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Home is not a place, it's a feeling ☾ Robar / Maddy

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Home is not a place, it's a feelingEn l'an 308, lune 05, semaine 02

Cette maison. Maddy se souvenait encore de la première fois où elle avait pu découvrir ses contours. Elle n'avait que cinq ans à cette époque, une fillette qui comprenait à peine que cette demeure était celle d'une mère qu'elle n'avait jamais connue et d'un père qui l'avait ignoré jusqu'ici. Pourtant, semaine après semaine, elle s'échappait de la surveillance de son aïeule pour l'observer encore un peu plus. Il y avait quelque chose de triste dans cette maison perchée sur la falaise, comme si le bonheur n'avait jamais imprégné ses murs. Ce foyer semblait toujours être aussi froid, sans vie. Et pourtant, il y avait perpétuellement ses mêmes odeurs d'épices et de fleurs séchées lorsqu'elle collait son petit nez aux fenêtres, elle pouvait même l'entendre chanter lorsque ses planches de bois grinçaient. Dans son imagination enfantine, cette maison avait sa propre existence, indépendante des propriétaires actuels et de ceux qui adviendraient. Ses murs étaient les gardiens d'un vécu parfois oublié ou encore méconnue, petite, elle aimait cette idée farfelue, elle était même réconfortante.

Chaque semaine, le petit crabe marchait furtivement devant son muret, humait ses odeurs, inspectait d’un bref regard le potager. Et lorsque cela n'était pas possible, elle les observait de loin, restant parfois assise sur une pierre subissant l’érosion naturelle de l'air marin. Elle scrutait discrètement ces enfants qui jouaient dans le jardin, courant après les poules en riant et cette mère exténuée, le nez plongé dans ses légumes. Parfois, la jeune femme levait la main pour se protéger du soleil, observant quelques minutes l'océan, puis retournait à ses activités. Maddy aimait les suivre du regard, juste quelques instants. Cette vie, cela aurait pu être la sienne. Elle aurait pu être cette fillette qui courrait se réfugier dans les bras aimants d'une mère attentionnée, être celle qui scrutait l'horizon en espérant que son père rentre bientôt.

Lorsque son arrière-grand-mère comprit la destination de ses escapades, elle lui raconta l'histoire de cette maison. Quelques jours avant leurs mariages, ses parents avaient trouvé cette vieille masure en ruine. Elle faisait face à l’immensité de l’océan, à l'écart des villages et du château de la famille Descarpe. Vestige d'un autre monde, une triste antiquité dénouée de toute vitalité ravagée par le temps dont personne ne souhaitait acquérir. Mais les jeunes fiancés aimaient cette demeure pour son histoire, son potentiel, mais surtout pour sa proximité des criques sauvages. Ce n'est qu'à son déracinement de l'île, lorsqu'elle perdit sa seule figure maternelle, que la fillette se promit qu'un jour, cette bâtisse lui appartiendrait. Qu'un jour, ces enfants qui courraient dans le jardin seraient les siens et qu'elle serait celle qui attendrait tranquillement son époux.

Finalement, Maddy eut cette vie. Elle avait eu un époux qui voguait sur les océans et un fils qui se roulait dans l'herbe fraîche. Les pierres de cette bâtisse étaient imprégnées par les souvenirs de la famille qu'elle se créait, ceux qui lui arrachaient un sourire éclatant, mais également ceux qui la dépouillaient de toute joie. Lorsqu'elle observait le muret à travers sa petite fenêtre, elle se revoyait scruter anxieusement l'horizon, la main relever pour protéger ses yeux du soleil, patientant son retour. Sur la chaise qui lui faisait face se dessinaient les contours de Dywen qui mangeait avec plaisir une tourte en gesticulant gaîment. Partout où son regard se posait était un rappel de la vie qu'elle avait mené aux côtés de son mari et de son premier-né. Des souvenirs qui se multipliaient avec l'arrivé de ses quatre enfants, de nouveaux événements qu'elle mémorisait consciencieusement comme le premier sourire de Rosenn dans cet escalier, la naissance de ses jumeaux devant la cheminée, les premiers pas d'Ysaline dans l'entrebâillement de la porte d'entrée. Elle n'avait pas l'impression de remplacer ses moments par d'autres, mais plutôt de les compiler, comme une précieuse collection. Cette maison était hantée par ses nombreuses existences, témoin de ses pertes, mais également de ses instants de béatitude. Elle avait abrité durant des années ce moment de vie ordinaire avec le chevalier rouge. Sur cette île, Robar avait perdu l'éclat de la noblesse. Il était un homme brisé parmi d'autres. Entouré de marins qui écumaient les mers, de pêcheurs, contrebandiers, pirates, il semblait avoir trouvé une certaine forme de paix. Finalement cet endroit, isolé sur la falaise, était celui où ils avaient réussi à se reconstruire, chacun à sa manière. Maddy se relevant avec difficulté après la perte de Dywen et la disparition de son mari, Robar en affrontant sa propre détresse.

Respirant une dernière fois l'odeur qui se dégageait de la grande pièce, elle se releva doucement de sa chaise, évitant soigneusement de réveiller Moïra qui s'était assoupie dans ses bras. Maddy tourna sur elle-même, balayant son regard sans le fixé sur un élément précis. Elle avait cette étrange impression qui lui irradiait l'estomac, comme si c'était la dernière fois qu'elle se rendait dans cet endroit. Elle était prête à quitter l'île de la Sorcière et même heureuse de retrouver Alys, les enfants, ainsi qu'Andar, mais ces dernières années avaient été pour elle un instant où il n'y avait aucune pression sociale, aucun regard en coin. Seulement une famille. Seulement Robar et elle. Cette vie ordinaire allait sincèrement lui manquer, pourtant il était temps. D'un pas discret et plus lent qu'elle ne l'aurait aimé, elle sortit de la pénombre de la maison pour être aveuglé par les rayons du soleil. Et alors qu'elle refermait avec douceur la porte avec sa main valide, elle interrogea Robar : " Est-ce que tout est prêt pour ce grand voyage ? ". La vue encore paralysée par l'éclat du soleil, elle n'arrivait pas à voir son visage. Durant toute la matinée elle s'interrogea, se demandant s'il était prêt à reprendre le cour de sa vie à Roche-aux-Runes, de vivre à nouveau au côté d'Andar et si cela n'allait pas faire ressurgir sa mélancolie.

...
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Il ignorait encore si la décision qu'il avait prit était la bonne. Après plusieurs années, il lui semblait qu'ils étaient arrivés ici la veille et pourtant le souvenir du château familial de Roches-aux-Runes s'estompait de jour en jour. Ce nouveau quotidien qu'ils avaient bâti sur l'Ile lui avait permit de panser ses plaies tant physique que psychologique mais quelque part au fond de son être, le chevalier savait qu'il ne serait jamais plus Robar Royce. Ni celui des années d'adolescence, insouciant et insatiable, ni celui qui s'était tenu sur le champ de bataille de la péninsule pour défendre son nom et son allégeance face aux rebelles. Il n'était plus tout cela depuis bien longtemps, son âme se morcelant petit à petit : s'arrachant avec la perte de son fils à Port-Réal, se divisant à nouveau après des lunes de captivité dans un cachot. Et quand il était revenu chez lui, après tout ce temps, alors que tous l'avait cru mort pendant si longtemps, il ne s'était pas senti chez lui. C'était ce qui avait motivé son départ, leur départ. Errer dans les couloirs de Roches-aux-Runes ne le ramènerait pas et il ne pouvait supporter le regard d'Alys, elle qui avait toujours été si amicale à son encontre, lui rappeler que sa présence lui avait couté celle de son fils. Ombre de lui même, il avait mis un temps à se pardonner d'avoir manqué à sa promesse faite à Maddy et c'était avec la fin de la Conquête du Val, la chute du royaume des montagnes, qu'il avait finit par avouer à sa maitresse qu'il ne parviendrait pas à reprendre sa vie là où elle s'était arrêtée, près d'une année auparavant. Alors la décision avait été prise, rapidement, entre eux et, à peine quelques jours plus tard, Robar quittait de nouveau Roches-aux-Runes, Rosenn sur ses genoux, Maddy à ses côtés tenant Ysaline dans ses bras.

