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I will always return (pv Nymeria Sand)

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Daemon Sand & Nymeria Sand


L’onde ténébreuse frissonnait en vagues régulières, au même rythme que les feuillages qui étaient poussés eux aussi par une brise glaciale et humide. Dans les eaux maussades de la Ruffurque, le ciel sombre venait se reflétait et laissait, entre deux rideaux de pluie, un rayon de soleil pâle venir caresser la rivière. Entre l’affluent et l’épaisse forêt qui le bordait, un voyageur juché sur un cheval avançait sur les rives. Il les avait préférées aux chemins du bois, trop fréquentés et devenus impraticable par l’action de la pluie. Le paysage, bien que terne à ses yeux qui avaient vu le soleil du désert, était paisible, presque champêtre.
Alors qu’un nouveau nuage libérait la lumière du soleil sur la verdure alentour, la monture à la robe grise fit un pas de côté lorsqu’un groupe de jeune soldats postés sur un pont  se mit à entonner un chant. Par dessus le bruit lourd des sabots de sa jument qui s’enfonçait durement dans le sol boueux et  écartant un pan de son turban pour mieux entendre, le cavalier en perçut quelques notes. C’était l’esquisse d’une chanson à la gloire du dragon tricéphale. Mais lequel? Impossible de savoir. D’ailleurs ces mêmes gardes ne cherchèrent pas à stopper ce voyageur esseulé, se contentant de longuement dévisager l’étranger à l’accoutrement atypique avant de le regarder s’éloigner sur la rive.
Daemon connaissait bien cette réaction à la fois attentive et hésitante car il l’avait vue tout au long de son périple. En temps normal il aurait été arrété plusieurs fois mais il avait avancé résolument seul, sans que personne ne vint jamais lui demander des comptes. Sans doute était-ce cela la guerre. L'ambiance était tendue, et tout pouvait basculer avec un seul geste mal interprété. Alors on jouait la prudence, histoire de ne pas accélérer la venue de la fatalité qui ne tarderait plus à frapper cette région. On le regardait en chiens de faillence sans oser faire un pas ou prendre une décision à son égard, car la méfiance était dans tous le regards. Etait-il un allié, un ennemi, un badaud impossible de savoir.  Le Conflans était trop déchiré et instable pour que quiconque fasse un mouvement, visiblement soucieux de ne point froisser celui qui soutenait -peut-être- le "bon" roi.  La région aux rivières était à ses yeux comme un animal blessé qui montrait les crocs prêt à mordre la main qui pourrait lui causer plus de mal encore, mais n’osant pas de peur que cette main soit en réalité tendue et compatissante. S’il avait parfois du se précipiter pour se cacher d’une garnison qui semblait plus fougueuse que les autres, Daemon avait bien conscience qu’il avait surtout eu beaucoup de chance. Chance sur laquelle il ne comptait pas au départ puisqu'il avait porté depuis le début de son périple à travers le Bief, L'Ouest puis le Conflans, une fine cotte de maille sous les drapés noirs de son vêtement.

A l’approche de Vivesaigues, dont il voyait désormais les tours, il repensa à tout ce qui l’avait conduit jusque dans cette terre jusque là inconnue et qui était sans doute aujourd’hui l’une des couronnes qui était la plus menacée par l’ombre d’une guerre civile. Ce fut bercé par le rythme régulier du trot de Songül qu’il passa les différents barrages de gardes, se présentant et répondant en toute honnêteté aux questions qu’on lui posa. On le crut et on le laissa passer. On prit simplement la précaution de l’affliger d’une escorte composée de quatre gardes, par sécurité.
Il se souvenait encore de l’aigreur qui avait empli sa gorge ce jour dans le Bief où une lettre de son père lui avait ordonné de quitter son service pour rejoindre la demeure familiale. Daemon avait obéit, espérant que cette décision qui était si rare pour son esprit impétueux était le début de la vie à laquelle il aspirait. Plus que son devoir de garde auprès de Tyerne Sand, le brun avait aussi abandonné la charge qui le liait à l’ainée de celle-ci, ce qu’il regrettait aujourd’hui.
Les semaines s’étaient écoulées, les unes après les autres, sans qu’il ne donna de nouvelles. Des jours durant il avait prit son mal en patience, croyant deviner dans l’étrange requête du Lord de la Gracedieu la silhouette frêle de son rêve, refoulant les relents amers de la frustration pour attendre...Attendre un signe de son père, une grande décision, un nom nouveau peut-être…Mais il avait attendu, et rien n’était jamais venu.
En quittant le conseil des Seigneurs de Dorne quelques jours plus tôt, et en prenant la route c'était  l'autorité de son père qu'il avait balayé d'un revers de sa main orgueilleuse. Faire un si long trajet pour rejoindre les rangs de celle qui, malgré sa popularité auprès des dorniens, faisait  de plus en plus souvent office de traitresse et évidemment, sans le consentement de son père -qu'il n'aurait certainement jamais eu- c'était sans doute la plus grande provocation qu'il lui faisait depuis le jour où il avait demandé la main de la Princesse. Pourtant, l'ombre du lord l'avait accompagné à chacun de ses pas, à chacun des choix qu'il faisait sur son chemin, appliquant les conseils mille fois entendus. Ne jamais aller au bout de sa fatigue ou de celle de son cheval pour garder sa vigilance. Dormir sous abris loin des chemins. Elles étaient si nombreuses ces leçons qui étaient revenues comme des réflexes dans son esprit pourtant tourmenté.

Mais lorsqu'il entra enfin dans la cour humide du château de Vivesaigues et qu'il mit pied à terre, ce fut l'ombre du Prince de Dorne et celle de sa fille qui revinrent hanter ses pensées. Il espérait, follement peut-être, que son choix affiché de maintenir la loyauté qui le liait à la fille d'Oberyn ne lui coûterait pas trop, et qu'il ne serait pas bloqué au dehors de Dorne. Inspirant et laissant sa pouliche aux soins des palefreniers il se rassura en se rappelant que jusqu'à ce jour, personne ne savait ce qu'il faisait, ni où il était, si ce n'est quelques rares personnes qui le connaissaient suffisamment bien pour prédire ses actions en apparence impulsives. Les espions de tout horizon mettrait encore du temps à relayé jusqu'au royaume des Martell, sa présence ici.
Le brun Dénoua le turban qui lui ceignait la tête, puis il avança dans les couloirs  accompagné de désormais trois gardes puisque le quatrième avait pris de l'avance pour annoncer sa venue à la principale intéressée, le temps pour lui de rejoindre la pièce où aurait lieu la rencontre. Passant son regard glacial sur les épais murs de pierre brute, il sentit un frisson lui parcourir le dos. Pour une salle d'apparat, le lieu lui semblait bien lugubre, malgré les rares tapisseries -souvent en lambeaux- qui ornaient les murs et la cheminée allumée. Par les sept comme son pays lui manquait déjà. Cependant, il ne pouvait nier que de voyager, vers des endroits aussi déplaisants soient-ils, lui procurait toujours la même joie, la même soif de découvrir.
Alors qu'il parcourait la salle d'un pas lent et calme, sous la surveillance des trois molosses qui l'avaient suivi jusqu'ici, leur congénère apparut soudain à la porte et annonça de sa voix rocailleuse:

-Lady Nymeria, Commandante de la Garde Royale!

Se tournant lentement vers l'ouverture, il sentit à ses côtés les gardes se raidir, prêts à saluer dignement leur supérieur hiérarchique dès lors qu'elle passerait le pas de la porte. Il pouvait déjà entendre le pas léger de l'aspic. Cependant, son regard s'était légèrement assombri. Ce titre que portait désormais la Sand, à dire vrai ne lui plaisait guère. Ce n'était que de la fumée. Le dragon qu'elle protégeait n'existait plus depuis longtemps et le feu qui avait autrefois fait sa gloire s'était éteint bien avant qu'elle ne le connaisse. Le roi pour lui n'existait pas, n'existait plus. Seule comptait Nyméria car c'était elle qu'il servait et aucune autre personne de ce château décrépit. Lorsqu'il la vit arriver-ce dont il fut soulagé car il avait craint qu'elle ne souhaita pas le voir- sa mine grave s'illumina quelque peu par la naissance d'un sourire sur ses lèvres. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas vu le visage de la brune et même s'il redoutait encore les quelques reproches qu'elle risquait surement de lui faire, l'aspic semblait en bonne santé et il en était sincèrement heureux et rassuré.

     
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«Don't damn me when I speak a piece of my mind, 'cause silence isn't golden when I'm holding it inside, 'cause I've been where I have been and I've seen what I have seen I put the pen to the paper, 'cause it's all a part of me. Be it a song or a casual conversation to hold my tongue speaks of quiet reservations. Your words once heard they can place you in a faction. My words may disturb but at least there's a reaction !»
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Les temps étaient rudes pour l'aspic, plus le temps passait plus elle pouvait compter les événements, si bien qu'elle n'aurait plus assez de doigts et orteils pour les compter. Doran lui avait tourné le dos, chose qu'elle comprenait. Elle en avait plus qu'assez de Vivesaigue, la chaleur de Dorne et le sable lui manquaient terriblement. Elle était enceinte, enceinte en pleine guerre. Elle était devenue la Commandante de Garde Royale, protégeant au péril de sa vie son homme, son dragon, son roi, le père de son enfant à venir. Elle s'était mise Tyerne à dos, celle-ci en avait eu assez et avait préféré repartir : mais où ? Tyerne n'avait pas voulu lui expliquer. Elle s'était mise Livia Forrest à dos, une amie de longue date qui n'avait pas supporté l'élan affectueux de son aspic pour un autre homme, Nakhti c'était déjà bien assez, mais Rhaegar fût l'homme de trop. Ryon Allyrion, qui avait toujours été comme un second père, un allié, un vieil ami, un homme sage qu'elle affectionnait, sa fille aussi ne lui donnait plus beaucoup de nouvelles et son bâtard, Daemon Sand, ne donnait plus signe de vie non plus. Elle avait cependant le soutien physique et constant d'Obara, son aînée, celle-ci était venue si vite qu'elle avait su pour Vivesaigue et ne l'avait pas quitté depuis, elle avait même redoublé de prudence en apprenant ce que Nymeria cachait. Elle savait avoir encore des amis à Dorne mais ils se cachaient bien, elle était persuadée au fond d'elle que Dorne ne lui tournerait pas définitivement le dos. Oberyn Martell aussi était venu lui-même pour voir si la rumeur était vraie : il avait trouvé sa fille assise sur les genoux du roi déchu, quoi de plus significatif ? Oberyn avait passé Rhaegar à tabac. Ainsi, son roi et amant avait fini écorché et battu par les poings de son propre père, et ce même amant avait rendu la politesse à son père. Elle avait hurlé, rien n'y avait fait : et Oberyn n'avait pas su à ce moment que sa fille portait en son ventre un enfant, à tous les coups, il aurait tué Rhaegar sur place en l'apprenant. Peu le savait fort heureusement, si ce n'est les gens autour de Vivesaigue qui devait subir les humeurs exécrable de l'aspic, ses montées de colère et de violence, l'on s'était dit : si à deux lunes elle est déjà dans un tel état, qu'est-ce que cela donnera à 6 lunes ? Ils ne voulaient connaître la réponse.

Elle n'avait qu'une hâte, rentrer à Lancehélion avec Rhaegar, mais elle savait cela impossible. Poutant, elle était bien décidée à aller où il irait, ne pas le quitter. L'amour lui faisait faire des choses qu'elle regretterait sans doute dans de nombreuses années mais elle préférait rejeter à plus loin la pensée qu'elle pourrait avoir des regrets, pour plutôt vivre au jour le jour. Elle désirait néanmoins envoyé son enfant, une fois venu au monde, à Dorne. Serait-il accepté ? Elle ne savait pas : Doran était passé sous silence. Elle l'avait prévenu : dans 7 lunes, un enfant viendra au monde. Avait-il seulement lu sa lettre ? Elle préférait penser que oui.

Elle avait aussi été claire : les personnes qui m'aident, nous aident, seront fortement récompensées. Elle ne voulait pas retourner Dorne dans un conflit qui ne les regardait pas, elle invitait juste les personnes voulant se bouger à les rejoindre et ainsi être récompensé le jour venu. Par quoi ? Fallait-il seulement qu'ils parviennent à gagner pour le savoir. De l'honneur, sans doute. La fierté d'avoir combattu pour ce qu'ils pensaient être juste, aussi. Elle comprenait bien que les hommes et femmes ne voulaient sortir arme au poing pour une cause qu'ils n'étaient pas sûrs de gagner et qui par conséquent leur ferait perdre tout ce qu'ils avaient. C'était à double tranchant.

Enceinte ou pas, elle continuait à batailler, au grand désarroi de son ancien amant qui ne faisait que la suivre, comme son ombre, pour savoir si elle aurait besoin d'aide, d'assistance. Il y avait tant à faire, de discussions à avoir, de liens à s'assurer, elle chevauchait nuit et jour de droite à gauche, maison et maison pour trouver une qui voudrait bien les aider. Les Nerbosc avaient acceptés, à la condition qu'on les libère des Bracken... Viserys avait causé plus de trouble qu'on ne pouvait se l'imaginer.

Ce jour-ci, ses hormones jouaient énormément dans la balance, si elle essayait de faire de son mieux pour ne pas rejeter ses crises sur son amant, les autres n'avaient pas ce privilège : le moindre faux pas et la vipère crachait son venin. Elle avait beau faire du mieux qu'elle pouvait pour prendre sur elle, c'était bien plus ardue qu'on ne pouvait se l'imaginer. Une parole de trop, elle levait les yeux au ciel, soupirait, s'agaçait. Et si on lui signalait : "Dites ça à votre Roi si cela ne vous convient pas, je n'ai pas été seule à concevoir cet enfant". Elle n'avait pourtant pas mal, juste les nerfs qui lâchaient. Et elle se persuadait jour après jour que si elle avait été à Dorne, elle ne réagirait pas de la sorte. Par les cheveux, qu'elle allait le tirer, son dragon. Par les cheveux.

Et ainsi, ce jour-ci, on lui annonçait une visite. "Encore une" s'était d'abord dit l'aspic. "Un dornien" lui avait-on ensuite dit : un dornien ? Quel dornien aurait bien pu lui rendre visite en ces jours sombres ? Si cela avait été Oberyn, on le lui aurait dit directement : le Prince Oberyn Martell est venu. Mais non, "un dornien". Il y avait tant de dorniens, ne pouvaient-ils pas être plus précis ? Elle laissait tomber les papiers qu'elle tenait sur son bureau, correspondance avec la main du roi qui avait été contraint de se réfugier hors de l'Orage, cela s'annonçait encore mal. Seule véritable alliée de Rhaegar en ces lieux, elle n'usait pas que de la fonction de commandante de Garde Royale - qui déjà en soit demandait à protéger les secrets du roi - mais elle avait l'impression de remplacer le maître de la guerre, le maître des chuchoteurs et finalement, la main du roi, puisque tout ceux-ci étaient absent au bataillon. Si un jour on lui avait dit qu'elle remplirait pareils rôles, nul doute qu'elle vous aurait ris au nez et vous aurez envoyer paître.

Mais Commandante de Garde Royale ou non, l'aspic arborait toujours ses sublimes robes colorées et moulante, même si celle-ci laissaient déjà voir... un petit ventre rond. Il suffisait de connaître l'aspic pour savoir qu'elle ne se serait jamais autant laissé aller... Qu'il ne s'agissait pas du simple fait qu'elle mangeait un peu trop et oubliait de faire de l'exercice. Par dessus sa robe, une légère armure en cuire, qu'elle avait de Dorne. Et si l'on regardait de plus prêt : 10 lames et un fouet qu'elle cachait ça et là sous sa robe, sous ses plis, sous son armure, sur son armure, jusqu'une petite dague cachée dans sa sempiternelle natte à ce jour tournée en chignon, cette dague qui faisait tenir ses cheveux, elle était fine, presque semblable à une aiguille. Pourtant, si elle la défaisait, elle pouvait aisément la planter dans la trachée d'un homme. En soit, elle n'avait pas l'allure habituelle d'un commandant de garde royale, si ce n'est sa cape blanche.

