Nous avons perdu un combat, pas la guerre. ft. Elbert Arryn

# Ven 26 Fév - 0:17

Leur espoirs étaient pour ainsi dire.. Détruits. Il n'y avait pas d'autres mots. Détruits. Jon avait voulu prêter main forte au Val, avec sa maigre armée, aider le suzerain, montrer la présence du Nord et son intérêt, son amitié. Et ils avaient lamentablement échoués.

Eleyn avait disparue, ils avaient perdus ce combat, il était dépité. Etaient-ils arrivés trop tard ou bien trop tôt, avaient-ils servis à quelque chose ou est-ce que les dieux s'étaient tournés contre eux pour il-ne-savait-quelle-raison ? Non ils n'avaient pas perdus la guerre. Mais Elbert pousserait-il jusqu'à retourner à la capitale une seconde fois pour récupérer Daenerys ? Elle était partie d'elle-même cette fois-ci. Il ne doutait pas que c'était à contre coeur mais elle avait pris cette décision d'elle-même quand eux auraient pu décider de tout autre chose.

" Nous avons échoué cette fois-ci. Mais quelle que soit votre décision, s'il faut se battre... Nous vous suivrons encore. "

Il ne savait pas quoi dire d'autre. Il se sentait un peu bête et les événements l'avait pris de cours, comme eux tous sans nul doute. Mais c'était déstabilisant et il ne savait plus vraiment quoi faire, ils s'étaient tous préparés au combat et au final ... Viserys avait profité de ses richesses et de la surprise pour les avoir mais il ne pouvait pas toujours gagner, les dieux n'étaient pas si cruels pour laisser un tel homme réussir tout ce qu'il entreprenait.

Dans un autre sens, si on lui avait pris son épouse, lui aussi serait parti la rechercher. Mais c'est Viserys qui, le premier, avait volé l'épouse d'Elbert et il n'avait fait que la récupérer... Il avait envie de taper du poing quand bien même cela ne changerait rien. Il avait aussi beaucoup compter sur cette bataille pour régler ses propres problèmes, quel meilleur moyen qu'évacuer stress et pression qu'en tapant sur un ennemi ?

Parler n'était sans doute pas le bienvenu tout comme titiller un peu trop le suzerain qui devait être bouleverser, il avait beau ne pas être doué dans ces domaines il savait au moins cela. Il allait aussi devoir repartir au Nord sous peu, ses hommes s'impatientaient de retrouver leur Nord malgré l'hiver qui s'annonçait.

# Ven 26 Fév - 16:01

Elbert était rarement de mauvaises humeurs mais en ce jour, il fulminait de l'intérieur. Pour imager la chose, il n'aurait pas été étonnant de constater que de la fumée lui sortait des narines ou des oreilles. Le Suzerain du Val n'avait pas régler la situation périlleuse de Goëville par une prouesse stratégique et martiale mais parce que sa femme lui avait désobéit et s'était livrée à l'ennemi dans le plus grand secret. Pour consoler son cœur et sa rage, il avait prêter main forte à la ville à l'aide de ses hommes pour maîtriser les incendies, enterrer les morts, réparer ce qui pouvait l'être. Son cœur était meurtrit et il avait l'impression qu'on avait poignardé son âme. Il se sentait légèrement aigri, blasé par cette situation. Cette situation le travaillait jusque dans ses tripes. Rien ne serait certainement plus comme avant. Il se sentait trahit comme jamais et malgré tout il avait du mal à en vouloir à son épouse. Le Arryn se trouvait le postérieur entre deux chaises et le tout était de savoir de quel côté il finirait par tomber. Ce n'était pas la missive qu'il avait reçu de Daenerys qui allait le rassurer. Elle s'était comportée comme une enfant, une enfant qu'elle prétendait être. Pourtant la blessure était belle et bien adulte. Il préparait déjà ses troupes. Il avait envoyé suffisamment de corbeaux à travers le Val pour qu'ils conservent leur position et se rejoignent à la frontière de leur région. Ils allaient sans aucun doute bientôt marcher sur Port-Réal. C'était tout ce qu'il pouvait faire pour le moment. Malheureusement l'hiver arrivait et cela allait compromettre toute chance de victoire militaire. Une bataille en cette saison était bien trop hasardeuse et coûteuse. Une voix le sortit de sa torpeur et il tourna les yeux dans la direction de l'importun qui n'était autre que Jon Snow, le fils bâtard de Lord Eddard Stark, Seigneur de Winterfell.

«Je crains que nous ne puissions plus rien faire pour le moment. « L'hiver vient » comme on dit chez vous. Le temps que je rassemble l'armée du Val et que nous rendions à Port-Real pourrait se voir compromettre par la chute des neiges. Un siège dans de telles conditions seraient inenvisageables. Je ne mettrais plus la vie de mes sujets en danger sur un simple coup de tête. Si action il doit y avoir, ce sera à nouveau l’œuvre d'un petit groupe.Je vous remercie pour votre soutien Snow. »

Il devait ronger son frein. Attendre patiemment mais cela ne risquait pas d'avoir un bon effet sur sa santé mental. Le Chevalier ne pouvait pas rester à gamberger. Il allait choisir ses hommes avec soin. Une sélection triée sur le volet et ensuite il partirait. Le Arryn s'éclaircit la gorge. Ses traits étaient tirés, comme s'il avait peu dormit ces derniers temps.

