Les fils du roi fou (Viserys)

# Mar 21 Avr - 16:09

Rhaegar Targaryen était d’humeur maussade, comme souvent après chaque séance du conseil restreint. Il faut dire que chacun des intervenants l’agaçaient de plus en plus. Le roi était fatigué de l’inamovible Pycelle qui était au poste de grand Mestre à la naissance de Rhaegar. Le souverain en avait assez de l’obséquiosité et de la lenteur délibéré du vieil homme qui aimait à se faire passer pour un sage dévoué alors que seul lui importait ses intérêts. Le grand argentier Baelish était l’un des rares à pouvoir faire sourire Rhaegar avec ses bons mots. Mais le roi connaissait son ambition effrénée et l’individu sournois lui déplaisait de plus en plus. Le maître des chuchoteurs le lui rendait bien. De tous les membres du conseil il était celui le plus liés aux Targaryen. Mais Rhaegar ne supportait pas les flagorneries et les attitudes féminines du gros eunuque. De plus il ne pouvait s’empêcher de penser que Varys était une créature de son père Aerys, et non un de ses propres hommes à lui qui lui était acquit. Tywin Lannister le maître des lois avait été un partisan de Rhaegar du temps de sa jeunesse, tant il avait besoin de lui pour s’opposer à la disgrâce dont le frappait Aerys. Mais maintenant que Rhaegar était roi, le Lannister essayait de l’influencer par sa fortune pour qu’il soit plus favorable à sa maison qu’aux autres. Jon Connington la main du roi, était le seul que Rhaegar aimait à côtoyer au quotidien. Les deux amis avaient formés un si bon tandem politique, que désormais Rhaegar n’imaginait personne d’autres comme main du roi et estimait son éternel complice comme trop indispensable pour être remplacé par qui que ce soit.

C’est donc plein de lassitude que Rhaegar se rendit dans la salle du Trône et ordonna qu’on convoque son frère Viserys avec qui il avait à s’entretenir. Le roi s’assit dans le Trône de Fer et patienta en attendant la venue de son petit frère. Il contempla les crânes de dragon suspendus aux murs, de parts et d’autres de la salle. Il n’y avait personne d’autres en dehors du roi. Il avait demandé à ses hommes de garder les accès et d’empêcher à quiconque, même aux domestiques de venir le déranger pendant qu’il s’entretenait avec son royal frère.

Il était temps pour lui de régler le problème Viserys. Depuis qu’il avait accédé au trône il y a 15 ans, Rhaegar avait toujours maintenu son frère à l’écart des affaires. Pendant un temps il avait envisagé de faire de Viserys un des membres du conseil restreint. Mais il ne connaissait aucun talent à Viserys en matière de gestion et d’administration, son cadet était trop désinvolte aux yeux de Rhaegar pour occuper une tâche cruciale comme grand argentier ou maître des lois. Plus tard Rhaegar avait songé à faire de Viserys le commandant du guet de Port-Réal. Mais il s’y refusa finalement, en réalisant qu’avec ses travers et son arrogance, Viserys ne manquerait pas de se mettre à dos les notables de la grande ville. Rhaegar songeait maintenant à sa dernière solution pour caser son encombrant frère, même s’il ne souhaitait pas s’en débarrasser. Car aussi agaçant pouvait-il être, Rhaegar ressentait une vrai affection pour ce petit frère aussi désinvolte soit-il. Le roi pensait donc marier Viserys avec la fille d’une des 7 grandes familles. Une solution diplomatique pour résoudre définitivement les dernières tensions héritées des précédentes guerres de Rhaegar. Maintenant que Daenerys venait d’épouser un Arryn, il fallait que les Targaryen arrangent leurs affaires avec leurs deux derniers rivaux hérités des précédents conflits : les Stark du Nord et les Greyjoy des îles de Fer. Les 2 filles de Stark étaient trop jeunes pour nouer des liens du mariage avec Viserys, Rhaegar préférait les réserver pour Aegon. Mais la fille de Balon Greyjoy avait à peu près l’âge de Viserys. Rhaegar le savait, son petit frère n’allait pas du tout apprécier ce projet lorsqu’il l’apprendrait, mais il comptait bien le cajoler et le convaincre, tout en lui proposant au passage titre et terres.

