True love never dies, it only gets stronger with time

2 participants
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time E7b42ad1bf976ef667cf389ffa7a1e62a556f42d
Ft : Daniel Radcliffe
Multi-Compte : Ashter Yarwyck - Lyanna Mormont - Catelyn Grafton - Oberyn Martell - Alyria Targaryen - Stannis Baratheon - Galladon Oldflowers - Maegor Wydman
Messages : 544
Date d'inscription : 02/09/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True Love – Part 1
The Clumsy Knight in the Vyrwel’s Castle

C’était une journée comme les autres qui venait de débuter sur Darkdell, le fief de la maison Vouyvère. Comme à son habitude, désormais retrouvée, Aladore se levait un peu plus tard que son épouse, Melior qui avait fort à faire maintenant qu’elle avait la charge de deux des trois enfants de sa sœur. Il prenait le temps de se préparer, passait voir son fils Gillian puis passait quelques instants avec les jumelles qui semblaient toujours ravies de jouer avec leur père. Après quoi, il allait prendre une petite collation, seul, dans les écuries où il retrouvait le cerf blanc qu’il avait recueilli il y a quelques années maintenant. La bête était encore plus majestueuse que lorsqu’il l’avait trouvé. Habitué à sa présence, à son odeur, l’animal avait énormément aidé Aladore à se remettre de son traumatisme, son mal-être et ses blessures. Aujourd’hui, tout n’était pas parfait mais il allait bien mieux que l’année passée. Il avait repris le dressage avec beaucoup d’attention et de minutie. Les absences du chevalier n’avaient pas aidé à tenir l’animal régulièrement qui sembla se lier également avec le jeune palefrenier auquel il l’avait confié. Mais il avait fini par retrouver ce lien qu’il avait perçu dans les premiers instants suivants la convalescence du cerf à Darkdell. Ce regard n’était pas trompeur et à chaque fois qu’il le croisait, il se perdait dedans, oubliant ses pensées négatives, oubliant ses blessures, oubliant tout ce qui pouvait lui faire mal. Il lui confiait également ses doutes, ses peurs et ses interrogations. Le cerf était devenu un membre de la famille à qui il se confiait. Aladore ne voulait pas tracasser son épouse ni la maisonnée qui, clairement, irait tout rapporter à leur seigneuresse. Seul le cerf blanc pouvait ainsi garder ses secrets maintenant que son cousin Aemon était reparti sur les routes.

- Je ne suis pas uniquement venu par habitude aujourd’hui, mon cher ami. Ce jour est spécial pour Melior et moi, tu sais. Cette semaine même est spéciale. Il y a dix-sept ans, vois-tu, je suis devenu chevalier. Cela signifie pour certains que les garçons deviennent enfin des hommes. C’est ce que j’ai compris.

Aladore avait commencé à brosser doucement son animal qui semblait attentif à l’histoire de son dresseur.

- Je me souviendrai toujours de ce jour, des visages qui m’entourent, des acclamations de mes sœurs, de la fierté de ma mère, de la joie de ma gran...

Il s’interrompit, autant dans ses dires que dans ses gestes. La simple pensée envers sa grand-mère, lady Gilliane, le rendit triste. Un sourire vint pourtant transformer son visage triste. Elle n’aurait pas voulu qu’il la pleure. Elle n’aurait pas voulu qu’il soit constamment triste en pensant à elle. Au contraire. Il sourit alors plus encore, croisant le regard compatissant de son animal qui était venu renifler sa chevelure brune. Posant une main sur le museau du cerf blanc, Aladore vint poser sa tête contre lui, fermant les yeux, gardant le sourire. Il reprit ensuite les mouvements de brossage et son histoire.

- Ayant donc achevé mon instruction martiale auprès de ser Andrew, que tu connais maintenant, il ne me restait plus qu’une chose à faire : épouser Melior Vouyvère.



***

Dix-sept ans plus tôt.

- Melior… Excusez-moi de vous déranger, lady Melior.

La femme dont il était amoureux depuis sa plus tendre enfance se trouvait dans une des nombreuses pièces du château. L’adoubement avait eu lieu quelques jours plus tôt et la maison Costayne s’apprêtait à repartir dans peu de temps, avec Aladore à leurs côtés. Il était chevalier désormais et sa place était à nouveau à Trois Tours. Melior n’était pas seule. Elle était accompagnée de ses amies et, évidemment, de sa septa qui ne la quittait pas d’une semelle. Tout gêné, le jeune chevalier s’avança, tremblotant, et bafouilla quelques mots qui firent rires les dames présentes aux côtés de la fille du seigneur. Il demandait à Melior de le retrouver un peu plus tard. Il avait quelque chose à lui dire avant son départ. Bien sûr, il espérait que la septa ne serait pas présente ni les amies. Il voulait qu’ils soient seuls comme il leur arrivait parfois de l’être. Tout le monde avait rapidement su à Darkdell que l’écuyer de ser Andrew n’avait d’yeux que pour Melior. Ce que les gens ne savaient pas en revanche c’est que les sentiments du jeune Costayne étaient bien réciproques et que les deux amoureux se voyaient en cachette. La demande d’Aladore était ainsi audacieuse car habituellement ils ne communiquaient pas ouvertement sur leur volonté de se voir. Le prétexte du départ des Costayne était, pour le coup, une très bonne couverture qui n’éveilla aucun soupçon de la septa qui devait probablement se dire que le chevalier souhaitait passer quelques instants seuls avec la nièce de son mentor vu qu’ils se connaissaient depuis tout petits. Rien de suspect là-dedans. Rien à soupçonner non plus. Le chevalier repartit en sachant qu’il retrouverait Melior dans leur endroit secret, là où ils s’étaient toujours retrouvés, là où ils avaient partagé leurs sentiments réciproques, là où ils avaient échangé leur premier baiser – et les suivants.