Elle le reconnut à peine l'avait-elle à vue. Daemon Sand. Sa première réaction fût de froncer les sourcils : que faisait-il là ? Avait-il une mauvaise nouvelle à apporter qu'il ait fait tout ce chemin de Dorne jusqu'à Vivesaigue ?! Son coeur eut un arrêt. Etait-ce son père ? Une de ses soeur ? Doran ? Ellaria ? Qui ? Quoi ? Viserys avait-il attaquer Dorne sans qu'on ne le lui dise ?! Mais il souriait et semblait calme. Ce qui causait un sourire sur les lèvres de l'aspic, il n'aurait pas réagit de la sorte s'il avait une horrible nouvelle à annoncer. Ryon Allyrion reconsidérait-il sa colère pour venir en aide à l'aspic ? Aux aspics. Elle connaissait bien assez l'avis de Ryon sur Rhaegar pour se douter que ça n'était pas lui qu'il aiderait.

Alors, Nymeria et sa douceur légendaire vinrent à presque sauter sur Daemon Sand, l'enlaçant et le serrant fermement contre elle. Elle le serrait ainsi quelque secondes et frottait quelque peu son dos avant de se reculer légèrement pour regarder le visage de celui qu'elle considérait comme un ami. Il ne semblait pas blessé, même être en bonne santé. Elle souriait davantage.

" Daemon Sand.... Que me vaut le plaisir de cette visite ? Viens donc, nous allons t'accueillir comme il se doit... Tu as du faire un très long voyage, voilà longtemps que je n'ai pas eu de tes nouvelles. "

Elle faisait alors appel à une servante, lui demandant d'apporter du vin et du jus de fuit, ainsi que deux verres. Elle l'emmenait sans plus tarder, gardant un bras autour de son ami, vers une salle plus... Confortable, ne lui laissant pas vraiment le choix que la suivre mais sûrement était-il habitué à ce genre de réaction avec Nymeria. Là où les murs ne semblaient pas décrépi, où l'odeur était plus douce et la lumière plus vive. Elle n'aimait que trop peu ce palais mais il y avait des salles où les fenêtres donnaient vu sur d'incroyable champs. Mais il faisait froid et morne, ce qui gâchait quelque peu la vue. Il était clair que le soleil jouait énormément sur les humeurs et elle s'en rendait bien compte depuis qu'elle avait mis les pieds ici. Une semaine, il lui avait fallu, UNE SEMAINE, pour que son roi cesse de broyer du noir, pour se reprendre et ressortir vindicatif. Et elle mettait cela aussi sur le compte qu'ici, tout était laid - à ses yeux, car lui semblait trouver cet endroit beau et reposant -. Tout était trop gris par ici. Trop gris ou trop bleu. Il n'y avait que ses robes suffisamment colorées pour ramener un peu de gaitée dans ces lieux. Celle qu'elle portait était orange, si Dorne commençait à l'abandonner, elle ne pouvait se résoudre à les oublier.

On venait enfin leur apporter vin, jus de fruit et biscuits, puisqu'il n'était encore l'heure de dîner. C'était dans un petit salon qu'elle les avait guidé et elle l'invitait à s'asseoir sur un grand canapé ... un canapé bleu aux contours boisés. Overdose de bleu, overdose de gris. Elle s'asseyait quant à elle sur un fauteuil et le regardait. Il n'avait pas changé, ce qui lui faisait déjà plaisir, vieillit quelque peu peut-être. Ah, savait-il seulement à quel point il était rassurant pour l'aspic de voir un visage familier ?

" Dis moi tout, Daemon. Tout ce que j'ai besoin de savoir et ce que je n'ai pas besoin de savoir. N'exclus rien. Tu n'as pas fais tout ce chemin pour voir l'état des lieux ni boire du vin, je m'en doute bien. Tu pourras te reposer ici aussi longtemps que tu le souhaites, rester aussi longtemps que tu le souhaites, le temps qu'il te faudra pour récupérer de ton voyage. Mais je veux tout savoir. "

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
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Daemon Sand & Nymeria Sand


Lorsque la jeune femme entra, une mine inquiète s'empara de son visage aux traits si facilement expressifs. A première vue, elle ne semblait pas vraiment heureuse ou ravie de le revoir. C'est visiblement inquiète qu'elle fit quelques pas vers lui. Quelle étrange vision que cette fille qu'il ne connaissait que dans la luxuriance des jardins de Lancehélion et qu'il voyait désormais évoluer dans un univers froid et austère, bien loin de la chaleur du soleil de Dorne. Impassible, Daemon la regarda s'avancer, se tenant comme lui seul savait se tenir, mélant la droiture qu'il avait hérité de son père à sa propre nonchalance. Le brun comprenait le regard plein de questions de l'aspic et il en déduit qu'il était l'un des premiers dorniens à se présenter ici devant elle pour qu'elle s'inquiéta à ce point de ce que pouvait signifier sa présence à Vivesaigues. Sans doute s'imaginait-elle qu'il lui apportait de mauvaises nouvelles, ce qui, à dire vrai, n'était pas si loin de la vérité.

Il ne fut guère surpris en revanche de la voir soudain lui sauter au cou dans une accolade auquel il ne répondit pas, non par mépris ou dédain, mais car il n'était pas dans sa nature de s'épancher dans des marques d'affection physiques. Il se contenta donc d'appuyer légèrement sa tête contre celle de Nyméria lorsque celle-ci le serra contre elle, humant un instant le parfum de l'épaisse tresse brune. Alors qu'elle s'écartait de lui, elle lui communiqua son sourire désormais plus grand. Il était sincèrement heureux de la revoir en si bonne santé, et sans doute était-ce pour cela qu'il se laissa amener dans un salon guidé par le bras autoritaire de son amie. S'il la remercia en chemin de son hospitalité, il était néanmoins crispé mais il décida de ne pas montrer son irritation ainsi qu'il l'aurait fait en temps normal, histoire de ne pas gacher leurs retrouvailles.

- J'ai  tardé à revenir vers toi, mais je me languis toujours de mes amis. lui sourit-il alors que son bras lui étreignait  toujours la taille.

Nymeria était ainsi faite, tout comme lui était ainsi fait. Leurs deux caractères bien trempés chacun à leur manière avaient maintes fois fait des étincelles par le passé mais il espérait bien qu'il avait mûri depuis et qu'il pouvait laisser ce petit jeu derrière eux, même si la tension serait toujours présente entre eux. Il n'était pas venu jusqu'ici pour se disputer avec elle, quand bien même il adorait cela.

Après qu'une jeune servante l'eut débarrassé de son manteau détrempé, il s'installa sur le canapé qui lui était destiné d'une façon assez indolente, à moitié allongé, dans une posture qui ne reflétait pourtant pas la gravité de la discussion que les deux jeunes gens s’apprêtaient à avoir. Malgré la grande cheminée et la décoration qui se voulait plus chaleureuse, Daemon, vêtu de sa longue tunique orange sanguine aux larges bordures noires, sentait que l'air ambiant était nettement plus frais que celui auquel il était accoutumé. Il mettrait encore quelques temps avant de s'habituer complètement au temps et à l'humidité des lieux.
Nonchalamment appuyé sur un coude, c'est de l'autre main qu'il se saisit d'un verre de vin dans lequel il trempa prudemment ses lèvres. Il n'était pas gourmet, mais il avait souvent du mal avec les mets du nord, qui lui paraissaient fades. Ce faisant, il écoutait d'une oreille attentive Nymeria qui s'adressait à lui. Il avala la gorgée de vin et hésita quelques instants avant de prendre la parole. Il leva les yeux vers elle.


- Je ne sais par où commencer, il y a tant de choses  à dire. Mais j'imagine que tu te doutes déjà de ce que je vais t'annoncer, tes espions sont efficaces j'en sais quelque-chose. Il se pencha pour poser son verre et prendre un biscuit la quittant un instant des yeux. Dorne t'abandonne. Son ton était sec, sans détour alors que ses yeux se posaient à nouveau sur elle. Dans son regard aucune compassion, seulement la dure vérité et sa curiosité qui guettait la réaction de Nymeria. Il ne souhaitait pas ménager son amie car elle le lui avait demandé, mais aussi car il savait que lui cacher la vérité ne ferait que l'encourager à prendre des risques. Cette nouvelle, si du moins s'en était une pour l'esprit aiguisé de l'aspic, il le sentait, n'en était pas  moins déplaisante à entendre qu'elle l'avait dû être  à imaginer. N'attends aucune aide, aucun secours. Ton père le Prince n'a pas ravi les seigneurs de Dorne en prenant l'initiative des négociations, et si quelques nobliaux souhaitent encore le soutenir lui ou même toi, ils n'en feront rien. Dorne se referme sur elle même et coupe un à un les liens qui la relie au reste de Westeros, elle a déjà du commencé à déployer ses défenses. Elle ne fera pas un pas vers l'exterieur avant d'avoir choisi son destin.  Et si ce n'est pas contre toi, ton simple nom suffit à faire grincer les dents et nombreux sont ceux qui te tiennent rigueur de la situation actuelle de la principauté.  Le Prince, ta cousine la Princesse, Les Ferboys, mon père pour ne citer qu'eux...
 C'est par son ordre que j'ai quitté ta soeur et ton service il y a quelques semaines, et aujourd'hui il s'en ait fallu de peu pour que ma venue auprès de toi ne soit vue à Lancehélion comme une trahison. Lors de l'assemblée tout le monde à pu comprendre que sans doute seule ta parentée aux Martells t'a sauvé du bannissement pur et simple. Et il n'y avait bien que ta chère Livia pour pouvoir prononcer ton nom sans le moindre ressenti dans sa voix.
Il stoppa son monologue un instant, le temps de laisser un instant à l'aspic de réfléchir à ce qu'il venait de dire.
-Lors de cette même réunion, la verve de certains s'est clairement déclaré pour le rétablissement de l'indépendance, à défaut d'avoir un roi digne de ce nom à soutenir...Entre le fou qui occupe le trône et ton cher roitelet que la honte suit comme un chien suit son maître, quelques seigneurs ont pourtant essayé de faire un choix. Certains voulaient s'assurer du soutien de Viserys, d'autre souhaitaient tout simplement rétablir la légitimité de son frère. Pourtant leur voix ne m'a pas semblé faire écho autour d'eux.
Le Prince reste fidèle à lui même et, jusqu'à ce que je quitte l'assemblée, il parlait encore et encore de la neutralité à laquelle il tient tant. Malgré cela, il m'a semblé qu'il était prêt à faire prendre les armes à Dorne, en ultime recours.
Je ne sais quelles furent les décisions prises à la suite de cette réunion exceptionnelle car je suis parti avant la fin. Ma rage m'a aveuglé et m'a poussé à partir avant de faire un esclandre devant le Prince mais je regrette aujourd'hui de ne pouvoir t'annoncer les ordres qu'ont du recevoir les seigneurs du sud.


Il soupira, et fouilla dans son esprit fatigué un détail qu'il aurait oublié de lui dire sur cette fameuse réunion, mais n'en trouva guère.

-Tout ce dont je peux t'assurer aujourd'hui c'est qu'aucun lord ne viendra porter secours à aucun Targaryen, qu'il soit roi, prétendant, prince ou enfant sauf si Doran change d'avis. Si je ne sais quelle fut l'issue de la réunion je peux te dire que les dorniens en ont assez de rester dans l'arrière garde d'une histoire qui n'est pas la leur ni celle de leur terre. La guerre ne tardera pas à tourner la tête vers Dorne,mais pour l'instant personne ne peut prédire d'où elle viendra.

Il stoppa là son discours, souhaitant laisser le temps à l'aspic de lui donner son avis sur ce qu'il venait de lui dire ou encore de lui poser des questions. Le reste, comme par exemple ce que les membres de sa famille pouvaient penser plus précisément, attendrait, chaque chose en son temps. Daemon sentait une douce chaleur réchauffer son coeur. Auprès de Nyméria, à la servir ainsi qu'il le souhaitait, il se sentait de nouveau à sa place.
Tout ce qu'il venait de lui dire lui trottait encore dans la tête, comme s'il l'avait retenu férocement durant son voyage et que l'écho de ses informations ne semblait plus vouloir quitter ses pensées. Ce fut en se penchant pour reprendre son verre qu'il remarqua que quelque chose avait changé chez son amie. Dans un premier temps, alors qu'il la dévisageait, il ne sut dire quel était ce fameux changement. Durant un instant il eut l'impression de la redécouvrir entièrement, comme s'il avait un jour oublié son image...Mais tout chez elle était familier, tout sauf cette légère différence sur laquelle il n'arrivait à mettre le doigt. Lorsqu'il comprit, il se raidit instantanément sur le canapé, reposant durement le verre. Son regard jusque là passif se fit sombre, alors que des sentiments contradictoires venaient se méler pour en créer un nouveau dans le coeur du Sand. Trahi. Elle l'avait trahi, lui, qui était venu lui apporter son soutien, sa protection. Il se fichait bien de cette amourette insignifiante à ses yeux qui la liait à ce pâle toquet de Targaryen, mais ça...C'était une énormité si grande qu'il en eut le souffle coupé alors qu'il comprenait tout le danger que représentait cette chose pourtant si inoffensive. Tant de conséquences funestes pourraient bientôt découler de la ridicule erreur de Nyméria, il osait à peine y penser et pourtant il les voyait toutes aussi distinctement que s'il les lisait dans un livre.  Lentement il se leva, les poings serrés et dans sa voix sombre résonnait sa colère, mais aussi et surtout, sa déception.

-Que ne suis-je venu jusqu'ici pour découvrir que cette guerre que redoute tant Dorne sortira d'entre tes cuisses...



     
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Depuis quelque jours, l'aspic avait un réflexe. Poser une main sur son ventre. Elle le sentait grossir peu à peu, le sentait grandir. Elle ne voulait rien manquer. Sauf que ces réflexes étaient venus d'eux sans qu'elle ne s'en aperçoive; ce fût le père de cet enfant qui lui fit remarquer : "ma tendre, pourquoi poses-tu si souvent ta main sur ton ventre ? Il est encore tôt pour le sentir bouger... " elle avait envie de lui répondre "je le sais, mon amour, je le sais, je ne veux simplement rien manquer" mais elle n'en dit rien, elle se contentait de lui sourire...Car cela lui avait rappeler qu'il avait effectivement connu une femme enceinte et ce qui lui avait rappeler qu'il avait déjà deux enfants qui avaient presque son âge, perdus quelque part, l'un au Val, l'autre coincée à la Couronne... Et elle avait songé au sort qu'avait connu Elia... Ses accouchements l'avaient tant affaiblie ... Mais soit. Elle ne voulait pas s'inquiéter pour cela en plus, elle avait assez à s'inquiéter pour en plus ajouter des choses qui étaient sans doute inutiles, comme se demander si les Targaryen ne procréaient pas entre eux parce qu'ils étaient les seuls à supporter leur gênes... Mais elle se souvenait alors des rumeurs sur Rhaella Targaryen et ses enfants décédés et se rendaient compte que c'était peut-être à force d'inceste que la famille Targaryen s'était elle-même vouée à sa perte, incluant ceux essayant de s'en mêler. Tu as d'autres choses à penser, Nymeria Sand se disait-elle. Elle réprimait un soupir pour elle-même en s'asseyant sur ce fauteuil, quand bien même sa main avait vite trouvée sa place sur son ventre.

Il avait été direct et si dur ce soit, elle s'y attendait, rien d'étonnant à ce qu'il lui racontait. La vérité était piquante, mordante, elle blessait son égo. Mais elle n'en montrait rien physiquement, gardant toujours ce même sourire. Pourtant au fond d'elle, l'aspic était heurtée, même si elle savait que cela aurait terminé ainsi, elle connaissait assez bien sa famille pour avoir pensé à cela plus qu'autre chose. Elle continuait à sourire mais cela faisait mal, très mal, simplement car elle les aimait, qu'ils comptaient pour elle. Il n'y avait que ceux qui nous importait qui pouvait nous blesser.

" Livia m'avait parlé d'une probable rencontre, d'un conseil. Je lui avais partagé mes pensées. "

Elle balayait une larme du dos de la main, espérant qu'il ne remarque rien, elle se maudissait intérieurement : foutus hormones.

