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Deux Frères (flashback pv-Ulwyck Uller)

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Deux Frères


Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

La pièce d’albatre était vierge d’accessoires, ormis les grands tapis qui en agrémentait le sol ainsi que les étoffes suspendues aux ouvertures qui donnaient en contrebas sur les rives si fertiles de la Sang-vert. Son charme était ascétique, son mobilier, rare. C'étaient de hauts murs taillés dans la pierre blanche, un albâtre à la somptuosité austère qui trouvait sa beauté dans le dépouillement, car tel était le désert et donc telle etait la Gracedieu. Loin du faste et de la saturation des salles décorées de mosaiques de Lancehélion, la demeure des Allyrion se tenait, massive et imposante, sur les rochers qui surplombaient le fleuve, dépourvue des fioritures qu'exécrait le maître des lieux.


"Vôtre frère a fait d'immenses progrès en rhétorique ainsi qu'en stratégie militaire. Ses pensées sont déjà très habiles pour un garçon de son âge...Cela m'étonne encore que votre père ne l'ait pas amené avec lui lors du rassemblement appelé par le Prince. D'ici quelques années, il pourrait bien, selon moi, briguer une place au conseil restreint royal."

Dans la chambre embaumée d'encens, les longs voiles de lin blanc qui coulaient le long des hautes fenêtres semblaient aussi vaporeux et légers que la fumée parfumée et se laissaient caresser par la brise matinale. Sous le masque de fer forgé, les yeux de Daemon fixaient un point sur le sol couvert de tapis colorés. Mais loin de réussir à se perdre dans les arabesques tissées de rouge, de noir, d'ocre et de bleu malgré la fatigue qui lui donnait tant de difficulté à ne pas tomber endormi, ses iris pâles étaient sombres de langueur et de frustration. Voilà quelques minutes qu'il subissait les paroles de Mestre Harian dont la discussion n'avait d'autre cause que le bruit de galopades qui avait résonné dans la grande cour quelques instants auparavant. Habituellement, seul un silence glacial unissait le médecin et le patient qui ne s'étaient jamais accordé la moindre once d'estime ou d'affection. Ce mépris, s'il était réciproque, n'était pourtant pas de mise dès lors que le Lord imposait sa présence entre les murs de la Grâcedieu. Le groupe de cavaliers qui avait bruyamment annoncé son arrivé en entrant en cavalcade sur le sol pavé était celui du Seigneur des lieux, et cela, l'homme grisonnant l'avait bien sur compris.  Il semblait profiter de l'incapacité du jeune homme à l'envoyer paître ainsi qu'il le faisait autrefois pour enfin lui asséner tout ce qu'il n'avait pu lui dire jusque là.
Or, sa discussion n'avait pour le bâtard ni intérêt, ni sens et il devinait que sous le bavardage feint se cachait le serpent sournois de la provocation. Mais que ne pouvait-il se taire? Allongé dans son lit, le dos appuyé contre une épaisse pile de coussins brodés, seule la respiration difficile et profonde du bâtard répondait au disciple de la Citadelle.     Il lui était impossible de bouger. De ses jambes jusqu'au bras mollement soulevé par  son soigneur, la moindre volonté de mouvement mourrait aussitôt qu'un déchirement violent répondait à la place du geste souhaité. Gavé de lait de pavot et d'autres médecines dont il ne connaissait pas le nom, son esprit était embrumé et son corps meurtri ne l'aidait guère à prendre pied dans cette réalité nouvelle qu'il découvrait avec horreur.

"je vois que l'avenir de votre frère vous préoccupe" soupira le Mestre en remarquant le manque d'interêt du jeune homme pour ses propos. Il avait beau se tenir sur la droite de l'ainé du Lord, ce dernier semblait  lui porter autant d'attention qu'à un courant d'air. Une expression à la fois inquisitrice et désabusée vint tendre les traits de son visage et soulever ses sourcils cendrés. D'un geste lent, il plongea le linge qu'il tenait dans sa main droite dans un bol de liquide fumant, l'essorra en l'agitant légèrement pour l'égouter, avant d'enfin s'enquérir de la pose du bandage qui était maintenant prêt.

Cherchant toujours a provoquer la parole du Sand dont on n'avait pas entendu la voix depuis que la fille d'Oberyn l'avait ramené à demi-mort sur un brancard, il tenta de changer de sujet, émettant des hypothèses sur le déroulement du récent séjour à la capitale Princière du père de ce dernier.
"Le Prince Doran aura surement fait preuve de discernement, comme à son habitude. Il aura accueilli le Roi Rhaegar ainsi que l'exige son rang et non comme un intrus, ainsi que le fit votre père il y a quelques...". Un soudain grognement douloureux de Daemon l'arrêta dans son monologue et un léger soupir lui échappa. Cela faisait quelques semaines qu'il s'occupait quotidiennement des bandages de l'infirme et, si la patience lui restait encore, elle était bien moins respectueuse qu'au commencement du traitement, lascitude oblige.

Dans un froissement d'étoffes, le vieil homme tenait délicatement dans ses mains le bras gauche du jeune homme, sur lequel il apposait un bandage imbibé de potions qui calmeraient sa douleur et sa peine. Toutefois, à la moindre pression, l'avant bras tressautait et le corps du Sand se crispait tout entier sous les décharges vives de la douleur. Contre la peau noircie où la chair à vif se dessinait en méandres tout le long du bras, le pansement de tissu semblait vibrer de chaleur sur les brûlures encore fraîches. Le silence, encore. Mais le mutisme ne dura qu'un instant à peine, car le mestre se tourna tout d'un coup sur son tabouret pour regarder celui que le Sand n'avait guère entendu arriver.

"Mon Seigneur, votre séjour s'est-il déroulé..."Son ton tout d'abord respectueux et presque enjoué s'éteignit tout à coup, remplacé par une voix aux notes beaucoup moins enthousiastes. Et pour cause. Le nouvel arrivant n'était pas dans les petits papiers du Mestre qui gardait un bien mauvais souvenir de ce garçon fougueux et turbulent. Ser Uller. Cela fait bien longtemps que l'on ne vous a pas vu ici. Fit-il tout en se tournant a nouveau pour poursuivre son ouvrage sur le bras de Daemon qui laissa à nouveau échapper un gémissement douloureux entre ses dents serrées.



   
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Ulwyck avait repéré la Gracedieu à des kilomètres. Il avait déjà accomplit ce voyage de nombreuses fois et pourtant jamais la distance ne lui paru aussi longue. L'envie de retrouver son « frère », de constater l'ampleur des dégâts et de lui apporter son soutien le dévorait de l'intérieur. Le salut apparu en fin sous la forme de l'ouverture des portes du château. Une fois arrivé dans la cour, il laissa les palefreniers se charger de son cheval et fonça tout droit en direction des appartements de Daemon. Sans prendre le temps de se changer, de se laver ou faire un quelconque effort pour se montrer présentable. Lui qui accordait toujours une importance capitale à son apparence et qui adorait plaire faisant donc fi  de ses habitudes. Le Uller connaissait les couloirs du château comme sa poche et il ne mit que cinq minutes pour rejoindre la chambrée du Sand, poussant la porte comme s'il se trouvait chez lui. Dans l'état dans lequel devait se trouver son « frère », il y avait peu de chance qu'il soit en position compromettante de toute façon. Il avait donc été inutile de tergiverser et de frapper à la porte.

«Mestre Harian. Quel chaleureux accueil. Vous semblez on ne peut plus ravi de me voir. Dois je vous confesser que c'est un sentiment partagé ?»

Jetez un peu d'huile sur le feu, c'était tout ce qu'il pouvait se permettre de faire pour essayer de se détendre et de se mettre à l'aise. Les yeux du Uller se posèrent sur le Mestre et sur ce qu'il était en train de faire. L'horrible vision du bras de Daemon suffit à lui faire comprendre toute l'étendue du supplice quotidien que devait vivre le bâtard. La colère prit à nouveau racine dans son cœur. Envers les hommes qui avaient commis cette atrocité, envers Rhaegar Targaryen et envers Nymeria Sand.

«Lord Ryon m'a annoncé la nouvelle à Lancehélion et je suis aussitôt accouru à ton chevet Daemon.»

Le jeune homme s'approcha et prit place du côté opposé au Mestre pour le laisser faire son travail. Ulwyck possédait certes une haute estime de lui même mais il était bien conscient qu'il ne possédait pas de connaissances suffisantes en médecine pour ne serait-ce qu'arriver à la cheville d'Harian. Le Mestre était sans doute le meilleur espoir de Daemon. S'éclaircissant la voix, le Uller reprit la parole.

«Comment se porte t-il Mestre ? Son état a t-il évoluer depuis le départ de Lord Allyrion ?»