Ysaline. Par deux fois, Maddy avait porté son enfant et par deux fois il lui avait fait défaut. Bien que trop jeune pour avoir, comme Rosenn, fait l'expérience de son absence, les choses s'étaient arrangées dès qu'il avait accepté l'idée de ne pouvoir revenir sur ce qui avait été. A présent, il ne pouvait que tenter de créer du lien avec ses filles, que chasser les ombres qui obscurcissaient son esprit et aller de l'avant. Aussi douloureux que fut la séparation avec Andar, Alys et les enfants, cet exil volontaire sur l'Ile de la Sorcière eut un effet bénéfique sur sa personne : loin du protocole et de la politique, il avait le sentiment que le poids du nom de Royce s'effaçait. S'il y avait eut quelques invitations des Descarpes envers le blond, il n'était pas venu pour être émissaire ou représentant de la maison Royce et il avait finit par agir presque plus comme un administré que comme un hôte de marque. La simplicité de la vie sur l'ile, l'existence modeste qui accompagnait sa vie avec Maddy fut également bienvenue. Accomplir les tâches qui, à Roches-aux-Runes, étaient dévolues à la maisonnée occupa son esprit et fit naitre un sentiment d'accomplissement face à la débrouillardise dont ils devaient faire preuve. L'épée rangée dans un coffre de la maison, Robar s'essaya à la pêche avec plus ou moins -souvent moins d'ailleurs- de succès. Loin de l'apparat de ses riches vêtements, il demeurait dans des chemises simples et se fondait, autant qu'on le pouvait avec un visage aussi charmant et guère marqué par l'effort et le soleil, dans le paysage des hommes vivant en ces lieux, buvant dans des tavernes et oubliant qu'il avait, un temps, bu les vins les plus couteux et fréquenter les nobles les mieux nés de Westeros. Ici, il n'était que Robar, le compagnon de Maddy. Son patronyme, sa naissance, rien n'avait d'importance. Et cela lui fit du bien. Dans ce cocon qu'ils avaient batis ensemble, Maddy tomba de nouveau enceinte et, pour rien au monde, Robar ne l'aurait abandonné. Des missives qui parvenaient jusqu'à eux, il laissait toujours la rousse répondre de peur de briser la fragile paix intérieure qu'il avait trouvé. Mais lorsque l'invitation d'Andar était venue, il n'avait pu s'esquiver. Son frère lui manquait, bien sur, mais face au terme imminent de Maddy, Robar n'avait voulu prendre le risque d'être absent une troisième fois. Il avait décliné poliment, ne s'étendant ni sur les raisons, ni sur le quotidien calme et modeste qu'était devenu sa vie. Et elle manqua de lui arracher la main tandis que, dans les cris et le sang, arrivaient Moïra et Alec, mais cette fois, il était là. Cette fois, il avait pu se tenir derrière elle tandis qu'elle donnait naissance aux jumeaux, tentant, à défaut de la soulager, de la soutenir autant qu'il le pouvait. Plus que jamais, il prenait la mesure de sa responsabilité et lorsqu'il prit son fils dans ses bras, petite choses dont quelques mèches blondes trahissait la paternité du Royce, il pleura.

Mais les instants de paix ne pouvaient durer éternellement. Sans doute avait-il heurté la fierté d'Andar en refusant de représenter Roches-aux-Runes mais une nouvelle missive lui parvint, signée de la main d'Alys. Une nouvelle invitation, un nouveau tournoi, une nouvelle chance. Il avait contenu le pincement au coeur tandis qu'il quittait l'ile, laissant la silhouette de Maddy, Moïra dans les bras, Ysaline et Rosenn se tenant à ses jupes, pour reprendre la route du continent. A peine avait-il mis le pied à terre qu'il s'était sentie redevenir Robar Royce et lorsqu'il revint auprès des siens, il se sentait en plein dilemme. La conversation avait eut lieu au coin du feu, tandis que les filles dormaient dans leurs petits lits et qu'il berçait la petite dernière, admirant Maddy nourrir leur fils. Une conversation chuchotée, les nouvelles du continent, le choix qui s'offrait à eux, les changements que cela impliqueraient. Pour autant qu'il avait trouvé la paix en ces lieux, il savait au fond de lui même qu'il ne cesserait jamais d'être Robar Royce et qu'il aurait beau fuir, il viendrait un jour où il lui faudrait faire face à ce qu'il avait laissé derrière lui. Alors, d'un commun accord, ils avaient décidé de rentrer.

Il avait laissé la jeune femme faire ses adieux à la maison qui abritait tant de souvenir : des souvenirs qu'ils partageaient mais aussi des souvenirs qui n'appartenaient qu'à elle, à un temps bien antérieur à leur liaison, à une époque où ils n'étaient rien de plus que des camarades de jeux. Il n'était pas jaloux de celui qui l'avait précédé, ni même de l'enfant qu'ils avaient eut ensemble, cela appartenait à un passé qui était sien tout comme les nombreuses conquêtes et le mariage avec Rhaenys lui appartenait à lui. Ils n'étaient plus des novices, ni des jeunes adultes et les années passées en ces lieux lui avait fait prendre conscience que malgré leurs défauts respectifs, ils demeuraient un duo solide. Elle ne serait jamais pleinement sienne car jamais il ne pourrait l'épouser mais elle était la mère de ses enfants, sa compagne et sa confidente depuis tant d'années qu'il se demandait si elle ne le connaissait pas mieux qu'il ne se connaissait lui même. A présent ils s'apprêtaient à retrouver les rôles stricts d'un monde où Robar n'était pas qu'un jeune homme aux manches relevées sur les bras, et au pantalon roulé sur les mollets mais bien l'émissaire, noble et puiné d'une puissante famille, un monde où elle était la fille du maitre d'arme, ancienne servante de la maisonnée. Cependant, il ne comptait pas la voir déambuler dans le château en changeant les draps des invités et en vidant des pots de chambre, elle était sa compagne. Son indomptable compagne et mère de ses enfants. Elle en aurait ainsi la place, s'était-il promis, envisageant un nouveau départ s'il ne trouvait pas satisfaction. Rentrer lui coutait une liberté certaine, mais pas à n'importe quel prix. Il terminant de charger les affaires dans la petite charrette qui les amènerait au bateau, de là, ils rejoindraient le continent et, le lendemain, Roches-aux-Runes. « Autant qu'il est possible de l'être. » dit-il en repoussant une mèche blonde derrière son oreille. Depuis l'annonce de leur départ, il lui semblait que les deux aînées ne tenaient plus en place et il avait du menacer de les laisser sur la plage afin de préserver le sommeil, fragile, des deux plus jeunes. « Es-tu sure que tu ne le regretteras pas ? » demanda-t-il à son tour. Il était celui qui l'avait ramené ici et il était celui qui l'y arrachait une fois de plus. En ces lieux, ils étaient égaux à bien des égards mais le château qu'ils s'apprêtaient à retrouver avait son lot de pièges, de secrets, de non-dit et surtout, un conformisme qui ne manquerait pas de leur rappeler leur vie commune était loin des préceptes des Sept que leurs sangs et statuts respectifs.