# Sam 25 Avr - 10:49

« Les fils du roi fou. »
Rhaegar & Viserys

L 'âme meurtrie par les démons, l'esprit hanté par le passé et le cœur brisé par l'amertume. Voilà en quoi se résume ma vie durant ces huit derniers jours, depuis le mariage festif de ma bien aimée sœur. Ma promise. Sa promesse. Un jour Viserys, elle sera à toi. a t'il dit. Un jour, dans une autre vie. Si il avait une emprise absolue sur moi, je n'aurais de cesse de me battre. Mais je devais abandonner, pour ma sécurité. Car ta mort n'est pas encore venu. J'accorde ainsi une certaine importance à la vie. J'ai encore une ambition, un devoir. Cette vengeance que mon père a souhaité... Que mon père souhaite encore. Quels projets ai je pour la suite? Voilà un mystère sans évidence. Car je n'ai jamais vraiment pensé à l'avenir, lorsque j'aurais enfin l'honneur de m'asseoir sur le trône de fer.

Je suis resté cloîtré derrière les murs de ma chambre, mais me voilà de retour parmi les vivants depuis trois jours. Qu'ai je fais? J'ai pleuré, beaucoup pleuré. J'ai souffert sous les coups déjantés et incessant de mon père. Ce n'est qu'un fantôme oui, mais je sais oh combien il sont bien plus cruels que les hommes. Peut être suis je le seul à en avoir conscience. Tu ne dois pas t'apitoyer sur ton sort. ... Alors je suis réapparu. Différent. Plus calme, serein. Exerçant un travail de titan sur mes humeurs tyranniques. Mon arrogance reste la même mais ma force d'esprit prend de l'ampleur.

Je suis surpris t'entendre que mon royal frère veut me parler et qu'il attend déjà dans la salle du trône. Curieux de nature, j'avance d'un pas décidé dans les couloirs du donjon rouge tandis que je croise les regards malsains et haineux des courtisans. Ignore les. Ils t'admirent et te craignent car tu est un dragon. Toi seul sait qu'ils ne peuvent rien contre ça. Je sais amplement que c'est faux, mais je me contente de le croire. Ils me méprisent au plus au point. Souhaitant à voix basse ma mort, mon exécution. Je ne leur ferai pas ce plaisir.

Les grandes portes s'ouvrent dans un pesant silence. J'entre et ne peux pas ignoré le fait que nous soyons seul. Entièrement seul. Pas un courtisan, pas un garde. Un léger sourire apparaît sur mes lèvres pâles. Nous allons alors parlé d'une affaire sérieuse, mais laquelle? J'ignore ce qui va suivre. Mes pas raisonnent sur le sol sombre. Je me poste aux pieds des escaliers de la grande estrade, ornée par l'impressionnant trône de fer où jadis mon père était assis. Aujourd'hui voilà que mon frère est à cette place. Pour moi, il est beaucoup moins charismatique. Aucuns frissons ne me traversent quand je le regarde. Il semble être un minuscule pion sur cet imposante sculpture de fer. Son pessimisme et son air désinvolte me chagrine et me contrarie. Il est un roi sans enthousiasme, sans vie. Je ne laisse cependant rien paraître Car ton meilleur atout est ton jeu d'acteur. Ton mensonge incessant. La fausseté de tes actes et de tes paroles. La réalité de ton esprit pensif.

Je me lance dans une noble révérence, respectueuse mais toutefois assez retenu. J'aime laissé le doute afin d'attiser la perplexité et l'incompréhension de mon interlocuteur.

Votre majesté.

Que me vaut le plaisir de votre convocation? Vous ai je malgré moi offensé?

Après tout, je n'ai rien à me reprocher, cette fois ci. J'avais été sage comme une image depuis le mariage. Aussi silencieux et invisible qu'un mort. Aujourd'hui, je suis bel et bien en vie. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, non avachie par la dépression mais fièrement debout sur mes deux jambes. Avec ce petit quelque chose en plus qui luis intensément dans mes yeux embrasés. Je suis différent et je ne sais pas moi même à quel point.

# Ven 1 Mai - 16:12

Rhaegar leva les yeux au ciel et quitta son trône pour s’approcher et rejoindre son frère.

« Allons Viserys, tu n’as pas besoin de t’incliner devant moi quand nous sommes seuls. On peut très bien se passer du protocole quand nous sommes entre nous. »

Le roi posa une main amicale sur l’épaule de son cadet et l’attira vers les colonnes sur le côté et les crânes des dragons de la dynastie qui étaient accrochés aux murs.