" Je ne voulais pas que Dorne se mêle à cette histoire et mes fonctions d'ambassadrice ont cessés le lendemain du mariage de la princesse Rhaenys. Je n'étais là-bas que pour représenter la maison Martell après le siège jusqu'au mariage de la princesse. D'autres... choses, m'ont retenue. Je n'ai jamais voulu mêler Dorne à ces histoires mais je ne te mentirai pas, lorsque j'ai vu Tyerne et Nakhti arriver après deux semaines, j'ai éprouvé une certaine satisfaction, lorsqu'Obara s'est amenée avec des guerriers dorniens, se complétant à ma propre garde restée pour me soutenir, j'ai été soulagée. Oh, nous sommes peu, très peu. Mon père est venu lui-même nous saluer. Je te passerai les retrouvailles... marquantes. Mais il semblait déterminé à m'aider malgré tout ce qui m'a aussi rassurée, savoir que mon père ne m'abandonnerait pas malgré mon choix. Ce n'est pas un roi que j'ai choisi, ce n'est pas aussi simple que cela. Je me suis toujours ouvertement moquée de tous ces seigneurs et ces suzerains, de la royauté-même. De ces faux semblants auquel pourtant j'excellais. Je me suis laissé prendre au jeu et je me suis perdue dans les bras d'un roi, sauf que c'est l'homme que j'ai décidé de suivre et non pas le roi. Sauf que le roi a besoin de moi presque autant que l'homme et que je ne peux l'abandonner... "

"Lorsque je constitue à moi seule son dernier véritable soutien aurait-elle pu continuer. Car si elle ne le disait pas et ne le dirait jamais à haute voix devant d'autres que lui, elle n'était pas d'accord avec sa politique, avec sa façon de régner, Nymeria était une combattante, elle était vive, Rhaegar était plus posé, peut-être plus réfléchis et plus calme mais Nymeria n'était point le genre de femme à attendre que le temps passe. Rhaegar était ce genre d'homme. Ce n'était donc que par amour qu'elle avait décidé de le suivre.

" Je n'aurai demandé à Dorne de me suivre dans une guerre à laquelle je ne prends parti que par amour pour un homme. J'ai beau être égoïste, je le sais, je n'aurais pas poussé le vice à un tel point. Pourtant te voilà, nous qui avons partagés tant d'heure dans les déserts de Dorne, nous qui nous sommes souvent battus comme des enfants pour savoir lequel de nous deux avait raison sur des sujets totalement futile... Te voilà ici-même, à Vivesaigue, tu as traversé les déserts, les terres désolées, tu as traversés villes et villages juste pour moi. Et je suppose, aussi pour Obara et Tyerne. Par ailleurs, Tyerne est partie. "

Elle n'allait pas dire pourquoi, mais il semblait le deviner de lui-même au même instant, lorsque ses yeux se posèrent finalement sur son ventre alors qu'il la scrutait depuis un moment. Ca y était, il avait compris. Il se levait, il semblait fort énervé et au départ elle ne réagissait pas, comme souvent lorsqu'on essayait de l'intimider cela lui passait au dessus. Qu'il s'énerve s'il le souhaitait, elle buvait une gorgée de sa coupe. Les mots qu'il dit en revanche...

D'un calme qui ne lui ressemblait pas, elle posait sa coupe sur la table basse. Elle défroissait les plis de sa robe et se levait alors, le défiant du regard puisqu'il y tenait tant. Mordante, elle lui dit alors :

" Insulte cet enfant, Daemon Sand, menace le, dit quelconque chose négative sur cet enfant et tu connaîtras non pas le feu du dragon mais le venin de la vipère. Si je suis restée bien longtemps aux côtés de Rhaegar Targaryen, crois bien que je n'ai jamais oublié d'où je venais ni ce que je faisais. Je n'ai jamais oublié qui était mon père, je n'ai jamais oublié mes racines. Mais dis une seule chose sur cela... Une seule... "

Menaçante, méchante, elle n'haussait pas le ton pour autant, elle n'avait pas besoin d'hurler pour lui dire cela.

" J'apprécie grandement ta venue et tu es le bienvenue à nos côtés, comme tu l'as toujours été. Mais dis quoi que ce soit sur cet enfant, fais quoi que ce soit sur cet enfant et tu verras que je ne plaisante pas. "

Sur-protectrice, déjà, envers un foetus minuscule qui n'était pas encore vraiment formé. Son père aurait été là, il l'aurait sans aucun doute comparé à Elia comme il l'avait déjà fais. Cet enfant n'était pas prévu, il n'avait pas été désiré mais maintenant qu'elle savait qu'il existait, là, dans son ventre, elle ne laisserait rien lui arriver. Voilà pourquoi elle le défiait du regard, pourquoi l'aspic pestait. Le bâtard de la Grâcedieu avait osé lui dire dans les yeux que cet enfant pourrait être la cause d'une guerre dans Dorne. Ce n'était qu'un enfant. Il n'avait rien demandé à qui que ce soit, Dorne était pourtant connu pour être le seul lieu où on ne faisait aucun mal aux enfants : l'avait-il oublié, lui ? Ce n'était pas encore un bébé, et quand bien même ce serait déjà un bébé il n'y pouvait rien. Doutait-il vraiment de l'éducation que Nymeria pourrait donner à un enfant ? Doutait-il vraiment de l'aspic, pensant qu'elle ferait de son fils ou sa fille un monstre, un tueur, une arme de guerre, une raison pour se taper l'un sur l'autre ?

" Mon père est au courant. Je n'ai point eu de réponses. Je ne sais où il est, je ne sais ce qu'il fait. Je prie les sept qu'il aille bien et qu'il pardonne cela. Mais il n'y a bien que lui et Doran qui puissent juger de la gravité de la naissance de cet enfant. Tu ne sais rien, Daemon Sand. Tu ne sais rien. "

Elle ne quittait pas son regard, sa main gauche sur son ventre, la main droite prête à sortir une arme s'il fallait en venir là - dans ses souvenirs, Daemon ne s'était pas privé de rendre un coup qu'il avait reçu qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, ce qu'elle concevait tout à fait. Elle concevait moins qu'on menace son enfant à venir.

Le soucis de cette grossesse, pour elle, résidait dans le fait que d'ici 3 lunes, lorsque son ventre sera bien rond, elle ne pourra plus monter à cheval et continuer ses missions. Qui d'autre le fera pour elle ? Qui d'autre ira vers d'autres Maisons plaider la cause de son roi et qui défendra Rhaegar lorsqu'elle sera trop grosse pour sortir une arme quelconque ? Bonne question. Barristan Selmy ? Sans doute. Nakhti ? Ce serait simple : si Nakhti avait le choix entre Rhaegar se faisant menacer d'une lame et Nymeria se faisait bousculer, il irait rattraper Nymeria avant qu'elle ne tombe et laisserait Rhaegar se faire égorger.

Les Nerbosc restaient à convaincre puisque les Bracken avaient pris parti pour Viserys. Mais quelque chose la frappait.

" Tu as désobéis à ton père pour venir me voir ?! "

Puisque Dorne n'était pas de son côté, Ryon Allyrion ne lui avait point pardonné et donc n'avait point envoyé son fils ici. Elle se rasseyait, voilà qui était fâcheux, elle aurait en horreur que Ryon rejette la faute de la disparition de son fils sur Nymeria, elle avait assez à gérer. Quand bien même Daemon Sand était adulte, assez grand pour prendre ses propres décisions.  

" Les Noirmont et Dayne des météores devaient nous rejoindre, de ce que j'ai entendu. Mais avec ce conseil, ils n'arriveront jamais. Voilà qui est problématique, je ne sais plus où se situent mes amis de mes ennemis. Où est-ce que tu te situes, Daemon ? Après tout ce chemin, vas-tu rentrer à la Gracedieu annoncer l'horrible nouvelle qu'une aspic attendant un enfant d'un dragon ? Ou vas-tu rester ici à nos côtés, à Obara et moi ? "

Doran aurait du être au courant de cette grossesse, puisqu'elle l'avait annoncé par une lettre, il fallait croire qu'il ne l'avait pas lu au vu de la surprise et énervement du bâtard. Quoi que Doran n'en aurait peut-être pas parlé à un conseil de Dorne. Quoi que Doran ne lui avait rien dis, pas une lettre. Nymeria lui avait expliqué dans une longue lettre comment tout était arrivé et tout ce qu'elle pensait de cela et ce qu'elle comptait faire. Mais aucune nouvelle. Elle guettait les corbeaux, les messagers, mais visiblement, Daemon n'en était pas un...

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Daemon Sand & Nymeria Sand



Le bâtard de la Gracedieu dardait des yeux pleins de rage sur l'aspic qui s'était levée et qui lui rendait tout le poison de son regard. Bien qu'il maudissait le cercle vicieux dans lequel il semblait piégé avec la vipère, il était presque évident pour lui de se retrouver ainsi confronté à Nyméria, car cela arrivait quasiment systématiquement à chacune de leur rencontre. De tout temps ils avaient eu le talent de toujours trouver un moyen de s'opposer, quel que soit le sujet ou la cause, et en résultaient parfois des disputes, souvent des coups échangés et, plus rarement, des débats constructifs. Et si Daemon ne l'avait pas encore frappé, cela n'était que grâce au calme inhabituel de la fille d'Oberyn. C'était là une défense qu'elle n'avait pour ainsi dire jamais adopté lors de leurs échanges houleux et cela le poussait à la méfiance. Presque immobile devant elle, le brun l'observa, attentif, prêt à frapper tout comme elle devait l'être au moindre mot qui ne plairait pas à l'un comme à l'autre. Lorsqu'elle lui parla de son père, de ses racines qu'elle n'avait, disait-elle, pas oublié malgré son éloignement, Daemon haussa un sourcil septique.

-Ce n'est pas autant sur cet enfant que j'ai envie de cracher ma bile, mais sur sa mère. Quelle que soit la créature qui grandit dans ton ventre, je ne saurais que trop te conseiller de t'armer de patience car aussitôt que son existence sera connue, ce ne sera plus seulement moi, mais bien  l'ensemble de Dorne qui maudira ton enfant! Il s'approcha encore d'elle, réduisant d'un pas la distance déjà petite qui les séparait.Alors vas-y, menace moi, mais compte bien tes amis avant de faire.

Il savait bien que Nymeria n'était pas le genre de femme  à proférer des menaces à la légère, et cela le mettait d'autant plus en rogne qu'elles lui étaient directement adressées alors que dans cette histoire il lui semblait que la fautive se trouvait juste devant lui. Evidemment, la vie en elle n'était en rien responsable des erreurs de sa mère, mais comment pouvait-elle continuer à croire que cet enfant était totalement innocent? Comment pouvait-elle continuer à ne penser qu'à elle, qu'à son bonheur et à celui du nourrisson qui naîtrait bientôt? La seule existence de ce bâtard, ajoutée à la paranoïa de Viserys et à la hargne de ses bannerets, pourrait déclencher une guerre bien plus terrible que celles que Dorne avait imaginé jusque là. Au delà de son propre intérêt, pensait-elle seulement aux vies que sa patrie, si elle décidait finalement de l'aider, serait obligée de sacrifier pour protéger un simple bébé? Car, elle pouvait s'en défendre autant qu'elle le voudrait, elle avait beau ne pas vouloir méler Dorne à la guerre qu'elle menait pour le Targaryen, mais c'était pourtant ce qu'elle faisait à chacune de ses décisions et c'est tout ce qu'elle ferait tant que la principauté ne la reniait pas une bonne fois pour toutes. Lui-même devrait, ainsi qu'il l'avait fait en venant jusqu'à Vivesaigues, prendre à nouveau des risques, et sans doute mettre en jeu sa vie pour cet enfant à naitre. Peut-être découvrirait-il alors les champs de batailles... Il le ferait. Le brun n'avait aucun doute là dessus. Probablement le ferait-il plein d'énervement, d'incompréhension et de colère mais il le ferait. Parce qu'elle était avant tout son amie. Comme il l'avait démontré en venant jusqu'à elle malgré les interdictions, il n'avait  besoin pour lui porter secours d'aucune récompense, d'aucune promesse. Cependant, son ambition et son propre ego étaient toujours tapis, là, dans son cœur et ils demandaient, à défaut de réaliser ses rêves, à ce qu'on leur donne quelque chose pour laquelle il valait la peine de se battre. Et pour le moment, la façon qu'avait son amie de tout ramener à son cher roitelet ne l'inspirait guère.
Son nez se fronça légèrement en une grimace hargneuse lorsqu'elle lui annonça que seul Doran pourrait juger de la gravité de la situation. Mais il n'y avait nul besoin d'être un stratège émérite pour comprendre que lorsqu'un roi fou prenait le pouvoir, la dernière chose à faire était d'agiter sous son nez les bâtards qui pourraient un jour faire valoir leur légitimité au trône qu'il avait un jour pris à leur père.  
Il la regardait, partagé entre la colère et l'inquiétude de voir l'aspic si loin des réalités qui attendaient Dorne. Il devait se retenir pour ne pas la saisir par les épaules et la secouer, pour lui faire prendre conscience que le monde n'était pas Rhaegar et qu'il y avait bien d'autres priorités que celle d'égrainer la maigre liste des alliés du roi déchu. Mais voyant la fine main de Nyméria glisser vers sa dague, il renonça. Elle avait beau lui paraitre réveuse, presque naive, elle était sur les nerfs, il la sentait  prête à frapper.

-Ne crains pas mon père, il aura bien assez à faire à passer sa colère sur moi...soupira-t-il, marmonnant presque entre ses dents tant ses machoires lui semblaient crispées. Ces mots étaient moins pour rassurer l'aspic que pour lui signifier ce que lui-même avait du abandonner derrière lui. Prendre position contre le Prince était une chose, prendre position contre son père en était une autre, bien plus symbolique et bien plus terrible pour Daemon. Mais après tout que pourrait-elle y comprendre? Elle était moins une Sand que la fille du Prince, et elle n'avait sans doute jamais connue l'angoisse de l'oubli qui hantait si souvent le brun dans ses cauchemars.
Ne supportant plus de voir l'éclat borné dans les yeux de l'aspic, il détourna le regard, excédé, et s'éloigna de quelques pas, lui tournant le dos et fixant son regard sur l'horizon grise qu'il pouvait voir au travers de la fenêtre.

-Je vais te dire ce que je pense. Rassures-toi, je n'insulterais pas ton enfant ajouta-t-il en tournant légèrement la tête comme pour la regarder par dessus son épaule. Il préférait prévenir que guérir. Toujours frémissant de colère, il était néanmoins plus calme mais c'était désormais l'inquiétude qui pointait dans sa voix grave. Le Conseil ralentirait l'arrivée de ses alliés? La belle affaire! Et que faisait-elle de l'autorité de Doran, de ses interdictions... Le plus problématique dans cette histoire, c'est que tu surestimes trop les gens autour de toi. Tu surestimes le courage des familles qui t'avaient promis leur soutien car tu ne vois que leur loyauté, tu surestimes ce Targaryen, vos armées, cette forteresse...Tu me surestimes moi. Si la situation n'était pas aussi grave, sans doute aurait-il été flatté de l'importance que semblait attacher son amie à sa présence à ses côtés. Mais dans ce contexte précis, cela ne faisait qu'alimenter les inquiétudes du bâtard. Sa présence était, après tout, si insignifiante quand on comptait les vassaux dont Viserys s'était octroyé la loyauté...c'était ridicule.Je ne suis pas un allié Nymeria. Je n'ai pas d'armée, pas de soutien et mon nom n'a aucune influence.
Dis moi quelle guerre mènes-tu pour que la présence d'un seul chevalier fasse la différence?
Lança-t-il espérant la faire réagir.

Daemon connaissait en partie la réponse. Il la connaissait car il savait quelle force pouvait exercer l'amour sur les décisions d'un être et quelles erreurs il pouvait amener à faire. Il le savait car si Arianne se retrouvait un jour dans la même situation que Rhaegar, le bâtard se retrouverait sans nul doute comme Nyméria, à défendre férocement l'être aimé. Mais il ne s'agissait pas d'Arianne, et l'inaction de Rhaegar pourrait bientôt couter cher à l'aspic qui semblait se battre seule, s'exténuant à scinder l'air de son épée alors que l'adversaire, qu'elle avait choisi, n'attendait qu'une seule chose: une erreur de sa part. Et cet enfant à naître, s'il n'était pas cette fameuse erreur, alors qu'était-il? Viserys avait l'avantage, Rhaegar était encerclé, et entre eux, Nyméria et son ventre qui s'arrondissait.

-Alors je te le demandes, si j'étais ton ennemi, est-ce que cela changerait vraiment quelque chose?

Non. Il n'était pas son ennemi. Il resterait à ses côtés, malgré ses appréhensions, leurs désaccords, et le ton dépité de la question qu'il venait de lui poser. Tournant toujours le dos à son amie, la gorgé nouée par l'inquiétude, Daemon priait les Sept, les implorant de l'aider à faire prendre conscience à l'aspic toute l'horreur qui l'attendait, elle et son enfant, si elle restait là, si loin de Dorne, si loin de sa famille.