«Je vous l'ai déjà dit par le passé, vous avez l'étoffe d'un véritable Stark et votre fidélité et votre aide me vont droit au cœur bien que vous n'ayez pas reçu la chance de pouvoir vous illustrer l'arme à la main, comme n'importe quel homme de votre âge rêverait de pouvoir le faire. J'aimerai vous remercier à ma façon. Quelle est la chose dont vous rêvez plus que tout Jon ?»

Elbert possédait sans doute déjà la réponse à cette question. Un bâtard désirait souvent une seule et unique chose : voir son nom prendre la forme d'un parent noble ! Cela ou un rêve de jeune homme classique mais au vu du sens de l'honneur du bâtard, Elbert penchait pour la première solution.

# Ven 26 Fév - 17:41

Il aurait aimé combattre, se défouler, faire ses preuves encore et toujours. Mais une fois que ce serait fait, que lui resterait-il ? Il avait cette rage de vaincre au fond de lui, sans doute la même que les personnes de son rang. Les bâtards avaient la vie dur et devaient sans cesse faire leur preuves. Pour autant il avait déjà fait les siennes au Nord, plus que son ... Cousin ? Neveu ? Plus de preuves que Robb qui avait encore du mal à s'affirmer au Nord, quand Jon pouvait se targuer de mener des hommes au combat et parler pour le suzerain du Nord. Mais au fond de lui ça n'était toujours pas assez, après avoir prouvé sa valeur au Nord, il fallait la prouver ailleurs. Au Val, au Conflans, on ne savait rien de ses actions, on ne voyait qu'une tare : Snow.

Il avait pris certaines décisions, qui peut-être n'auraient pas été celles d'Eddard, il avait engagé des hommes au combat sans demander l'avis d'Eddard. Il se consolait en se disant que le temps que le corbeau fasse l'aller et retour - tout en jugeant qu'il arriverait bien à destination - le combat aurait déjà été achevé. Que s'il avait été envoyé, c'était bien pour montrer le soutien du Nord, ainsi il n'aurait pas pu partir quand ils avaient besoin d'aide, quelle parole aurait le Nord sinon ?

Elbert lui répondait alors. L'étoffe d'un Stark, c'était flatteur. Très flatteur, même. Il l'était, plus qu'autre chose. Il aimait sa maison, en était plus que fier. Il était prêt à mourir pour sauver l'honneur de la maison Stark. Ce qu'il voudrait ? Bonne question.

" Je n'ai point choisi de vous suivre pour en tirer quelque chose, lord Arryn. Je vous ai suivi car il était de mon devoir de le faire. "

Il se frottait les mains quelque secondes, retenait un soupir.

" Je doute que vous puissiez m'offrir ce dont je rêve, sauf votre respect messire. Je rêve sans doute de ce que tout bâtard rêve, avoir un nom, être reconnu. Seul un roi peut le faire et je n'irai pas trahir mon honneur pour un nom. Je rêve de ce dont tout bâtard rêve, la reconnaissance de qui il est. "

Être nommé Stark était un rêve. Mais son père n'était pas un Stark, cela rendait les choses plus compliqué.

" Et je doute que le roi Rhaegar perde son temps à rencontrer un bâtard du Nord pour lui donner un nom. Mais je vous remercie tout de même. "

Il ne souriait pas malgré la légère plaisanterie derrière cela. Le bâtard avait déjà rencontré le roi Rhaegar mais personne n'avait vraiment besoin de le savoir, ce n'était qu'un détail de son périple jusqu'aux Eyrié.

# Sam 27 Fév - 16:53

C'était bien un homme du Nord. Il s'agissait bien d'un Stark. Agir plus par devoir que par intérêt était dans leur gène même si au final satisfaire son honneur était tout de même une quelconque forme d'intérêt. Elbert ne souhaitait pas cependant faire un débat d'idéologie. Il n'en avait pas l'envie ni l'humeur. Le Arryn ne s'était pas trompé. Jon Snow nourrissait le désir de porter un jour le nom des Stark. Légitimer un bâtard n'était déjà pas une mince affaire en terme d'acceptation familial. Si la naissance du bâtard pouvait jouer sur l'ordre d'héritage, c'était encore pire. En effet, Elbert n'était pas roi et ce même si l'idée de se faire nommer Roi de la Montagne juste pour irriter Viserys et entamé un mouvement de révolution lui avait effleuré l'esprit à plusieurs reprise. Il ne pouvait rien pour le Snow, du moins à ce niveau. Ce n'était pas l'humour du bâtard qui allait faire la différence.

«Seuls les Sept et vos anciens dieux savent où il se trouve en ce moment. Mon beau-frère s'est révélé être une véritable déception pour moi. Rowen Hightower, les Nerbosc et moi même avons plus agit dans le rétablissement d'un véritable roi qu'il ne semble l'avoir fait jusqu'ici.»

Ce n'était peut-être pas des choses à dire mais il parlait avec son cœur. A cause de sa fougue mais surtout de son énervement et ce sentiment de trahison qui ne cessait de le hanter. Il posa son regard quelques instants sur le fils illégitime de Ned. Le statu de bâtard était loin d'être le plus prestigieux mais Elbert pouvait tout de même l'adoucir d'une simple façon.

«Suivez moi, Jon. Nous allons discuter dans un lieu plus calme et moins exposés aux oreilles indiscrètes.»

Il laissa le bâtard dans le plus grand silence et ils marchèrent de longues minutes seulement accompagnés par le son de leur pas. Ils finirent par déboucher devant le Septuaire des lieux et le jeune Suzerain en poussa la porte invitant le fils illégitime des Stark à y pénétrer. Ce n'était pas un lieu de culte commun pour les gens de sa région.

