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Time is passing like a solar eclipse (fb/Robar)

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Andar Royce
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Andar Royce

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Time is passing like a solar eclipse
Portes de la Lune | An 307, lune 11

Voilà deux ans que le Val était tombé entre les mains de Viserys Targaryen, faisant de lui le nouveau Roi. Soumettant toutes les maisons refusant de ployer le genou, le monarque avait cependant décidé de se montrer clément : les soldats étaient éprouvés après une année de Conquête, dont les Royce. Andar avait payé le prix fort : son fils envoyé en pupillage auprès des Grafton, renonçant ainsi à parfaire l'éducation de son héritier, qu'il confiait à ses pires ennemis. Le seigneur n'avait pourtant pas eu d'autre choix que de porter seul le fardeau de cette décision qui lui coûta son mariage et surement sa relation avec son cadet, Robar Royce. Cette guerre n'avait pas éradiqué la maison Royce mais la laissait dans un état de délabrement. Si les époux seigneuriaux ne montraient rien en public, ils vivaient séparés, Alys n'ayant digéré ce qu'avait négocié le valois. Tronquant son fils ainé contre son frère cadet, il avait assumé - non sans mal. Probablement qu'une armée de Marcheurs Blanc lui aurait paru moins effrayant que de subir la colère froide de sa femme. Constater avec effroi qu'elle ne le regardait plus avec affection mais mépris. Par amour, il acceptait sa sentence, au moins elle le haïssait lui à défaut de se maudire elle-même d'avoir laissé partir son premier fils. Au moins portait-il seul sur ses épaules cette débâcle.

Une victoire plus qu'amère pour les Royce dont les liens familiaux se voyaient affectés par cette unique et seule décision. Depuis lors, le seigneur s'était renfermé, ne pouvant parler à qui que ce soit : son épouse refusant toute discussion et son frère étant absent, il s'était irrémédiablement tourné vers ses anciens travers : l'alcool. Une solution de fuite simple et facile face à ces épreuves qu'il affrontait en solitaire. Replonger dans l'alcoolisme était la seule échappatoire qui lui restait. L'alcool ne le jugeait pas, écoutait ses plaintes - quelle douce illusion. Et comme si cela ne suffisait pas, Gerold Grafton le remarqua et lui refusa de rendre visite à Lucas tant qu'il n'aurait pas repris ses esprits. Comme des mal propres, les Royce avaient été renvoyés chez eux peu de temps après le couronnement du Roi. Il se souvint encore des regards désappointés, et des mots de sa femme. La honte. Douce amie qui ne le quittait plus, tapie dans l'ombre, elle revenait dès la première occasion. Depuis lors, le valois s'était promis de se reprendre en main : s'il voulait revoir son fils et surtout s'il voulait qu'Alys lui pardonne un jour. Il tira sa force dans cette promesse et cessa aussitôt ses abus, en dépit de sa position délicate, n'ayant que peu d'interlocuteurs à qui confier ses tourments. Il n'osait pas accabler son frère, se contentant de banalités à l'écrit. Il connaissait suffisamment le chevalier rouge, lui aussi avait certainement ses propres troubles.

Comme un renouveau, Andar sentit le vent tourner désormais qu'il avait cessé de boire, sobre depuis presque un an. Il n'était pas naïf pour autant : cette tare, il l'aurait jusqu'à sa mort et serait toujours susceptible d'y retomber dès la moindre occasion. Cette fois ce fut la solitude qui l'avait poussé dans les bras de son addiction, qu'en serait-il plus tard ? Il l'ignorait mais continuerait de se battre contre ses démons. Un an s'était écoulé depuis le couronnement de Viserys. Avait lieu un tournoi aux Portes de la Lune, et naturellement, il convia son cadet à représenter la maison Royce. Ce dernier accepta - les deux frères allaient se revoir pour la première fois depuis sa libération. La situation était alors tout autre : le Val n'était pas encore tombé. Malgré l'éloignement, l'aîné était heureux de retrouver son petit frère. Si la complicité d'antan n'était plus là, il l'aimait. Robar avait surement lui aussi mal vécu de se voir échanger contre son neveu, il avait sûrement maudit son frère, s'était maudit lui-même aussi. Jamais Andar n'avait cherché à en savoir plus sur ses états d'âmes, il attendait que celui-ci ne daigne en parler le premier. Quant à son éloignement, il ne lui en tenait pas rigueur. Son jeune frère fonctionnait ainsi lorsque la situation lui devenait insupportable : s'éloigner pour mieux se recentrer. C'était cette même réaction qui l'avait motivé à fuir Port-Réal quand il était encore lié à la Princesse Targaryen.

