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Where there is smoke, there is fire || Andar & Alys

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Alys Royce
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Where there is smoke, there is fire
Tournoi de Vieux-Havre | FB an 309, lune 11, semaine 2


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Le paradoxe des inséparables

Les époux Royce semblaient piégés dans un paradoxe qui, à ce tournoi de Vieux-Havre, pour l’anniversaire du couronnement de Viserys Targaryen, arrivait à son faîte.


Ça avait commencé par hasard, sans qu’ils s’en rendent compte, et désormais, ils s’en trouvaient piégés.

A la fin de l’an 304, le couple des seigneurs de Roches-Aux-Runes avait explosé comme une bolée de feu grégeois à l’annonce de la reddition de leur fief aux mains de Marq Grafton. Leur fils aîné était parti en pupillage à Goëville, selon les traits d’un accord signé par le père, sans considération pour la mère.  S’en était suivie une série de terribles disputes qui s’étaient terminées par la séparation des époux, qui, habitant tous les deux un seul et même château, dans une époque et dans un lieu où le divorce n’existait pas, se voyaient forcés de vivre l’un à côté de l’autre sans toutefois vivre ensemble. Voyez-vous naître-là la première impossibilité ? Comment pouvait-on être séparé dans un seul et même lieu ? Andar et Alys Royce sortaient peu de leur fief sur la Roche, bien moins que dans leur tendre jeunesse, tout du moins. Pourtant, ils parvenaient parfaitement à évoluer l’un à côté de l’autre dans ce château sans toutefois y marcher ensemble. Quand ils se croisaient dans un couloir, par exemple, la Dame s’appliquait à ignorer soigneusement la présence son époux. A table, le soir avec leurs enfants, elle s’installait le plus loin possible de lui, et souvent à une place où elle ne pourrait pas non plus croiser son regard. Quand lui s’attribuait telle ou telle tâche dans l’intendance de leur Maison, elle veillait à ne point s’en mêler, et à plutôt se charger d’autres besognes. Notez-là, bien sûr, que les efforts d’évitement étaient surtout bâtis par Alys, qui, il va sans dire, n’accueillait plus son époux dans sa couche.

Devant le monde extérieur toutefois, loin de leur fief et de son ambiance sinistre, les Seigneurs de Roches-Aux-Runes faisaient semblant. Ils marchaient côte à côte, dînaient l’un en face de l’autre, parlaient d’une même voix quant à l’avenir de leur maison et, bien sûr, étaient logés dans la même chambre. C’était Alys, en fait, qui était à l’initiative de ce jeu dangereux. Elle s’était imaginé que c’était nécessaire, pour Lucas du moins, que l’illusion de leur union ne demeure. Elle ne voulait pas que son fils n’associe son pupillage à la dislocation du couple de ses parents. Le garçon avait en effet été le premier témoin de l’alliance entre les époux Royce – de leur amour, même. Il aurait ainsi fallu qu’il soit bien naïf pour ne point percevoir qu’à l’orée de son départ pour Goëville, l’harmonie qui avait autrefois régné entre eux commençait déjà à s’effriter. Il s’agissait ainsi d’un effort de la Dame pour que tout cela ne soit point perçu par Lucas – et donc, par les autres. A Goëville, alors, et puis dans toutes ces autres maisons où les obligations emmenaient les Seigneurs de Roches-Aux-Runes, se reproduisaient les mêmes faux-semblants auxquels tout le monde finissait par croire.

Pour le couronnement du roi en 306, Alys et Andar dansaient ensemble, même si ce dernier terminait la soirée ivre au point d’être banni du fief Grafton. Aux Portes de la Lune, une année plus tard, le Seigneur Royce apparaissait défait de son addiction, fier de pouvoir présenter son frère au tournoi, assis aux côtés de son épouse qui applaudissait presque plus fort que lui les réussites du chevalier rouge. A Sortonne, pour l’anniversaire du couronnement, ç’avait été au tour de la Dame Royce d’apparaître chancelante et fort souriante aux bras de son époux, cette fois-ci droit comme un roc. Il avait fini par l’emmener prendre congé loin de la foule, qui ne s’était point étonnée de la complicité qui régnait entre eux deux.

