. Skarithra le sentait, dans son regard, lorsqu'elle se retourna doucement vers elle. Ses yeux reflétaient sa détresse passée, sa détresse désormais éteinte. On aurait dit que la Dame de l'Ouest revenait d'une guerre, sans être sûre de revenir vivante. Skarithra se demanda même, si Cerseï n'avait pas eu tel comportement, vis à vis de son jumeau, autrefois. Mais ce n'était pas là l'important. Elle joignit les mains devant elle, alors qu'elle lui offrait un sourire léger. Bien sûr qu'elle était là. Elle le serait toujours, quoi qu'il advienne. Mais elle avait bel et bien conscience que sa Maîtresse l'ignorait. Skarithra le lui disait souvent, et pourtant, cette idée n'était pas encore encrée en elle. Le baiser lui percuta les lèvres, et elle ne put que l'accueillir, complètement abasourdie. Avait-elle eu si peur que cela ? Ne lui avait-elle pas demandé, d'ailleurs, de ne plus jamais entreprendre tel rapprochement ? Skarithra n'osa pas poser la question. Elle ne chercha pas réellement à comprendre, non plus, ce qui se tramait en son amie. Elle se contenta de sourire, légèrement, puis de bondir, lorsque la gifle lui érafla la joue. Bouche entrouverte et main sur sa plaie, Skarithra fronça les sourcils, peu encline à ce genre de démonstration. Méritait-elle réellement une gifle ? Non, certainement pas. C'était là la seule manière que connaissait Cerseï, pour lui offrir quelques émotions. Skarithra lui rendit donc son coup, et pencha doucement la tête, en un sourire amusé. « Ne m'oblige plus à le refaire, dans ce cas. »

Elle ne s'écarta pas. Si cette proximité lui avait été interdite, ce n'était pas elle qui l'avait instaurée à ce moment précis. Sans prendre en compte sa gifle précédente, elle posa doucement ses doigts sous son menton, et l'obligea à la fixer, un instant. Elle chercha longuement dans son regard, quelque chose, quelqu'un. Elle ne lui fit pas part de ses remarques personnelles. Elle ne lui dit pas, par exemple, qu'elle voyait fort bien que son amie avait pleuré, et n'avait pas dormi. « Tu empestes le vin. » Elle avait bu, et ça, c'était indéniable. Elle rit, doucement. Pas de son état, non, mais de tout ce qu'il s'était produit, pour qu'elles en arrivent à là. « Et tu as certainement traumatisé tes pauvres servantes, ou devrais-je dire, tes pauvres espionnes. » Et elle rit, encore. Elle avait ri, de cette servante, qui n'avait pu se dissimuler bien longtemps à son regard. Skarithra avait pris un plaisir fou à se rendre compte, peu à peu, que Cerseï mettait tout en oeuvre pour connaître son emplacement exact. Jusqu'à ressentir ce besoin incommensurable de retrouver cette femme que qu'elle aimait. Elle caressa doucement l'arête de sa mâchoire, de son pouce, et expira profondément de bien-être. « J'ai dit au capitaine de mettre les voiles. » Alors, et sans se préoccuper, cette fois-ci, de ce que pouvait en dire Cerseï, elle s'approcha d'elle, et déposa un baiser sur ses lèvres. « Je ne partirai pas. »

Elle aussi, avait eu peur, la nuit dernière, alors qu'elle bouclait tous ses bagages. Mais il y avait eu peu de temps, avant qu'elle ne change naturellement d'avis. Elle ne regretta aucunement. Car ce simple échange avec Cerseï Lannister, la rendait heureuse d'avoir pris cette décision. « Mais, souviens-toi de ta promesse. » Elle encra son regard au sien, et elle savait, fort bien, que Cerseï comprenait où elle voulait en venir. « Nous ne devrons plus être seules. » Pendant un temps, longtemps, peut-être toujours, finalement. Cela était nécessaire : preuve en était, leur position actuelle. Elle se pinça les lèvres, et s'approcha encore d'elle dans l'espoir de l'embrasser, mais... elle recula, finalement. La Lannister lui avait demandé quelque chose, et Skarithra tenterait vainement de le mettre en place. Tant pis, si cela la faisait souffrir. Tant pis, si elle en perdait leur précieuse amitié. Car elles ne pourraient plus, non, parler une seule fois en privé. « Jamais. » Lui susurra-t-elle. Elles s'empêcheraient tout faux pas. Elles se mettraient en sécurité. A ces mots, Skarithra souhaita reculer, s'écarter d'elle, une fois pour toute. Mais ses jambes ne lui obéirent pas. Il était si difficile, de renoncer, d'abandonner. Il le fallait, pourtant... « Fais-les demander, avant que tout ceci ne tourne à la catastrophe. » Elle lui chuchota encore. Car elle savait, pertinemment, que seule une servante, ou un garde, pouvait encore les séparer, de sa simple présence.


© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
FEVERISH GAME, INDELIBLE GAME.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Elle l'avait giflé. C'était idiot. Mais Cersei ne savait pas se dire. Alors elle laissait sa fougue parler pour elle. Elle aurait pu tout simplement lui dire qu'elle était heureuse. Qu'en cet instant précis, il n'y avait plus rien qui comptait. Elle aurait pu lui dire que cette alliance ne lui pesait plus sur l'âme. Qu'elle ne s'en était pas allée et que cela suffisait à apaiser le moindre de ses maux. Pourtant, elle n'ouvrit pas la bouche. Elle contempla simplement cette femme qui, doucement, se faisait un lit en son sein. Cersei avait eu peur, c'était indéniable. Et cela se lisait sur ses traits épuisés. Elle avait compté les secondes. Elle avait écouté le glas qui lui sonnait son heure. Elle avait regardé le monde sommeiller, puis s'éveiller sans qu'il ne s'inquiète de ses enfants. Elle avait assisté aux premiers piaillements de l'univers. Et elle était restée impuissante, l'échine courbée, en attente du glaive qui viendrait enfin lui déchirer le corsage. Alors, oui, elle l'avait giflé pour tout cela. Elle l'avait giflé car elle était incapable de gérer l'effusion qu'elle éprouvait à son égard. Elle l'avait giflé car elle avait une importance qu'elle n'oserait jamais lui exprimer. Le coup lui fut rendu. Et bien que surprise, Cersei ne put s'empêcher de lui sourire en retour, une main délicatement posée contre sa joue engourdie. Finalement, elles ne savaient faire que cela: s'embrasser, s'embraser, puis se heurter. C'était leur credo, leur manière de s'apprendre. Et, Cersei se surprenait encore à apprécier cela.

Elle ne chercha pas à la fuir, cette fois-ci. Même lorsqu'elle s'approcha davantage. Même lorsqu'elle l'obligea à relever la tête. Elle plongea simplement ses grands yeux tirés dans les siens. Cette contiguïté l'enfermait dans un étau délicieux. Et, elle dut se faire violence pour ne pas s'y abandonner complètement. Qu'il était suave de la sentir auprès d'elle après toute cette agitation ! Cersei papillonna des cils, légèrement embarrassée par son observation. Elle avait bu. Skarithra l'avait souvent querellé pour cela. Mais elle ne s'en excusa pas. Cersei était humaine, finalement. Et, comme toute personne, elle possédait ses failles. « Elles sont idiotes », souffla-t-elle dans un rictus pourtant fautif. Maintenant que l'orage s'effaçait, la Dame se sentait bien honteuse d'avoir fais cela. Elle aurait retourné la Cité. Elle se serait probablement mise en danger, bêtement, pour la retrouver. Ses lèvres s'entrouvrirent sur un aveu qu'elle ne prononça pas. Mais l'important était là, dans ce souffle fébrile qui, secrètement, lui murmurait toute la peur qui l'avait submergé. Cersei trembla contre cette bouche qui vint l'embrasser à nouveau. Elle ne se défila pas. Elle avait compris qu'elle ne pourrait plus lui échapper. Alors, elle gémit paresseusement, là, contre elle, lorsqu'elle lui délivra enfin sa décision. Elle ne partirait pas. Cela suffit à balayer ces longues heures d'insomnie.

Elle aurait aimé la sentir en elle après tout ce gâchis. Elle aurait aimé qu'elle la saisisse, qu'elle lui murmure, encore et encore, qu'elle ne l'abandonnerait pas. Elle en tremblotait, explicitement, comme le ferait une jeune épouse face à son mari. Mais, Cersei avait fais une promesse. Et Dieu, qu'il était difficile de s'y tenir ! « Jamais », répéta-t-elle à son tour. Une minute encore, elle resta suspendue à ses grands yeux qui, silencieusement, l'intimaient de ne pas trop s'éloigner. Elle inspira profondément, espérant naïvement que cela lui donnerait le courage nécessaire, mais en vain. Cersei ne se recula toujours pas. Elle priait les Dieux dans son tourment. Elle les accusait. « Je ne les appellerais pas. » Pourtant, elle se détourna d'elle. Les mains jointes et l'échine courbée, elle contemplait un point qui n'avait d'existence que pour elle. « Peut-être... pourrions-nous essayer d'être ensemble sans... » Elle dodelina de la tête. « Je les appellerais si besoin est. » Et elle s'en convainquit, naïvement, tout en sachant qu'elle ne le ferait pas. « Je dois essayer des tenues. Nous avons un banquet dans trois jours et, il me faut être parfaite. » Pour Olenna. Pour Loras. Mais elle ne le précisa pas. Skarithra le savait. Et elle sourit, sans y concéder, simplement pour récupérer sa vie là où elle l'avait laissé quelques jours plus tôt. Peut-être qu'agir naturellement suffirait à panser leurs blessures. Cersei dénoua les lacets qui emprisonnaient son buste et, tout en croisant le regard réprobateur de son amie, gloussa nerveusement. « Peut-être serait-il préférable que je.. » Et elle se camoufla derrière le paravent qui trônait là, les joues rouges et le ventre noué.

© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Feverish game, Indelible game.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





ça l'étouffait. Ce sentiment était insupportable, et pourtant, elle parvenait à partiellement le dompter. Sinon, peut-être serait-elle déjà à l'étroit dans les bras de son ancienne amante. Elle l'aurait embrassée, si sa raison ne l'avait pas rattrapé la veille. Non, Cerseï ne voulait pas qu'elle parte. Et oui, Cerseï se souciait finalement d'elle. Ou du moins, Skarithra le croyait, là, comme la candide enfant qu'elle avait toujours été. Lorsque la Lannister détala, Skarithra baissa les yeux, et inspira profondément. Elle devait se ressaisir. Et pourtant, les dires de Cerseï la terrorisait. Oh, oui, elles pouvaient certainement tenter de demeurer seules un moment. Mais combien de temps cela durerait-il ? Skarithra n'était pas dupe. Au premier impair, tout recommencerait. C'était inévitable. Mais elle voulait faire plaisir à sa Dame, plus encore que de la satisfaire de quelques gémissements. Elle demeura immobile, paupières closes, quelques instants. Puis, sans broncher, elle hocha doucement la tête. « Nous pouvons essayer. » Lui lâcha-t-elle, peu sûre d'elle, finalement. Cerseï avait le don de renverser tout de ce qu'elle était. En sa compagnie, elle n'avait ni le caractère de Lady Drox, ni les attitudes qui allaient avec. Cette femme était une parenthèse dans sa propre existence. A croire que rien ne pouvait désormais lui donner un ultime but, si ce n'était elle. « Je n'en doute pas. » Mais elle dissimula son sourire. Elle ne les appellerait pas, Skarithra en était convaincu. Car jamais elle ne les avait appelés, ni quand elles avaient baisé, ni quand elles s'étaient violentées. Personne n'était venu, même lorsqu'elle avait eu envie d'appeler à l'aide. Même lorsque Skarithra avait pu confondre sa peur, dans ses yeux ahuris. Il n'y aurait personne. Personne. Mais elle n'en devait pas, pour autant, se jeter à ses pieds. Elle devait essayer.

Parfaite. Elle lui aurait bien répondu qu'elle était toujours parfaite. Elle aurait bien voulu lui dire qu'à ses yeux, elle serait toujours l'excellence. Mais elle n'en avait pas le droit. Alors, elle ignora ses propres pensées. L'idée lui déplut, néanmoins. Car au-delà de Cerseï, au-delà d'elle-même, elle devait être parfaite, pour tous ces gens qui la regarderaient. Les Tyrells, les Lannisters, les maisons nobles, le petit peuple, tout le monde. Car oui, par delà cette chambre, il y avait un univers tout entier qui s'oppressait autour d'elles. Elles avaient tendance à l'oublier. Ou plutôt, Skarithra avait tendance à l'oublier. Parfois, elle se demandait si ses actes étaient bons. La réponse était trop évidente. Non. Bien sûr que non. Pourtant, elle continuait sa décadence, et elle embarquait Cerseï à bord du navire qui voguait jusqu'au châtiment qui les attendait. Elle était sûre que leur secret était bien gardé. Aujourd'hui. Qu'en serait-il, le lendemain ? Elle releva les yeux. Elle observa les lacets se séparer, un à un, comme des inséparables à jamais vriller l'un de l'autre. Elle s'appliqua à prendre de grandes inspirations. Mais Cerseï vit bien son regard réprobateur, et fila se cacher. Heureusement. Elle n'était pas prête à cela. Elle ne le serait peut-être jamais, finalement.

