lionheart | cersei

Le sommeil la fuyait cette nuit et il n’y avait rien de pire pour Cersei que de fixer le plafond ou de tourner encore et encore dans son lit. Elle finit par se lever et passa une longue chemise bordeaux et or par-dessus sa robe de nuit couleur crème. Lentement, après s’être servi une coupe de vin, elle se dirigea vers une des fenêtres de sa chambre et l’ouvrit. L’air rafraîchissant de la nuit lui cingla le visage et fit se lever les quelques mèches blondes qui s’échappaient de sa longue natte, de même que certains relents nauséabonds en provenance des quartiers pauvres de la ville, selon l’orientation du vent. Cersei plissa le nez et grimaça, refermant d’un coup sec sa fenêtre en faisant vibrer les carreaux de verre. Sa coupe à la main, elle alla s’asseoir près du feu qui crépitait dans l’âtre et reprit son livre qu’elle était en train de lire. Elle dut lire peut-être cinq pages avant d’entendre un cri venu du ciel, un rugissement de dragon. Toutefois, ce n’était pas le rugissement aigü - parfois même strident - de Vaelarr. Au contraire, pour une fois, ses vagissements ne se faisaient pas entendre sur la ville et son Donjon Rouge. Comme leur arrivée était encore récente et que Vaelarr n’avait pas l’habitude de côtoyer d’autres dragons, elle se chaussa, passa une cape plus épaisse sur ses épaules et quitta sa chambre. Un garde portant la cape rouge des Lannister se tenait poster près de la porte de ses appartements. En la voyant en sortir, il voulut l’accompagner mais Cersei refusa, exprimant son désir d’être seule. Le garde n’insista pas et la Lionne se mit à arpenter les couloirs des Dragons, seule ou presque car elle ne croisa que des serviteurs bien affairer même à cette heure tardive de la nuit.

Une fois dans les jardins du Donjon Rouge, l’air fut encore plus frais que du haut de la fenêtre de sa chambre mais, surtout, l’odeur était bien plus agréable. Les odeurs de fleurs et d’arbres fruitiers en pleine floraison et le bruit des fontaines à eau rendaient l’atmosphère des lieux paisible au point que, même en pleine nuit, le désir de s’y attarder était très présent. Pourtant, Cersei se dirigea immédiatement vers la plage où Vaelarr avait élu domicile. Du haut de la falaise de pierre surplombant son « nid », Cersei l’aperçut dormant enroulé sur lui-même, calme et serein. Quelques carcasses fumantes se trouvaient encore autour de lui, signe qu’il avait chassé avant de s’endormir. Cersei ne voulut pas le déranger et se contenter de l’observer depuis le haut de la falaise, appuyée contre la rambarde de pierre. Soudain, un mouvement attira son attention sur sa droite et elle se tourna vivement vers cette intrusion, sur la défensive. Mais elle s’apaisa dans l’instant en reconnaissant l’identité de ce nouveau venu; son cousin si cher à son coeur, Daven. Et tout comme il lui sourit en la reconnaissant - quoiqu’il semblait surpris de la trouver seule dehors et en pleine nuit - Cersei lui rendit son sourire et se rapprocha de lui.

— Les Lions peinent à dormir ce soir, semble-t-il, commenta-t-elle sans se séparer de son sourire, un sourire vrai, véritable, sans arrière-pensée, le genre de sourire qu’elle ne dispensait qu’à ses fils et à celles et ceux qui lui étaient vraiment chers. Mais je suis heureuse de te trouver toi plutôt que n’importe qui d’autre de notre famille, rajouta-t-elle en se hissant pour déposer un baiser fugace sur sa joue droite. Elle recula et observa son visage de plus près, y découvrant de la fatigue, certes, mais aussi de l’inquiétude. Et cela était si rare le concernant que l’inquiétude la gagna, elle aussi.

— Tu es inquiet, je le vois. Je ne peux imaginer que ce soit le tournoi imminent qui te mette dans cet état. Pas toi. Quelque chose d’autre te tracasse…ou quelqu’un ?

@Daven Lannister   | dialogue : gras | pensées : italique