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Event 3 : Une vague de justice.

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Une vague de justice
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L'aspic gardait son nez plissé et ses sourcils froncés jusqu'à ce que son oncle l'appelle. Elle fût presque prise d'un sursaut face à cette surprise. L'appelait-il vraiment, elle, pour témoigner ? S'il y avait bien une personne qui n'aurait pas eu la parole, avait-elle songé, ce serait elle. Mais ce n'était peut-être pas plus mal ; il paraissait déjà un peu plus cohérent qu'on la blâme elle de l'état de Daemon, encore que, à ses yeux, il était le seul à blâmer. Elle appréciait son amitié mais elle n'avait pas demandé à être sauvée en pleine... Mission. Elle n'était pas une princesse en détresse, une demoiselle en détresse. Cela était encore quelque peu douloureux à son orgueil. Être sauvée, voilà une idée idiote.

Mais elle se montrait néanmoins magnanime et plutôt que rester assise à bouder jusqu'à la fin de la séance, plutôt que rester à pester contre quiconque parlerait, elle fit l'effort de se déplacer et de se lever. Et... Elle ne fût pas déçue. Surprise, plutôt, à nouveau. Si bien qu'elle mit quelque secondes à réaliser ce qu'il venait de lui demander.

Ayant été commandante de garde royale mais n'ayant jamais été fait chevalier, elle se devait néanmoins de connaître cela. Elle n'était pas chevalier mais avait eu à sa garde des chevaliers, quoi que tout était question de perspective et peut-être son titre... Non, elle chassait l'idée idiote, pour plutôt répondre à son oncle. Un regard vers Rhaegar puis finalement vers son oncle, elle tentait de répondre le plus calmement possible. Elle restait néanmoins si droite qu'elle le pouvait, la tête haute, refusant toute aide, pourtant bienveillante.

" Lors de l'adoubement, le chevalier doit promettre sous le regard des dieux d'être brave, juste, de défendre le faible et l'innocent, de protéger toute femme, de défendre ceux ne pouvant se défendre eux-même, de protéger toutes les femmes et tous les enfants, d'obéir à son capitaine, à son seigneur et à son roi. De se battre courageusement si besoin. D'accomplir toutes les tâches qu'on lui demandera ou qui lui seront nécessaire d'accomplir, si dures, si humble ou périlleuses soient ces tâches. "

Dans l'ordre, si ses souvenirs étaient bons. Chose qu'au final, tout ceci, Daemon avait fait, sauf que Nymeria ne lui avait jamais ordonné de s'interposer entre elle et ses cibles, mais ça, allez le faire entendre aux Allyrion qui semblaient chercher la moindre excuse pour la mettre sur le dos du Targaryen et ne rien écouter d'autres que leur colère. Nymeria n'accordait même pas un seul regard à Valena, continuant à ignorer sa présence. Ainsi soit-il, les personnes sur lesquels elle pouvait compter n'avaient pas réellement changer. Arianne, sa cousine, son sang, était toujours là. Ses soeurs étaient toujours là, si ce n'est les petites dernières. C'est tout ce qui importait.

Elle restait néanmoins debout quelque instants, attendant de voir si c'était là tout ce qu'on lui demandait. Elle ne rajoutait pas un mot à son discours pour l'instant, ayant été prise de court, il fallait l'avouer. Doran lui faisait-il dire cela pour l'accuser de quelque chose ? Devait-elle prononcer ces mots pour se rendre compte, d'elle-même, de quoi que ce soit ?.

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Le Prince de Dorne parla à nouveau et laissa Valena regagner sa place. Ulwyck n'avait pas eut besoin de ce récit pour se faire son propre jugement. Si la foule pouvait pardonner à cette pâle copie de dragon, il ne fallait pas oublier qu'ils avaient commis une erreur capitale. Là où ils auraient eut le temps de laisser Daemon dans un fief afin de lui porter les premiers secours, ils l'avaient traînés jusqu’à la Gracedieu ce qui avait sans aucun doute empiré son état. Rien que cela ne méritait même pas un débat. La peine de mort s'imposait. Le débat pourrait alors seulement commencé avec pour thème « Quel serait le moyen pour mettre à mort le coupable ? ». Ulwyck s'était attendu à ce que Doran pose son propre avis sur l'affaire mais au lieu de cela il demanda à l'amante du dragon d'évoquer le serment de la chevalerie. Oh bon sang, cela s'annonçait rasoir à souhait. Ulwyck détestait tout ces cérémonials inutiles et ces belles paroles que peu de gens respectaient. Déjà qu'ils n'appréciaient pas ce genre de rassemblement, le Uller se flagella mentalement pour ne pas avoir emporter avec lui un oreiller histoire de pouvoir roupiller dans un coin en attendant que la sentence tombe. Il écouta à nouveau d'une oreille. Ce fut la Sand qui parla parlant de la chevalerie. Ce genre de phrases étaient de belles parures mais la réalité était tout autre. Un Chevalier était un bras armé et rien de plus. On pouvait poser de la dentelle de Myr sur un excrément, il continuerait de puer de la même manière. Il était difficile pour le Uller de comprendre les intentions du Prince Doran. Cherchait-il à défendre Nymeria, à se rallier l'opinion publique ou à pousser la bâtarde à la faute ?

Il n'avait pas à intervenir dans toute cette petite histoire. Bien sûr si la situation l'exigeait, il le ferait très certainement à cause de son impulsivité naturelle. Pour l'instant, il préférait laisser se prononcer les personnes qui maniaient les mots aussi bien que lui même maniait l'épée. Le procès commençait à traîner en longueur. Ne pouvait-ils pas simplement voter passer au résultat ? Dorne pouvait encore donner une chance à Nymeria Sand mais son amant ne jouirait probablement pas de la même tolérance à cause de ses actes passés mais également car il n'était pas un homme de Dorne. Le Chevalier de Denfert restait à proximité de Valena pour lui assurer son soutien.  Pour l'instant, il n'avait décelé aucun mouvements suspects. Aucun partisans de Rhaegar ne semblait fomenter de plan pour l'extrader de son procès ou de Dorne. Peut-être que son arme ne lui servirait pas aujourd'hui. Pour lui même, sur le ton du murmure, le jeune homme transmis son avis à Valena.


« Ces paroles sont des foutaises.  Elles servent juste de linceuls aux idiots qui ont besoin d'une motivation pour se battre,»
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Une vague de justice
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A la grande surprise de la princesse, Doran appela Nymeria. Arianne lui jeta un regard encourageant et laissa sa main s’échapper afin qu’elle puisse prendre sa place en tant que témoin. La jeune femme se demandait ce que son père avait derrière la tête. Il était tellement énigmatique à cette heure-ci que la brune ne savait que penser, que dire, que faire. Le prince régent de Dorne était d’une subtilité fine, d’une finesse d’esprit peut commune. Et cela agaçait parfois l’impulsivité du soleil de Dorne mais aujourd’hui elle était plus intriguée qu’autre chose par la façon dont son géniteur menait la danse de ce procès. Elle tentait de mettre à jour les subtilités de ses paroles, tentait d’anticiper ses décisions mais pour l’heure ce n’était qu’échec sur échec. Alors elle se concentra sur sa cousin et son ventre où un petit dragon grandissait.

Doran lui demanda de réciter les engagements que faisait un chevalier au moment de son adoubement. Une question bien étrange mais que Nymeria devait connaître vu qu’elle avait été commandante de la garde royal de Rhaegar Targaryen. Arianne les connaissait vaguement et elle préférait gouter à leur endurance la nuit dans sa couche qu’au combat et dans leur honneur. Mais elle écouta afin de s’instruire d’avantage. Elle était une princesse et se devait de savoir bien des choses avant de vouloir entreprendre quoique ce soit en politique. Il fallait toujours être le plus polyvalent possible et au vue du nombre de leçon qu’elle avait loupé quand elle était enfant en compagnie de Tyerne, elle avait de nombreuses choses à rattraper.

Arianne réfléchit aux paroles de Nymeria, tenta de faire ses propres raisonnements. Rhaegar était chevalier, il devait donc respecter cela. Certaines choses que l’aspic avait énoncé, n’avait guère était respecté par l’ancien Roi de Westeros. Cela ne jouait pas en la faveur du dragon, mais cela ne jouait pas non plus en la faveur de Daemon Sand. La situation était délicate et cela arracha une grimace à Arianne qui ne voyait pas de solution. Son père arrivait encore à tous les mener par le bout du nez et cela l’agaçait mais elle resta calme, mettant sa frustration de côté. Du coin de l’œil, elle vit Ulwyck glissé des mots à Valena, réagissant aux paroles de Nymeria. Connaissant le Uller, cela ne devait être guère tendre, ce qui rembrunit l’humeur de la jeune femme. Elle jeta également un coup d’œil à Rhaegar qui visiblement commençait à s’impatienter face à cette mascarade. Mais cela donnait envie au soleil de Dorne de rire. S’il commençait maintenant à s’impatienter, on pouvait être sûr que Doran allait faire durer le procès pour pousser le dragon à la faute. Il ne fallait pas qu’il craque s’il voulait avoir la sympathie de Doran. Si le dragon parlait s’en y être invité, Arianne ne donnait pas cher de sa tête.

   
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Event 3
Il est de la justice de prendre vengeance d'un crime, mais c'est une vertu de ne pas se venger.



       
Une vague de justice

Mes mots avaient résonné, froids et durs, malgré ma fougue, dans l’antre du Palais Vieux. Je sentais bien tous ces regards, rivés sur moi, me jugeant en même temps qu’ils faisaient le procès de Rhaegar dans leurs têtes. Mais je n’avais pas besoin de leur approbation ou de leur mécontentement. Ils pouvaient penser ce qu’ils souhaitaient, ces gentils lords et ces gentilles ladies, coincés dans leur siège à réfléchir aux faits. La vérité était qu’ils m’agaçaient presque autant que les améthystes du Roi Déchu. J’étais épuisée d’avoir à toujours me justifier face à des gens incapables de comprendre. Que pouvaient-ils tous savoir alors qu’ils n’avaient pas quitté les murs de leurs forteresses ? Comment se permettaient-ils tous d’avoir un avis alors qu’ils n’avaient subi aucune perte et aucun blessé ? Ils ne savaient rien. Ils s’étaient retranchés, protégés, sans que cette guerre du Nord ne les atteigne et vienne gratter le pas de leur porte avant de s’engouffrer dans leur demeure. Elle était venue à la Gracedieu. Et elle n’avait laissé que des cendres.