« Marchons un peu et discutons. »

Vu ce qu’il allait lui annoncer, il préférait installer une situation informelle et complice entre eux. Le roi s’approcha du mur et désigna de sa main quelques crânes de dragon :

« Tu te souviens quand notre père te faisaient apprendre leur nom par cœur ? Et qu’il te récompensait quand tu retrouvais le nom juste pour chaque crâne ? »

Puis Rhaegar réalisa qu’il s’y était mal prit pour mettre à l’aise son petit frère. Leur père était un sujet qui fâche. Rhaegar était très amer et sceptique envers son paternel, pour avoir été presque renié et traité avec froideur pendant les 15 dernières années du roi fou. Alors qu’au contraire Viserys avait été très choyé et surprotégé par Aerys II. Les deux fils n’avaient donc pas la même opinion sur leur père, ni la même vision des choses. Rhaegar avait été élevé normalement. Son père n’était pas encore tombé dans la folie quand il était jeune. Mais ça n’avait as été le cas pour Viserys. Surprotégé depuis son jeune âge, ses rapports avec les autres étaient complètement biaisés selon Rhaegar. Quand il était tout jeune enfant, les gardes royaux empêchaient quiconque de toucher Viserys sans l’autorisation du père. A chaque fois que des seigneurs offraient des cadeaux à Viserys, le roi fou les faisaient brûler au cas où il y aurait eut des pièges contre sa progéniture. Le roi tenait Viserys coupé du monde, il lui avait même interdit de venir assister au mariage de Rhaegar avec Elia Martell.

« Mon frère si je t’ai fait venir, c’est pour t’annoncer qu’il est temps pour toi d’acquérir une place digne de ta valeur dans notre royaume. Pendant des années je t’ai tenu à l’écart du pouvoir et des affaires. Je crois qu’il est temps pour toi de faire ta place dans Westeros en devenant l’un de ses seigneurs. »

Une belle entrée en matière, Rhaegar songea que cette introduction flatterait l’orgueil de son petit frère et permettrait de l’amadouer pour ce qui allait suivre.

# Dim 3 Mai - 19:34

« Les fils du roi fou. »
Rhaegar & Viserys

L e dos courbé respectueusement, je me redresse pour observer mon frère descendre de l'estrade et se poster devant moi. Sa main qui se pose sur mon épaule me procure de douloureux frissons. Ce geste, ayant pourtant comme intention de m'adoucir et me rassurer, m'est désagréable. Voilà l'un de mes secrets : je n'apprécie pas qu'on me touche. Je serre les dents afin de ne rien laisser paraître car, même si cet homme me dégoûte, il est de mon sang, mon frère. Seigneur des sept couronnes. Et je ne dois en aucun cas lui prouver mes sentiments. Tu te cache derrière un masque terrifiant. Tu est un lâche Viserys. Un chien tenu en laisse qui secoue bêtement la queue quand on lui tend un os recouvert de chaire putréfiée.

Je me laisse guider jusqu'aux crânes de dragons. Mes yeux embrasés se lèvent vers ces derniers. Ils m'impressionneront toujours. J'aurais tellement aimé vivre a leur époque. Admirer leur imposante carrure, leur prestance. Frissonner en sentant leur souffle chaud et en fixant leurs regards intensément enflammé. La question de mon frère me surprend cependant. Je le regarde du coin de l'œil. Il est rare de l'entendre parler de notre père. Je lance alors sans réfléchir, d'une intonation se voulant neutre.

Comment pourrais je oublier...

Comment pourrais je en effet oublier ce qui concerne mon père? Ta trahison. Comment pourrais je oublier la seule personne qui a crut en moi. Tu ne m'oubliera jamais car je serais toujours avec toi.

Marchant calmement a ses côtés, ma curiosité commence a picoter mon échine. Il se lance alors dans un petit discours me paraissant d'abord être du blabla. Puis je déglutît alors lorsqu'il m'annonce qu'il est temps de faire ma place en devenant un seigneur de westeros. Va au diable Rhaegar. Je connais ce regard. Je connais cette expression hautaine sur ton visage. Tu est un serpent vicieux toi aussi! ... Prend garde Viserys, il cache quelques choses. Il t'enverrais de l'autre côté du mur si il le pouvait. Il est fin prêt a se débarrasser de toi. Il.... Silence!! Je souris afin de ne pas laisser paraître mon inquiétude, faisant bonne impression. J'imagine tout les scénarios. Celui où il me garde au prêt de lui en m'accordant une place au conseil, jusqu'à celui ou il m'envoie à l'autre bout du monde pour une mission qui ne contribuera pas à mes futurs projets. Je lance alors, l'air joviale.

C'est un véritable honneur mais...

Arrête de tourné autour du pot. Crache ton venin mais prend garde à la toxicité du mien. Je souffle discrètement en baissant les yeux. Dépité par cette voix grotesque. Quand est ce que tu cessera de m'importuner? Tu me conseil mais JE prend les décisions. Tait toi. Je regarde à nouveau mon frère.

...Vous attisez ma curiosité mon frère. J'ai ouïe dire que le conseil était contre moi, alors quel place aurait il pu bien m'accordé?

Sans, encore une fois, laissé paraître mon inquiétude. J'ai conscience que mon frère tente par tout les moyens de m'adoucir. Mal gré lui, cela ne fait que m'agacer d'avantage.