***

Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis que la journée avait débuté. Le palefrenier avait pris le relais auprès du cerf blanc permettant à Aladore de poursuivre sa journée. Comme tous les gens à Darkdell, il savait que le couple seigneurial fêtait ses quinze ans de mariage aujourd’hui. L’événement allait être célébré dans l’intimité du couple. Aucune fête somptueuse n’avait été organisée pour l’occasion et tout le monde respectait ce choix. Tout le continent sortait d’une guerre longue et éprouvante. Même si la vie reprenait son cours au gré des occasions mondaines, il fallait se montrer prudent sur les dépenses. La guerre n’était pas finie, elle était simplement endormie. Le moment était donc bien choisi car après les événements qu’ils avaient vécu de près ou de loin, Aladore et Melior avaient bien besoin d’un peu de légèreté, de douceur et d’amour. Il avait tout organisé, confiant les enfants à leurs nourrices, septas et autres servantes de confiance sous la direction d’Emma, la suivante de son épouse. Tout sourire, il se présenta dans le bureau de Melior sans qu’elle s’y attende puisqu’il était prévu qu’ils se retrouvent pour le dîner.

- Melior, mon amour, puis-je vous déranger quelques instants ?

Aladore espérait que son épouse n’était pas sur des affaires importantes. Il voulait fêter leurs quinze ans de mariage comme il se devait. Aussi, cela impliquait pour la dame des lieux de quitter toute activité entreprise jusqu’ici. Le chevalier n’avait pas fait les choses à moitié. Il ne les fait jamais à moitié quand cela concerne l’amour qu’il porte à Melior.


#9A7D0A : Aladore Costayne

DRACARYS



First to rise.
by wiise
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1765
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True love never dies, it only gest stonger with time
Darkdell | An 306, lune 7, semaine 3 (et FB)

« Oui ? Que se passe-t-il, Ser ? »


Ser… Comme c’était étrange. Donner du Ser à Aladore, Melior s’y était toujours attendue. Après tout, tout écuyer devait devenir chevalier, c’était dans l’ordre des choses. Et pourtant, à présent qu’il avait été adoubé, la jeune Vouyvère avait du mal à convaincre son esprit de se comporter de la sorte. Si rien ne l’empêchait de nommer Aladore, Aladore. Autant appeler une oie, une oie. Melior craignait cependant que l’affection qu’ils se portaient ne se ressente que trop si elle n’usait pas de ce nouveau titre. Ou que sa tristesse de le savoir sur le départ ne soit plus forte que son calme apparent. Il lui semblait qu’Aladore avait toujours été là. L’imaginer ailleurs qu’à Darkdell lui fendait le cœur…


Alors que ses camarades se mettaient à rire face à la maladresse légendaire d’Aladore, Melior ne fut pas du nombre. Elle se contenta d’esquisser un sourire et de hocher la tête. Le message était on ne peut plus simple pour qui savait l’entendre. Devant les regards interrogateurs  des deux autres jeunes filles, ou inquisiteur de sa Septa, la jeune Vouyvère se contenta de hausser les épaules. Aladore était inquiet à l’idée de quitter Darkdell, voilà tout. Elle comprenait son sentiment et n’y voyait pas là une raison à même de rire. Ses propos eurent pour vertu de clore la discussion, ses amies passant à autre chose alors que cette vieille pie de Septa reprenait sa lecture. Quant à la jeune Vouivre, elle se plongea dans ses pensées. Il lui fallait un plan et vite ! Le temps jouait désormais contre eux et cela lui déplaisait fortement.


Le tout était de ne pas se faire prendre ou d’avoir l’aplomb nécessaire pour paraître naturelle en toutes circonstances. Le temps filait vite, bien trop vite. Melior n’avait rien trouvé de mieux que de prétexter un rendez-vous avec sa sœur Elissa. Cela lui avait permis de s’éclipser quelques minutes. Elissa tiendrait sa langue, Melior en avait la certitude. Qui plus est, un retard restait de l’ordre du possible. La jeune femme connaissait la majorité de sa maisonnée. Dès lors, qu’une personne l’arrête afin de l’entretenir d’un sujet ou d’un autre restait de l’ordre du possible. Sa cadette pourrait maintenir sa couverture quelques minutes le cas échéant. Il fallait que cela suffise.


« Aladore, c’est moi. Melior jeta un regard derrière elle, pour s’assurer qu’elle n’avait pas été suivie. Je suis seule mais je ne pense pas avoir beaucoup de temps. Quelques minutes tout au plus, je pense que ma Septa se doute de quelque chose. »


Cette imprudence pourrait beaucoup leur coûter, bien que la Vouyvère n’en montrait rien. En temps normal, Aladore lui laissait des mots ici et là, dans des endroits dédiés. Il lui arrivait fréquemment de faire de même. Son départ prochain expliquait la précipitation du Costayne, loin s’en faut. Il n’en restait pas moins que Melior savait que sa Septa n’était pas dupe. Elle se doutait de quelque chose, la jeune femme en avait la certitude. Il ne lui manquait qu’une preuve, preuve que la Vouivre était bien décidée à ne jamais offrir.