Etrangers dans leur maison, certes, mais intimes hors de chez eux
hors d’eux, même.

Mais ce soir-là au tournoi de Sortonne, Alys avait touché du doigt l’impossibilité de cet entre-deux. Le matin venu, d’ailleurs, elle avait même pu en percevoir l’absurdité. Elle n’avait pas pu s’en empêcher, toutefois, il y avait en effet à ces dissonances quelque chose de délicieux, comme si désormais enfoncés dans le rythme effréné d’un quotidien assourdissant, l’un n’allait plus sans l’autre.

C’est qu’en fait, elle avait récolté un bénéfice de ces contradictions, jusqu’à en tirer même une certaine jouissance. C’est ce qui l’avait empêchée de s’arrêter plus tôt, mais qui l’avait poussée, par la suite, à vouloir tout oublier. Pour que la balance se maintienne à l’équilibre.

Alys avait ainsi enfoncé cette réalisation bien loin de sa pensée, jusqu’à l’éloigner au plus profond de ses souvenirs. La vie avait ainsi continué, ils étaient rentré à Roches-Aux-Runes, elle avait repris sa couverture d’ignorance, et tout avait recommencé comme s’il ne s’était rien passé.

Un an plus tard, Andar et Alys Royce se retrouvaient ainsi à Vieux-Havre, pour un nouveau tournoi, prêts à recommencer ce jeu de faux-semblants. Alys, tout du moins, l’attendait avec grand hâte.

Ce matin-là, la Dame du Rocher avait mis des boucles d’oreilles fort précieuses de perles et d’émeraudes, qu’elle avait laissé apparaître en haussant sa coiffure dans un chignon intriqué. Elle avait piqué ses cheveux d’un voile blanc, destiné à la protéger du soleil estival frappant, qui avait fait prendre à son teint un hâle qui ne lui déplaisait toutefois pas trop. Ses lèvres étaient réhaussées par un peu de rouge, qui avait fini par s’estomper au fil de la journée, tant elle avait discuté. Elle portait une robe verte qui découvrait ses épaules,  au tissu brillant car encore peu défraichi par l’usage, elle venait en effet de la faire assembler.

Tout au long de la journée, elle avait entendu des compliments, et elle en avait adressé d’autres. Les tournois servaient à cela, n’est-ce pas, à se montrer et jauger ce qu’exposaient les autres, pour les dames comme pour les hommes, d’ailleurs.

Alys ne remarqua pas que son époux l’emmenait petit à petit loin de la foule. Ça faisait quelques heures que le tournoi était terminé, et que les résultats avaient été donnés. La foule d’invités s’était amassée pour écouter le roi donner un discours, avant de s’éparpiller un peu partout dans les jardins du fief des Melcolm pour y bavarder de tel ou tel autre sujet. De la victoire inattendue d’un chevalier sur un autre, pourtant pas moins doué. De la chute d’un bonhomme droit dans le sable qui avait fait rire tout le monde mais qui s’était soldée par un bras cassé. De la jeune fille issue d’une petite maison valoise qui avait réussi l’exploit de faire oublier celles des plus grandes maisons …

« … Avez-vous vu combien il a grandi ? Bientôt dix ans, monseigneur… »  
Accrochée au bras de son mari, Alys échangeait des banalités. Elle avait été impressionnée par l’allure de leur fils, qu’ils n’avaient plus vu depuis plus d’un an, et qui avait semblé grandir plus qu’à l’ordinaire pendant ces treize lunes qui l’avait tenu loin de ses parents.