Néanmoins, il me fallait écouter leurs avis. C’était ce que Père aurait voulu, s’il était parmi nous et non pas dans le Bief, auprès de celle qui se faisait appeler la Reine du Sud. Toujours aussi mystérieux et secret, nous ne nous étions qu’à peine adressés la parole depuis le retour de Daemon. Mais j’avais d’autres soucis à régler que son mutisme ordinaire et ses affaires dans le Nord. Je devais m’occuper des Allyrion.

Le Prince de Dorne me congédia et appela Nymeria. Ses iris sombres ne croisaient pas les miennes, mais j’aperçus le regard courroucé de Dickon. Stupides, ils l’étaient tous. À quoi s’attendaient-ils ? À ce que j’annonce, avec un grand sourire, que nous pardonnions tout ? Qu’il fallait tous nous prendre par la main et oublier notre ire ? Surtout que je n’avais jamais demandé la tête de Rhaegar. Simplement une tête. N’importe laquelle. Pour l’instant, cela suffirait à m’apaiser. Qu’elle soit celle d’un dragon ou d’un cerf, je m’en contrefichais.

Je pris à nouveau place à côté d’Ulwyck qui m’accueillit avec un visage impartial. Il me soutenait. Sa seule présence me permit de souffler.

Le témoignage de l’aspic me laissait dubitative. Que cherchait à faire son oncle ? Je n’en avais aucune idée, mais remettais mon sort et celui de ma famille entre ses mains. Je détestais ne pas avoir de prise sur mon propre futur, mais les choses étaient ainsi. Les mots de Nymeria rappelaient à la fois l’engagement de mon frère et celui du Targaryen. Je grimaçais aux paroles d’Ulwyck qui résumait la situation.

« Tout ceci est grotesque, » je marmottais dans ma barbe. « Nous n’avons pas besoin d’entendre de jolies phrases et de jolis mots. Ces serments ne sont bons que pour les bieffois. »

Amère et acerbe, je prenais cependant mon mal en patience. Un regard à la Princesse m’indiqua qu’elle en faisait de même. Son esprit, plus formé à la politique et aux intrigues que le mien, devait probablement déjà échafauder quelques théories. J’aurais aimé les entendre puisque j’étais incapable de réfléchir en toute impartialité.

Rhaegar s’agitait. Cela ne put que me faire serrer les poings. Hé oui ! Vous devez attendre, vous aussi ! aurais-je voulu lui lancer. Il était là à son procès et pas à un de ses banquets. Comprenait-il que sa tête pourrait rouler dans le sable ?

« Où veut-il donc en venir ? » grinçais-je à l’intention du Uller qui, comme moi, était sur les nerfs.




     

         
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Ulwyck n'était pas une flèche. C'était indéniable. Cependant Valena semblait partager son avis ce qui prouvait quelque part qu'il ne se trompait pas. Il ignorait vraiment comment les nobles de Dorne allait réagir. Laisserait-il libre cours à la consanguinité de leur région ou n'étant pas touchés directement par la situation, se montreraient-ils cléments ? Rhaegar ne pouvait pas s'en sortir indemne. Même si l'opinion publique se ralliait à lui, il méritait bien une petite tape sur le coin du visage, histoire de lui rappeler qu'en venant se réfugier à Dorne, il avait prit le risque d'attirer tous les regards de Westeros sur la principauté qui en ses heures d'indépendances ne demandait pas mieux que de se faire discrète. Du moins c'est ce qu'il avait comprit en discutant avec Arianne. Lui même désirait plutôt ardemment de l'action mais pas au détriment de Dorne, à moins qu'un de ses grains de folie passager ne viennent se glisser entre les rouages de son cerveau. Une insulte mal placée et une épée pouvait sortir rapidement de son fourreau pour venir se planter dans une gorge. Le monde n'était qu'émotion et celles que le Uller ressentaient étaient souvent exubérantes et extrêmes.

«Cela ressemble plus au procès de Daemon qu'au procès du perdant assis plus loin. Il a peut-être perdu un royaume mais Daemon a payer un plus lourd tribu pour le protéger qu'il ne semble avoir payé au cours de sa vie.»

Que voulait-elle que le Chevalier lui réponde ? Il n'était pas aussi intelligent et subtile que Valena. C'était à elle de percevoir ce que Doran désirait illustrer par ses paroles. Ulwyck était une arme pas une plume. Il posa une main sur le bras de Valena pour lui signifier que même s'il ne comprenait pas toute la situation, il restait derrière elle pour la soutenir.

«Tu penses que je peux comprendre où le prince désire amener cette conversation si toi même tu ne le comprends pas ? De nous deux, tu es la seule qui a assez d'esprit pour le comprendre.  Dans un débat, je suis aussi utile que le mestre de la Grâcedieu le serait une épée à la main, sur le champ de bataille.»

Il essayait de décoder le visage d'Arianne mais n'y parvenait pas. Elle semblait observer plusieurs personnes et pendant un instant son regard croisa le sien. Elle sembla se rembrunir. Sans doute ne s'était-elle pas attendue à le voir tenir aussi longtemps dans un jugement qui aurait dût l'ennuyer habituellement. A moins qu'elle n'ait eut simplement peur qu'il ne se décide à faire justice lui même au nom de la maison Allyrion. Il était néanmoins fier. Véritablement fier de voir que Valena était ici pour défendre son frère et ce malgré leur différent. C'était dans ce genre moment que les liens du sang pouvaient réellement se déclarer. Peut-être en voulait-elle toujours à son frère et qu'elle se battait uniquement pour le nom de la maison Allyrion mais le résultat restait le même. C'était pour Daemon qu'elle avait parler.

«La seule chose dont je suis sûr, c'est que je ressens une profonde fierté envers toi. Tu es là pour ton frère et pour les Allyrion. Tu seras parfaite pour succéder à ton père, Valena.»
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Event 3
Il est de la justice de prendre vengeance d'un crime, mais c'est une vertu de ne pas se venger.



       
Justice sera rendue

Les réactions ne tardèrent pas à naître dans les impatiences de chaque participant. Ces dernières s’en trouvaient toutefois diverses tant la surprise des uns paraissaient répondre en échos avec les indifférences et les ardeurs éveillées des autres. Le Prince des lieux jaugeaient de ses yeux curieux chacun d’entre eux, désireux de songer à la vaillance qui saurait sûrement se rappeler à ces échauffements. Néanmoins, son mutisme perdurait, cherchait encore à présager d’un raisonnement dans lequel l’impartialité régnerait en maître. Pourtant, les rancunes résidaient intactes dès lors que ses ambres rencontrées à nouveau les améthystes de l’ancien monarque. Un long silence demeura intact le temps que sa nièce prenait place. Une ellipse temporelle durant laquelle le Soleil toisait de sa manière impériale et sage la fausse capitulation du Dragon. Tous étaient conscients de la fugacité de cette famille et pourtant, lui, restait intangible face à ce spectacle qui n’était pas sans le ravir. Les mots ne le touchaient pas, ou du moins paraissait-il en donner l’allure. Cependant, ce témoignage saurait surement éveiller de nouvelles ardeurs, celles qui traduiraient de son impatience face à son destin. Dorne demeurait fidèle à elle-même, chose à quoi Doran ne pouvait que s’en portait que plus fier. Ses partisans savaient faire preuve d’éloquence et parfois même de retenue, mais ils gardaient toujours quelques soubresauts houleux et tempétueux que les régions de Westeros leurs reconnaissaient.

Nymeria Sand parlait en connaissance de cause. Le Prince n’en restait que plus patient encore alors que quelques chuchotements résonnaient de-ci de-là aux travers de la pièce. La chaleur semblait à son tour éveiller des ardeurs, à bien ou à tort. Tous venaient d’entendre ce témoignage et chacun était à même de porter son propre jugement.

« Nous ne pouvions avoir meilleure explication que celle d’un commandant, je t’en remercie Nymeria et te demande de reprendre ta place. »

L’agitation grondait un peu plus alors que Doran lançait un regard en direction de certains esprits échaudés. Ses ambres restèrent pour quelques longues secondes ancrées dans les onyx de l’héritière de la Grâcedieu. Pouvait-elle comprendre l’étendue de ce jugement ? Sa jeunesse lui faisait défaut et tel le père de sa charmante fille, le Prince apprécierait donner de son enseignement à Valena dans le futur. Il remarqua l’accompagnement d’un autre chevalier à ses côtés. La maison Uller était réputée pour son impétuosité débordante et sa finesse combattive. Un mince sourire commençait à s’étirer sur les lèvres du suzerain avant que ce dernier ne s’estompe face aux messages qu’il s’apprêtait à délivrer.

« En raison de ces deux témoignages, je laisse vos jugements libres de se porter entre telle ou telle cause. Même si il semblerait que nous soyons pris au dépourvus entre plusieurs fautes. Nul n’est sans savoir que nous privilégions bien plus les actions que les beaux serments… »

Le Prince de Dorne essayait de donner un regard à tous, un regard dans lequel sa patience transigeait sur tout le reste. Ce dernier couva pour l’heure sa propre fille avant de dévoiler un caractère plus sérieux au moment où Nymeria était sous ses yeux. Il la connaissait pour savoir qu’elle ne pourrait se retenir plus longtemps, voilà pourquoi il ne lui laissa pas l’occasion de dire un mot et trancha d’un ton quelque peu amer.

