La vie est une série de destins et d’incidents croisés échappant à notre contrôle җ Dacey & Jorelle

Depuis son enfance, Dacey Mormont n'avait connue que le Nord, pour ne pas dire l'île aux ours. Sa vie tournait autour des siens, des habitants de l'île qui se composaient surtout de pêcheurs. Il ne fallait pas oublier que c'était une maison honorable, mais pauvre. Elle était proche du bas peuple, de toute façon, tous ensemble, ils subissaient les mêmes attaques, entre les fers-nés et les sauvageons, l'île n'était jamais en paix et cela les avait tous rapproché. Tout le monde devait savoir se défendre, c'était une question de survie. Mais cette fois, un nouveau combat s'offrait à elle, un combat beaucoup plus dangereux, celui de découvrir les autres régions de Westeros, il n'y a rien de plus dangereux que la politique et d'une certaine façon, elle et sa soeur, allaient représenter la maison Mormont.

Une ville inconnue s'étendait devant elles, Dacey avait encore du mal à réaliser qu'elle se trouvait très loin de sa terre natale. Après leur départ de l'île aux ours, elles avaient été jusqu'à Winterfellpuis Blancport pour embarquer sur un bateau, qui les conduirait à Port-Réal. C'était la première fois qu'elle quittait le Nord, sa vaste région froide. Durant tout le trajet, elle n'avait pas forcément parler, c'était comme un déchirement. Quand elle était petite, elle aurait toujours visité ses lieux qui appartenaient à l'histoire deWesteros, mais elle avait grandi et plus elle s'éloignait des siens, plus elle avait l'impression de les abandonner. Le voyage ne devait durer que quelques mois, mais est-ce que ces péripéties n'allaient pas la changer ? Qui pouvait savoir ce qui se passerait ? Surtout avec l'impulsivité de sa soeur Jorelle.


Elle avait entrepris ce long voyage pour faire plaisir à sa mère, celle-ci pensait que cela ferait du bien à la quatrième soeurMormont, de voir les autres contrées de Westeros, de la recadrer, mais qu'il était aussi du devoir de Dacey de les connaître. Ce n'est pas qu'elle avait une mauvaise image des autres familles, mais il ne fallait pas oublier que ses dieux ne vivaient pas ici, le sud n'avait jamais porté bonheur aux Nordiens. Soufflant un grand coup, elle attrapa ses affaires, vérifia une dernière fois que toutes ses armes étaient bien en place et retourna sur le pont, sa soeur était déjà descendu et elle commença à s'inquiéter.

Remerciant le capitaine du bateau, elle quitta le bateau et retrouva sa soeur un peu plus loin qui observait cet univers si différent. Elles se regardèrent quelques secondes, sans s'adresser un seul mot, Dacey était peut-être courageuse, pour le coup, elle rêvait de faire demi-tour, retrouver sa forêt et surtout un milieu où elle connaissait tous les dangers. Plus, elle avançait, plus elle était étonnée par la foule. Il était nombreux dans cet endroit, elle aurait dû sans douter, Port-réal restait la capitale des sept Royaumes, quand elle se disait que le fils de leur suzerain avait été élevé ici, comment allait-il s'en sortir s'il revenait dans le nord ? Tout semblait différent, il faisait tellement chaud, elle pouvait déjà sentir quelques gouttelettes sur son front. Heureusement qu'elle portait une tenue légère, elle avait opté pour une robe, pensant qu'ici une femme en armure ne passerait pas inaperçu et ce qu'elle voulait, s'était se fondre dans la masse, pouvoir se faire la plus petite possible.

Alors qu'elle avait observé des enfants courir au loin, elle se retourna pour parler à sa soeur et remarqua que celle-ci avait disparu, encore. Dacey, tourna sur elle-même et se mit à crier :

- Jorelle !

Elle ressemblait à une femme qui avait perdu son enfant, un grand enfant de dix-neuf ans. Puis d'un coup, elle la retrouva, l'attrapa par le bras.

- Sérieusement, Jory si tu ne veux pas te faire bouffer par une ourse, il va falloir que tu arrêtes de me faire de frayeur pareille.