«Je dois vous avouer que j'aurai préféré avoir cette conversation avec vous auprès de l'un de vos bois sacrés. Malheureusement aucun barral n'a jamais pris racines dans nos jardins.»

Marchant en direction de la nef. Arrivé au fond du lieu de culte, le jeune homme s'adressa à nouveau au bâtard d'une voix forte et franche.

«Ce que je m'apprête à faire, n'est pas quelque chose de commun à votre culture, Jon Snow. Je doute que cela puisse vous apporter beaucoup dans le Nord mais dans d'autres régions, cela vous facilitera un peu la vie et vous permettra peut-être de faire oublier aux gens votre statut de fils illégitime. Je ne peux vous donner un nom, Jon mais je puis vous donner un statut plus enviable pour l'étiquette.»

Prononcer le mot « bâtard » aurait été quelque peu déplacé dans cette situation. Si l'on suivait la tradition à la lettre, la cérémonie durerait un bon moment et le pauvre devrait respecter les us et coutumes lié à cet acte. Cependant, Elbert ne trouvait pas cela nécessaire pour la simple et bonne raison qu'ils n'avaient tous deux pas de temps à perdre, qu'ils n'étaient sans doute pas friands tous les deux de coutumes religieuses.On pouvait rajouter à cette liste le fait que Jon était un adepte des anciens dieux et non des Sept ce qui n'empêcha pas le Arryn d'avoir appeler le Septon de sa forteresse à cette cérémonie. Il fit également demander à l'un de ses gardes de lui amener quelques un des chevaliers présents aux Eyriés pour venir assister au petit spectacle qu'il préparait. Une fois tout le monde présent, Elbert marmonna quelques chose au Septon qui partit chercher de l'huile et commença à oindre le bâtard de Winterfell. Elbert lui fit signe de ne pas bouger et lorsque l'homme de foi eut terminé, il prononça seulement quatre mots, sonnant comme un ordre.

«Agenouillez-vous Jon Snow !.»

Elbert n'était pas convaincu que le Snow comprenait tout ce qui était en train de lui arriver mais cela rendait la chose plus amusante. La surprise en serait sans doute plus belle.

# Sam 27 Fév - 22:12

Il n'avait pas été très confiant à ses débuts d'émissaire mais il sentait peu à peu que cette tâche était moins lourde qu'il se l'était imaginé. Il n'était pas très confiant car les hommes du Nord étaient francs, il pouvait parler librement sans user de grands mots pour s'exprimer : on appelait un chat un chat. Ici, cela semblait déjà différent. Ils n'étaient pas si différents des hommes du Nord mais avaient tout de même un langage plus soutenu ce qui était déjà un peu déstabilisant pour Jon qui, comme nombreux hommes du Nord, pouvait être d'une franchise et honnêteté digne du vieux loup.

Il suivait le Lord Arryn, comme il le lui avait demandé, se demandant ce qu'il pouvait encore vouloir régler qui n'avait pas déjà été fait. Ce qui pouvait être si secret qu'il ne pouvait le dire devant ses propres hommes : manque de confiance envers ses hommes ? Il restait sceptique, le faucon ne connaissait pas assez le loup pour lui faire confiance. Du moins, c'est ce qu'il se disait sur l'instant.

Mais ils n'étaient pas si seuls qu'il l'avait cru au départ et il regardait autour d'eux, c'était effectivement loin du lieu de culte devant lequel il priait habituellement - bien qu'il n'était pas l'homme le plus pieu qui soit.

" Quelle conversation lord Arryn ? "

Les hommes du sud et leur mystères. Il semblait s'expliquer par la suite mais cela ressemblait à une sorte de charabia dont il ne comprenait que vaguement les mots. Non en effet il ne pouvait le faire Stark, à moins d'être roi du Val et encore, il aurait sans doute plus à se préoccuper que faire de Jon un fils légitime aux yeux du Nord. Le regard plein d'incompréhension il regardait autour de lui, ces gens inconnus qui venaient à eux et entamaient des procédés plus qu'étranges. Idiot sur l'instant, il crut qu'on allait le badigeonner d'huile pour le mettre dans le feu en sacrifice, comme si la folie de Viserys avait traversé ces murs. Soit raisonnable, Jon. Soit réaliste, Jon. Il ne comprenait rien et sans doute que ce regard de louveteau perdu amusait les Valois, mais certainement pas lui.

S'agenouiller ? Un peu bête sur l'instant, il se frottait l'arrière de la tête. Soit. Il posait un genou au sol un peu maladroitement en se demandant ce qu'on lui réservait à nouveau. Se moquait-on de lui ouvertement ? Le nordien perdu dans les montagnes du Val. Il levait le regard vers Elbert, malgré ce qu'il semblait vouloir exprimer il semblait... presque amusé. Jon fronçait ses épais sourcils noirs en essayant de comprendre quel sort on lui réservait. Il n'osait pas dire un mot non plus...

# Dim 28 Fév - 14:59

Elbert ne répondit pas au Snow, le laissant dans le silence de la pièce. Il attendit, calmement. Le Arryn finit par croiser ses bras et il observa le nordien s'agenouiller. L'un des chevaliers du Val s'avança, tenant une épée et un fourreau dans ses bras. Il présenta l'arme au Seigneur des Eyriés et celui posa sa main sur la poignée de l'objet et sortit la lame du fourreau sans accorder le moindre regard au bâtard d'Eddard Stark. A présent qu'il était armé, la cérémonie pouvait commencer. Du plat de la lame, le Lord Protecteur du Val, frappa l'épaule du bâtard avant de prononcer la formule d'usage. Une formule qui changeait quelque peu car il trouvait déplacé d'utiliser celle propre à la religion des Sept.