     
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«Don't damn me when I speak a piece of my mind, 'cause silence isn't golden when I'm holding it inside, 'cause I've been where I have been and I've seen what I have seen I put the pen to the paper, 'cause it's all a part of me. Be it a song or a casual conversation to hold my tongue speaks of quiet reservations. Your words once heard they can place you in a faction. My words may disturb but at least there's a reaction !»
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Daemon ne semblait avoir aucune idée de ce qu'avait pu traverser l'aspic jusqu'ici... Mais comment aurait-il pu savoir, ceci dit ? C'est une des chose qui l'énervait - au delà des hormones - qu'il parle sans même savoir ce qu'elle avait pu traverser jusque là. Elle n'était pas née dans l'idée qu'un jour elle se retrouverait dans une pareille position, elle n'avait pas grandie dans l'idée qu'un jour elle s'amouracherait d'un roi et qu'elle le suivrait au péril de sa vie. Son père avait toujours fondé le plus d'espoir sur Nymeria car elle était la seule aspic à avoir le sang noble de ses deux parents, il avait escompté qu'un jour elle soit la maîtresse d'un grand seigneur... Autant voir la tête qu'il avait fait lorsque Nymeria ne s'était pas contentée d'un Seigneur Dornien mais du Roi des 7 Couronnes. Il avait ressenti une certaine fierté que sa fille soit parvenue jusque là, mais quelle douleur cela avait été quand on savait avec qui cet homme fût autrefois marié. Dorne pouvait bien lui tourner le dos elle n'en avait cure... Mais Oberyn Martell, son père, elle n'aurait jamais, ô grand jamais su se remettre d'une pareille défaite. Il ne lui avait pas tourné le dos bien au contraire, il avait été un des seul dornien à venir lui prêter main forte et à la conseiller, l'épauler même à distance. Et elle l'en remerciait profondément pour cela, d'avoir accepter sa situation. D'avoir acceptée le fait qu'elle ait un tel rang et depuis récemment, avoir digéré que sa fille soit enceinte. Oh, elle avait d'ici imaginé la tête de son père recrachant son vin en lisant la missive, s'étouffant presque sous le coup de la surprise. Mais était-ce vraiment une surprise ? Non, il lui avait dit : il savait que ça allait arriver, car il connaissait les ravages de l'amour. Il ne savait juste pas quand cela arriverait. Bien évidemment il lui avait demandé de ramener cet enfant à Dorne, de le laisser loin de la guerre, que si Doran lui en voudrait à elle, jamais il ne ferait de mal à un enfant qui n'avait pas demander à naître, qui que soit ses parents. Et Nymeria le croyait aussi, voilà pourquoi les mots de Daemon lui importait peu lorsqu'il parlait de la rancoeur de Dorne envers cet enfant : était-ce de la naïveté ? Non, elle avait juste confiance en son oncle; si en colère soit-il, elle reste de son sang et cet enfant est aussi à un quart de son sang. Si Nymeria retournait à Dorne, jamais son enfant ne quitterait ses bras, c'était une chose sûre et certaine. Elle ne le quitterait pour rien au monde. Elle était à peu de mois de grossesse mais elle aimait déjà terriblement cet enfant à venir, un peu plus chaque jour, un peu plus chaque jour où elle le sentait grandir, prendre place. Voilà pourquoi elle s'emballait, elle ne supportait déjà pas qu'on parle en mal de Rhaegar, alors de son enfant, inimaginable.

" J'aime cet enfant, Daemon. Je l'aime déjà plus que quiconque alors que je ne suis enceinte que depuis deux mois, te rends-tu compte de cela ? Rien n'est sa faute et rien ne sera jamais sa faute, comment peux-tu être aussi idiot pour croire que Doran fera du mal à un enfant ?! Comment peux-tu croire que Dorne fera du mal à un enfant, connais-tu seulement Dorne ?! CONNAIS-TU SEULEMENT LE PAYS D'OU NOUS VENONS ?! S'il y a bien une chose que j'ai retenu à Dorne c'est que peu importe les méfaits des parents, aucun enfant, AUCUN n'y sera maltraité ! Doran a un conflit avec moi et moi seule, pas avec cet enfant, penses-tu Doran assez idiot pour rejeter une guerre sur le dos d'un enfant ?! Connais-tu seulement la maison Martell, Daemon Sand ?! Si tu pouvais réfléchir pour une fois au lieu de t'emporter, cela t'éviterait sans doute d'injurier Dorne ! J'ai mes torts et Doran les réglera avec moi, mais si tu penses Doran capable de blesser un enfant alors je me demande bien comment tu peux vivre à Dorne. Certains auraient pu le faire, certains auraient pu blesser cet enfant, Viserys lui ferait du mal s'il le savait, s'il pouvait l'atteindre, mais jamais, ô grand jamais Doran ne ferait une chose pareil et je t'interdis d'insulter Doran Martell de la sorte ! N'insulte jamais ma famille Daemon, peu importe les conflits qu'il y a entre eux et moi, ne fais pas cette connerie ! N'insulte pas mon enfant, ne le menace pas et n'insulte pas ma famille ! "

Elle hurlait. Oh, elle hurlait, les murs en tremblaient sans aucun doute. Voilà longtemps qu'elle n'avait pas piquer une pareille colère, cela remontait à Dorne, pour dire. Il n'y avait qu'une fois où elle avait perdu son sang froid à la Couronne et elle avait giflé une petite fouine, une Baelish qui avait osé menacer l'aspic en parlant du corps mort de Rhaegar Targaryen. Mais là, elle craquait à nouveau, si bien que les gardes avaient accourus dans la salle arme au poing, pensant que quelque chose de grave arrivait. Elle était juste en colère et ils n'avaient encore jamais vu l'aspic en colère. A croire que revoir un ami dornien refaisait enfin sortir la dornienne fougueuse qui était en elle, bien ancrée. S'il ne s'était pas ainsi détourné, lui aussi aurait reçu une belle gifle. Elle levait juste une main vers les gardes, leur indiquant qu'il pouvait repartir d'où ils venaient, Obara était venue elle aussi et contrairement aux autres, venait s'asseoir dans le canapé, posant ses pieds sur la table basse.

" Ah ça commence enfin à devenir intéressant ici ! "
" File de là, toi ! "

Obara riait, moqueuse, elle recevait juste un regard noir de sa petite soeur. Obara avait attendue longtemps que Nymeria réagisse comme elle avait toujours réagi, elle avait mis sur le dos de Rhaegar le début de la Nymeria calme, Obara ne voyait pas cela comme une preuve de maturité de la part de l'aspic mais comme de la soumission face à Rhaegar, voilà pourquoi elle s'était précipitée en l'entendant hurler : cela faisait des lunes que ça n'était pas arrivé. Non pas que ce soit forcément une nouvelle réjouissante non plus, juste le signe que la fougueuse dornienne n'était pas partie, elle était toujours belle et bien là, juste fort adoucie par Rhaegar. Sauf que Rhaegar était dans son propre bureau à cette heure-ci, surveillé de près par Ser Barristan Selmy qui le conseillait aussi. Nakhti avait un peu réussi aussi, mais le coup que Daemon lui faisait... Ca ne pardonnait pas.

Le dornien se montrait plus conciliant, essayant de lui dire qu'il n'avait pas d'armée, qu'il n'avait rien. Elle soupirait un bon coup et dit alors.

" Crétin. "

Elle passait une main sur sa joue chaude puis reprenait.

" Le fait est que tu es un des rare dornien à être venu me prêter main forte. Ce qui me prouve qu'il y a encore des alliés. Peut-être es-tu venu seul mais tu es venu de toi-même alors que mon père a essayé de parler aux Noirmont et Dayne des météores. Les Noirmont m'ont envoyés un corbeau et ils ne viendront pas, même s'ils me supplient de rentrer. Je pourrais te montrer une pile si grande que moi de lettres me suppliant de rentrer à Dorne, Daemon. Je ne veux pas être lâche et me replier derrière une frontière, je ne veux pas me cacher dans les dunes alors que l'homme que j'aime mène une guerre pratiquement seul. Quelle guerre je mène ? As-tu seulement déjà aimé au point de faire tout ce qui est en ton pouvoir pour aider cette personne même si c'est perdu d'avance et que tu le sais très bien ? "

Il devait sans doute le savoir, oui, les yeux qu'il avait lorsqu'il regardait Arianne ne lui échappaient pas. L'amour n'avait jamais vraiment eu de secrets pour elle... Comme pour nombre de dorniennes.  

" Si je ne l'aimais pas autant il y a bien longtemps que j'aurais lâché l'affaire. Mais le fait est que je l'aime et que je serais prête à tout pour l'aider, peu importe que l'on soit peu nombreux. Je ne veux pas être lâche. Je ne le serais pas. Tu es peut-être venu seul mais tu es venu et cela vaut à mes yeux toujours mieux qu'une armée venant à contre coeur, qu'une armée qui n'obéira pas. Et quand bien même, qu'est-ce que Dorne aurait pu fait hors de leurs montagnes ? Je ne veux pas lancer Dorne là dedans et ne t'en fais pas, nous ne sommes pas seuls. Pas autant que nous nous amusons à le faire croire, Daemon. Me prendrais-tu pour une idiote incapable de mener les hommes à la baguette simplement parce que je me suis amourachée d'un roi ? Aurais-tu oublié comment je suis, qui je suis ? Je ne pensais pas que tu me connaissais si mal, Daemon, mais visiblement tu me connais mal ainsi que la maison Martell pour penser tout cela de nous. Je n'ai pas besoin de Dorne et ce n'est point mon orgueil qui me fait dire ça. J'obtiendrai ce que je désire quoi qu'il arrive, peu importe le temps qu'il faudra et les manières à employer. "

Par amour, on était prêt à tout. Cela pouvait aveugler, c'était un fait approuvé, mais cela pouvait aussi nous aider à nous dépasser nous-même, dépasser ce qu'on se pensait capable de faire. Nombreuses avaient été les rencontres faites par l'aspic et nombreuses avaient été les relations entretenues pour se mettre des seigneurs dans la poche et il n'avait pas pour autant fallu qu'elle enlève sa robe mais qu'elle se montre persuasive et insistante. Ils avaient plus d'amis qu'ils ne le pensaient, que Viserys et ses sbires ne le pensaient. Alors d'une vipère en colère elle en venait à lâcher un rire moqueur, avec ce même sourire vicieux sur les lèvres.

" Es-tu mon ennemi, Daemon ? "

Obara relevait la tête vers lui, curieuse de la réaction qu'il aurait. Elle ne s'était pas transformée en chien de défense ou un cobra surveillant son petit, mais Obara avait toujours eu tendance à être trop protectrice avec Nymeria, à toujours se placer en avant, chose qui pouvait parfois l'agacer.

" J'aimerais retourner à Dorne mais je ne peux pas. Parce que je n'irai pas là où Rhaegar n'est pas. Je ne peux pas. J'ai déjà essayé, je ne peux et ne veux pas. C'est avec lui que j'irai à Dorne, ou je n'irai pas. Ce n'est pas négociable. Et jamais Doran ne laissera Rhaegar entrer à Lancehélion. Alors je n'irai pas. Mais nous ne pouvons non plus resté ici, Viserys sait où nous nous trouvons et il se peut qu'un jour ou l'autre nous devenons sa cible principale et que l'on soit assiégés. C'est possible, oui. Nous les verrions venir mais ça ne les arrêtera pas pour autant. Je réfléchirai à ce qu'il faut faire. Si Doran tolère Rhaegar à Dorne, alors j'irai. Sinon... Je ne changerai pas d'avis Daemon. Rien ne me fera changé d'avis peu importe les mots et le ton que tu emploies. "

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Daemon Sand & Nymeria Sand


La colère de l'aspic avait éclaté. Enfin. Enfin, car il était encore surprenant pour le bâtard de voir combien de temps ce semblant de discussion avait duré avant qu'elle n'éclata complètement ainsi qu'elle le faisait toujours avant le moindre échange qu'ils pouvaient avoir. Cette fois si, elle avait tardé. Était-ce l'enfant dans son ventre qui la changeait ainsi? Peut lui importait à ce moment précis, ses yeux de glace rivés depuis quelques instants sur la fenêtre. Buté, il refusa un moment de regarder à nouveau Nyméria, mais il ne put s’empêcher de porter son regard pâle vers celui, noir, de la dornienne alors qu'elle prononçait le nom des Martell. Elle n'était plus seule à fulminer, et tandis qu'il se tournait pour lui faire face à nouveau, ses doigts se fermèrent et il serra les poings. Comme il pouvait la hair à cet instant. Ses sourcils se froncèrent, surplombant d'une ombre sombre son regard pourtant si clair comparé aux iris d'ébène qui le fusillaient. Qu'elle lui parla ainsi de la maison des Princes, de Dorne, de ses valeurs le mettait hors de lui. Dorne, toujours Dorne. Dorne qui l'avait fait sien à défaut de l'avoir vu naitre, Dorne qui l'avait vu grandir, Dorne qu'il aimait plus que tout. Il détestait qu'elle se servit ainsi de leur patrie pour souligner la monstruosité de son jugement. Il avait laissé sa colère aveugler ses pensées et il ne pouvait supporter qu'elle le corrigea ainsi qu'elle l'aurait fait d'un enfant un peu trop véhément. Cette différence de jugement, ainsi mis en avant par les mots emportés de l'aspic, le blessèrent plus qu'il ne pouvait s'y attendre car elle venait remuer dans ses veines ce sang étranger qu'il abominait. Même s'il supportait mal de l'admettre, il avait tord, sur le Prince, sur les seigneurs de Dorne...Mais il ne pouvait contraindre son propre coeur à penser autrement. Cet être qui grandissait en son amie ne lui inspirait pas la moindre tendresse. C'était un étranger, dont la simple existence représentait une menace. Et un esprit aussi tempétueux et implacable que celui du fils de Ryon Allyrion, lorsqu'il était confronté à une menace ne voyait qu'une seule solution: l'éliminer. Aussi, il n'avait pu que calquer la réaction des autres sur la sienne, pensant naïvement que tous pensaient comme lui, à défaut de le dire. Mais à bien y réfléchir, il était vrai qu'imaginer Doran exprimer un tel jugement lui paraissait désormais aberrant. Etait-il donc si différent de ce peuple dont il croyait pourtant faire partie? Et son père, que penserait-il, lui? Serait-il aussi cruel que son fils?
C'était  abominable de penser cela de l'enfant de celle qui était pourtant son amie, mais il ne pouvait mentir sur ses pensées. Le concept même de la maternité lui echappait. Après tout, pourquoi cherchait-elle à le précher, lui qui n'avait jamais connu celle qui lui avait donné la vie et qui ne souhaitait jamais voir cette femme qu'il méprisait?  Un enfant qui n'était pas encore né pour lui n'existait pas, aussi il avait du mal à comprendre ce fameux "amour" dont lui parlait Nyméria. Cet attachement outrepassait largement l'expérience sentimentale de Daemon, autrement plus terre à terre dans son égoisme.

D'ailleurs, alors qu'Obara entrait à son tour dans la pièce, sans aucune marque d'attention du brun et dépassant les gardes qui regardaient la scène, effarés comme devant deux fauves prèts à s'égorger, voilà que la dornienne lui rappelait, sans doute sciemment, son amour pour Arianne.  Elle cherchait à le manipuler, ou bien était-ce une question sincère ainsi qu'il pouvait le lire dans ses yeux sombres; quoiqu'il en fut le bâtard fut loin d'être calmé par un tel rappel. Si elle lui reprochait de mal la connaitre, il aurait pu facilement lui retourner le compliment à ce moment précis. Retourner ainsi le couteau dans la plaie encore béante de la frustration et du chagrin du bâtard n'était sans doute pas la meilleure chose qu'elle ait faite depuis qu'ils s'étaient retrouvés.

Mais plus que tout, c'était l'assurance insolente que lui opposait l'aspic qui le mettait hors de lui. Une assurance dans laquelle il reconnaissait l'aplomb avec lequel il était prêt à défendre son avis. Mais qui, des deux enfants bornés qu'ils étaient tous deux, finirait par imposer sa façon de voir les choses à l'autre?
Alors comme ça, elle se peignait toujours comme une fière Martell qui pouvait faire ployer le genou de tous les hommes simplement parce qu'elle le souhaitait? Ainsi, elle le provoquait encore, aussi infantile fut-elle en agissant ainsi, d'un sourire moqueur qui ne pouvait que piquer au vif l'orgueil du jeune Sand? Elle souhaitait se battre contre lui, il en était presque certains désormais, ou pire, elle pensait pouvoir le soumettre ainsi qu'elle se vantait d'avoir soumis ces fameux alliés. L'un comme l'autre faisait bouillonner le sang de Daemon.