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Même quand tout va bien, un indice suffit pour réveiller une trace du passé. La vie quotidienne, les rencontre, les projets enfouissent le drame dans la mémoire, mais à la moindre évocation, une herbe entre les pavés, un perron mal construit, un souvenir peut surgir. Rien ne s'efface, on croit avoir oublié, c'est tout. C'est l'effet que me provoquaient les bateaux, ils me rappelaient le passé, mais aussi notre présent. Les fer-nés viennent par la mer et tels des vagues, ils emportent des vies ... Nous vivons des heures sombres, jonchées de cadavre et de cri de désespoir, pourtant, on continue à vivre. C'est dans de telle circonstance qu'on voit la force du peuple de l'île aux Ourses. En leurs fors intérieurs, ils ont ce petit quelque chose qui les fait vibrer. Ils vivent chaque jour comme-ci que c'était le dernier, cela pourrait être notre nouvelle devise ... Même s'ils ont peur de l'avenir, ils restent debout. Ce sont des personnes comme eux qui nous montrent qu'on n'a pas besoin de faire les plus « grandes » choses pour être heureux. Des petits moments, mêmes les plus simples, suffisent pour nous faire sourire, de nous faire rire et nous faire penser que la vie vaut la peine d'être vécue. J'aime ce qu'est ma vie, malgré les mauvais moments, j'arrive à être fière de ce que je suis, une survivante.

Même si pour moi les bateaux avaient des connotations négatives, j'aimais entendre leurs craquements, de voir le vent s'engouffrer dans les voiles, de sentir l'air salé, de toucher le bois morcelé. Au fil du voyage, je perdais des couches de vêtements, la chaleur augmentait peu à peu. Pour une fois, la neige me manquait ... Chacun des paysages étaient différents et aucun d'eux ne ressemblait au nôtre, à notre chez nous. Tout était différent, notamment les couleurs, ici, c'était des couleurs chaudes, les hommes et les femmes ne portaient pas de fourrures ... oui, tout était différent.

Plus on descendait dans le Sud, plus Dacey devenait anxieuse. Ce voyage était loin d'être son idée, elle ne voulait pas quitter notre île, ce qui était compréhensible. Toutefois, ce voyage était une occasion immense de voir le monde et de connaître autre chose. Je ne comprenais toujours pas pourquoi Lyra était resté sur l'île, mais peu m'importais, je l'avais quitté et je pouvais lui conter nos découvertes, ainsi que nos rencontres. Après tout, c'est à ça que servaient les corbeaux non ?


Selon l'avis des Mormonts, surtout celui de notre matriarche, je devais être recadré. Je sais très bien ce qui les dérangeait, elles me décrivaient comme étant irrémédiablement impulsive, mais pas seulement, apparemment, j'aurais la violence facile. Ce n'est pas de ma faute, c'est ma main qui aime se coller sur la joue des autres. En réalité, je ne suis pas violente, je suis juste une personne qui déteste entendre des critiques envers son peuple et oui, c'est vrai, j'ai peut-être tendance à m'emporter quand je vois un fer-né ou un sauvageon débarquer sur notre île, mais ça ne veut pas dire que je suis violente. Puisque qu'après tout, si je l'étais réellement, j'aimerais tuer, ce qui est totalement faux. Ce n'est pas un amusement d'ôter la vie d'un homme, et même si c'est étonnant, je préfère parlementer plutôt qu'attaquer, mais j'avoue, on a rarement la chance d'exercer autre chose que nos lames. Donc, si vous ne voulez pas vous prendre une baffe, évitez d'allier les mots « îles aux ours » avec les mots « pourriture », « misérables », « lamentable », « pitoyable », « hideux » ... Enfin, vous avez compris l'idée !

Tout comme Dacey, j'avais de mauvaises habitudes, je vérifiais mes armes avant de sortir de ma cabine et sans même dire au revoir de l'équipage, je me précipitais vers le port. Mes yeux ne voulaient plus se fermer, ils voulaient tout voir ... La population était différente, toutes les femmes portaient des robes et aucune d'elles n'avaient d'arme. Port-réal, un endroit inventer pour les hommes, uniquement pour les hommes. J'étais tellement concentré par la foule, que j'en oubliais Dacey. Elle hurlait mon prénom, y a pas à dire, elle était vraiment discrète notre femme-ours ! Tel une lionne, elle me sauta dessus, j'étais sa proie ! Elle était loin d'être heureuse, très loin et en plus, elle osait me menacer d'être mangée par un ours ! On ne menace pas la descendance d'un ours de cette manière ... non, vraiment !