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Home is not a place, it's a feelingEn l'an 308, lune 05, semaine 02

Cette conversation avait duré des jours, entre-coupé par la vie quotidienne du couple ou simplement par le besoin de digérer un nouvel argument. Elle avait débuté dans leur lit, chuchoté dans l'obscurité de la nuit. Ce n'était au début qu'une simple supposition murmurée dans un moment d'intimité. Une hypothèse, rien de plus, mais cette pensée germa progressivement dans l'esprit des insulaires. « Es-tu sûr que tu ne le regretteras pas ? », Maddy avait passé des heures a réfléchir à cette éventualité. Et si... Ce et si qui trottinait perpétuellement dans son esprit. La rouquine était habituée à ce va-et-vient ; elle était née sur cette île, puis elle avait rejoint son père après 6 ans d'existence pour les terres des Royce, une Maison qu'elle avait fui pour vivre de nouveau auprès des siens. Après des années, elle était revenue sur le continent, pour de nouveau se cacher chez les Descarpe et pour finalement, revenir sur Roches-aux-Rune. Maddy se retrouvait une nouvelle fois dans cette situation, quitter le continent pour l'île et quitter l'île pour le continent. En réalité, ce n'était pas pour elle que ce et si la taraudait à ce point, non, elle était inquiète pour lui. Son chevalier à l'armure rouge.

Berçant machinalement Moïra dans ses bras engourdit, Maddy plongea ses iris bleuté dans le sien, cherchant quelque chose d'important. Un voile d'inquiétude ? Une lueur de certitude ? Un éclat de témérité ? Elle voulait retrouver dans son regard une trace d'assurance, celle dont elle avait désespérément besoin pour quitter définitivement sa maison, « j'imagine que nous le saurons assez vite ». Toujours armée de son sourire bienveillant, l'insulaire continua à examiner les traits fins de son visage. Il était différent à présent, l'apparence du noble propre sur lui n'était plus la même. L'effet du soleil et de l'iode marine avait fait leurs œuvres. Le chevalier rouge était dorénavant un vrai pêcheur de crabe, mais ce pêcheur de crabe devait à présent reprendre le rôle du noble propre sur lui. Toutefois, Maddy ne pouvait le nier, quitter cette vie lui était difficile. Elle était réellement heureuse ici et aimait particulièrement cette existence, le serait-elle encore à Roches-aux-Runes ? « Et si cela devait arriver, je pourrais toujours revenir vivre ici avec les enfants », elle observa avec malice le chevalier rouge. Pourtant, malgré son air détaché, cette petite voix résonna dans sa tête ; après toutes ses années loin de ses racines, est-ce elle et leurs enfants que Robar choisirait ? Ou déciderait-il de rester auprès de son frère et d'Alys ?  

« Et toi ? Est-ce que tu te sens prêt à retrouver ton ancienne vie ? », Maddy essayait d'être naturel, mais son inquiétude était perceptible et palpable. Son ancienne vie... Celle qui l'avait mené à être marié à une femme dont il n'éprouvait aucun amour et qui l'avait privée d'un enfant à naître. Cette même existence qui le conduit à défendre sa vie contre des créatures de l'hiver, puis à être gravement blessé, enlevé, puis séquestré par son propre peuple. Maddy était effrayée à l'idée de retrouver le Robar qui s'étiole.

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Habitué au confort d'un château ou, en quelques occasions, d'une auberge, quitter ce qu'il connaissait avait le chamboulement dont il avait eut besoin pour guérir. Seulement jamais, en arrivant sur l'ile, Robar n'avait songé que cela lui couterait d'en partir. Lorsqu'il avait voulu fuir Roche-aux-Runes, il n'avait pas d'idée en tête, juste le besoin profond, impérieux, de ne plus voir la silhouette familière de brique sombre de la demeure ancestrale de sa maison, de laisser derrière lui l'armure rouge dont la couleur lui collait à la peau, d'échapper aux regards de ce qui l'avait cru mort et lui reprochait, sans oser s'en rendre compte, de ne pas l'être. Réalité ou interprétation teinté de sa propre culpabilité, il s'était senti dépérir plus que jamais, plus qu'il ne l'avait fait après son départ de Port-Réal lors de sa séparation, plus qu'il ne l'avait été après Winterfell. Au final, il s'était rendu compte que plus que les mots et les secrets de Rhaenys, plus que la déroutante hargne des Spectre, plus que la lame des combattants de la péninsule, il était devenu son propre ennemi. Et s'il avait finit par se remettre des blessures, physiques ou mentales, qu'il avait reçu jusque là, il ignorait ce que son retour à la vie de "Robar Royce" impliquerait pour l'avenir. C'était un pari. Un simple pari pour savoir s'il retomberait dans la profonde détresse qui l'avait secoué après son retour de Goëville ou s'il pouvait, comme il l'espérait, continuer d'aller de l'avant. « Juste toi et les enfants ? » lui demanda-t-il avec un moue interrogative, ignorant s'il devait prendre son exclusion comme une taquinerie ou comme un avertissement. Toutefois, il pouvait comprendre. Même si la demeure des Royce n'était pas un haut lieu de politique, cela restait le château d'une des plus grandes maisons du Val et, puisqu'ils étaient tous humains, il y régnait autant l'atmosphère chaleureuse du foyer de leur enfance que la sinistre ombre de leurs démons respectifs. Démons qui semblaient préférer la terre ferme et qui les avait laissé relativement en paix depuis. Il savait que l'imminence du départ le poussait à idéaliser les dernières lunes, qu'il n'avait pas toujours été bien et que la part mélancolique qui était née lentement dans son âme ne disparaitrait jamais totalement. Pas plus que la longue cicatrice qui barrait son flanc et qui, lorsqu'elle se faisait douloureuse, lui rappelait la bataille perdues et les semaines compliquées qui avaient suivis. Ce serait toujours là ... Mais c'était à lui de savoir quoi en faire à présent.  