Ses paroles suivantes lui firent presque lever les yeux au ciel, tandis qu'un rictus moqueur se dessinait sur ses lèvres, en réponse à celui qu'elle lui offrait. Elle reposerait donc son destin sur des promesses faites par des seigneurs inconnus? Si elle les choisissais tous aussi bien que son roi, il ne donnait pas cher de sa peau.
Elle lui posa enfin une question plus délicate que toutes ses vociférations précédentes. Obara se redressa sur ses fesses, il put deviner son mouvement tandis que son regard restait fixé dans celui de Nymeria. Il laissa passer un moment de silence avant de lui répondre, désireux pour une fois de peser ses mots et de ne pas faire de promesses qu'il ne voudrait pas tenir. A nouveau, il se devait d'être franc, bien que sa colère lui hurlait d'envoyer paître cette gamine capricieuse et gâtée que Nyméria lui semblait être à cet instant précis.

-Je ne suis pas ton ennemi. Mais je ne serais pas non plus ton soutien, et encore moins ton allié. Ne compte pas sur moi pour parler au nom de cet homme que tu défends, ne compte pas sur moi pour prendre les armes en son nom. Je suis ton ami, simplement et seulement ton ami.

Il pensait pouvoir enfin réussir à tempérer ses ardeurs lorsque les dernières paroles de l'aspic parvinrent à ses oreilles. Son sang ne fit qu'un tour.  Depuis le début elle le bassinait avec ce gamin à naitre, son amour et la protection qu'elle souhaitait lui offrir. Elle n'avait sans doute pas réussi à le convaincre mais il s'était résigné, et se sentait capable de tolérer ce sentiment qu'il ne comprenait pas. Nyméria lui était apparue comme une mère capricieuse, immature, mais restant une vraie lionne capable de tout pour son enfant...et voilà qu'elle recommençait à miauler comme un animal domestiqué alors que ses lèvres prononçaient le nom du Targaryen. Etrangement, la voir le provoquer librement l'avait moins énervé que de la voir fondre sous ses yeux comme une vierge du Bief à la simple pensée de son amant. Ou était passée l'aspic qui disait pouvoir faire plier n'importe quel homme? Qui était cette femmelette résignée et soumise qui contraignait son destin en fonction des humeurs de son mari? Alors qu'il s'avançait soudainement vers elle et qu'il lui portait un premier coup au visage, Daemon n'avait absolument pas peur d'executer ce geste qu'il ne regretterait pas. Il s'était battu trop de fois avec elle pour éprouver du remord simplement parce qu'elle était enceinte et il fallait bien ça pour exprimer sa rage à celle qui semblait sourde à ses paroles.  Peu importe les mots, peu importe le ton, sans doute un vrai règlement de comptes réveillerait l'aspic. Son coup, mais aussi les hurlements qui suivirent.

-Oh, alors monsieur ne veut pas partir de son chateau? Pauvre idiote, et tu serais prête à rester crever ici car tu ne veux pas déranger cet incapable ?
Tu dis que tu aimes cet enfant, mais l'aimes tu plus que tu n'aimes ce faux roi?! Alors vas-y, reste sur tes positions,  sacrifies le au nom de la paresse de cet enfoiré que l'on voit lequel des deux tu pleureras le plus lorsque Viserys prendra cette forteresse!



Daemon attendait, impatient de pouvoir rendre les coups qu'elle lui donnerait ou ceux qu'elle ferait porter par sa garde ou par sa soeur.  Quant à la possible fureur de Rhaegar face a son geste, il s'en moquait bien et n'y pensait pas un instant. Campé sur ses deux pieds il observait attentivement l'aspic, connaissant suffisamment sa manie des couteaux et des aiguilles pour se méfier de chacun des gestes qu'elle ferait désormais.
Bien qu'il était moins sur qu'elle veuille continuer à lui parler, il se préparait plus à une attaque de Nyméria plus qu'à lui rendre sa verve. De toutes les manières, elle pouvait lui ressortir le discours éplorée de l'amoureuse qui n'avait pas choisi vers qui allait son coeur, il n'en aurait que faire. Arianne régnait sur son coeur et il était toujours capable de faire des choix à ce qu'il sache. Des décisions en opposition même avec les ordres du père de cette dernière, qui avait calqué son jugement sur celui du Prince, et pourtant il ne pensait pas voir là une quelconque faute morale.


     
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«Don't damn me when I speak a piece of my mind, 'cause silence isn't golden when I'm holding it inside, 'cause I've been where I have been and I've seen what I have seen I put the pen to the paper, 'cause it's all a part of me. Be it a song or a casual conversation to hold my tongue speaks of quiet reservations. Your words once heard they can place you in a faction. My words may disturb but at least there's a reaction !»
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Elle n'avait pas besoin de voir le visage de Daemon pour s'imaginer ses réactions. Elle n'avait pas besoin de le voir pour connaître les mimiques sur son visage. Ils avaient passés trop de temps à se côtoyer pour qu'elle oublie cela. Trop de temps à se regarder yeux dans les yeux pour savoir qui baisserait le premier... Qui se soumettrait le premier. Trop de temps à se défier et s'observer pour qu'elle oublie ça, quand bien même cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu. Presque un an.

Pour autant, la gifle qu'il venait de lui mettre aurait-il du se la garder. Elle pouvait être patiente et sympathique mais la gifle... Elle ne pardonnerait jamais quiconque ayant levé la main sur elle. Elle avait retenu son appuie sur ses jambes et passait en premier lieu sa main sur sa joue pour s'assurer qu'il l'avait bien frappée, sa joue rougie et chauffée par cela lui signalait qu'elle n'avait pas rêvé. Le coup fût alors tout aussi rapidement rendu. Mais pas avec une dague, pas avec un poignard, pas avec le creux de la main. Son poing s'était abattu sur la joue de Daemon, aussi sec. Peu digne d'une lady, elle n'avait pas réfléchis son coup, il était parti de lui-même. Allait-elle s'arrêter à un seul coup de poing parce que Daemon lui avait donné une seule gifle ? Non, elle lui rendrait bien plus, pour qu'il se souvienne de ne plus jamais recommencer - bien qu'au fond d'elle, elle savait qu'il recommencerait sans doute un jour. Elle s'empressait alors de lui mettre un coup dans le ventre, dans l'abdomen sans retenir sa force, sans quelconque égard, que sa respiration soit coupée l'espace d'un instant : autant dire que coup là fût bien visé. Peu importe qu'il fût un ami. On ne frappait pas une lady, on ne frappait pas la fille d'Oberyn Martell, ami de longue date ou non. Personne ne lèverait la main sur elle, elle ne permettrait pas pareil affront. Elle ne prit pas cela comme le fait qu'il fallait se réveiller, elle ne prit pas cela comme le fait qu'il cherchait à la secouer. Elle ne voyait là que l'affront d'un homme se prétendant chevalier frappant une femme, qui plus est haut gradée, qui plus est enceinte. S'il comptait aller plus loin, Nymeria avait sorti une de ses dague et la pointait sur le cou du bâtard des sables. Peut-être la connaissait-il mal après tout, pour oublier que l'aspic ne vivait que d'amour, qu'elle était en partie faite pour cela. Qu'elle vivait pour aimer et être aimée. Pour la passion. Que cela poussait à faire des choses folles, à dire des choses folles. Si l'on ne savait pas au moins cela de l'aspic, autant dire que l'on ne savait rien d'elle.

" Je ne laisserai personne toucher à Rhaegar. Je ne laisserai personne toucher à mon enfant. Personne. Pas même toi. Je ne laisserai personne lever la main sur moi et rester impuni, pas même toi. Nous ne sommes plus deux gamins de Dorne, Daemon Sand. Du moins, moi, j'ai évolué. Je ne suis plus la gamine insouciante de Dorne qui pensait que le monde lui appartenait. "

Ils avaient tout deux nombreux points communs. Ils n'étaient pas de Dorne. Nymeria venait d'un autre monde, d'un autre pays. Volantis. Elle avait cependant fait sa place, creusé son trou à Dorne pour qu'on ne la considère pas comme la bâtarde d'une noble de Volantis et d'un père, prince, trop fougueux, mais juste comme la fille d'un prince de Dorne à qui l'on devait le respect dû à son rang. C'était une des seule bonne chose que sa propre mère lui avait appris, l'apparence en société. Ils n'avaient sans doute jamais parlés de leur mère, ni l'un ni l'autre, ce qui voulait tout simplement dire que tout deux avaient de mauvais souvenirs qu'il valait mieux oublier. C'était un autre point commun. Soit il s'y faisait, soit pas. Soit il acceptait, soit il partait. La pointe de son poignard restait sur le cou de Daemon, ses sourcils froncés.

" Je ne te pardonnerai pas ce coup là. Si marque il y a, tu en répondras. Avec Rhaegar, avec Baeron, avec Oberyn, avec Nakhti. Mon père lui-même n'a jamais osé faire ce que tu viens de faire. Ne compte pas sur moi pour sauver tes fesses. "

D'elle-même, elle ne se plaindrait pas car ça n'était pas dans ses habitudes, cela reviendrait à demander indirectement à un homme de prendre sa défense ce qui aurait été d'autant plus douloureux pour son orgueil déjà bien lourd.
Baeron, son garde venu d'Essos. Mercenaire, combattant dans les arènes, ancien esclave, elle ne savait exactement qui il était car ses versions changeaient régulièrement. Il était simplement un vieil ami parfois sur-protecteur avec l'aspic, qui se prenait bien souvent pour son père ou son oncle et qui n'avait jamais failli à son travail en plus de 10 ans. Mais il n'était pas là à cette heure-ci. Obara se levait pour séparer les deux personnes trop fougueuse avant que cela ne déborde autrement. Elle se plaçait entre Nymeria et Daemon, les écartant l'un de l'autre, forçant Nymeria à ranger sa dague par la même occasion.

"  On est déjà pas beaucoup alors évitez de vous entre-tuer. "

Obara aussi était sur-protectrice avec ses soeurs, cependant il s'agissait là de Daemon, sans doute considérait-elle qu'il n'y avait pas de danger particuliers pour qu'elle ne fasse que les séparer, sans doute était-elle habituée aux deux caractères trop trempés qui s'affrontaient autrefois à Dorne juste pour savoir qui pissait le plus loin.

"  Quand tu sauras ce que c'est d'avoir des responsabilités, nous pourrons discuter. Lorsque tu sauras ce que c'est de protéger au péril de sa vie la personne que l'on aime, nous pourrons discuter. Pour l'instant, tu n'es bon qu'à te taire. Il est facile pour toi de parler sans avoir la moindre idée du poids que l'on a tous sur les épaules ici, n'est-ce pas ? Il est facile pour toi de lever la main sur quelqu'un qui essaie de t'ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe hors-Dorne, ce qu'il se passe dans Westeros, n'est-ce pas ? "

A vrai dire, jamais un dornien n'avait osé lever la main sur une femme. Hors Dorne, ici-même, l'on osait non plus hausser le ton sur l'aspic pas plus que lever la main. Daemon enchaînait. Elle le fusillait du regard, se disant qu'il valait mieux que son "ami" pèse ses mots et ses réactions. Toujours malgré tout ce conflit de supériorité. A qui se tairait le premier. A qui se soumettrait le premier. Elle n'était pas prête à cela, et à en juger l'attitude de Daemon qui semblait plus sur la défensive qu'autre chose, lui aussi. Sans doute grandirait-il une fois seul hors des murs confortable de Dorne. Ici, il ne serait qu'un bâtard, chevalier certes mais pas le fils de Ryon Allyrion, seigneur dornien, juste un bâtard d'une contrée reculée. Elle était persuadé que s'il restait suffisamment longtemps, il grandirait. Il ne voyagerait plus avec Oberyn Martell qui lui assurait confort et amusement permanent. Il serait en plein milieu des guerres et conflits, discussions politique et stratégique. Il grandirait. Pour l'heure il y avait encore bien du travail, il lui semblait.  
Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
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Daemon Sand & Nymeria Sand


Lorsque le poing de Nyméria vint s'abbattre sur la joue du jeune homme, un claquement sec  résonna dans le silence retrouvé de la pièce. Pendant un temps, on n'entendit que le froissement des feuilles agitées par le vent au dehors. Dans la pièce éclairée des couleurs froides du Conflans, les cris des deux dorniens avaient cessés, remplacés par un tout autre langage avec lequel les deux étaient plus que familiers. Forcé d'incliner sa tête sur sa droite, il dut aussi reculer une de ses jambes pour ne pas être déséquilibré par le coup et celui qui suivit. Le poing de l'aspic vint s'enfoncer dans l'abdomen du bâtard. A nouveau un bruit sourd accompagna la frappe mais il ne trouva pas d'écho contre les murs. Elle était assez forte pour couper sa respiration l'espace d'un instant, mais c'était insuffisant pour le faire reculer à nouveau.  Nyméria avait de la force, pour une femme. Mais il était l'un des meilleurs guerriers de Dorne, des belligérants, il en avait vu d'autres. Tandis que le froid de la lame pointait sur sa gorge, ses yeux bleus quittèrent le sol de pierre avec lenteur pour venir rencontrer à nouveau le regard de la jeune fille.
          Son regard à lui avait changé. Derrière la colère qui assombrissait ses iris on pouvait désormais voir la pâle lueur de la résignation. Il avait écouté la brune. Et il l'avait entendue. De la jeune fille qui lui faisait face il ne connaissait qu'une image du passé, un souvenir trouble. C'était à cette Nyméria qu'il s'était adressé jusque là, c'était celle qu'il avait confronté, qu'il avait connu et qu'il avait appris à aimer. Mais de cette femme qui se tenait devant lui, il ne pouvait dire s'il arriverait à l'apprécier un jour. Immobile et droit, il se dressait devant elle et la jaugeait avec une froideur qui ne lui ressemblait pas. Après quelques instant, ses poings se desserrèrent, ses doigts se détendirent enfin et ce fut là son seul signe de reddition.
Quand elle se remit à parler, sa voix ne pouvait pas lui paraître plus étrangère. Sa joue le lançait. Il n'y prêtait pourtant guère d'attention, car il était occupé à observer la marque qu'il avait laissé sur  l'aspic et dont elle lui parlait d'ailleurs. Un soupir lui échappa. Les femmes. Elles pourraient avoir une lance figée dans leurs tripes qu'un bleu sur leur visage leur serait toujours plus intolérable. Il s’apprêtait à lui lancer une nouvelle pique lorsque la main d'Obara vint se poser contre son torse, avec une fermeté qui lui conseillait le calme, et sans doute aussi, le silence, alors qu'elle venait les séparer.

Il déglutit puis se détourna, débarrassant son torse de la main de la dornienne d'un coup rageur et lassé. Il s'éloigna de quelques pas, jeta un regard aux gardes qui observaient depuis la porte, à Nyméria puis il rejoint le canapé qu'il avait délaissé quelques minutes plus tôt. Il pouvait encore sentir la colère courir dans ses veines. Une voix lui intimait qu'il y avait eu trop d'éclats de voix pour aujourd'hui et qu'il n'obtiendrait rien de plus de l'aspic en lui hurlant dessus... Ou en la frappant. Mais demain était un autre jour.

-Tête de mule Marmonna-t-il à la suite d'Obara.

Lorsqu'il eut rejoint le divan dans froissement d'étoffes, il posa sa main sur le dossier molletonné comme s'il hésitait à s’asseoir à nouveau. Les soldats parurent plus sereins devant l'évidente proposition d’apaisement que leur offrait le bâtard mais ils restaient  toujours méfiants. Ils connaissaient maintenant l'impétuosité du brun et ne souhaitaient visiblement plus se laisser surprendre comme auparavant. Tandis qu'il regardait sa main passer sur le tissu bleuté, Daemon réfléchit aux dernière paroles de l'aspic. D'une voix plus douce, mais toujours nerveuse, il lui répondit.

-Tu as raison.

Un silence. Il était loin d'être facile pour lui d'admettre cela, mais il ne pouvait nier la réalité que l'aspic lui présentait sous formes de reproches. Mais d'une seule réalité pouvaient naitre plusieurs vérités. Les deux dorniens en étaient le parfait exemple. Sa chemise rouge se souleva alors qu'il soupirait, espérant calmer la vive colère qu'il avait ressenti quelques instant auparavant et qui ombrait encore sa voix.