Skarithra resta muée dans son silence, quelques instants. Elle décida de s'asseoir près du bureau, attendant patiemment la venue de son amie. Que lui dirait-elle, alors ? Elle n'avait pas le droit à l'erreur, même dans le choix de ses propres mots. « Encore un banquet... Doit-on réellement y aller ? » Le visage de Cerseï apparut, quelques secondes, pour l'affliger d'un regard noir. Skarithra éclata de rire, tout en croisant doucement les jambes. Avaient-elles le choix, au fond ? Il y avait bien une petite voix qui lui disait que oui. Qui lui murmurait de fuir, et de l'emmener avec elle. Mais c'était impossible. « J'aurais envie de rendre ce festin plus attrayant, mais je crains que cela ne ternisse notre image de bonnes Dames de l'Ouest. » Si elle s'écoutait, elle aurait depuis bien longtemps fermé le clapet de tous ces insolents. Mais, pour Cerseï, elle ne le ferait guère. Elle la respectait bien trop pour cela. Elle soupira légèrement, lorsqu'elle reprit son sérieux. « Par les Sept, qu'avons-nous là ? » Elle se leva prestement pour se diriger vers la commode qui se tenait là. Et sur elle, trois pichets trônaient, pleins d'un vin des plus délicieux. Skarithra papillonna des cils, en se tournant vers le paravent, comme s'il pouvait s'agir de Cerseï elle-même. « Est-ce un moyen de redorer le blason de tous les vignerons du Royaume, ou as-tu décidé de faire tes réserves pour l'Hiver à venir ? » Elle se mit à rire, seule, en s'en servant un. « Tu ne verras pas de mal à ce que je tente de t'aider à consommer ceci ? Après tout, l'Hiver vient pour nous tous. » Elle dégusta sa coupe d'un seul trait. Juste pour s'enquérir d'un peu de chaleur. Juste pour éviter de trop penser. Et lorsqu'elle se retourna enfin, ce fut pour admirer Cerseï, ornée d'une toute nouvelle parure. Elle hoqueta en silence, et tenta de calmer ses yeux inquisiteurs, qui cherchaient déjà quelque chose qu'ils ne devraient pas. « Dans tous les cas, si Loras ne se prosterne pas devant toi, l'Hiver, lui, le fera. » C'était un compliment qu'elle pensait, alors qu'elle s'immobilisait pour ne pas être tentée de s'approcher. « Mais ne devrais-tu pas porter les couleurs des Tyrells ? Le vert est une couleur si difficile à porter, et si peu sympathique à regarder... Tu embelliras largement leur emblème ! Les femmes de leur cour sont tout à fait banales. Alors que toi... » Elle se mit à sourire, en baissant les yeux. Qu'il était dur de faire bonne figure, et de ne pas se laisser aller.


© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
FEVERISH GAME, INDELIBLE GAME.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Elles allaient essayer. Cela la fit sourire secrètement derrière son pavois. Parviendraient-elles à ne pas se laisser aller ? Cersei n'en était pas certaine. Le voulait-elle seulement ? Là encore, elle l'ignorait. Elle expira bruyamment. Il était cruel de ne pas s'abandonner encore. Et, dans quelques songes fous, elle espérait que son amie ne s'y tiendrait pas. C'était incroyablement égoïste, elle le savait. Mais, ce qu'elle avait embrasé en elle ne trouvait de repos qu'entre ses bras. Elle se délesta de sa tunique. La fraîcheur vint mordre son épiderme brûlant, lui arrachant quelques frissons éhontés qu'elle savoura discrètement. Il lui fallait rester impassible. Il lui fallait contenir ce feu impétueux. Seulement, la chose était difficile. Skarithra se trouvait non loin d'elle, et ce simple constat lui rappelait qu'elle était excessivement faible sous son joug. Elle voulut rire. Son anémie n'avait aucun sens. Pourtant, elle resta quelques secondes ainsi, le corps offert à l'air qui l'entourait, dans l'attente d'une caresse qui ne viendrait probablement jamais. C'était stupide. Elle en secoua bêtement la tête dans un profond soupire résigné. Elles ne devaient plus s'étreindre. C'était sa décision. Mais elle la regrettait, quelque part, dans un recoin sinueux de son esprit. Elle se fit violence, finalement, pour revêtir le pourpre de sa maison. Et elle exhala lorsqu'elle croisa son reflet à travers le miroir qui l'observait silencieusement. Un sourire lui vint. Un songe clandestin lui pollua l'esprit. Mais elle l'écarta bien vite d'un revers de main hasardeux.