Le jeune homme n'avait pas encore entendu Daemon parler. A dire vrai, Ulwyck aurait préférer s'entretenir avec lui en privé, sans la présence de cette vieille carne de Mestre mais les soins qu'il lui prodiguait étaient bien plus important que ce que le chevalier de Denfert désirait. Il se sentait triste et touché par toute cette histoire. Daemon et lui était non seulement lié par leur caractère mais aussi par une femme répondant au doux nom d'Arianne. Leur relation amicale était donc basée en partie sur une saine rivalité. Le Sand ne risquait plus d'être aussi joli garçon qu'auparavant. Ulwyck serait néanmoins le premier à casser le nez de la première personne qui serait prête à s'en moquer devant lui. Ce n'était pas le masque que portait le Sand qui allait le rassurer.  Ce masque était-il un désir du père ou du fils ? La peur de ne plus être présentable ou la peur de devoir supporter la vue dson fils difforme ?

«Est-il conscient ou tellement gavé de Lait de Pavot au point de ne plus être en mesure de se rendre compte de ce qui l'entoure ?»
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Deux Frères


Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

"Cela fait longtemps que j'ai compris que la franchise faisait bien plus de bien avec vous que toutes les formules de convenance que je pourrais trouver à vous dire." lacha la voix trainante et un brin hautaine du disciple de la Citadelle. Par ce "vous" il entendait parler du jeune Ser, mais aussi englober l'entière communauté dornienne qui lui paraissait si sauvage encore, même après tant d'années passées à servir le Lord Allyrion. "Je suis Mestre, et non Septon. Et je n'ai nulle envie d'entendre vos confessions quand bien même vous m'en honoreriez."

Le liquide qui s'écoulait du bandage ruissela de nouveau au dessus  du contenant de porcelaine tandis que la main de mestre le serrait. Les traits burinés de son visage était creusés par la lumière matinale qui filtrait les voiles étendus à la fenêtre, lui donnant un air grave, presque mélancolique. Depuis la cour remontaient les claquements des sabots des chevaux légers que les palefreniers guidaient jusqu'aux écuries, mais aussi les discussions des gardes qui échangeaient sur les dernières nouvelles qu'ils avaient ramené de La capitale.
La voix de son ami avait bien entendu attiré l'attention de Daemon, mais alors qu'il voulait prononcer le nom du Uller, sa propre voix resta coincée dans sa gorge, bloqué par un caillot de sang et il ne réussit qu'à tousser. La brûlure qu'il sentit dans son cou dissuada le bâtard de retenter de lui exprimer sa reconnaissance pendant quelques instants, et il se résigna à laisser les deux autres discuter entre eux. Alors qu'il les écoutait, un sentiment de paix l'envahit pour la première fois depuis des jours car dans le regard d'Ulwyck, il ne voyait pas l'inquiétude qui faisait briller de peur et d'angoisse les yeux de sa mère ou encore le dégoût horrifié qui ornait parfois les prunelles des domestiques.
Dans les iris de charbons il ne voyait que la plus simple des préoccupations, presque tranquille, et non la mort que craignaient tant de gens lorsqu'ils mesuraient son état. Evidemment il pouvait y apercevoir la flamme de la colère et de l'incompréhension, mais cela ne le surprenait guère. Le Uller avait toujours eu le sang aussi brulant que les sables qui entouraient son fief, à Denfert. Etrangement, le Sand se sentait rassuré d'avoir son ami à ses côtés. Il avait l'impression de se retrouver ainsi qu'ils l'avaient parfois fait, après que l'un d'eux se fut blessé lors d'un tournoi, pour parler et plaisanter. Les bons soins du mestre et les calmants qui réduisaient sa douleur rendaient la scène presque banale et menaçaient de lui faire oublier à quel point son corps devrait encore lutter pour se remettre. Si un jour il s'en remettait. Il ne le savait pas encore, mais il était loin de mesurer ce qui l'attendait dans les lunes à venir.

Avant de répondre à la question du dornien, Harian leva ses prunelles grises du bras meurtri pour jauger le masque de métal, croisant le regard de celui qu'il pensait prostré et inconscient.
" Cela ne fait que quelques jours qu'il s'est "réveillé". Jusque là, nous avions du le maintenir dans le coma pour minimiser sa peine, mais son état de faiblesse m'a bien évidemment obligé à réduire les doses de lait de pavot. Pour qu'il mange." rajouta-t-il en se tournant un bref instant vers le Uller. Tout en finissant d'apposer le bandage sur la main gauche du Sand, il poursuivit d'un ton plus pesant. "Son état...est provisoire." articula-t-il en cherchant les mots justes. "... et permanent, j'en ai peur." précisa-t-il ensuite en soupirant légèrement. " Tout ce qui est en mon pouvoir c'est de soigner ses plaies, et veiller à ce qu'elles soient propres. Pour le reste, il est entre les mains des Dieux." Enfin, il reposa sur le drap frais le bras récemment bandé du Sand." Mais il vivra." tenta-t-il de rassurer son interlocuteur.

Alors qu'il passait ses yeux pâles aux paupières lourdes sur les deux hommes à son chevet, Daemon écoutait les mots échangés sans les entendre. Sans les écouter. Des situations délicates, il en avait connu plein, et il s'en était sorti à chaque fois. Même s'il n'aimait pas attribuer ses mérites au destin, il croyait dur comme fer à sa chance et savait, au fond de lui, qu'il s'en sortirait bientôt. Du moins, réussissait-il parfaitement à s'en persuader pour le moment.
Alors que le Uller s'interrogeait visiblement sur la capacité du Sand à comprendre ce qui se passait autour de lui, une nouvelle toux s'empara de la gorge et des poumons de l'infirme. Plus forte que la précédente, elle fit se redresser le mestre qui plaqua ses paumes contre le dos et la poitrine du jeune homme pour l'aider à se tenir plus droit et ainsi mieux se débarrasser de ses difficultés respiratoires. La crise dura quelques instants, résonnant dans la pièce en expirations claquantes et douloureuses. Mais parmi les crachotements, se distinguèrent peu à peu des sons plus reconnaissables et enfin des mots.

"Maintenant....Partez" Articula difficilement la voix rauque de Daemon. Le mestre s'approcha pour mieux tendre l'oreille, n'ayant visiblement pas entendu la première fois. "Partez!" Cracha soudain plus fort le bâtard à l'oreille de son soigneur qui sursauta et le dévisagea un instant, incrédule et outré. Daemon lui rendait son regard, faible, mais loin d'être inconscient ainsi qu'il semblait jusque là le croire. Il haletait et, dessous les arcades de métal, son regard ne décrochait pas de celui du mestre qui fut le premier à détourner les yeux au bout de longues secondes.
Ce dernier se leva lentement, et prit dans ses mains le récipient qui contenait le liquide qui lui avait servi à nettoyer les plaies du Sand puis il quitta la pièce sans protester autrement que par son regard inquisiteur, prévenant les deux jeunes gens qu'il reviendrait sous peu.

"Ulwyck..." souffla la voix feutré dessous le masque lorsqu'ils furent enfin débarrassés du mestre. " Quelles sont les nouvelles de Lancehélion?" chuchota-t-il presque alors que sa gorge se serrait malgré lui.

   
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Le mestre lui manifestait autant d e sympathie que le Uller lui en avait manifesté. Ce n'était pas étonnant. Comment aurait-il pût apprécier Ulwyck. Fidèle parmi les fidèles de Lord Allyrion, Mestre Harian avait dût lui aussi enduré les bêtises du Uller lorsqu'il était écuyer de Lord Ryon. Il en gardait probablement un souvenir cuisant comme le Chevlaier gardait un souvenir de ses leçons qui la plupart du temps l'ennuyait comme un rat mort, bien que le rat eut, lui au moins, la chance de voir ses souffrances abrégées. C'était un biefois d'origine. Plus que toutes les autres contrées de Westeros c'était celle qui jouissait des moins bons rapport avec Dorne. Ulwyck ne les portait pas dans leur cœur. Cependant,  Harian ne lui inspirait pas le dégoût caractéristique qu'il pouvait ressentir pour les ressortissants du Bief. Le Mestre malgré ses défauts s'était acclimaté à la vie dornienne.

«Je doute également que vous ayez une lune ou deux à consacrer à mes confessions.

Daemon était seulement réveillé et donc en partie conscient depuis quelques jours. Cela devait faire bizarre de se réveiller un matin et de se rendre compte qu'on devait ressembler à une espèce de bouillie de chaire fraîche informe. Le choc couplé à la douleur pourrait sans doute vous détruire un homme. Mais pas le Sand ! Il était fait du même bois que Ulywck et en avait assez dans le pantalon pour continuer à vivre et tirer la langue à l’Étranger venu le chercher bien trop tôt. Le Mestre semblait dire que Daemon resterait probablement dans cet état pour le reste de sa vie, avec peut-être une nette amélioration.