«Jon Snow, jures-tu sous le regard des dieux et des hommes de défendre ceux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes, de protéger toutes les femmes et tous les enfants, d'obéir à tes capitaines, à ton seigneur lige, à ton roi, de te battre courageusement si besoin et d'accomplir toutes les autres tâches qui t'incomberont, si dures ou humbles ou périlleuses qu'elles puissent être ?»

Dans ce cas-ci, il y avait trois possibilités. Premièrement, le Snow continuait d'être perturbé ne comprenant toujours pas ce qui était en train de lui arriver faute à sa culture ou à son stress. Deuxième possibilité : il n'avait pas le courage de répondre ou ne désirait simplement pas accepter le présent qu'Elbert lui offrait. Troisième hypothèses, il acceptait sans perdre de temps. Le fils illégitime ne devait pas être habitué autant au protocole que les gens réunis dans le Septuaire si bien que le Septon se prit la peine d'expliquer la situation au fils illégitime d'Eddard Stark. Sans doute que son geste était guidé par la bonté mais Elbert y lu également une petite pointe de mépris. Qui mieux qu'un homme de foi pouvait prendre de haut un bâtard, fruit d'une union non bénie par les Sept ?

«C'est un très grand honneur que vous fait là Lord Elbert. Ne faîtes pas attendre notre bon Seigneur. Prononcez donc vos vœux enfant du nord. »

Elbert lança un regard autoritaire envers le Septon. Il devait sans doute prendre Jon Snow pour un bêta du Nord. Il n'appréciait pas cette façon de faire et dans son état mental actuel, il ne se fit pas prier pour le faire remarquer.

«Laissez lui le temps de les prononcer Septon. Cet homme mérite votre respect et viens d'une contrée aux dieux et aux coutumes différentes des nôtres. Laissez lui simplement un moment pour les assimiler et y répondre ou non.»

Ses propos étaient peut-être un peu secs mais ils manifestaient réellement ses sentiments. Il n'appréciait pas que l'on juge un homme seulement sur sa naissance. Il fallait parfois aussi posé un regard sur ses actes et sa personnalité avant de le cataloguer simplement. Prenant une lente respiration, le Seigneur du Val eut une pensée émue par sa femme. Il aurait voulu qu'elle assiste à ce genre d’événement. Au lieu de cela, elle se trouvait à la capitale, loin de lui entre les griffes d'un scélérat. Chassant cette image de son esprit, il se concentra à nouveau sur Jon Snow et prit la parole.

«Alors Jon Snow ... avez vous quelque chose à nous dire ?»

# Dim 28 Fév - 17:56

Jon n'était pas simple d'esprit. Juste... Un peu lent sur certaines choses. Eh ! On ne pouvait pas exceller dans tous les domaines ! Mais plus cela avançait et plus il regardait étrangement le lord Arryn. On approchait une épée de lui. Allait-on le décapiter sauvagement ? L'idée lui venait en tout cas. Mais quand les mots suivirent, il eut envie de rire et de répondre : n'est-ce pas ce que je fais déjà ? mais il réussit à maîtriser sa langue et son rire. Il n'en pensait pas moins. Mais finalement il comprenait ce qu'il se passait et il eut un léger mouvement de recule en toisant l'épée.

Il eût alors, tout à coup, une pensée pour Lyanna Stark. Elle qui aurait rêvé de se retrouver en pareille situation. Il pensait à elle, qui aurait rêvé d'être un homme pour être fait chevalier et accomplir ces devoirs alors qu'elle aussi après tout croyait aux anciens dieux. Son véritable père était chevalier. Etait-ce donc la suite logique des choses pour Jon ? Sorte de destin à accomplir ? Il regardait le septon lui parler, Elbert enchaîner, il hésitait, c'était un grand honneur qu'on lui faisait là et cela lui ouvrirait nombreuses portes. Il ne serait plus "Lord Snow" mais "Ser Jon". Il réfléchissait à la portée de ses actes durant quelque instants, comment le prendrait le Nord ? Le seul chevalier qu'il avait connu était Jorah Mormont et on avait vu comment ça s'était terminé. Mais si être chevalier était ce qu'Elbert venait de décrire, cela ne changerait rien pour lui, puisqu'il faisait déjà ce qu'on attendait de lui, ce qu'on attendait d'un chevalier : défendre ceux qui ne pouvaient se défendre, protéger la veuve et l'orphelin, il irait jusqu'à donner sa vie s'il le fallait. Il inspirait profondément et relevait le visage vers lord Arryn. Quels mots fallait-il employer en pareilles circonstances, ça...

" Je le jure sous le regard des dieux. "

Des anciens comme des nouveaux ? Des Sept ? Un peu maladroit il se contentait de dire "des dieux" sans plus préciser desquels. C'était délicat, oui. Il savait ce que cela impliquait. Il n'aurait pas un nom mais un titre ce qui était déjà un très grand honneur, il n'avait pas pu montrer sa valeur au combat mais il gagnait un titre tout de même ce qui le perturbait quelque peu dans le fond, comme s'il n'avait pas vraiment mériter ce titre. Mais l'heure n'était pas à la conversation ni à tergiverser, ils n'allaient pas attendre toute la journée et toute la nuit que le bâtard prenne sa décision sur ce sujet.