- Y a pas d'ours ici ... Juste toi, moi et puis ... C'est gens-là.

Je lui lançais mon regard désapprobateur, celui-là, il était magnifique. Ces personnes étaient particulières, ils marchaient n'importe comment, ils étaient malodorants et malpolis ... C'est comme ça qu'on reconnaît la capitale ?

- On commence par quoi ? On va où ? On fait quoi ?


Dacey était anxieuse et moi, j'étais surexcité. Je voulais tout voir, tout comprendre, tout connaître ... J'étais comme une enfant devant des sucreries, je lui souriais bêtement en attendant une réponse. Dans mon état, elle pourrait me faire visiter une porcherie que je serais quand même heureuse !

Mon pied était sur une pierre, une jolie pierre bien pointue et avant de la ramasser, je souris à pleine dent à Dacey, un sourire pouvait peut-être la rassurer ... Ou pas.


- C'est pour Lyra, à défaut d'avoir voyagé, elle aura une pierre de la capitale.

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Les peurs ne se commandent pas, elle arrive d'un coup et paralyse sa proie sur place, tel un poison qu'il s'infiltre dans vos veines pour atteindre votre coeur. L'ainée des Mormont avait toujours réussi à camoufler ses peurs, à faire croire à ses soeurs qu'elle était forte, sans faiblesse, mais il en était tout autrement. Loin de l'île aux ours, elle se retrouvait démunie. Il est facile d'être courageux dans un univers maîtrisé et elle était une excellente guerrière, mais dans une ville inconnue où le danger peut venir sans qu'on le voie venir, comment pourrait-elle être rassurée ?Dacey avait toujours rempli son rôle de grande soeur, celle qui veillait sur les plus jeunes et qui était prête à se sacrifier pour elle. La preuve, si elle se trouvait à Port-réal, c'était bien pour Jorelle. Contrairement à sa mère, elle ne pensait pas que voyager canaliserait sa soeur, elle était faite ainsi et surtout Dacey l'aimait ainsi. La jeune dame enviait souvent la personnalité impulsive de sa soeur. Combien de fois aimerait-elle foutre des baffes à ceux qui l'énervaient ? Beaucoup trop.

Dacey était comme les femmes de sa famille, une dame peu conventionnelle, mais elle se retrouvait à être la plus calme, la plus réfléchie. Une action provoque toujours une réaction, et cela, elle l'avait appris grâce à l'erreur de Jorah. C'était son histoire personnelle qui l'avait façonné ainsi et pour l'honneur des Mormont, elle allait devoir une bonne image durant son voyage, enfin surtout essayer, car le vrai problème, c'est qu'elle ne savait pas réellement comment se comportait une dame conventionnelle.


Pour l'heure, elle se retrouvait dans les rues de Port-réal, tenantJorelle par le bras tout en la menaçant de finir dans le ventre d'un Ours. Sérieusement, vu le monde qui circulait dans ses rues, ce n'était pas le moment de se perdre de vue, surtout que Daceyréalisait que tout problème dans cette ville, pourrait leur coûter cher.

- Y a pas d'ours ici ... Juste toi, moi et puis ... C'est gens-là.

Son petit regard désapprobateur, la forçait à relativiser. Elle n'avait pas le droit de gâcher le voyage de Jorelle, si elle le pouvait, elle aussi serait excitée, mais ce genre de réaction se retrouvait loin derrière elle. Il fallait remercier les fers-nés et les sauvageons qui lui avaient ôté tous ses rêves d'enfance. À la force de se battre pour survivre, Dacey en avait oublié de vivre, d'être heureuse pour le moment présent.

- On commence par quoi ? On va où ? On fait quoi ?

Tant bien que mal, elle répondit à son sourire. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui répondre ? Sa soeur avait envie de tout voir et la seule chose que souhaitait faire Dacey à la capitale, c'était présenter ses hommages à l'héritier de la maison de Stark, il y avait aussi une part de curiosité dans cela, tout le nord voulait savoir à quoi ressemblait Robb Stark.

- C'est pour Lyra, à défaut d'avoir voyagé, elle aura une pierre de la capitale.

Dacey rigola de bon coeur et cela lui fit un bien fou. Il n'y avait queJorelle qui pouvait avoir l'idée d'offrir une pierre, mais cela était à la fois si touchant. Même à l'autre bout de Westeros, la famille restait le plus important.