# Mer 20 Mai - 13:37

Rhaegar se mit à tressaillir lorsque son frère évoqua le Conseil Restreint. Il visait haut le bougre (normal en tant que frère du roi) mais Rhaegar allait devoir déployer des trésors de diplomatie pour expliquer à son frère qu’il n’irait jamais au conseil restreint, tant le roi n’avait absolument aucune confiance en lui pour gérer des affaires d’aussi hautes importances.

« Oh non mon frère, il ne s’agit pas du Conseil Restreint. Mieux vaut laisser ces tâches à d’obscurs haut fonctionnaires du royaume comme Varys ou Baelish. Non un homme comme toi qui a un nom de famille de grand renom, mérite amplement de diriger une terre et de la faire fructifier. De plus contrairement à ceux que j’ai cité, tu es un homme d’autorité contrairement à eux. Tu pourras plus facilement t’imposer dans une autre contrée plus qu’ils ne seront jamais le faire. »

Rhaegar tourna la tête vers les crânes de dragon pour se donner un maximum de courage et tenter de trouver les bons mots pour ne pas vexer Viserys. Il fallait y aller en douceur pour qu’il accepte, mais en même temps se montrer ferme si jamais son cadet refusait de quitter la capitale pour accomplir ses responsabilités.

« Il est temps pour toi de prendre femme et de permettre à notre famille de nouer au passage une solide alliance avec une des grandes maisons de Westeros. »

Le roi afficha un sourire confiant pour rassurer Viserys et entoura ses épaules d’un bras amical tout en faisant un geste enthousiaste de sa main libre. Un peu comme s’il décrivait une chose grandiose qui attendait Viserys afin qu’il accepte mieux son sort.

« Nous avons déjà réussit à nous réconcilier avec les Arryn qui avaient rancune contre nous à cause de la révolte qui a vu la mort de notre père. J’ai pu mettre fin à cette vaine querelle en mariant notre sœur à un des leurs. Désormais il est temps de nous réconcilier avec une autre famille qui a gardé amertume suite aux guerres que j’ai du mener… »

Et Rhaegar s’empressa d’enchainer en parlant vite, pour éviter que Viserys s’imagine qu’il évoquait les Stark, et qu’il comptait le marier à la séduisante Sansa Stark, dont tout le monde vantait la beauté.

« Je veux que tu devienne l’époux d’Asha Greyjoy la fille du seigneur des îles de Fer. Elle n’est pas d’un abord commode je le reconnais, ni d’une beauté grandiose. Mais nous avons cruellement besoin de normaliser nos rapports avec les Fer-nés qui nous en veulent encore d’avoir écrasé leur vaine rébellion il y a des années. »

Rhaegar soupira et se dépêcha aussitôt d’ajouter la carotte qu’il avait prévu pour son frère afin qu’il accepte mieux son sort.

« Mais sache petit frère que tu auras une grande compensation pour un tel sacrifice de ta part. Je te ferais seigneur de Lestival, le palais qui fut autrefois la splendeur de notre famille et la résidence d’été préféré des nôtres. C’est là-bas que je suis né avant qu’elle ne parte en flamme. Tu auras la place et toutes les terres alentours. Lestival n’est plus qu’une ruine, mais tu pourras la rebâtir dans toute sa splendeur. Jon Connington notre plus précieux allié gouverne les Terres de l’Orage et s’arrangera pour que ses remuants seigneurs te laissent en paix et ne t’importunent pas. Alors ? Qu’en dis-tu ? »

Le roi fixa avec un grand intérêt les réactions de son frère, espérant qu’il allait accepter son sort.

# Jeu 21 Mai - 19:17

« Les fils du roi fou. »
Rhaegar & Viserys

U ne moue discrète apparait sur mon visage lorsque Rhaegar écarte le conseil de mes suspicions. Je ne suis pas vraiment surpris du geste. J'ai conscience qu'il n'a aucune confiance en moi. Je ressemble, d'après lui, bien trop à mon père. Qu'il prenne garde cependant, le suspens pesant à tendance à réchauffer mon sang et à me faire perdre mes moyens. Il à tout intérêt à ne pas tourner trop longtemps autour du pot avec ses flatteries inutiles. Un léger sourire apparait toutefois sur mes lèvres. Un sourire d'espoir, peut être.

Je le ravale aussitôt. Le silence. Voilà ce qui s'empare à son tour de mes lèvres. Un silence pesant d'incompréhension. Ai je bien entendu? Mon cœur tressaille à mainte reprise tandis que je combat une colère naissante. D'abord parce qu'il m'annonce la célébration d'un mariage, ensuite parce que ce dernier concerne la disgracieuse Asha Greyjoy et moi même, et enfin, pour couronné le tout, parce qu'il m'offre généreusement, en retour de mon sacrifice -et c'est le cas de le dire- une bâtisse en ruine.

