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L'or brille même dans la boue [Alyx & Jeyne]

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Alyx & Jeyne


La route était longue et escarpée jusqu’à Cendremarc. Falaise était située sur les côtes de la Mer du Crépuscule, perchée en haut des rocs, mais bénéficiait d’un terrain assez dégagé, vide des montagnes pourtant caractéristiques des Terres de l’Ouest. En revanche, lorsque l’on s’enfonçait dans les terres, le paysage changeait du tout au tout et devenait, à mes yeux, angoissant au possible. Je n’aimais guère les montagnes, les terrains accidentés où les risques de chutes ou de maladresse pouvaient rapidement devenir problématiques. Ou mortels. Aussi, quitter Falaise se faisait souvent à contrecœur. Je ne comprenais d’ailleurs toujours pas pourquoi ma génitrice avait insisté pour que j’accompagne Père et Raynald jusqu’à la Dent d’Or. Mon ainé avait été, une fois encore, victime des machinations de notre mère pour nous marier à de bons partis. D’ordinaire, j’étais sa cible favorite et acceptais les refus de bonne grâce, comprenant que personne ne voudrait se marier avec quelqu’un comme moi. Mère me maudissait en me qualifiant de grande gourde empotée sans charme, expliquant de ce fait l’absence d’union par des réalités qui l’arrangeaient bien. Je ne disais pas que cela était faux, j’avais bien conscience de mes tares. Cependant, Père m’avait avouée que c’était surtout en raison du sang étranger et de marchant de lady Ouestrelin, née Lépicier que personne ne voulait de moi. Elle s’était d’ailleurs sûrement lassée de moi ou peut-être avait-elle déjà contacté tous les partis masculins de l’Ouest pour s’attaquer ainsi à Raynald ? Je m’étais promise de faire mon possible pour l’épauler auprès de la famille Lefford. Lui avait sûrement encore quelques chances, en tant qu’héritier, de voir constituer en sa personne une bonne alliance.

Assise sans grand confort sur la selle de cuir de mon destrier, je regardais avec appréhension les falaises rocheuses bordant notre route. À vol d’oiseau, la route n’était pas longue du château en ruine de notre famille jusqu’à la victorieuse forteresse des Lefford. Cependant, il nous aura fallu traverser les montagnes puis la Culbute puis encore des montagnes avant de parvenir à leur fief. Seul un fou ou un déséquilibré aurait tenté pareil voyage. De plus, les monts entre Falaise et la rivière étaient d’une dangerosité sans égal. En effet, c’était dans ces montagnes que les mines de Ouestrelin, autrefois, faisait couler l’or sur notre maison. Aujourd’hui taries, elles n’étaient plus d’aucune utilité si ce n’était rendre le sol de chemin peu sûrs et percés de trous. Mon grand-père, alors que j’étais encore petite fille, m’avait une fois raconté que les mineurs avaient creusé la terre si loin dans l’espoir de trouver une pépite, qu’ils avaient dérangé de monstrueuses créatures des profondeurs qui les avaient avalés avant qu’ils aient pu fuir. Cette histoire m’avait terrorisée et je regardais désormais les anciennes entrées de mines avec un mélange d’effroi et de précipitation, comme risquant de voir jaillir une taupe géante si mon regard s’attardait trop longtemps.

Un rapide coup d’œil vers mon père me fit saisir la mélancolie dans son regard alors qu’il regardait les pauvres flancs des collines percées. Dans sa jeunesse, il avait connu les restes d’une gloire ternie et s’effaçant. Dans ma jeunesse, je n’avais rien connu de tout cela, si ce n’était les regards de dédain et de méfiance. À ma droite, Raynald paraissait plus noble que jamais. L’aide qu’il avait apporté aux travaux de Falaise l’avait rendu grand et fort, mais son allure rude et peu avenante laissait souvent présager, à tord, à un homme austère. Humble, accommodant et d’une fidélité sans faille, je n’avais aucun doute que mon ainé ferait un époux respecté et respectable. J’espérais qu’un jour, quelqu’un serait capable de voir cela, plus loin que le sang ou la richesse. Peut-être que la jeune fille des Lefford serait capable de déceler la bonne humeur de mon frère ?

Arrivés à Cendremarc, mon père jugea bon de saluer les Marpheux où Lord Marpheux en compagnie de son fils nous accueillirent brièvement. Marque de politesse plus que réel intérêt, ils eurent l’air pourtant rassuré de voir que ma mère n’était pas avec nous. Nous repartîmes très rapidement vers la Dent d’Or, souhaitant arriver avant la nuit.

Longer la route principale fut beaucoup plus agréable que traverser le petit chemin de terre de Falaise. Le passage, bordé de champs verdoyants, laissait défiler paysans et marchands assis sur des charrettes trainées par des buffles. Ravie de voir autre chose que les désertiques mines des Ouestrelin, je m’émerveillais un instant. Les vallons et les butes abritaient quelques villages et hameaux où la vie semblait grouiller de toute part.

Enfin, au sommet d’une petite montagne, une forteresse dominait : la Dent d’Or. Nous avions rempli notre promesse et étions arrivés avant la nuit. Le crépuscule n’était même pas encore tombé et le soleil de fin d’après-midi embrasait la blondeur des récoltes et des champs de blé. Le chemin grimpant jusqu’à la place forte était beaucoup moins étriqué et accidenté que celui traversant les mines de Falaise. Je me sentis pourtant un instant intimidée devant ce château vaste, bien entretenu et dont la toiture semblait rester en place. Face à lui, je me rendis compte de notre dénuement et de la précarité de nos biens, malgré l’aide financière de la famille de Mère. Raynald soupira.

« Ne me faites pas honte ! » dit-il, répétant les dernières paroles de notre génitrice avant notre départ d'un ton ironique et maussade.

Je ne lui répondis pas alors que nos chevaux pénétrèrent dans la coure de dalles de la Dent d’Or où déjà, des valets et des palefreniers prenaient en charge nos montures. Mon père m’aida à descendre et je manquais de trébucher dans ma robe trop longue, mais me rattrapais bien vite à son bras. Notre mère avait insisté pour que nous mettions nos plus beaux vêtements, en dépit du long voyage inconfortable qui nous attendait. Par chance, je n’avais pas abimé mes jupes dorées. Mon frère se lissa une dernière fois la moustache et nous approchâmes tous les trois des portes où lord Lefford nous attendait en compagnie de sa famille. Je révérençais avec un semblant de grâce tandis que Gawen Ouestrelin saluait et remerciait nos hôtes de leur hospitalité. Je jetais un regard curieux vers la jeune Alyx Lefford. Nous nous étions rencontrées plusieurs fois, sans que j’ose réellement lui parler. Sa réputation la précédait et j’avais entendu les histoires à propos de sa prestance et de ses mots piquants qui avaient, plus d’une fois, humiliés ses adversaires de joute verbale. J'espérais simplement que nous ne serions pas les victimes de sa verve et que l'invitation acceptée de serait pas la scène de moqueries dont nous serions les pauvres bougres.



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Jeyne & Alyx

Tout était calme, le Conflans était d’un calme depuis trop longtemps et la Dent d’Or également. Les soldats en faction dans la forteresse des Lefford s’ennuyaient car leur patrouille revenait toujours au même, rien à signaler. Des marchands passaient, des roturiers. Mais l’ombre d’une menace venant de l’est de la frontière. Des rumeurs couraient comme quoi Rhaegar Targaryen avait fui la place forte de Vivesaigues pour aller où ? Nul ne le savait mais l’ancienne demeure des Tully avait retrouvé son calme. Les Nerbosc faisaient toujours la guerre aux Bracken. Ainsi allait la vie à l’est de la Dent d’Or spectatrice de cette ritournelle de fait et d’ennuie. Les hommes envoyaient en renfort commencé même à couter cher, à force de les divertir dans du vin et des catins. Et il fallait espérer que la guerre tout entière ne cesse sous peu car cela allait appauvrir sans nulle doute chacune des régions et l’hiver ne serait tarder après dix années d’absences.