Le convoi Royce était composé du couple et de leurs enfants, visiblement impatients de retrouver Lucas et d'assister aux épreuves. Ils furent installés dans des appartements, avant de tous vaquer à leurs occupations. Le lendemain débuterait le tournoi, le fief était en effervescence. Andar partit à la recherche de Robar dont on lui avait annoncé l'arrivée quelques heures plus tôt. Le long des remparts, il s'arrêta, apercevant la tignasse blonde de ce dernier, admirant le paysage montagneux du Val. "Robar !" Le salua-t-il avec un sourire franc - rare ces derniers temps. Sa main empoignant son épaule, il se postait à ses côtés. "Alys m'a dit que tu étais venu seul, tu ne t'es pas trop ennuyé durant le voyage ?"

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@Robar Royce




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Robar n'ôta son capuchon qu'une fois les Portes de la Lune et la file des visiteurs s'y rendant dans son champ de vision. Ses cheveux blonds furent ébouriffés par la brise fraiche que le couloir des parois naturelles de la montagne encourageaient, lui arrachant un léger frisson. Il avait chevauché seul pour la première fois depuis longtemps, ses effets dissimulés dans des sacs de cuirs simples. Il avait chevauché seul et anonyme, sans doute pour la première fois de sa vie. S'il grimaça en passant la porte, massant son flanc toujours douloureux malgré les années, il savait qu'une certaine anxiété n'était pas étrangère à la douleur physique : depuis son départ vers l'Ile de la Sorcière, Robar Royce avait disparu de la surface du monde, il n'était que le nom parfois mentionné des gens qui l'avait connu, l'ombre d'un souvenir qui s'effaçait de jour en jour. Aussi ne fut-il pas étonné lorsque, descendant de son cheval, les regards surpris se succédèrent, le chuchotement montant entre les gens d'armes et bretteurs présents pour l'évènement. « C'est une joie de vous revoir, ser Robar. » avait finit par lui dire un homme aux couleurs des Froideseaux qu'il avait connu du temps de sa garnison au nord de la région. Les salutations allèrent alors bon train comme si le courage de ce premier accueil avait réveillé la foule des gens présents, et qui de lui rappeler une chasse qu'ils avaient partagé, d'autre affirmant leur soulagement de le voir sain et sauf. A tout cela, Robar ne répondit que d'un sourire timide, parfois contrit et de mots sans réel fond mais ce ne fut que lorsqu'on vint lui proposer de l'amener aux appartements préparés pour les Royce qu'il sentit le malaise remonter. Livide, Robar secoua la tête, arguant qu'il serait plus concentré s'il restait auprès de ses adversaires, loin du confort du château. Quoi qu'étonné, l'homme n'insista pas et lui montra sa tente, ajoutant qu'il ferait installer au plus vite de quoi lui permettre de prendre pleinement possession des lieux.