De loin, Alys aperçu les écuries du château des Melcolm et remarqua que les voix des autres invités se faisaient de plus en plus lointaines. « Où m’emmenez-vous ? » fit-elle, d'une voix qui tintait de la légèreté d'une après-midi d'été. Quand son regard croisa celui d'Andar, toutefois, il lui sembla que tout ce champ de blé était sur le point de s'embraser.  

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Where there is smoke, there is fire
Vieux Havre | An 309, lune 11, semaine 2

Plusieurs années s'étaient écoulées depuis la Conquête totale de Viserys Targaryen. Et dans son sillage, cela sema le chaos au sein de la famille Royce, qui à défaut, d'être éteinte, vivait une tempête intérieure d'une rare intensité. La guerre fratricide avait étiolé les liens, brisés dès lors que la décision de reddition avait été faite. Andar Royce avait ployé le genou face au Roi victorieux, sacrifiant par la même occasion son fils ainé qui devint pupille de Gerold Grafton. A dire vrai, il se moquait bien de son honneur mais cela avait coûté son mariage, la complicité avec sa femme dont il avait subit le courroux. Faire face à l'armée des Marcheurs Blancs lui paraissait alors plus agréable que d'affronter la haine de celle qu'il avait aimé et dont l'amour n'était plus. Il ne la blâmait aucunement pour cette colère qu'elle lui portait, l'empêchant ainsi de la tourner envers elle-même si cette décision avait été collégiale, lui seul portait les responsabilités, depuis toujours et cela n'avait pas changé, même si cela lui coûtait l'amour de la mère de ses enfants. Si le couple Royce n'en n'était plus un, en dehors de leurs appartements privés, ils s'affichaient aussi complices qu'avant, comme si de rien était, comme si la tempête dans laquelle ils se trouvaient n'était qu'un mirage.

Ce mensonge était devenu lourd à porter car il ne cessait de lui rappeler sa terrible solitude. Dès lors que les portes se fermaient, la chaleur du bras de son épouse le quittait, et il retrouvait la froideur d'un lit vide. Personne ne pouvait écouter ses tourments, pas même son frère, parti se ressourcer aux côtés de Maddy. Le seigneur se retrouvait seul, esseulé dans un monde cruel. La seule échappatoire fut ces trop nombreuses bouteilles d'alcool, ces verres des vin bus trop vite. Irrémédiablement, il replongea dans ses vieux travers et de nouveau, ce furent les regards déçus des uns et des autres qu'il récolta. Enfermé dans cette bulle, Andar s'y complaisait, forcé par ses propres souffrances, l'alcool était devenu une vieille amie à l'oreille attentive. L'alcool ne le jugeait pas, écoutait ses plaintes. Quelle douce illusion.

Le Couronnement de Viserys, le Royce fut incapable de cacher son ivresse, banni de la demeure des Grafton. Un nouvel affront, un nouveau désaveu, comme si Gerold prenait plaisir à le tourmenter, ce dernier renvoya aussitôt le couple le lendemain. La honte laissait un goût amer au Royce qui le renvoyait des années plus tôt, lorsqu'il avait dû affronter le courroux de sa grand-mère, Anya Vanbois. Celle-ci l'avait secoué et aujourd'hui, il trouva la force dans sa volonté de revoir son fils - pauvre enfant ayant été arraché aux siens et qui assistait impuissant à leur déchéance, malgré toute la bonne volonté de ses parents de l'en protéger. A peine rentré, le seigneur Royce se débarrassa de toutes ses bouteilles, devenant sobre - dire que cela serait pour toujours était présomptueux. Il connaissait ses faiblesses, ses failles et l'alcool ne le quitterait pas, jusqu'à sa mort, son ombre planera au-dessus de sa tête.