Il eut un soupire, tentant cependant d'échapper au regard inquiet de sa compagne. Cette oeillade, Robar la connaissait désormais trop bien, trop tout simplement. Dans les moments sombres qui avaient suivis son retour et leur départ pour l'ile, il n'avait pas été des plus facile à vivre et c'était ce regard qu'elle avait eut sur lui, ces yeux remplis d'une angoisse profonde, d'une peur sincère ancré dans la certitude qu'il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour changer cela. Cela lui avait permit de retrouver contenance, de reprendre pied dans son existence ... Mais cela lui rappelait également combien son rétablissement mental était récent et combien il serait facile de retomber dans des habitudes qu'il ne devait jamais avoir. « Si mon père était là, il ne manquerait pas de me dire que la noblesse offre autant de droit qu'elle n'exige de devoir et que si je voulais m'y soustraire, je n'avais qu'à rejoindre, moi aussi, la garde de nuit avec Waymar. » Un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres au souvenir de Yohn Royce ou de son deuxième frère dont il n'avait plus eut de nouvelle depuis si longtemps qu'il ne comptait plus les lunes. Ils semblaient appartenir à une autre vie, à la vie d'un autre même. Les boucles blondes s'ébouriffèrent joyeusement tandis qu'il secouait la tête. Il faudrait qu'il pense à faire couper ses cheveux, songea-t-il. « En vérité je l'ignore. » confessa le chevalier, quelque peu penaud. Cela ne servait à rien de lui cacher la vérité, de se voiler derrière une fausse pudeur ou des motifs mensongers. C'était ce qu'il s'était promis, en venant ici avec elle. Pas de mensonge, pas de fierté mal placé : il lui avait demandé de l'aide, il l'avait presque imploré de le sauver de ce qui le rongeait, il lui devait bien ça. Le regard azuré se perdit dans le vide avant qu'il ne reprenne. « Mon frère me manque ... Ma famille me manque, tout comme Roches-aux-Runes et tout le reste. Mais je ne sais pas si je parviendrais à vivre avec tout ce que j'y ai laissé de sombre et de mort. » Il craignait de revenir pour voir ce château de son enfance toujours teinté du gris de sa tristesse, du gris de sa culpabilité, du gris des humeurs maussades et des reproches tut. Il ne voulait pas rentrer pour voir Alys pleurer son fils, il ne voulait pas rentrer pour voir Andar se détruire dans le fond d'un verre de vin. Il voulait les revoir comme dans les heures les plus heureuses de leurs vies, de lire l'amour sincère de la famille, retrouver la plénitude d'un foyer et non la froideur d'une maison où il ne se sentait plus le bienvenue. Alors dès que sa résolution flanchait, dès qu'il songeait un peu trop à ce qui l'avait poussé à partir, il repensait aux lettres d'Alys, aux demandes d'Andar, au rire d'Esmée lorsqu'elle l'avait revu au tournoi, à l'accolade fraternelle précédant les adieux, à tout ce qui faisait des Royce sa famille. « J'ai envie de croire qu'une fois là-bas, je redeviendrais celui que j'ai été, que je ne fais que me cacher ici comme un gamin qui s'est pris une fessée. Mais je n'en sais rien, c'est plus compliqué que je ne le pensais et pourtant je sais que je dois rentrer. » Il avait le sentiment qu'ignorer les demandes de son frère, que ne pas entendre les appels des siens, pourrait cette fois lui couter cher et il les aimait trop pour se voir amputé de cette part de lui qui vivait en eux autant qu'ils vivaient en lui. Il était un Royce après tout. « Andar a tendance à faire des bêtises quand je ne suis pas là. » ajouta-t-il avec humour, étouffant la cynique taquinerie qui voulait s'inviter et demander combien de ses enfants il avait finit par donner à travers le Val ou combien de lune il avait tenu sans toucher à une bouteille. C'était méchant, avait-il comprit, et peut être simplement le fruit de son sentiment de responsabilité face au troc auquel Andar s'était livré en échangeant Lucas contre lui, un héritier contre un frère en morceau.

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Au tout début, ce n'était qu'une pensée fugace. Un bruit sourd qui tentait d'émerger à sa conscience, sans être suffisamment clair et audible pour y faire attention. Ce n'est que bien plus tard, alors que le couple préparait leur grand départ, que Maddy prit conscience que ce bourdonnement n'était, en réalité, que l'écho de ses propres craintes. Le chevalier devait faire passer les intérêts de la famille Royce en premier et la maîtresse officielle avait toujours consenti à rester dans l'ombre, à être celle qui passera toujours en dernier, car telle était sa place. Elle l'avait toujours compris. Mais à l'époque où elle n'était qu'une femme parmi tant d'autres, il n'y avait que Rosenn. Maddy aurait pu gérer les conséquences sur sa fille, quoiqu'il arrive, quoique Robar ou sa maison décident, elle aurait réussi à faire face et à la protéger. D'autant plus que la fillette ne connaissait pas encore l'homme qui entrait dans sa vie. Mais à présent, elle était la mère de quatre enfants, Rosenn, Ysaline, Moïra, Alec. Tous les quatre partageaient l'existence du puîné Royce, il était leur père et ils avaient besoin de lui. Et cette fois, elle n'était pas certaine de réussir à protéger sa descendance de la noblesse et de ses enjeux politiques ou de quoi que ce soit d'autres d'ailleurs.

De cette taquinerie à l'allure innocente, Maddy prit conscience que finalement, ce bourdonnement prenait une certaine ampleur et qu'il était peut-être temps de mettre des mots dessus. « Et si c'était le cas... », elle chercha du regard ses deux aînés qui se chahutaient gaiement, ignorant qu'à cet instant précis, leur avenir étaient en jeu « si les filles ne sont pas heureuses à Roches-aux-Runes et si... si je n'arrive pas à vivre de nouveau là-bas et que je préfère habiter dans notre petite maison perchée sur la falaise, que feras-tu ? Nous avons longuement discuté de notre départ, mais on n'a jamais évoqué la possibilité que nos filles puissent seulement vouloir être des insulaires ». En acceptant d'être la maîtresse officielle de Robar, la rouquine avait vraiment acceptée que sa propre famille ne soit pas prioritaire sur celle des Royce, mais après avoir goûtée à cette vie ordinaire sur cette île isolée du monde, elle n'était plus certaine de pouvoir le supporter.

Robar soupirait. La question de la jeune femme n'était pas anodine et il le savait pertinemment. Elle n'aurait su dire combien d'heures elle avait passé à se ronger les ongles en s'inquiétant pour lui, ni combien de nuits blanches avait-elle vécu en veillant sur son sommeil agité. Durant cette sombre période, l'insulaire avait trouvé du réconfort auprès des sorcières de son île, elles lui avaient soufflé des mots rassurants, l'incitant à être patiente et à l'écoute du chevalier, mais jamais elles n'avaient dit à quel point cette séquestration pourrait l'impacter, lui et leur relation. La rouquine se tourmentait sans cesse pour lui, ce qui lui semblait parfaitement normal au vu de leur relation, mais elle ignorait de l'effet produit sur son compagnon.

Entendre le prénom de Waymar fit remonter de doux souvenirs à sa mémoire. Lorsqu'elle était enfant, il était son préféré, elle n'avait jamais pu en expliquer les raisons, c'était simplement ainsi. Elle le retrouvait dans les sourires d'Angus, dans les rires d'Edmée et dans le regard de Lucas. C'était dans des instants comme celui-ci que les arguments de Robar prenait tout son sens, car il n'était pas le seul à ressentir ce manque. Il lui avait été difficile de quitter Andar et Alys dans un moment aussi difficile, elle aurait aimé être auprès d'eux, mais elle avait choisit Robar. « Si Yohn était encore de ce monde, jamais nous aurions été dans cette situation. À la première rumeur de relation intime entre nous, il m'aurait renvoyé vivre auprès des Descarpes en un claquement de doigts », elle émit un sourire en imaginant le patriarche Royce interrogeant son fils sur leur lien et surtout, à quel point il serait outré et gêné par la situation.

