La neige et le sable

Ulwyck n'aimait pas rester à rien faire à la Gracedieu. Quand Valena était occupée et que Daemon mettait au point la préparation de leur expédition, il ne lui restait strictement rien à faire si ce n'était courir la gueuse ce qui était loin d'être agréable avec une jambe blessée. Dans les couloirs de la Gracedieu, le bruit de ses béquilles se faisaient souvent entendre dans ces moments là. De Harrenhal il avait ramené la colère, la haine, la rancœur, de vilaines blessures et la reître qu'il avait rencontré et lutiné avant le tournoi. Pourquoi ? Parce qu'il souhaitait ramener un souvenir positif de cette mésaventure et la jeune femme cherchait du travail. Elle en trouverait sans doute en ces lieux et en même temps elle assurerait sa protection pendant sa convalescence bien qu'il n'en eut pas besoin.

«Alors Boadicée ! Tu te plais ici ? Apprécie tu le doux climat de Dorne et ses charmes ? C'est autre chose que la région froide et morne de laquelle je t'ai extirpée dans ma grande bonté et générosité.»

Le Conflans n'avait rient d'attirant aux yeux du Uller. Cette région lui avait prit sa bonne santé et lui avait gelé les os et le cœur. Il n'y remettrait probablement jamais les pieds à moins d'y être contraint ou alors pour traîner derrière son cheval le cadavre de la catin qui avait prit la langue de Daemon et le corps de celui qu'il considérait encore comme un ami avant de perdre honteusement contre lui au tournoi de Harrenhal. Il n'en démordait pas. Ulwyck ferait tout pour éradiquer ces maux qui avaient osés s'introduire dans leur vie.  La petite femelle canidés vint se frotter à sa jambe et il lui flatta l'encolure et entre les deux oreilles. Ce petit animal n'était pas encore éduqué et montrait l’intrépidité des dorniens. Il se demandait bien ce qu'elle comptait faire de toute sa portée et même pourquoi elle se trimbalait avec ce chien partout.

«Tu sors beaucoup à l'extérieur de l'enceinte de la Gracedieu. As tu du mal à trouver du travail ? Tu pourrais rentrer au service de la maison Allyrion. En ces temps troubles, ils auront besoin de bras solides pour tenir leurs épées, des bras à qui ils pourront faire totalement confiance.»

Soulevant la jeune chiot d'une main, Ulwyck l'installa sur les genoux et lui flatta le ventre. Il avait toujours eut un bon contact avec les animaux. Sans doute parce qu'ils sentaient que le Uller était un mâle dominant et ce peu importe l'espèce à laquelle il était confronté. Il observait d'un œil Boadicée. C'était une jeune femme attirante et plus agréable à l’œil dans des tenues dorniennes que dans ces frusques du Nord. Le soleil avait ravivé les tâches de sa peau et cela lui conférait encore plus de charmes aux yeux du Uller. Par certains aspects, il lui rappelait Sylva Santagar même si elles étaient forts différentes dans leur physionomie et leur beauté respective. Le jeune homme déposa l'animal et vint se servir une coupe de lait frais aromatisé au citron que les servantes déposaient dans les chambres tous les matins. Il dégusta tranquillement le liquide avant de reprendre la parole.

«Le lait froid avec une pointe de citron. Même une boisson si simple m'a manquée à l'étranger. »