Mon arrêt est brutal et discret. Si discret que mon frère enchaîne quelques pas sans même faire attention à moi. Trop concentré à chercher ses mots. Je me trouve maintenant derrière lui. Il se retourne en me fixant de son air innocent, sourire aux lèvres. Le regard vide, je le fixe, comme tétanisé.

Abat le! Maintenant! Comme le chien qu'il est! Sort ce couteau de ta botte et égorge le! Il couinera tel une truie agonisante qui se noie dans son propre sang. Ce traitre te manipule. Te croit il naïf à ce point? Il veut t'acheter Viserys et le comble, c'est qu'il s'y prend comme un pied! Tu vaux mieux que ça. Pense à ce que tu va perdre si tu accepte. Ta fierté, ton honneur... Margaery. Il est temps mon fils. Il est temps de t'imposer dans ce monde qui est le tient. Il est temps d'admettre que tu est à deux doigts de te faire écraser par ton frère. Il veut t'exiler car il à peur. Il te sait puissant et il te craint. Montre lui ce que tu est... Tu est un dragon!!
Une esquisse de rire timide s'échappe alors d'entre mes lèvres puis une seconde, et une troisième plus soutenu. S'est à la quatrième ou je m'esclaffe si profondément qu'une douleur s'empare de mon ventre. Je pose d'ailleurs une main sur mon sternum en me recroquevillant un peu, comme pour l'empêcher d'éclater. Mon rire sournoisement ironique retentit dans la grande salle vide. Il se faufile dans les moindres recoins tel un serpent vicieux. Jusqu'à dans les gueules ouvertes des crânes de dragons, donnant cette impression frissonnante qu'ils se mettent à rire eux aussi.

Oh Rhaegar. J'ai osé croire que tu avais ne serais ce qu'un brin d'estime pour ton pauvre frère.

D'abord, tu promet Daenerys, notre petite sœur, à un homme que nous connaissons à peine. En l'exilant au confins du Val d'Arryn. Tu offre ensuite ta propre fille au premier venu. Le félicitant pour sa soit disant bravoure. Mais Rhaenys ne mériterait elle pas un homme plus que brave? ... Et maintenant s'est moi que tu veux vendre?! Tu nous divise mon frère. Pourtant tu sait qu'un Targaryen seul n'a aucun pouvoir. Toi le premier.

Je me retourne en faisant quelques pas, déstabilisé par la rage. Car c'est ce que je suis, ampli de rage. Je passe mes deux mains dans la chevelure argentée hérité de notre famille. Et souffle en vidant au maximum mes poumons pour délivrer cette colère qui s'échauffe en moi.

Enfin, je prend une voix plus apaisée. Il est rare de me voir reprendre mes esprits aussi vite. Mais encore une fois, quelque chose en moi a clairement changé. Mon intonation ne se veut pas rassurante, bien au contraire. Quand elle me concerne, cette voix est douloureusement machiavélique. Arrogante et moqueuse. Je fais à nouveau face à cet homme qui me donne la nausée.

Si seulement j'accepte mon frère. A tu pensais aux conséquences? Tu condamne cette femme - en espérant qu'elle soit une femme! - à vivre avec un fou. Car c'est ce que je suis, n'est ce pas? Comme on le dit si bien : Je suis le fils de mon père. Qu'aurait il fait lui?

Ooh... Aerys adorait la compagnie des femmes. Mais il fallait voir dans quel état elle sortait de sa couche. Puis, je suis certain qu'Asha aimera ça lorsque nous serons confortablement installé dans nos ruines. Quoi de mieux? Son père et sa maison seront ravie du cadeau que tu leur fait... Je n'en doute pas.

Je prononce ces derniers mots en m'arrêtant pour lui faire de nouveau face. Mes yeux lilas se plantent dans les siens, embrasés par un malicieux sadisme. Rhaegar sait de quoi je suis capable. Si il faut que je torture une donzelle ou que je brule des villages, je le ferais. Je refuserais catégoriquement de me soumettre à ses désirs.

