Le son de ta voix. ft. ELEYNA
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Le son de ta voix.
Eleyna & Durran
Flashback, An 284.
A l'aube d'un matin de l'an 284, les claquements du métal éclatent dans l'air rustre des écuries de la petite ville qui s'étale au pied de la forteresse d'Agenorh, dans le Bief. Durran peine à tenir pieds face aux coups violents de son adversaire, qui n'est rien d'autre que le chevalier qui lui sert de maître. Il tombe a la renverse et se relève, à chaque fois. Malgré la rancœur, malgré la douleur. Il se relève, déterminé à le battre, ou du moins à ne pas se ridiculiser. En ce jour, du haut de ses 15 ans, Durran porte en lui une fierté déjà inégalable. Il déteste se montrer faible, il l'a été trop longtemps en compagnie de son frère aîné. Au point que la légère coupure qui fend sa peau sur ses côtes passe inaperçu pour le chevalier face à lui. Le jeune homme reste impassible, jusqu'à la fin de leur entrainement. Il salue respectueusement son supérieur, qui le quitte pour rejoindre l'auberge dans laquelle ils logent durant ces quelques jours, avant de se diriger vers le box de leurs chevaux.
L'écuyer s'attèle donc a panser la splendide monture du chevalier. Une bête de prêt de deux mètres de haut, aussi sombre qu'une nuit sans lune et sans étoiles, mais avec un coeur aussi gros que son imposante carrure. Durran rêve de posséder un tel destrier, et il se promet dors et déjà que ce sera le cas, lorsqu'il sera adoubé. Il ne se doute pas que, dans quelques années, sa monture n'aura rien a voir avec une pareille créature. Alors que l'écuyer entame le nettoyage des imposant sabots et qu'il se penche pour dégager la boue qui se trouve sous le pieds, il grimace et laisse échapper un grognement douloureux.
Il se redresse doucement, la mâchoire crispée, avant de soulever sa chemise pour constater les dégâts. Ce n'est pas grand chose, mais c'est suffisant pour que le sang dégouline de la plaie et vienne tacher sa chemise. En l'état, les mouvements amples deviennent forcément désagréables. Il faut qu'il nettoie et qu'il soigne ça, mais hors de question de demander de l'aide a son sire. Durran souffle un coup avant de retirer une bonne fois pour toute sa chemise et de la déposer sur la porte du box, laissant ainsi paraître les muscles finement dessinés d'un corps en pleine croissance. Il attrape un bout de tissu qu'il trempe dans l'eau du gigantesque abreuvoir qui sert de réserve pour les chevaux, avant de commencer a nettoyer la vilaine coupure afin d'y voir plus clair. Peu facile vu où elle se situe ; en haut de ses cotes, au niveau du pectoral. Durran conçoit qu'il a quand même bien besoin d'aide même si, trop fière, il n'ira pas en chercher.
Subitement, le jeune homme entend un bruit un peu plus loin, ne ressemblant pas a ceux que font habituellement les chevaux. Il lève la tête, posant ses yeux émeraudes sur un visage qui l'avait, par le passé, déjà troublé. Et qui le trouble encore ; Durran met quelques secondes a réagir mais finit par prendre conscience de la situation.
« Lady Lowther?! Je... je suis désolé... Je ne pensais pas trouver quelqu'un ici. » Lance t'il, gêné, alors qu'il attrape sa chemise avant de l'enfiler vulgairement. Retenant au passage un nouveau grognement de douleur dû a son geste trop pressé.
Demander de l'aide? Certainement pas. Pas a une jeune femme de son rang, et encore moins a la fille du lord de ces lieux. Qu'est ce qu'il allait penser si il apprenait qu'un jeune homme a osé se présenter ainsi devant sa fille? Et qu'est ce que son sire dirait? Durran tient beaucoup a l'image qu'il donne. Bien que la pudeur ne soit pas sa priorité, la situation le met mal a l'aise, plus que d'habitude. Sûrement parce que c'est elle qu'il a face à lui. La jeune fille qui a attiré son attention un an plus tôt alors que son chevalier participait a un tournoi organisait ici même. Cette fille au regard farouche et a la voix qui lui rappel tant celle d'Adélaïde.
Durran la salue alors d'une modeste révérence, comme le ferait un noble chevalier.
© DRACARYS, gif par tumblr
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Un bruit étrange me sorti de mes rêveries. Plus tard, un grognement lointain se fit entendre et je me redressai, sur mes gardes. Habituellement, à cette heure-ci, j’avais l’habitude de ne pas être dérangée par les palefreniers. Quittant la botte de paille où je mettais logée, j’avançais à pas de loup. Silencieuse, le pas léger, j’entendais qu’on bougeait non loin de là. C’est alors que j’entrevis Lord Cressey. « Lord Cressey... » Soupirais-je en reconnaissant le jeune homme. Surprenantes retrouvailles. J’étais surprise de le voir dans mon repaire secret. Un détail attira pourtant mon attention. Il était torse nu, du sang tachant son torse. Il s’empressa de remettre sa chemise, elle-même tachée de sang.
« Vous saignez... » Lâchai-je affirmativement sans même répondre à sa remarque. Je plissai les yeux en m’approchant du jeune homme. Avec ma bonne âme et mes convictions déjà bien ancrées, j’entrepris d’analyser sa blessure. Non pas que je prétendais spécialiste des lésions et des plaies ouvertes mais j’avais vu mon lot de blessures à la forteresse. Habituée au sang et aux ecchymoses, je ne pensais pas être effrayée par celle de Durran Cressey. « Vous permettez ? » demandais-je en saisissant le bout de tissu d’entre sa main.
(...)
Comme attendu, sa blessure ne me surpris pas. Elle n’était pas pire que certaines que j’avais déjà entrevues. Les chevaliers revenaient parfois en très mauvais état. Alors bien sûr, à cause de mon jeune âge, je ne faisais que les apercevoir de loin.
« Comment vous êtes-vous fait cela, Lord Cressey ? » ne laissant flâner mon regard que sur la blessure du jeune homme, évitant son regard. Beaucoup trop proche de moi, j’entrepris de passer le bout de tissu imbibé d’eau sur les contours de la blessure. « De retour sur les terres du Bief ? »
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