«Pour un mestre qui prétend ne pas être septon vous vous fiez bien trop aux Sept. Ce n'est pas des dieux ou de prières qu'il a besoin. Cet homme a plus de courage et de ressources que vous n'en auriez au cours de dix vies.»

Le Uller assista ensuite à un spectacle étrange. Le Sand se remit à tousser et le Mestre vint l'aider à expectorer.  Il ne pût pas vraiment comprendre ce qui se trama entre le soignant et son patient mais le Mestre s'en alla en lançant un regard sévère dans la direction des deux hommes. Ce fut seulement lorsqu'il entendit le bâtard s'adresser à lui que Ulwyck commença à comprendre que le brûlé avait sans doute dût congédier le puits de science. Le plus bel homme de Denfert n'éluda pas la question de Daemon et lui parla franchement là où d'autres auraient sans doute éviter de parler de Nymeria et de Rhaegar Targaryen.

«Dorne est toujours indépendantes. Nymeria Sand et son amant Targaryen sont à Lancehélion. Ce dernier est pour l'instant retenu prisonnier par le Prince Doran.»

Ulwyck se rapprocha pour que Daemon n'ait pas à faire d'effort pour le voir ni lui parler. C'était un geste qu'il faisait pour le confort de son ami. Il n'allait pas commencer à s'apitoyer sur son sort pour la simple et bonne raison que c'était le meilleur moyen d'ennuyer le Sand. Le Uller avait promis à Ryon qu'il ne se laisserait pas guider par son impulsivité mais une question lui brûlait les lèvres. Le Chevalier de Denfert ne pût se retenir de la poser à son ami, son frère. Elle était capitale pour lui.

«Est ce que tu as bien mémorisé le visage des gens qui s'en sont prit à toi ? En as tu occis certains ? »
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Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

Une douce brise vint souffler dans les voiles de lins immaculés qui pendaient aux fenêtres. Daemon n'y préta aucune attention, et ne put nullement la ressentir tandis qu'elle caressait ses bandages plutôt que sa peau. Le brocard blanc dont on l'avait revêtu chatoyait au rythme de sa poitrine qui se soulevait faiblement et lentement, alors qu'elle suivait sa respiration éreintée. Ses pupilles pâles étaient posées sur son ami, et à ce moment là, rien d'autre ne comptait pour lui.
Ce fut avec autant d'attention que son état le lui permettait qu'il écouta la réponse de ce dernier. Silencieusement, le bâtard remerciait Ulwyck de lui offrir sa franchise naturelle et sans détours, là où d'autres se seraient confondus en excuses en lui promettant de lui en parler plus tard, ou chercher vainement à l'épargner de ce qui, pourtant, ne pourrait que difficilement aggraver sa condition. Ses mots pourtant, le laissèrent pensif un moment, inscrivant un éclat perplexe dans la lueur de ses yeux en dessous de l'arcade métal noirâtre.

"Ah...Bien..." laissa-t-il echapper faiblement. Le Sand n'avait jamais douté de la maintenance de l'indépendance dornienne, mais les dernières paroles du Uller le partageait entre devoir et rancœur, fierté et justice. Etait-il vraiment heureux que son amie Aspic fut en sécurité à Lancehélion, avec son amant et leur enfant à venir? Etrangement, il n'arrivait pas à le savoir. Allongé dans son lit, il avait beau questionner son coeur, aucune réponse ne venait clairement s'imposer à son esprit pourtant étranger au doute en temps normal. Tout était si étrange à présent à Dorne, il lui semblait en écoutant son ami assister à une situation chimérique tant elle semblait improbable, voire burlesque. L'ancien roi dans les cachots de la capitale tel un bandit de bas étage, Nyméria enceinte et déchue, Dorne au coeur de la tourmente malgré elle. La Principauté avait tout fait pour se protéger et voilà que les ennuis venaient à elle. Quelque part, le Sand refoulait le sentiment de culpabilité que faisait naître en lui son implication dans les récents Evènements.
"Penses-tu que Doran va agir? Et Arianne, qu'a-t-elle dit? demanda-t-il, calme et inquiet. Daemon n'était pas homme à s'inquieter  de la  portée que pouvaient avoir ses actes sur ce que pensait celle qu'il aimait, mais, orgueilleux, il esperait bien que la princesse ne fut pas au courant de l'état lamentable dans lequel il se trouvait.  "J'ai entendu Harian dire que le Prince Oberyn et ses filles étaient menacés...". Au fond de son regard, une réelle préoccupation brillait, pour ces gens, pour ceux dont il avait partagé la vie si longtemps. Pour ceux sur lesquels il avait construit ses espoirs, son futur. Si tout s'écroulait...Plus que l'affection sincère qu'il leur portait, plus que son propre statut aux yeux du Prince régent auquel il avait pourtant fait un pied de nez en courant rejoindre l'aspic à la longue tresse brune, l'avenir de ces figures emblématiques de Dorne étaient une priorité à ses yeux. Car elles étaient si liées à ses espoirs, à ce destin qu'il avait construit au cours des années qu'il osait à peine imaginer le peu qui lui resterait si jamais le patriarche Martell décidait de les bannir. "Et...mon père, que dit-il de tout cela?" Finit-il par articuler difficilement, la gorge serrée par l'amertume. La longue silhouette sombre de la Gracedieu était la grande absente à son chevet depuis qu'il était revenu. Son père, et sa soeur, Valena. Ils le laissaient seul avec cette épreuve, abandonnant le Sand dans un profond sentiment d'incompréhension et de peine. D'après ce qu'on lui avait dit, le Lord était parti aussi vite qu'il l'avait pu pour Lancehélion, et l'héritière, tant qu'à elle, demeurait à l'écart de la chambre du brulé, qui attendait désespérément de la voir passer la porte. Etait ce le prix à payer pour avoir préféré cotoyé le soleil des Martell au risque de se bruler les ailes plutot que de demeurer ici, où son sang trouver ses racines?

Mais alors qu'il s'apprétait à questionner à nouveau son ami, ce dernier se pencha vers lui, une flamme qu'il ne connaissait que trop bien brillant au fond de son regard d'ébène. Si le souvenir qu'évoquait à sa mémoire la question du brun n'était pas si douloureux, sans doute aurait-il sourit de voir à nouveau l'écuyer furieux qui l'avait tant de fois provoqué et défendu, pour un oui, pour un non, pour presque rien. Mais ils étaient désormais tous deux chevaliers, et ce n'était pas un regard de travers qui avait fait naitre la rage qu'il pouvait voir dans le regard sombre du Uller. En son fort intérieur, il partageait la hargne de son ami, et rien ne lui donnait plus de force que d'imaginer brûler et hurler ceux qui l'avaient conduit jusqu'à ce lit. Il fit non de la tête, doucement, et son regard se baissa un instant, visiblement dépité.

"C'est arrivé si vite, ils se ressemblaient tous dans leurs armures. C'est Nyméria dont je me souviens et non ces suppôts Barathéon." Souffla-t-il. Il lui semblait encore voir le visage de Nymeria baigné par la lueur du feu qui dansait si près d'elle, trop près. Mais de ses agresseurs, il ne lui restait en souvenir que la douleur des coups qu'ils lui portèrent et la morsure de leurs torches. "Je ne sais si j'ai seulement réussi à occire le seul que mon sabre à touché." dit-il, malheureux et déçu.

   
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Daemon ne changeait pas. Même la peau brûlée, affaiblie et souffrant le martyre, il parvenait encore à parler d'Arianne, la femme qui les faisaient devenir rivaux. La femme pour qui ils brûlaient tous deux d'amour et de passion. Il savait que Daemon n'aurait pas souhaité qu'il parle de son état à la Princesse de Dorne. Prenant une petite inspiration, le Uller reprit la parole pour expliquer à son ami ce qu'il avait fait.

«Je lui ai dit que tu n'étais pas au meilleur de ta forme, en éludant le passage où des malandrin t'ont sévèrement brûlés. Elle te souhaite de te rétablir rapidement. J'ignore ce que Doran fera. Je n'ai jamais réussit à comprendre comment cet homme fonctionne. Par moment j'ai l'impression qu'il m'apprécie et la fois suivante, j'ai l'impression  qu'il me considère comme du crottin malodorant qui traîne sous  sa semelle.

Il en vint à parler du Prince Oberyn et de ses filles. Il pensait aux autres avant de penser à lui même. Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-il pas consacrer ses pensées à la vengeance ? Parce qu'il devait sans doute posséder un profond lien d'amitié avec le Prince de Dorne et faire passer celle-ci avant ses envies.