Il avait beau avoir tardé autant que possible sur la route pour n'arriver qu'au dernier moment, s'évitant ainsi les longs silences gênés et les discussions qu'il évitaient depuis son départ, Robar ressentait l'appréhension qu'il avait redouté. Remettre les pieds sur le continent avait réveillé les blessures moins évidente de son égo et de son esprit : loin du calme de l'ile, loin de la chaleur de Maddy et des enfants, le blond ressentait le froid des souvenirs qu'il voulait oublier. Sa première nuit sur le continent, il l'avait passé en nage dans son lit, le souvenir du champ de bataille le hantant, la figure barbare et sanguinaire de l'homme qui l'avait transpercé riant tandis qu'il se crachait dessus d'épais caillot carmin. Mal à l'aise, Robar frottait ses mains moites l'une contre l'autre, cherchant à éloignant la sensation chaude et poisseuse de son sang que ses cauchemars lui rappelaient. Et tandis qu'il faisait les cents pas dans sa tente, son regard accrocha l'armure. La sienne. Alys avait tenu parole. C'était par elle qu'il avait cédé à la demande de représenter Roches-aux-Runes au tournoi et il n'y avait qu'à elle qu'il avait répondu, sans doute trop prit dans la culpabilité pour assumer de lui tourner le dos quand elle prenait la peine de lui demander de l'aide. Il savait pour Andar et sa rechute, il savait pour le quotidien morne de son château natal, il savait pour tout. Et il n'avait pas bougé. Premièrement car, dans les premiers temps de son séjour chez les Descarpes, il n'en était pas capable. Les cauchemars le poursuivait, il peinait à supporter la présence de trop de personne à la fois mais ne pouvait tolérer la solitude. Mais son silence n'était pas que le fruit du traumatisme de la bataille, le combat intérieur se poursuivait sur d'autre front, plus insidieux, qui le menait jusque dans les pierres de Roches-aux-Runes. Il en voulait à Andar et il se reprochait cette colère envers son frère aîné. Dans son esprit se mêlait les pensées contradictoires, la frustration d'avoir été pris par "l'ennemi" et le désespoir d'avoir été abandonné sur le champ de bataille, l'incompréhension d'un silence qui trahissait son hypothétique décès auprès des siens, la colère d'avoir été échangé à si grand frais et la culpabilité de ne pas être finalement mort pour protéger Lucas des décisions de son père. Tout se voyait porté par Andar, mais au fond de lui, la part raisonné de son être savait que les choses étaient plus complexe. Néanmoins il ne pouvait avoir la place de le considérer jusque dans les tréfonds les plus inconscients de sa personne. Pas avec le regard blessé et furieux d'Alys, pas avec la mine de chien battu d'Andar, pas dans ce château qui lui rappelait son départ glorieux et son retour misérable.  

Il finit par se sentir oppressé par les toiles tendues de la tente, par la présence de l'armure et sortit assez rapidement respirant l'air frais et tentant de retrouver son calme. Il s'autorisa alors quelques pas entre les tentes, les blasons de maison connues lui rappelant la vieille époque où son père l'amenait de tournoi en tournoi et où il avait l'impression de s'accomplir quelque part. Avec un soupire, Robar se détourna d'un groupe entourant un homme aux couleurs des Corbray pour regarder le paysage. Malgré tout, cela lui avait manqué. Maddy était une insulaire de coeur et d'âme, elle n'avait jamais l'air aussi heureuse que près de la mer, mais lui ... Lui était définitivement un homme du Val. Cela l'avait un peu apaisé lorsqu'Andar fit son apparition, s'adressant à lui comme s'il n'y avait pas plus de deux ans qu'ils ne s'étaient pas vu, comme s'ils avaient vidé les caves de Roches-aux-Runes la veille. Cela le troubla, le laissant un instant statique, quelque peu stupéfait. « J'avais oublié la trotte que ça faisait de venir jusqu'ici » répondit le cadet qui se garda bien qu'il n'avait pas été mécontent d'éviter la péninsule, accostant sur le continent par l'excroissance de terre qui faisait face à Repayre Patybulayre, de l'autre côté de la Baie des Crabes. De là, il était remonté jusqu'aux terres Rougefort, contournant le château pour poursuivre par les routes de montagnes jusqu'à la Porte Sanglante. Une chance que ce tournoi brasse son lot d'invité, songea Robar, sans la proximité d'hommes protégeant de nobles délégation, il aurait sans doute eut à craindre la nuit tombée et les pièges des clans des montagnes. « Il y a du beau monde ... » fit remarquer Robar en désignant d'un signe de tête les nombreux étendards dont les couleurs annonçait la présence de maints puissants seigneurs et de leurs familles. « On en oublierai presque qu'il y a peu, on se cognait tous les uns sur les autres ... » L'ombre de son amertume transparaissait. Etrange comme les temps changeaient, emportant les amitiés et les rancunes : la veille la moitié du Val se battait contre l'autre, et à présent tous se réunissait dans un évènements qui dégoulinait d'une surprenante camaraderie. Il n'était pas sur le continent depuis assez longtemps pour dire si cela était une amitié sincère et retrouvée ou de la simple hypocrisie de circonstance, mais le Val était unie sous une couleur que tous avaient juré, moins de cinq ans auparavant, de combattre. Pour ce que ça m'apporte ... songea Robar avec une lassitude qui lui était devenu familière depuis son enfermement à Goëville. Comme il l'avait dit à Viserys Targaryen, répété à Gerold Grafton, il se moquait bien de qui s'arrogeait le titre de roi et s'il pouvait demeurer aussi loin que possible des dragons à trois têtes, il ne s'en portait pas plus mal. « Tu as l'air d'aller ... Bien. » fit-il remarquer avec une nouvelle froideur, désignant par son ton qu'il savait. Il savait pour l'alcool, il savait pour la rechute. La conquête du Val, comme il semblait qu'on l'appelait, avait été particulièrement éprouvante pour lui avait expliqué Maddy un soir où, enroulés devant la cheminé dans une couverture de laine après leurs ébats, elle avait entreprit d'attirer son attention sur ce qu'il refusait d'entendre et de discuter. Il avait alors soupiré tandis que, passant une main dans ses cheveux blonds, il avait repensé au temps jadis, à l'époque où petit garçon, il s'occupait déjà de nettoyer après Andar. Mais l'homme qui lui faisait face, bien que différent de celui qu'il avait quitté deux ans auparavant, n'avait rien de l'épave à laquelle il s'était attendu ce qui, présentement, était un soulagement réel.


