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Faucon et oiseau moqueur : un sacré bordel ! [Elbert Arryn/Talya Baelish]

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Faucon et oiseau moqueur, un sacré bordel.
★La Cour allait voir renaître un oiseau, moins moqueur.

   
   
 
Feat
Elbert Arryn
Rencontre
...
Talya se fit de plus en plus pressée à l'idée de découvrir ses appartements, telle l'enfant qu'elle n'eut cessé d'être.


Les yeux rivés sur la tablée, je ne pouvais pas compter les plats tant, ils furent nombreux. De ma vie, je n'en avais jamais vu autant pour un repas composé de si peu de personnes. L'extravagance de la vie mondaine. Un tête-à-tête et autant de plats qu'il n'en faut pas pour nourrir toute une famille. Alors, je clignais des yeux, perplexe, doutant que tout ceci ait pu être préparé en si peu de temps, et apporté par si peu de personnes. Admirative, je tournais la tête en direction de jeunes gens autour de moi, demandant que l'on félicite les cuisiniers, les jeunes dames, et tous ceux qui furent à l'origine de ce si somptueux banquet. D'un geste maladroit, je portais mon attention sur un plat circulaire et quelque peu creux. En son centre trônait une viande saignante entourée de pommes de terre attendant d'être dégustée. Je salivais tant, que la Néra n'eut pu contenir toute, mon envie pour se met. Mon assiette remplie de moitié, je saisissais alors une fourchette, piquant dans le féculent pour le déguster, lentement, un nouveau soupir d'aise, les yeux emplis de douceur. Je ne quittais pas mon attention du chevalier, qui semblait s'être lancé dans un monologue voué à l'apprentissage. Didactique discours. Je n'en perdis pas une miette, parce qu'il en savait bien plus que moi sur la vie à la Cour, et qu'il était après tout, le seul « ami » à même de me faire comprendre les maniements de la vie royale.

Je tiquais alors à sa remarque, l'odeur de la dépravation ? Sentais-je si fort le bordel ? J'apportais alors une main à ma chevelure pour la sentir discrètement, dévoilant le geste par une grimace, il est vrai que je sentais plus la dame bien née, et cela me rendit subitement triste, le bordel avait déteint sur moi plus que je ne le pensais. Tenais-je de la maquerelle ou de la catin ? Du moins cela me donnait une idée de la première activité qui seraient mienne une fois mes appartements visités. J'irai prendre un bain, voilà des semaines que je me contentais d'une toilette sommaire. Je prenais par la même occasion, l'initiative de faire laver toute ma garde-robe, dans un excès de zèle.

Le sol se mit alors à vibrer sous mes pieds, et le tintement des couverts à cesser avec violence. Le chevalier s'était levé de son fauteuil durant une seconde d'inattention de ma part, la seule et l'unique pourtant. Vint alors s'ajouter à l'assemblée, deux puissantes mains brûlantes sur mes épaules frêles et gelées. Je ne pus m'empêcher de rougir à ce contact, une poigne puissante, virile. Je ne pus m'empêcher de rougir à sa remarque, lui qui m'avait vu nue… Mal à l'aise, je fis pourtant un geste. Déposant alors l'une de mes mains sur les siennes, caressant le derme, tantôt lisse, tantôt rugueux, avec un sourire. Je ne sus que penser, il s'était fait tantôt menaçant tantôt plus amical et le voilà m'étreignant d'une façon que je n'eus su décrire. Il me menaçait d'intenter à ma vie si je lui tournais le dos, et il m'achetait ensuite avec des robes. « Catin ! » hurlait ma conscience alors que mon inconscient me hurlait plus, quant à lui, d'avoir confiance en un Valois. Instinct de femme quand tu nous tiens. Pour qui me prenait-il ? Avais-je l'air de ressembler à Petr à ce point ? Pour que l'on confonde mon honnêteté pour de la fourberie ? Je soupirais alors, serrant sa main dans la mienne, qu'il n'échappe pas non plus à la poigne d'une enfant qui se voue à un avenir radieux, tournant mon visage vers le sien avant de lui décocher un sourire aimable et s'offrant à la sincérité même :


▬ Vous nuire n'est pas dans mon intérêt. Les vipères n'iront pas à votre couche Ser Elbert.



J'eus fini par me lever, quittant l'oppression de ce contact. Je sentais alors, les mains fuirent, glissant le long de mon dos de gamine, m'arrachant un soupir que je n'eus su retenir tant, je manquais cruellement d'affection. Mais il ne fallait rester ainsi plus longtemps, le malaise s'installait bien trop entre nous. Je me baladais à travers l'immense bout de demeure accordé chez le chevalier. Observant les reliures des manuscrits, visitant les recoins, à l'affût d'une moindre information sur laquelle conversé. La féline Meraxès emboîtait mon pas, apeurée par la grandeur de la pièce, se réfugiant par habitude sur le rebord de la fenêtre. Elle ne fut pas propriété d'un oiseau pour rien, elle passait sa vie à jouer avec le vide, si elle eût pu voler, j'eus la certitude qu'elle l'aurait fait sans même réfléchir. Je venais alors à son côté, dans une caresse rassurante. J'avais, dans l'instant précédent, subtilisé un petit ouvrage qui m'eut semblé fort intéressant. Je m'accoudais alors à la fenêtre pour le feuilleter.

Rêveuse. J'eus l'impression d'être dans un rêve, je n'eus pu croire que la journée fut si belle. Me voilà enfin à la Cour, à une place, qui me semblait bien plus adaptée. Proche des grands, entourés de gens qui pourraient sûrement m'être à la fois agréables et utiles. J'étais plus à même à présent de faire danser les serpents du Donjon Rouge. Pour le meilleur et pour le pire, qui sait.


▬ Alors, nous nous verrons à nouveau demain.



La porte s'ouvrait alors, dans un immense fracas, dévoilant une petite frimousse rousse s'excusant de sa maladresse. Elle déclarait que tout était prêt. Depuis combien de temps étais-je perdue dans mes pensées ? Je n'en eus l'idée, mais le soleil semblait effectivement avoir quelque peu décliné.

Je souriais alors, l'air simplette. Mon palpitant explosé dans ma poitrine et je courrai replacer le livre à sa place, avant de venir faire une révérence chez le chevalier. Je quittais alors la salle, saluant les gardes de la porte, excitée comme une enfant le jour de son anniversaire. Appelant Meraxès, je fermais alors la porte derrière moi. La demoiselle et moi marchions quelques mètres, je n'eus pas su combien, mais j'eus interrogé la pauvre enfant d'autant de questions qu'elle eut perdu, le souffle à tenter de me répondre. S'arrêtant devant une porte, elle me tendit une clé, je lui souriais en embrassant sa joue avant d'ouvrir la porte de bois. Je n'osais la pousser. S'ouvrait alors un monde merveilleux, sur une pièce lumineuse et agréable. J'étais sûre de ne manquer de rien. L'on avait disposé pour moi, un lit, une commode, une coiffeuse, une petite table circulaire avec un fauteuil, un coffre au bout de mon lit, une table de nuit, je n'eus jamais vu tant de meuble pour une si petite pièce. Et la vue, oui, la fenêtre était immense, j'eus pu m'en jeter sans souci.


L'oiseau libre fit son entrée à la Cour.


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