Il restait droit, un genou au sol, attendant de voir ce qui allait suivre. Première fois qu'il assistait à ce genre d'événement et cela lui "tombait dessus". C'était plus d'honneur qu'il s'attendait à en recevoir en venant ici et il était vrai qu'il était perturbé par cela mais il n'allait pas non plus refuser, pourquoi l'aurait-il fait ? Le culte était une bonne raison. Il priait les anciens dieux lorsqu'il priait et n'était pas fort pieu. Du reste, il ne voyait là aucune raison de refuser l'honneur qu'on lui faisait.

# Dim 28 Fév - 20:55

Le gamin du Nord semblait prendre son temps pour répondre mais finalement il parla comme l'aurait fait son père : brièvement mais justement. Il recevait non seulement un titre mais aussi les valeurs qui allaient avec. Cela ne voulait pas dire qu'il allait pour autant les respecter. Être un chevalier et être honorable n'allait pas de paire. De nombreuses crapules s'élevaient jusqu'à ce rang. Cependant, il avait foi en Jon Snow, sinon, jamais il n'aurait posé le plat de son épée sur son épaule pour l'adouber. Il avait jurer sous le regards des dieux. Cette formule était importante à ses yeux car elle pouvaient autant faire référence aux siens qu'aux anciens dieux du Nord. Ainsi il pouvait réellement dédier sa foi et son épée à ces divinités qu'Elbert ne vénérait pas. D'une voix forte, le Suzerain du Val.

«Relevez-vous Ser Jon !»

Ser ! Un simple mot qui n'effacerait pas certes sa bâtardise mais qui viendrait se lier à son prénom pour l'embellir quelque peu. Il pouvait passer pour un Chevalier errant ou pour un chevalier issu d'une noble famille, selon la manière dont il s'accoutrerait. Dans le Nord, cela serait sans doute plus difficile de faire oublier son nom de Snow mais partout ailleurs, il pourrait trouvé sur le « Ser » une béquille sur laquelle s'appuyer. C'était fait. Il était maintenant un chevalier. L'adoubement s'était fait dans la précipitation. Il ne disposait pas d'éperons d'or à donner. Il se doutait que Ser Jon ne s'en formaliserait pas.

«Bienvenue dans la chevalerie Ser Jon. J'espère que votre adoubement vous sied et que vous vous sentez honoré.»

Le Suzerain du Val laissa les témoins se disperser et s'avança vers la sortie en invitant le nouveau chevalier à le suivre. Il espérait lui avoir apporter quelque chose mais il n'en était pas convaincu. Les nordiens étaient des gens bien différents des autres habitants du royaumes. Le sang des Premiers Hommes coulait dans leurs veines bien plus que dans n'importe quel autres veines de Westeros.

«J'espère ne pas vous avoir choquer ni vous avoir embarrasser ? Parlez moi franchement et sincèrement comme vous l'avez toujours fait Ser Jon ! »

Qu'allait faire le fils de Ned Stark à présent ? Retourner dans le Nord ? Rester au Val ? Il allait bientôt se constituer une garde personnelle pour veiller sur son fils, sa famille en général et sa personne. Que des Chevaliers triés sur le volet. Peut-être allait-il penser à Jon Snow si son projet prenait forme ? Avoir le fils d'un autre Suzerain à portée, légitime comme illégitime, pouvait se révéler être atout indéniable. De plus, le jeune homme n'était pas contraire et Elbert lui faisait confiance.

«Qu'allez vous faire à présent avec vos hommes ? Allez vous rester au Val ou comptez vous repartir vers le Nord ? L'hiver arrive bientôt, Ser Jon. Faîtes rapidement vos choix sinon vous vous retrouverez bientôt bloqué sur les chemins que vous emprunterez. Nous allons devoir bientôt abandonner cette forteresse. Quand l'hiver s'en vient nous quittons les Eyriés pour les Portes de la Lune, une autre de nos forteresses. Votre père vous en a peut-être déjà parler ? Cela fait des années que je n'ai plus eu la chance de m'entretenir avec Lord Stark. Peut-être en aurais je bientôt l'occasion.»

# Mer 9 Mar - 15:01

Ser Jon. C'était ... incroyable. Il était venu au Val pour montrer la réelle amitié du Nord au Val, des Stark aux Arryn, il avait du prendre son épée et partir au combat, combat qui n'avait finalement pas eu lieu et voilà qu'il était à présent... Chevalier. Il avait du mal à croire que tout cela était vrai et pourtant, lord Arryn semblait répéter Ser Jon à chaque phrase, comme pour lui signifier : tu es chevalier, désormais, non plus simplement Snow. Qu'il le répète tant de fois rendait la chose d'autant plus réel. On ne lui avait jamais tant fait honneur qu'à ce moment. Être émissaire, parler au nom de la maison Stark avait déjà été un grand honneur mais être adoubé chevalier en plus de cela... Il n'aurait pu être plus fier. Se relever, rester droit, voilà les premières choses qu'il faisait. Honoré ? Il l'était. Il hochait simplement la tête, encore prit par cette étrange émotion. Embarrassé ? Il manquait de rire.