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Face à la joie de certains et aux sourires, Andar avait la sensation que la Conquête du Val n'était plus qu'un mauvais souvenir. Et pourtant, il ressentait encore la douleur de la défaite couler dans ses veines, laissant un goût amer en bouche. Qui aurait cru au début, que le Val tomberait aussi vite entre les mains de Viserys Targaryen ? Un après un, les fiefs furent pris, non sans mal. Une par une, les familles nobles furent contraints de ployer le genoux pour ce nouveau Roi venu de l'Est. Le Royce avait sacrifié son fils aîné et son mariage, ne cessant depuis lors de ruminer l'échec de la bataille de la péninsule. Si les loyalistes avaient été victorieux, la situation ne serait pas la même qu'aujourd'hui. Probablement que le dragon n'aurait jamais pu espérer montrer sur le trône du Val. Malheureusement, ce qui était fait était fait. Dans ce méandre d'échecs, Andar Royce avait replongé dans ses vieux travers, ne supportant plus ce que son existence était devenue. Ne supportant plus ce que lui-même était devenu. Un lâche, un traitre à la Couronne qui l'avait épargné lors de la rébellion du Cerf. Le vent froid du Val sembla claquer contre ses joues tandis qu'il errait sur les remparts des Portes de la Lune. Et dire que des années plus tôt, cet endroit avait accueilli Rhaegar Targaryen. Aujourd'hui, c'était son frère. Le valois ne pouvait s'empêcher d'entrevoir ce terrible parallèle, une déchéance que personne n'aurait pu anticiper. Harrold Hardyng et ses bannerets avaient échoué, il avait fuit, la queue entre les jambes, abandonnant ses loyaux sujets.

Cette guerre avait donc laissé la famille Royce en lambeaux. En vie, mais quel avait été le prix pour leur survie ? Si lourd à porter. Andar le portait seul sur ses épaules, conscient que sa décision qui avait été sienne n'avait pas été la plus facile. Être Seigneur n'impliquait pas de faire dans la facilité. Il se souvenait encore de l'apprentissage sévère de feu Yohn Royce. Ce dernier n'avait pas manqué de prévenir son héritier de la tâche qui l'incomberait un jour. Nul Lord ne passait outre les tempêtes et parfois était contraint de prendre des décisions innommables. Il s'y était préparé, mais le vivre était tout autre. L'alcool l'accueillit à bras ouverts quand il n'avait que des murs pour évoquer ses propres tourments. Alys le détestait jusqu'à la moelle, Robar n'était pas là, Ysilla non plus, il n'avait pas su résister à l'appel de la dépravation.

