Secret promise ♕ Ft. Ryam Prestayn

Le tournoi semblait avoir vidé le royaume d’une grande partie de ses seigneurs, chevaliers et de leurs dames, tant Port-Réal débordait de monde. Cersei avait pourtant l’habitude de la capitale et du peuple qu’elle drainait chaque jour. Des artisans et marchands venus de Westeros et d’Essos en quête de fortune et de renommée en espérant entrer faire des capricieux et exigeants membres de la cour leurs nouveaux clients. Des forgerons et armuriers rêvant de voir un jour leurs créations sur le dos ou à la main des chevaliers de la Garde Royale. Jusqu’aux prostituées, elles aussi l’esprit plein de rêves d’une vie meilleure, au bras d’un galant rencontré dans les bordels ou, à défaut, travaillant dans les plus luxueuses maisons de plaisir de la rue de la soie. Du haut de son balcon, dans ses appartements gracieusement prêtés par la famille royale pour la fille du Régent, Cersei observait toutes ces pauvres et minuscules âmes prêtes à tout pour se faire un nom et laisser leur empreinte dans l’histoire des Sept Couronnes. Et quoi de mieux que de se trouver à Port-Réal lors d’un événement comme celui du tournoi en l’honneur du jeune Roi ? N’ayant rien de particulier de prévu en ce jour, du moins pas avant la soirée qu’elle passerait à dîner avec son père et son frère, Cersei avait préparé une petite bourse remplie de dragons d’or qu’elle comptait bien dépenser auprès des meilleurs marchands de tissus, de joaillerie et d’orfèvrerie. Pour cela, elle avait pu obtenir l’accompagnement d’une petite garde de la part de son père et, si leur présence était nécessaire - on ne savait jamais ce qu’il pouvait advenir aux riches de ce monde, une fois mêlée à la basse populace - Cersei regrettait amèrement son ancien et défunt bouclier-lige, Ser Meliodas Trant. Voilà encore un point qu’elle devrait évoquer avec son père, avant de rentrer à Bel Castel. Au vu de sa condition et de son nom, il lui fallait un bouclier-lige. Pour l’heure, elle devrait se contenter de sa petite garde composée, somme toute, de cinq hommes portant l’armure et la cape rouge des Lannister. Qyburn, qui la suivait comme son ombre, et Félicité Hill l’accompagnaient également, Sacha s’étant retranchée avec bouclier et épée sur son activité favorite: l’entraînement au combat. Une activité des plus féminines lui aurait déplu, c’est pourquoi elle lui avait laissé quartier libre pour sa journée.

Vêtue de rouge et de cuir surpiqué d’or ainsi que d’une fine étole de velours noir enroulée sur ses épaules pour rappeler le rouge et le noir de Vaelarr, Cersei sortit et se dirigea vers la cour du Donjon Rouge où l’attendait une litière et de jeunes domestiques pour la portée jusqu’au quartier commerçant. Il y avait de la place pour Félicité mais Qyburn allait devoir les suivre à pieds avec sa garde. C’est alors qu’au détour d’un couloir, Cersei tomba sur le bouclier-lige de la Princesse Margaery, Ser Ryam Prestayn, qu’elle avait pu croiser et côtoyer brièvement lors de sa dernière venue à la capitale, lorsque le Roi Rhaegar était encore de ce monde. Avant de quitter Port-Réal, elle avait fait promettre au chevalier d’être toujours là pour Margaery car, sans s’aimer pour autant telles deux soeurs unies par les liens du mariage, Cersei et Margaery avaient depuis su développer des liens cordiaux. Trop fière pour l’avouer à la première intéressée, Cersei avait néanmoins insisté, en partant, sur la protection de cette jeune femme dans ce nid de vipères. La grande loyauté du Prestayn envers Margaery ne lui avait fait aucun doute et elle avait quitté le Donjon Rouge en la sachant aussi bien protégée qu’elle ne l’était aux côtés de Ser Meliodas Trant.

— Ser Ryam, le héla-t-elle, sa voix se répercutant contre les murs de pierre et les colonnes donnant sur la cour extérieure. Voilà trois semaines que je me trouve ici et nous n’avons rien échangé de plus que de brèves salutations durant les jours de tournoi. Déplorable, ne trouvez-vous pas? Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Si l’on n’a pas besoin de vous ailleurs, m’accompagneriez-vous ? Non pas que je ne sois pas déjà bien gardée mais il me manque un bouclier-lige, hélas. Vous m’honoreriez en acceptant de jouer ce rôle durant une heure ou deux, fit-elle, à la fois mielleuse et charmante.

@Ryam Prestayn   | dialogue : gras | pensées : italique | Avec toutes mes excuses pour le retard de notre ouverture de sujet