- Elle est parfaite ! Moi, je dois lui ramener du miel, si tu vois un marchand qui en vend, on s'arrêtera. Puis, il faudra qu'on trouve pour Alysane, Lyanna, Mère et nos petits oursons.

Dacey avait horreur du miel, surement parce que cela lui rappelait trop Lynce Hightower, mais bizarrement Lyra en raffolait, c'était ce qu'on appelait le coup du sort. Elle n'était pas certaine de trouver du miel ici, mais peut-être durant leurs traversées du Bief, une autre région qu'elle n'avait pas hâte de visiter. Dacey était très bien dans le Nord et cela se limitait au Nord, pour l'instant.

- Bon, trouvons une auberge qui puisse nous héberger quelques jours.

Dans le Nord ou d'autres maisons de Westeros qu'elle connaissait, elle aurait pu demander une chambre pour quelques jours, c'est ce qu'il se fait chez les nobles. Mais pour le coup, elle n'avait pas très envie de demander aux Targaryens, surtout que c'était la famille royale, ouais rien que ça. Enfin, la décision était prise, une chambre dans une auberge ça serait parfait.

Déambulant dans les rues à la recherche d'une chambre, elle réalisa que personne ne s'intéressait à elle. À l'île aux ours, quasiment tout le monde se connaît, ici ce n'était même pas sûr que le marchand connaissait le forgeron d'à côté. D'un coup, elle aperçut une garde du guet et lui demanda de lui indiquer un endroit où elles pourraient loger quelques jours. Celui-ci lui expliqua vite fait un endroit convenable, mais cela se voyait de suite qu'il voyait les jeunes femmes comme un dérangement. Suivant les indications, Dacey ouvra grand les yeux devant le spectacle qui s'offrait à elle. Des femmes en tenue très légère, parlaient sur un balcon et il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour comprendre qu'il s'agissait d'un bordel. Offusquée, elle annonça :

- Si je retrouve ce garde, je lui ferai comprendre son erreur. Est-ce qu'on ressemble à des prostitués ? Ou pires à des habituées de ce genre d'endroit ?

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La noirceur de l'histoire a laissé des traces sur l'île aux ours et je tremble, victime d'un étrange épuisement devant toute cette souffrance. Chaque combat est une perte de soi, notre âme est comme morcelée. Nous perdons petit à petit notre âme d'enfant et de notre foi en l'humanité. L'Homme est un être incroyablement complexe et qui pourtant tend vers la même chose, laisser une trace dans l'histoire d'une autre personne. Une histoire vivante qui appartient à un ami ou à un simple inconnu. Une personne ... c'est tout simplement une combinaison évolutive, modulable, de composante, des composants liés à notre histoire passée, à notre histoire à venir, des composants qui se mêlent à celle d'autrui. Nous sommes tous des co-auteurs des vies des autres.

Cette trace n'est pas toujours ce qu'on attend, on peut être charmé, mais aussi déçu du cadeau qu'on doit accepter. Prenons l'exemple des Fer-nés, ils laissent une emprunte indélébile sur notre existence, tels des gibiers marqués au fer rouge. La noirceur, leurs vies en sont infesté. Ils combattent sans avoir peur de la mort, ils sont nés pour piller et détruire la moindre pureté qui tente d'éclore. Cette noirceur me terrifie, elle hante mes nuits. Pour rien au monde, je ne voudrais leur ressembler, de ressentir que de la haine et de l'amertume. J'espérais juste rester la Jorelle qui avait grandi sur une île réputée pour ses femmes aux forts caractères. En réalité, dans les terres du nord, nul ne se tient hors de la noirceur. Et en posant le pied sur celle du sud, je n'ose à peine imaginé qu'elle obscurité règne sur la capitale.

Alors que je me perdais dans cette foule, que Dacey panique en me perdant de vue, je ne pensais qu'à une seule chose, je voulais découvrir tous les secrets de la capitale. Je voulais apprendre leurs coutumes, comparer nos croyances, je voulais tous simplement connaître ses lieux. Après tout, ce voyage n'était pas qu'une simple aventure, oui, cela devait m'aider à changer, mais ça permettait à Dacey d'en apprendre plus sur le monde. C'est elle qui allait prendre la place de notre mère et pour cela, elle devait savoir comment elle voulait gouverner. Voulait-elle être comme ce roi, celui qui est peut-être aussi impulsif que moi ou voulait-elle être comme Ned Stark. C'est en parlant avec le peuple qu'on sait quelles attitudes fonctionnent ou on.  