« Pourtant une action ne peut s’effectuer qu’après une réflexion et cette réflexion se doit d’engendrer des valeurs que nous respectons tous. Daemon est une victime que Dorne pleure et tend à apaiser ses souffrances de son mieux. Il est le fils de notre berceau et l’a prouvé en répondant favorablement à ses engagements concernant les siens. Nous venons d’apprendre qu’un chevalier prône des valeurs visant à secourir son prochain. Ce fils y a fait honneur en protégeant l’une des nôtres, Nymeria Sand, au détriment de son existence. Devons-nous juger de ce serment promis plutôt que nous intéresser aux véritables accusations d’un monarque déchu ? »

Certains regards s’assombrissaient alors que d’autres se réjouissaient déjà. Mais c’était sans conteste la poursuite de l’idée du Prince à venir.

« Je ne le crois pas non plus. Nous sommes ici pour juger un homme, anciennement roi, venu en exil sans nous en demander la permission. Entraînant par ce biais des dangers pour les nôtres puisque son acte a éveillé des regards vers nos demeures. Désirons-nous le défendre ou au contraire le rendre à ses anciens partisans et que son sort dépende d’eux ? »

Cette fois le regard de Doran prêtait uniquement attention aux améthystes fières de l’homme dont il ne savait que penser.

« Rhaegar Targaryen mérite t-il la mort, qui s’avère rapide et à l’image d’un catalyseur de guerre pour notre récente indépendance ? Ou plutôt les véritables effets engendrés par ses actes récents qui lui seraient lents et douloureux et veilleraient par là même à consolider nos frontières pour permettre un meilleur avenir à nos enfants ? »

Les mots étaient lancés tel le venin de la vipère qui courrait dans les veines de sa victime. Le Prince admira les siens alors que ses espoirs se tenaient dans les diverses réponses à venir. Le procès venait à peine de commencer et Doran appelait à tous à répondre de ses idées pour ainsi prendre la meilleure des solutions.  

     

         
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Le Prince de Dorne reprit la parole. Il parla encore une fois avec sagesse mais avec plein de mystère. Arianne fronça les sourcils. Le jugement était en suspens, il attendait visiblement que quelqu’un prenne la parole, que les dorniens exprime leur ressentis. Un exercice dangereux, délicat mais auquel la jeune femme voulait se prêter. Voir si elle pouvait rendre son père fier de ses réflexions, lui montrer qu’elle était capable de mettre sa fougue, son impétuosité de côté et réfléchir de manière avisée. Ce n’était pas aisé pour la princesse qu’elle était. Elle et ses éclats. Mais aujourd’hui c’était le moment de faire ses preuves. Arianne devait montrer qu’elle pouvait être une héritière digne de son père, digne de ce qu’elle pourrait faire le moment voulu. Alors lentement et calmement, la brune se leva pour prendre la parole. Elle posa ses iris noisette sur son père puis sur le dragon.
« Le dragon est resté silencieux, alors qu’il s’agit de son jugement. Il est accusé de bien des choses, et les dorniens sont en colère contre lui. En le défendant un fils de Dorne a été brisé. Et bien avant cela, il a jeté le déshonneur une des filles de Dorne. Peut-être serait-il sage de l’entendre désormais. Qu’a-t-il à dire pour sa défense ? A-t-il encore l’éloquence de son règne ? A-t-il des remords ou aucun ? Que peut-il dire pour convaincre le peuple dornien de son innocence ? Nous avons vu des actes qui nous ont mit en colère, qui nous ont blessé aux plus profonds de nos chers, on nous a insulté. Si le roi déchu veut la clémence de Dorne peut-être faut-il qu’il commence par apaiser toute la colère accumuler contre lui ? »

Pendant toute la durée de sa tirade, Arianne n’avait cessé de regarder son oncle. Car il en demeurait pas moins l’époux de feu sa tante Elia. Et si la famille était précieuse à ses yeux, Rhaegar avait commis bien des crimes. Elle ne le défendrait pour Nymeria que s’il exprimait des remords, des excuses sur ses actes. Qu’il se montre humble et plein d’humilité sur ses actes de passés. Etait-il capable de mettre sa fierté de dragon, de Targaryen de côté ? Elle attendait beaucoup de lui, mais s’il voulait la convaincre, il était obligé de passer par là. Mais elle ne dirait point ce qu’elle attendait de lui pour qu’elle puisse plaider en sa faveur. Ce n’était pas un combat gagné d’avance. Et la princesse de Dorne avançait prudemment en publique, face à son père. Elle releva d’ailleurs les yeux vers son géniteur avant de se rassoir calmement à sa place, attendant la réponse du Targaryen à ses questionnements. Voulait-il se défendre ou resterait-il dans ce mutisme dans lequel il semblait s’être enfermé depuis le début de son procès. Le sort du Roi était entre les mains des Martell, autant les convaincre de lui laisser vie sauve.


   
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Une vague de justice

À ses yeux, le procès n’avait pour l’instant aucun sens. Les questions de Doran restaient en suspens, comme si les réponses apportées ne parlaient qu’à lui et à lui seul. À quoi cela servait-il donc ? N’étaient-ils donc tous que des spectateurs forcés d’assister à des devinettes et des charades ? Si cela était le cas, Valena aurait préféré payer quelques pièces et aller se divertir en allant voir une pièce de théâtre. Elle n’était pas ici pour essayer de déceler les mystères du Prince de Dorne et elle n’était sûrement pas là pour rire ou s’amuser. Elle était là pour assurer l’honneur des Allyrion, les représenter et voir de ses yeux le coupable, quel qu’il soit, puni pour ses actes. Elle voulait une vengeance pour son frère. Une vengeance pour sa famille. Peu importait la forme qu’elle revêtait. Ses voisins devaient penser comme elle puisque certains s’impatientaient en remuant sur les sièges et s’autorisant des messes basses sourdes que l’héritière de Ryon ne parvenait pas à attendre. Les yeux toujours rivés sur Rhaegar Targaryen, elle acquiesça aux paroles d’Ulwyck. Il avait raison, en un sens. Les phrases délivrées par Nymeria n’accusaient-elle pu indirectement Daemon ? Devait-elle témoigner contre son sang désormais ? Serait-il accusé de tous les maux ravageant le désert ? C’était une mauvaise blague à laquelle elle ne voulait pas croire. Elle serrait les poings et les dents jusqu’à les faire grincer.

La chaleur de la main de l’ancien écuyer sur son bras la laissèrent de marbre. Elle lui adressa un regard où se battait en duel la froideur statuaire de son géniteur et la rage flambante de sa génitrice. Pourtant, l’on pouvait déceler la lueur de reconnaissance qui illuminait la dureté de son regard couleur de nuit. Sans le Uller à ses côtés, elle se serait sûrement sentie seule, au milieu de ses visages et de ses voix qui parlaient sans savoir. Et surtout face à Nymeria.

« Tu me surestimes je pense, Ulwyck. En revanche, tu sous-estimes notre mestre. »

Un sourire sous humour étira ses lèvres pleines. Le regard du jeune homme se porta un instant sur la Princesse de Dorne dont Valena essayait depuis le début du procès de déchiffrer les traits énigmatiques. Elle ne s’était pas encore prononcée et son avis importait à la jeune femme.

Les mots ensuite prononcés par le Uller laissèrent l’héritière de la Grâcedieu un instant pantoise. Ulwyck n’était pas connu pour sa langue de bois et elle savait que sa déclaration était honnête. Elle était pourtant surprise de l’entendre dire cela. Mais elle se reprit assez vite.

« Je ne m’attendais pas à cela, » avoua-t-elle. « Merci… je suppose ? Ils n’ont pas le choix de toute façon. »

Il faudrait que quelqu’un la tue pour que sa place soit prise par son jeune frère Cletus. Et elle n’était pas prête à mourir maintenant alors qu’il restait tant à faire.

« Il faut bien que quelqu’un veille sur eux, » souffla-t-elle dans un soupir.

Il lui sembla alors que toute colère et toute hargne furent remplacées par un ébranlement incommensurable qui la secoua de la tête aux pieds. Depuis le retour de Daemon, elle ne s’était pas reposée une seule seconde. Entre son père absent, son frère alité et ses aller-retours entre la Grâcedieu et Lancehélion, elle ne s’était pas assise pour réfléchir à tout cela. Elle n’avait pas le temps. Et l’on comptait sur elle. S’était-elle peut-être livrée à son demi-frère sur beaucoup de points, elle n’avait confié à personne cette appréhension sourde qui la rongeait de l’intérieur depuis des semaines. Ses états d’âme et ses inquiétudes, elle les avait ravalés pour aller de l’avant. C’était ce qu’elle continuerait à faire. Il était inutile de craquer maintenant.

Alors que Doran Martell reprenait la parole, elle se tut, oubliant cette faiblesse aussi vite qu’elle était venue. Une nouvelle fois, elle hocha imperceptiblement la tête. En effet, elle devait l’avouer, des fautes il y en avait eu des deux côtés. Elle pouvait le penser, mais jamais le prononcer. Rhaegar restait un des coupables de l’état de Daemon. Et elle ne lui pardonnerait jamais. Peu lui importait qu’il soit dans les bonnes grâces de Nymeria. Peu lui importait s’il était le père de son enfant à naître. Si un jour elle s’était prononcée en sa faveur par amitié envers l’aspic et par conviction personnelle, il ne restait plus rien de cette loyauté fugace aujourd’hui.

Sa tirade sur son frère la crispa d’autant plus. Oui, ils n’étaient pas là pour juger Daemon. Il n’avait fait que son devoir. Le Roi Dragon en revanche… Méritait-il la mort ? Doran le demandait à l’assemblée. Valena ne souhaitait pas la mort de Rhaegar pour Dorne. Elle ne la souhaitait que pour elle, si la sentence venait à être prononcée.

Ce fut Arianne qui brisa le silence après l’interrogation posée.

« Malheureusement, ce ne sont pas des remords qui rendront à mon frère son visage, » gronda-t-elle assez fort pour que ses voisins puissent l’entendre.