A l'occasion du Tournoi du Vieux Havre, il eut l'occasion de montrer aux nobles qu'il était de retour, fidèle à lui-même. Au bras d'Alys, les époux feignaient la bonne entente, se noyant dans ce mensonge qui durait depuis quatre ans. Andar connaissait l'importance de se montrer ainsi, évitant ainsi les potentiels racontars: montrer que les Royce demeuraient aussi forts qu'avant, mais étaient-ils dupes ? Il était las de feindre l'affection, car il savait que son épouse ne ressentait que détestation à son égard. Lui ne jouait pas, mais sa femme, c'était tout autre et parfois, il ne parvenait plus à savoir où se trouvait la limite du réel. Comme à son habitude, elle démontra ses capacités à sociabiliser, offrant des sourires et compliments aux dames et seigneurs qu'ils rencontraient. Elle illuminait par sa beauté en ce dernier jour de tournoi, quand Andar demeurait stoïque, droit comme un i. Les mondanités n'étaient pas pour lui, il ne savait faire de telles courbettes, susurrer des hypocrisies risibles. Il n'avait rien de la séduction dont faisait preuve son cadet ou de la délicatesse de la née Grafton.

La foule s'éloignait peu à peu, tandis qu'il se tournait vers la valoise, ayant remarqué l'éloignement. Les nobles discutaient des nombreuses péripéties futiles de ce tournoi, Andar avait un tout autre projet en tête, lui qui désirait recoller les morceaux entre eux. A défaut de retrouver un jour ce qu'ils avaient eu, il espérait enterrer la hache de guerre, qu'elle daigne enfin lui parler une fois les portes closes. Il ne lui demandait rien de plus. "Oui...C'est un homme maintenant." Dit-il distraitement, ses yeux devenus clairs par l'âge se posant sur le visage détendu d'Alys. Sa voix se faisait légère, lui rappelant les années d'amour qu'ils avaient partagé, plus jeunes. Lui rappelant les étés insouciants. Tout cela semblait si loin et le vouvoiement employée le ramena aussitôt à la réalité. "Dans un endroit que vous connaissez bien." Sourire contrit, il continuait de faire quelques pas, s'arrêtant devant les écuries du domaine des Malcom. Un page tenait les rênes d'un fier étalon au pelage blanc. Grand, imposant et surtout jeune, l'animal était majestueux. "Voici Gypse." A ses mots doux, Andar remercia le jeune serviteur, le congédiant d'un signe de tête pour s'approcher du cheval qui renifla, avant de s'apaiser lorsque sa main se posa sur son échine. "Il est assez farouche mais docile lorsqu'on le connait bien." Il le caressait délicatement, avant de se tourner vers la Royce, cheveux dans le vent, visage sublimé par les rayons du soleil. Tentant sa main, l'homme l'invitait à le rejoindre. Ils étaient seuls, loin de l'étiquette, loin de l'entente qu'ils devaient montrer aux autres. Plus rien ne l'obligeait à le regarder ou à lui parler.

Andar Royce était à sa merci, le coeur battant de peur à l'idée de la voir partir sans se retourner.

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Tournoi de Vieux-Havre | FB an 309, lune 11, semaine 2


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Le temps semblait ralentir.


Il faisait chaud, et malgré le voile blanc qui couvrait ses cheveux, le teint d’Alys avait dû s’empourprer. Elle s’était beaucoup amusée à regarder le tournoi, voir son fils l’avait enjouée, boire quelques coupes l’avait ragaillardie et le soleil, au bras de son époux, l’avait un peu éblouie. Ses impressions, ainsi, s’en trouvaient un peu échaudées et tout cela l’embrouillait. Son esprit, ardant, ne savait plus bien discerner les secondes qui passaient, le temps devenait ainsi comme lascif.  C’était le lieu, aussi, sans doute, qui lui faisait cet effet-là. Ce château, pourtant non loin des terres de son fief sur la roche, semblait pourtant tellement loin, car elle y jouait un rôle qui lui semblait tout droit venu d’une autre dimension. Elle marchait-là, au bras de son époux, s’approchant de ce qui semblait être les écuries du domaine en bavardant de son fils – surréaliste. Elle avait trouvé Lucas beau et fier, discret sans être effacé, elle avait remarqué qu’il portait la tête haute et qu’il discutait bien, en démontrant toute sa raison à ceux qui voulaient bien écouter un enfant de dix ans. Andar souligna même qu’il était devenu un homme. Alys ne lui répondit pas, le regard devant elle, peinant à croire à une telle affirmation. Elle voyait bien, pourtant, combien Edmée devenait tous les jours un peu plus femme. Pour son jumeau, toutefois, c’était plus difficile d’en être témoin de la même façon. Elle ne le voyait pas grandir, ou trop vite, parfois. Une autre histoire de temps.