" Le mot qui conviendrait à cet instant serait sans doute surpris. Je ne m'attendais pas à tel signe de confiance et d'honneur en me rendant parmi vous au Val. Je ne suis point embarrassé, pas plus que choqué, mais s'il y a une lune, l'on m'avait dit que je serais fais chevalier en aidant nos amis du Val, je n'y aurais pas cru un instant. "

Il riait légèrement. Il n'avait jamais assisté à ces cérémonies, il ne savait donc pas comment tout cela se passait ni ce qu'on remettait à un chevalier en temps normal. Il avait fait au Val ce qu'il avait toujours fais, cela devait aussi participer à sa surprise d'être fait chevalier pour une chose des plus normales, il avait agit comme n'importe qui aurait du agir, mais il ne pensait pas que ce genre d'acte aurait amené à être adoubé. Ah, s'il avait su. Il riait à nouveau.

" Il y a de nombreuses choses que je devrais faire. L'hiver vient et il me faut prendre une décision. Ces hommes n'ont qu'une hâte, retrouver leur foyer et leur famille, se préparer à l'hiver. Je crains hélas d'avoir à régler quelque soucis personnels avant de rentrer à Winterfell. Nous entendons beaucoup parler du Val, à Winterfell, cela fait parti de notre éducation en effet. J'ai le sentiment que cet hiver sera plus rude que le précédent. Espérons que votre fils y trouve sa force. "

C'était toujours la même histoire pour les enfants lorsque venait l'hiver. Certains grandissaient au coeur de celui-ci, d'autres non. L'hiver serait sans doute moins violent au Val qu'au Nord mais ils seraient eux aussi touchés par la neige et la glace, il n'en doutait pas. Mains dans le dos, il réfléchissait à ce qu'il allait devoir faire.

" Je crains avoir des choses à régler au Sud avant de rentrer plus au Nord. Nous devons préparer l'hiver, mais nous serons coupés du reste de Westeros un long moment. Nous n'aurons pas d'occasions avant fort longtemps pour régler nombreux soucis, autant profiter avant que l'hiver ne tombe. "

Aller au Sud pour régler quelque problèmes avant d'être bloqué par la neige, là où les corbeaux n'oseront passés à moins de mourir de froid. Voilà comment il voyait la chose. Le dernier hiver qu'il avait connu avait failli le tuer, lui, si robuste qu'il était à présent. Il y avait lui aussi trouvé sa force. Il espérait que le jeune Aemon aussi, il avait après tout réussi à survivre après des semaines de marche, à la hâte, à peine né, entre la Couronne et le Val.

" Et s'il m'est permis, trouver quelqu'un à servir. Je doute être encore utile au Nord maintenant que l'héritier Robb Stark est revenu dans sa tanière. "

Pas de véritable jalousie, pas plus que de rancoeur ou de haine, la simple vérité. Jon avait aidé le Nord mais maintenant que Robb était revenu, il ne semblait plus servir à grand chose. Il ne doutait pas qu'ils auraient besoin de bras pour l'hiver mais en dehors de cela, Jon ne servait pas à grand chose. Il n'était pas qu'un combattant mais on ne s'évertuait pas à le voir ainsi. Il était aussi un bon stratège et savait réagir même dans les moments inopportuns. Il fallait trouver quelqu'un qui aurait besoin de ses services et être fait chevalier l'aiderait sans doute à cela, se trouver une place auprès de quelqu'un qui aurait besoin de lui et de ses talents à l'épée et de conseils pour le combat, il n'avait pas pu se rendre utile auprès du lord Arryn malheureusement mais il ne doutait pas de ses qualités pour autant.

" Je suis persuadé que le seigneur Stark serait ravi de s'entretenir avec vous, lord Arryn. S'il avait pu, sans nul doute se serait-il rendu en ces lieux à ma place. "

# Mer 9 Mar - 22:35

Le nouveau chevalier était surpris par son adoubement mais pas mécontent ce qui eut le don de satisfaire Elbert. Il lui parla de l'hiver et de ses impressions. L'hiver pouvait être rude comme clément. Il pouvait durée peu de temps comme plusieurs années. Ce genre de données pouvaient s'avérer vite imprévisibles mais chaque personnes attendaient le retour du printemps. C'était un fait indéniable. Le bâtard parlait poliment et souhaita le meilleur pour le fils d'Elbert ce qui lui fit chaud au cœur. En ce moment, son fils et sa nouvelle trouvaille étaient les seules choses qui lui permettait de tenir le coup et de ne pas penser à la trahison de son épouse.

«Il l'a trouvera. Il est né dans un endroit mortel et a traversé les Terres de la Couronne et le Val pour arriver jusqu'au Eyriés. J'ai confiance en sa force. En lui coule le sang des dragons et des faucons.»

Le Suzerain évita de parler de sa descendance. Il en était si fier qu'il aurait pût en discuter pendant des heures mais il était convaincu que cela n'intéresserait pas le fils illégitime de Ned Stark. Ce qui l'intriguait le plus dans tout ce que le Snow avait dit était les raisons qui le poussait à aller vers le Sud. L'Orage pour négocier avec les Barathéons ? Dorne ? Peu probable. Le Bief ? Peut-être mais pour quelle raison ? Ce n'était pas une destination commune pour un nordien. Cette région était celle où la chevalerie était la plus mise en exergue. Ce serait une destination des plus cocasses pour un chevalier nordien fraîchement adoubé. Sa curiosité le poussa à éclaircir finalement ce point.

«Si ce n'est pas trop indiscret, où vous rendez vous dans le Sud ? Ne dit-on pas que hormis le Nord, tout Westeros est le sud pour un nordien ? Si l'hiver vous coince en cours de route, mieux vaut que vous vous trouviez dans le Bief ou à Dorne ou l'hiver sera tout de même plus clément que dans votre contrée.!»