« Sans doute trouveras-tu une jeune femme pour t'en arracher une fois encore », l'accusa-t-elle à travers un rictus amusé, sa petite tête blonde dépassant tout juste du paravent. Cersei n'avait pas oublié cette incartade. Et si cela lui volait présentement quelques éclats enfantins, elle ne pouvait, en revanche, occultée le tiraillement que cela lui procurait. Elle grommela doucement à ce souvenir et disparut une nouvelle fois derrière son unique rempart. « Que voudrais-tu faire ? Me dénuder devant tout le monde et me faire tienne ? » Et elle gloussa effrontément, telle une adolescente revêche que rien ne pourrait brider. Alors, elle se voûta une seconde fois, seulement pour lui offrir un regard lourd de sens. L'image était alléchante. Et, sans doute s'y serait-elle abandonnée dans une autre vie. Ses joues rosirent d'embarras mais elle s'en dissimula bien vite. Elle resserra les lacets qui se devaient de galber sa poitrine. Elle aimait ces apparats qui la protégeait, d'une certaine manière, derrière une droiture implacable. Et elle songea à la fillette qu'elle fut, à cette petite fille qui, déjà, se plaisait à s'imaginer Reine. Elle inspira profondément, puis rit une seconde fois. « Il me faut au moins cela pour ne pas définitivement perdre l'esprit. » Pour ne pas définitivement s'égarer face à ce mariage, face à elle. Cersei apparut enfin au regard de son amie. Les mains jointes sur son abdomen, elle se racla nerveusement la gorge. Loras et l'hiver n'avaient qu'à se prosterner à ses pieds ! Elle n'en avait cure.

Porter les teintes des Tyrell ne l'enchantaient guère. Mais Skarithra n'avait pas tort. Alors, une fois de plus, elle camoufla sa nudité derrière une muraille bien succincte. « Porteras-tu le vert avec moi ? Après tout, tu es ma Dame de Compagnie. » Elle en pouffa doucement, sans y croire une seule seconde. « Peut-être serait-il préférable que tu me sois assortie. Et puis, pourquoi serais-je la seule à porter cette horrible couleur ? » Mais ceci n'avait aucun sens, elle le savait. Cersei se couvrit alors d'une robe émeraude, dont les broderies dorées dessinaient des arabesques délicates autour de ses bras. Et, lorsqu'elle revint en direction de son amie, ce fut la mine embarrassée qu'elle lui demanda: « Je ne puis la lacer seule... » Elle s'empressa de se détourner pour ne pas croiser davantage ses prunelles désireuses. Et elle attendit, patiemment, que son amie ne vienne nouer les liens de son corsage. Elle scruta un point qui n'existait qu'à ses yeux, le cœur en émoi dans sa poitrine de femme. Elle se fit violence pour ne pas se disloquer à ses pieds. Et elle se fit violence lorsqu'elle la sentit approcher. Sa respiration s'interrompit dans le creux de sa gorge. Elle ne la touchait pas encore et pourtant, son épiderme anticipait déjà la douceur de ses mains. Elle releva les yeux vers un ciel divin, priant ces Dieux absents de lui venir en aide. Mais personne ne vint.

© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Feverish game, Indelible game.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Elle se servait du vin, lorsque Cerseï lui intima ses plus troubles pensées. C'était là une plaisanterie qu'elle savait tranchante. Mais Skarithra tâcha de sourire doucement, elle s'esclaffa, même, tout en secouant la tête. Elle se souvenait de cette pauvre femme qui l'avait suivie dans les couloirs, et qui avait subi le courroux de sa Dame. Plus jamais Rehia ne ferait telle apparition, c'était certain. Et Skarithra se demandait même si elle ne la reverrait pas, à ce fameux banquet. Peut-être, après tout. Et elle ferait en sorte de ne pas s'asseoir près d'elle. Elle ferait encore plus en sorte de ne pas lui parler, de ne pas la regarder, tant que Cerseï pouvait voir tel acte. Acte que Cerseï ne supporterait peut-être pas, mais ne le dirait pas non plus. « Mais je suis persuadée que mon chevalier servant viendra me sauver des griffes de ce genre de femmes. » Elle lança un regard amusé, et complice, à ce paravent qui cachait la nudité de sa Dame. Skarithra écouta attentivement le bruit des vêtements glissant sur sa peau. Elle eut, une seconde, envie de s'arracher à cette démence, pour la rejoindre, là, et l'avoir enfin, nue, contre son sein. « Un tableau qui ferait jaser le peuple jusqu'à la fin des temps ! » Elle éclata de rire, une fois de plus.