***

Pour Melior, il n’y avait pas de trêve qui tienne. Bien que la guerre soit comme laissée en suspens, Darkdell demandait encore et toujours beaucoup d’attention. En réalité, l’arrêt des combats avaient ramené tout le monde en arrière, dans un statut quo quelque peu surprenant où il fallait effectuer les réparations qui avaient été mises de côté en attendant l’issue des batailles ou reprendre le dialogue avec tel seigneur ou telle dame pour quelques affaires dont l’urgence avait été dépassée par l’appel du sang et du devoir. Si la Vouyvère n’avait pas accumulé tant de retard, il n’en restait pas moins que son attention était toujours retenue par ce courrier qui attendait encore et toujours une dernière relecture ou ce document rapporté par leur Mestre concernant leurs enfants. Leurs enfants au sens le plus large. Depuis la chute de Bandallon, la Vouivre se répugnait à faire une différence entre ses jumelles, son fils et son neveu et sa nièce. Dès lors, elle étudiait leurs progrès avec la plus grande des rigueurs, traquant le moindre signe de mal-être entre les lignes qu’on portait à son regard.


« Il me faudra répondre à Lady Celia, murmura Melior pour elle-seule. Elle finira par s’inquiéter de mon silence. »


Oui, il lui faudrait se pencher sur sa chère amie du Conflans dès qu’elle aurait un instant. Pour le moment, la Vouivre s’affairait à la vérification de quelques comptes. La trêve permettait aux productions des ses champs et de ses vallons de trouver à nouveau preneur et Melior ne pouvait que s’en réjouir. Sans avoir fait vache maigre sur la fin du conflit, cela serait mentir que d’arguer que certaines choses n’avaient pas fini par manquer à cause de la peur induite par le conflit sur les marchands et les commerçants. Les artisans des Vouyvère avaient cependant mis à profit ce temps qui leur était offert loin des champs de bataille. La production de teintures et d’étoffes était satisfaisante et trouverait sans aucun doute un acheteur à bon prix. Il lui faudrait aussi songer à ce voyage qui s’annonçait à Villevieille, pour les épousailles de Ser Dorian Hightower et de Talla Tarly. Mais chaque chose en son temps.


« Aladore ? En voilà une surprise. Melior avait redressé la tête, l’accueillant d’un sourire. Je vous en prie, vous savez bien que vous ne me dérangez jamais. Il y aurait-il pas quelque évènement à fêter en ce jour, après tout ? »


Melior avait beau être occupée, elle avait la mémoire des dates. Et celle d’aujourd’hui n’avait pu que rester gravée dans son esprit.


DRACARYS
@Aladore Costayne | #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time E7b42ad1bf976ef667cf389ffa7a1e62a556f42d
Ft : Daniel Radcliffe
Multi-Compte : Ashter Yarwyck - Lyanna Mormont - Catelyn Grafton - Oberyn Martell - Alyria Targaryen - Stannis Baratheon - Galladon Oldflowers - Maegor Wydman
Messages : 544
Date d'inscription : 02/09/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True Love – Part 2
The Clumsy Knight in the Vyrwel’s Castle

play

Aladore faisait les cent pas, se répétant en tête les mots qu’il souhaitait prononcer en présence de Melior. Le moment ne pouvait être qu’opportun. Il était enfin chevalier du Bief, adoubé par ser Andrew. Il entrait désormais dans la vie d’adulte. En tant que troisième-né, il aurait pu se retrouver à la Citadelle mais malgré sa maladresse, il avait émis le souhait de poursuivre une carrière militaire. Voilà quelque chose qu’il ne regretterait aucunement puisque cela lui a permis de rencontrer sa douce Melior. Le temps semblait long entre le moment où il demanda audience à la fille de son cœur et le moment où il l’entendit manifester sa présence. Il ne se passa pourtant pas plus d’une demi-heure, le temps pour elle, sans doute, de trouver une combine pour échapper à sa septa et ses amies moqueuses. Cela laissa le temps à Aladore de ruminer dans son coin, de se repasser le fil des années passées, de son enfance à Darkdell, de ses leçons avec ser Andrew, de ses moments intimes avec Melior. Rien de charnel, les Sept en soient témoins, les deux jeunes n’ont partagé que quelques baisers, rien de plus. Évidemment, dans la société Ouestrienne, il aurait fallu éviter, surtout que le mariage entre Aladore et Melior n’était guère, à ce moment, envisagé et envisageable. Il inspira, expira, reprit ses esprits et ouvrit alors la porte à Melior, l’invitant à rentrer avant que quelqu’un ne les voit ou les surprenne.

***

Tout sourire, Aladore lisait sur le visage de son épouse qu’elle devait probablement se douter que le dîner ne serait pas le seul moment pour fêter leurs quinze ans de mariage. Il s’approcha d’elle, prit une de ses mains qu’il embrassa tendrement. Sans un mot, il l’invita à le suivre et à lui faire confiance. Les affaires pourraient attendre le lendemain. La guerre n’était plus et si les affaires n’en demeuraient pas moins urgentes pour certaines, il fallait également prendre le temps de vivre. Ils quittèrent le château pour se rendre à l’extérieur de l’enceinte. Ils croisèrent bon nombre de gens du château qui leur souhaitèrent leur anniversaire. Aujourd’hui, et ce depuis quinze longues années, ils n’étaient plus obligés de se cacher. Ils vivaient au grand jour leur amour et cinq enfants en avaient été les fruits. Poursuivant leur chemin, Aladore espérait que son épouse reconnaissait le chemin qu’ils empruntaient. Loin du château mais trop éloigné non plus. Caché mais quelque peu visible désormais, le temps ayant fait son œuvre. Ils se trouvaient effectivement devant leur ancienne cachette secrète, dans laquelle il avait préparé quelques collations, le tout sur une nappe au sol. Vins, mets rapides, et bien sûr quelques cadeaux. Aladore avait sorti le grand jeu pour exprimer, une nouvelle fois de plus, son amour pour son épouse.