Alyx s’ennuyait tout autant que les soldats. L’Aubépin qui était le nouveau pupille de son père était ennuyeux, trop sérieux, trop facile à faire rougir. Pourtant elle avait vu de quoi il était capable. Il en avait dans la caboche mais face à elle, il perdait bien de ses moyens. Alors ses journées se résumaient à rester avec sa tante, à broder, à danser et à commérer sur les rumeurs qui circulait de camp militaire en camp militaire, de village en village. Mais rien de vraiment distrayant, le quotidien était assez monotone et son père n’arrivait point à trouver d’alliance le satisfaisant afin de la marier. Ce n’était pas que l’âge la rendait moins belle, elle était dans la fleur de ce dernier. Mais beaucoup de demoiselle était marié dès leur quinze ans. L’héritière de la dent d’Or était bien en retard et petit à petit ce serait sa fertilité qui serait touché. Alysanne avait quant à elle, peu hâte de se marier, elle ne cherchait point le grand amour, laissant le destin choisir pour elle. Elle observait les tourtereaux et les voir minaudant ne l’enchantait guère, la douce manipulatrice qu’elle était, préférait avoir des discussions plus piquant avec celui que son cœur élirait comme champion.

Mais aujourd’hui, peut-être qu’une petite distraction allait pouvoir se tenir dans la forteresse des Lefford. Les Ouestrelins étaient attendus sous peu. Le seigneur des lieux avaient acceptés uniquement par pur courtoisie car la famille de Falaise n’avait rien de particulier à ses yeux et ne lui rapporterait pas grand-chose. Un mariage avec Alyx n’était même pas envisageable à ses yeux. Mais la convenance avait fait, qu’il avait quand même accepté. La jeune héritière avait donc pour mission de ne pas défaire sa réputation et pourquoi pas faire trembloter son prétendant. Une flamme de défi c’était alors allumé dans son regard, car c’était une chose qu’elle aimait. Elle n’allait pas le rabaisser comme elle le faisait avec les Farman mais elle s’amuserait et le ferait rougir, le ferait devenir minuscule, le faire bégayer. Elle lui ferait perdre ses moyens. Alors afin de réussir à cela, elle fit un effort sur sa toilette. Elle opta pour une robe couleur turquoise et laissa ses boucles brunes cascadait dans son dos. Un peigne de nacre venait juste retenir les mèches de ses tempes afin qu’elle puisse avoir le visage dégager. Elle ajouta un bracelet d’or finement ouvragé ainsi que des boucles d’oreilles. La minutie avec laquelle elle se préparait faisait ricaner sa tante. Les pics entre les deux femmes n’étaient pas rares et la coquetterie d’Alyx était un sujet de prédilection à cela.

Les deux Lefford rejoignirent donc le seigneur des lieux qui se tenait debout sur le parvis de l’entrée de leur demeure. La jeune femme se tint légèrement en retrait derrière son père, droite, fière avec un léger sourire sur les lèvres, histoire de paraitre un minimum accueillante. La délégation Ouestrelin finit par arriver. Alyx remarqua la présence du Seigneur de la maison, de son fils héritier mais aussi de sa fille : Jeyne. Son visage disait vaguement quelque chose à la Lefford, elles s’étaient probablement croisées lors de certains évènements notoires de l’Ouest. Les formules d’usage dispensé Leo Lefford prit la parole. « Soyez les bienvenues à la Dent d’Or. Lord Gawen, je vous invite à me suivre afin que nous puissions discuter plus amplement de nos affaires. Ma fille se chargera de faire découvrir les secrets de la forteresse à vos enfants. » Alyx acquiesça avec un grand sourire en direction de leur invité. Et tandis que les deux seigneur s’engouffrait dans la bâtisse, la brune descendit les quelques marches afin de s’approcher des deux enfants du seigneur. Elle remarqua que leur vêtement n’était pas très approprié pour les voyages alors elle commença doucement en faisant bonne figure. Ou du moins en apparence. « J’espère que vous avez fait bon voyage, cela n’a pas dû être agréable de voyage avec pareil tenu. Mon père souhaite que je vous montre la Dent d’Or mais peut-être voulez-vous rafraichir d’abord ? »

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Alyx & Jeyne


Je m’inquiétais légèrement de l’absence totale d’inquiétude de la part de mon frère. Il n’était, il était vrai, pas d’un naturel anxieux ou angoissé. Toujours de bonne composition, rarement en colère, il apparaissait détendu, la plupart du temps et n’avait jamais un mot plus haut que l’autre. Aussi, il aurait pu sembler normal qu’il prenne notre voyage et notre rencontre avec la famille Lefford avec son flegme habituel. Pourtant, nous avions aujourd’hui un hypothétique contrat de mariage entre les mains. Et ce même contrat était entre nos mains. Nous devions faire de notre mieux pour faire bonne figure et nous montrer agréable et avenant. Ce n’était certes pas notre statut qui risquait de conclure l’alliance, mais peut-être que notre bon caractère réussirait à convaincre la famille de la Dent d’Or ? Ou alors Leo Lefford avait-il pensé à quelque chose dépassant notre imagination ? J’étais loin d’avoir un esprit de politicienne et ne comprenait que très peu les mensonges, les faux-semblants et les sourires sous cape qu’impliquaient la politique. Si le chef d’une des familles les plus puissantes de l’Ouest avait accepté de nous recevoir, peut-être voyait-il au-delà de notre sang que l’on disait souillé et qu’il imaginait de possibles profits à unir ainsi sa fille unique à mon frère ? Ou alors… mon frère était-il peut-être détendu car il savait que le père d’Alyx n’avait accepté notre proposition de rencontre que par simple courtoisie. Beaucoup avait agi de la sorte, à commencer par les Lannister. Je ne pouvais pas leur en vouloir, mais ma mère avait toujours espoir. Alors, même si tout cela n’était que pour l’esbroufe et une hypocrisie acceptable, nous acceptions de jouer le jeu. Après tout, nous n’avions rien à perdre puisque nous ne possédions déjà pas grand chose.

Les questions et les théories se multipliaient dans ma tête. Les rouages de mon cerveau s’actionnaient à toute allure et cela devait se lire sur mon visage. Raynald me lança un regard curieux, me signifiant bien qu’il savait à quoi je pensais. Je secouais la tête, piquais un fard et me promis de ne pas penser à tout cela. Pourtant, au fond de moi, j’étais terrifiée de la future réaction de notre génitrice lorsqu’elle (si ?) apprendrait notre nouvel échec. Encore un. Et pour elle, cela serait encore de notre faute. Nous n’aurions pas été assez agréables. Père n’aura pas su avancer les bons arguments, ni se montrer assez convaincant et éloquent. Cependant, nous savions bien tous d’où venait le véritable problème. Mais nous nous gardions bien de l’énoncer à voix haute.

Lord Lefford invita notre père à parler plus amplement de « leurs affaires » et j’observais du coin de l’œil la réaction de mon frère ainé. Cela ne sembla pas l’affecter le moins du monde. J’avais imaginé que, peut-être, il aurait aimé être présent pour les discussions étant donné que son mariage était en jeu et qu’il était en âge de comprendre les subtilités d’un accord. Alors qu’ils disparaissaient dans les couloirs, je remarquais, non loin d’Alyx, une autre jeune femme, aussi brune qu’elle. Mon père m’avait vaguement parlé de la sœur de Leo Lefford, une noble dame qu’aucun homme n’avait encore emprisonnée derrière les barreaux du mariage.

Perdue dans mes observations, je ne remarquais pas tout de suite Alyx qui s’était rapprochée de nous. Sa voix proche me ramena sur terre. Prise de cours devant ses questions, j’ouvris la bouche pour répondre, mais restais muette, tel un poisson mort, échoué sur la berge. Heureusement, Raynald me devança.