Saisie par l’étrangeté de l’environnement dans lequel son époux l’attirait, la Dame du Rocher abandonnait sa conversation légère pour lui demander où il l’emmenait. Il lui adressa une réponse sibylline et bientôt, le couple se retrouvait face à un magnifique étalon à la robe blanche, tenu à la bride par un palefrenier qu’Alys ne regardait pas. Son regard brun était rivé sur la bête, magnifique. Là encore, les secondes semblaient éternelles. Il était noble, son regard gris était profond, il renâclait un air chaud et tranquille pour un animal qui semblait plutôt jeune. Il n’était point trop grand mais ses jambes longues lui donnaient un air allongé et majestueux. Son poil était blanc mais sa peau, au niveau du bout de son nez, trahissait une robe grise. Absorbée par sa vision, Alys entendit à côté d’elle son époux souffler le nom de l’animal : Gypse. Comme la roche, songea tout de suite la Dame Royce qui vivait dans un fief escarpé et minéral. Le page disparu de son champ de vision alors qu’Andar y apparaissait, pour récupérer la longe de l’animal et venir poser sa paume sur son encolure. Alys vit la peau de l’étalon tressaillir, et sentit la sienne parcourue d’un même frisson à l’échine. L’homme décrivait le caractère du cheval, et attirée par sa voix, Alys quitta la bête pour trouver le regard du Seigneur Royce qui lui tendait la main.

Etait-ce seulement possible que le temps s’arrête ?


Le visage d’Andar était ensoleillé. Elle eut la sensation étrange que ça faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus vu. Ses yeux, éclaircis par la lumière de cette journée d’été, étaient entourés de petites ridules rieuses. Elle identifiait les mêmes, entourant son propre regard, quand elle se regardait dans la glace, le matin. Ils avaient vieillis, tous les deux. La cicatrice qui traversait son visage se faisait plus discrète, de ce fait. Alys remarqua même que sur sa peau blanche, qui réfléchissait le soleil, on ne la distinguait presque plus. Ses cheveux bruns et longs, offerts au vent, paraissaient une invitation à y passer la main. Il lui semblait presque retrouver la sensation de la pulpe de ses doigts sur son crâne rien qu’à les regarder. Comme un ancien mirage. Au niveau de ses tempes, ils se joignaient à une barbe jeune et bien taillée, sans doute pour l’occasion qui les emmenait tous les deux à Vieux-Havre. Elle apparaissait comme doucement huilée du fait d'un reflet cuivré. De ce toucher-là aussi, Alys se souvenait. Cette pensée la ramena un an plus tôt, à Sortonne, quand ses sens, égayés par les bulles d’un alcool aussi piquant que cette barbe, avaient été embrasés. Comme dans une suite logique, son regard se perdit après sur les lèvres du Seigneur Royce, et il fallut alors qu’elle fermât les yeux pour ne point trop se laisser aller à ses souvenirs.

Et subitement, tout s’accéléra.