     

         
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Doran parla et Ulwyck ne comprit pas toute la subtilité de sa prose. Il comprit un peux mieux les propos d'Arianne parce qu'il la connaissait et comprenait la jeune femme sans doute mieux que quinconce dans tout Westeros. Néanmoins sa façon de parler ressemblait de plus en plus à celle de son Prince de père. Rhaegar ne parlait pas. Il admettait sans doute ses erreurs. Il avait entendu maintes fois sa légende, son combat décisif contre Robert de la maison Baratheon. Il paraissait si pitoyable à présent. Serait-il lui aussi pathétique que ce dragon de pacotille lorsqu'il vieillirait ? Il n'y croyait pas. Cela ne se pouvait pas. Ulwyck resterait un homme de premier rang même en finissant centenaire. Il écouta les paroles de Valena et l'entendit parler de son frère. Ses paroles étaient dures mais vrai. Ulwyck ne servirait pas leur cause s'il prenait la parole mais il avait toujours eut ce don de passer pour un bon leader. Chez les femmes cela provoquait généralement un effet tout autre : le désir, l'envie, le plaisir.  Il glissa quelques mots à l'oreille de la Allyrion pour l'inciter à continuer.

«Il faut que tu rallies un maximum de personnes à ta cause. Tu n'as peut-être pas les moyens de convaincre le Prince mais si les nobles présents dans cette pièce te rejoignent dans ton élan, il sera contraint de céder.  Il a bien exilé son propre frère. Qu'est ce que cela lui coûterait d'exiler ou de faire exécuter un étranger qui a bafoué l'honneur de sa propre sœur  et mis sa principauté en danger ? .»

Il posa à nouveau son regard sur Arianne et ce qu'il eut envie de lui faire à ce moment ne pouvait pas être écrit ici. Le Uller laissa échapper quelques phrases pour l'assemblée. Il savait que parler n'aiderait pas forcément leur cause mais il agissait souvent par impulsivité et ce fut encore le cas. Il était un enfant du désert, un enfant de Dorne.

«Cet homme ne dit rien, il ne se défend pas. Il se terre dans son mutisme. N'est ce pas là la preuve de sa culpabilité ? Il ne cherche même plus à se défendre. Il attend son heure, il attend la sentence. Je ne vois pas pourquoi nous prenons notre temps et prenons des gants avec lui. Il est venu à Dorne sans l'accord de notre prince. Qu'on le renvoie d'où ils vient, entier ou pas.  Les Targaryen ont toujours vécu par le feu et pourtant c'est un des nôtres qui se rétabli des maux des flammes.  Mon frère d'arme, mon ami est à présent marqué à jamais dans sa chair par le feu.  C'était un jeune homme séduisant. Il plaisait aux femmes. Il montait à cheval comme peu d'hommes à Dorne. Il se battait vaillamment. Il s'appelle Daemon et il pourrait être votre frère, votre fils, votre petit-fils, votre oncle, votre père, votre époux.»

Le Uller avait parlé avec ferveur. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Il n'était pas homme à s'exprimer avec l'aisance verbale, la raison, la logique et la subtilité d'Oberyn Martell. Cela aussi lui restait en travers de la gorge. La perte d'Oberyn, de sa nièce et de ses petites nièces. Et voilà qu'il regrettait de ne pas en avoir parler. Des dorniens avaient été exilés de ce pays pour moins que cela ! Il souri à une jeune femme de l'assemblée, comme s'il tentait de la charmer puis posa sa main sur le poignet de Valena et parla juste pour elle, d'une voix audible seulement pour la Allyrion.

«Je suis incorrigible. Il faut toujours que je n'en fasse qu'à ma tête. Ton père m'aurai déjà jeté l'un de ses fameux regards qui se passent de toutes paroles.»
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Une vague de justice
évent

Un léger sourire étirait les lèvres de Nymeria. Doran avait raison ; étaient-ils tous venus à cette réunion pour débattre sur le sort de Daemon ? Daemon était meurtri de son propre chef, Rhaegar n'avait rien à voir avec cela. Allaient-ils encore débattre des heures durant, n'avaient-ils comme argument pour l'accuser que l'état de Daemon ? Voilà qui était assez pitoyable il fallait l'avouer. Pourquoi Daemon se retrouvait-il au centre de cette réunion quand il n'en avait, il fallait le dire, pratiquement rien à voir ? Mais il était, peut-être, bon d'avoir amené le sujet sur la table afin d'enfin faire taire ce sujet une bonne fois pour toute ; Daemon Sand n'était pas le centre du monde, pas plus que de cette réunion.

Elle s'était simplement assise et s'était remise à sa place initiale. Il fallait qu'elle regarde Doran, il était celui qui gérait cette séance, et elle voulait voir où il voulait en venir avec tout cela. Il avait fait taire le sujet et il avait eu raison, les choses avaient été mis à plat, enfin. Il fallait passer aux choses sérieuses, aux réels soucis qu'ils avaient contre Rhaegar. Elle imaginait sans peine qu'on ressortirait la carte d'Elia Martell, comme s'ils avaient été à ses côtés pour savoir comment tout cela s'était passé, comme s'ils avaient été présents pour connaître les faits véritables. Nymeria savait, car Nymeria avait pris le temps de poser la situation et de se renseigner, avant d'émettre un jugement. Mais elle reconnaîtrait volontiers la fougue et l'impatience typique des dorniens, elle serait presque prête à parier sur ; qui serait le premier à mentionner cela.

C'était un sourire vicieux qui avait pris place sur ses lèvres, alors qu'elle restait aux aguets pour savoir ce qui arriverait à son amant. On ne touchait pas la famille, on ne touchait pas les siens impunément. Son départ pour Vivesaigues n'avait rien à voir avec sa propre affection pour sa famille. Elle les regardait un à un sans mot dire, même Valena cette fois-ci, tentant de la percer de son regard ; tu fais fausse route, Valena. Si elle comprenait la colère de celle-ci, elle était malheureusement mal placée. Si elles avaient été amies autrefois, il lui semblait que c'était son rôle que la guider là où était le réel problème. Et ce n'était pas Rhaegar Targaryen, mais leur voisin, Stannis Baratheon. C'était lui qui avait ordonné cela, c'était lui la cause de l'état de Daemon, qu'avait-il encore en tête, après cela ? Nymeria s'était souvent demandé s'il resterait bien sage chez lui ou s'il reviendrait à la charge pour embêter Dorne, après tout, ses fanatiques avaient bien attaqués, sciemment, des Dorniens revêtant l'emblème de la maison Martell, à moins d'être totalement stupide, cela se voyait, non ? Combien y avait-il de tenues similaire à la leur, combien de soldats avaient des soleils pour blason ?

Nymeria les scrutait un à un, toujours avec ce même air. Si la chevalerie avait si peu d'importance à leur yeux, si les valeurs que la chevalerie prônaient avait si peu d'importance ; pourquoi prétendre prier les Sept et être à leur service ? Les murmures n'étaient pas si discrets que cela. Si elle n'entendait les mots du Uller, d'autres mots lui parvenaient aux oreilles. Si Daemon Sand avait promis sous le regard des Sept, pourquoi était-ce pour rejeter les valeurs de la chevalerie, sous prétexte qu'en ayant respecté ses voeux il ait été blessé, cela ne lui conviendrait finalement plus ? Il semblait être trop tard pour s'en rendre compte.

Oui, elle ne disait rien, mais n'en pensait pas moins. Son regard se reposait finalement sur celui de Rhaegar, un regard plus doux, un sourire plus sincère. Il avait de quoi se défendre, si Doran lui permettait de prendre la parole. Quoi que Rhaegar dise, les dorniens trouveraient à y redire et même s'il ne disait rien, ils continueraient à pester. Chaque mot devait être pesé, auquel cas cela se retournerait contre lui. Et s'il prenait la parole sans que Doran l'y autorise, on trouverait à dire qu'il était un "roi" effronté et irrespectueux. Le manque de jugeote de certains l'amusait sincèrement. A regarder leur visages et leur attitudes, oui, cela la faisait presque rire. Mais elle n'en montrait rien et gardait ce même masque qu'elle avait toujours eu ; contenue, un fin sourire sur les lèvres et rien de plus.

Elle regardait finalement et dernièrement Doran. Elle avait beaucoup appris de lui, mais il lui restait aussi beaucoup à apprendre. Suivre son exemple n'était jamais si aisé, surtout pour la femme fougueuse et impatiente qu'elle était. Mais ces dernières lunes, elle aura au moins mis à profit cet enseignement, reçu par son oncle. Parfois, la fougue n'avait pas sa place et il valait mieux rester posé et réfléchis, pour mieux analyser la situation. La fougue ne menait parfois à rien si ce n'est d'autres ennuies plus gros que soit. En d'autres termes et si elle n'avait fréquenté Rhaegar, sans doute aurait-elle réagis comme ceux de l'assemblé. Mais elle avait pris suffisamment en maturité pour voir cela d'un autre oeil désormais, pour observer tour à tour et déduire d'elle-même ce qu'il se passait avant d'émettre un jugement.

Hélas, pour elle, contrairement à la mère patience qu'elle s'évertuait à essayer d'être, ses mauvais côtés reprenaient toujours le dessus, tôt ou tard. Elle finit par se lever, rejetant l'aide de Baeron pour se tenir sur ses deux jambes. Elle les regardait un à un.