Dacey fixait la pierre qui était dans mes mains, elle n'était pas extraordinaire, elle était juste la première chose que j'avais ramassée. Elle avait beau être petite, elle pouvait être une arme redoutable. Vous avez déjà reçu une pierre sur la tête ? Alors vous ne pouvez pas me dire que cela ne fait pas de mal.

- Elle est parfaite ! Moi, je dois lui ramener du miel, si tu vois un marchand qui en vend, on s'arrêtera. Puis, il faudra qu'on trouve pour Alysane, Lyanna, Mère et nos petits oursons.

J'acquiesçai de la tête, Lyra vouait un culte pour le miel alors que Dacey le détestait. Après tout, ce n'est pas parce qu'on est sœur qu'on doit forcément avoir les mêmes goûts. Heureusement, sinon, on s'ennuierait grandement !

- Bon, trouvons une auberge qui puisse nous héberger quelques jours.

Une chambre d'auberge, c'était parfait ! Pour une fois qu'on n'allait pas passer nos nuits chez des nobles arrogants ! Ce n'est pas parce qu'on est riche qu'on est forcément des bonnes personnes ! Ici au moins, on allait connaître ce qui se passait réellement dans des auberges. Ce voyage allait être riche en expérience !

J'étais émerveillé par tout ce que je voyais, bien sûr, il faisait bien trop chaud, mais j'étais heureuse de me retrouver dans les rues de Port Réal. J'ai pu remarquer plusieurs choses durant cette courte petite promenade. Ici, comme ailleurs, la pauvreté était la même et personne ne s'occupait d'eux. Les riches étaient protégés par des gardes ... Ils sont riches et ils ne sont même pas capables de se défendre seule, pourtant, ils ont de l'argent pour apprendre. On essayait de nous vendre tout et n'importe quoi, ce n'est pas dans notre belle île que cela arriverait. Et puis, nous au moins, quand on demande quelques choses, il nous donne une bonne information.

Ni d'une, ni d'eux, on à atterrir devant une grande maison. De loin, elle était magnifique, mais de près, c'était une toute autre histoire. Des prostitués, oui, autant appelé un chat un chat, nous faisaient des signes. Je n'arrivais pas à savoir si je devais être en colère ou ... J'étais davantage étonné, alors que Dacey, elle, était bien énervée. Elle était même prête à retourné voir le garde pour le marteler de coup ! Ah, le charme des filles du Nord, y a pas à dire, c'est légendaire !

- Alors là je ne sais pas quoi te dire … non vraiment !

Je m'avançai un peu plus afin de voir si l'auberge était un peu plus loin. Non, le garde, nous avait vraiment prit pour des prostitués ou pour des futurs prostitués, tout reste à voir selon son point de vu.

- Ou alors l'auberge est derrière, mais ça me paraître étrange. Quoi que, puisque les hommes adorent ce type de femme, cette auberge propose peut-être ce genre de service.

Notre mère me répétait souvent : « Tout ce qui doit arriver arrivera, quels que soient tes efforts pour l'éviter. Tout ce qui ne doit pas arriver n'arrivera pas, quels que soient tes efforts pour l'obtenir ». C'était peut-être un signe.

- Allez viens, on va aller voir le septuaire. Voir de quoi sont faits leurs dieux et prouver que les nôtres sont mieux.

Les dieux, j'espérais que ça allait la calmer. Oui, la phrase que me répétait souvent, c'était sa façon de me faire taire. Quand j'étais petite, remarque aujourd'hui, je le fais encore, je posais beaucoup de questions sur nos dieux. J'étais de nature septique et j'avais besoin de voire pour croire.

Ses premiers instants à Port-réal se passaient réellement mal, entre l'odeur nauséabonde qui enveloppait la ville, et voir tous ses pauvres gens, entourés d'autans de richesse, lui donnait des envies de révolte. Sur l'île, il existait une telle proximité entre tous les niveaux sociaux que c'était difficile de voir à tel point c'était différent ici, bon, elle le savait avant de venir, mais entre le savoir et le voir, c'était un grand écart. Contrairement à elle, sa soeur semblait heureuse d'être là, elle possédait ce petit goût d'aventure que Dacey avait oubliée depuis longtemps. Sa soeur ressemblait beaucoup à sa mère surtout niveau impulsivité, mais pour Dacey, c'était la preuve que sa soeur s'en sortirait toujours, même si elle plongerait souvent dans les ennuis, surtout si elle vivait à la capitale. Une idée bien grotesque, quel Nordien aimerait cette vie ?!