«J'ignore si le Prince et ses filles sont réellement menacés. Nous parlons tout de même du sang de Doran. L'exil est envisageable mais je doute qu'il en arrive à de tels extrêmes. Ce ne sont malheureusement que de simples suppositions. J'évite d'en parler avec Arianne pour ne pas la déprimer et je tente de lui occuper l'esprit de façon plus physiques et agiles.»

Il marqua une courte pause, fixant ses yeux dans ceux de Daemon. Le Uller parlait franchement, ne cachant rien de ce qu'il savait. Son regard ne détournait à aucun instant face à la vision de son ami, brûlé. Pour lui, le Sand ne changeait pas. Son apparence physique n'avait que peu d'importance dans leur relation. Ce qu'il n'aimait pas c'était le voir souffrir. Pour cela, il promettait mille et une mort aux responsables.

«De ce que j'ai pût comprendre, ton père tiens Nymeria pour responsable. De ton état mais ce n'est pas tout. Il considère qu'ils auraient pût s'arrêter bien plus tôt dans un fief pour pouvoir te donner des soins plus rapides. Il m'a demander de ne pas agir impulsivement et de ne pas chercher à te venger sur un coup de tête.»

La bataille avait dût être confuse et les blessures qu'il avait subit devait sans doute occulter la mémoire du bâtard. C'était dommage. Un nom, une caractéristique aurait pût permettre de tenter de retrouver les malandrins qui s'en était pris à lui. Voilà qui lui donnait une raison de ne pas apprécier les disciple du dieu de lumière alors qu’auparavant il n'avait rien de spécial à leur reprocher.

«Tu n'en as peut-être tuer aucun mais tu es encore là pour le raconter et c'est l'essentiel de ce que je retiens. Je veux que tu saches que je bouillonnes à l'intérieur. Réellement. Je n'ai peut-être même jamais été aussi furieux. Le pire, c'est que je me sens impuissant et ce n'est vraiment, mais vraiment pas quelque chose que j'apprécie.»

Daemon pouvait sans doute lire en son « frère » comme dans un livre ouvert. Sa haine, sa colère se voyait à l’œil nu. Ulwyck n'était pas du genre à dissimulé ses émotions. Ce fut seulement maintenant que la colère obscurcissait son jugement que le Uller se rendait compte qu'ils étaient seuls dans la pièce. Cela faisait maintenant un moment que le Mestre était parti et pourtant Valena n'était pas venue au chevet de son frère. Était-elle retenue par ses obligations ou la vue de Daemon dans un état de total faiblesse la gênait ?

«Valena est-elle très accablée par le rôle de remplaçante de ton père que je ne la vois pas à ton chevet ?»
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Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

Un mince sourire vint plisser et éclairer le regard pâle et fatigué du Sand. Les tourments que pouvaient causer l'esprit fermé et mystérieux du Prince Régent, il ne les connaissait que trop. Fut un temps où il avait espérer devenir son gendre, mais maintenant que son ami était le plus proche d'occuper cette place enviée, Daemon ne pouvait que compatir. Estimer un homme digne d'épouser la princesse était une tâche qui prenait du temps à Doran, beaucoup trop de temps. C'était à croire qu'il repoussait encore et toujours la date qui verrait couronner le futur Prince consort de Dorne. Mais dans quel but? Seuls ses yeux verts en connaissaient le secret.

"Quentyn portait lui aussi le sang du Prince. Cela ne l'a pas empéché de le livrer à mes cousins, les Ferboys contre l'avis de son épouse."
Daemon était très jeune lorsque cet incident failli menacer la loyauté pourtant jusque là si immuable des sujets des Montagnes Rouges envers leur Prince. Pourtant, il s'en souvenait encore. La colère de Déria avait éclaté en sanglots furibonds dès lors que la nouvelle de la mort de son parent avait atteint les murs du château de la Grâcedieu. Les Martell avaient du payer un lourd tribu pour effacer la bévue de celui que l'on n'avait pas tarder à rebaptiser "la Vipère Rouge".
"Peut-être qu'il demeurait à Dorne, mais tout de même. C'était son propre fils..." souffla-t-il doucement d'une voix qui s'éteignit soudain. Il avait la gorge serrée par l'évocation de ses mots, qui faisaient tant écho à ce qu'il reprochait à son propre père.

Dans la chambre, les deux jeunes hommes étaient seuls. D'au dehors remontaient jusqu'à leurs fenêtres l'agitation des soldats qui, si Daemon en jugeait correctement par ce qu'il entendait, se préparaient à repartir sous peu et ne se contentaient pas de retirer le harnachement des montures qu'ils avaient chevauché depuis Lancehélion.
Malgré son état, l'évocation de l'intimité que partageait le Uller avec la Princesse souleva sa poitrine d'un soupir plein d'amertume. Jaloux, il l'était certainement. Et sans doute le serait-il toujours. Ses yeux bleus le foudroyèrent tandis qu'il le fixait en retour. Daemon n'avait jamais été bon joueur, et encore moins un bon perdant. Jamais il ne s'avouait vaincu, quand bien même les Dieux lui auraient ordonné de s'effacer devant son ami ou devant quiconque. Le pardon, tout comme admettre simplement une défaite, demandait une force qu'il était incapable de déployer.
Alors que son ami et adversaire lui exposait l'avis du Lord Allyrion, un spasme de douleur souleva soudain ses épaules et il se crispa comme pour minimiser les effets de la douleur qui le prenait. Le Sand serra les dents et grogna, attendant que la crise passe.

"Non"articula-t-il péniblement."Non, il se trompe. " Il prit quelques secondes pour rassembler ses esprits, pour ne pas laisser son amertume parler à la place de sa raison."Nyméria est peut-être stupide, inconséquente et aveugle. Mais elle ne m'a pas fait ça."Il soupira avant de poursuivre d'une voix faible. "Je t'en prie, si tu le voies à nouveau, rappelle lui ce que je viens de te dire." Laisser partir ces mots lui coûta tout ce qu'il avait d'objectivité. Evidemment qu'il entretenait envers l'aspic une colère et une rancune aussi fortes que tenaces, sentiments capricieux qui n'avaient comme parents que l'orgueil de leur propriétaire et les affres du destin, et non la volonté de la fille d'Oberyn. Mais il ne souhaitait pas les exprimer, pas devant Ulwyck,  meme si il aurait été capable de lui confier sans hésiter sa vie, celle de sa famille toute entière. La franchise du Uller était bien trop proche de l'oreille des Martell pour que Daemon ne lui avoua de telles choses, au risque de porter un coup involontaire aux aspics et à leur père dont la position était si fragile.
"Dois-je comprendre qu'il te demande l'impossible?"se moqua-t-il doucement en entendant le conseil dont le brun avait bénéficié de la part du Lord de la Grâcedieu.
Il comprit rapidement qu'il ne se trompait pas et que, loin d'éteindre la flamme dans le regard de son ami, l'évocation du dit conseil parut le faire fulminer plus encore. Ce sentiment, il le comprenait et le partageait, bien que, contrairement au regard brûlant du chevalier de Denfert, ses yeux étaient froids comme la glace. Ils avaient beau ne pas avoir la moindre goutte de sang en commun et être nés à des lieues l'un de l'autre, leurs coeurs étaient frères. Le désert les avait modelés, semblables et différents tout à la fois, aussi brûlants et rudes que les étendues sauvages qui les avaient vu grandir. Comme il tardait au Sand de rejoindre son ami dans ce désir de vengeance qui le bouffait de l'intérieur mais qui peinait encore aujourd'hui à trouver sa cible véritable! Quelques semaines, et ils pourraient  chevaucher ensemble ainsi qu'ils le faisaient autrefois et qu'ils le feraient à nouveau. Daemon savait au fond de lui qu'il pourrait compter sur le brun pour faire parler avec lui son sabre qui frémissait déjà de la vendetta si chère à leurs âmes dorniennes.
Mais toute la hargne qui avait animé un instant son regard fut obscurcie par un voile alors que le Uller prononçait le nom de sa soeur. Il détourna la tête un instant, et sa main droite et gantée resserra le drap de lin qui couvrait son matelas.
"Accablée?"souffla-t-il, dédaigneux."Non, elle doit être ravie."
Le ton de la question du Uller avait beau avoir été presque candide, la réponse que formulait le bâtard était d'un tout autre acabit. Trop amer, il préféra changer de sujet et se tourna vers le chevalier.
"Combien de temps vas-tu rester?"