« Il fut excellent, » répondit mon frère de sa grosse voix chaleureuse. « Je vous remercie pour votre sollicitude, lady Alyx. »

La jeune femme avait parlé d’une voix délicate et présentait un visage si inoffensif, si agréable et innocent que je doutais un instant des rumeurs qu’il m’avait été donnée d’entendre. Était-elle capable de briser des réputations par la simple force de ses mots ? Pouvait-elle se montrer si cassante et acerbe ? Elle avait même pris soin de son apparence pour nous recevoir. D’autres ne s’étaient pas donné cette peine. Je rougis un instant de sa toilette face à la mienne. J’avais mis mes plus beaux vêtements et pourtant, ils n’arrivaient pas à la cheville de la robe et des bijoux d’Alyx. J’espérais qu’elle ne prendrait pas cela comme une insulte, nous avions réellement fait de notre mieux. Ma rougeur se renforça lorsqu’elle y fit allusion.

« Cela n’était pas si dérangeant ! » m’empressais-je de répondre. « Nous voulions simplement être présentables puisqu’il s’agit de notre première réelle rencontre. »

Je n’aimais pas me plaindre, surtout pas devant des inconnus, mais il était vrai que les longues heures à cheval n’avaient pas été des plus plaisantes. Avec mes robes ordinaires ou ma tenue de voyage, cela aurait été beaucoup plus aisé… Mais cela n’était pas du goût de notre mère. Lors de notre arrivée à la Dent d’Or, nous devions être irréprochable et non pas arriver crottés jusqu’aux genoux et vêtus de guenilles. D’ailleurs, ma pauvre robe ne survivrait probablement pas au retour. Un miracle s’était déjà produit lors de l’allée puisqu’elle n’avait pas été tachée, mais la chance ne frappe jamais deux fois à la même porte.

« Avec plaisir, » lui dis-je, acceptant son invitation. « C’est très aimable à vous ne nous proposer. »

Raynald restait silencieux, observant la situation avec la minutie et le soin que je lui connaissais. La jeune dame brune nous guida à travers les couloirs et j’admirais avec une joie puérile les murs, les tableaux, les rideaux et la richesse des lieux. La forteresse de la Dent d’Or n’avait rien à voir avec Falaise. Ici, toutes les pierres étaient à leur place et il ne faisait pas froid. Aucun courant d’air ne vous gelait jusqu’à l’os et tout était finement décoré.

Nous arrivâmes dans un petit salon où un petit feu brûlait tranquillement dans l’âtre, prodiguant à la pièce une chaleur confortable. Je manquais de soupirer d’aise, mais me retint. Le sol était recouvert d’épais tapis, renforçant cette impression de richesse et de chaleur. Des fauteuils et des sofas semblaient nous crier de nous asseoir. Et c’est ce que nous fîmes. Je ne pouvais m’empêcher de me tourner et de me retourner pour observer chaque coin de la pièce, béate.

« C’est vraiment magnifique ici… » soufflais-je plus pour moi même que pour les autres.

Raynald acquiesça de son air bourru.

« Je voulais vous dire… » commençais-je. « Je voulais vous dire merci. Pour avoir accepté l’invitation. D’autres n’ont pas eu cette… délicatesse, » marmottais-je, gênée, avec un sourire sincère.

Je ne disais pas cela pour jeter l’opprobre sur les autres nobles familles de l’Ouest, mais pour simplement la remercier. Pour une fois, j’avais réellement l’impression de n’être pas regardée avec condescendance. Peut-être avions-nous notre chance, après tout ?




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Jeyne & Alyx

L’aîné répondit le premier à l’héritière des lieux. D’une voix calme, posé digne d’un héritier de sa maison. Pour le moment il marquait un bon point auprès de la brune, qui inclina légèrement la tête à sa réponse. Ah ça deuxième questions ce fut Jeyne qui répondit. La voix de la jeune fille était moins assurée que son aîné et elle semblait d’être d’une extrême douceur. Il avait voulu bien faire en se présentant dans leur plus atours qui avait par conséquence souffert durant le trajet à ce que pouvait voir la Lefford. La personne ayant eu l’idée de voyager dans des vêtements luxueux n’étaient pas quelqu’un très vif d’esprit pour Alyx. Avec un minimum de jugeote on savait parfaitement que les voyages abimaient aisément les parures et donc c’était pour cela qu’il existait des tenus de monte. Mais la jeune femme retint encore sa langue quelques instants pour entraîner les Ouestrelins dans la forteresse.

Alyx les conduisit dans une aile de la bâtisse, réservé aux invités. Elle poussa une lourde porte qui donnait sur un petit salon de réception où un feu brûlait généreusement tandis que fauteuil et sofa étaient disposés autour d’une petite table basse où était posé des pichets de boisson et une corbeille de fruit plus ou moins exotique. Les Lefford savait recevoir qu’il s’agisse d’invité de marque ou d’invité moindre. Et visiblement cela marqua la jeune invitée qui s’émerveilla devant ce qui paraissait être une banalité pour la fille de la Dent d’Or. Que pouvait-elle bien dire par rapport à cela ? Rien sans que cela ne fasse n’étalage de la richesse de sa maison ainsi que de sa puissance. Mais ce fut plus fort qu’elle, elle plaça une légère remarque avec un sourire mi moqueur mi reconnaissant.
« C’est le moindre que l’on puisse faire pour nos invités. »

Alyx se cala dans un fauteuil près du feu, pas qu’il fasse particulièrement froid dans la grande forteresse mais elle appréciait la douce chaleur qui se dégager de l’âtre. Jeyne reprit la parole, la remerciant d’avoir accepté de les recevoir. La cadette des Ouestrelin était visiblement plus causante que son frère qui restait étrangement silencieux. Heureusement qu’elle savait d’avance la conclusion des négociations entre les deux Lords, sinon elle se serait bien plus inquiété. Un époux ayant pas ou peu de répondant ennuierait au plus haut point la jeune femme qui aimait les personnes qui partageait son intérêt pour la politique et les mots. Une chose qu’elle aimerait que son père respecte quand il lui trouvera un époux convenable, bien qu’elle n’ait point son mot à dire sur le sujet. Elle répondit donc au remerciement de la jeune fille.
« Mon père considère qu’il faut traiter avec tous les nobles de notre région. Qu’ils soient grands ou petits. Il estime que chacun peut avoir sa chance pour tirer son épingle du jeu. Si les petits n’ont pas le soutien des grands ils se meurent mais si les grands n’ont pas le soutien des petits cela est aussi vrai. Tout doit fonctionner dans les deux sens. Ceux n’ayant pas compris cela sont des idiots égocentriques ne voyant que leur propre intérêt. Ces nobles réfléchissant ainsi sont particulièrement ennuyeux. »

Un soupire s’échappa de ses lèvres comme si cela semblait être une évidence pour tous. Chose qui ne l’était pas quand la politique restait un mystère à des yeux qui n’en était pas instruit. Alyx ignorait si ses invités l’étaient mais elle faisait comme si. Une façon de tâter le terrain sans trop les enfoncer si ce principe leur était étranger. Elle n’avait pas peur de les froisser ou autres, elle en avait froissé plus d’un et cela ne la dérangeait plus vraiment.
« Mon père m’a rapidement évoqué la raison de votre visite. Que pensez-vous de tout cela ? Juste par curiosité et qui restera entre nous. »

Elle espérait que l’héritier des Ouestrelin se montre un peu plus causant qu’il ne l’était actuellement sinon Alyx l’ignorerait pour discuter uniquement avec sa jeune sœur. C’était bien dommage de ne pas plaire à quelqu’un pouvant potentiellement être une futur promise.

