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Trying to escape the fate. ft. Tyrion Lannister

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Trying to escape the fate

On ne peut pas s'échapper de son destin. Tout est écrit à l'avance. Il fallait s'y faire, voilà tout. La jeune femme devait s'y faire, son père avait tout fait ces dernières années pour obtenir ce qu'il voulait : que sa première fille épouse l'héritier des Lannister. Oh, il aurait largement préféré qu'elle épouse Jaime Lannister, il était honorable, un chevalier réputé qui valait dix hommes. Mais disons que l'on faisait face à un léger soucis, Jaime était mort peu avant la naissance de la Brax et épouser un mort se révélait être plus que compliqué. L'idée d'épouser un homme comme Tyrion ne repoussait pas Medoly. L'idée d'épouser un homme autre que celui qu'elle aimait la repoussait. C'est ta condition, tu feras ce que ton père te dira de faire, les choses sont ainsi, pas autrement. En revanche sa soeur s'était moquée : toi, l'épouse d'un lion ? Tu as autant de caractère qu'un lapin. Et pour le coup elle n'avait pas tort. Un lapin parmi les lions, elle se ferait vite dévorer. Elle s'était dit, maintenant que nous avons une reine, dois-je encore écouter mon père lorsqu'il veut me marier ? Plus facile à penser qu'autre chose, le caractère d'Andros était trop fort pour qu'elle le contre.

Elle était arrivée à Castral Roc, bien habillée et bien coiffée, prête à être reçue par les Lannister. Ils avaient du attendre la fin de cette bataille et le retour d'Andros pour cela. Les Lannister étaient triomphants, comme toujours, Andros avait déclaré : ma fille, il est temps pour toi, tu seras majeur l'an prochain. Alors elle s'était rendue avec son père à Castral Roc, prête à rencontrer Tyrion Lannister. Castral Roc, elle y avait été plus d'une fois et les lieux étaient toujours si beaux que dans ses souvenirs, l'avantage cette fois-ci : il n'y aurait pas Cersei Lannister. Cela avait au moins le don de l'apaiser, car Cersei avait été assez rustre avec elle, moqueuse, jouant à ses dépends, la savoir loin serait au moins une légère victoire, un apaisement en ces lieux. Elle voyait au lieu la demeure richement décorée des lions et elle inspirait profondément : il ne fallait pas faire un seul faux pas ce jour là.
© LYLOU
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Fini. C'en était fini. Il ne pourrait plus jamais se balader en toute impunité dans chaque bordel de Castral Roc. Il ne serait plus si habitué qu'il l'était avant de sortir du bureau de son père. Il ne pourrait plus jamais entendre les bruits étouffés des agissements d'une maison close. Bruits qu'il faisait recouvrir par ceux de la femme qu'il était en train de chevaucher. Il ne pourrait plus jamais se laisser tomber sur le côté, tout transpirant, à côté d'une femme différente à chaque fois. Car c'était là ce qui lui plaisait. Il aimait changer à chaque fois de femme, histoire de varier les plaisirs. Car chacune avait une façon différente de bouger, de respirer ou même de regarder. Et là, il devrait rester avec la même femme...jusqu'à la fin de sa vie. Vie qui allait être très longue. En effet, Tyrion ne vivait pas ce qu'on peut appeler une vie risquée. Les seuls risques qu'il lui arrivait de prendre était de monter jusqu'au mur, pour aller voir mestre Aemon. Voilà, c'était tout. Contrairement à feu son frère, le très cher Jaime Lannister, le beau le fort le cliquant Jaime Lannister. Tyrion regrettait tous les jours sa mort. Certes l'amour fraternel, si faible était-il, il paraissait pouvoir déplacer des montagnes par rapport à celui que lui apportait Cercei et Tywin. Mais il la regrettait pour autre choses. Avant, rien que de se tenir à côté de Jaime, il se sentait ridicule. Mais après sa mort, rien que de le fait de se tenir seul le rendait ridicule. Castral Roc semblait vouloir à tout prix échanger Jaime contre Tyrion... Et il n'avait pas tort... Que valait un lionceau contre un féroce lion. Certes, il avait Tywin, mais le chef de meute se faisait vieux. Et Jaime aurait parfaitement repris le flambeau, comme lorsque les lions se battent pour la place de chef : la mort du vieux lion pour l'avènement du jeune. C'était comme cela que tout aurait dû se passer. Tyrion aurait dû rester dans son cabinet, se baladant dans les bordels ou les allées des bibliothèques... Et pourquoi pas les deux en même temps tiens ! Mais non, et pour deux raisons apparentes : la mort de Jaime et les fiançailles de Tyrion.

Je pense qu'il doit y avoir mégarde...

Non. Tu es...et ça me coûte de le reconnaître, l'héritier de Castral Roc, donc tu dois te marier. Andros Brax arrive avec sa fille. Tout es réglé.

Vous n'avez pas perdu de temps.

Toi tu me fais perdre mon temps.