Du vert. A sa question, elle écarquilla les yeux, d'horreur. « Par tous les Dieux, moi, aux couleurs des Tyrells ? » Elle s'imagina, ornée de vert, de bas en haut, et grimaça. « J'irais au bout du monde si tu me le demandais, mais porter du vert, je crains que tu ne m'en demandes beaucoup trop ! » L'assortiment la fit sourire. Elle les songea, là-bas, dans un costume plus ignoble que jamais. « Si tu tiens temps à me voir sertie de roses, trouves-moi donc un bon parti ici, et je serai dans l'obligation de me vêtir de la sorte ! Je ne porterai, jusqu'à lors, que la couleur de la femme que je sers. » Du rouge, comme les Lannisters. Car elle leur appartenait, corps et âme. Et à sa vue, son souffle se coupa. Nulle autre femme des lieux qu'elles arpentaient n'avait été si belle. Et la flamme, dans le creux de ses reins, lui rappela qu'une simple confrontation n'avait eu raison de ses sentiments. Elle avala sa salive. « Voilà que le vert se soumet à l'or. Tu ne pourrais être plus somptueuse. » Si, elle le pouvait. Et Skarithra le savait fort bien. Lorsqu'elle se retourna, sa phrase resta en suspend. Que lui demandait-elle ? Elle jouait sur une pente glissante. Mais la Dame de Compagnie devait garder sa place. Et elle se flagella, pour la conserver.

« Je m'en occupe. » Elle fit quelques pas pour la rejoindre. Elle put contempler ses épaules, sa nuque, son dos dénudés. Et elle retint sa respiration. Elle se damnerait, si elle ne parvenait à se contrôler. Alors, elle avança ses doigts vers les lacets, et trembla. Elle hésita, juste avant de déposer ses paumes contre son corsage. Elle avait envie de hurler. Elle avait envie de reculer, pour cacher sa gêne, pour cacher son trouble. Car il était là, et il devait être palpable. Elle avait, une fois de plus, inexorablement envie d'elle. Et elle se maudissait pour cela. Elle se voyait déjà, ôter cette parure, se débarrasser paresseusement d'elle, pour heurter son épiderme, et chercher encore un peu plus, cette symbiose qu'elle ne parvenait à saisir. « Une minute. » Telle une maîtresse en la matière, elle noua doucement ses liens, serrant partiellement le vêtement pour éviter de lui couper toute possibilité de mouvement. Puis, elle la contourna, pour mieux lui apparaître. Elle l'observa, de bas en haut, et se pinça imperceptiblement la lèvre. « Puis-je.. ? » Elle combla l'espace qui demeurait entre elle. Plaquant ses mains contre ses hanches, elle passa doucement ses doigts sous son corset, pour doucement le réajuster, parallèle à ses côtes et à son buste. Et pendant qu'elle effectuait sa tâche, elle s'appliqua à demeurer impeccable, impénétrable. Mais elle ne parvenait même pas à se convaincre elle-même. « Tu es... » Le mot se coinça dans sa bouche, car il lui était interdit. Mais elle n'en avait cure. « Parfaite. » Elle caressa doucement les côtés de son corsage, comme s'il pouvait s'agir de son enveloppe. « Absolument parfaite. »


© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
FEVERISH GAME, INDELIBLE GAME.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Elle voulut mourir lorsque ses mains effleurèrent sa peau. Elle voulut s'effondrer, à ses pieds, et l'implorer de ne plus se soucier de cette promesse ridicule. Mais elle battit simplement des cils, comme si cela suffirait à balayer son trouble. L'instant lui semblait éternel. Elle en ferma les paupières. Elle savoura le tressaillement de son ventre qui, délicieusement, se nouait d'un espoir cupide. Skarithra ne faillit pas. Et ses doigts experts ne firent que lacer les entraves de son corsage. Sans doute aurait-elle souhaité qu'ils ne la découvrent, finalement. Mais Cersei n'en avoua rien. Elle baissa les yeux pour contempler ses mains jointes, cherchant là-dedans un point d'accrocher à ne plus lâcher. « C'est... ardu », qu'elle souffla dans un songe fantaisiste. Et cela l'était. Si Cersei ne précisa pas la nature de ce mystère, elle savait que Skarithra ne comprendrait que trop bien son sentiment. Elle inspira bruyamment après cela. Qui l'aurait cru ? Cersei Lannister, avide d'une femme. Cela lui arracha un rictus amer. Si les Dieux avaient quelques projets pour elle, elle n'en assimilait pas le sens. Pourquoi avaient-ils déposé cette femme sur sa route ? Le destin était, quelques fois, d'une ironie déchirante. Elle redressa son échine. Elle releva son regard qui se voulut éteint. Cersei leur avait fait un serment. Elle en était capable. Et elle y crut dur comme fer. Elle se le répéta plusieurs fois. Elle s'en assomma même. Seulement, elle dut faire face à Skarithra. Et toutes ses résolutions s'envolèrent à sa vue.