         

             
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Alyx & Jeyne


Alors que je regardais le faste des lieux, je ne pus m’empêcher de comparer la Dent d’Or à Falaise. La jeune lady assise en face de nous était habitué à son confort et aux belles parures. Cela se voyait. Cela se sentait. Je l’imaginais un instant, épouse de mon frère, à déambuler à travers les couloirs décrépis de notre forteresse. Elle craignait que les murs ne s’effondrent, que le toit ne lui tombe sur la tête. Moi même une habituée de notre château, j’avais peur lorsqu’il me fallait traverser l’aile Ouest, en mal de rénovation. En réalité, je ne me sentais guère à l’abri. Si ma jeune sœur s’aventurait souvent, à la découverte de pièces abandonnées où les trous dans le sol étaient plus fréquemment rencontrés que les dalles bien à leur place, je ne partageais pas son goût pour le danger. Loin de là. D’ailleurs, son esprit encore gaillard d’enfant curieuse commençait à mourir alors qu’elle prenait conscience de l’état de désolation de notre demeure. Je ne manquais d’ailleurs jamais une occasion pour la gronder gentiment lorsqu’elle partait encore crapahuter dans l’ancienne bibliothèque qui s’effondrait partiellement. Les autres maisons de l’Ouest étaient au courant de notre pauvresse et du manque d’or dans nos mines. Mais s’imaginaient-elles un instant l’état de détresse dans laquelle nous nous trouvions ? Si une armée ennemie venait à envahir notre région par le Nord, nous ne tiendrions pas plus de deux heures. Nous avions certes des chevaliers très qualifiés, mais qu’avaient-ils à défendre ? Nous n’avions pas de place forte. Du moins, pas de place forte comme l’était la Dent d’Or, perchée sur sa colline et surplombant toute la plaine. Je secouais imperceptiblement la tête. Non, la jolie lady Alyx ne s’accoutumerait jamais à un endroit comme Falaise.

À ma remarque naïve et anodine, elle acquiesça et je ne distinguais pas les petits plis moqueurs que prenait la commissure de ses lèvres. Je hochais la tête. Le moindre qu’ils puissent faire pour leurs invités… Peut-être les Lefford avaient-ils quelque estime pour nous finalement ! En tout cas, ils étaient ceux qui nous avaient accueillis avec le plus d’égard. Rien que pour cela, je leur en étais profondément reconnaissante. Il était agréable, pour une fois, d’être regardé avec décence et politesse.

Alyx s’installa près de la cheminée et lança quelques œillades curieuses à Raynald, toujours muet comme une tombe. Pourtant, je savais qu’il prêtait une oreille attentive à tous nos propos et qu’il s’en souviendrait, des semaines après. Mon frère était très consciencieux et préférais écouter et observer que parler. Il répétait sans cesse qu’il n’ouvrait la bouche que lorsqu’il jugeait cela nécessaire. C’est son laconisme, son visage dur et sa stature imposante qui lui donnait un air rustre et bougon. Cependant, il n’était ni l’un, ni l’autre. J’espérais qu’Alyx s’en rendrait compte. Malgré cela, je lançais un petit regard insistant à mon ainé, essayant de faire passer dans mon regard un faux air de remontrance. Je tentais de faire des efforts, il pouvait en faire aussi ! Il le remarqua, mais fit mine de m’ignorer.

La réplique de la jeune femme m’arracha un sourire éclatant et mon frère ne put s’empêcher d’acquiescer.

« Si tout le monde pouvait penser comme vous, lady Alyx, cela serait fabuleux, » soufflais-je en glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille droite. « Mais je pense que tous n’ont pas la même philosophie. Tout est une question de point de vue, j’imagine. »

Je haussais les épaules, pas vexée pour deux sous. Nous étions les petits dont elle parlait, cela était foncièrement vrai et tant pis si les autres nous regardaient de haut et nous méprisaient. Nous allions travailler dur pour rétablir le nom Ouestrelin et le hisser haut, comme il l’était autrefois.

Je me mis à rougir légèrement lorsqu’elle évoqua la raison de notre visite. Profitant de mon embarras, Raynald en profita pour répondre. Après tout, cette question lui était directement adressée et que cela aurait été bien inconvenant pour moi d’y ajouter mon grain de sel. Après tout, je n’avais pas à fourrer mon nez dans ses affaires. Lui, se gardait bien de la faire pour mes préoccupations.

« J’espère bien qu’il vous a parlé des raisons de notre venue ! » s’autorisa-t-il à rire de sa grosse voix. « Sinon, cela aurait été bien inconvenant et surprenant de nous trouver sur le pas de votre porte. »

Je ne l’avais ni senti particulièrement stressé ou angoissé à l’idée de cette rencontre, mais il me semblait qu’il ne se réchauffait que maintenant pour montrer son vrai visage. Cela me détendit à mon tour et je ris à sa boutade. En effet, j’imaginais la tête des Lefford à nous trouver là, comme des pouilleux, dans leur cour à attendre l’aumône ! Un tableau beaucoup trop ridicule se dessinait dans mon esprit. Raynald se lissa la moustache et poursuivit.

« Ce que je pense de tout cela ? Voilà une question bien directe et bien simple pour une situation que j’estime complexe. »

Il médita un instant avant de reprendre.

« Maligne comme vous l’êtes lady Alyx et alerte en politique comme vous venez de nous le démontrer, vous devez avoir conscience de notre situation à nous autres, Ouestrelin. Elle n’est certes pas bien glorieuse, mais le poids ancestral et noble de notre nom nous pousse à chercher des alliances. »

Je servis pour Alyx et Raynald de quoi boire et fis écho aux paroles de mon frère.

« L'avenir est bien incertain, ces derniers temps, » me désolais-je avec un pauvre sourire. « Avec les Fléaufort qui sont vos cousins, nous gardons le Nord de l’Ouest. Mais nos forces s’amenuisent et avec la guerre qui gronde, si notre région se trouvait mêlée aux combats, nous ne ferions pas long feu. »

Raynald acquiesça. Nous ne nous faisions aucune illusion et souhaitions parler en toute franchise. Malgré les belles paroles que nous avais susurrées notre mère. Les mots qu'elle aurait aimé entendre sortir de notre bouche pour les tromper. Mais personne n'était dupe.

« Il est important pour le Nord de l’Ouest de tisser de solides relations avec les maisons plus importantes du Sud qui ont également plus de ressources. Un mariage entre nos deux maisons serait, je pense, bénéfique. »

Il but d’une traite son verre.

« Enfin, dans cette équation, je ne vois que deux gagnants. L’Ouest qui s’en trouvera et j’en suis convaincu, renforcé au Nord, et nous autres Ouestrelin. Quand aux Lefford, je ne vous le cache pas lady Alyx, nous n’avons à vous offrir qu’un nom et des terres. Voilà ce que j'en pense. »

Raynald était bien incapable de mensonge et était d’une honnêteté flamboyante. Il ne cachait rien à la jolie jeune femme.

« Si votre père a accepté de nous voir… Peut-être n’est ce pas que la plus élégante des politesses ? Vous l’avez dit vous mêmes, les grands ont besoin des petits, » terminais-je par terre sans oser la regarder dans les yeux.





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Jeyne & Alyx

Le frère de la jeune Ouestrelin se réveilla enfin. Et cela fit naître un sourire moqueur sur les lèvres de la jeune Lefford qui haussa un sourcil légèrement hautain. Ce jeune homme était intriguant mais la jeune fille pouvait dire d’entrée de jeu qu’elle ne l’aimait pas et connaissant l’issu de tout cela, elle était soulagée. Mais s’il voulait jouer, et tenter de se montrer supérieur à une femme, comme les hommes aimaient tant le faire, Alyx jouerait. Elle ne bougea pas, restant silencieuse, laissant le jeune homme parler. Il répondait de façon détourné à sa question, ce qui ne fit qu’élargir le sourire de la brune. Il cachait sa réponse sous prétexte d’une possible alliance. Cela aurait pu fonctionner avec une jeune lady bien sage et naïve. Mais cela ne fonctionnait pas avec la fille de la Dent d’Or. Cela ne fonctionnait absolument pas et il allait falloir faire beaucoup mieux pour tromper son esprit.