-Tu as raison, Nym. Il releva ses yeux vers elle.Je ne peux imaginer ce que tu vis, ce que vous vivez tous ici. Son regard passa sur Obara, plus rapidement sur les gardes puis il se posa à nouveau sur l'aspic. Je ne connais ni vos responsabilités, ni le poids qu'elles peuvent avoir. Je ne sais pas ce que c'est que de me battre au péril de ma vie pour celle que j'aime. Car elle ne me laisse pas faire pensat-il, plus amer, en prononçant ces mots. Car contrairement à vous, je n'ai pas choisi de porter ce fardeau et je ne le ferais jamais. Alors oui il m'est aisé de te répondre et de te frapper sans rien connaître de tout cela. Car je m'en fiche comme je me fiche de savoir ce que ton cher roi a mangé ce matin. Le Conflans, les alliances, tel ou tel roi, qui suit qui...Je m'en moque. Tout cela ne me concerne pas. Contournant le meuble, il s'assit enfin sur le canapé mais se tenait avec moins de nonchalance que lorsqu'il s'y était installé pour la première fois. Et je serais bien présomptueux si j'affirmais pouvoir y changer quoi que ce soit si jamais - puissent les sept m'en garder- je devais un jour y prendre part. Ne crois-tu pas? Il regarda un moment son amie, un sourcil levé. Sur ces terres hostiles, elle était tout de même la fille de la Vipère Rouge alors que lui... Encore une fois son égo avait du mal à l'admettre, bien que cette fois, sa bâtardise l'arrangeait bien. -De toutes les manières ce n'est pas pour cela que je suis venu jusqu'ici.

Les bras croisés, il détaillait son amie. S'il s’efforçait de toujours la considérer comme telle, il ne pouvait nier que dans son cœur, les nombreux changements qui l'avaient transformée ne lui plaisaient guère. Il devrait cependant faire avec. Il avait trahi le Prince de Dorne en traversant le continent et en laissant Dorne derrière lui, la dernière chose qu'il souhaitait faire était d'y retourner la queue entre les jambes et sans celle sur laquelle il s'était promis de veiller.

-Tu peux me menacer et me traiter d'aveugle autant que tu veux, Commandante de la Garde Royale fit-il, avec un accent moqueur dans la voix, au risque de briser le calme fragile qui renaissait à peine des cendres de leur confrontation.Mais tout ce que je vois c'est que malgré tous vos efforts,  l'entêtement de ce Targaryen ne tardera plus à le mener à sa perte. A notre perte.


     
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«Don't damn me when I speak a piece of my mind, 'cause silence isn't golden when I'm holding it inside, 'cause I've been where I have been and I've seen what I have seen I put the pen to the paper, 'cause it's all a part of me. Be it a song or a casual conversation to hold my tongue speaks of quiet reservations. Your words once heard they can place you in a faction. My words may disturb but at least there's a reaction !»
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Quoi qu'il en dise, la Nymeria Sand de Dorne était toujours là, bien présente. Mais la Nymeria Sand s'était frotté, pour la première fois, à plus fort qu'elle : un roi. Un roi qui ne s'était jamais gêné de lui faire remarquer qu'elle restait une bâtarde, que malgré son intelligence et sa beauté, malgré qu'elle soit la fille d'un prince dornien et que les moeurs à Dorne étaient différente, elle restait une bâtarde comme une autre à la Couronne. Que leur amour était interdit et que les sept ne toléraient sans doute pas cela. Rhaegar aurait été un seigneur dornien qu'elle aurait pu le faire ployer à sa guise et le soumettre à sa bonne volonté comme elle l'avait fait à de nombreuses reprises avec les hommes. Mais Rhaegar était un roi des sept couronnes. Elle avait bien vite compris que Rhaegar avait des obligations que même l'aspic ne pouvait soumettre. C'était sa guerre. Encore une. C'était elle qui s'était immiscée dans sa vie, elle qui avait, chaque nuits pendant bien 6 lunes, marchés dans ces longs couloirs sombre pour le rejoindre là où personne ne les verrait. Il l'avait réclamée, certes. Il l'avait charmée, couverte de bijoux, de robes, lui avait donné plus de passion et d'amour qu'elle n'en avait jamais reçu, certes. Mais elle aurait pu mettre fin à leur petit jeu à tout moment, mais elle ne l'avait pas fais. Dans cette histoire, elle avait beau être fougueuse et indépendante, capricieuse et orgueilleuse, son orgueil ne mettrait pas fin à la guerre et ses caprices n'auraient pas raisons de Viserys et ses sbires. Son indépendance lui briserait le coeur... Elle avait déjà essayé, une semaine cela avait duré. Cela avait été trop dur. Nymeria ne vivait que pour ressentir de la passion et de l'amour, elle avait trouvé là son idéal de vie. A quoi cela aurait rimé de repartir à Dorne faire chanter son petit monde si lui était ici, à Vivesaigues, seul, à mener une guerre idiote ? C'est là qu'elle se serait fourvoyée. C'est là qu'elle n'aurait plus été elle-même. C'était sa force de caractère qui lui avait permise de tenir si longtemps aux côtés de Rhaegar quand tout la poussait à choisir la facilité et partir à Dorne.

" Que crois-tu, au juste ? Que je peux dire à Viserys d'aller se faire foutre et de dire à Rhaegar de poser ses armes pour partir avec moi loin d'ici ? "

En soit, généralement, Nymeria ne laissait pas le choix aux gens : tu fais ce que je te dis, point final, tu ne discutes pas, tu le fais. Mais là encore, elle parlait à un roi, pas un vulgaire domestique ou un petit homme. Sa vulgarité l'étonnait d'elle-même, elle qui avait toujours été très fine et subtile dans son langage, telles que le voulaient les convenances d'une lady. Contre toute attente, il lui avouait qu'elle avait raison. Tous deux avaient pris des chemins différents. Fût un temps où ce qu'il se passait hors Dorne ne lui importait pas, à elle aussi. On aurait pu lui raconter ce qu'il se passait dans le Nord qu'elle s'en fichait bien. Maintenant, tout cela avait son importance et elle se devait de tout savoir. Arianne ne le laissait pas se battre pour elle, chose assez incompréhensible d'une part puisqu'elle avait besoin de gardes, compréhensible d'une autre : il l'aimait mais ne lui rendait pas de la même manière, il serait plus qu'étrange d'avoir dans ses pattes un homme prêt à égorger n'importe lequel de vos amants parce qu'il n'est pas à sa place. Tous n'étaient pas non plus si masochiste que Nakhti pour accepter un tel rôle. Nakhti avait fait le chemin jusqu'à Nymeria tout en sachant pertinemment qu'elle n'avait d'yeux que pour Rhaegar. Pourtant à ce jour, il se clamait être un garde de Nymeria et veiller à sa sécurité. Avait-elle aussi tort de le laisser faire cela ? Elle regardait Daemon quelque instants. Daemon et Nakhti étaient tout deux fougueux, la fougue des hommes dorniens, tout deux réagissaient très vite et avec leur armes. On aurait pu dire qu'ils étaient deux stéréotypes des dorniens auxquels on avait attribué une chanson.

" Je ne t'ai jamais demandé quelconque aide, Daemon. Pas plus que je n'en ai demandé à Obara et ses gardes. Pas plus que j'en ai demandé à Baeron et Nakhti. Je ne vous demanderai jamais de prendre part à cette guerre si vous ne le voulez pas de vous même. Je ne suis pas votre mère pas plus que votre commandante. Vous êtes tous ici de votre plein gré. Tel que je le suis auprès de Rhaegar. Rhaegar n'avait pas besoin de me donner ce titre pour que je remplisse ce rôle, je n'irai pas vos donner des titres pour clamer ce que vous faites. Obara est restée à mes côtés, tu sais comment sont les aspics. Tyerne s'en est allée et c'est son choix. Nous ne reviendrons pas là dessus. Si tu veux la suivre, c'est ton choix. Je ne vous donnerai aucun titre. C'est pourtant mes droits et fonction. Mais vous n'en aurez pas. Soit rassuré, je ne t'obligerai jamais à porter une cape blanche même si tu en remplissais le rôle. Tu fais ce que tu veux Ser Daemon. Mais si tu restes ici, tu ne peux ignorer les risques encourus, les alliances, les ennemis. Tu t'en fiches, grand bien te fasse. Mais cela te mènera à ta perte. Chaque pas que tu feras dehors, tu seras vu comme un dornien et si ce n'est pas l'image que je veux donner, ils songeront à moi, ils songeront à Rhaegar. Chaque pas que tu feras dehors peut être le dernier. Tu peux te moquer ouvertement de ce qu'ils se passent dehors mais je ne te conseillerai que trop de savoir qui est de notre côté de qui est contre nous. Dorne ne sait rien de ce qu'il se passe ici, rien. On apprend pas ça dans les livres, on apprend pas ça dans les lettres. Ta fierté dornienne ne te mènera nul part ici, ser Daemon. "

Elle retenait un long soupir avant de reprendre.

" Pourquoi es-tu ici, alors ? Je suppose que tu n'as pas fais tout ce chemin pour le simple plaisir de me coller une gifle."

Elle l'avait bien entendu, ce notre perte. Mais il était si contradictoire qu'elle avait du mal à tout démêler dans son esprit. Un coup il participait un coup il ne voulait rien entendre de cela puis finalement notre perte ? Elle croisait ses bras contre sa poitrine en le regardant.

" Rhaegar est roi. J'ai beau partagé son lit depuis des lunes et être sa commandante de garde royale, je ne suis point lui. Je ne peux que le conseiller. Mais me vois-tu seulement supplier qu'il entende raison ? Comme je l'ai toujours fais avec mon père, je me contente de le regarder faire et je le conseille lorsqu'il en a besoin. J'ai mené des hommes à Dorne. Mais les guerriers d'ici n'ont rien de nos guerriers à Dorne. Quels conseils pourrais-je donc lui donner ? Comme avec Oberyn, je le laisse prendre ses décisions. C'est un grand garçon, il ouvrira les yeux tôt ou tard. "

Oberyn était fougueux et risquait souvent sa vie pour des choses qui, aux yeux de ceux des personnes dont il était le moins proches, étaient inutiles. Nymeria le laissait pourtant faire, c'était un homme indépendant, il savait - ou non - ce qu'il faisait, ça n'était pas à elle de le soumettre à sa volonté car telle ou telle chose était moins risquée. Elle se contentait de le suivre et acquiescer, de rester respectueuse de ses choix. Ca n'était pas différent avec Rhaegar, qu'il soit roi déchu et qu'il l'ait mise enceinte n'y changeait rien. Ca n'était pas à elle de lui dire quoi faire et le lui ordonner. Et elle faisait de même avec ses propres soeurs, qu'elles soient du même avis ou non n'y changeait rien, elles se soutenaient avant tout et assumaient ensemble sans geindre. Tyerne leur avait tourné le dos, chose jamais arrivée jusque là, et si Nymeria disait ne pas lui en vouloir la réalité était toute autre. Elle ne lui pardonnerait pas son abandon quand à Dorne elles se targuaient d'être si soudées que rien ne viendrait se mettre entre elle. Il fallait croire qu'un bébé le pouvait.

" Tant que nous sommes dans les confidences. Je commence à croire que Viserys se moque éperdument de Rhaegar. Voilà deux lunes que nous siégeons ici. Et deux lunes que nous n'avons rien vu de lui, pas une lance pas une flèche pas un message, rien. Toi-même au fond de Dorne tu savais très bien où nous trouver, nul doute qu'il le sait aussi. Pourtant rien. Je ne sais si c'est une technique des Targaryen que faire patienter, nous faire baisser notre garde et nous attaquer quand on pense être sorti d'affaire, ou s'il s'en fiche réellement. Je trouve juste cela épuisant à force. Je crains qu'au final, tu t'ennuies ici. Qui plus est... Les femmes ne sont pas si jolies qu'à Dorne. "

Un léger sourire étirait ses lèvres. Vaine tentative d'apaiser les tensions, mais qui sait ?
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-Déposer ses armes? Les a-t-il jamais prises? Lui répondit-il, tranchant.

La silhouette colorée de l'aspic se tenait toujours debout sur ses pieds et il devait lever la tête pour la regarder dans les yeux. Mais malgré sa position inférieure, le mépris était lisible sur ses traits, renforçant la moue naturellement hautaine de son visage. Plus qu'une pique, sa verve relevait de la constatation. Qui, dans les sept royaumes, ne se questionnait pas sur la capacité de Rhaegar à supporter de telles responsabilités? Seule la jeune femme devant lui semblait libérée de tout doute.

Tandis qu'elle continuait de lui parler, la main du Sand vint retrouver le verre qu'il avait délaissé quelques minutes auparavant. Il y trempa les lèvres tout en se replongeant nonchalamment dans le canapé, sa jambe droite repliée et appuyée sur l'assise du meuble. Une nouvelle gorgée de vin s'écoulait dans sa gorge lorsqu'un mince sourire étira ses lèvres. Il y avait bien longtemps qu'on ne l'avait pas appelé "Ser Daemon". Bien qu'il y avait de fortes chances que ce soit là une manière pour l'aspic de lui faire prendre conscience de la gravité de la situation, il préféra ne pas afficher de changement dans son comportement. Il s'imagina un instant vétu de la cape blanche  et se demanda si le Lord de la Gracedieu le forcerait un jour à préter serment, histoire d'éloigner ses ambitions du titre qui revenait à sa soeur. C'était une alternative tentante qui le guiderait vers la gloire d'une carrière militaire, mais servir Rhaegar? Non, ce serait aller à l'encontre de ce qu'il était. Il haussa brièvement ses sourcils à cette pensée, puis quitta sa réflexion rapide pour écouter de nouveau son interlocutrice brune. Ses yeux sourirent une fois de plus.

-Tu ignores ce que je serais prêt à traverser juste pour le plaisir de te frapper Ironisa-t-il d'une voix plus chaleureuse. Ce n'était pas faux. Il avait bien conscience d'être l'un des rares dorniens-ou serait-il le seul?- à oser porter la main sur l'une des filles de la Vipère Rouge. Et, sans mentir, il en éprouvait une certaine satisfaction. Plus sérieux, il poursuivit. -Je serais prudent, ne te fais pas de soucis. Mais souviens toi de tes propres conseils, lorsque tu en auras le temps. Les propos de la jeune fille étaient censés, presque sages. Mais comment pouvait-elle l'avertir des conséquences de ses actes alors qu'elle semblait aveugle lorsqu'il s'agissait d'elle même? Les tournois, les duels, parader sur la Lice. Cela il connaissait. Mais l'état? Que savait-il de l'état? Des idées couchées sur le papier, des enseignements du mestre. Des idées vagues et générales, qui l'ennuyaient profondément. Cletus et Valena avaient l'esprit suffisament souple pour se plier à l'art délicat de la diplomatie, mais s'il était lui-même trop buté et terre à terre pour s'y montrer doué, il avait tout de même un avis sur la question, aussi erroné pouvait-il être. Il préféra néanmoins garder le silence. Qu'une aspic agisse ainsi en clamant qu'elle ne parlait pas au nom de Dorne revenait à imaginer Cersei Lannister ne pas agir dans l'interet de Castral Roc à chaque respiration qu'elle prenait. Une idée saugrenue, presque inconcevable, pour ces gens, qui étaient si nombreux en ces terres reculées, à ne connaitre la principauté qu'au travers des histoires que l'on racontait sur cette contrée exotique et si souvent écartée des autres couronnes.

La rancœur qui teintait la voix de l'aspic lorsqu'elle parla du départ de Tyerne ne lui échappa pas. -Elle a fait le bon choix. dit-il froidement. Ne la blâme pas. Des milliers ont fait le même à Dorne. Tu n'as pas assez de rancoeur pour tous. Les renforts dorniens étaient bien minces, elle ne pouvait le nier. Daemon comprenait pourtant le sentiment d'abandon que devait éprouver la jeune fille même si elle tentait de le réprimer. Il espérait néanmoins qu'elle saurait renoncer à son orgueil un jour prochain pour se rendre compte que sa place n'était pas sur ce faux champs de bataille, et que, quoiqu'elle en dise, ses responsabilités dorniennes n'avaient pas disparu avec la naissance de l'amour qu'elle vivait. Doran était miséricordieux, mais il n'aimait guère qu'on lui rejette à la figure sa propre clémence, fierté dornienne ou non. Daemon en savait quelque chose...