Son regard ne se détacha pas du sien lorsque ses mains vinrent réajuster son corset. Elle se fit violence pour ne pas y penser, pour ne pas éprouver la chaleur qui s'agitait paresseusement en son sein. Elle la contemplait, simplement, s'accrochant à ses prunelles comme l'on se harponnerait à la vie. Skarithra était proche. Et, comme toutes ces fois où elle le fut, Cersei ne parvenait plus à se raisonner. Elle aurait aimé se soustraire à cette semi-étreinte. Elle aurait aimé se dissimuler à nouveau derrière ce rempart ridicule. Mais elle n'en fit rien. Elle resta là, immobile, le corps inexorablement tendu. « Je... » Mais elle ne put formuler sa demande. Elle devait s'éloigner. Elle devait se reculer. Elle le devait, oui. Seulement, elle en fut incapable. Elle sourit, en revanche, lorsqu'elle prononça ces quelques mots qui signifiaient beaucoup, qui signifiaient peut-être tout. « C'est tout ce qui compte. » Mais elle ne voulait pas être parfaite pour eux. Elle voulait être parfaite pour elle. Cette vérité la fit vaciller un instant, l'obligeant à se retenir aux avants-bras de son amie. La caresse qu'elle discernait malgré le tissu de son corsage la heurtait plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle n'avait pas le droit de s'y abandonner une fois de plus. Pourtant, plus les secondes s'écoulaient et plus sa détermination se voyait ébranlée par son unique présence. « Skarithra, j'aimerais... » Là encore, Cersei ne poursuivit pas son mandat.

Au lieu de cela, elle recula, sans ne jamais s'arracher à son regard. Son myocarde se cabrait dans sa poitrine, il s'embourbait. Tout comme elle. Son souffle se mêla à l'agitation qui régnait en son sein. Cersei était vulnérable, en cet instant. Elle n'était qu'une femme dont les cuisses s'offraient pour la première fois. Elle se pinça la lèvres, une fraction de seconde, durant laquelle elle sembla hésiter. Seulement, ses mollets rencontrèrent le rebord de sa couche, lui volant un soubresaut éhonté. Elle déglutit. Que faisait-elle ? Elle n'en était plus certaine. Mais elle s'écoutait. Et, ce qu'elle désirait en cet instant n'avait rien de louable, elle le savait. « J'aimerais que tu me retires ma robe. » Cersei sembla se briser après cela. L'iode lui brûla la rétine. Cela allait à l'encontre de leur pacte. Cela n'avait aucun sens. Cela ne devait pas être. Mais, peut-être pouvaient-elles s'enlacer une dernière fois ? Peut-être pouvaient-elles se consumer une fois encore, avant de n'embrasser plus que du vent ? D'une main à la fois lascive et tremblotante, Cersei se contorsionna pour venir tirer sur le lacet qu'elle venait tout juste de nouer. Elle s'offrait. Il n'y avait rien de sournois présentement. Il n'y avait rien de factice. La totalité de son être flageolait d'une sincérité troublante, abrupte et sans apparats. La peur qu'elle ressentait à ce jour ne ressemblait pas à celle qui l'avait bouleversé auparavant. Celle-ci lui venait du tréfonds de ses entrailles. Cersei s'offrait enfin. Et cela pour la dernière fois.

© DRACARYS, gif par tumblr
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Feverish game, Indelible game.

Mama I can hear that thunder roar,
echoing down from god´s distance shore.





Cerseï n'avait jamais été aussi perfide. Jamais. Elle l'avait insultée, méprisée, humiliée. Elle l'avait soumise, tétanisée, violentée. Et pourtant, tout ceci n'était rien face à ce qu'elle faisait maintenant. Rien. Jamais ne serait aussi abominable que ce qu'elle entreprenait à ce moment précis. Elle jouait. Elle avait toujours joué. Skarithra doutait même de sa sincérité. Y en avait-il au moins une once, quelque part, sous cette carapace frigide ? Cerseï jouait si bien. Elle était née actrice. Même sa vie était une grotesque parodie. Enfant, déjà, elle interprétait milles fillettes différentes. Milles qui n'étaient pas elle. Alors, cette Cerseï qui, doucement, lentement, lui murmurait des choses à l'oreille, faisait trembler ses doigts de couard, délassait son corset salvateur, était-elle réellement là, cette fois ? Skarithra savait bien que non. Ce n'était qu'une mascarade. Un piège tendu, prêt à se refermer et à lui lacérer la gueule. Un pitoyable tableau dont l'esquisse ne promettait aucune beauté. La contemplation serait aussi inutile que la création. Skarithra déglutit. Elle était ce rat espiègle et stupide qui se jetait dans le piège pour un malheureux morceau de gruyère. Elle était ce portrait sans visage et sans âme. Elle était ce peintre alcoolique et tremblant, qui ne parvenait plus à tenir son pinceau. Elle était la proie, encore une fois. Car elle s'était réfugiée dans cet état d'esprit depuis trop longtemps déjà.