Mais finalement il revint sur le véritable sujet du mariage. Les deux Ouestrelin semblaient sur que tout finirait bien et que l’entrevu serait bénéfique. Mais ils étaient tous deux d’une naïveté impressionnante et la dernière remarque de Raynald, assombrit son regard et son sourire disparut. Son regard clair darda le jeune homme d’une colère froide, se sentant littéralement insulté par ses dernières paroles. Jeyne ne semblait pas à l’aise et n’osait la regardait. D’un calme trop grand, la Lefford se leva, droite et ses yeux flamboyèrent de colère.
« Un nom et des terres…dois-je vous rappeler mon nom ser Raynald ? Même sans mariage mon nom reste plus prestigieux et étant l’héritière de mon père, je possède plus de terre que vous n’en posséderais jamais. Alors non, vous n’avez rien à m’offrir dans ce mariage. Et si vous croyez qu’il sera bénéfique vous êtes bien naïf. »

Alyx avait avec calme, mais son regard la trahissait. Elle n’avait nullement envie de sourire et de sortir son jeu de peste et de politicienne pouvant être redoutable. Raynald l’avait vexé, à son tour d’en faire de même. La Lefford était très œil pour œil, dent pour dent. Mais avant elle devait retrouver son calme, sans elle savait qu’elle pourrait se montrer méchante et détestable et ce n’était clairement pas le but. Leo Lefford ne pardonnerait jamais à sa fille de se montrer « méchante » envers leur hôte, alors elle devait se calmer. La brune respira profondément pour calmer les battements de son cœur ainsi que d’adoucir son regard. Heureusement que la jeune fille n’était d’ordinaire pas impulsive et donc se contrôler plutôt bien et réussissait à se calmer rapidement. Quand tout rentra dans l’ordre, elle regarda les enfants Ouestrelin.
« Pour tout vous dire, Ser Raynald, n’espérait pas d’obtenir ma main. Des héritiers mieux placé ont échoué à l’obtenir alors je doute que votre père arrive à convaincre le mien. En revanche un autre mariage pourrait se négocier et cela pourrait vous concerner Lady Jeyne. »

Alyx avait tourné son regard clair sur la jeune femme. Autant la mettre au courant rapidement, que peut-être dans quelques heures elle se retrouverait avec une proposition de mariage. Son frère se sentirait peut-être insulté par le refus de Leo à marier sa fille à un héritier de plus faible naissance mais l’ambition de seigneur Lefford pour le mariage de son héritière était des plus importantes.
« Il se pourrait que mon père fasse une proposition au votre afin de créer une alliance et coalition au Nord de l’Ouest. Cela restera avantageux pour les Ouestrelin ainsi que l’Ouest contre nos ennemies. »

Alyx restait mystérieuse afin de ne pas trop en dévoilé. Elle voulait observer la réaction de Jeyne sur cette annonce.

         

             
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Oh, comme j’étais gênée ! Je me tortillais sur mon siège en ne sachant où me mettre ni où regarder. La phrase de Raynald m’avait à la fois frigorifiée et enflammée. Voilà exactement ce que Mère redoutait. Et mon frère avait plongé la tête la première. Il n’était ni un beau parleur ni un beau-parleur. Honnête, bonhomme et bougon, il n’était pas fait pour avancer habilement ses opinions ou défendre ses arguments. Comment avions-nous pu penser qu’à nous deux, les plus maladroits et empotés en terme de politique, nous réussirions à convaincre l’unique fille de Leo Lefford d’épouser l’ainé des Ouestrelin ? Naturellement, la décision finale revenait à son père et j’espérais que mon géniteur saurait mieux se servir de sa langue que son fils. Pourtant, nous étions tous les trois faits du même bois. Et le chef de la famille de Falaise n’était guère plus à l’aise que nous dans les exercices d’éloquence. La pauvre en était, il s’était laissé convaincre d’épouser une Lépicier, il y avait des années de cela. Et tout l’Ouest moquait et dédaignait cette alliance ridicule. Il n’y avait rien à faire, nous étions maudits.

J’osais un regard vers la jeune Alyx, mais me ravisait aussitôt. Les derniers mots de Raynald ne semblaient pas réellement lui avoir plu. Elle qui s’était montrée si chaleureuse, si avenante, voilà qu’elle nous toisait froidement et que ses yeux vexés nous lançaient des éclairs. Je me renfonçais un peu plus dans mon siège, désireuse de disparaître sous les coussins. Si je ne bougeais pas trop, peut-être ne me remarquerait-on peut-être pas ? J’étais si gênée que j’aurais aimé m’enterrer six pieds sous terre. La jeune femme brune se leva, pour nous juger de toute sa superbe. Ses mots me firent frissonner d’autant plus et mon visage me brûlait presque, tant il devait s’empourprer. Oui, nous n’avions rien d’autre à offrir que de pauvres terres dont les mines ne voyaient plus d’or depuis bien longtemps et un nom qui, malgré les racontars, restait noble et descendait des Premiers Hommes. Désemparée face à la tournure que prenait l’entretien qui, à mes yeux, avait pourtant si bien commencé, je me faisais toute petite. Cependant, une petite voix au fond de moi s’étonnait des propos d’Alyx. Toute la région avait connaissance de notre situation plus qu’embarrassante. La jeune lady s’était-elle attendue à autre chose ? Aurions-nous dû lui mentir en sachant pertinemment qu’elle savait la vérité ? Des mots durs, mais vrais valaient mieux qu’une hypocrisie teintée de miel.

J’osais un regard coulant vers Raynald qui ne se sentait pas gêné le moins du monde. Il avait abattu toutes ses cartes sur la table et ne faisait qu’écouter la Lefford, l’observant comme s’il ne la voyait pas. Dès le départ, il avait eu conscience que toute cette mascarade n’aurait servi et ne servait toujours à rien. Et la réaction de la jeune femme le confirmait bien. Si mon frère avait été un peu rude et que sa bonne humeur pouvait passer pour de la moquerie, je ne comprenais pourtant pas « l’insulte » dont voulait parler Alyx. Qu’elle lui reproche son manque de tact et son air détaché était compréhensible.

Enfin, elle leva le nez vers nous et celle qui m’était apparue si douce et amicale quelques minutes auparavant me troublait et me donnait envie de disparaître désormais. La lady respira profondément et je l’imitais tandis que Raynald buvait à grandes goulées son verre de vin. Notre mère aurait le temps de nous condamner plus tard. Pour l’instant, je voulais quitter cet endroit le plus vite possible. La brune allait probablement nous congédier. Nous mettre à la porte sans tarder et nous pourrions repartir chez nous.

L’unique fille de la Dent d’Or mit un point final à notre discussion et répétant froidement des mots que nous avions déjà entendu des dizaines de fois. Ainsi, dès le début, le résultat de ces pourparlers avait été clair pour elle. Raynald n’avait jamais eu aucune chance. Ils n’avaient accepté que par pure politesse. Et, une fois encore, nous nous étions laissés prendre au piège par de jolies paroles. Enfin, je m’étais laissée prendre au piège. Sur tout cela, Raynald s’était étonnamment montré clairvoyant.

Pourtant, la dernière partie de sa phrase me fit finalement lever les yeux vers elle. À son air dur et ses prunelles froides, je notais qu’elle ne se moquait pas. Je restais coite, la bouche ouverte, comme un poisson mort, échoué sur la plage. Une proposition de mariage ? Pour moi ? Je continuais de la toiser, les yeux écarquillés. Mais enfin, elle n’y pensait pas… Nous étions venus pour mon ainé et voilà que finalement…L’on pouvait presque entendre les rouages de mon cerveau s’activer à toute allure. Tout se passait beaucoup trop vite et avec beaucoup trop de rebondissements pour me petit cœur. À côté de moi, Raynald reposa son verre à moitié vide. Je mis quelques secondes à trouver mes mots.