Était-ce une certaine forme d'amertume qu'il décelait dans la voix du Snow lorsqu'il parla de Robb Stark, l'héritier de Winterfell. Voir quelqu'un de son âge, un frère de sang hériter des terres et des titres de votre père devait être difficile à encaisser mais au moins il avait été fixé sur ce point dés qu'il fut en âge de comprendre la situation. Le Arryn reprit la parole pour essayer de le réconforter et lui montrer un avenir plus radieux.

«Lorsque vous reviendrez du Sud, si votre épée n'a pas trouvé preneur, il se peut que je puisse vouloir l'avoir à mes côtés. J'ai besoin d'homme de confiance autour de moi et ce peu importe leurs origines ou leur statut.»

Le Snow parla de son père. Le Faucon de Lumière se doutait bien que Lord Eddard Stark n'avait sûrement pas eu le temps de se déplacer pour venir lui parler. Certains se serait sentit insulté de recevoir le fils bâtard d'un Lord aussi prestigieux soit-il mais Elbert n'était pas de ceux là car il estimait que même si le Nord et le Val c'était fait la guerre par le passé, ils étaient liés par une amitié profonde que Jon Arryn avait entretenue et que Elbert souhaitait perpétué. S'il avait eut des frères ou des sœurs en âge de se marier, il aurait très certainement proposé aux Stark une alliance par union matrimoniale.

«Je le regrette. Les Eyriés aurait été heureux d’accueillir le Lord votre père. Je suis certains qu'il reconnaîtrait encore quelques têtes de notre forteresse qui s'y trouvait déjà de son jeune temps. Je ne puis lier nos deux maisons par mariage par manque de membre au sein de la nôtre mais je compte maintenir entre nos deux régions une relation amicale de bon voisins et d'amis fidèles.»

Par ces paroles, il faisait passer un message : le Lord Protecteur du Val désirait perpétuer l'amitié qui unissait le Val et le Nord. Il était sûr que cette information n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

# Jeu 7 Avr - 14:02

" Si votre fils a su résister à une traversée comme celle qu'il a faite, nul doute qu'il saura tenir cet hiver. Votre fils est robuste, lord Arryn. Un bel avenir lui appartient, sans nul doute. "

Jon n'était pas à l'aise avec tout ce qui était sentiment, en parler, le ressentir, ce n'était pas sa tasse de thé. Il se doutait de l'état du seigneur malgré qu'il n'en parle pas, ce n'était sans doute pas le genre de chose dont on parlait au premier venu. Il avait grandi entouré de personne pudique, pour qui les sentiments n'étaient pas une chose qu'on étalait au visage de chacun, mais une chose que l'on gardait en nous et que l'on ne disait qu'à la personne concernée - pour peu qu'on ait à le lui dire. Le Nord lui manquait déjà.

" Je me dirige au Bief. Beaucoup de choses ont changés ces dernières lunes, il me faut m'y rendre pour m'assurer de certaines choses. Je ne peux en dire plus, car je n'en sais pas plus. Qui sait quand je pourrais de nouveau retourner dans le Sud. Comme vous le dites, tout ce qui n'est pas au Nord, est le Sud. "

Un rictus amusé sur cette dernière phrase, c'était bien le cas, ils étaient tous des sûdiers, même les hommes du Val étaient des hommes du sud. Au même titre, sans doute, que tout homme n'étant pas de Dorne était un homme du Nord, du moins il se l'était ainsi imaginé en songeant à cette étrange région.

Le bâtard serait plus tactile, il aurait sans doute poser sa main sur l'épaule du lord comme pour le remercier. Mais il n'était point ainsi et se devait de rester droit, ne pas se permettre des écarts de conduite allait-il même jusqu'à penser, en agissant de la sorte. Mais il lui était reconnaissant, de nouveau, se demandant bien ce que pouvait cacher tel élan de sympathie envers sa personne.

" Ce serait un honneur, lord Arryn. Il est vrai que les hommes de confiance se font rare. "

Le Nord qu'il pensait hors de tout ça avait été attaqué par les siens, c'était dire.

" Mais les hommes du Val ont l'air bons et braves. Vous n'avez point fuit, votre armée n'a point fuit. Les hommes que j'ai pu croiser ont l'air loyaux."

Mais entre avoir l'air et l'être, il y avait une différence de taille. L'ambition des hommes, ils étaient tous corruptibles, rares étaient ceux dont l'honneur primait sur tout autres choses.

Jon Snow avait du mal à comprendre pourquoi les mariages étaient si importants pour allier deux familles. Pourquoi il fallait prouver les liens par le mariage ou prévenir par le mariage. Tout serait bien plus simple s'il existait une sincère amitié à un mariage voulant dire "je détiens ton enfant/ta soeur/autre, un seul faux pas et c'est la mort, tu es obligé de me suivre on est lié par le mariage". C'était idiot, trouvait-il. Mais la sincérité, oui, elle se faisait rare, il ne fallait pas se leurrer. Tout comme le mariage du Lord Arryn et Daenerys Targaryen aurait du les allier, Viserys n'avait pas respecté cet engagement, on avait vu le résultat. Quoi qu'il en soit, il avait bien entendu les mots du Lord. Il hochait la tête quelque instants, songeant que s'il n'avait pas épousé lady Daenerys, il aurait eu, sans doute, la possibilité d'épouser Sansa Stark. L'idée le fit légèrement sourire.

Jon se devait de respecter tout de même la vie privé du lord et sans doute avait-il besoin de se retrouver seul pour réfléchir à tout ce qu'il s'était passé, sans doute devrait-il faire reconstruire Goëville - Jon se souvenait encore de la fumée noire montante.