" Vous êtes si aveuglés par la colère que n'importe quel prétexte semble être le bon pour accuser le roi Rhaegar. Vous voyez des travers en lui mais ce sont les faits d'autres hommes, en quoi le fait que Stannis Baratheon et ses sbires aient attaqués notre camp, pourtant bien marqué Dornien, est-il la faute de Rhaegar ? Ne vous êtes vous pas demandé qui avait sorti Daemon des flammes de l'ennemi, si ce n'est un dragon ? Aucun de vous n'a eu les arguments prouvant que Rhaegar était dans le tort. Donner des arguments si inexistants, ne le concernant pas, à son propre jugement, voilà qui n'est pas digne de vous. Le peuple de Dorne est connu et réputé pour sa fougue et son impulsivité à faire couler le sang. Il est vrai que nous avons tous été virulent et ce plus d'une fois, j'en suis l'exemple même alors que je me dresse à cet instant devant vous, j'en suis l'exemple même je le conçois. Mais nous sommes à un conseil et il serait bien avisé pour une fois de se montrer sage et réfléchis. Si vous désirez accuser quelqu'un de l'état de Daemon, accusez donc Stannis. Je n'ai entendu à cette heure aucun réel argument visant Rhaegar. J'ai n'ai entendu à cette heure rien qui puisse mérité d'être dit à un jugement. Je n'ai rien entendu à cette heure qui puisse décider de l'avenir de Rhaegar Targaryen, tout du moins, en mal. Si je ferais confiance à mon oncle, le prince Doran Martell, c'est à certain d'entre vous que je le demande. Réfléchissez bien à ce qu'il se passe et à ce qui est dit. Décider de la vie ou de la mort d'un homme sur des faits qui sont passés depuis des années ou qui ne sont pas sien, voilà une chose idiote et une incroyable perte de temps. Nous valons mieux que ça.".

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Une vague de justice


Dorne



An 299, Lune 9

Lorsque la silhouette était entrée, boitante, des yeux étonnés s'étaient tournés vers elle. Puis les têtes s'étaient baissées en croisant le regard qui perçait faiblement dessous le masque de fer, et l'on avait préféré regarder ailleurs, les nobles gens de Dorne avaient déglutit en comprenant qui s'avançait ainsi en s'appuyant sur le garde vêtu de rouge sombre et de noir, bien que la vérité fut qu'il fut plus soutenu par les bras d'Asmar qu'il ne se reposait réellement sur lui. Pourtant, personne n'osa relever son arrivée, et ceux qui étaient sur son chemin se taisaient.
C'était à peine s'il arrivait à reprendre son souffle après ces quelques pas dans la grande salle du Palais, ce qui arrachait des coups d'oeil anxieux à son aide et crispait les épaules de ceux qui le sentaient passer dans leur dos. Il était facile, de faire semblant d'ignorer la respiration laborieuse et les râles, en gardant toute sa fascination pour le jugé à la chevelure d'or blanc. Qu'il était simple alors, d'échapper à l'aura morbide du Sand, lui que l'on n'osait regarder et pour le départ duquel on priait silencieusement comme on l'aurait fait d'un animal ou d'un mendiant malade dans les rues basses de Lancehélion. Comme on l'aurait fait d'un étranger. Daemon pouvait le sentir, ce dégout qui lui était plus cuisant encore que ses chairs douloureuses. Il pouvait voir les maxillaires crispées par l'appréhension de la dure réalité, entre apitoiement et gène de ceux qui n'osaient assumer pleinement la dure tache d'imposer la vérité à l'ancien combattant des tournois en le traitant tel qu'il devrait l'être désormais: en infirme.
Laborieusement, un pas douloureux après l'autre, le garde de la Gracedieu aidait l'ainé à se frayer un chemin au travers de la foule compacte et vibrante. Parfois, il lui semblait les entendre siffler comme autant de serpents. Asmar tentait d'apercevoir l'héritière de Ryon parmi les seigneurs de Dorne, glissant son regard vert et pénétrant sur les habits aux couleurs chatoyantes, sur les blason cousus de fils d'or, lorsqu'il sentit soudain la silhouette courbée du Sand se figer entre ses bras. Inquiet, il vit le masque relever le menton vers le Prince qu'il ne pouvait voir par dessus les têtes de la noblesse mais dont il semblait avoir enfin remarqué la voix. " Daemon est une victime que Dorne pleure et tend à apaiser ses souffrances de son mieux...". A l'ecoute de ces mots, la gorge couverte de bandages de lin se serra. Malgré l'approbation de son acte par Doran, malgré le compliment qu'il lui faisait en l'appelant "fils de Dorne", il lui semblait pourtant que l'on parlait de lui comme on l'aurait fait d'un mort. Le Prince l'avait-il déjà enterré? Aux quelques hochements de têtes sobres et approbateurs qui accompagnèrent ces paroles, un frisson fit trembler le dos fragile du bâtard, comme un éclair de désespoir alors qu'il aurait souhaité se tenir droit devant eux qui lui tournaient pourtant le dos, cachant à sa vue la famille régnante. La douleur qui lui transperça les côtes le fit à nouveau ployer tandis qu'Asmar décidait de l’arrêter ici pour qu'il puisse écouter la suite du procès.  Des mots sobres, des mots sages. Comme toujours. Des paroles contre lesquelles il était difficile d'argumenter, comme bien souvent avec le Prince de la famille Martell.  A la voix de l'infirme succéda bien vite une autre, plus véhémente et qui fit manquer un battement au coeur du Sand. Mais ce fut la voix de son ami de Denfert qui alluma une flamme dans son coeur, comme une braise qui éclaira son esprit embrumé par la fatigue. C'était une autre fatigue qui prenait sa place, une fatigue pleine de colère, de la lassitude d'être ainsi présenté en martyre. Et comme il détestait cela! Il ne s'était pas sacrifié, il avait combattu, et il avait perdu. Il n'avait pas fait cela pour Nymeria Sand, l'aspic, la fille d'Oberyn, il n'avait pas pensé à Dorne ou à ces Lords parfumés qui fustigeaient aujourd'hui le Targaryen, il avait fait cela pour secourir celle qui, malgré leurs disputes, demeurait son amie. D'ailleurs voilà que sa voix tonnait dans salle aux hauts murs. A ses mots virulents, il commença à s'avancer lentement, aidé par la sentinelle aux yeux de rapace et dont la main gauche poussait ceux qui bloquaient la route du Sand, contraint, lui qui aurait préféré le garder au calme, à l'arrière où la foule était moins dense, moins étouffante pour son état. Mais Daemon était déterminé, et il avait décidé que l'on ne se servirait plus de lui comme une excuse pour tronquer l'avenir de cet homme qu'il n'aimait pourtant guère plus que ses compatriotes.
Défendre un ami contre un peuple, contre sa propre famille, contre son Prince, c'était difficile. Faire ce qu'il s'appretait à faire lui couterait bien plus encore, puisqu'il s'appretait à parler pour celui que son père lui avait toujours exposé comme un ennemi presque héréditaire. Un ennemi qui n'était pourtant pas le sien. Pas aujourd'hui.

"Il n'est plus roi!" clama-t-il pour rectifier les paroles de l'aspic. Il en avait assez qu'on le plaignit, il en avait assez qu'on parla pour lui. Sa voix étouffée par le masque résonna pourtant suffisament fort  pour qu'il fut entendu et les quelques nobles qui le cachaient encore à la vue de tous se retournèrent puis s'empressèrent de s'écarter, curieux et inquiets. " Tais toi Nyméria... fit-il dans un soupir inaudible. Rares seraient les personnes à écouter la maitresse du Targaryen déchu, elle qui n'était en rien objective.
Maintenant, sa silhouette blanche était presque affalée contre le garde alors que ses jambes avaient presque cessé de le porter. Un râle arracha un filet de voix au Sand alors qu'il reprenait sa respiration avant qu'il ne reprit.
"Il ne peut parler, ni se défendre, puisque personne ici ne l'ecoutera." Rhaegar ne parlait pas la langue de Dorne, et quand bien même l'aurait-il maitrisée que tous ici présents feraient la sourde oreille. Puisque ils demandaient tous la vérité, Daemon leur dirait celle dont il était sûr.

"Il n'est plus roi depuis longtemps...Dorne a voulu son indépendance, et elle l'a prise car elle est forte. Elle ne doit pas craindre un dragon sans ailes. Sans couronne..." Sa voix faiblit un instant, puis il tourna légèrement sa tête masquée vers sa droite, où les nobles le dévisageaient sans savoir que faire. "Que voulez-vous de lui? Qu'il se tranche la gorge devant vous tous pour expier? Tout son sang sur les mosaïques ne vous suffirait pas."Il aurait souhaité se rapprocher de Rhaegar et de Doran, mais Asmar refusa de l'y mener craignant pour son étât, malgré le torse du Sand qui tentait inutilement de se défaire de l'emprise de ses bras.
"Il doit payer. Je ne suis pas assez sot pour prétendre le contraire."Avoua-t-il, sa tête qu'il s'était efforcé de tenir droite se baissant lentement sous l'effet de l'épuisement.
"Mais plutot que de le juger uniquement sur tout ce qu'il n'a pas fait durant son simulacre de règne, je vous demande de préter attention à ce qu'il a fait après. " Son menton se releva, et il tenta de voir, malgré le voile de buée qui cachait les visages à ses yeux fatigués, dans la foule, la chevelure d'encre de sa soeur avant de tourner son attention vers là où il devinait la silhouette assise du Prince Doran.
"C'est lui qui m'a sorti des flammes." et non un soldat de Dorne, manqua-t-il d'ajouter. Rhaegar était loin d'être un dragon, malgré ce qu'affirmait si fièrement la brune à la lourde tresse, et Daemon le savait mieux que personne depuis une lune maintenant qu'il en avait découvert un véritable. " Il m'a sauvé moi, un Sand, et en a engendré un autre. Il est peut-être pathétique, mais ne le jugez pas comme un vulgaire étranger ou c'est moi que vous insulterez." Sa voix se perdit dans un grognement alors que le bras d'Asmar le soulever legerement pour le redresser contre lui, tenant fermement le bras que le bâtard avait passé autour de son cou pour éviter qu'il ne glissa sur le sol devant la cour.






   
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Event 3
Il est de la justice de prendre vengeance d'un crime, mais c'est une vertu de ne pas se venger.