D'ailleurs, il y eut un autre détail qui poussa Dacey à ne pas approuver cette ville, les gardes. Sérieusement l'envoyer à un bordel, qu'avait-il cru en la voyant ? Dacey ne supportait pas deux choses, qu'on lui dise qu'elle ressemblait plus à un homme qu'à une femme, estimant que porter des pantalons ne faisait pas d'elle un homme et qu'on la traite de prostituée, après tout, malgré la pauvreté de sa famille, elle restait d'une noble naissance d'une maison importante du Nord. Il n'y avait aucun doute que si elle recroisait ce garde, elle lui ferait comprendre son erreur. Elle fit part de son avis à Jorelle et celle-ci lui répondit de suite.


- Alors là je ne sais pas quoi te dire … non vraiment !

Tandis que Jorelle s'avançait, Dacey observa ces jeunes femmes qui semblaient, à première vue, heureuses de leur métier. Était-ce une facette ? Il n'y avait pas de bordel à l'île aux ours, pour la simple raison que les hommes avaient des femmes des fois plus coriaces qu'eux et donc il fallait éviter de les froisser, bon il y a la môle, mais pour cela, il fallait aller sur le continent.

- Ou alors l'auberge est derrière, mais ça me paraître étrange. Quoi que, puisque les hommes adorent ce type de femme, cette auberge propose peut-être ce genre de service.

Si tel était le cas, il était tout de même hors de question qu'elle y mette les pieds, il y avait tout de même un code d'éthique à respecter, enfin pour Dacey. Elle n'avait rien contre leur métier, mais ce n'était pas pour cela qu'elle voulait fréquenter un endroit où elle pourrait en voir à chaque recoin. Son énervement pouvait encore se faire ressortir, et c'était surement pour cela que Jorelle lui proposa une autre occupation.

- Allez viens, on va aller voir le septuaire. Voir de quoi sont faits leurs dieux et prouver que les nôtres sont mieux.

Cette idée la fit sourire, surtout dans le sens que le bordel lui fasse directement penser au septuaire. Est-ce que Jorelle y voyait un lien sous-jacent ? Dacey n'avait rien contre la religion des sept, tout le monde pouvait choisir ces croyances, même si dans le nord, il était beaucoup plus courant de croire aux anciens dieux.

- On n'a rien à prouver, les nôtres sont mieux.

Sa croyance illuminait son chemin, telles des lanternes disposées auprès d'elle pour qu'une lumière apparaisse dans l'obscurité. L'aînée des Mormont était loyale aux anciens dieux, à leurs lois. Ne pas vendre d'esclave, respecter les lois de l'hospitalité, l'inceste et le parricide. Jorah en vendant des esclaves avait trahi autant les dieux que sa famille, en tout cas pour elle. Finalement, elle fit demi-tour suivi par Jorelle.

- Mais je suis sûre que sera plus facile à trouver qu'une auberge.

Elle se souvenait de Lynce qui lui décrivait la grandeur des septuaires, leurs grandes beautés. Pour une personne qui voit ses dieux dans la nature, c'était un fait plutôt surprenant de bâtir des endroits de culte, car après tout, les barrals venaient des dieux, mais les bâtiments des sept étaient construits de la main des hommes, en quoi pouvait-il y voir un signe divin ?

Elles avancèrent l'une à côté l'autre et comme l'oursonne avait pensé, il fut moins compliqué de trouver le grand septuaire de Baelor. Dacey s'arrêter auprès d'un petit coin d'eau qui se trouvait auprès d'une grande stature à l'effigie de Baelor le bienheureux, et son regard se posa face au bâtiment qui se tenait un peu plus loin.

- Ce n'est pas très intime comme lieu de culte, comment peuvent-ils communiquer avec les sept et se faire entendre ?