Maddy préférait se taire et continua simplement à le fixer avec ce regard dégoulinant d'empathie en berçant doucement Moïra. De temps à autre, elle jetait des regards maternels sur les deux fillettes qui jouaient à présent avec des bâtons, mimant une terrible bataille dont Rosenn semblait être le grand vainqueur. Il y avait au moins un membre de cette famille qui rayonnait de gaieté se dit-elle avec bonheur. Si plus jeune la fillette était passive et peu encline à créer du lien avec les autres enfants, elle avait grandi, ivre de joie. La présence de son père lui avait fait tant de bien, elle semblait avoir le même humour que lui et le même empressement à la taquinerie familiale.« Je crains que cette affirmation soit fausse, c'est quand tu es là qu'il fait des niaiseries », dit-elle en déposant délicatement sa petite dernière dans son couffin en osier, « il a toujours été entouré et pourtant... », sa voix fut plus triste qu'elle ne l'aurait aimé. Robar n'était pas le premier Royce à être aidé par Maddy. Tous les deux partageaient une forme de noirceur qu'elle ne pourrait probablement jamais comprendre : « est-ce vraiment possible de redevenir les personnes que nous étions auparavant ? Je ne suis pas sûr que cela soit plausible ». Elle secoua ses bras engourdit, cherchant à ne plus ressentir ses fourmillements qui redescendait jusqu'au bout de ses doigts, « Andar aura peut-être une réponse à t'apporter ».

Il était amusant de constater que pour le chevalier, il rentrait quelque part, il retournait chez lui. Alors que pour Maddy, elle quittait sa maison, son chez elle. « Je ne sais pas si j'ai vraiment envie que tu redeviennes cette personne », encore agenouillé auprès du couffin de Moïra, l'insulaire releva la tête pour plonger son regard dans le sien, « cet homme que je vois devant moi c'est celui qui est devenu le père de mes enfants, c'est l'homme avec qui j'ai partagé cette vie des plus ordinaires et parfois même ennuyante. Cet homme abîmé est le mien » dit-elle avec ce sourire aimant. Elle n'était pas certaine que ses mots soient véritablement aidant et même compréhensible, mais ça lui faisait du bien de les prononcer, c'était déjà ça de prit.

Répondant à un appel impérieux de créer un lien entre leurs deux corps, la rouquine lui prit la main, un geste affectueux qu'elle effectuait régulièrement, « Robar, je ne remets pas en question notre départ pour Roches-aux-Runes. Tu sais pertinemment qu'ils me manquent aussi et que je ne suis pas tranquille lorsque je pense à Andar, mais j'ai besoin de savoir... Si je décidais de partir de Roches-aux-Rune pour revenir vivre sur cette île, quel serait ton choix ? Le devoir ou l'amour ? » Même s'il choisissait le devoir auprès des siens, elle continuerait à l'aimer, mais elle n'était pas certaine de vouloir vivre la même vie que sa mère, de la première Moïra qui était née sur cette île.

...
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Tout aux prises de ses propres craintes, Robar constatait qu'il n'avait pas pu voir les doutes de sa compagne. A ses yeux, Roches-aux-Runes n'était que la maison qu'il fuyait depuis quelques années, les souvenirs heureux de son enfance se voyant peu à peu remplacé par ceux, plus opressant de sa vie d'adulte : Rhaenys, la guerre, l'absence de Lucas, il avait la sensation que les vieilles pierres de la forteresse se refermaient sur lui en un tombeau qui l'asphyxiait doucement. Il avait beau se répéter que ce n'était pas sa faute, que tout ce qui advenait n'était de son fait mais les mensonges d'enfant ne parvenait plus à atteindre son esprit et même si la part la plus censée de sa personne savait qu'il n'avait aucune part de responsabilité dans la bataille de la péninsule et dans les conséquences qu'elle avait pu avoir par la suite, son coeur ne parvenait à y adhérer entièrement. Ainsi, partir était devenue une urgence vitale, un besoin que rien ne pouvait contraindre : il n'était pas seigneur, il n'était héritier, il n'était aucune des raisons qui justifiait son échange contre Lucas. Cependant, si pour Robar la motivation de son départ allait de paire avec le profond attachement qu'il avait aux siens et au château de son enfance, ce n'était le cas de Maddy. Son père était peut être un membre de la maisonnée des Royce, elle n'en demeurait pas moins une insulaire et Roches-aux-Runes n'avait, dans son coeur, la même importance que pour lui. « Rosenn connait déjà Roches-aux-Runes et Ysaline y est née ... Tout ira très bien, Maddy. Elles vont retrouver leurs cousins et je suis sur qu'Alys meurt d'envie de voir les jumeaux. Et je pourrais montrer à tous que mes enfants sont les plus mignons de ce foutu royaume. » dit-il avec un sourire en coin, désireux de la voir quitter cette mine préoccupée tandis que, malgré l'assurance de leur décisions prise d'un commun accord, il craignait la possibilité qu'elle se ravise et reste ici. En vérité, Robar enviait parfois les milles vies que Maddy semblait avoir eut. Il n'enviait pas la tristesse et le deuil qui avait accompagné chacun de ses retours, mais il se souvenait clairement de cette impression qu'elle avait toujours des histoires rocambolesques à raconter, des contes où, aux paysages marins, se mêlait la réalité d'une vie simple et le fantastique de créatures légendaire n'apparaissant qu'à de rares occasions. L'enfant qu'il avait été en avait été émerveillé, l'adolescent avait trouvé cela rafraîchissant, l'homme voyait les récits d'un oeil bien différent à présent. Pour la première fois, il avait été inclus dans un de ces allers-retours, et même s'il avait été difficile au début de se départir de la noblesse qui avait toujours entouré son existence, il avait finit par s'acclimater à cette vie loin des complots politiques, de la méfiance paranoïaque et des coups de couteau dans le dos. Dans les villages de pêcheur, nul ne parlait des oppositions entre les frères dragons, dans les tavernes personne n'abordait les scandales qui secouaient la vie mondaine. Il comprenait les réticences de Maddy, il les entendait mieux que quiconque.