- Après vous, ma Dame.

***

- Melior… vous… vous voilà enfin. Je… je… ne voulais pas vous… vous quitter sans… sans… sans vous avoir parlé.

Maladroit, nerveux, stressé, apeuré, triste, Aladore en perdait tous ses moyens tandis que la jeune fille à la chevelure rousse refermait la porte derrière elle. Sourire un peu niais, posture quelque peu recroquevillée, regard un peu fuyant, le tout jeune chevalier s’en retrouva muet de peur tandis qu’au sol se trouvait une petite nappe sur laquelle était posé un petit panier probablement rempli de mets à déguster. Face à la femme qu’il pensait être la femme de sa vie, il se ressaisit, s’avança vers elle, prit ses mains et poursuivit ainsi.

- Melior ! Me voici enfin chevalier de… devant vous. Nous… nous connaissons depuis plusieurs années main… maintenant, depuis que nous… nous sommes enfants. Depuis quelques années dé… déjà, vous n’êtes pas… pas… s’en savoir les sentiments que j’é… j’éprouve… à votre égard.

Il marqua une pause, une longue pause, repensant alors à ce premier baiser, ce tout premier baiser entre cette jeune fille et lui. Il s’en était remis aux Sept, leur demandant le pardon pour ce geste qui n’aurait pas dû avoir lieu. Mais que pouvait-il faire ? Ils s’aimaient… et ils recommencèrent à plusieurs reprises. En cachette. Avec chasteté. Mais il y eut plusieurs baisers, plusieurs petites attentions entre les deux jeunes gens. Alors quitter Darkdell comme ça pour Trois Tours sans parler à Melior de ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, ce n’était pas concevable pour Aladore. Relevant la tête, plongeant son regard dans le sien, il rougit plus encore, sourit plus encore.

- Je… Je… Je t’aime, Melior et partir loin de toi me fait mal. Je ne veux pas ressentir cette douleur, ce manque, cet éloignement. Depuis que je sais que nos sentiments sont réciproques, je ne pense qu’à toi, à nous. Alors...

Il se rendit près d’un meuble qui était installé là, et qui contenait quelques livres et autres babioles – Melior et Aladore se voyaient en cachette, souvent pour lire, pour passer un moment ensemble, la plupart du temps court mais agréable pour eux. Il en ressortit une petite boîte en bois finement travaillée et sur laquelle étaient gravés leurs deux noms. Il ne la quittait plus des yeux désormais, trouvant en ce moment très précis tout le courage nécessaire pour lui dire ces quelques mots.

- Marions-nous !


#9A7D0A : Aladore Costayne

DRACARYS



First to rise.
by wiise
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1765
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True love never dies, it only gest stonger with time
Darkdell | An 306, lune 7, semaine 3 (et FB)

Melior ne put s’empêcher de jeter un regard derrière elle. Si sa Septa n’avait de cesse de se plaindre de son fort caractère, là où celui d’Elissa était bien plus agréable, ses parents avaient décidé de ne rien en faire. Sa liberté tenait au fait qu’elle respectait les règles de bienséance malgré le feu qui courait aussi bien dans ses veines que dans sa chevelure. Un accord tacite, que la jeune fille respectait scrupuleusement. Si son affection pour Aladore était réelle, autant que pouvait l’être sa tristesse de le savoir sur le départ, la Vouyvère se demandait si elle avait bien fait d’accepter cette invitation. Elle avait déjà dérogé à plusieurs de ses principes. De fait, plus le temps passait et plus la Vouivre craignait d’être prise sur le fait, de manquer de prudence au pire moment. Cela ne ferait qu’apporter du crédit aux dires de sa Septa et Melior ne pouvait imaginer la réaction de son père lorsqu’il apprendrait tout cela…


« … Veuillez m’excuser, je ne peux que craindre d’avoir été suivie. Melior tendait l’oreille, ne discernant aucun bruit inquiétant malgré ses craintes. Je comprends votre sentiment, Ser. Pour autant, nous aurions pu nous retrouver en d’autres circonstances. »


Un sourire, plus crispé que rassurant malgré les efforts de la jeune fille, se dessina sur ses lèvres. Aladore ne risquait pas moins que l’ire de son père et sans doute des autres hommes de sa famille. Il n’en restait pas moins que la punition, s’il devait en avoir une, serait bien plus importante pour la Vouivre que pour lui. Bien que cela la peinait grandement, Melior se rendait bien compte qu’ils n’étaient plus des enfants. Ils l’étaient encore il y a une journée ou deux. Leurs frasques d’hier faisaient sourire. Celles d’aujourd’hui pouvaient avoir de grandes conséquences et la jeune fille n’était pas certaine de vouloir y goûter. Elle était téméraire mais point folle.