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Vivre dans une cité qui préfère exposer toute l'opulence de leurs richesses, au lieu d'aider leurs populations à survivre à la famine, m'était totalement impossible. C'est de la torture pour ces personnes, celles qui n'ont pas manger de viande depuis des mois et qui à force d'en manquer, en on oublier le goût. C'est comme-ci qu'on attachait un ours devant une jarre de miel, il serait devant un objectif impossible à atteindre, ce n'est pas juste et c'est pire que de la maltraitance. Il ne devrait pas y avoir de différence entre les pauvres et les riches, dans les faits, nous sommes tous des êtres humains, dotés d'un cœur et de sentiments ? On n'a pas toute la capacité d'être humain apparemment. Si un jour, je devais habiter dans une telle ville, je ferais tout mon possible pour aider ces pauvres personnes. Une seule personne ne pourrait sauver toute une cité, mais aider quelques habitants serait déjà un commencement. Un geste d'humanité de la royauté serait un acte encore bien plus merveilleux, si ce n'est pas par compassion, cela devrait être fait par devoir. Ce n'est pas le rôle de ces individus de protéger leurs peuples, mais pour être préservé, il faut que les habitants soient sains et sauf. Malgré tous les défauts de la capitale et toutes les choses qui me mettaient hors de moi, j'étais excitée. Cet endroit était empli d'histoire merveilleuse, sanglante et parfois terrifiante. J'étais heureuse, puisque grâce à cette aventure, je pouvais enrichir ma connaissance historique. Toutefois, en cet instant précis, je pouvais agrémenter ma vie de d'autres expériences précises.

Les femmes qui étaient face à nous étaient sûrement des personnes charmantes, mais ce n'était pas leurs douces personnalités que j'observais. Loin de là … Ce n'était pas dans mon habitude de voir de telles femmes, après tout, sur notre île, les bordels n'existaient pas. Il mettait interdit de juger ces femmes, c'était un travail qui offrait de nombreuses perspectives, enfin, je pense. Gagner de l'argent ce n'est pas facile, alors même si ce n'est pas un travail qui est très reluisant, c'était une manière de s'enrichir. Je n'étais pas offusqué, contrairement de Dacey, d'une certaine manière, cela pouvait être un compliment. On devait être à son goût. En fait non, ce n'est pas du tout un compliment ! À force de vivre avec une personne, on apprend à la connaître et parfois mieux qu'elle-même. Une seule chose pouvait calmer Dacey, sa croyance et peut-être dénigrer celle des autres. Ce qu'elle me confirma en une seule phrase.

- Ils ne sont pas mieux, ils sont bien plus que ça ! Ce sont les dieux d'origines, celles des Premiers Hommes, tous les autres ne sont arrivés bien après. Rien que pour ça, les anciens dieux sont vraiment supérieurs à ceux qui se trouvent ici.


J'étais moi-même étonné par mes propos. Dans toute notre famille, j'étais celle qui était la plus septique. J'ai besoin de voir pour croire et jusqu'ici, les anciens dieux ne m'avaient envoyé aucun signe flagrant. Et pourtant, je crois quand même en eux, après tout, je suis persuadée que les marcheurs blancs existent, alors pourquoi pas des êtres ayant d'incroyable pouvoir. En avançant, Dacey fit une remarque qui me fit sourire, je ne savais même pas à quoi ce septuaire de Baelor ressemblait, mais peut-être que cette foi, les soldats pourraient véritablement nous indiquer le bon endroit. Dacey avait raison, il était beaucoup plus facile à trouver qu'une auberge.

- Ce n'est pas très intime comme lieu de culte, comment peuvent-ils communiquer avec les sept et se faire entendre ?

Nous n'étions pas encore à l'intérieur qu'elle le dénigrait déjà. N'était-elle pas adorable ? Toutefois, c'était compréhensible, si moi, j'étais la plus septique, Dacey était la plus fidèle de la maison Mormont.

- Ils ont quatorze oreilles, ça doit sûrement aider.

Je suivais Dacey, grimpant les dernières marches de ce long escalier. Les lieux étaient recouverts de marbre blanc et le plafond semblait être incrusté d'or, le verre permettait au soleil d'illuminer ce monument. Les sept dieux étaient représentés par des tours qui semblaient soutenir l'édifice. Cela pouvait envoyer un message certain, les sept portent les Hommes et que sans eux, leurs vies seraient malheureuses et bossues.