       
Une vague de justice

Dans la grande salle voutée, le silence assourdissant répondant à la demande d’Arianne était douloureux. Le dragon se taisait, aussi muet qu’une tombe. Une carpe sortie de sa rivière, la bouche béante et les yeux vides. Un serpent auquel on aurait tranché la langue. Ainsi, Rhaegar Targaryen, ancien Roi des Sept Couronne, le sang de l’Ancienne Valyria et Protecteur des Royaume restait là, impassible et fermé, n’affichant pas plus d’émotion qu’une pierre abandonnée au soleil. Comment faisait-il pour garder son calme alors même que des dizaines d’yeux dorniens hargneux le transperçaient de part en part ? N’avait-il rien à justifier ? Rien à dire pour sa défense ? Se pensait-il innocent ? Vierge de tout crime ? Estimait-il que ses actions ne nécessitaient aucune discussion et qu’il s’en sortirait ainsi ? L’héritière de la Gracedieu n’osait y croire. Plutôt que de raisonner ainsi, craignait-il que ses paroles ne mettent le feu aux poudres ? Qu’un mot de travers, une phrase mal tournée ne l’attire encore plus bas qu’il n’était déjà ? Ses yeux sombres ne quittaient pas le visage blanc et fatigué du fil d’Aerys le Fol. Elle essayait de sonder ces traits impénétrables, figés dans une expression neutre. Par les Sept, était-ce un homme ou une statue qu’ils jugeaient ?

Le souffle chaud d’Ulwyck murmura quelques paroles à son oreille. Si elle les écouta attentivement, elle resta dubitative. Sa cause ? Qu’elle était-elle ? Pousser le Prince à la condamnation à mort ? Souhaitait-elle le voir mourir en réponse de ses actes ? Voulait-elle son exil ? Ou alors, se pouvait-elle qu’elle ferme les yeux et le laisse filer ? Impossible. Cette dernière option n’était même pas envisageable. Le simple fait d’y penser lui hérissait le poil. Ce roi… il avait tant fait sans remuer le petit doigt.

Son regard allait et venait, oscillant entre Doran, Rhaegar, Nymeria et Arianne. Finalement, il lui semblait ouvrir les yeux pour la première fois en toisant le quatuor hétéroclite. Père, époux et nièces d’Elia Martell. Qu’aurait-elle dit, si elle s’était trouvée parmi eux en ce jour ? Qu’aurait-elle pensé en voyant sa famille se déchirer, s’accuser et se trahir ? Valena était trop jeune pour avoir un jour croisé la route de la Princesse de Dorne qui fut un jour Reine des Sept Couronnes aussi, elle n’en savait rien.

Les mots prononcés du Uller à la foule faisait écho dans le cœur de la jeune femme. Au fond d’elle, elle était plus venue pour venger son frère et représenter sa famille que pour assister à la déchéance lente et douloureuse du roi dragon par pure sadisme. Certains dans l’assemblée en revanche n’étaient venus que pour cela. Elle pouvait le voir à leurs yeux scintillants d’impatience et de cruauté. Lorsque l’ancien écuyer de son père expliqua ses paroles, Valena lui lança un regard lourd de sens, s’apparentant grandement à celui paternel.

« Contrairement à mon père, je vais accompagner mon regard de paroles. Je ne souhaite plus que l’on parle de Daemon à ce procès. Je ne veux plus entendre son nom. »

Même si ses paroles étaient froides, le soupir fatigué qui s’échappa de ses lèvres en disait long sur son état d’esprit. Son frère n’était pas encore mort et l’évoquer une fois encore ne ferait qu’envenimer les choses. Et les envenimer pour qui, elle ne le savait pas encore et ne souhaitait pas le découvrir.

Évidemment, la réponse au Uller ne se fit pas attendre en la personne de Nymeria. La jeune femme leva les yeux au ciel, exaspérée alors qu’elle débitait encore le même discours. Il était aisé de rejeter la faute sur Stannis, probablement plus fautif que Rhaegar et de fermer les yeux sur les agissements de ce dernier. Mais dans ce cas là, l’aspic était aussi aveugle que Valena. L’une désirait sauver l’homme qu’elle aimait et l’autre venger celui qu’elle aimait presque tout autant.

Alors qu’elle allait se lever pour rétorquer, un long silence parcourut de murmures effleura la foule. En se dévissant le cou pour apercevoir la source de ce détournement d’attention, l’héritière crut halluciner. Le masque de métal de son frère luisait dans l’allée centrale alors qu’il progressait avec grande difficulté, accroché à Asmar comme un enfant aux jupes de sa mère. Chétif et fragile, la jeune femme ne détourna pourtant pas le regard de cette silhouette brisée qui répondit d’une voix essoufflée aux propos de Nymeria. Sa tirade finit, Valena se fit violence pour ne pas accourir aux côtés de son frère qui trébuchait. Il aurait pris cela comme une insulte. Et s’il avait tenu à venir alors qu’elle le lui avait déconseillé alors, qu’il tienne debout jusqu’au bout.

« Et qu’a-t-il fait après ? » demanda-t-elle sans que ses onyx ne quittent les améthystes de l’ancien roi. « Fuir ? Abandonner la couronne et le trône à un homme aussi fou que feu leur père ? Plonger Westeros dans la guerre et Dorne dans l'incertitude alors qu’il tournait le dos à ses devoirs de souverain et à son peuple pour disparaître avec une amante ? »

Elle se tint debout sans ciller, aplatissant ses mains brunes sur la rambarde de bois noir qui la séparait de l’allée carrelée.

« Est cela être un Roi ?! Venir se terrer à Dorne, région nouvellement indépendante et attirer sur nous tous les regards ? Au delà des Montagnes Rouges, on ne peut compter le nombre d’hommes et de femmes qui veulent sa tête ! »

Enfin, elle se tourna vers Doran Martell.

« Prince Doran, vous rappelez-vous de mes mots lors de notre dernière réunion ? Je ne souhaitais pas la guerre. J’étais prête à m’opposer à l’indépendance et à suivre Rhaegar car il était le Roi de la Paix, celui qui avait maintenu Westeros dans cette tranquillité sereine et harmonieuse qui laissait notre région prospérer. Aujourd’hui, le vent a tourné. Il est celui qui attire les regards haineux de ses anciens loyaux serviteurs, celui qui attire les auras belliqueuses du Nord. »

Ses mains se transformèrent en poings.

« Je ne suis pas prête à risquer notre indépendance et notre stabilité pour un roi déchu étranger qui n’a rien à faire à Dorne. »

Valena n’avait pas demandé le sang, en réponse aux propos de son frère. Elle avait mis ses rancoeurs personnelles de côté, bien que cela lui coûta. Mais elle voulait le voir confié aux bons soins de ses ennemis, au-delà du désert. En exil.




     

         
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Une vague de justice
évent

Le bruit venant d'ailleurs, une voix sourde, Nymeria jetait un regard vers la personne s'approchant. Son sang ne fit qu'un tour et elle hésitait entre l'énervement ou se rasseoir. Elle choisit de rester debout, les muscles tendus. Daemon et Nymeria avaient été des compagnons d'infortunes mais ils étaient plus que cela, ils étaient aussi et surtout des amis. Les amis étaient rare et Nymeria n'avait jamais rejeté cette amitié, surtout pas après tout ce que Daemon avait fait pour elle, si orgueilleuse soit-elle, elle n'en était pas pour autant aveugle. Ce qu'elle rejetait, c'était ces excuses que se donnaient certains pour accuser Rhaegar, comme si la première excuse était la meilleure à prendre et dans ce cas ci, l'excuse de beaucoup avait été Daemon. Tout ne se jouait pas là-dessus, bien évidemment. Elle n'était pas aveugle, non, elle était consciente des torts de Rhaegar.

Elle ne voyait pas clairement la situation, elle n'était pas la meilleure personne dans cette assemblée pour juger le sort de Rhaegar, et si Doran avait été capable de bannir son propre frère de chez lui, alors que ferait-il à Rhaegar Targaryen ? Elle était consciente qu'il était un roi qui s'était pour l'instant exilé à Dorne. Avait-il seulement dit que son but, son intention, était de rester définitivement à Dorne ? Dès qu'il avait mis un pied dans ces terres, on l'avait conduit à Doran et on l'avait forcé à y rester pour être jugé.

L'aspic était tendue et les jugeait un à un. Sa cousine, il fallait le dire, tendait une perche à Rhaegar. Mais elle n'était ni sa femme ni sa mère pour lui dire ce qu'il avait à faire -encore que. Arianne lui tendait une perche, il ne tenait qu'à lui de la saisir. Il était temps que cela prenne fin. Il était temps qu'il parle. Rhaegar était d'un naturel trop calme pour les dorniens et c'était déstabilisant pour tous. Le regard de Nymeria fut insistant sur sa personne ; parle.

Daemon fût fidèle à lui-même et Nymeria appréciait cela, bien qu'elle aurait aimé le secouer à plusieurs reprises. Elle était encore trop vive pour voir réellement ce qu'il faisait, sur l'instant. Encore trop retournée et chamboulée, les hormones ne l'aidant pas et son état de fatigue non plus. Elle posait une main sous son énorme ventre, comme pour le soutenir, celui-ci la heurtait, mais elle ne voulait pas se décider à s'asseoir maintenant. Elle regardait le bâtard de la Gracedieu avec insistance. Après tout ce qu'ils avaient vécus, après la haine des Allyrion envers Rhaegar, c'était des plus inattendus que sur la fin, il prenne sa défense, c'était sans doute pour cela qu'elle eut du mal à le croire, alors qu'après tout ce qu'ils avaient traversés ensemble, cela aurait pu être aisé de comprendre son avis. Nymeria était peut-être trop parti du principe que tous viendraient pour voir Rhaegar une corde autour du cou ou la tête séparée du corps par une lame aiguisée, Nymeria s'était peut-être trop fourvoyée, bien qu'elle se refusait à le reconnaître. Sa cousine l'avait surprise en la soutenant mais aussi en tendant la main, d'une certaine façon, à Rhaegar. Ils avaient été seuls contre tous pendant des mois, l'aide ne venant pour ainsi dire que très rarement.