Il était certain que sa destinée était sans doute loin de celle que Yohn Royce avait imaginé pour lui : sans doute le vieux seigneur n'aurait-il pas accepter la proposition de mariage entre son puiné et la fille aînée du roi, lui préférant une jouvencelle du Val, plus docile pour se fondre dans la tribu Royce, plus douce pour coller au caractère tantôt extravagant, tantôt moqueur du chevalier rouge. Il était certain qu'il n'aurait pas davantage approuvé la relation secrète de son fils avec la fille de son maitre d'arme. Si Yohn appréciait Maddy, il demeurait le seigneur d'une maison majeure du Val et son amitié avec Sam, sa bienveillance avec sa progéniture, s'arrêtait aux portes du domaine privé. Et pourtant c'était bien de son vivant que Robar avait poursuivit la jeune femme de ses convoitise, lui livrant une cour où se mêlait l'humour familier de leur jeunesse partagée et la séduction que son joli minois et son beau-parler lui offrait. « Une chance que nous ayons toujours été assez discret pour qu'il ne puisse rien en dire. » rétorqua le blond avec un sourire moqueur. Oh il aurait sans doute détesté la punition de Lord Yohn s'il avait su, Robar en était persuadé, et il aurait parier ce qui lui restait d'honneur et de talent que la petite rousse aurait été directement renvoyée sur l'île de ses ancêtres sans même attendre l'aube. Cela faisait des années que Robar n'avait plus repenser à son père, du moins en ces termes là. Chaque année, il adressait une prière maladroite à la mémoire de ce dernier mais ce n'était pas pour autant que son image l'habitait le reste du temps. Il glissa sur elle un regard en coin. « Le tien par contre ... Je crois qu'un jour il finira par me jeter de la falaise ... » commenta-t-il, à demi-amusé mais le son d'un certain cynisme dans le timbre de sa voix. Robar n'avait jamais eut de mauvaise relation avec Strong Sam : enfant, sa détermination à se hisser au niveau d'Andar, de plusieurs années son aîné, avait fait rire le maitre d'arme qui, face au sérieux de l'enfant, avait finit par lui apprendre quelques petites techniques avant même qu'il ne soit officiellement autorisé à prendre des leçons avec une épée en bois. Sans doute Samwell Stone devait-il regretter sa bienveillance passée : si Robar n'avait pas comprit la froideur soudaine de son ancien mentor à l'époque, il était évident que l'homme n'approuvait pas de voir sa fille unique devenir la maitresse du chevalier. Sans doute, avait-il envisager la chose comme l'un des nombreux caprices du blond, une relation qui ne donnerait rien de plus que des ennuis à sa progéniture et un très grand mal de crâne à ce pauvre Andar. Robar avait craint que Sam Stone ne le défie en duel lorsque Maddy avait annoncé attendre leur deuxième enfant mais contre toute attente, le vieux maitre d'arme demeura aussi bougon qu'à son habitude et, puisqu'il était parti avec elle sur l'île, Robar espérait que de voir les jumeaux ne lui causerait pas de crise cardiaque soudaine. Il éprouvait cependant un paradoxal amusement à l'idée d'enquiquiner Strong Sam mais s'il le disait trop ouvertement, il prenait le risque de voir Maddy venger son vieux père en lui menant la vie dure : attitude qu'elle avait déjà eut par le passé quand il s'amusait de la voir jalouse tandis qu'il gratifiait d'autres servantes de la maisonnée de son insatiable attention. Il était tout au ricanement intérieure que ses souvenirs lui ramenait lorsqu'elle contredit ses certitudes au sujet d'Andar et il prit alors une moue outrée que ses sourcils froncés venaient accentuer. « Tu plaisantes ?! Je suis pas parti depuis une lune qu'il se remet à tâter de la bouteille. » objecta le chevalier avec mauvaise humeur. L'alcoolisme d'Andar était sans doute le sujet le plus tatillon de son existence : il connaissait bien des ivrognes mais lorsqu'il s'agissait de son frère, Robar ne parvenait jamais à demeurer de marbre. « Il sait très bien ce qu'il se serait passé si je l'avais vu faire. » ajouta-t-il d'un ton plus sombre. Cela faisait des années qu'Andar s'était sevré, s'éloignant autant que possible de la tentation, résistant aux pulsions que ses vacillements d'humeur rendait plus ou moins facilement gérable. Pendant des années, Andar avait tenu sa promesse de sobriété et ce n'était que par une lettre d'Alys que Robar avait apprit la rechute de son frère. Le jeune homme n'était pas du genre à trouver des excuses, il ne voulait pas en entendre : le choc de la chute du Val, le poids du sacrifice de Lucas, l'humiliation de la défaite, ... Cela n'était que du vent aux oreilles du chevalier dont l'enfance avait été marqué par la maladie -car il n'y avait pas d'autre mot pour le décrire- de son aîné et pour les secrets qu'il avait gardé pour le bien de l'héritier. Peut être était-ce ce sentiment de trahison qui l'avait poussé à refuser les demandes d'Andar, à ignorer ses lettres, à repousser la date de son retour. Et quoi qu'on lui ait assuré que la chose était passé, qu'Andar était de nouveau sobre, Robar ne pouvait s'empêcher de redouter ce qu'il découvrirait à Roches-aux-Runes.

Par chance, Andar n'était pas le sujet dont Maddy voulait parler ce jour, lui laissant un instant de répit avant qu'il ne comprenne qu'Il était une part des inquiétudes de son amante. Cette personne, comme elle l'appelait, était une part de lui qui était restée sur le continent, une part de lui qu'il ne cesserait jamais d'être, même avec un pantalon relevé sur les mollets, même avec les cheveux en bataille à cause de la brise marine. Il comprenait ses craintes en un sens, mais il ne savait quoi dire pour l'apaiser : il s'était toujours promis de ne lui offrir de promesse qu'il ne pouvait tenir. Demeurer le Robar de l'île en était une. En revenant sur le continent, il retrouverait ce qu'il y avait laissé : le nom et le devoir, le sang et les responsabilités, son propre passé et l'avenir qui pouvait encore se dessiner. C'était à la fois terrifiant et plein d'espoir et lui même ne savait comme gérer l'inquiétude de son retour, et le petit brin d'impatience qui s'y ajoutait. « Nos parties de cache-cache dans les placards à balais semblaient pourtant te plaire dans mes souvenirs. » finit-il par lui dire, décidant de prendre la chose sur le ton de l'humour comme il le faisait si souvent. Cela donnait sans doute l'impression qu'il ne prenait la chose au sérieux, ce qui était faux, mais c'était la seule manière par laquelle il pouvait lui transmettre, autant que possible, un peu confiance. « Tu te souviens de ce que je t'ai dis lorsque je suis revenu de Port-Réal après l'annulation ? Je le pense toujours, tu sais. » dit-il après un bref silence durant lequel son sourire goguenard s'était éteint au profit d'un sérieux qui le suivait depuis trop longtemps. Cette soirée semblait appartenir à une autre vie : ce retour dans le village bordant Roches-aux-Runes après des semaines à Port-Réal, ce quiproquo qui les avait conduit à s'isoler à l'extérieur pour préserver le sommeil de Rosenn tandis qu'il annonçait être libérer de son mariage, tandis qu'elle lui avouait être de nouveau enceinte. De cette soirée, Robar conservait un regret, celui de ne pas avoir pu tenir sa promesse, celui de l'avoir laissé seule, persuadée de sa mort tandis qu'elle amenait Ysaline dans ce monde dans un climat de terreur et d'incertitude. Sa présence lors de la naissance de Moïra et Alec ne changeait rien à son manquement, des années auparavant. « Les choses seront différentes, vraiment. Je ne veux pas te voir au milieu des servantes comme si nous étions toujours les jeunes gens qui échappions au regard de Yohn Royce. »  Car Andar n'était pas leur père, car Andar n'avait pas le choix. La discussion que les frères avaient eut, au lendemain de cette fameuse soirée, était assez claire dans son esprit : Andar connaissait les intentions de son cadet et s'il ne s'y était opposé à l'époque, il n'imaginait pas que la chose ait changé. Sauf s'il avait d'autre projet pour toi, susurra la voix traitresse du doute dans son esprit. Il déglutit avec difficulté mais tacha de demeurer confiant. « N'imagine pas le pire maintenant. Rien ne nous oblige à rester si ... »  Il hésita. Si quoi ? Si Andar décidait de mettre la responsabilité de son départ sur les épaules de Maddy ? S'il refusait d'accepter la présence des quatre petits Stone ? S'il voulait le marier à nouveau ? Il y avait un tas de scenario catastrophe qui se bousculait dans sa tête mais il se força à ne pas les écouter. Il était revenu ici pour retrouver confiance en lui, en ce monde. Il ne pouvait laisser le doute balayer tout le travail qu'il avait fait jusque là. « Nous pourrons revenir si cela ne fonctionne pas. » conclut-il alors de manière plus neutre. Il ne voulait pas répondre explicitement à la question. Le devoir ou l'amour, les choses étaient rarement aussi simple, le monde était rarement aussi juste. Ils prendraient les décisions qui s'imposeraient lorsque viendrait l'heure des choix, mais d'ici là, ils ne pouvaient plus rester cachés ici en espérant que ce monde les oublie.