Désormais loin de la bouteille, il était sobre depuis plusieurs lunes, ayant trouvé sa force dans la volonté de revoir son fils, ce dont il avait été privé. Saoul lors du Couronnement, le Seigneur Grafton, dans toute son arrogance, décida de renvoyer le couple de Roches-aux-Runes, l'interdisant de revoir Lucas tant qu'il ne se sera pas défait de cette addiction. Une sentence qui sonna le glas de sa descente aux enfers, car cela touchait son épouse. On lui avait arraché son fils, Andar refusait de lui priver une fois de plus. En ce tournoi des Portes de la Lune, elle avait convié Robar à les représenter, ce à quoi le chevalier répondit positivement. L'occasion pour les deux frères de se retrouver après deux ans d'éloignement.

En dépit de cette distance longue, il reconnut aisément la tignasse blonde de son cadet qu'il interpella, comme si de rien était. Pourtant, la complicité des deux frères n'était plus. Abîmés par la vie, ils avaient changé, Andar craignait de ne plus reconnaître ce frère si tempétueux. Au-delà de son couple, c'était toute sa famille qui se voyait ébranlée par sa terrible décision. Robar avait fuit sur l'île aux côtés de Maddy et leurs enfants. Le seigneur n'allait pas le blâmer pour cela, il avait ressenti ce même besoin alors qu'il était encore marié à la princesse Rhaenys. Sa main quitta l'épaule du chevalier pour se poser sur le rempart, admirant le paysage de son regard éclairci par l'âge. Le vent s'engouffrait dans ses cheveux, parfois gris. Il partageait l'amertume du plus jeune. "Les gens oublient vite." Après tout, il avait vécu deux rébellions, celle de Robert Baratheon et celle de Viserys. La loyauté des maisons oscillaient autant qu'un bateau sur la mer : leur survie étant en jeu. "Mais comment leur en vouloir ? La paix est toujours préférable à la guerre." L'on ne pouvait éternellement se frapper dessus. Viserys avait gagné, c'était ainsi et pas autrement.

Son regard s'ombragea aux mots de son frère, lâchés d'une froideur remarquable. Aussitôt, ses doigts se serraient alors qu'il serrait la mâchoire. "Epargne-moi tes sous-entendus blessants, Robar." Répondit-il sur le même ton que ce dernier, il le fixait du coin de l'oeil. Visiblement, son épouse n'avait pas été aussi avare en mots avec le chevalier rouge. "Tu t'attendais sûrement à me voir aviné ? Désolé de te décevoir." Il détournait le regard pour admirer le lointain, se détendant quelque peu après s'être montré si défensif, et pour cause, le ton incisif de son cadet lui rappelait trop les remontrances d'Anya Vanbois. "Alys ne t'a rien épargné à ce que je vois.." Un souffle tandis qu'il sentait son coeur se serrer.