# Lun 25 Mai - 11:22

Rhaegar écouta les remontrances de son frère en serrant la mâchoire, ses mains croisées derrière le dos, droit et aussi majestueux qu’il pouvait l’être pour en imposer à son frère. Rhaegar la froideur incarnée. Il comprenait l’amertume de son frère, après tout il avait de l’affection pour lui malgré ses travers et son manque d’envergure à ses yeux. Il écouta attentivement les plaintes de Viserys sans cligner des yeux et maudissant secrètement leur statut de famille royale qui les empêchaient d’être une famille normale. Ils devaient tous se marier par nécessité politique. Il resta interdit et après quelques instants à se toiser l’un l’autre dans un regard de défi, Rhaegar lâcha sans se départir de sa froideur :

« Très bien, je ne te forcerais pas. Je t’ai offert comme à ma fille et à notre sœur un avenir en Westeros, mais si tu ne veux pas l’assumer, libre à toi. Je ne vais pas risquer d’amoindrir encore plus nos rapports avec les Greyjoys parce que tu auras violenté leur fille. Je ne vais pas non plus soumettre les paysans de Lestival à tes caprices juste parce que tu n’a aucune envie de redonner leur splendeur à ces terres. Il en sera ainsi. Il ne sera pas dit que Rhaegar Targaryen est un roi abusif et impitoyable avec les siens. Je respecterais ta volonté. »

Rhaegar attrapa les épaules de son frère et le tourna très brusquement avec force vers le Trône de Fer.

« Regarde-le. As-tu seulement idée des contraintes qu’on subit lorsqu’on s’assoit dessus ? Tu aurais pu sièger là si le sort en avait voulut autrement, c’est ce que notre père voulait. Mais je remercie les 7 que ça n’ai jamais été le cas car je suis certains que tu n’en aurais pas été digne tant tu ne penses qu’à tes plaisirs et tes mesquineries. »

Rhaegar lâcha son frère et cessa de s’intéresser à lui pour ne fixer que le trône.

« Oui normalement c’est toi petit frère qui aurait dû être assis là. Notre père m’avait déshérité en secret après mon mariage. Tu n’étais qu’un enfant, mais il t’avait désigné comme son héritier. Le document a été signé et approuvé par d’autres : Qarlton Chelsted le grand argentier, Lucerys Velaryon le maître des navires, Symon Stauton le maître des lois, Rossart la main du roi et Varys le maître des chuchoteurs. En dehors de Varys, tous ces hommes sont morts aujourd’hui. Nul ne le saura jamais. La révolte de Baratheon et la mort de notre père sont survenu avant qu’il ne l’annonce publiquement.»

Rhaegar évidemment ne précisa pas à son frère que Varys avait conservé secrètement le document, et qu’il ne l’avait pas remit à Rhaegar afin qu’il le détruise. Le gros eunuque s’assurait ainsi que le nouveau roi Rhaegar ne risquait pas de se débarrasser de lui car il avait été un homme du roi fou et non un des siens. Un pari qui avait réussit jusqu’à aujourd’hui puisque jamais Rhaegar n’avait osé renvoyer son maître des chuchoteurs, de peur des conséquences.

« Tu étais enfant, la mort par la vieillesse de notre père arrivait, tu aurais probablement été confié à ma régence ou à celle de notre mère en attendant que tu parviennes à l’âge d’homme. Mais il est clair qu’il vaut mieux que les choses se soient passées autrement. Je suis sûr que tu aurais épuisé les finances du royaume en plus de provoquer de nouveaux conflits entre les grandes maisons. Quand je pense que notre père t’as donné le prénom de Viserys en référence au souverain qui fut roi à l’apogée de notre famille avant la danse des dragons.»

Rhaegar détourna les yeux du Trône de Fer et s’approcha de Viserys, il le toisa de très prêt, presque menaçant :

« Petit frère, je t’aime beaucoup, mais n’oublie jamais que moi seul peut déterminer ton avenir, ça a déjà été le cas par le passé et ça le sera encore dans le futur. »

# Ven 12 Juin - 10:04

« Les fils du roi fou. »
Rhaegar & Viserys

M on regard le défi à chaque secondes. Il est à cet instant mon pire ennemi et, aussi surprenant que cela puisse paraitre, oh combien je l'aime cet homme. J'aurais préféré qu'il en soit autrement.

J'écoute sa première réponse sans aucun bruit. Le seul mouvement visible est un tremblement au niveau de mes mains. Comme une crise que je tente d'interrompre en serrant mes poings, jusqu'à planter mes ongles dans ma peau meurtrie. Il semble ployer et changer d'avis mais je connais mon frère, il n'en a pas finit avec moi.
Il me touche une nouvelle fois en me tournant vers le trône, je me laisse faire en frissonnant. Sa brutalité nourrit ma colère mais je me tais.

Chacun de ses mots tendent douloureusement mes muscles. Mon sang bouillonne dans mes veines, jusqu'à faire surchauffer ma peau. Mes yeux d'ordinaires clairs, s'assombrissent comme une nuit embrumé par un froid glacial. Un démon brutal s'empare de mon esprit, de mon corps, de mon âme. Il ose faire référence au souhait de mon père. Il admet lui même que le véritable héritier du trône se nomme Viserys Targaryen.