« Aladore, je vous en prie. tempéra Melior, avec toute la douceur dont elle était capable. Vous savez bien qu’ici, personne n’a droit de suivre les aspirations de son coeur, qu’importe qu’elles soient partagées ou non. »


La salive lui manquait, sa gorge se serrait. Aladore était touchant. Il l’avait toujours été à ses yeux. Elle lui portait une affection tout ce qu’il y a de plus réelle mais Melior s’était fait une raison. Aladore était un troisième fille et elle, une fille aînée. Les Sept seuls savaient quels projets son père pouvait avoir à l’esprit, s’il y avait déjà réfléchit. Car Aladore et elle avaient le même âge. Lui était devenu chevalier et elle, une dame. Déjà leurs vies commençaient à leur échapper et la Vouyvère était à la fois peinée et attendrie en voyant que son ami, et plus encore, ne semblait pas prendre conscience de cette cruelle vérité. C’était aussi cela qu’elle aimait, chez lui. Cette âme légère, qui ne semblait pas s’appesantir sur les pires aspects d’une situation.


Non… Non, elle devait avoir mal entendu. A présent, c’était sa tête qui lui tournait. Dégageant l’une de ses mains, Melior la porta à son front. Il lui semblait être revenue à ce jour où Elissa avait souhaité l’aider à se vêtir et où elle avait serré de trop son corset. Pourtant, de corset trop serré, il n’y avait pas. Ses côtes se resserraient plus certainement qu’un étau sur son cœur. Aladore, tendre Aladore. Une fois de plus, sa maladresse faisait des dégâts et pour la première fois, elle en était la cible bien malgré lui.


« Aladore, je ne peux pas… Je ne peux pas l’accepter. murmura Melior, alors que ses yeux se posaient sur la boîte. Je suis flattée, mes sentiments sont des plus sincères et cela ne me ferait que souffrir davantage que vous pensiez le contraire. Hélas, vous savez aussi bien que moi que nous ne sommes pas maîtres de cette situation. »


Et cette pensée l’attristait grandement. Il lui semblait que ses yeux lui brûlaient. Les larmes venaient et la jeune fille n’était pas certaine de pouvoir les retenir. Peut-être aurait-elle du décliner cette offre et ne jamais venir ici ? Ou proposer à Aladore de se voir ailleurs, en compagnie d’autres personnes ? Melior sortit son mouchoir de l’une de ses manches, essuyant les quelques larmes qui perlaient de ses prunelles claires.


« Pourquoi faut-il que tout soit si compliqué ? » laissa-t-elle échappé, dans un rire cassé.


***


Melior laissa échapper un rire alors que son époux rompait leur baiser. Allons bon, elle qui pensait avoir la meilleure surprise, la voilà surprise à son tour. Ce n’était pas désagréable, au contraire. Qui plus est, son esprit était déjà ailleurs. Les lettres et autres inventaires devraient attendre. Non, ils pouvaient attendre plutôt. Après tout, il y avait de ces jours plus sacrés que d’autres. Un nouveau rire, à la fois gêné et flatté, prit la Vouivre lorsqu’elle se rendit compte de ce qui l’attendait là. Aurait-elle pu se douter que les Sept lui avaient réservé pareil destin, alors qu’Aladore quittait Darkdell fraîchement adoubé ? Non, bien sûr que non. Elle s’en était voulu de l’avoir repoussé, ce jour-là. De l’avoir blessé, pour son bien pensait-elle. Elle le pensait toujours, dans les faits, bien que le voir au bras d’une autre aurait été une blessure parmi les plus douloureuses qu’elle aurait pu recevoir. Finalement, rien de tout cela n’était arrivé. La Mère et le Père y avaient veillé, au-delà de leurs propres parents.


« Et dire que vous êtes parvenu à faire tout cela sous mon nez sans que je ne m’en aperçoive. remarqua Melior, amusée de la situation. Je me fais vieille, semble-t-il. Vous avez réussi à subtiliser son trésor à la Vouivre que je suis. »


Rassemblant ses robes, Melior ne tarda pas à s’installer. Une lueur malicieuse brillait dans son regard, alors qu’elle observait les alentours. Si elle ne s’était doutée de rien, elle espérait qu’il en irait de même avec sa propre surprise. Aladore ne pensait tout de même pas qu’il était le seul à apprécier ce genre de choses ? On ne fêtait plus grand-chose à Darkdell, suite à la fin de la Rébellion. La mort de Bertram avait balayé bien des choses, la joie de vivre de leur père en premier lieu, de même que l’esprit de Lorent. Dès lors, personne ne prenait plus plaisir aux réjouissances, à de rares exceptions près.


De fait, la Vouivre était heureuse de voir cela changer. Ces petits instants de bonheur avaient manqués durant la guerre et elle comptait bien en profiter.


« Venez-vous ? Je ne suis pas certaine de pouvoir manger cela toute seule. Il nous faudra bien une promenade pour alléger nos estomacs ensuite. »


Une promenade, oui. Une bien belle excuse, surtout. Car si Aladore avait su être discret, Melior avait l’impression de l’avoir été davantage. Elle n’était pas la dame de ces lieux sans raison, après tout.