« M-mais enfin lady Alyx… Qui ? » fut la seule phrase que je parvins à articuler.

La surprise et l’étonnement me prenait vraiment de court. Comment aurais-je pu deviner que la proposition pour Raynald se muerait finalement en une proposition pour moi ? De qui Leo Lefford et mon père pouvaient-ils bien parler ? La famille de la Dent d’Or n’avait pas d’enfant mâle… À moins que… un bâtard caché ? Un soupçon d’angoisse vint se distiller dans mes veines déjà mises à mal par mon rythme cardiaque. Ma mère ne l’accepterait jamais. Or, froisser les Lefford (ce que Raynald avait déjà réussi à faire) encore plus n’était pas le plus stratégique des choix. Oh par les Sept, étions-nous pris au piège ?

Affolée, je cherchais le regard de mon frère qui ne put que me hausser les épaules.

« Une coalition ? » répétais-je. « Au nord ? Mais il n’y a que nous… Nous et les Fléaufort… »

Et cette dernière famille avait dernièrement refusé leur fils Staffon, une de mes bonnes connaissances, à la maison Farman. Alors, ce n’était pas pour s’intéresser aux Ouestrelin. Je secouais la tête, complètement perdue et prise de court.




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Alyx put lire la surprise sur le visage de Jeyne. Elle ne s’y attendait absolument pas et la jeune Lefford était contente de son petit effet de retournement de situation. Et elle se doutait que la même chose s’était produite dans le bureau de son père avec lord Ouestrelin. Bien que les deux hommes contrôlaient surement mieux leur émotion que leur descendant la surprise avait dû être de taille. Son père respectait les seigneurs de l’Ouest, même les Farman ce qui rendait leur querelle encore plus amusante. Les remettre à leur place en bonne et due forme et dans le respect de leur famille. Son père était bien plus doué qu’elle pour cela et la jeune femme avait encore bien des choses à apprendre de son paternel. Mais elle devait se dépêcher avant qu’ils ne finissent par trouver un fiancé pour son héritière. Si son futur époux n’était pas héritier, elle pourrait conserver son nom et son héritage et par extension, rester à la Dent d’Or. Si ce n’était pas le cas, elle se doutait que son père ferait en sorte que l’héritage revienne à Alysanne afin que la Dent d’Or reste entre les mains des Lefford et d’aucune autre maison de l’Ouest.

Jeyne fit vite le rapprochement et un large sourire carnassier apparut sur les lèvres d’Alyx. Elle était perspicace à travers sa candeur et sa naïveté. Les Fléaufort n’était peut-être pas une famille aussi puissante que les Lefford cependant ceux s’alliant avec eux, s’alliait avec les Lefford. Ils étaient un pivot non négligeable dans les alliances. Les Ouestrelin pouvait s’en trouvait honoré que l’oncle de la jeune femme est accepté cet éventualité pour son fils. Il ne restait plus que l’accord de lord Ouestrelin pour finaliser les fiançailles. Alyx ignorait si elle pouvait le dire mais si elle le savait ce n’était pas pour faire comme si de rien était et leur faire miroité qu’il était possible qu’il y ait des fiançailles entre Raynald et elle. La jeune femme était douée pour manipuler mais pas pour mentir ouvertement. Elle utilisait toujours la franchise pour arriver à ses fins et non le mensonge.
« Vous êtes perspicace lady Jeyne. Mon cousin Staffon est l’héritier de sa maison et nous sommes très proche des Fléaufort. Un mariage Ouestrelin-Fléaufort serait une belle chose pour votre famille et une alliance. Car qui s’allie avec les Fléaufort s’allie avec les Lefford. Vous deviendrez ma cousine et donc le soutien de mon père vous sera acquis. »

Elle retourna s’assoir, sa colère s’étant légèrement apaiser, cependant elle ignorait royalement l’héritier des Ouestrelin. Celui-ci l’avait agaçait et donc elle ne lui accorderait plus la parole afin de ne pas se montrer trop déplaisante. Elle préférait discuter avec sa jeune sœur, plus calme et plus respectueuse à ses yeux. Il prendrait ce silence à son égard comme il le souhaitait, cela ne faisait ni chaud ni froid à Alyx qui en avait vu d’autres. Sa réputation n’était plus à faire depuis le temps et cela lui serait glorifiant qu’on entende dire qu’elle avait encore frappé.
« Et si cette perspective vous effraie lady Jeyne, je peux vous assurer que mon cousin est un homme bon et qu’il ne vous fera nullement souffrir. Et s’il s’avère le contraire, une lettre de votre part et je viendrais rendre une visite de courtoisie à mon cousin pour lui rappeler certaines choses. »

La jeune femme se portait garante du bien-être de la jeune Ouestrelin. Ce n’était pas le genre d’Alyx se montrer si bienveillante envers quelqu’un, mais si Jeyne rentrait dans la famille, la Lefford veillerait à ce que cette dernière soit un minimum heureuse. Dans ce bas monde les femmes étaient sujettes à des alliances et leur bonheur incombait peu. Alors il fallait qu’elle se soutienne, c’était la meilleure des choses à faire.



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Encore sous le coup de la surprise, je me sentais à la fois très faible et terriblement anxieuse. Une barre invisible et douloureuse semblait s’être étendue à travers mon estomac tandis que mes jambes, par une force qui m’était inconnue, semblaient s’être retrouvée coupées. Je ne le sentais plus du tout et j’aurais été bien incapable de me redresser ou de me relever. Pourtant, paradoxalement, mes bras et mes mains étaient très agités. J’en ressentais chaque muscle tendu, chaque veine, chaque battement de cœur s’étendant comme une pression douloureuse jusqu’à la pulpe de mes doigts que me lançaient terriblement. Mes ongles s’enfonçaient dans la chair de mes paumes sans que je ne ressente pourtant la moindre douleur, laissant derrière eux des traces en forme de croissant de lune. Quant à mon visage, j’imaginais qu’il devait dépeindre l’étonnement et le malaise qui me faisaient tourner la tête. Mes joues empourprées chauffaient, tout comme la peau de mon cou qui devait être rougeoyante. Je m’obligeais à respirer profondément pour me calmer, mais mes tempes brûlantes ne me paraissaient pas vraiment prêtes à coopérer.

Moi ? Me marier avec un Fléaufort ? Non, moi me marier tout court ? Je n’arrivais pas à y croire. Décidemment, la nouvelle était difficile à avaler et ma gorge serrée n’arrangeait pas les choses. Voilà que nous étions venus jusqu’ici pour négocier les fiançailles de mon frère et que c’était à moi d’être mise en avant. Comment aurais-je pu m’imaginer pareil retournement de situation ? Qui aurait pu le prévoir ? Une rapide œillade à mon ainé m’apprit qu’il était aussi abasourdi que moi, derrière les faux airs détendus que son visage affichait. Sans encore regarder Alyx dans les yeux, je m’imaginais la réaction de ma génitrice et cela me terrifiait. Elle serait ravie, bien sûr, mais je craignais ses accès de joie comme ses accès de colère. Elle était imprévisible. Serait-elle capable de faire accélérer le processus ? De faire la fine-bouche, désormais qu’elle savait nos voisins du Nord intéressé ? Je la connaissais, elle adorait jouer les grandes dames… Et cela me mettait terriblement mal à l’aise.