   
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Ulwyck ne sut quoi répondre à Daemon au sujet du fils Martell. Doran avait sans doute calculé les risques. Peut-être y en avait-il moins que ce que le Sand pensait ? Ulwyck l'ignorait. Il n'était pas là pour discuter des choix du Prince de Dorne et la politique avait toujours eu tendance à l'ennuyer si bien qu'il ne pouvait pas donner un avis assez pertinent. Il préférait parler avec sa lame plutôt qu'avec des mots et des intrigues qui le dépassaient quelque peu et qui ne contenait que peu d'action.

«Nous pouvons imaginer ce qu'il fera mais au final je pense que nous serons loin du compte. Cet homme est énigmatique et tu connais mon intérêt personnel pour la politique. Je ne suis sans doute pas aussi bon conseiller que le serait ton père à ce sujet.»

Le Sand sembla souffrir et il se demanda si sa douleur avait un rapport avec les activités qu'il partageait avec Arianne, qu'il avait cité préalablement. Il pouvait aussi s'agir de ses blessures. La vérité serait sans doute étouffé dans l’œuf car il ne jugea pas bon de poser la question. Cela pouvait vite devenir un sujet de discorde entre eux. Il n'en pouvait rien si Arianne avait succombé à son charme indéniable et si cela avait été réciproque.  

«Je partage un avis similaire à celui de Lord Allyrion. Je ne suis à nouveau pas le mieux placé pour lui en parler. Ton père m'a conseillé de ne rien faire et je ne ferai rien parce que je le respecte mais aussi parce qu'elle est la cousine de mon amante.  Je meurs également d'envie de refaire le portrait à son Targaryen mais pour la même raison je n'agirais pas. J'en possède quelques autres également mais la principale se tient devant moi. Si quelqu'un doit agir et rendre la pareil, et j'estime que cette personne en a le droit,  c'est toi Daemon. La preuve la plus flagrante est que je me trouve actuellement devant toi et non enfermé à Grissefroy.»

Le Uller fut déçu de voir Daemon réagir ainsi à propos de Valena. Leur relation ne semblait pas s'être améliorer. C'était pourtant ce genre d'épreuve qui devait, aux yeux du Chevalier de Denfert, réunir une famille et pas entretenir ses problèmes. C'était l'occasion de rebondir sur la nouvelle question du Sand. Il était inutile de jeter du sel sur les plaies de sa relation avec sa sœur. Ulwyck ne s'était pas interrogé sur la durée de son séjour à Denfert. Cela dépendrai sûrement de plusieurs facteurs : la santé de Daemon, le besoin de lui à Lancehélion et le temps qu'il tiendrait sans pouvoir poser ses lèvres sur celles de son Amante de Cœur. Encore une fois le séduisant dornien avait agit avec impulsivité sans même penser à déterminer la durée de son séjour à la Grâcedieu. Personne n'arriverait plus à le changer, à part peut-être Arianne.

«Combien de temps je vais rester ? Je ne sais pas. Je n'ai pas réellement réfléchit à la question. A moins que des affaires ne me rappelle à Lancehélion, je pense rester quelques temps, histoire de passer un peu de temps avec toi. Peut-être jusqu'à ce que tu puisses remarcher d'un pas sûr.»

Le voyage lui avait creusé l'appétit mais il ignorait si Daemon mangeait encore de bon cœur. La douleur l'empêchait-il d'avaler quelques choses de consistant ? Ou le nourrissait-on peu par précaution. .

«Le voyage m'a creusé l'appétit. Cela te dirait de casser la croûte ? Mestre Harian te permet-il de manger des plats consistants ? Je pense qu'on doit avoir passé l'âge pour qu'ils nous empêchent de manger ensemble. »
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Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

Les yeux pâles de Daemon allèrent paresseusement se promener sur les meubles de sa chambre, sans que son oreille ne quitta jamais l'attention qu'il portait aux paroles de son ami. La pièce était sobre, ses murs, nus. Le mobilier était rudimentaire, quoique fruit d'un artisanat superbe, et seuls les tapis qui couvraient le sol de pierre venaient colorer les teintes terreuses et grises de la chambre. Il n'y avait jamais passé beaucoup de temps. Depuis qu'il avait douze ans, il n'avait été que de passage entre ces murs entre son écolage auprès du Prince et l'éloignement progressif dans lequel son ambition l'avait guidé. Et il apprenait peu à peu à la découvrir, à mesure que les jours passaient et qu'il n'avait d'autres choix que de rester allité. Mais ces jours passeraient bien vite, Daemon en était certain.
Son masque étouffa son soupir tandis qu'il apprenait que son fougueux ami partageait les pensées du Lord, son père. Il ignorait si ce fut à cause de la contrariété, mais un éclair de douleur lui lança soudain l'épaule. Il choisit de l'ignorer, ayant plus à penser de ce qu'il pourrait faire pour convaincre l'esprit tempétueux du Uller. Contraindre le fougueux Dornien à penser comme lui relevait presque de l'impossible. Le bâtard de la Grâcedieu était buté, mais s'il existait un autre homme plus entêté que lui, c'était bien le chevalier qui se tenait à son chevet. Si l'esprit irrationnel des dorniens faisait partie de leur charme, il pouvait aussi être un véritable casse-tête. Que ne devait-il pas être à demi-mort pour enfin s'en rendre compte, lui  qui était ici pour des élans du coeur similaires à ceux qui animaient les pupilles ténébreuses d'Ulwyck.

"Nyméria est responsable dans cette histoire, j'imagine. Décida-t-il de concéder en soupirant. Si il souhaitait encore croire que l'aspic était plus innocente, impuissante, que coupable  dans cette situation, entendre les avis d'Ulwyck, du Mestre, de son père et des serviteurs concorder ne l'aidait pas vraiment pour savoir s'il avait raison de croire en son amie, ou s'il était aveuglé par cette même amitié qu'il lui portait. Mais elle n'est pas fautive. " Alors que son regard allait se planter dans celui du chevalier, il le prévint d'une voix qu'il trouva trop douce, mais qu'il ne pouvait hélàs forcer. "Je me chargerais de le lui faire comprendre, quand le temps sera venu. Ça ne sera pas la première fois que nous nous affronterons. " Il espérait rassurer ainsi le Uller, qui semblait plus furieux que lui dans cette histoire. Peut-être étaient-ce les médecines d'Harian qui attendrissaient ainsi son coeur pourtant habituellement si prompt à rejeter la faute sur les autres.
" Je trouverais comment faire.  " Assura-t-il enfin.
Il réfléchit quelques secondes aux propos de son ami, qui l'haranguait à se venger non seulement de Nyméria, mais aussi de Rhaegar. Une idée alléchante, mais qui lui semblait très risquée, et quelque peu saugrenue.
" J'ai tout autant envie que toi de voir mon sabre frapper la tête de cet homme. Mais il a commis trop de fautes, ce n'est pas notre devoir que de les lui faire payer. D'autres le feront. " Stark, Desdaings, autant de familles bafouées qui avaient des dettes bien plus importantes à rappeler à l'ancien roi que lui. Les Martell, d'ailleurs, n'étaient pas en reste sur ce terrain. Daemon rêverait pourtant d'être celui à qui l'on permit de corriger ce Targaryen; mais son mépris pour cet homme ne justifiait pas qu'il s'en prit à lui, pas pour le moment. C'était le fruit d'un avis qu'il s'était forgé avec les années, puis en le côtoyant rapidement à Vivesaigues, un règlement de comptes qui le démangeait mais qui ferait bien plus de mal que de bien et que Doran ne pardonnerait jamais. Le Targaryen n'echapperait plus longtemps au mal qu'il avait causé, maintenant qu'il était enfermé dans les geoles de Lancehélion.
" Et je serais bien triste de ne pas t'avoir vu aujourd'hui, de te savoir en prison à cause de cet être méprisable. Je te préfère libre, mon ami. "

Un souffle rieur résonna sous son masque et ses yeux s'illuminèrent quelque peu. Ulwyck ne changeait pas. La réflexion n'avait jamais fait partie de ses points forts, il agissait et ne prenait la peine d'interroger ses pensées qu'une fois au pied du mur.
" Tu t’ennuieras bien avant que je puisse marcher de nouveau. Mestre Harian va me retenir ici pendant au moins deux semaines, je ne pense pas que tu aies tant de patience. " soupira-t-il. Daemon avait beau être plus patient que le Uller, il n'aimait pourtant guère attendre et savait d'ors et déjà que le chevalier de Denfert ne tarderait pas à refaire route vers le Palais Vieux, malgré ses vagues promesses. Comme il l'avait prouvé en venant ici sur un coup de tête, il n'était pas homme à respecter les dates, et les seuls impératifs qu'il se posait étaient ceux que lui dictait son coeur.