Alys trébucha alors qu’elle s’approchait, inattentive, de la main tendue d’Andar. Elle s’était pris les pieds dans sa robe verte et ne put faire autrement que de s’appuyer sur cette paume qu’il lui offrait. Elle aurait voulu l’éviter, s’approcher seule de ce bel étalon, mais son déséquilibre était tout venu précipiter. Le cheval s’ébroua, effrayé comme le sont ces animaux par les plus petites des souris, tandis qu’Alys attrapait la main d’Andar et se redressait. « Quelle sotte », souffla-t-elle, soudainement honteuse. Si ses joues n’étaient pas déjà suffisamment empourprées, elles s’enflammaient désormais. Elle n’osa pas, alors, trouver le regard d’Andar, mais laissa sa main dans la sienne, chaude, qui l’agrippait pour la sécuriser. Ses orbes accrochèrent le cheval, comme un bon prétexte pour regarder ailleurs. Il levait et baissait la tête en soufflant, et n’était plus aussi immobile que quelques secondes plus tôt. L’autre main d’Alys, alors, vint s’aplatir sous sa bouche, pour que Gypse vienne y trouver sa paume et s’apaiser. La Royce connaissait bien les chevaux et appréciait particulièrement leur contact – la plupart du temps, ils le lui rendaient bien. L’animal se tranquillisa en effet, et sa bouche vint trouver sa main, qu’il renifla avec curiosité ; la Dame du Rocher lui sourit, et en oublia sa résolution d’éviter le regard de son époux. Trop heureuse, les yeux brillants, elle chercha ses orbes claires : « il est magnifique … » jugea-t-elle d’un ton assertif. Elle n’osait espérer, toutefois, ce qu’Andar prévoyait en l’amenant-là et en lui présentant ce cheval. Considérait-il l’animal pour une saillie ? Alys lui adressa une moue interrogatrice : il ne s’était jamais véritablement intéressé à la gestion de son écurie, ou tout du moins, il en avait amplement laissé l’ouvrage à son épouse, sachant bien que ces affaires-là lui plaisaient mieux.

❦❦❦

Si l’on regardait la scène, de loin, voici ce qu’on pouvait voir : une femme, la paume sur le chanfrein d’un cheval blanc et fier qu’elle caressait doucement, et son autre main glissée dans celle d’un homme dont on ne distinguait pas le visage. Peu à peu, les mains enlacées, entraînées par la gravité, se nouaient pour mieux se laisser tomber, nonchalamment serrées l’une dans l’autre. On n’aurait osé s’approcher d’eux, reconnaissant bien-là les marques de familiarité que peuvent partager un couple qui n’a pas envie qu’on vienne déranger un moment d’intimité. Si on décidait de s’attarder, toutefois, on pourrait voir la dame retirer précipitamment sa main de celle de l’homme, comme si elle comprenait qu’elle s’était laissée aller à une tendresse interdite. Raison de plus, alors, pour ne point s'attarder, ces amants-là ne voudraient certainement pas qu'on vienne les ennuyer.

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Vieux Havre | An 309, lune 11, semaine 2

Après tant d'années de rancoeur et d'incompréhension, il semblait qu'enfin le dialogue reprenne entre les deux époux. Andar Royce était un homme sincèrement épris de son épouse, sa haine l'avait poussé dans les bras de l'ivresse, tout comme ses propres afflictions. Il avait porté seul la responsabilité de la débâcle et n'avait su lutter contre ses démons. Aujourd'hui, tous ces ténèbres semblaient à mille lieues, balayés par le soleil chaud et la chaleur qui émanait de la paume de sa femme dans la sienne. Dans son regard, il n'y lisait plus ce méandre de colère mais autre chose, quelque chose d'imperceptible mais de doux. Et à l'orée de la lumière du soleil, son coeur loupa un battement, qu'il la trouvait belle, Alys. Elle avait vieillit, tout comme lui, les affres du temps s'ancraient dans la peau de leur visage en petites rides. Le temps et surtout les épreuves avaient marqué au fer rouge ses visages et ses corps. Pourtant, Andar avait la sensation de le redécouvrir pour la première fois, comme lors de leurs épousailles, comme lors de leur première rencontre où elle ne lui avait offert que mépris. Digne d'un premier émoi, le voilà qui sentit son coeur s'emballer lorsque la née Grafton trébucha. Son étreinte se resserra légèrement, tandis qu'il avait crispé les muscles de son bras pour la porter, être l'épaule dont elle avait besoin, le roc qui l'empêcherait de finir dans la boue. Ce roc qu'il n'avait pas été trop longtemps. A bien des égards, l'on pourrait presque croire à des retrouvailles endiablées de deux amants, jeunes et beaux, et pourtant. C'était un couple qui se retrouvait après des lunes d'une incessante guerre. Qui se redécouvraient avec la même maladresse adolescente du passé, échaudé par les souvenirs d'une soirée trop arrosée une lune plus tôt à Sortonne.