DRACARYS
@Aladore Costayne | #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time E7b42ad1bf976ef667cf389ffa7a1e62a556f42d
Ft : Daniel Radcliffe
Multi-Compte : Ashter Yarwyck - Lyanna Mormont - Catelyn Grafton - Oberyn Martell - Alyria Targaryen - Stannis Baratheon - Galladon Oldflowers - Maegor Wydman
Messages : 544
Date d'inscription : 02/09/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True Love – Part 3
The Clumsy Knight in the Vyrwel’s Castle

Aladore le sentait, Melior ne partageait le même enthousiasme que lui. Pourtant elle était venue. Comment en aurait-il autrement ? Elle devait venir. Après toutes ces années à se côtoyer, le jeune chevalier devait retourner dans son fief natal auprès de ses parents, de ses frères, de ses sœurs, reprendre la place qui lui revenait de droit. Personne n’a le droit de suivre les aspirations de son cœur. La phrase de son amie lui avait littéralement transpercé le cœur sans prévenir. Il ne s’attendait pas à un tel retour de la femme qu’il aimait et qui l’aimait en retour. Leur amour était partagé, il ne l’avait pas rêvé, il ne l’avait pas imaginé. La preuve en était, elle était là, devant lui, bien présente. Le regard déçu, il se figea, ne pouvant plus bouger, ne voulant plus bouger, n’osant même plus la regarder dans les yeux. Il sentait que s’il le faisait alors qu’elle poursuivait son monologue, il allait s’effondrer. Les larmes commencèrent à monter alors qu’elle clamait ne pas pouvoir accepter. Son cœur se serra à ces mots et bien qu’elle lui fît mal en lui disant cela, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il ne put répliquer ni sortir un seul son. Son regard se leva, rassemblant le peu de courage dont il pouvait sans doute faire preuve et croisa alors le regard imbibé de larmes de celle qu’il aurait voulu pour promise, pour épouse, pour mère de ses enfants.



***

Melior semblait ravie de la surprise de son époux à laquelle elle ne semblait s’être attendue. Le chevalier, de son côté, était tout sourire, ravi de pouvoir faire plaisir à son épouse. Loin des enfants, confiés à leur nourrice, le couple seigneurial pourra profiter pleinement de leur quinzième anniversaire de mariage. C’était un événement qu’Aladore ne souhaitait pas louper et il vint la rejoindre, à sa demande, pour partager ce copieux repas qu’il avait fait préparer. Il acquiesça pour la balade d’un signe de tête, ne voulant parler la bouche pleine. Quel moment de bonheur pur et simple ! Il était là accompagné de l’amour de sa vie, heureux chevalier, heureux mari, heureux papa. Que pouvait-il souhaiter de plus ? Rien, juste de pouvoir vivre encore longtemps aux côtés de lady Melior. N’ayant évidemment pas tout dévoré, tellement il y en avait, le couple passa enfin au dessert. Aladore avait préparé lui-même – cela se voyait – une tarte aux fraises avec l’aide des cuisinières du château. Tout content, tout sourire, il servit une part à son épouse, accompagnant celle-ci du cadeau qu’il avait préparé. C’était une petite boîte délicatement enveloppée avec un petit nœud décoratif sur le dessus. Aladore lui tendit le tout et se coupa ensuite une part de tarte qu’il commença à savourer tout en regardant son épouse, ne voulant aucunement rater la réaction de celle-ci lorsqu’elle ouvrira le petit paquet.

- J’espère que cela vous plaira, mon amour. Allez-y, ouvrez !

Le sourire niais caractéristique d’Aladore n’avait pas changé avec les années. Il avait toujours cette bouille d’enfant maladroit à la fois énervante et à la fois adorable. Il était également impatient de voir la réaction de son épouse. Il apparaissait vraiment comme un enfant à qui on tendait un cadeau mais là, c’est lui qui avait tendu ledit cadeau.



***

- Laissez-moi… Je… Je… Je vous… en… sup… su… supplie. Laissez-moi !

Le regard dans le sien, il pleurait. Il paraissait énervé. Pourtant il ne l’était pas envers Melior. Aladore avait cette incroyable capacité à n’en vouloir à personne. En tout cas, à cet instant très précis, il n’en voulait pas à Melior. Ce n’était pas sa faute car après tout elle le lui avait dit. Ses sentiments étaient réciproques mais les choses n’étaient pas aussi simples. Il désirait ainsi être seul. Il ne voulait pas qu’elle le voit ainsi. Ce n’était pas digne d’un chevalier du Bief. Ce n’était pas digne d’un homme. Il finit même par se retourner. S’il ne la voit pas, peut-être qu’elle ne le verrait pas. Il resta ainsi là, plusieurs secondes, espérant qu’elle soit partie, espérant qu’elle oublie tout ce qu’il venait de se dérouler et tout ce qu’il venait de dire. Aladore était sans doute trop naïf pour ce monde. Il espérait tant de choses mais la société ne lui permettait pas de les obtenir. Cela avait commencé par son départ pour l’écuyage auprès de ser Andrew. Il n’avait jamais aspiré à devenir chevalier. Que ferait le Bief d’un chevalier aussi maladroit que lui ? Il se serait bien vu rester à Trois Tours ou bien, après coup, en grandissant, devenir mestre. Mais son père, autoritaire et strict, ne lui avait pas tellement donné le choix. Mais il y a là zéro regret car cela lui permit de rencontrer Melior. Mais encore une fois, la déception était de mise. Les Sept s’acharnaient-ils sur lui ? Et pourquoi ? Parce qu’l était gaucher ? Parce qu’il était maladroit ? Parce qu’il était sensible ? Parce qu’il n’est pas comme les autres ? Peu importe désormais. Il retournerait à Trois Tours bientôt et d’ici quelques lunes ou années, son père le mariera à une femme qu’il ne connait pas, juste pour assurer les intérêts de la famille et contracter une bonne alliance. Aucune femme ne pourra remplacer Melior dans son cœur. Il s’en était fait la promesse. Pire encore, il en avait fait la promesse à l’intéressée elle-même.