Un éclat dans les yeux de Nyméria lui fit froncer légèrement les sourcils. Il voyait bien dans l'obscurité de ses prunelles qu'elle était intriguée par son comportement comme par ses propos ambigus. Il y avait de quoi. Daemon n'avait de cesse de critiquer ses actions, son roitelet, il crachait et insultait, souvent à tord, parfois à raison. Mais le bâtard ne se désolidarisait pourtant jamais totalement de la situation de l'aspic, et il était normal de se demander ce qui pouvait bien le retenir ainsi alors qu'il serait si facile pour lui de quitter la pièce en trombe sans un mot, sans un regard, et de ne jamais revenir. Qui savait quelles pensées cachait son coeur?
A dire vrai, il ne pensait pas grand chose à ce moment précis. Il ne pensait plus. Il pouvait juste se tenir là, et sentir le gout acre de la déception envahir sa bouche. Il se souvenait de ses jeunes années où il avait rêvé de situations semblables à celle-ci et qui ressemblaient aux quêtes dont on se souvenait dans les chansons.  Mais ce n’était rien de tout cela. Ce n’était rien du tout. Rien que son amie, et lui qui l’avait aveuglément suivi. Rien qu’une erreur.
Une erreur que sa fierté refusait de reconnaitre pleinement pour le moment. Il craignait désormais de revenir à la Gracedieu, affronter le regard sombre du Lord, et espérait que d'ici là, il trouverait de quoi justifier son acte. Son père ne lui donnerait jamais raison d'être ainsi parti par simple amitié. Le pardonnerait-il un jour d'avoir cédé si aisément  à un tel caprice? Il en doutait sérieusement.
Cependant, malheureusement pour lui mais heureusement pour l'aspic, le jeune homme ne fonctionnait pas par remord. Ainsi, à chaque fois qu’il faisait quelque chose, il pouvait s’y investir au maximum, sans frein. Il ne renoncerait pas à aller jusqu'au bout de ses choix, tout comme il n'avait pas reculé devant Doran et la cour lorsqu'il avait demandé la main de la Princesse. Cela semblait si lointain désormais.

-Comme je l'ai déjà dit, je suis là pour m'assurer de ta sécurité. Je suis là car je veux être sur que tu rentreras à Dorne saine et sauve. Il jeta un regard rapide à Obara. Inutile d'être aussi consciencieux avec cette aspic là. Mais, s'il était moins attaché à la guerrière qu'à sa soeur, il n'espérait pas moins la voir elle aussi revenir.Ton roi a eu deux décennies de règne pour ouvrir les yeux. Ce miracle que tu attends est mort depuis longtemps, tué par son incompétence et sa paresse.

Un souffle rieur s'échappa d'entre ses lèvres à la dernière remarque de Nyméria. Ils échangèrent un sourire. Enfin, le fantôme de leur relation passée semblait revenir doucement, après l'orage de leurs disputes. Cet échange ressemblait aux si nombreuses discutions qu'ils avaient eu, à l'ombre des palmiers des Jardins aquatiques ou dans le campement spartiate d'un bivouac au coeur du désert. A ceci près qu'ils étaient dans un pays froid, où la pluie faisait chanter le paysage et où le soleil des Martell était bien loin, caché derrière d'épais nuages.
Mais avec les chemins si différents qui étaient désormais les leurs, sauraient-il maintenir le spectre de leur amitié d'autrefois? Rien n'était moins sur, mais alors qu'il reprenait une nouvelle gorgée de vin, il aimait croire que c'était encore possible.

-Moins jolies et moins cruelles. Cela ne peut pas me faire de mal. railla-t-il, plaisantant. Et tu as survécu deux lunes entouré d'autant de fadeur et d'ennui. Je ne sais si je tiendrais aussi longtemps, mais je doute que Doran t'en félicite à ton retour pour autant... finit-il d'un ton légèrement évasif. Il ne se lasserait pas de suggérer à l'aspic de revenir à Dorne. De revenir à la maison. Il s'installa plus confortablement, et était désormais à moitié allongé sur le canapé.
Les dragons ne sont pas des bêtes connues pour leur esprit stratégique. Elles frappent quand bon leur semble, et dorment aussi longtemps qu'elles le souhaitent. Tu devrais le savoir.Rhaegar, le roi dormant. Cela sonnait juste, hélàs pour les sept couronnes. Il posait un regard pensif sur la fenêtre puis sur le feu qui brulait dans l'âtre à l'extrémité de la pièce. Tu devrais moins te soucier de Viserys que de ses alliés. Les chiens n'ont pas besoin qu'on leur en donne l'ordre pour se jeter dans une curée.

     
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" Juge Rhaegar tant que tu le souhaites. Juge Rhaegar sans jamais l'avoir vu arme à la main, je t'en prie, amuse toi. Nous avons repéré il y a quelque jours un groupe d'hommes de Stannis Baratheon. Lui-même s'était, semble-t-il, caché au Conflans avant de repartir dans l'Orage. Des hommes à lui sont restés et se sont éparpillés dans le Conflans. "

Croyait-il que Nymeria serait tombé éperdument amoureuse d'un lâche et d'un faible ? D'un homme incapable de prendre les armes et des décisions ? Il se fourvoyait aussi. Les yeux de Nymeria avait brillé lorsqu'elle avait vu Rhaegar combattre. A 39 ans, il était loin d'avoir perdu son talent à l'épée. Sa dernière guerre datait de 16 ans mais il n'avait rien perdu. Ses yeux avaient brillé, admirative, persuadée qu'un tel talent à l'épée était inné. Pour autant, Rhaegar détestait la guerre. Voir les yeux de ses victimes perdre leur éclat, il détestait cela. Et elle ne lui en voulait pas, ils n'étaient pas fais du même bois. Mais lorsqu'il combattait, elle sentait son coeur s'emballer dans sa poitrine, plus qu'à l'accoutumée. Elle l'avait vu combattre à plusieurs reprises et nul doute qu'elle n'en était que plus éprise encore. Mais restait qu'il détestait cela alors cherchait à apaiser les tensions par la parole qu'avec une arme. Elle avait du le comprendre. Alors qu'à côté de cela, Nymeria pouvait se battre - et il ne fallait pas venir lui signaler qu'elle était enceinte et ne pouvait pas se battre à moins de vouloir se faire taper sur les doigts - pour exprimer cette frustration de rester impassible.

Oh, il ne fallait pas non plus se leurrer, l'ancienne Nymeria aurait giflé l'actuelle pour qu'elle se rende compte qu'il n'y avait pas que Rhaegar à Westeros et qu'elle devrait calmer cette dépendance malsaine qui s'installait. Même si elle se revendiquait fière, n'en restait pas moins qu'elle ne pouvait même plus se détacher d'un homme, ce qui était impensable pour la Nymeria d'il y a deux ans. Elle n'avait pas vu le coup venir. Tu ignores ce que je serais prêt à traverser juste pour le plaisir de te frapper lui disait-il. Pour toute réponse, elle offrit un rire sincère. Léger, mais sincère. Ceci dit lorsqu'il reprenait plus tard pour Tyerne, sachant très bien qu'il parlait d'elle, elle restait sur la réserve. Peut-être ne comprenait-il pas les liens qui unissaient les aspics. Fières, indépendantes, orgueilleuses mais entre elles, toujours soudées. Leur père les avait ainsi éduquées, le monde était cruel là dehors, le monde était sans pitié, il fallait qu'elles restent entre elles et se soutiennent. Quoi qu'il arrive. Nymeria n'aurait jamais failli à cela, si Tyerne avait été dans sa situation. Pour rien au monde elle ne l'aurait abandonnée. C'était sa petite soeur, sa petite bouille blonde qu'on avait ramené du Bief car il était mal vu qu'une Septa ait une fille, une bâtarde, une fille d'Oberyn Martell. Qu'elle lui tourne le dos car elle était enceinte et ne lui avait pas dis pour Rhaegar, rien que pour cela, elle ne le concevait pas. Nymeria n'avait rien dis pour Rhaegar pour de nombreuses raisons, tant par loyauté pour Rhaegar que pour protéger sa soeur de tout cela. Elle avait la cruelle impression d'avoir échangé une soeur pour un enfant et un homme. Elle croisait les bras, comme pour se rassurer.

" Jamais tu ne manieras une arme si bien qu'il le fait. Il est las. Comme nombreux d'hommes le seraient à sa place. Je ne suis ni sa mère ni son épouse. Je n'ai pas à lui ordonner d'agir. Je rentrerai à Dorne. Un jour, peut-être. "

Dans une boîte, peut-être. Elle n'avait pas beaucoup d'espoirs quant à son retour à Dorne, cela semblait presque révolu, derrière elle. Comme une ombre qui la hante. Dorne, elle n'en était pas originaire mais y avait passé presque toute sa vie, tout était là bas. Mais cela lui semblait bien trop facile que tout plaquer là et partir. Loin de lui. Loin de tout ce qu'elle avait fait ces derniers mois, juste pour la facilité que retrouver son cocon. Quitte à ce que Doran lui tourne le dos, autant qu'elle en ait toutes les raisons. Quitte à ce que sa famille lui tourne le dos, autant que ce ne soit pas pour rien. Si Oberyn approuvait, elle n'avait rien de plus à demander, rien à perdre. Si Obara la suivait, elle n'avait rien à perdre. Mais maintenant, Daemon lui disait vouloir assurer sa sécurité ?

" C'est ironique, une garde royale avec des gardes. Non ? L'on m'a fait la remarque à Corneilla, demeure de la maison Nerbosc. Ils n'ont pas si tort. Pourquoi veiller à ma sécurité ? N'ai-je pas toujours veillé à cela moi-même ? "

Ce bébé n'y changerait rien, sinon qu'au lieu de jouer les impétueuses elle réfléchirait à deux fois avant de se lancer dans un combat.

Parlons des femmes, celles du Conflans lui semblaient froide, leur beauté ne la touchait pas. Et pourtant, ce qu'elle pouvait aimer les femmes. C'était sans doute son seul regret à s'être tant dévouée à Rhaegar : les femmes lui manquaient. Mais aucune ici n'était suffisamment jolie, elles n'avaient pas ce petit plus qu'avaient les dorniennes et qu'elle adorait tant. Daemon était peut-être mon compliqué que l'aspic, après tout. Mais à en juger le jeune homme, difficile de passer d'une femme impétueuse comme Arianne, chaude comme le sable du désert dornien, à une femme si froide que la roche. Idée qui l'amusait aussi et étirait ses lèvres en un autre sourire.

" J'ai surtout vécu deux lunes dans le lit d'un dragon qui ne me laisse pas penser à autre chose que lui. Il est bien plus talentueux au lit qu'au combat, c'est dire. Comment aurais-je tenu si longtemps dans un seul lit s'il ne savait pas utiliser sa langue à d'autres fins que la discussion... "

Elle retenait un rire. Obara ne le retenait pas, bien au contraire. Ces discussions étaient typique de celles qu'elles avaient à Dorne. Finalement les deux soeurs riaient ensemble.

" Mais les femmes ici, n'ont pas ces traits des dorniennes. Ces traits qui te donnent envie de les connaître ... Un peu mieux. Mais tu auras tout le loisir de le découvrir par toi-même, après tout ! Profite du Conflans et de ce qu'il offre. Peut-être trouveras-tu ce que tu cherches, peut-être trouveras-tu plus que je n'ai pu voir jusqu'ici. "

A Dorne, ce sujet était encore un peu tabou, il valait mieux que Doran lui-même ne sache pas ce qu'elle faisait, que ce soit avec Livia Forrest ou avec les jumelles Fowler, il savait mais Nymeria n'avait pas intérêt à s'en vanter. Ici, c'était encore pire. Les moeurs étaient différentes et c'était un grave crime, inconcevable, jugés par les 7 et autres religions.

" Doran, Doran, Doran. Tu n'as que ce nom à la bouche il semblerait. Doran ne mène pas cette guerre, Doran ne se mêle pas de cela, Doran n'est pas au Conflans. Change donc cette chanson, elle devient lassante. "

Elle s'avançait vers lui et se permettait d'ébourriffer ses cheveux avant de s'asseoir et ses côtés.

" Mais si les nuits sont trop longues tu n'as qu'à venir nous rejoindre. "

Un autre sourire qu'elle adressait à Daemon, légèrement moqueuse, légèrement taquine. Une proposition qu'elle s'était amusée à faire, qu'elle lui avait déjà fais au temps où elle était avec Nakhti. Ce n'était sans doute pas les hormones qui lui faisaient dire cela, plus l'amusement et l'envie de détendre l'atmosphère. Elles frappent quand bon leur semblent et dorment quand bon leur semblent elle aurait pu sortir tout un tas d'autres phrases pour le taquiner et l'embêter mais sans doute son sourire et son regard parlaient pour elle à cet instant.

Elle glissait une de ses main sur la joue de Daemon et se permettait une légère caresse avec son pouce.

" Que ces chiens viennent, alors. Nous avons des os à leur donner. Qu'ils viennent, alors l'aspic mordra et les empoisonnera. Doutes-tu de moi, Daemon ? Doutes-tu de ce que je suis prête à faire et des plans que je suis prête à mener ? "

Peut-être que cela avait été de la folie. Mais l'aspic avait été jusqu'à chopper Tyrion Lannister, l'héritier même de la maison Lannister. Pour lui tirer les vers du nez. Elle l'avait ensuite relaisser partir à sa guise lorsqu'elle avait eu assez d'informations quant à ce qui allait se passer.

Son sourire était plus chaleureux et sincère, tandis qu'elle replaçait une mèche de ses cheveux, remontant quelque peu sa main contre la joue de Daemon.
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Le tintement léger du verre qu'il venait de reposer sur la table basse fit sourciller un des gardes postés à l'entrée. L'homme barbu n'avait vraisemblablement pas oublié ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'il s'était défait de sa boisson. C'était pourtant libre de toute intention malhonnête que le bâtard se redressa pour s'appuyer de nouveau sur les coussins de brocart bleu. Son insolente nonchalance contrastait durement avec la rigueur militaire qui se dégageait des autres chevaliers présents. Il fronça des sourcils intrigués. Stannis Barathéon était aussi venu trouver refuge ici? Décidemment, les rois en exil n'avait guère d'imagination. Le brun s'inquiéta par contre de ces fameux hommes éparpillés sur les terres du pays des rivières. S'il avait consciencieusement évité les grandes routes, il se rappelait maintenant avoir aperçu ici et là quelques soldats isolés. Daemon les avait pris pour des patrouilleurs des seigneurs alentours. Il inspira, soulagé de sa propre chance, bien que son égo lui chuchotait que son sabre aurait facilement eut raison de leurs épées.
D'ailleurs, en parlant de talent d'épéiste, voilà que Nyméria lui assénait sa propre conviction qu'il n'égalerait jamais Rhaegar sur ce terrain. Cela arracha un mince sourire et un souffle à la fois dubitatif, méprisant, et plein de défi au bâtard.

-Je le battrais tout de même Souffla-t-il, certain de sa propre force. De nombreux hommes seraient las. Mais il était le roi. C'était son devoir de rester et de faire ce qui devait être fait. Il ne me semble pas que démissionner soit une option lorsqu'on est assis sur le Trône de Fer.
Et tu rentreras à Dorne. Et si tu ne le fais pas pour lui, ni pour moi, fais le pour...cet enfant
Finit-il, sur un ton sec et intraitable. Malgré cela, il demeurait réticent à la simple idée de la vie qui grandissait dans la jeune fille. Ce bébé lierait encore plus Rhaegar à Dorne qu'il ne l'était déjà, à vie qui plus est.  Cela n’enchantait guère le Bâtard de la Gracedieu.

Il resta un moment silencieux, semblant réfléchir à la question qui venait de lui être posé par l'aspic. Au dehors, un fort coup de vent engendra un courant d'air dans la pièce, ramenant sur son visage quelques mèches brunes aux reflets dorés, lui faisant fermer les yeux un instant. Ce vent froid était si différent. Sentir le souffle chaud du désert sur sa peau ne lui avait jamais autant manqué qu'à cet instant précis. Lorsqu'il rouvrit ses yeux bleus, il regardait l'aspic. Le désert devait lui manquer à elle aussi. Tout comme les oasis, les jardins d'eau, sa famille, ses amis. Et elle leur manquait également. Malgré les avertissements du Prince, et la rancune de la plupart, il étaient nombreux à vouloir la voir revenir saine et sauve quitte à ce que l'aspic affronta mille dangers sur sa route.  Quelles qu'aient été ses erreurs, elle ne devait pas mourir si loin du désert. Daemon s'en assurerait, contre le gré de la jeune femme s'il le fallait. Il ne demandait pas la permission, après tout.