Temps qu'il n'aurait certainement pas perdu avec Jaime, il était inutile de le rappeler. Tyrion tourna les talons et sortit du bureau de son père en claudiquant. Fini. C'en était fini. Il ne pourrait plus jamais se balader en toute impunité dans chaque bordel de Castral Roc... Il ressassait la même rengaine depuis trois jours. Un maître tailleur vint lui tailler un pourpoint rouge, avec des boutons dorés. On avait essayé de le rendre le plus présentable possible afin que la Brax ne prenne pas ses jambes à son cou lorsqu'elle le verrait mais sa taille peu avantageuse et ses yeux vairons, son visage clairsemé de cicatrices et son boitillement ne rendaient pas la chose facile. Puis, sans vraiment savoir comment, Tyrion se retrouva dans la grande salle, en haut d'une volée de marche, encadré de Tywin, toujours habillé de noir, et du mestre, sa lourde chaînes d'anneaux de différents métaux faisant penser qu'il supporter les poids du monde sur ses épaules. Cercei n'était pas là. Dieux merci, cette garce ne pourrait donc pas envenimer chacune des conversations. Tyrion se tenait aussi droit que son nanisme le lui permettait. Puis Andros et ses deux filles arrivèrent. Tywin entraîna Tyrion en bas des marches. Bien que préparé à cela, Tyrion se sentait anxieux. Tywin salua Andros puis interpella Tyrion du regard, qui lui répondit par un haussement de sourcils. A Castral Roc, étrangement, Tyrion était celui qui disposait du plus fin sens de l'étiquette, Tywin et ses regards de vipère n'y pourraient rien. Il fallait arrêter de prendre les gens pour des ours ignares ne sortant jamais de leurs cavernes. Tyrion s'approcha de la Brax puis lui fit un baise-main. Il s'inclina, mais pas trop afin de pouvoir garder sa main.

Ma demoiselle...
 
Avait-il dit de façon enjôleuse. Il ne tromperait personne : ni Tywin, qui comprendrait immédiatement qu'il lui disait "tu peux te carrer ton regard là où je pense" et le mettait au défi de l'arrêter devant les Brax, ni la Brax -justement- qui devrait comprendre qu'elle ne craindrait rien...même si elle lui faisait d'énormes -appuyons bien sur le énorme- concessions en faisant ce mariage. C'en était fini, bientôt il aurait un anneau au doigt et des fers aux pieds... Géniaaaal...

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Elle avait beau connaître les lieux, ce n'était pas ce à quoi la jeune femme s'attendait, du tout. Elle regardait à gauche, elle regardait à droite, ce serait là son nouveau foyer. Castral Roc était riche, elle n'avait largement pas de quoi se plaindre, bien au contraire, nombreux et nombreuses tueraient pour avoir le privilège d'être à sa place.

Mais voilà, il fallait s'y faire. Après avoir contemplé les lieux - qu'elle connaissait pourtant - il fallait se rendre à l'évidence. Elle ne pourrait plus se terrer, ni se faire petite. Comparaison drôle en effet lorsque l'on voyait qui serait son mari. Par les Sept, leurs enfants seraient-ils si minuscule que ce petit homme ? Medoly était assez grande et élancée, en serait-il de même pour ses enfants ou seraient-ils si petit que lui ? Non, il ne fallait pas penser à cela. Mais en le voyant arriver, peinant à marcher sur ses deux petites jambes, elle se demandait à quoi ressemblerait son avenir. On lui avait dit qu'elle serait heureuse une fois qu'elle aurait ses enfants, mais à 15 ans, elle ne s'imaginait pas du tout être mère. Pourtant, c'était ce que l'on attendait d'un mariage, non ? Elle réprimait un soupir. Elle faisait de son mieux pour garder contenance.

Elle aurait aimé pouvoir échapper son regard, regarder à nouveau les lieux étranges et gigantesques de Castral Roc mais elle n'avait ce luxe. Ce n'était point convenant. Alors elle regardait le nain, ou plutôt, Tyrion Lannister. Elle lui accordait sa main et souriait légèrement, timide. Oui, autant de caractère qu'un lapin, elle entendait sa soeur d'ici alors qu'elle ne disait pas un mot elle non plus.

" Messire... "

Elle rougissait un peu, surveillée par son père sans doute autant que Tywin le surveillait, à croire que tout était calculé et que la moindre erreur ne serait pardonnée.

" C'est un honneur de vous rencontrer. "

Il avait beau être un nain, un lutin, il n'en restait pas moins l'héritier de Tywin Lannister, suzerain et protecteur des Terres de l'Ouest et pour cela, elle se devait d'être respectueuse et courtoise. Plus facile à dire qu'à faire. Elle se retenait néanmoins une réflexion telle que : vous êtes plus grand que ce que l'on dépeint de vous. Elle avait entrouvert les lèvres mais au moment de sortir le "vous" elle s'était retenue, puis s'était tut. Oh, elle trouverait bien un peu de bonheur et d'imagination là dedans, elle avait toujours su le faire. Il fallait voir le verre à moitié plein. Peut-être, comme le limier, était-il quelqu'un de bon sous cette apparence, la vie ne lui avait pas fait de cadeau mais peut-être était-il différent au fond de lui, il fallait lui laisser sa chance... En espérant que lui aussi, lui laisserait sa chance.

Elle aurait aimé lui dire qu'elle était honorée de sa présence, c'était cela qu'on disait, non ? Quand un seigneur prenait le temps pour vous, pour vous recevoir et ... Pour accepter votre main ? Non ? Elle jetait un regard vers son père, c'était on ne peut plus tendu à présent. Elle jetait ensuite un regard vers Tywin Lannister, à qui elle offrait un sourire timide. Etait-il si froid et dur qu'on le disait ? Il avait l'air d'être bon et juste à tout bien le regarder. Elle lui souriait plus sincèrement par la suite.

" Veuillez pardonner ma fille, mon seigneur, comme je vous l'avais dis, c'est une grande timide. Cela ira sans doute mieux dans quelque heures. "

Elle n'avait surtout jamais eu la langue bien pendue, mais sans doute était-ce ça, être courtois envers un seigneur ? Elle préférait être dans ses livres, la réalité semblait bien plus dur tout à coup et elle ne savait plus où se mettre.
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