Malgré toutes les émotions qui me laminaient intérieurement, il y en avait pourtant une, habilement diluée, qui essayait de me prouver sa présence. Au fond, j’étais rassurée. Rassurée que l’homme que me présenterait Alyx ne soit pas un bâtard. Car c’était bien ce que j’avais cru en tout premier lieu. Aucun noble de l’Ouest ne voulait de nous en raison de notre sang. Aussi, comment la fille de la Dent d’Or aurait-elle pu trouver un noble parti qui serait passé sous les yeux inquisiteur de ma mère sans qu’elle ne le remarque ? Impossible. Ainsi, la bâtardise et donc un enfant caché m’avait semblée être l’option la plus probable. Et je n’osais imaginer la réaction de ma mère si j’avais dû lui annoncer pareille nouvelle.

Pourtant, alors que ma réflexion progressait sous mon masque de panique, je fronçais les sourcils, soudain perplexe. En effet, ma mère n’avait pas songé aux Fléaufort car leur fils, Staffon que je connaissais depuis un certain temps, était promis à la fille des Farman de Belle-Île. L’union était presque scellée. Et pourtant, il y avait quelques semaines, un laps de temps trop court pour que ma mère n’ait le temps d’intenter quoique ce soit, l’alliance avait été brisée. Je n’avais pas eu conscience des tenants et des aboutissants, estimant que je n’avais rien à voir là-dedans, que ce n’étaient pas mes affaires et que d’y fourrer mon nez ne ferait que m’attirer des ennuis. Si la maison du nord de l’Ouest avait refusé les Farman, pourtant une noble famille d’excellente réputation, pourquoi se seraient-ils tournés vers nous ? Nous, les Ouestrelin démunis et à la réputation douteuse ? Je n’osais croire que c’était simplement dans l’optique de protéger notre région et de renforcer sa frontière.

« Je ne peux qu’être d’accord avec vous en ce qui concerne le renforcement de nos frontières par cette alliance possible, » commença Raynald, « pourtant, les Fléaufort n’avaient-ils pas conclu une alliance avec les Farman ? »

Je regardais mon frère et acquiesçais. Il m’ôtait les mots de la bouche. Pourtant, la jeune femme reporta son attention sur moi, ignorant superbement l’intervention de mon ainé. Je ne sus soudain ma quoi dire. Elle m’offrait tout ce que ma famille avait toujours désiré, elle garantissait ma sécurité et m’appelait sa cousine et voilà que je restais là, inerte, encore ébranlée par son annonce. Devais-je la remercier ? Evidemment. Mais pourrais-je y arriver sans maladresse ? Mon visage écarlate n’aiderait probablement pas les choses et je sentais presque ma voix déjà chevrotante alors que mes cordes vocales n’avaient pas encore produit le moindre son. Je décidais alors de jouer franc jeu. C’était, après tout, ce que je parvenais le mieux à faire. Je levais vers elle mon regard timide.

« Lady Alyx que puis-je vous dire sinon que je suis honorée par l’attention que vous me portez… »

J’étais tout à la fois. Honorée, fière et terrorisée. Les choses allaient incroyablement vite autour de moi et j’avais la désagréable impression d’être emportée par les flots, ballotée de tous les côtés sans parvenir à reprendre ma respiration. D’ailleurs, ma voix tremblante était témoin de mon état d’esprit.

« Je connais votre cousin, Staffon, » repris-je en tentant de ressembler et mes esprits et mon courage. « C’est un homme bon et je suis persuadée de ses bonnes intentions. »

J’avais rencontré le jeune Fléaufort pour la première fois il y avait de cela des années et étonnamment, malgré ma timidité et mon caractère effacé, nos personnalités s’étaient accordées et je gardais de lui un excellent souvenir. Mais la petite fille que j’avais été était loin de s’imaginer que son compagnon de jeu allait sûrement devenir son époux…

« En réalité, j-je ne sais quoi vous dire ! Je me sens ridicule tout à coup à être ainsi sous le choc… Je vous remercie de votre sollicitude et de votre bienveillance. »

Je m’empourprais un peu plus et je me sentais si bête que si j’avais pu, je me serais probablement giflée. Je n’arrivais toujours pas à me rendre compte de ce qui était en train d’arriver. Mais bientôt, je savais que le doute et les angoisses plus oppressantes que celles que je ressentais actuellement m’oppresseraient, compresseraient ma poitrine et m’empêcheraient de respirer. Tout était contradictoire.

« J’imagine que nos pères discutent de ce propos, » toussota Raynald. « Était-ce l’intention première qui a motivé la rencontre de nos deux familles ? »

Il n’y avait aucune amertume dans la voix de mon frère, simplement une curiosité et un intérêt pour les faits purs et durs. En réalité, j’étais persuadée qu’il était ravi. Ravi car il n’aurait pas à subir le courroux de notre génitrice à notre retour.



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Le frère de la jeune Ouestrelin sembla retrouver la parole. Sa remarque faillit provoquer le rire ouvert d’Alyx qui trouvait cela risible. Certains rumeurs allaient si vite qu’il était impossible de les faire taire avant d’arriver à destination mais certaines informations mettaient vraiment beaucoup de temps avant de faire le tour de la région. Visiblement les Farman avait préféré étouffer l’affaire plutôt que tout l’Ouest ne vienne savoir que les fiançailles avec les Fléaufort avait été rompu. Mais visiblement certains ne faisaient pas d’effort pour se mettre à la page, il aurait fallu tendre légèrement l’oreille pour savoir que l’héritière de Fléaufort n’était toujours pas marié. Les fiançailles ne duraient guère plus d’un an et le mariage était souvent célébrer quelques lunes à peine après l’annonce de ces dernières. Alors la remarque de Raynald faisait rire la jeune Lefford, cela la faisait terriblement rire. Ce fut un ton raillant qu’elle répondit à sa remarque.
« Cela fait quasiment un an que ses fiançailles absurdes sont rompus. Elle n’était guère avantageuse pour les Fléaufort et en plus c’était d’une insulte sans nom envers cette famille loyale à lord Tywin. Et franchement pensez-vous réellement que les Lefford allaient laisser cette stupide alliance voir le jour avec les Farman ? Faites preuve d’un peu de bon sens. »

Son ton pouvait être vexant, elle n’en avait cure. Elle s’était insultée par sa personne, elle avait décidé que la bonne hôte était de côté pour lui. Elle faisait honneur à sa réputation et laisser sa langue profaner des mots durs et trop franc. Mais c’était la marque de fabrique d’Alyx. La franchise, la dureté de ses mots. C’était comme ça qu’elle rabaissait les Farman depuis de nombreuses années. Elle s’en donnait toujours à cœur joie et Raynald allait vite apprendre à ne pas se mettre l’héritière de la Dent d’Or contre lui au risque de s’en mordre les doigts. Elle pouvait être incontrôlable quand elle le voulait et son statut lui permettait bien des libertés même envers les autres nobles de l’Ouest. Elle n’hésitait, elle piquait comme cela lui chantait, en laissant guère place à de la fantaisie infantile et ennuyante.