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Home is not a place, it's a feelingEn l'an 308, lune 05, semaine 02

Le chevalier rouge n'était pas son époux. Il ne l'avait pas recouverte de son manteau au filament d'or, ni évoquer une quelconque promesse devant les dieux de sa maison. La sorcière restait libre de le quitter si elle ne se sentait plus en phase avec le Royce et Robar pouvait en faire de même. Pourtant, le couple agissait comme tel, car ils s'étaient engagé l'un envers l'autre lorsque son divorce fut dissout. Une situation qui était acceptable sur cette île, loin du regard inquisiteur de la noblesse, mais elle n'était pas certaine que cette disposition soit du goût de tous. Le continent obéissait à d'autres règles et Maddy n'était pas une très bonne joueuse. Pour lui, tout irait pour le mieux. Il l'annonçait avec un tel aplomb qu'elle aurait presque pu le croire. Tout ira bien. Pour Rosenn, pour Ysaline, pour les jumeaux, mais pour eux, est-ce que tout se passerait-il aussi bien ? Ce départ imminent semblait provoquer chez elle une véritable avalanche d'appréhension.

À cet instant précis, entouré de toute leur affaire, elle découvrait avec horreur des interrogations qu'elle avait éludé jusqu'à présent. Leur couple, tel qu'il était, pourrait-il vraiment survivre à Roche-aux-Runes ? « Un lieu de naissance n'en fait pas une patrie », rétorqua Maddy, à demi-songeuse. Cela était peut-être hypocrite de sa part. Cette île était son havre, l'endroit où elle se sentait véritablement en sécurité, le lieu où elle pouvait expérimenter la vie qu'elle souhaitait vivre. Peut-être ressentait-elle tout cela parce que, justement, elle y était née, parce qu'elle avait ses racines sur cette terre. En disant cela à voix haute, elle se demandait si elle agissait comme ces vulgaires charlatans qui accostaient sur le port des Descarpe ? Robar se voulait rassurant et cherchait des arguments pour entériner cette décision déjà prise, mais elle avait l'impression qu'il entendait ses mots sans véritablement les écouter. Il lui était souvent plus facile de se déverser en boutade et en espièglerie au lieu d'échanger sur des sujets périlleux comme celui-ci. « Bien évidemment qu'ils sont les plus mignons de tous ce royaume, ce sont mes enfants », elle répondit à son sourire en haussant les épaules, mais la sorcière n'était pas rassuré pour autant. Les Stone, bien qu'ils portaient un nom de famille, restaient des bâtards...

Robar exprimait ne plus être le jeune homme qu'il avait été, pourtant, il gardait toujours ce sourire malicieux et il possédait toujours ce don pour dédramatiser les sujets sérieux. Il évoquait des souvenirs du passé, de tous ses instants partagés ensemble et elle ne put s'empêcher d'arquer un sourcil en entendant le mot discret. Jamais le cadet des Royce n'avait été discret, les mains baladeuses dans le salon principal, les œillades lubriques lorsque Yohn tournait le dos, un baiser volé dans l'entrebâillement d'une porte... C'était un véritable miracle que le patriarche Royce n'est jamais rien su de cette liaison secrète, « nous n'avons pas la même définition de discret et si un jour mon père finit par te pousser d'une falaise, c'est que tu l'auras probablement mérité », sa voix était voilée par une pointe d'amusement et elle finit par rajouter « comme par exemple... si tu avais le malheur de courtiser, au hasard une femme sulfureuse qui travaille à la blanchisserie du château de Roche-aux-Runes ». La sorcière plissa des yeux et fronça légèrement des sourcils, c'était presque un avertissement. S'il se rapprochait de cette horrible femme, elle serait sans doute capable de bien plus que de cracher dans une soupe. Elle la pousserait dans les escaliers en prétendant que sa poitrine était si importante qu'elle fut déstabilisée par son poids et qu'elle s'était fracassé le crâne en tombant dans les marches. Elle irait même cancaner à son enterrement juste pour salir sa réputation. Maddy était incapable d'une telle violence, mais l'imaginer lui faisait du bien.

Le sujet vint naturellement sur Andar, car son amant n'était pas la seule personne à l'inquiéter. « Je ne pense pas que ça soit ton départ qui l'est poussé à s'enivrer de nouveau. Je ne suis même pas certaine que ta présence aurait pu changer quoi que ce soit, j'imagine que c'était sa seule façon de gérer tout ce qui s'est passé », contrairement à Robar, sa voix ne reflétait pas de la froideur, mais de la neutralité réflexive. il était alcoolique. C'était un fait. Il était comme une étoile de mer qui rampait sur une plage déserte pour retrouver désespérément son habitat naturel. La sorcière avait assisté durant des années à ce combat acharné, elle avait été la première à tenir ses cheveux lorsqu'il vomissait dans un seau, la première à tamponner de l'eau fraîche sur son visage lorsqu'il délirait, elle l'avait relevé à chaque chute parce que les autres domestiques refusaient de s'approcher de lui, trop inquiet de la réaction qu'il pourrait avoir sous l'effet de l'alcool. Ses traumatismes étaient tenaces et ses pensées trop sombres, même sous l'emprise de la boisson. Cela faisait des années que Maddy avait arrêter d'essayer de le changer, elle avait juste compris qu'elle ne pouvait rien faire de plus pour lui, hormis d'être là, parfois dans le silence, parfois à tenir un seau. Elle n'avait pas le pouvoir de le changer, Robar non, bien qu'il le pensait sincèrement.  

« Oui je m'en souviens bien », dit-elle avec certaine affection dans la voix. Elle se rappelait très bien de cette soirée en question, c'était d'ailleurs à cette occasion qu'elle lui annonça sa nouvelle grossesse, « je sais que tu penses que les choses seront différentes et j'espère que... ça sera le cas. J'ai simplement... », elle avait l'impression d'avoir une pierre qui lui tombait lourdement dans l'estomac, « comme tu l'as dit, tout ira bien », Maddy fit un sourire forcé en agitant les mains, essayant vainement de se convaincre. C'était sans doute la première fois de la journée qu'il semblait réellement écouter ses angoisses, « est-ce que tu es en train de me dire que je panique de nouveau et que, comme à mon habitude, je me défile ? », Maddy arqua de nouveau un sourcil, elle paniquait, il esquivait. Comme à leur habitude. Pourtant, la sorcière se tenait à la décision qu'ils avaient prit ensemble, malgré son inquiétude dévorante, mais lui évitait de répondre à sa question pourtant légitime. « Tu rassembles nos filles ? Nous allons finir par rater notre navire », elle esquissa un léger sourire avant de soulever le couffin de Moïra. Elle l'a posa délicatement à côté de son frère qui gigotait, les yeux grands ouvert sur le ciel.