Elle n'était pour autant pas d'accord avec eux. Rhaegar n'avait pas mené la guerre, il ne l'avait pas crée. Viserys l'avait fait, son conseil restreint l'avait fait, ses alliés qui avaient mentis à Rhaegar durant des mois l'avaient fait. Rhaegar avait tenté tant bien que mal de se trouver des alliés, il n'avait trouvé que le Nord et la maison Nerbosc, la maison Arryn. La maison Arryn qui elle-même avait été meurtrie par Viserys, la maison Stark qui, elle, avait été meurtrie à cause de Rhaegar, la maison Nerbosc qui était en conflit avec la maison Bracken à cause des choix de ce même Viserys. Non, elle n'était pas d'accord avec les dorniens si présent, Rhaegar n'avait pas démarré cette guerre, il l'avait subit et comme Viserys l'avait prévu, Rhaegar ne s'était pas attendu à un tel déchaînement contre sa personne. S'il avait vu venir la rébellion de Robert, suffisamment pour la mater, ça n'avait pas été le cas cette fois-ci.

Son regard était toujours posé sur celui de Rhaegar, l'air de dire ; il est temps de parler. Elle ne prendrait pas indéfiniment sa défense, pas contre sa famille, pas contre les Martell. Elle ne pourrait faire de choix entre les Martell et le Targaryen, là était sa limite. Elle ne regardait pas non plus Valena qui elle aussi, finissait par craquer. Demander aux dorniens d'être patient et calme était comme demander à un dothraki de ne plus parcourir Essos à cheval. C'est d'un ton étrangement calme, que l'aspic parlait à nouveau.

" Si tu penses que tout ceci est simple, lady Allyrion, c'est bien parce que tu n'as pas été sur le terrain. Il est facile de juger les actes de quelqu'un quand nous sommes bien tranquillement chez soi à apprendre les événements uniquement par des rumeurs. Ton frère a vu ce qu'il s'est passé. J'ai vu ce qu'il s'est passé. Que l'on me croit capable ou non de faire la différence entre mes sentiments et la politique, cela m'est égal. J'étais là. J'ai vécu ce qu'il s'est passé. Croire que Rhaegar aurait pu simplement regagner la confiance des siens contre Viserys, là est la naïveté. On ne gagne pas une guerre en claquant des doigts. De même que Rhaegar n'a jamais dis qu'il comptait s'exiler et vivre le reste de sa vie à Dorne. Nous sommes venus en ces lieux car ma grossesse se passait de plus en plus mal, rien ne dit que Rhaegar ne serait pas repartis par la suite. Non, Rhaegar a été enfermé en ces lieux pour attendre ce jugement, dès qu'il a posé le pied à Dorne on l'a forcé à se rendre à Lancehélion et attendre ce-même jugement. Rhaegar aurait pu partir après nous avoir fait traverser l'Orage, aurait pu repartir après avoir déposé Daemon à la Gracedieu. Je doute encore là qu'on lui ait laissé le choix. Je doute que le seigneur de la Gracedieu aurait laissé repartir Rhaegar sans rendre de comptes au prince Doran. Croire que tout ceci était si facile que tu le dis est bien une preuve que tu n'as aucune expérience de la guerre et de ce qu'il se passe là dehors. Mais vous avez raison, ce ne sont pas vos affaires. Cela ne regarde plus Dorne. Cela ne concerne plus Dorne. Mais si Viserys Targaryen savait que celui-ci se trouvait en ces lieux, aurait-il fait quelque chose ? Nous avons passés des lunes à Vivesaigues, pas même un escadron. Rien. Viserys savait que les soutiens manqueraient. Il s'en est assuré. Viserys en a-t-il seulement quelque chose à faire ? Les lunes passées en dehors de Dorne m'ont appris qu'il s'en moquait bien. Dorne a-t-il eu quelconque conflit depuis l'arrivée de Rhaegar Targaryen en ces lieux ? Pas un. Croyez-vous que l'on a brandit l'étendard de la maison Targaryen en venant à Dorne et que Rhaegar a montré qui il était, afin d'attirer l'attention sur notre groupe ? Autre chose naïve. Et s'il avait fuit Dorne sans votre consentement, qu'est-ce que cela aurait donné ? Rhaegar se serait mis Dorne à dos plus qu'à l'heure actuelle, il n'aurait plus certaines régions de Westeros pour simple ennemis mais Dorne-même. "

Elle les regardait tous un à un, même Valena cette fois-ci, puis l'aspic se reposait sur sa chaise.

" Si vous désiriez que Rhaegar quitte Dorne, vous n'auriez pas du l'enfermer à Dorne. "

Elle regardait Rhaegar à nouveau. S'il devait quitter Dorne, qu'aurait-elle à y faire elle aussi ? Son père était exilé. Rhaegar le serait-il lui aussi ? Quel intérêt aurait-elle, puisque les deux hommes qu'elle chérissait n'auraient plus le droit d'y venir ? Elle avait encore le coeur lourd de l'exil de son père et chaque jour était difficile. Ses soeurs n'étaient plus à Dorne, il ne restait plus que sa cousine, il ne restait plus que Doran. Doran qui avait exilé Oberyn et allait juger Rhaegar, jugement qu'elle craignait. Elle regardait finalement Doran. Qu'allait-il penser de tous ces discours ?.

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Une vague de justice
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Rhaegar resta silencieux à la proposition de la princesse de Dorne, cela vexa son égo. Que voulait-il ? Il voulait la mort à ne rien dire ? A ne pas se défendre ? Voulait-il laisser Nymeria seule ? N’avait-il si peu d’égard pour la femme qui elle l’aimait de tout son cœur ?  Cela était désolant de voir comment il se comportait. Le Roi déchu des Sept Couronnes venait de décevoir Arianne et elle ne prendrait surement plus sa défense. Elle resterait neutre, ne prendrait pas de partie. Il n’aurait pas son soutien vu qu’il décidait de ne point parler, de ne point se défendre, de laisser les dorniens l’humilier. Il avait tout à gagner, mais il préférait continuer de perdre. Et il avait été roi. Arianne se demandait comment il était possible de garder la paix avec un Roi pareil au pouvoir. C’était impensable à ses yeux à l’heure actuelle.

Mais Arianne ne s’attendait pas à ce que Daemon prenne la parole. Elle ne l’avait pas vu arriver. Son cœur se serra en voyant l’état de son ancien amant. Il était dans un état lamentable. Ce qu’il dit fut surprenant mais provoqua la colère de bon nombre de personne. Valena explosa et Nymeria aussi. Le soleil de Dorne soupira et lança un regard las à son père. L’impulsivité de Dorne. Voilà le terrain où elle pouvait aisément tirer sa carte. Alors lentement elle se leva, passa devant le Roi en lui lançant un regard venimeux afin de lui faire comprendre qu’il ne l’avait plus de son côté. La brune se plaça près de son père. Les dorniens donnaient un piètre spectacle de Dorne à l’heure actuelle. Arianne avait terriblement envie d’intervenir mais elle devrait peser ses mots, parler avec calme et neutralité.
« CA SUFFIT » tonna-t-elle.

Une fois l’attention tournée vers elle, ses yeux sombres parcoururent l’assemblé.
« Pourquoi parlez-vous à la place du concerné ? L’homme que nous jugeons a peut être sauvé Daemon des flammes. Mais pourquoi il ne nous le dit pas lui-même ? Vous parlez pour lui alors qu’il a une langue. Il a été roi, fut un temps on disait même que c’était un grand prince. Un Prince s’est parlé à la foule en colère. Alors laissez se l’exprimer. Certes il ne semble guère très loquace pour ces rumeurs que nous avons entendues. »

Elle fit une pause laissant bien sous-entendre qu’elle voulait entendre celui qu’on jugeait, et que les faits de Rhaegar devait sortir de sa bouche et non de la bouche d’autrui.
« Lady Allyrion, cet homme n’est plus Roi, il l’a été jusqu’à récemment. Il n’a pas encore abdiqué à ma connaissance certes. Et oui, il a nombres d’ennemis et sa présence à Dorne a fait surement le tour de Westeros et les regards sont braqués sur nous pour savoir ce que nous ferons de lui. »

Arianne posa son regard sur Nymeria.
« Nymeria, Rhaegar n’est pas venu à Lancehelion enchaîné. Il était maître de ses faits et gestes. S’il est venu, il est venu de son plein gré. Je n’appelle ça être contraint. Il a choisi de t’accompagner toi, dornienne. Il a visiblement choisi son destin. Je ne pense pas que cet homme que nous jugeons soit idiot au point qu’il pouvait penser être accueillis à bras ouvert par le frère de sa défunte femme qu’il a par ailleurs déshonoré. Nous accusons Rhaegar Targaryen de bien des choses qu’il a faites il y a bien maintes années mais aussi des choses faites très récemment. Mais vous parlez tous en son nom. Vous lady Allyrion en l’accusant d’avoir mutiler votre frère, en l’accusant de mettre notre région en danger en étant ici, toi Nymeria en énonçant des faits qu’il pourrait lui-même énoncé. Les faits ont déjà était énoncé au début de ce procès. Il n’y a nulle besoin de les redire. Nous perdons du temps. Mais je soulève également qu’il n’a rien dit pour se défendre, ce qui est décevant. »

   
AVENGEDINCHAINS
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Rhaegar, malgré l'horreur qu'il avait déjà affronté du temps d'Aerys, se sentait à nouveau pris de ces étranges sentiments l'ayant autrefois hanté dans son enfance. Colère, dégoût, mépris, tels étaient les émotions transitant dans son être et contraignant le monarque à une direction de ses pensées bien plus strictes que d'ordinaire. « Déshonneur » ? « Étranger » ? Comprenaient-ils seulement les mots qu'ils employaient contre le dragon ? Il avait faiblit, certes, jamais il ne pouvait le nier : la mort de Lyanna, d'Elia...sa rencontre avec Nymeria... Chacun de ces événements l'avait tourmenté, mais quel dornien pouvait blâmer un homme de se laisser distraire de la sorte par le beau sexe ? Jadis, la Princesse régente de Dorne elle-même, la mère du cérémonieux Doran, l'avait séduit. Un désir fugace, une force inoubliable. Le rêveur qu'il était alors s'était laissé charmé sans jamais pouvoir saisir cette femme. Il avait joué avec elle et elle avec lui, comme un maître apprend à un jeune premier comment placer ses pièces sur un plateau de cyvosse, elle avait nourri sa révolte et son ambition. Ce fait n'avait jamais été connu que de sa défunte épouse et fille d'une dame aussi extraordinaire, Elia. Pourtant, sans elle, sans cette héritière inespérée de Nymeria Martell, aucun événement de ces vingt dernières années ne se serait déroulé comme ces abrutis le pensaient.