" J'ai déjà mangé ce matin. " Répondit-il, légèrement angoissé à la simple pensée de retirer son masque devant son ami. Lui  même ne savait pas à quoi il devait ressembler, et il préférait ne pas le savoir pour le moment. Les flammes qui l'avaient frappé au visage avaient révélé chez lui un orgueil et une vanité qu'il ne se connaissait pas jusque là. " Mais les domestiques vont t'apporter quelque chose d'ici peu. Vu ton état déplorable, je devine que tu n'as pas fait beaucoup d'arret entre ton cheval et cette chambre." Il jaugea son ami, habituellement si soucieux de sa présentation et la poussière sur ses vêtements.

La sérénité et l'aisance du Uller le rassurait, malgré l'inconfort de sa position. Il espérait se remettre aussi vite que sa pouliche grise, Songul, qui, lui avait-on dit, avait guéri de sa blessure à l'épaule et galopait de nouveau dans le corral. Elle était plus petite que les autres chevaux, et elle était timide, mais c'était une dure à cuire. Rapide et agile, il espérait faire d'elle un véritable cheval de guerre. Cependant, il n'était pas prêt de la monter à nouveau.
" Quand tu repartiras, prendrais-tu mon cheval? Je ne veux pas qu'elle perde tout ce que je lui ai appris pendant mon repos forcé. Et je ne peux pas laisser Valena la monter.  " Sa pique était quelque peu amère, mais Ulwyck avait été trop souvent témoin à ses côtés des affligeantes performances équestres de sa soeur pour le contredire sur ce point.

Ce fut à ce moment-là que des coups timides se firent entendre contre le battant pourtant ouvert de la porte. Deux jeunes serviteurs vêtus de rouge sombre et de larges ceintures noires entrèrent avec un plateau où étaient posés deux plats, l'un débordant de fruits et l'autre de patisseries, ainsi qu'un verre gravé d'arabesques. Un troisième portait une théière haute et fumante.
Aussi discrètement que possible, comme par peur de déranger les deux hommes, les jeunes dorniens posaient le tout sur un guéridon près du Uller et qu'on lui proposait du thé. C'était la boisson qui accompagnait chaque plat à la Grâcedieu qui l'avait hérité du passé nomades des aieuls Allyrion, qui vivaient dans le désert avant de se sédentariser aux abords de la Sang-vert. L'alcool était réservé aux fêtes et aux grandes occasions.
Tandis que l'on installait le repas destiné au voyageur, l'esprit de Daemon se tendit de nouveau vers son séjour dans le Conflans, qui avait été si court.
" Elle va avoir un enfant de lui. " souffla-t-il, las et inquiet. Son ami devait avoir compris qu'il ne parlait evidemment pas de sa pouliche, mais bien de Nymeria. "Lui". Il avait prononcé ce mot avec un tel dédain qu'il était difficile d'imaginer qu'il parlait d'un ancien roi. Daemon releva les yeux vers le Uller, désireux de connaitre son avis sur la question. Depuis le choc qu'avait été cette révélation qu'elle lui avait faite à Vivesaigue, la pensée de ce bâtard le hantait.

   
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Il la considérait comme « coupable » mais pas responsable ? Voilà qui était étonnant et particulièrement surprenant. Pendant quelques secondes, le Uller se demanda si le feu n'avait pas fait fondre la cervelle de Daemon. Où était donc passé l'homme fougueux qu'il appréciait tant ? Cette réponse le prit un peu à contre-pied mais il en fallait plus pour déstabiliser le solide Ulwyck Uller. Ce qui le rassura quelque peu fut d'entendre que le Sand ne comptait pas non plus laisser Nymeria s'en sortir comme si de rien n'était. Il ne pût émettre qu'un léger rire en entendant que le bâtard semblait manifester le même dégoût pour le roi déchu de la maison Targaryen qui s'étaient   éprit de la Sand.

«Si tu veux prendre ton temps, prend le. Tu n'es de toute façon pas en état d'agir pour le moment. Pour ne rien te cacher, je ne me conterait pas de simples coups à la tête de ce dragon de pacotille. Ce serait trop d'honneur. Une mort lente et douloureuses serait un châtiment plus juste pour lui rappeler les nombreuses insultes qu'il a adressé indirectement à Dorne. Son sort n'est malheureusement pas entre mes mains.»

Ulwyck gratifia le grand brûlé d'un sourire. Lui non plus ne s'imaginait pas vivre en prison. Sa liberté était une valeur importante dans sa vie. Sans compter qu'il aurait sans doute la possibilité de rejoindre la Garde de Nuit. Se les geler mais obtenir une certaine forme de liberté était peut-être préférable à la prison dornienne. De plus, si jamais l'opportunité se présentait, il aurait pût tenter de rejoindre les sauvageons mais tout ceci n'était pas d'actualité vu qu'il n'était pas considéré comme un criminel aux yeux des hautes instances dorniennes. Il était possible qu'Ulwyck s'ennuie bien vite ici mais il se devait néanmoins d'être présent pour son ami, son frère. C'était tout naturel. Il agissait bien souvent sans réfléchir mais dans ce cas-ci, c'était pour la bonne cause ce qui ne risquait pas de lui porter un quelconque préjudice. Daemon disait sûrement la vérité et le Uller se contenta de hausser les épaules.

Le Sand sembla refuser le repas puis demanda à ce que Ulwyck reparte avec sa jument. Même affaiblit, il gardait cette faculté à vouloir faire un pied de nez à Valena. Cette relation de frère et soeur proche de celle du chien et du chat l'avait toujours autant intrigué qu'amusé. Les serviteurs entrèrent et déposèrent des victuailles. Le Uller ne se fit pas prier pour se verser un verre de thé et attaquer quelques pâtisseries des plus goutteuses. Le chevalier avait toujours apprécié manger à la Gracedieu car la nourriture lui rappelait celle de son enfance, celle de Denfert. Saisissant une grappe de raisin, il commença à la déguster tout en reconcentrant son attention sur son ami. La révélation du bâtard ne le surprit pas. Ce n'était pas un secret d'état et il n'avait aucun mal à donner son avis sur la question.


«Je le sais. Ce ne sont pas des choses que l'ont peut difficilement cacher. Ce sera un Sand comme sa mère. Un rejeton de dragon. L'enfant sera à moitié dornien et à moitié du sang du roi déchu. Il peut-être vu comme une menace par son demi-frère et sa demi-sœur mais doit-il pour autant assumer les erreurs et les errements de ses parents ? Mon cœur me dit que non mais mon esprit me tient un tout autre langage. Celui qui voudrait se venger de Nymeria, devrait frapper ce qu'elle a de plus chère.»
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Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

S'il n'en dit rien, Daemon put voir la déception éteindre quelque peu le regard si noir de son ami lorsqu'il lui parla de Nyméria. Le Uller avait bien des talents, mais cacher ce qu'il pensait réellement n'en faisait pas partie comme le prouvait la lueur tout d'un coup plus faible de ses yeux. C'était un indice, un voile posé sur la vengeance qu'il semblait désirer autant que lui, qui la dirigeait pourtant vers d'autres. Peut-être était-il finalement bridé par sa fierté, car ce n'était rien d'autre que son orgueil qui semblait lui faire porter un jugement différent de celui des autres. Admettre que Nyméria était en tord, c'était remonter la chaine du temps. C'était dire qu'il n'aurait jamais du la rejoindre à Vivesaigues, c'était affirmer que son départ en trombe du conseil de Dorne n'était rien d'autre qu'un caprice. Une extravagance, un acte irréfléchi et poussé autant par l'amitié qu'il portait à la jeune femme que par son amour-propre. Bien des lunes passeraient avant que le bâtard ne pensa ne serait-ce qu'à remettre en cause ces choix et donc l'implication de l'aspic dans cette histoire.
Non. Pour lui il n'y avait qu'un seul coupable et des centaines. Des milliers peut-être. A ce qu'on disait, le Dieu Rouge avait des disciples de plus en plus nombreux à travers le continent, toutefois, loin au dessus de ces maudits prêtres et de tous ces dévots, un nom revenait sans cesse dans la mémoire du jeune homme. Un nom qui portait au devant de ses armées un cerf enfermé dans un coeur de flammes.