Alec dans ses bras, elle se retourna une derrière fois sur la façade envahit de lierre. Cette maison allait terriblement lui manquer, « je ne suis pas certaine de réussir à ne plus être une domestique », avouait-elle timidement, « j'aime profondément Alys, mais je ne pourrais pas être comme elle... ». Maddy ne savait pas flâner durant des heures, ni coudre ou jouer d'un instrument de musique. Elle était de celle qui avait les mains cornées. Celle qui se levait aux aurores pour débuter de sa journée. Sans doute pourrait-elle continuer à enseigner aux enfants des villages voisins... Elle n'avait pas réellement pensé à tout cela. Quelle place aurait-elle maintenant que son statut avait changé ?



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Il trouvait Maddy dure, presque injuste, dans la remarque a demi-chuchoté. Si Ysaline n'avait pas vécu assez longtemps à Roches-aux-Runes pour se souvenir du château de sa famille paternelle, Rosenn ne semblait pas avoir eut de mal à s'intégrer à ses cousins. Preuve, s'il en fallait, qu'en plus de l'héritage d'incroyables gênes physique, sa descendance avait également été doté de son charme à tout épreuve. Il retint cette pensée, conscient que dans son humeur visiblement morose, Maddy ne gouterait que peu de cet humour égocentré dont il était maitre. « Je crois que je mérite des remerciements pour ma très estimée contribution ... » rappela Robar avec un mouvement de mèches blondes qu'il avait prit à mesure que ses cheveux poussaient, gênant sa vision mais ajoutant une nouvelle dimension dramatique à la gestuelle souvent théâtrale du chevalier. Néanmoins, derrière l'amusement, Robar ne pouvait s'empêcher de songer à la part de vérité derrière la plaisanterie : s'il avait pallié, lors de la naissance des jumeaux, son absence à celles de leurs filles, il avait le sentiment par moment de n'être qu'un parent moindre face à ce que Maddy partageait avec les filles. Ce n'était pas tant l'attitude des enfants que les remarques innocentes de sa compagne et de ses réserves quand à leur retour à Roches-aux-Runes. Aussi, encore perturbé par ce sentiment de n'être réellement le père de ses propres enfants, il lui accorda un sourire légèrement crispé tandis qu'elle riait des relations étranges que Robar entretenait avec Samwell Stone depuis que ce dernier avait découvert que les jeux de sa fille et du puiné Royce étaient désormais moins innocent. Robar savait qu'il aurait autant de méfiance à l'égard de celui qui malmènerait le coeur de Rosenn ou envers celui qui abandonnerait Ysaline si cela arrivait mais il peinait par moment à comprendre comment leur relation avait pu devenir si glaciale. « Est-ce ta façon de marquer ton territoire ? » lui demanda-t-il avec moquerie. Il était certain qu'elle le connaissait fort bien, quoi qu'avec l'âge, Robar ne ce serait sans doute pas risqué à séduire un membre de la maisonnée sous peine de recevoir une surprise désagréable dans le potage du soir. Dans une ancienne vie, il aurait prit ses mots pour un défis mais à présent, fut-ce l'âge ou la paternité, il ne se sentait guère âme à courtiser qui que ce soit. Evidement si une pauvre demoiselle se languissait de sa personne, qui était-il pour briser le coeur d'une jouvencelle ... Non. Même l'idée de rire de cette possibilité n'était plus aussi satisfaisante que par le passé. En outre, Maddy possédait le sang soit disant magique des sorcières de la maison Descarpes, il aurait été fort mal avisé de la mettre en colère après des années à entendre parler des terribles actions de ses ancêtres.

Quoi qu'abandonnant le sujet d'Andar, de ses démons et du coup de pied que son cadet ne manquerait pas de lui mettre aux fesses pour lui rappeler sa déception, il amenait la question des changements que leur retour provoquerait dans leur quotidien. Moins de brise marine et de taverne jusqu'au petit matin, plus de leur famille et d'un devoir de représentation qui, il devait l'avouer, lui manquait par moment. Dans tous les cas, le chevalier ne s'imaginait pas reprendre la vie abandonnée à la guerre, perdue en même temps que celle ci : il leur faudrait sans doute un peu de temps pour réussir à retrouver leur repère dans ce nouveau Val où Goëville était devenu le centre de la région mais c'était peut être l'opportunité de faire accepter leurs propres différences.

Alors sonna l'heure du départ, laissant Maddy faire ses adieux à ce lieu qui était si cher à son coeur, Robar fit le tour de ce qui leur fallait emporter eux même jusqu'au navire qui les ramènerait sur le continent. Les quelques malles qui contenaient leur vie toute entière avait été envoyé un peu plus tôt vers le bateau : ils avaient voyagé léger mais quatre à leur arrivée, ils repartaient à six, et les filles avaient grandit nécessitant de nouvelles affaires qui alourdissaient également leurs paquetages. Tandis qu'ils prenaient la direction de leur nouvelle vie, Robar se tourna tandis que Maddy remettait des mots sur ses craintes et, parmi l'une d'elles, ce qu'avoir une place au sein de la famille signifierait sur son quotidien. Il aurait été bien en peine de tirer des généralités sur la chose, mais il ne serait pas le premier noble à avoir une concubine de basse-naissance, une compagne que la décence ne permettait d'épouser mais que l'affection interdisait de renvoyer. De ceux qui préféraient dissimuler l'objet de leur tendresse au sein de la maisonnée à ceux qui leur donnaient un statut et train de vie d'épouse, il existait tout un tas d'histoire où la vie publique et la vie privée se côtoyaient à des niveaux incomparables propre à l'honneur et aux habitudes de chacun. Il s'était attendu à ce que l'oisiveté et le luxe ne soient dans les projets de la rousse, c'était l'une des raisons de son intérêt pour elle : elle ne cherchait pas à se faire entretenir et se montrait suffisamment indépendante pour qu'il n'ait le sentiment d'étouffer dans une relation où il se voyait constamment attendu. « Si ça peut te faire plaisir, je te laisserai faire le lit le matin. » ricana-t-il ignorant combien de fois il avait fait cela lui même avant de ne plus avoir de domestique pour s'occuper de cela à sa place. Le sourire taquin disparut, laissant place à un sérieux qui le prenait de plus en plus souvent. « Maddy, je n'ai pas l'intention de t'entretenir et de te forcer à m'attendre toute la journée. Je veux juste être certain que, que ce soit des invités ou le reste de la maisonnée, tout le monde comprenne que tu n'occupe pas une place temporaire à mes côtés. » expliqua-t-il. Il doutait qu'elle se laisse faire mais il avait vu assez de crêpage de chignon entre servante pour ne pas la vouloir impliqué dans des querelles puériles. Et si cela épargnait les soupes de tout le monde, c'était pour le mieux. « Si tu tiens à garder une occupation et une place, je te préfèrerai loin des pots de chambre. » précisa-t-il avec un sourire plus tendre. « Peut être qu'au lieu d'être une simple domestique, on pourrait voir à ce que tu occupe un rôle auprès des enfants ? Il me semble qu'Alys t'avais confié Angus à une époque, un poste de gouvernante serait sans doute plus agréable et digne de ta nouvelle position, tu ne penses pas ? » En outre, si elle gérait l'éducation des enfants, il aurait la certitude que les leurs seraient aussi bien traité que les petits Royce et non considéré avec mépris sous prétexte d'être des Stone.

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┗ the red knight ┛
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