Mes yeux embrasés fixent la sculpture de fer. J'avale chacun de ses mots. Le laissant tourner son poignard dans ma plaie béante. Soudainement, mes yeux s'écarquillent. J'ignorais qu'un document avait été écrit par Aerys. Du moins, existait il encore aujourd'hui? Peut être que Rhaegar croie que je suis au courant. Erreur de sa part. Je n'en dis cependant rien. Tout compte fait, il avait raison. Chacun des loyaux sujets de mon père étaient mort... excepté Varys. Et ce dernier n'a rien changé à sa fidélité.

Enfin, mon frère s'approche de moi. Je détourne mon regard noir sur le trône pour le poser sur lui. Une lueur effrayante et étrange apparait alors dans mes yeux. Rhaegar ne pouvait pas la rater. Une hallucination digne d'un de mes pires cauchemars. A la place de mon frère, Aerys le dément. Aussi menaçant et violent qu'autrefois. Une envie brutale de me reculer s'empare de moi, tel que je le faisais quand j'étais petit, mais je reste aujourd'hui fixe. Luttant contre cette instinct de fuite. Je serre les dents et ne peux être silencieux plus longtemps.

Que connait tu de l'avenir mon frère?! Et qui est tu pour oser juger mes actes s'il en avait été autrement?! Fait tu des rêves prémonitoires comme le faisait certains de nos ancêtres?

Tu ne sais rien Rhaegar. Ni ce que j'aurais fait à ta place, ni ce que me disait notre père! Jadis, ce n'était pas lui que j'admirer! Jadis, s'était TOI mon image idyllique de celui que je voulais être. Je t'aimais plus que quiconque, et j'ai longtemps lutter pour convaincre Aerys que tu étais quelqu'un de bien!

Mes yeux écarquillés trahissent involontairement l'amour que je lui porte. La voix résonne alors douloureusement. Ne lui montre rien Viserys. Pas un seul de tes sentiments. Ne soit pas faible comme jadis. Tu est un homme! Plus un enfant! Je me sépare de lui et me retourne pour faire quelques pas en m'éloignant. Retenant les larmes de couler de mes yeux lilas. Reste a juger si elles sont faites de tristesse ou de haine. Ma voix devient alors douloureuse, étrangement calme. Quelque chose meurt en moi. Je dois une bonne fois pour toute me convaincre de prendre mon avenir en main avant que Rhaegar ne le détruise d'avantage. Je dois effacer cet amour pour lui, à tout jamais.

Je me suis trompé... que tu ai lâchement assassiné notre père est une chose, mais si tu avais été quelqu'un de bien, tu ne m'aurais pas éloigné à ce point de toi et du trône. Tu ne m'aurais pas laissé seul... comme l'a été Aerys dans ses derniers jours. Et comme tu le dis si bien, oui, j'étais un enfant, seul.

Tu t'ai emparé du trône sans connaitre mes intentions, tu m'a éloigné pour m'écraser dans l'ombre. Pour que je ne te fasse pas obstacle. Mon frère, ce que je suis devenu, ce n'est pas qu'Aerys qui l'a permis. Tu y a largement contribué... Soit fière de me soumettre à ce point. J'accepterais, sans broncher, ta prochaine proposition.

Reste à savoir si je serais sincère et si je l'exécuterais. Ce que je veux maintenant, c'est qu'il se contente de ça pour que je puisse repartir dans ma solitude. J'étouffe et j'ai irrévocablement besoin d'air.

Est ce que notre entrevue est finit, votre majesté?

# Mer 24 Juin - 16:46

Rhaegar continuait de fixer son frère avec une sourde hostilité. Ses paroles lui rappelèrent toutes les fois où au cours des ans il s’était imaginé comment aurait été les choses si Viserys avait coiffé la couronne. Selon Rhaegar sa désinvolture, son comportement instable et capricieux, son indolence, son goût des fastes et de la satisfaction de ses propres plaisirs, associés à son arrogance habituelle et son orgueil n’auraient fait que conduire à une situation catastrophique. D’aussi loin qu’il s’en souvenait, Rhaegar ne pouvait imaginer autrement qu’un royaume chaotique : une Port-Réal désorganisée et insuffisamment ravitaillée, livrée au vice. Des maisons revêches comme les Martell ou les Greyjoy qui auraient depuis longtemps profité de la faiblesse de Viserys pour se proclamer indépendante et enclencher la désagrégation du royaume. Un commerce tombé en désuétude, des brigands pillant les campagnes, des prophètes et fanatiques de tous crins hurlant à la fin des temps. Un trône affaiblit que plus personne ne respecterait, un roi décadent et incompétent, totalement jouet de ses courtisans les plus abjects. Lui-même Rhaegar, n’aurait été qu’un célèbre chevalier vite écarté pour ne pas faire d’ombre à son cadet. Il aurait surement été exilé et reclus dans un château quelconque, voir même en Essos. A moins que Viserys ne l’ait juste fait assassiner pour se débarrasser du seul rival possible à son pouvoir.