Les parfums  des pâtisseries vinrent flotter jusqu'à ses narines, dessous le fer du masque, mais ne lui arrachèrent qu'une déglutition légèrement écœurée. Péniblement, il  redressa un peu son dos contre la pile de coussins. Il avait bu trop de remèdes aujourd'hui pour être mis en appétit par quoique ce soit. Son frère venait de faire une longue route, et il avait bien plus besoin que lui, qui demeurait allongé, de reprendre des forces.
Inclinant la tête, il acquiesça à ces propos lorsqu'il lui vint l'envie d'exprimer ce qu'il souhaitait au roi déchu. Aussi violents furent ses voeux, les yeux du Sand luisaient d'approbation. Tout comme lui, Daemon avait trop appris à mépriser cet homme pour penser autrement.  Et le peu qu'il avait vu à Vivesaigues n'y avait rien changé. Nyméria semblait avoir tout pris en main, à la place de son amant dont le regard était aussi absent que sa personne auprès des vassaux qui attendaient les ordres de leur roi, mais ne voyaient venir à leur porte que la mince silhouette et la lourde tresse brune de l'aspic. Une mauvaise farce. Une scénette qui devait faire la joie des troupes de théâtre ambulant, surement, quelque part au delà des frontières de Dorne. Le temps glorieux où l'on chantait les exploits de Rhaegar Targaryen était depuis longtemps révolu, et tout le poids de ce passé éclatant avait écrasé l'ancien roi, qui semblait s'être enfermé dans la mélancolie et la plus absurde des léthargies.

"Tu me soulages en parlant ainsi, Ulwyck. " lui dit alors l'ainé du Lord Allyrion. La réponse de son ami avait beau être bien plus mesurée que celle qu'il avait servie à Nyméria dans le Conflans, il était rassuré de voir que finalement, leurs jugements concordaient. Il tourna doucement la tête vers le Uller qui se régalait de raisins. Ce faisant il du laisser sa tête reposer sur les coussins qui lui tenaient lieu de dossier, n'ayant plus la force de la tenir. Jusque là il avait tenu bon pour faire honneur à son ami si fier, mais désormais son corps lui signifiait clairement que ses ressources  allaient à sa rémission plutôt qu'à son cou douloureux. " Je lui ai dit la même chose, à Vivesaigues. Avec des mots moins sages et peut-être trop violents, je m'en rends compte maintenant. Mais elle n'a rien voulu entendre."
Ses paupières se fermèrent un instant sur le bleu de ses yeux, de fatigue, avant de s'ouvrir à nouveau.
"Si ce n'est pas Viserys, ce sera un autre Targaryen, ou encore un clan différent qui viendra, pour Nyméria, ce faux roi, ou leur enfant. Il y a tant de personnes qui auraient à craindre de Rhaegar et son engeance, fut-elle bâtarde. Tant à craindre ou à reprocher..." Il soupira. Ulwyck était tempétueux mais il était raisonnable. Du moins l'était-il depuis son écolage auprès de Lord Ryon, qui avait du se battre pour lui inculquer des notions de cette diplomatie qu’exécrait tant le Uller."Elle n'entendra jamais raison. Dès lors que l'on tente de la prévenir, elle se braque, clamant que Dorne ne ferait jamais de mal à un enfant. Et c'est bien le seul domaine où elle a raison. " Son ton était froid. Lui même se souvenait de l'élan de colère qui l'avait emporté en apprenant l'existence du futur enfant. A ce moment-là, il avait imaginé le pire, et surtout, tout le danger que représentait le rejeton. A ce moment-là, il s'était même froidement promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour épargner le sombre avenir que le couple et leur petit allaient apporter avec eux à Dorne. Il s'était senti prêt à commettre des actes atroces. Mais son ressentiment était à la hauteur de sa déception. Il avait traversé le continent pour ramener l'aspic chez elle et non   ce fichu Targaryen et encore moins leur enfant, et le bâtard avait la sensation amère d'être devenu le complice d'une sordide affaire. Mais le destin s'était joué de lui, et ce ne serait pas la dernière fois. "Elle refuse de voir les risques encourus aussi bien par son enfant à naitre que par la Principauté qui les abrite. "  Viserys était trop occupé à regarder ailleurs, selon elle. Cependant, elle faisait là le pari dangereux de miser sur la stabilité du jugement d'un homme dont le sang pourri lui brouillait l'esprit et la raison. Et Viserys était loin d'être le seul à entretenir des rancoeurs envers son malheureux prédecesseur. A nouveau, Daemon se perdit dans ses souvenirs de Vivesaigues et son temps de silence fut rythmé par la respiration difficile qui soulevait sa poitrine.
"Il sera donc un Sand. Mais, si les ennemis de Rhaegar venaient à tourner leur regard vers Dorne, combien de temps avant que les blâmes ne s'abattent sur l'enfant?" dit-il d'une voix plus faible.

   
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Soulager Daemon n'était pas le but premier de ses propos. Ulwyck exprimait simplement ses pensées sans faire de détour ou se dissimuler derrière des mots creux. Il était comme il avait toujours été : franc, fonceur, impulsif. Le Sand lui parla du passé et confirma ce qu'Ulwyck avait avancé précédemment. En mettant au monde l'enfant de ce roi déchu, Nymeria l'exposait à de graves dangers et représailles. Frères, sœurs, oncle ou encore étranger pouvaient se liguer contre cet enfant dans le simple but d’annihiler toutes traces du Targaryen. Même s'il lui avait déjà expliqué, la Sand continuait de ne rien entendre et s'enfonçait de plus en plus dans ses idées comme un pauvre ère prit dans des sables mouvants. C'était à la fois une attitude qui pouvait énerver Ulwyck mais qu'il comprenait parfaitement étant donné qu'il avait tendance à faire pareil.

«Elle est butée comme nous le sommes tous les deux. Nous ne pouvons la juger à ce sujet. Nos actions en contrepartie n'ont pas nuis à Dorne comme les siennes. Puisse les Sept protéger son enfant. Je pense qu'il serait plus sage qu'elle l'élève en dehors de Dorne, là où personne ne penserait à la chercher mais la prudence n'a jamais été et ne sera probablement jamais son fort. Tu as raison sur un point. Depuis notre indépendances, les gens du nord se regardent tous du coin de l’œil pour leur stupide royaume et nous nous en sortons admirablement bien mais cet enfant représente une menace qui pourrait bien attirer leur attention ce que de nombreux dorniens ne souhaitent pas. Nymeria pensait sans doute trouver en ce lieu une terre d’accueil mais elle risque vite de déchanter. Dorne pourrait rapidement se transformer en un nid de serpents et de scorpion avide de supprimer la lumière qui attirent les regards extérieurs.»

Après avoir autant parlé le Uller but une gorgée de thé pour se rafraîchir quelque peu le palais puis croqua à nouveau dans une pâtisserie et s'en délecta calmement. Cela lui faisait du bien de manger et de boire même si cela aurait été encore plus agréable si son ami s'était joint à lui. Il ne devait sans doute pas avoir faim dans son état. Il changea de sujet quelques instants pour amener la conversation sur un thème moins sujet à controverse.

«Je dois connaître des informations en particulier sur ton cheval avant de le reprendre avec moi ? »

Question banale mais qui ne traitait pas pour une fois de Nymeria, de son rejeton ou de son Targaryen. Un sujet plus terre à terre et simple qui devait porter sur une créature que Daemon appréciait. Cela le tracassait quelque peu qu'il ne veuille pas la laisser à sa sœur. Le Uller prévoyait de passer du temps avec elle lorsque Daemon dormirait. Non pas qu'il pensait chercher à régler leur conflit. Il ne se faisait pas d'illusion. Cela fait juste longtemps qu'il n'avait plus réellement discuter avec cette dame.

«Nourriture ? Défauts ? Qualités ? Comportement particuliers ? Je t'écoute. J'essayerai d'en prendre soin comme si c'était ... comme ... comme si c'était de toi que je m'occupais. Je la maintiendrais en forme pour le moment où tu seras apte à remonter sur une selle et à chevaucher en ma compagnie.»
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Daemon Sand & Ulwyck Uller