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Il demeura silencieux, observant la masse des valois pour qui la vie avait reprit, presque comme si de rien n'était. En écho à sa blessure lancinante de la bataille de la péninsule, une forme de colère, de frustration grondait en lui : tout cela pour rien, avait pensé le blond, tout ça pour ça. Que valait les serments, se demandait-il alors, que disaient ceux qui avaient été ô combien fidèles à Harrold, qui avait trinqué avec les Targaryen lors des festivités des Portes de la Lune presque dix années plus tôt, à leur nouveau suzerain et à leur nouveau roi. Putain d'hypocrites. Ô comme il les imaginaient bien à l'abris de leur murailles, leurs armées fraiches pour une bataille qu'ils ne menaient pas, commenter la chute de la maison Royce. Aussi ne trouvait-il rien à redire : une part de lui avait guérit, celle qui avait été enfermée pendant des lunes entières, celle qui avait vu sa dernière heure sur le champ de bataille ... Mais une autre restait encore à panser. Il faudrait du temps pour que Robar pardonne, pour qu'il accepte d'oublier, pour qu'il fasse la paix. Cette paix dont Andar semblait satisfait. Il en voulait sans doute moins aux Grafton, aux soutiens de Viserys Targaryen, à tout ceux qu'il avait combattu dans la péninsule qu'à tous ces seigneurs gras et ces dames flagorneuses qui jouissaient des festivités comme si tout ceci était normal. Comme s'il en avait toujours été ainsi. Que valait la paix lorsqu'on ne pouvait plus faire confiance à ses amis ? Que valait loyauté quand les égo fanfarons s'aplatissaient face à l'envahisseur ? Mais s'il avait tenu le silence poli qui s'appliquait aux relations diplomatiques, il posa sur Andar un regard noir tandis que le ton accusateur de son frère les faisaient entrer directement dans les sujets qu'il n'avait pas prévu d'aborder dans l'immédiat. L'air outré du seigneur Royce ne faisait qu'ajouter à la colère de son cadet tandis qu'il semblait se défendre d'une attitude qui, ils le savaient tous les deux, n'était guère une nouveauté. Les démons d'Andar avaient toujours été là depuis qu'il avait assisté à l'exécution de sa deuxième famille, l'extinction des Tully après le sac de Port-Réal. Contrairement à bien des gens, Robar n'avait jamais questionné son frère sur ce qui motivait son addiction : syndrome du survivant, images rémanentes des corps sans vie, sentiment d'abandon après la disparition de gens tant estimés ou simplement la culpabilité de ce qui était arrivé à la Capitale ? Il ne le saurait sans doute jamais. Andar avait des prédispositions pour se flageller tout seul après tout ... Pour autant, sa prise de responsabilité après la mort de leur père, son mariage avec Alys, sa paternité étaient autant de choses qui l'avaient aidé à surmonter sa part obscure et, même dans les instants les plus douloureux, il était resté loin des bouteilles, loin de l'alcool, loin d'une nouvelle déchéance. Jusqu'à récemment. « Il n'y a que la vérité qui est blessante, Andar. » siffla Robar avec acidité, peu décidé à se voir porter la culpabilité d'un sous-entendu qui faisait écho chez son aîné. Il ne voulait pas remettre en question son intégrité, la douleur des blessures intérieures qui ne parvenaient à guérir, mais il ne supporterait pas son attitude agressive qui lui permettait d'espérer échapper à la vérité. La mention d'Alys, si amère dans la bouche de cet homme qui l'avait tant aimé, le fit voir rouge. Alys. Elle était sans doute la raison consciente de son départ, effaçant tout ce qu'il ne pouvait assumer lui même à l'époque mais il avait toujours apprécié sa belle-soeur, qu'importe son nom de naissance, qu'importe les liens compliqués de l'étrange mariage qu'on lui avait imposé avec Andar. Le venin de son frère, après l'avoir visé, s'attaquait désormais aux lettres que son épouse envoyait sur l'Ile où le chevalier avait trouvé refuge, comme si elles étaient responsables de la colère du blond, comme si elles étaient responsable de l'attitude pathétique qu'il avait pu avoir ou qu'il avait encore. Robar vit rouge, rétorquant « Et c'est Maddy qui me l'a dit. Elle s'inquiète pour toi, Alys s'inquiète pour toi ... » Il n'était pas sans savoir, toujours par son amante, que le couple n'allait pas bien depuis qu'Andar avait cédé Lucas au pupillage de son oncle, depuis qu'il l'avait troqué comme un poulet contre un sac de patate dans un marché. Robar en avait été furieux également, ne se cachant pas de rappeler à son aîné qu'il n'avait pas la valeur d'un héritier. Mais le mal était fait, dans la relation de couple comme dans celle qui unissait les deux frères. Le blond ne ressentait aucun honneur à l'idée d'avoir été troqué contre son neveu bien au contraire. C'était avec honte qu'il avait arpenté Roches-ax-Runes la tête basse avant de finalement décider de la quitter, incapable de supporter le poids que sa libération avait couté. Quand à Alys, elle réagissait de la seule manière dont elle le pouvait, tel était l'avis du puiné Royce. « La déception n'est pas de te voir aviné, c'est de savoir que tu as abandonné ton amour propre en même temps que ta fierté. Qui est la raison cette fois ? Mon départ ? Celui de Lucas ? » questionna-t-il à demi-accusateur. Robar avait, très jeune, pris soin de son frère lors de ses soirées d'ivresse : il était celui qui le trainait jusque dans sa chambre, celui qui l'aidait à se dévêtir  pour le mettre au lit, celui qui s'arrangeait pour cacher tissus souillés et autre cadavre de bouteilles de la vue de leur père. Derrière son caractère souvent vaniteux, Robar se révélait plus protecteur, plus compréhensif que le commun de la noblesse ne pouvait le penser. Mais après des années d'alcoolisme, le blond avait finit par changer de manière de procéder, comprenant que les démons de son frère trouveraient toujours de nouveau prétextes pour le hanter, des excuses pour l'enivrer jusqu'au plus profond d'un gouffre dont  un jour, et Robar le craignait, il ne reviendrait pas. Alors il s'était fait sec, cassant, presque autoritaire et lorsqu'Andar était parvenu à arrêter, cette attitude avait disparue de même ne laissant que le jovial petit frère, le soutient de toujours.