- Tu imagines le nombres d'année qui leur a fallu pour construire ce lieux ? Le nombre de goutte de sueur versé pour que tout ça tienne debout ? Leurs croyances sont douteuses, mais on ne peut pas leur enlever l’ingéniosité de ces personnes et la beauté de cet endroit… Imagine tout l'argent utilisé pour construire tout ceci, des sommes considérables qui auraient pu nourrir beaucoup de pauvres. C'est ça que veulent leurs dieux ? Un bâtiment pour que leurs fidèles flattent leurs egos plutôt que les nourrir.

Puis, en observant les alentours, je me rapprochai de Dacey, murmurant à son oreille :

- Tu crois que s'ils m'entendent parjurer leurs dieux ils seront capables de me faire brûler sur un bûcher ou me faire subir une autre torture ?

Diverses coutumes et religions parsemaient les terres de Westeros et D'Essos. Tandis que certaines ne poussaient qu'à la paix, d'autres voulaient s'agrandir, avoir plus de disciples pour davantage de pouvoir. Dacey ne voyait pas celle des anciens Dieux ainsi, personne n'était forcé d'y croire, il n'y avait pas de palais, pas d'objet de culte, pas de statuts comme le sept. Non, simplement des barras aux visages sanglants. Jorelle avait voulu visiter le septuaire de Baelor et le trouver fut très simple, il fallait l'avouer Dacey en prenait plus les yeux, autant par la beauté du bâtiment que par l'incompréhension. Comment pouvait-il réussir à communiquer avec leurs dieux ? Comment pouvait-il exposer tant de richesse devait un peuple qui mourrait de faim ? Finalement, elle se décida d'interroger sa soeur à son sujet, voulant connaitre son point de vue sur ce lieu de culte.

- Ils ont quatorze oreilles, ça doit sûrement aider.

Une autre différence avec l'ancienne religion, eux connaissaient le nombre de dieux qu'ils avaient : le Père, la Mère, l'Aïeule, le Guerrier, le Ferrant, la Jouvencelle et l'Étranger. Ils avaient tous un but précis. Les Mormont grimpèrent les marches qui menaient au grand septuaire. Celui-ci était recouvert de marbre blanc et d'or. Dacey s'arrêta devant l'une des statuts qui représentait l'un des sept.


- Tu imagines le nombres d'année qui leur a fallu pour construire ce lieux ? Le nombre de goutte de sueur versé pour que tout ça tienne debout ? Leurs croyances sont douteuses, mais on ne peut pas leur enlever l’ingéniosité de ces personnes et la beauté de cet endroit… Imagine tout l'argent utilisé pour construire tout ceci, des sommes considérables qui auraient pu nourrir beaucoup de pauvres. C'est ça que veulent leurs dieux ? Un bâtiment pour que leurs fidèles flattent leurs egos plutôt que les nourrir.

Dacey ne pouvait être que d'accord avec les paroles de sa soeur. Cet endroit était certes magnifique, mais pour elle, cela représentait aussi l'égocentrisme de cette religion, pour elle, il y avait nullement besoin d'objet de culte pour se sentir proche de ses dieux. Sa soeur vint murmurer à son oreille :

- Tu crois que s'ils m'entendent parjurer leurs dieux ils seront capables de me faire brûler sur un bûcher ou me faire subir une autre torture ?

Elle tourna la tête pour observer les traits de sa jeune soeur. Durant un temps à présent révolu, le feu était une des sentences préférées du donjon rouge, mais ce Roi avait disparu et depuis cette époque, elle n'avait jamais entendu parler d'une personne brûlée vive. Posant une main, qui se voulait réconfortante, sur l'épaule de soeur, elle répondit :

- S'ils font cela, je les condamnerais à perdre leur tête et comme nos coutumes l'exigent, j'accomplirais la sentence moi-même.

Pour ses soeurs, Dacey pourrait défaire des montagnes, pour ses soeurs, Dacey sacrifiait tout, elle était l'ainée, c'était son rôle de prendre soin d'elles. D'un coup, elle aperçut un septon les observer et cela n'était en rien un regard d'amitié.

- Je crois qu'on ne va pas tenter la colère des septons. Allons-y.

Emmenant Jorelle avec elle, elles sortirent de ce lieu de culte. Dacey était fidèle aux anciens dieux et ne viendrait jamais à se convertir à une autre religion, car ces croyances faisaient d'elle la femme qu'elle était. Continuant à avancer, elles tombèrent sur une auberge, enfin, elles allaient pouvoir se reposer, car avec cette chaleur Dacey se sentait à bout de forces.

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