" Je suis persuadé que le seigneur Stark partage votre opinion sur le sujet. Il n'a pas oublié toutes ces années passées en ces lieux. Il lui arrive, de rare fois, d'en parler. Maintenant que je vois de mes propres yeux, je comprends mieux de quoi il pouvait nous parler lorsque j'étais enfant. Ces lieux sont dans l'Histoire, c'est bien plus impressionnant de le voir de ses propres yeux et de s'imaginer ce qui a pu s'y passer. "

Il marquait une légère pause, hésitant. Il ne pouvait promettre qu'un jour lord Stark descendrait jusqu'au Val, surtout avec l'Hiver qui venait, il serait fort, fort occupé.

" Les colombes blanches arrivent. Sans doute le printemps sera-t-il doux et nous permettra de joindre nos deux maisons, d'une façon ou d'une autre. M'est avis qu'en ces temps, il faut garder ses amis proches de soi. L'ennemi rôde et on ne peut s'en sortir seul. "

Au nom d'une amitié, si Viserys revenait, ils pouvaient se battre à nouveau côte à côte. Il supposait, du moins, que Viserys pouvait revenir à un moment ou un autre pour faire savoir qu'il était toujours bel et bien là. Mais ce n'était pas le rôle de Jon d'attendre au Val que cela arrive. Jon était néanmoins convaincu, sans doute naïvement, qu'ils n'avaient pas besoin d'officialiser leur amitié par un mariage entre les deux maisons pour se soutenir, bien que les choses marchaient ainsi la plupart du temps. Peut-être était-il temps de changer un peu les règles...

" Quoi qu'il en soit, je vous remercie pour votre hospitalité et votre générosité. Cela ne sera pas en vain. Je ne peux retarder encore mon départ, bien que ce soit le coeur lourd de vous quitter en pareils instants. "

# Jeu 7 Avr - 22:14

Un nordien dans le sud, cela risquait d'être une situation des plus divertissantes. Malheureusement Elbert n'allait pas pouvoir y assister. C'était le lot des dirigeants de ne pas avoir énormément de temps à consacrer à leurs envies et loisirs. Enfin, si le bâtard de Winterfell ne lui mentait pas, il le rejoindrait peut-être un jour en lui vouant son épée ce qui serait sans doute profitable aux deux parties. Il n'avait pas tort : les valois n'avaient pas fuis. Il n'y avait cependant pas eut de réel affrontement si bien que la situation ne prêtait pas au jugement. Quant à la loyauté, c'était dans les ultimes moments que l'on pouvait la mesurer et pas dans des instants de calme et de paix comme celui-ci. Lorsque la conversation revint au sujet des liens entre les Stark et les Arryn, Elbert rajouta son grain de sel.

«Le passé unit le Val et le Nord. La mort nous unis aussi. Votre oncle Brandon a trouvé la mort en allant se plaindre auprès du Roi Fou. Mon père était de ceux qui l'accompagnaient. Il ne revint jamais. Mon père est mort par honneur, pour venir en aide à un Stark. Je suis sûr que dans la situation inversé, Brandon Stark aurait agit pareil pour prêter main forte à mon regretté père. Je prie pour que l'hiver ne dure pas trop longtemps. Dans le cas contraire, mon fils sera peut-être en âge de se marier quand le printemps repointera le bout de son nez.»

Non mieux valait un hiver court et calme. Le seul côté positif était que la neige jouait aussi des tours au Clan des Montagnes de la Lune. Elle ralentissait leurs progressions et les empêcherait de s'en prendre trop souvent aux rares voyageurs qui se risqueraient à braver les dangers de la poudreuse et les vents glacés.

«Quand le printemps reviendra, les Clans des Montagnes reprendront leurs activités. Ces gens, si vous l'ignorez, on troublez le jour de mes noces et à cause de l'usurpateur, je n'ai pas pût prendre le temps de s'attaquer à ce problème épineux. Peut-être pourrez vous m'apportez votre soutien. Votre père pourra peut-être me faire profiter de son expertise. Vous avez aussi vos propres sauvages dans le Nord !»

Malgré le fait qu'il se sentait bien au Val, le Snow semblait ne pas pouvoir rester trop longtemps dans la région du Seigneur Arryn. Il se demandait ce que le bâtard pouvait bien avoir à faire de si important dans le Sud mais ce dernier semblait ne pas vouloir divulguer cette information. En tant et en heure, le jeune Suzerain obtiendra peut-être des réponses mais pour l'heure, il ne trouvait pas important ni opportun d'interroger le fils de lord Eddard Stark de Winterfell.

«Profitez bien de vos voyages. Ils vous apprendront souvent bien plus que vous le ne le soupçonneriez. Apprenez aussi à vous méfiez. L'on dit souvent que plus on descend vers le sud de Westeros et moins l'honneur est présent. Si vous croisez des hommes de l'usurpateur, taisez nos liens d'amitié. Ils n'hésiteraient pas à s'en prendre à vous et je n'aimerai pas apprendre que vous avez été fait prisonnier ou pire par ma faute. Les routes sont dangereuses ! Faites attention à vous Ser Jon !»

Le mettre en garde était obligatoire. Viserys ne reculait devant rien pour lui faire du tort. La prise de Goëville en était la parfaite illustration. Le Seigneur du Val était toujours sur le qui-vive et il espérait que le Snow le serait aussi. Cette pseudo guerre avaient déjà fait trop de victime à ses yeux.

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