La dernière fois qu'on t'a demandé de veiller sur quelque chose, tu l'as jeté au loin. lui rappela-t-il en faisant référence à son rôle d'ambassadrice. Lorsqu'elle s'en était défait, c'étaient bien les relations diplomatiques de la principauté qu'elle avait jeté aux orties. Et je ne fais pas confiance à tes "gardes". Ni à personne ici. ajouta sa voix suave en passant un regard hautain sur les hommes aux capes blanches. Ils étaient dressés à garder des princesses, des petites filles bien élevées. Daemon n'avait aucun doute quant à leur incompétence dès lors que l'impétuosité de Nyméria les mettrait au pied du mur.
Lui même savait bien ce que c'était que de veiller sur une créature au sang dornien. Que ce soit avec Arianne, les aspics ou encore sa soeur, qui n'était pas la dernière à lui donner du fil à retordre. L'image de Valena lui apparut et il se souvint de son rire effronté. Son coeur se serra à la pensée de savoir que tant de lieues les séparaient à présent. Un sentiment proche du vertige. Mais plus que la distance, il craignait que ce soient ses choix qui ne les ait définitivement éloignés l'un de l'autre. Le prix de son ambition lui semblait parfois bien élevé. Mais puisqu'il fallait payer...

Les sous entendus scabreux de Nyméria le sortirent de ses pensées, et un rire chaleureux s’échappa d'entre ses lèvres. Deux gardes échangèrent un regard où la gène se mêlaient à la circonspection ce qui amusa le bâtard.
-Je suis heureux d'apprendre qu'il sait au moins faire cela la taquina-t-il. Il serait difficile de le lasser de son mépris pour le Targaryen. Mais bien qu'il était de nouveau d'humeur rieuse, il s'assombrit alors que le nom de Doran raisonnait une fois de plus dans la pièce. Plus froidement, il avertit l'aspic, bien conscient qu'elle était loin d'avoir les mêmes relations que lui avec le Prince régent. Elle était tout de même sa nièce, il ne l'oublierait pas. Mais il était autrement plus difficile pour Daemon d'échapper à la colère de Doran.

-Evidemment. Il est notre Prince. Et chaque minute que nous passons loin de Dorne peut voir sa signature parachever un arrêt nous bannissant tous. Lui répondit-il, tranchant alors qu'elle venait s'installer à ses côtés sans que ses paroles n'aient l'air de faire écho chez la jeune fille. Lorsqu'elle lui passa la main dans les cheveux, elle lui arracha un soupir irrité. Plutot que de lui répondre, la brune préféra lui faire une proposition séduisante qui aurait fait transpirer n'importe quel autre homme. Mais il connaissait bien la fille de la vipère, et s'était déjà livré à des jeux similaires avec cette dernière il y a bien longtemps. L'envie de lui rappeler comment avaient finis leurs précédentes tentatives pour s'apprivoiser ne lui manquait pas. Pourtant, malgré la froideur de son père qu'il avait adopté à cet instant, il ne se rebiffa pas et laissa la main de l'aspic glisser sur son visage. Il soutenait le regard d'ébène de la Sand, ses yeux de glace ne se laissant pas happer par leur charme qui semblait pourtant toucher quelques un des gardes postés à l'entrée.

-Je ne doute pas de toi,ni de ce que tu serais capable de faire. Même si je suis loin de te faire confiance. C'est la fin de tout ceci que je redoute. Elle est loin de dépendre de ta volonté ou de celle de ton faux roi. Sa voix était plus basse et caressante. Prenant dans sa main celle de l'aspic, il déposa un léger baiser sur ses doigts avant de serrer davantage sa prise. La tendresse de son geste était en opposition totale avec l'austérité qu'il offrait dans son comportement en réponse aux suggestions de Nyméria. Un lumière, cependant, était venue illuminé d'un éclat saphir son regard pâle. C'était une lueur malicieuse, provocante. L'idée de reprendre ce jeu de séduction l'aurait blasé quelques semaines auparavant, mais la simple pensée que Rhaegar était là, quelque part entre ces murs alors qu'il frisait les limites de la décence avec son amante l'inspirait bien plus qu'il ne saurait l'avouer.


     
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Si Daemon semblait être persuadé pouvoir battre Rhaegar, sans doute était-ce parce qu'il ne l'avait jamais vu à l'épée et que son orgueil l'étouffait. Nymeria trouvait souvent ironique que Rhaegar ait besoin au combat de ses gardes, quand on savait quel talent il avait. Bien qu'elle l'aurait suivie dans n'importe quel combat.

"  Tu sembles savoir mieux que les rois ce qu'est d'être roi, Daemon, tu sembles mieux savoir qu'un chevalier réputé de 39 ans comment on se bat. La vie n'aurait-elle plus rien à t'apprendre ? Voilà qui est triste à ton âge. "

Veiller sur quelque chose ? De quoi parlait-il exactement ? Elle veillait chaque jour sur Rhaegar et sa sécurité. Il ne faisait pas confiance à ses gardes, grand bien lui fasse. Ser Barristan Selmy, elle en avait une confiance presque aveugle. Obara, ça n'était pas la peine de lui demander tant ça coulait de source. Les Crakehall à son service en revanche, c'était moins sûre. Amusée, elle se souvenait de leur arrivée, notamment le plus grand des deux frères, un grand gaillard bien costaud qui ne voulait pas qu'une femme lui dise comment faire son travail. Un homme de l'Ouest typique à l'orgueil presque aussi étouffant que celui de l'aspic. Cela s'était terminé par l'aspic lui rappelant les bonnes manières et le remettant à sa place, le ridiculisant devant tout le monde et signalant à ce petit monde qu'elle était certes une femme mais qu'il ne fallait pas la sous-estimer pour autant. Par orgueil elle leur avait lancé "Alors, qui est le prochain ? Qui a encore quelque chose à redire sur mon autorité ? Qui veut encore me défier, que je lui apprenne les bonnes manières ? " et ils étaient repartis à leur tâches sans mot dire.

Parler de Rhaegar, parler de leur sexualité, voilà qui pouvait faire rougir les autres gardes. Chose qui l'amusait puisque s'ils faisaient bien leur travail en restant devant la chambre du roi, elle n'avait pas eu à leur apprendre cela aujourd'hui. Obara même lui en avait fait la remarque, c'était dire. Mais après tout, pourquoi rougiraient-ils lorsqu'elle savait très bien les discussions qu'ils avaient de leur côté ?

Elle ne répondait pas à Daemon lorsqu'il parlait de Doran, se contentant de lever les yeux au ciel. Qu'il signe ce foutu papier, si les sens des mots "responsabilités" et "familles" lui importaient si peu. Doran ne voudrait pas comprendrer que le choix de Nymeria n'en était pas réellement un, être garde royale et abandonner son titre d'ambassadrice. Son roi le lui avait demandé, il avait eu besoin de personnes de confiance au moment où tous semblaient contre lui. Elle n'aurait jamais refusé. Si Doran était son prince, Rhaegar était son roi. En exil, mais il restait roi avant toute autre chose. Dorne n'était pas indépendante lorsqu'elle a accepté ce titre. Ce titre est à vie. Voilà tout. Il est cependant malheureusement vrai que Nymeria était la première commandante de la garde : femme, bâtarde, dornienne. Tout cela combiné. Elle n'espérait pas non plus être l'égale d'Arthur Dayne et avoir son talent pour l'honneur et la chevalerie, Arthur Dayne avait été une véritable légende. Elle savait aussi qu'elle n'aurait jamais la même réputation d'Or que celle de son prédécesseur, à cette heure aux côtés de Rhaegar, ser Barristan Selmy. Ca ne l'empêchait pas d'essayer et de prouver sa valeur. D'un léger signe de la main, elle indiquait aux gardes de sortir. Ils lui faisaient confiance pour remplir sa tâche auprès du roi, en revanche, ils ne lui faisaient pas confiance pour remplir sa tâche auprès de l'homme. Dornienne, cette réputation de femme facile ne pouvait que la suivre où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse. Qu'elle n'ait partagé son lit qu'avec Rhaegar n'était guère une preuve suffisante lorsqu'ils voyaient qu'elle s'amusait à charmer lords et chevaliers. Elle se permettait, une fois qu'ils étaient tous sorti, de se relever et glisser une jambe par dessus Daemon. Pis, de s'asseoir sur ses genoux, face à lui. Elle relevait son visage vers le sien d'un doigt sous le menton, plus charmeuse à cet instant qu'amusée. Du moins, cet amusement, elle le dissimulait mais le ressentait plus qu'autre chose.

C'était amusant, car même s'ils avaient déjà joués à ces jeux, cela avait mal fini. Pour de nombreuses raisons. Mais elle savait aussi à quoi s'en tenir. Son propre coeur appartenait à quelqu'un, celui de Daemon appartenait aussi à quelqu'un. Ils savaient tout deux à quoi s'en tenir. Ca ne les empêchait pas pour autant de s'amuser, non ? Ses lèvres s'approchait de celles de Daemon mais se contentaient de les effleurer. Elle souriait à nouveau et effleurait sa joue de ses lèvres jusqu'à l'une de ses oreille.

"  Nous aurons tous une fin un jour. Autant profiter de la vie quand on le peut. Les dangers sont partout, à force, on finit par s'en amuser... Rhaegar pourrait franchir le seuil de la porte d'un instant à l'autre et tu n'imagines même pas ce qu'il te ferait s'il nous voyait ainsi... Cela peut aussi être au petit matin lorsque tu mets un pas hors de Vivesaigues et que tu tombes sur un de ces chien comme tu les nommes... Plus bête encore, un soir où tu bois ton vin... Peut-être d'une maladie... Mon père ne t'a jamais appris cela ? Tu as passé du temps à ses côtés à traverser Westeros. Il ne t'a jamais enseigné cela ? Ce qu'il nous a appris à mes soeurs et moi ? Profiter de la vie tant qu'on le peut, peu en importe la réputation que l'on a et la vision que les gens ont de nous ? "

Autant dire qu'à l'heure actuelle, à Vivesaigues, que Doran veuille la bannir était le cadet de ses soucis puisqu'elle devait veiller au quotidien sur Rhaegar qui risquait à chaque instant sa vie. Lorsque l'on ouvrait le pont à un lord d'ici ou de là, Nymeria se trouvait toujours à côté de Rhaegar. Pis, parfois sur Rhaegar. Mais ils profitaient de la vie, chaque matin, chaque soir. Sachant que ces moments pourraient être leur derniers ils les vivaient au maximum.

L'aspic déposait un baiser sur sa tempe puis sur son front, baissant le regard sur lui.

"  Fais moi confiance, ne me fais pas confiance. Je sais ce que je fais, je sais qui je suis, je sais ce que je vaux. "

Puisque la violence amenait la violence, l'aspic préférait jouer avec les hommes que continuer dans le conflit perpétuel. Le conflit ne cessait que si l'un des deux camp mettait de l'eau dans son vin. Nymeria avait ses méthodes bien à elle pour cela.

"   Je suis ravie que tu nous aies rejoins, néanmoins. Peut-être était-ce un coup de folie de ta part mais je t'en suis reconnaissante. Si désagréable sois tu par moment... "

Un sourire amusé se dessinait à nouveau sur ses lèvres pulpeuses. Elle ne parlerait pas de Dorne à nouveau. Elle ne parlerait pas de cet enfant qui devrait vivre à Dorne. Le sujet l'agaçait suffisamment et il paraissait évident qu'elle ne souhaitait à son enfant que pouvoir vivre à Dorne.
Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia
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I will always return


Daemon Sand & Nymeria Sand



Une moue dubitative tordit sa bouche le temps d'un instant en réponse aux questions rhétoriques de son amie qui doutait visiblement sérieusement de ses capacités de guerrier. Il avait encore beaucoup à apprendre, pour sur, même si son ego retirait souvent cette idée à sa vue. Mais il savait également que les enseignements qu'il avait reçu jusque là avaient une valeur toute particulière. En particulier ceux de son père, qui essayait pourtant souvent de le brider, mais qui le rendait aujourd'hui quasiment certain de sa victoire sur Rhaegar. Le talent, l'âge, l'expérience, n'avait aucune valeur si la volonté ne précédait pas ces trois dernières valeurs. La grandeur d'un chevalier se mesurait comme celle d'un pur-sang. Avant toute chose, cela demandait du courage à la bête pour prendre la tête de la course, tout comme cela demandait de la bravoure au combattant pour aller arracher la victoire à son adversaire.  Daemon prenait pour acquis la lacheté du Targaryen, qui, malgré la défense dont le protégeait son amante, n'en demeurait pas moins un Roi qui avait abandonné. Par dépits, par lassitude, par ennui ou par découragement, le bâtard s'en moquait bien. Aucune excuse ne justifiait à ses yeux autant de médiocrité.

Son regard de serpent suivit le mouvement de Nyméria alors qu'elle ordonnait d'un geste aux gardes postés jusque là sagement dans la pièce de quitter les lieux. Il suivit des yeux leur marche jusqu'à la sortie et continua de fixer la porte d'un air vague même lorsque celle-ci se fut fermée. Et il demeura dans le vague, malgré l'aspic qui dévoilait tous ses charmes, malgré son corps qui l'enfourchait et ses lèvres qui cherchaient les siennes. Plus d'un homme aurait frémi à un tel ensorcellement. Pour l'avoir vu plus d'une fois à l'oeuvre, le bâtard savait qu'à l'égal de la Vipère Rouge, sa fille avait appris très tôt à maîtriser le pouvoir de la séduction. La caresse de sa bouche n'était pas désagréable pourtant. Mais le brun n'était pas aussi facile à avoir, comme l'absence de réaction physique de son corps le signifiait clairement. L'amour qu'on lui avait refusé il y a des années hantait encore ses songes et l'amertume avait envahi son esprit comme sa personne. La séduction n'avait plus le même attrait pour lui, et l'envie de jouer avec les sentiments se faisait de plus en plus rare chez lui. Même se faire les crocs sur la jeune et innocente Elia Dayne l'ennuyait désormais. Nyméria avait beau être d'une toute autre trempe, il n'était pas dupe et voyait bien, alors qu'il remontait enfin son regard vers ses yeux charmeurs, la lueur malicieuse qui faisait sourire la brune. Il connaissait bien le jeu que menait l'aspic à ce moment précis. Il en connaissait bien les règles et ce fut naturellement qu'il refusa de s'y plier puisque c'était elle qui cherchait à les lui imposer. Le bras de fer qui les opposait depuis l'adolescence n'était pas terminé.
D'ailleurs, ce qu'elle lui disait ne faisait que peu d'écho au fond de son esprit. Il adorait le Prince Oberyn. Il adorait le voir évoluer ainsi qu'il l'avait toujours fait, hédoniste perpétuel, goûtant à la vie avec voracité et avidité. Et il avait encore plus aimé être de nombreuses fois amené à se joindre à cette vie si spéciale. Son austérité naturelle n'avait pas eu de mal à y prendre goût, sans doute grâce au charisme du Prince, auquel il était difficile de dire non. Mais ce n'était qu'un rêve. Un rêve que seuls des Princes pouvaient se permettre. Le Sand qu'il était, sans une seule goutte de sang royal, le savait bien, même si son père avait du s'y prendre de multiples fois avant de faire redescendre son fils de son nuage doré. Nyméria pouvait prendre des risques car elle avait déjà gagné son rang, son titre, sa réputation. Lui avait bien plus à perdre car tout restait encore à gagner. Bien que sa réputation de champion de Dorne pouvait faire des envieux, cette célébrité ne s'appliquait qu'à la lice et ne légitimait guère son ambition principale.

Une expression désabusée au fond des yeux, il afficha un mince sourire et observa un moment l'aspic avec un flegme impressionnant compte tenu de la séductrice en force qui se tenait sur ses genoux.


-Tu sais très bien comment cela s'est finit la dernière fois. la taquina-t-il.Dis moi...Ton Rhaegar me tuerait plus vite si je te frappais encore ou bien si je te prenais sur ce canapé? Il avança son visage pour embrasser les lèvres charnues de l'aspic. L'aurait-il aimé si elle avait été princesse, comme sa cousine? Se questionna-t-il le temps du baiser. Si seulement c'était si simple. Il n'y avait qu'une Arianne. Et elle était certainement dans les bras d'un autre à ce moment même. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Daemon avait mis fin à leur jeu. Se reculant, il laissa tomber sa tête légèrement en arrière, appuyée sur le dossier moelleux dans une longue expiration.
J'ai fait une longue route jusqu'ici. Je souhaiterais me reposer. S'enfonçant davantage dans les coussins de brocart usé, il ferma les yeux, rattrapé par la fatigue de son voyage. Préviens-moi si ton roitelet souhaite "discuter" de la lésion sur ton visage finit-il d'une voix lassée et douce, même si le coup qu'il avait porté au visage de l'aspic n'avait pas fait tant de dégat car il connaissait l'oeil acéré des hommes amoureux. Il ne délogea pas la jeune femme de ses genoux et ne voyait pas d'inconvénient à s'endormir ainsi, près d'elle, près de son amie.


     
base cracles bones, modification lawina

     
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