« Ais je eut d’autres choix que de te tenir à l’écart des affaires ? Comment un être si peu au courant des choses que toi pourrait-il siéger au conseil restreint ? As-tu seulement le moindre talent en dehors de persifler ? Sais-tu magner l’épée ? Sais-tu commander les hommes comme Ser Barristan ? Es-tu assez érudit pour pouvoir livrer des commentaires aussi pertinents que mestre Pycell ? Que connais-tu de la gestion d’une vaste cité ? Pourrais-tu gérer une ville comme Port-Réal sans l’acculer à la ruine avant la fin du mois ? Soyons sérieux un instant. Je ne donne du pouvoir qu’à ceux qui en sont digne, et tu ne l’es pas petit frère. »

Les paroles avaient été comme vomi par Rhaegar, sur le ton le plus froid qu’il lui ait été donné d’avoir. Il toisait son cadet de toute sa hauteur comme pour mieux lui faire de l’ombre et continua toujours aussi dédaigneux en affichant un regard sévère qui aurait donné le malaise à n’importe quel autre interlocuteur :

« Tu ne veux pas contribuer au prestige de notre famille que ce soit par le mariage ou pas la gouvernance d’une terre ? Fort bien, les choses en resteront là. Mais je ne veux pas d’un parasite à ma cour. Le Donjon Rouge ne peut rester ta demeure. Je te donne le choix, tu peux prendre le noir et aller au Mur pour rester digne. Ou tu peux aller en Essos pour y finir tes jours dans l’opulence, mais dans la honte et l’oublie. Choisis bien petit frère, mais surtout choisis vite. Tu devras disparaitre d’ici avant l’anniversaire de mon avènement sur le Trône. Je t’avais bien dis que moi seul peut décider de ton futur. »

Et Rhaegar se détourna de lui sans un dernier regard comme s’il n’en valait pas la peine. Comme il avait exigé d’être seul à seul avec Viserys sans aucune interruption, il n’y avait aucun page pour lui ouvrir les vastes portes de la salle du Trône. Rhaegar l’ouvrit lui-même en poussant avec ses deux bras, dévoilant enfin la rage qui l’habitait à cause de son frère. Quelques gens du Donjon Rouge s’écartèrent inquiet à la vue du roi en fureur. Rhaegar se retourna une dernière fois pour observer son frère indigne et le Trône de Fer. Pendant un instant il crut voir le fantôme du roi fou assis à sa place. Il avait beau regarder son frère, il n’arrivait plus à les distinguer l’un de l’autre.

# Mar 7 Juil - 11:17

« Les fils du roi fou. »
Rhaegar & Viserys

A ux yeux de Rhaegar, je suis toujours resté discret. Dans le sens où je tenais un rôle dans une célèbre pièce de théâtre. J'étais le vilain petit frère, un peu idiot, impulsivement enfant gâté. Ce qu'il pense de moi je semble m'en contrefiche. En réalité, ce qu'il pense de moi est parfait. Je sais de quoi je suis capable, il l'ignore totalement. Et je souris intérieurement en le voyant sortir de ses gonds, en le voyant m'insulter et me croire incapable. Incapable, le suis je vraiment? Je vais lui prouver que non. L'incapable ici c'est lui. Il refuse d'ouvrir les yeux. Il refuse d'admettre que, dans ce sens, le règne des Targaryen cour à sa perte. Son pessimisme, son air déprimé, son dégout perpétuel et cette agaçante envie de paix dans le monde. Je ne resterais pas sans rien faire, pas cette fois ci. Je l'ai regardé détruire mon père, je ne le regarderais pas me détruire à mon tour.

Je reste silencieux tandis qu'il plante violement des poignard dans ma poitrine. S'acharnant à me soumettre. A me ridiculiser. A m'intimidé. Autrefois j'aurais pu avoir peur de lui, aujourd'hui je ne bronche pas. Impassible et immobile, tel une statut de marbre. Je le fixe avec une flamme ardemment haineuse dans le regard.

Qu'il en soit ainsi, mon frère.

Je le regarde disparaitre derrière les immenses portes de la salle du trône tandis qu'il se retourne une dernière fois. J'imagine alors le regard qu'il a de moi et, l'espace d'un instant, je lui souris.

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