Alys Royce glissa sa main sur le pelage de l'étalon qui ne bougea pas et se laissa volontiers caresser de la sorte. Il en profita même pour renifler sa main, s'imprégnant de l'odeur de sa nouvelle propriétaire. Un spectacle qui attendrissait le seigneur du Roc qui malgré ses airs patibulaires, était démonstratif en cet instant. Loin des regards suspicieux ou des oreilles indiscrètes, il parlait avec le coeur. Il en avait assez de cette comédie, de ce mensonge. A défaut de retrouver la complicité d'antan, au moins voulait-il engager le dialogue. Andar était las des faux-semblants.

Il aimait sa femme et n'avait pas besoin de mentir, il voulait le lui montrer et ce cadeau paraissait un bon début.

De son regard devenu bleuté, il l'admirait, Gypse avait été apeuré par sa chute mais s'était aussitôt calmé. Andar Royce aimait éperdument sa femme. Quand rien ne l'avait prédestiné à aimer - ce dont il pensait être incapable d'ailleurs. Encore plus aujourd'hui qu'hier. Dans une société où les mariages politiques étaient légion, il avait eu la chance de développer une telle affection pour la mère de ses enfants. Après la gêne vint le bonheur franc d'être aux côtés de ce magnifique cheval blanc. Aussi majestueux que ceux de sa race, il réagissait aux flatteries de la dame du Roc. Son sourire fit écho au sien et leurs regards s'échangèrent avec douceur, tandis qu'il s'était reculé pour la laisser profiter pleinement de l'instant. "N'est-ce pas ?" Oh oui qu'il était magnifique...mais à ses yeux, elle l'était plus encore. Non pas qu'il n'appréciait guère les chevaux mais aucun ne trouvait grâce à ses yeux pour éclipser la seule femme de sa vie. Voilà longtemps qu'il n'avait pas vu un sourire aussi lumineux, qui pourrait presque l'aveugler. "Il est à toi, nous repartirons avec lui et l'emmènerons à Roches-aux-Runes où tu pourras en prendre soin." Le tutoiement était revenu naturellement, dans cet instant de bonheur éphémère puisque comme brûlée par ce contact charnel, elle retira sa main, rappelant le Royce à l'ordre. Il se raidissait aussitôt, son regard adouci perdant un tant soi peu de sa lueur de vie alors que sa main devenait froide, le voilà qui effectuait de nouveaux pas en arrière, creusant un peu plus la distance entre eux. Bien que déçu, le valois ne montra rien, croisant ses bras sur son torse, se renfrognant un peu - les habitudes revenaient. Mécanisme de protection, sans doute. "Enfin, si tu le veux, évidemment." Il ne l'obligeait à rien, bien qu'il connaissait parfaitement sa passion pour les braves bêtes. Cela lui rappelait presque leurs premières lunes de mariage où il avait tenté une réconciliation en partageant une balade à cheval à ses côtés. A cette époque, tout paraissait plus simple, la guerre était loin et surtout, il ne vivait pas avec l'odieux souvenir d'avoir troqué la vie de son ainé contre celle de son frère en ignorant l'avis de sa femme dans le seul désir de la protéger. Car telle était sa motivation, depuis le début.

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