***

Le regard pétillant, Aladore s’imaginait tout un tas de scénario possible sur la réaction de son épouse. Pourtant, un seul point commun à tous ceux qu’il imaginait : le cadeau. Il avait commandé auprès d’artisans minutieux et dont le travail était reconnu, une bague magnifique sertie d’une pierre précieuse d’un rouge étincelant à travers laquelle il était possible de voir la gravure du blason des Vouyvère en fond. Mais ce n’était pas tout. Aladore voulait marquer le coup, comme toujours. Il couvrait sa femme de cadeau et pas uniquement aux anniversaires charnières. La bague était accompagnée d’un collier muni d’un pendentif unique représentant les blasons de leurs deux maisons : une vouivre sur fond de rose entrelaçant entre ses deux pattes un calice. Appréhendant le résultat de cette demande particulière, le chevalier ne fut aucunement déçu et sut immédiatement que cela plairait à son épouse, en tout cas il l’espérait fortement. Même quinze ans après, il avait toujours cette même peur incontrôlable de décevoir son épouse.


#9A7D0A : Aladore Costayne

DRACARYS



First to rise.
by wiise
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1765
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True love never dies, it only gest stonger with time
Darkdell | An 306, lune 7, semaine 3 (et FB)

Comme il lui coûtait de voir Aladore ainsi. Melior avait retourné ce problème dans sa tête des heures durant, n’y voyant aucune issue favorable. Malgré ses inclinaisons pour le jeune chevalier, elle ne pouvait que lui briser le cœur à quelques jours de son départ pour Trois-Tours… Ils étaient ainsi. Aladore avec ses rêveries, elle avec sa réalité. Ils s’entendaient si bien car ils étaient de parfaits contraires. Deux rêveurs n’allaient pas loin, de même que deux réalistes ne bougeaient que peu de leurs sièges. La douleur passerait, peut-être. Dans un jour. Dans une semaine. Dans une lune. Dans un an. Dans dix ans. Elle passait toujours. N’est-ce pas ? Melior aurait voulu en avoir la certitude. Et pourtant, le visage emplit de larmes d’Aladore ne faisait que lui hurler le contraire. C’était pour le mieux. Père disait tout ça, quand il devait prendre une décision difficile.


C’était pour le mieux.


« … Je suis désolée. bredouilla Melior. Je ne peux pas vous demander de me pardonner, Aladore. Ni de me comprendre. Je… La jeune fille baissa la tête, profondément confuse. Je vais vous laisser reprendre vos esprits, Ser. »


Un coup de plus qu’elle n’aurait jamais voulu porter. Un coup inutile. La tête toujours rivée sur le sol, Melior partit à pas lents, sans se retourner. Elle entrelaça ses phalanges entre elles, les forçant à ne plus trembler. Se forçant à ne plus pleurer, malgré la boule de chagrin qui bloquait toujours sa gorge. Elle devait reprendre contenance. Personne ne devait savoir. Elle ne regrettait rien. La jeune Vouivre ne regrettait jamais rien, fierté oblige. Ces quelques années avaient été douces et belles et elle remerciait la Mère et la Jouvencelle de lui avoir offerts de tels cadeaux. Aladore était devenu chevalier, elle avançait en âge. Elle était devenue une jeune femme depuis des années maintenant et se rendait enfin compte de ce que cela signifiait.


Alors, Melior ravala ses sanglots, se jurant de ne les garder que pour elle. Pour Elissa aussi, peut-être. Elle ne pleurerait plus. Plus ici, en tout cas. Elle ne le ferait qu’à l’abri des regards. Les Vouivres se cachaient toutes pour sangloter. Elle l’avait bien remarqué. La Vouyvère releva la tête, un air de défi pour seul masque. Un défi pour elle, pour cette vie qui serait la sienne désormais. Pour les Sept qui régnaient tout Là-Haut. Envers cette colère qui grondait au fond d’elle. Assisterait-elle au départ d’Aladore ? Oui, elle le devait. Une douleur de plus, une colère de plus. Mais elle le ferait.


Sans un regard en arrière, Melior regagna sa chambre, y retrouvant sa cadette. La jeune femme n’eut pas le cœur de la chasser. Elissa n’eut pas le cœur de partir d’elle-même non plus. Les deux sœurs restèrent là, en silence. Au moins n’étaient-elles pas seules. C’était là le plus important. Et au fond d’elle, la plus âgée des deux Vouyvère espérait qu’Aladore trouverait quelqu’un comme Elissa pour éponger son chagrin.


***


Melior laissa couler un instant, puis deux, faisant jouer ses phalanges sur la petite boîte. Non pas qu’elle craignait une quelconque farce d’Aladore. Cela ne faisait pas partie des habitudes de son époux. Elle voulait juste savourer ce moment encore un peu. Le garder un peu rien que pour elle, rien que pour eux. Si Aladore ne l’avait pas enjointe à ouvrir son présent, la Vouivre aurait pu rester ainsi plongée dans ses songes encore un moment. La réalité finissait toujours par la rattraper, pour le meilleur cette fois-ci.


« Que d’empressement, mon cher. répliqua Melior, avec douceur. Vous avez de la chance, je n’aies pas cœur à vous torturer en un jour comme celui-ci. »


Avec délicatesse, la Vouyvère ouvrit le petit coffret. Les siens n’étaient pas riches, c’était un fait. Ils vivaient confortablement de leurs terres, de leurs teintures, de leurs vergers ou encore de leurs troupeaux. En cela, leur mode de vie était proche de celui de dizaines d’autres familles du Bief. Aussi, rien ne pouvait la préparer à ce qui se trouvait là. Ces bijoux… Ils avaient au moins autant de valeur que ceux que son père avaient offert à sa mère, lors de leurs épousailles. La seigneuresse était davantage accoutumée à la sobriété, préférant conserver ses plus belles teintures à la vente ou à la création d’étoffes qui feraient leur fierté à tous. Il n’en restait pas moins qu’un sourire ornait ses lèvres. Un sourire franc et profondément ému.