Jeyne semblait réellement sous le choc, elle était assez émotive à ce que pouvait constater la Lefford. Pour une fois Alyx se montra légèrement compréhensive, elle n’avait jamais réellement été confronté à cette situation de fiançailles alors savoir comme elle-même réagirait quand son père le lui annoncerait, lui était encore bien obscure. Pour cela, elle ne jugea pas la jeune Ouestrelin. Elle semblait vraiment sincère et ne cachait guère ses émotions. Si Alyx avait appris à les cacher, elle savait que cela n’était pas donné à tout le monde. Ce n’était guère un exercice facile.
« Ce n’est rien lady Jeyne. Au moins vous serez préparé lorsque votre père vous l’annoncera de manière plus officielle dirons-nous. »

Raynald reprit la parole, la curiosité était visiblement une amie chez l’héritier de cette famille. Alyx réfléchit rapidement à ce qu’elle pouvait répondre de façon mesquine et piquante comme elle avait si bien l’habitude de le faire. Cela serait amusant, cela l’amusait elle. En réalité, cette rencontre pouvait se révéler amusante et distrayante. Elle ne pouvait s’en prendre à la jeune fille car trop émotive et trop sensible visiblement mais son frère était parfait pour cela. Il gardait bien ses émotions pour lui et ne semblait pas trop déstabilisé par les attaques de la jeune Lefford. Mais elle ne le laisserait pas mener la danse chez elle.
« Effectivement mon père expose le sujet au votre. Mon père savait parfaitement qu’il allait refuser le jour même où il a reçu votre corbeau. Mais le vôtre ignorait tout, même la proposition des Fléaufort. Mon père n’a accepté de vous recevoir que pour refuser de manière officielle et proposer cette alliance dont mon oncle est pleinement satisfait. Vous êtes les derniers au courant de cette affaire je le crains. »



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Alyx & Jeyne


Un air amusé passa sur les traits de la jeune femme brune de la Dent d’Or lorsqu’elle entendit les mots prononcés par mon frère. Un sourire moqueur étira presque ses lèvres qui m’avaient quelques minutes auparavant adressées des paroles si bienveillantes qu’elles résonnaient encore dans ma tête. Raynald avait-il dit quelque chose de drôle ? Y avait-il une blague sous-jacente à ses propos ? Me tournant vers lui, je me rendis compte qu’il affichait le même air surpris qui devait se peindre sur mes traits. Non, il n’y avait aucune plaisanterie. Pourquoi lady Alyx y voyait-elle quelque chose de risible ? Les Farman et les Fléaufort avaient belle et bien conclu une alliance entre leurs deux familles, promettant fils et fille en union future. Il était vrai que les fiançailles avaient été brisées, mais je n’avais jamais connu les raisons d’un tel retournement de situation. Même si nous autres Ouestrelin étions relativement proche de la maison au capuchon, nous ne nous disions pas tout et certainement pas concernant de pareils problèmes. Nous avions bien songé à une divergence de position, un différent nébuleux ou une mésentente trop profonde entre les deux futurs époux. Or, les Farman restaient une famille très influente dans l’Ouest, étant d’ailleurs une des plus importantes de la région, et si les Fléaufort avaient brisé les promesses faites, ce n’était certainement pas pour reporter leur attention sur nous, non ? Je ne voyais pas réellement la logique à pareille manœuvre, autre le fait de renforcer la frontière Nord des terres gouvernées par les Lannister.

La réponse de la fille de Léo Lefford suite à ses mimiques railleuses ne se fit pas attendre. Je l’écoutais avec attention, notant méticuleusement chacun de ses mots dans ma mémoire. Je ne savais pas que l’alliance avait été rompue il y avait près d’une année. Même si les nouvelles circulaient vites, étonnamment, celle-ci était passée relativement inaperçue pour ceux n’étant pas concernés. Nous avions nos propres préoccupations à cette époque là et il était évident que les Lefford seraient au courant de par leurs liens de parenté avec les Fléaufort. En revanche, je ne comprenais pas la suite de ses propos. Un mariage avec les Farman, pas avantageux pour la famille voisine des Ouestrelin ? Pourquoi donc ? J’étais encore novice en politique et m’intéressais peu aux trahisons, aux mensonges et autres mouvements et paroles d’ombres destinées à faire tomber les ennemis. Aussi, il était tout à fait normal que la plupart des données m’échappent. Cependant, en ce qui concernait la mésentente entre Lefford et Farman, c’était un secret de polichinelle et personne n’aurait été étonné de pareille annonce. Ce que je jugeais plus surprenant était la tournure de sa phrase. Que les Lefford laissent passer cette alliance ? Était-ce donc eux qui avaient manipulé, cachés derrière les Fléaufort, pour arriver à leurs fins ? Cela était probablement simple à comprendre pour certaines personnes habituées à de tels agissements, mais pour ma part, je restais perplexe. Les Fléaufort avaient-ils eu leur mot à dire ? Étaient-ils des marionnettes entre les mains de Leo Lefford et de sa fille ? Ou tout cela s’était-il terminé d’un commun accord ? J’étais curieuse, parfois un peu trop, et me mêlais sans le vouloir de choses qui ne me regardaient probablement pas, mais tout cela m’intriguait.

Raynald resté silencieux acquiesça à son tour sans répliquer. Il n’était pas homme à chercher le conflit et le ton acerbe et amère de la jeune femme ne l’encouragea pas à continuer la conversation. Comme moi, il préférait faire profil bas, écouter et observer plutôt qu’aller au devant des choses.

Pourtant, la piquante Alyx se radoucit lorsque son attention se reporta sur moi et de cela, je ne pouvais lui en être que redevable. Je ne savais pas si j’étais prête à encaisser les coups comme le faisait Raynald et surtout dans une situation si délicate. Elle me ménageait sûrement, j’avais eu vent de sa réputation. Je hochais une nouvelle fois la tête sans la contredire, soudain devenue poupée sans langue.

« Vous avez raison, » répondis-je après un instant de flottement. « Au moins, je n’aurais pas l’air d’une idiote hébétée comme je peux l’être maintenant. »

Un petit rire gêné s’échappa de mes lèvres tandis que je tordais mes mains une fois encore l’une conte l’autre.

La dernière explication d’Alyx jeta une nouvelle lumière sur la scène. Ainsi, nous étions les derniers de la corde. Les décisions avaient été prises avant notre consultation et nous ne pouvions que suivre. Les évènements se déroulaient et les décisions finales étaient indépendantes de notre volonté. Car finalement, avions-nous réellement le choix ? J’aurais été sotte de considérer ne serait-ce qu’une seule seconde de refuser par vexation. J’avais depuis longtemps accepté notre statut et d’être considérée si insignifiants pour ne pas nous mettre dans la chaîne d’informations ne me dérangeait pas. Raynald devait ressentir la même chose. Quant à notre père, je l’imaginais trop heureux de savoir mon futur assuré pour prendre la mouche. La seule risquant d’être froissée serait ma mère de s’être sentie ainsi manipulée et de ne pas avoir eu la malice de discerner les mouvements des Lefford. Et là encore, je la connaissais assez pour que derrière ses grands airs et ses mines de faire la fine bouche durant quelques jours, elle finirait par accepter l’alliance proposée.

En somme, l’affaire était conclue sans que nous ayons eu à bouger le petit doigt. Et c’était probablement cela qui me dérangeait le plus. J’aurais, moi aussi, aimé apporter ma pierre à l’édifice, même minuscule. Mais la maison de la Dent d’Or, aux vues des dires d’Alyx quant aux Farman, semblaient être très doués pour faire danser leur petit monde sous leurs yeux. Un frisson remonta le long de mon échine. Allais-je moi aussi devenir une marionnette ? Je me sentis blêmir un instant. J’en étais déjà une entre les mains cruelles de ma mère. Malgré ma naïveté, de ce fait là, je ne me voilais plus la face. Cependant, en un sens, j’avais toujours espéré me libérer de cette emprise maternelle avec le mariage. Peut-être mon époux ne m’aurait pas assez considérée pour être digne de tels jeux. Mais j’avais désormais le sentiment qu’Alyx garderait une attention particulière à mon sujet. Pourtant, ses paroles bienveillantes avaient suffi à me rassurer. Peut-être préférais-je être observée par la jeune fille de la Dent d’Or plutôt que par ma génitrice. Non, en réalité, il n’y avait pas de peut-être.

« Je vois, » acquiesçais-je sans une once de reproche. « Tout a été pensé dans les moindres détails. Finalement, nous aurions dû voir cela venir, n’est ce pas ? Mon insouciance et ma naïveté témoignent pour moi de mon inexpérience de ce genre de problématiques, » avouais-je avec un pauvre sourire.

À mes côtés, Raynald restait immobile.

« En temps que future membre de votre famille, il me faudra donc travailler sur ces points là, » terminais-je en hochant la tête dans un ultime salut.
 



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