An 299, Lune 7

Sand. Quatre lettre. Un si petit nom pour un si grande famille. Un nom qui suffisait souvent à alourdir le coeur ardent de Daemon. Pourtant, parmi les dunes et sous le vent chaud de Dorne, les enfants de la passion vivaient une existence que tous ceux qui partageaient leur condition au delà des montagnes rouges leur enviaient. Mais parmi ses centaines de frères et soeurs, dont certains, qu'il connaissait bien et qui portaient le sang des Princes, le bâtard de la Grâcedieu demeurait certainement le plus amer. Porter ce patronyme l'avait toujours partagé entre la fierté de porter le nom des Terres de Dorne et l'aigreur de voir les dieux se jouer de lui en lui  refusant de perpétuer la lignée de son père. Malgré cela, connaître la venue de ce nouvel enfant avait drapé toute sa colère et sa rancune d'un voile de compassion. Il ne serait pas celui qui porterait la dague jusqu'à la gorge de l'engeance de Rhaegar, et il empêcherait quiconque qui souhaiterait abréger sa vie. Car il était un Sand, tout comme lui.
L'enfant, oui...Le regard du brulé s'assombrissait alors que le Uller poursuivait. L'enfant devait être protégé. Mais tandis que la douleur de la déchirure laissée dans son flanc par la lame ennemie se réveillait doucement, le doute ébranlait le coeur de Daemon quant au sort qui devait être réservé à ses parents. Dans l'espoir vain d'apaiser sa peine, il leva sa main droite pour la poser sur la plaie qui était cachée sous les bandages, sous ses vêtements. Les affres de son corps renaissaient par vagues brûlantes comme les flammes comme si ils tentaient de vaincre la maigre protection du lait de pavot. L'esprit de Daemon était trop troublé pour qu'il ne sut à ce moment-là si son ami avait raison de vouloir l'exil pour sauvegarder l'enfant ou s'il existait un autre moyen. La seule certitude était le sombre avenir qui attendait la Principauté pourtant illuminée par le soleil le plus brillant. Les mots du chevalier portaient un mauvais présage et il ne faudrait guère de temps avant que la joie des dorniens de revoir leur aspic ne se transforma en déception féroce. Un nid de serpents et de scorpions. Il n'y avait pas d'autres mots qui auraient pu mieux exprimer la première menace qui risquait d'ébranler la famille du Prince. Pour la première fois depuis des siècles, le principat était à la porte d'un danger qu'il n'avait plus combattu depuis dix générations, celui qui rampait sous ses pieds, celui qui venait de l'intérieur.
Sa main était secouée de légers tremblements et elle se resserra  et s'appuya sur son côté pour tenter d'étouffer le mouvement de ces ronces imaginaires qui déchiraient son flanc mutilé. Dans la pièce, le silence se fit un instant, lourd tandis que l'on taisait enfin d'un accord tacite l'épineux sujet. Son regard bleu surplombé de cils clair perçait l'ombre de l'arcade métallique et se voilait peu à peu de fatigue. En regardant Ulwyck à ses côtés, il sentait poindre l'impatience de retrouver sa condition perdue, de redevenir le champion qui était si souvent acclamé lors des tournois. Au delà de la douleur, l'effort lui manquait. Il voulait de nouveau sentir ses muscles, se sentir vivre, et non étouffé et assourdi, ses sens enfermés dans la bulle protectrice des bandages.

"Elle ne te plaira pas..."Assura-t-il d'une vois douce à son ami en souriant légèrement avec ses yeux. Il connaissait le goût du dornien pour les destriers fougueux, au tempérament semblable au sien. Avec son regard noir et ses réactions souvent brusques, le Uller leur ressemblait bien plus qu'il ne l'imaginait. Mais Daemon avait appris avec son père à préférer la subtilité et la loyauté des juments au panache des étalons, dont la violence ne seyait guère aux gouts du Sand."Elle est calme et plutôt discrète. J'ai peur que tu ne t'ennuies facilement en la montant."  
Le temps d'un clignement de ses yeux, et  ses souvenirs de leurs courses folles dans les rues étroites des abords de la Sang-Vert lui revinrent en mémoire. Ces courses qui effrayaient les habitants, réjouissaient les enfants et rendaient furieux son père. Combien de fois les avaient-il convoqué tous deux pour leur répéter qu'un cheval n'était pas un jouet, sa longue silhouette noire atterrée par les risques inconscients que les deux écuyers faisaient prendre aux montures de la Grâcedieu."Elle est très jeune, c'est pourquoi elle mange énormément malgré sa taille. Ne cèdes pas à sa gourmandise, je veux qu'elle gagne du muscle, et pas autre chose..."Soupira-t-il, puis il poursuivit d'un ton fatigué où pointait la tendresse qu'il avait pour l'animal.
"Elle est timide, un rien l'impressionne. Son courage est mince, mais je lui ai appris à me faire confiance. Tu pourrais être étonné par ce qu'elle est capable de faire."  Sa voix s'assombrit quelque peu en évoquant ces mots. Sa pouliche avait fondu sur ces soldats et leurs torches sans hésitation malgré la peur qui faisait rouler ses grands yeux sombres lorsque Daemon le lui avait ordonné. Il détourna le regard de son ami et inspira avant de reprendre, effaçant tant bien que mal l'image de ce mauvais souvenir de son esprit."Elle est peut-être fragile mais je pense que tu apprécieras sa vitesse et son agilité. Elle a de l'adresse, de la puissance et son pied est sûr, tu auras l'impression d'être sur le dos d'un chat." garantit-il en regardant à nouveau le Uller.
"Et, enfin, son nom est Songül."
Il observa son frère dans le silence pendant quelques instants. Même si les médecines d'Harian brouillaient de nouveau sa vue, il sentait clairement la gratitude réchauffer son coeur tandis qu'il profitait autant qu'il le pouvait du répis que lui accordait la présence du chevalier de Denfert à ses côtés.
"Je te remercie Ulwyck. " Dit-il finalement, avec dans sa voix qui s'éteignait une sincérité et une reconnaissance que les deux jeunes gens n'exprimaient que rarement l'un envers l'autre, bridés par la fierté et l'orgueil."Tu ferais mieux de te dépêcher car j'ai bien l'intention de chevaucher très bientôt avec toi, mon ami. Et tu auras besoin de tout ton entrainement pour te mesurer à moi. " souffla-t-il sous son masque. Une lueur de défi brillait derrière le voile d'épuisement qui s'était posé sur son regard d'aigue-marine.

   
base cracles bones, modification lawina

   
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Le calme et la discrétion n'était en effet pas le genre de qualité qu'il appréciait chez un cheval tout comme chez une femme mais parfois, il pouvait essayer de les accepter. Pour Daemon, il le ferait. C'était son ami, son frère de sable. Il allait en prendre soin comme à la prunelle de ses yeux. Il écouta attentivement ses conseils sur l'attitude de l'animal et l'alimentation qu'il fallait lui apporter.  Après avoir été remercié par le Sand, il gratifia le jeune homme d'un sourire. Le Uller s'interrogea sur les origines du nom de la jument mais il ne jugea pas bon d'en poser la question à Daemon car il la considérait comme tout à fait futile. Ses phrases suivantes lui donna l'impression que son ami n'avait pas changé. Sous la lourde couche de métaux et à travers les vagues de laits de pavots qui embourbaient son esprit, le Sand était toujours bien présent aussi fier et prêt à prouver ses capacités à son ami ou celui qui serait capable de les remettre en question. Il afficha un sourire amusé par la situation et lui répondit du tac au tac.

«Le lait de pavot ne t'as pas enlevé ta langue bien pendue Daemon. Je me réjouis d'avance de pouvoir chevaucher avec toi. Nos courses folles me manque mais je me contenterai même d'une simple ballade. Quoi qu'il arrive, le sable coulera toujours dans nos veines, mon frère.»

Cela  prendrait peut-être du temps. Assez longtemps pour qu'Ulwyck se lasse d'attendre et rentre à Lancehélion mais cela ne voulait pas dire qu'il se presserait de rentrer dés qu'il le pourrait pour venir faire le mariole avec le Sand. Le jeune homme reprit une pâtisserie et la dégusta calmement. Il se lécha calmement les doigts. Il se demandait combien de temps le rétablissement de Daemon prendrait mais il s'en fichait. Dans le fond, le temps n'était que bien peu de chose face au caractère et à la détermination de son ami. De sa voix amusé et enjouée, il parla à nouveau affichant sa joie et sa confiance dans les perspectives d'avenir du Sand.

«Nous croiserons le fer aussi comme au bon vieux temps. Nous rirons à gorge déployés en pensant à toutes les fois où nous nous sommes attirés les foudre de ton père et toutes ces personnes que nous avons fait tourner en bourrique. »

Il parlerait peut-être aussi de leurs conquêtes mais il préférait ne pas énoncer ce sujet publiquement étant donné qu'il ignorait si Daemon était encore en mesure de se servir de son entrejambe. Si lui même en était privé, il se sentirait sans doute très handicapé et très frustré. Par respect pour l'homme qui était couché devant lui, Ulwyck ne lui en fit pas part. Le Uller lui parla ensuite en exprimant ce qu'il ressentait.

«Quand ton père m'a annoncé ce qui t'étais arrivé, j'ai vraiment cru que s'en était finit pour toi. Je ne pouvais pas y croire mais t'entendre parler de cette façon  me met du baume au cœur. Et ce n'est pas Mestre Harian et ses sermons qui me feront perdre le souvenir ? Entre nous ? Qui est le plus assommant ? Lui ou le lait de pavot ?»

Ulwyck avait dit ce qu'il avait à dire mais pour ne pas faire trop fleur bleue, il préféra changer de sujet. En guise de diversion verbale, il n'avait trouvé rien de mieux que de ramener le mestre sur le tapis.
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