Longtemps. A peine une semaine, qui avait mis à mal vingt années de fuite inexorable. Une semaine qui avait brisé toute son obstination. Un pauvre baiser, et elle en avait oublié sa lutte, son combat, et sa victoire. L'ennemi avait attaqué de front, et l'avait balayée d'un revers précis et appuyé. Plantée là, devant Cerseï, Skarithra sentit tous ses os passer dans un bain d'acide. Ils fondaient, brûlaient, cramaient. « Ne fais pas ça. » Elle ferma les yeux. Elle ne voulait pas voir ça. Une fois de plus, Cerseï avait promis, Skarithra avait promis, et aucune d'entre elles ne se souvenait de ça. Les promesses n'étaient que du vent, des mots qui s'évaporaient comme de la fumée, impossibles de les attraper, de les emprisonner entre leurs doigts. Attraper de la fumée avec les mains. Inutile. Frivole. Naïf. C'est ce qu'elle était, la Dame de l'Ouest. Cerseï était bien loin de cet état d'esprit. Elle était un jour gagnante, un jour perdante. Mais elle avait toujours la situation bien dans le creux de sa paume. Elle la retournait comme elle voulait. Elle en était la maîtresse et le protagoniste principal. Skarithra ne la croyait pas. Comment le pouvait-elle ? Cerseï avait été si perverse, en si peu de temps. Cerseï avait tant menti, tant trahi, tant frappé, en à peine quelques jours. Elle dominait. « Appelles-les... » Skarithra murmura, plus pour elle-même. Parce que Cerseï n'écouterait pas. Parce que Cerseï se moquait bien de ce qu'elle disait, de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle ressentait. Au fond, rien ne la touchait. Au fond, elle était vide. Et elle cherchait simplement à remplir ce néant. Un peu de chaleur par-ci, un peu de souffrance par-là. Et Skarithra était si bonne pour lui offrir tout cela. Elle était si idiote de le lui permettre.

« Pourquoi me tourmentes-tu encore.. ? » Elle sentit ses petites larmes enfantines se presser dans sa gorge. Elles étaient trop présentes ces derniers temps, si bien qu'elle n'en prit même pas compte. Elles coulaient, mais cela n'avait aucune importance. Elles étaient invisibles, aux yeux de sa Maîtresse. Elles étaient invisibles au monde entier. Personne ne se souciait d'elles. « Tu... Tu es... » Elle allait l'insulter, encore. Elle allait la renier, encore. Elle allait la jeter, encore. Et remuer, remuer, encore remuer le couteau, le planter, le ressortir, le replanter, et encore le ressortir, et une fois, et deux fois, et trois fois, et milles fois, s'il le fallait. Mais elle n'en dit rien. Elle avait déjà dit tout cela. Elle l'avait déjà insultée. Elle l'avait déjà frappée. A quoi cela avait-il servi ? A rien. Rien du tout. Alors, elle secoua doucement la tête. Et elle la rejoignit. Elle lui ôta son corset, comme elle lui avait demandé. Elle lui ôta sa robe, comme elle lui avait demandé. Elle lui ôta ses jupons, comme elle lui avait demandé. Elle lui fit tout ce qu'elle lui demanda. Elle lui dit tout ce qu'elle lui demanda. Elle lui fit l'amour, comme elle lui demanda. « Je ne saurai jamais si tu te moques de moi. Mais saches que si cela arrive, et qu'il s'avère que c'est vrai, jamais plus tu ne me reverras. » Elle lui chuchota. Une promesse, encore, qu'elle ne tiendrait pas. Elle n'en tenait aucune. Mais elle se plaisait à la saisir d'une inquiétude tacite. Mais elle se plaisait à croire que ceci avait un sens pour elle-même. Alors que Cerseï n'en saisissait certainement rien. Alors que cela n'avait aucun sens pour elle non plus.


© DRACARYS, gif par tumblr
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#