Posant alors ses améthystes froides sur l'impétueuse Arianne, il ne put s'empêcher de calquer sur elle l'image de son inconséquente fille, Rhaenys. Les deux demi-Martell se fondaient l'une dans l'autre et le monarque n'étant plus ne pouvait empêcher un profond mépris de se manifester à leur encontre. Malgré leur hargne, leur fierté, les deux jouvencelles n'avaient rien de ce qu'elles aspiraient à représenter. Pour le dragon, elles n'étaient que des gamines jouant aux grandes, des simulacres de princesses que la vie ne tarderait pas à frapper pour leur apprendre la sagesse qui faisait l'apanage des grandes.

Pauvre Nymeria, pauvre Dorne... Méritaient-elles pareille comédie ? Il pinça les lèvres et rassembla ses pensées, puis il finit par se lever au milieu du bourdonnement des harpies et des bruissements d'étoffes, de voix, de lames. Les sentiments qui l'agitaient alors étaient étranges, mais familiers. Comme à l'aube de son règne, lorsqu'il s'en allait conquérir les parieurs de la haute pour défier son père, Rhaegar se sentait empreint d'une force et d'une détermination toujours bien présentes dans son cœur malgré les ans. Jamais la violence ne l'emportait sur son âme, jamais la folie n'avait entaché ses pensées, c'était là ce qui le différenciait des autres dragons, mais également ce qui en faisait un personnage particulièrement craint. Pourtant, la colère frappait dans son crâne et il demeurait fidèle à lui-même, à sa réputation : dangereusement calme. C'est droit et serein qu'il posa son regard apaisé sur le maître des lieux. Doran seul dicterait ses actes en cet instant et Rhaegar n'avait aucune difficulté à ignorer ces yerlings impatients, piaffant en l'invitant à la faute. Aerys le fol lui-même n'avait jamais réussi à le pousser hors des limites, quelques dorniens échaudés se pensaient-ils vraiment capable de surpasser le dégénéré ?

Silence, patience. Rhaegar avait toujours été décrit comme calme et observateur, n'ouvrant la bouche que pour adresser des mots justes, des mots capables de faire pleurer même le plus endurcit des guerriers. Son escorte qu'il dominait d'une large tête craignait-t-elle tel retournement de situation ? Leur mouvement d'écart fut cependant imperceptible pour beaucoup dans la salle et le roi bien peu démonstratif. Cela le rassurait, lui qui paraissait bien trop confiant pour quelqu'un qui ne verrait peut-être pas le soleil se coucher était encore capable de déstabiliser les hommes par sa simple présence. Il en venait même à penser que les Sept ne se moquaient pas de lui tant que cela en cette situation. Pourtant, la situation ne manquerait pas de paraître cocasse aux Mestres qui la narreraient ; le roi Rhaegar, poursuivit par le fantôme de son ancêtre Baelor jusqu'au tournant de son destin qui l'a vu plonger dans un nid de vipères. Allait-il y survivre également ? Que lui importait au fond. Doran lui accorda finalement un signe de tête et Rhaegar l'en remercia d'une respectueuse inclinaison du buste. Il jeta alors un dernier regard à Daemon et lui adressa un signe de tête comme un « merci » et observa à peine Nymeria tant ses améthystes se tintèrent d'excuses lorsqu'elles croisèrent ses prunelles enflammées.

« Lorsque Lady Martell est venue me quérir et m'offrir le soutien de Dorne, avait-elle imaginé cela pour en arriver ici ? entama-t-il dans un haut valyrien parfait à l'adresse de Doran.

Rhaegar parlait cette fois de l'indépendance de Dorne si chère à ce peuple depuis la conquête de cette terre par les dragons de Valyria. L'ancienne vipère était si maline que cela ne l'aurait même pas étonné, mais son différent avec le vieux lion l'avait sans aucun doute poussée à une telle extrémité.

- Ce n'est pas moi qui ai jeté l’opprobre sur la maison Martell, c'est Tywin Lannister, continua-t-il en ne pouvant cacher le voile de mélancolie s'emparant de son regard chaque fois qu'il venait à songer à Elia. J'aimerais que l'on s'en souvienne et que l'on ne ternisse pas la mémoire d'une fille de Dorne exceptionnelle en insinuant qu'elle ne fut pas capable de défendre son honneur d'elle-même.

Elia parlait le haut valyrien aussi bien que lui, Doran et quelques autres devaient savoir en faire de même, mais il était hors de question d'aborder un sujet aussi sensible à portée des oreilles de tous. Le Martell seul possédait quelques éclats de vérités et saurait calmer son ardente fille si elle venait à soulever la question à nouveau. Rhaegar en était persuadé ; malgré tout le ressentiment qu'il pouvait nourrir à ce propos envers son ancien beau-frère, Doran connaissait le profond attachement ayant lié le dragon et son épouse jusqu'à la mort de cette dernière.

- À l'accusation de désertion de mes anciennes charges, à l'instigation des félonies dues à mes actes et à la perte involontaire d'Elia Martell, je plaide non coupable, affirma l'ancien monarque en se redressant dignement.

Il affronta sans ciller les « murmures » à la dornienne qui s'ensuivirent, pourtant sa voix grave et calme perça la cacophonie pour reprendre son plaidoyer. Que les hommes d'armes jouent leur rôle, lui en avait un tout autre à mener.

- Lorsque j'entends les discours des filles et des fils de Dorne, j'entends bien que votre terre souffre de ces bouleversements. Cependant, je n'en ai pas plus été la cause que n'importe quelle famille ouestrienne, n'est-ce pas ? L'on me reproche de fuir, d'avoir causé les malheurs de ma nation qui ne vous regarde plus désormais ; n'y a-t-il que ma personne pour trouver plus qu'étrange le fait que seul peuple désirant faire justice pour Westeros soit celui criant haut et fort son détachement de ce royaume ? Pourquoi la couronne n'a-t-elle pas réclamé à me voir ramené sur mes terres pour être jugé par mes pairs ? Où sont leurs représentants ? Je croyais que tous les regards étaient braqués sur nous et ce simulacre de procès ? Que je vous mettais en danger par ma présence ? Je ne vous l'ai pourtant pas imposée. Jamais je ne l'ai fait. Pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui ? Je n'ai jamais aspiré qu'à régner selon les principes nous ayant été dictés par les Sept. Vous ne pouvez pas effacer mes actes, qu'il s'agisse de mes « crimes » selon vos arguments, ou de mes exploits que vous ternissez assez vite. Que serait-il arrivé à Dorne si je n'avais pas entamé cette guerre contre mon propre père ? Malgré l'or et l'armée que l'on me faisait miroiter, j'ai choisi Dorne à cette époque. J'ai pris Dorne pour alliée plutôt qu'une autre couronne de Westeros. Il n'y avait pas grand chose à y gagner si ce n'était le respect d'un royaume que j'affectionnais, l'appui d'un peuple que je pensais intègre et volontaire. Pourtant, vous osez croire que j'ai pu volontairement laisser Viserys prendre le pouvoir. Mais ce lâche n'a recherché des alliés que parmi ceux qui s'étaient sentis lésé par mon choix ; ce n'est pas à Dorne qu'il a trouvé ses complices, il savait que n'importe quel dornien aurait pu le jeter à bas de ses fantasmes. Non, il a guetté mes déplacements pour prendre le pouvoir lors d'une de mes absences, lors d'un voyage où il savait que je serais coupé de mes « alliés ». Malgré ça, alors que le peuple dornien n'aurait fait qu'une bouchée de ce coup d’état à peine affirmé, Dorne s'est murée, a ignoré Westeros au lieu de me prêter main forte, à moi et à mes héritiers, eux aussi enfants de Dorne. Et maintenant, maintenant que vous ne craignez plus rien, vous vous préoccuper d'une terre que vous avez abandonnée, d'un sang versé par manque de courage.

Oh non, Rhaegar n'avait pas peur des mots qu'il employait. Depuis longtemps déjà, il savait qu'il n'y avait pas meilleur moyen d'obtenir l'attention des orgueilleux que de les piquer au vif. Certes, jouer à ce jeu avec des dorniens en colère pouvait lui coûter la vie, mais celle-ci se jouait déjà à pile ou face.

- Dorne est tout aussi responsable que moi des agissements ayant suivi sa reddition, sinon plus par son inactivité. À ce titre, vous n'avez aucun droit de me juger, moi, Rhaegar Targaryen.

Il crut bien que l'homme à sa droite allait lui asséner séance tenante une sentence des plus expéditives, mais Rhaegar ne cilla pas. Il était prêt à affronter son sort, prêt à mourir, mais s'il devait affronter la colère de Dorne, il ne partirait pas sans un ou deux compagnons de route pour son dernier voyage.

- J'ai des tords, des travers, comme tout homme, et aucun fils de Dorne ne pourra me blâmer pour m'être laissé tenter par l'une de ses filles et avoir veillé à son retour parmi les siens. Il est vrai que nulle contrainte ne m'a conduit devant vous, mais une « invitation » comme celle qui me fut destinée ne pouvait décemment pas se refuser. Maintenant, j'aimerais retourner auprès de mon fils et rendre un dernier hommage à ma sœur. »

Sœur dont il n'avait même pas pu assister à l'inhumation à cause de sa captivité. Ainsi s'achevait son plaidoyer. Rhaegar s'était déchargé d'un mépris et d'une colère qu'il n'aurait jamais cru pouvoir ressentir pour ce peuple, mais sa voix était demeurée forte, vibrante, à la hauteur de ces vieilles complaintes qu'il chantait parfois encore. Là ne viendrait sûrement pas les larmes, mais il espérait faire comprendre qu'à ses yeux, ce pays cherchait un exutoire à ses propres remords dans ce curieux manège.
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