La colère de Robar s'étouffa. Ce n'était pas que l'histoire d'Andar, il le savait bien. C'était l'histoire des Royce dans leur ensemble. Certes il pouvait blâmer Andar pour ne pas avoir eut la force de résister, pour s'être laissé allé à la facilité de céder à la tentation. Mais c'était un tout, une conséquence malheureuse d'une suite de décisions discutables qui les avaient amené à gérer leur humiliation, leur colère, leur deuil de différentes façon. Robar n'avait jamais été prompte à se perdre dans la boisson. En vérité, le blond ne buvait que rarement, ce qui finissait par le rendre très sensible à l'ivresse et peu prompt à tenir de longue soirée arrosées. Cela était sans doute en raison des histoires d'Andar avec la boisson, arrivées si tôt dans sa vie, qu'il avait toujours considéré le vin comme un fléau et non comme la boisson divertissante que beaucoup se plaisait à siroter à longueur de journée. Qu'il avait été beau, le noble chevalier, ronflant après deux pichet de bière dans les tavernes de l'Ile de la Sorcière. Pour autant, Robar n'avait pas changé et, de ce qu'on lui avait rapporté ... Andar non plus. « C'est la déception envers ma propre absence ... Ce ne serait pas arrivé si j'avais été là. Je t'aurai étouffé avec ta bouteille, Andar. » Cela avait tout d'une menace, cela en était peut être une. Mais il était certain que jamais le blond n'aurait accepté de voir son frère replonger de la sorte, jamais il ne l'aurait laissé en tête à tête avec une bouteille. Il ignorait quel était le nouveau quotidien de Roches-aux-Runes, vidé de Robar et de ses filles, de Lucas et de ses rires, de Maddy et de sa bonne humeur. Il ignorait ce qu'Alys acceptait, ou non, vis a vis de son époux et de sa présence et il se demanda un instant si, elle aussi, avait des regrets. Laisser Andar seul était une erreur mais n'était pas que sienne. « Tu es sobre depuis combien de temps ? Sans mensonge. » demanda-t-il, préférant juger tout de suite de l'ampleur des dégats. Que ferait-il si cela ne remontait qu'à la veille ? Il l'ignorait encore et regrettait presque l'absence de son amante quoi que leur colère partagée aurait sans doute raison de ce pauvre Andar.

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Portes de la Lune | An 307, lune 11

L'aigreur de son frère était aisément reconnaissable, transparaissant dans sa voix et ses gestes. Andar ne pouvait qu'imaginer ce qu'il ressentait : après tout, il avait été prisonnier durant des semaines au fond des geôles de Goëville, croupissant là-bas alors que le Val tombait peu à peu. Bien plus que son frère ainé, la défaite de la bataille de la péninsule avait marqué son petit frère au fer rouge, dans sa chair et son âme. L'aîné acceptait cette paix car il était las de la guerre et de ses conséquences désastreuses, cependant, il n'oubliait rien des affronts commis ou l'abandon de certains alliés. Derrière les sourires et les rires, le seigneur n'oubliait rien, il se souvenait, à l'image de l'adage de sa famille. Il se souvenait parfaitement de ceux qui avaient combattu à ses côtés, et de ceux qui avaient courbé l'échine dès la première occasion, pour autant, il ne condamnait pas, ceux qui avaient ployé le genou l'avait fait pour que leur Maison survive. Un lourd tribut à payer, en particulier pour les Royce. En tant que seigneur, il portait le sort des siens sur ses épaules. Il était bien plus aisé de critiquer lorsqu'on ne se trouvait pas à cette place. Nulle protestation ne vint de ses lèvres face au regard noir du blond : il ne pardonnait pas à ces seigneurs hypocrites, il ne parvenait pas à passer outre la conquête du Val.

Tel un harpon, les mots du puiné touchaient le plus âgé en plein coeur. Une acidité qui résultait d'années de non-dits : la dernière conversation qu'ils avaient eu remontaient à des lustres après tout. Robar avait été troqué contre Lucas et était revenu dans des circonstances délicates à Roches-aux-Runes. Un retour loin d'être aussi triomphant que celui attendu : Andar l'avait accueilli tant bien que mal mais ne l'avait pas retenu lorsqu'il était parti. Impuissant, il assistait au délitement de ses liens familiaux, chaos dont il était le seul responsable dès lors qu'il eut pris cette décision. La solitude l'avait étreint, le plongeant un peu plus dans la déchéance. Il avait pourtant connu d'autres tempêtes, la perte de son premier né, celle de son père, la Longue Nuit, mais toutes, il les avait affronté main dans la main avec sa femme. Aujourd'hui, c'était seul avec ses propres démons, l'alcool lui avait paru être la seule échappatoire, la seule oreille attentive. Douce illusion évidemment mais impossible d'y résister quand tout l'appelait à s'y plonger la tête la première. "Tu sais que tu ressembles de plus en plus à notre Grand-Mère ?" Dit-il avec une certaine amertume, les yeux plissés. Quant aux raisons qui l'avaient poussé dans les bras de sa bouteille, il soupira, détournant aussitôt le regard. Elles étaient multiples, mais surtout qu'Andar n'avait pu se supporter après s'être soumis à la nouvelle autorité de Gerold Grafton et de Viserys. L'absence de Robar, le départ de Lucas, la colère d'Alys. Ce n'étaient que les conséquences de ses décisions. Le fond était plus douloureux et insidieux, son alcoolisme restait encore et toujours présent, une maladie qui le suivrait toute sa vie et mettait à rude épreuve la patience de ses proches. Le chevalier rouge se montrait cassant et ferme, lassé par des années de chutes et de rechutes successives sans réel changement. Pour autant, Andar ne cessait de se battre intérieurement contre l'appel de la boisson : chaque jour, chaque heure, les regards déceptifs et la haine qu'on lui jetait à la figure ne rendait cette tentation que plus forte. "La solitude, Robar. La solitude. J'ai toujours assumé ma décision et je continuerai de le faire, mais cela n'en reste pas moins difficile de voir ma famille se déchirer par ma faute." Aucun abattement ou volonté de flagellation, de simples faits. Il parlait avec une froideur pragmatique. L'amour entre lui et Alys n'était plus, sa complicité avec Robar non plus. Ne restaient que des lambeaux. Cette solitude. Celle du Seigneur face à ses décisions, discutables, qui ne pourraient contenter tout le monde. Quoique l'on en pensait, le statut de seigneur engendrait un isolement du reste du monde, car seul lui actait, là où les autres ne pouvaient que le soutenir et pire, subir. "Mes démons me poursuivront toute ma vie. Je n'ai pas la prétention de te dire que ça n'arrivera plus jamais car ça serait te mentir. Personne ne peut m'aider, je suis le seul à pouvoir en venir à bout." Sa voix se faisait chevrotante, il se voulait réaliste. "Quant à ma fierté et mon amour propre, je les ai piétiné en ployant le genou à Viserys, comme nous tous." Tous ces seigneurs riant aux éclats avaient tourné le dos aux anciens engagements pour survivre, alors oui, l'honneur n'était plus là, balayé par la cruauté de la guerre.

Il eut un sourire sans joie à l'évocation de sa menace, en réalité, sa présence n'aurait sûrement rien changé. "J'aurais trouvé le moyen de recommencer encore et encore, tu sais que je peux me montrer créatif." Souffla-t-il en se souvenant des nombreuses soirées arrosées où alors qu'il n'était qu'héritier, il avait faussé compagnie aux gardes de la demeure. L'envie, le manque, le rendait particulièrement déterminé et il n'avait pas hésité à braver l'interdit. Ses démons, il devait les affronter seuls. Ses doigts se serraient contre le rempart, tandis que le vent soufflait dans ses cheveux sombres, parsemés de quelques mèches blanches. "Je n'ai pas retouché un verre depuis presque un an."

DRACARYS
@Robar Royce | En italique




he remembers
It comes so soon, the moment when there is nothing left to wait for

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