« Aladore… Qu’est-ce donc que cette folie, mon cher ? Melior frôla ces merveilles du bout des doigts. C’est magnifique, vous n’auriez pas du. »


Il était hors de question qu’elle soit la seule à se trouver dans cet état de joie. Refermant doucement le petit coffret avant de le déposer à côté d’elle, la Vouivre attrapa la petite bourse qui pendait à sa ceinture. Elle l’avait attrapée machinalement, au moment de quitter son bureau. Elle avait bien fait, semble-t-il. D’un mouvement vif, calculé, Melior lança le petit sac, qui tomba juste à côté d’Aladore. Un peu de son contenu se répandit sur le sol. Il s’agissait d’un mélange de graines et de quelques petits fruits. De quoi attirer une certaine créature jusqu’à eux.


« Les grands esprits se rencontrent. Puis-je vous demander d’ouvrir un peu plus cette bourse ? Je me suis permise d’inviter quelqu’un d’autre à notre table, j’ose espérer que vous n’y verrez pas d’inconvénients. »


Il y a de cela quelques semaines, ses gens l’avaient prévenue qu’un animal somme toute inattendu errait sur leurs terres. Oh, la bête n’était pas dangereuse, au contraire. Dans les faits, les métayers hésitaient à chasser un si bel animal. Melior y avait vu un signe. Les cerfs blancs étaient d’une grande rareté, il en allait de même pour les biches. Et les quelques personnes mises dans la confidence avaient eu un mal fou à l’approcher, à l’apprivoiser. Ensemble, ils avaient du s’y reprendre à plusieurs fois, avant que la biche ne se laisse caresser puis emmener. Elle s’était montrée particulièrement friande des céréales et des baies. Un vilain défaut dont la Vouyvère jouait pour la faire venir jusqu’à elle. Pour le reste, la créature vivait dans les environs de Darkdell à sa guise, à portée de voix le plus souvent. La faire apparaître ne devrait pas être d’une grande difficulté.

DRACARYS
@Aladore Costayne | #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Aladore Costayne
Sa Majesté des Oies

Aladore Costayne

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time E7b42ad1bf976ef667cf389ffa7a1e62a556f42d
Ft : Daniel Radcliffe
Multi-Compte : Ashter Yarwyck - Lyanna Mormont - Catelyn Grafton - Oberyn Martell - Alyria Targaryen - Stannis Baratheon - Galladon Oldflowers - Maegor Wydman
Messages : 544
Date d'inscription : 02/09/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True love never dies, it only gets stronger with time
Darkdell | An 306, lune 7, semaine 3 (+FB)

Aladore Costayne n’était que sourire en ce moment de joie et de partage. La surprise, enfin les surprises qu’il avait préparées avaient eu l’effet escompté. Melior semblait ravie de ses cadeaux. Évidemment qu’il n’aurait pas du mais la seigneuresse ne connaissait que trop bien son époux depuis toutes ces années. Il ne faisait pas les choses à moitié et pour leurs quinze ans de mariage, tout comme cela avait été pour les dix et comme cela sera pour les vingt, il marquait le coup. Se retrouver en ces lieux était des plus symboliques. C’était leur endroit, leur cachette, leur secret pendant de nombreuses années. Si, dans les toutes premières années de leur mariage, Aladore ne s’y rendait plus, à cause de ce moment douloureux qu’ils avaient vécu, Melior refusant de donner sa main au chevalier par raison, il avait fini par y retourner, réinvestir la place, créer de nouveaux souvenirs, se remémorant ceux passés. Aujourd’hui, cet endroit était témoin de leur amour éternel et de leur mariage uni.

Mais, contre toute attente, Aladore n’était pas le seul à faire des surprises. Il se retrouva alors avec une petite bourse remplie de graines et de fruits. Le chevalier était quelque peu dubitatif, pensant que sa femme le prenait soudainement pour un cheval ou un animal. Prenant la bourse dans ses mains, Aladore se demandait bien ce qu’il devait en faire d’autant que son épouse déclarait avoir inviter quelqu’un à leur table. C’est alors qu’il entendit quelques mouvements extérieurs. Le chevalier sortit alors et regardait aux alentours. Il s’attendait à voir son cerf blanc, cet animal qu’il avait sauvé sur le chemin du retour pour Darkdell. Mais il n’en fut rien. L’animal devait sans doute être au calme dans les écuries du fief, là où il l’avait laissé il y a quelques heures. Agitant machinalement la bourse, diffusant sans le savoir, l’odeur des fruits et des baies se trouvant dedans, Aladore vit alors un animal approcher. Ses yeux commencèrent à briller en comprenant alors qu’il s’agissait du cadeau de son épouse. Malgré l’excitation et la joie qui l’envahirent, il garda son calme, se retourna vers son épouse pour lui adresser un large sourire. Il fit alors de nouveau face à l’animal qu’il tenta d’appeler et d’appâter avec sa bourse. Il était ému et en admiration devant la beauté de l’animal. Il s’agissait d’une magnifique biche.

***

Melior le quittant, Aladore demeura là durant plusieurs minutes, laissant les larmes couler le long de ses joues. Il était bien difficile pour lui de retourner au château comme si de rien n’était après cela. Mais le chevalier n’avait pas le choix. Alors, il essuya son visage, plongea celui-ci dans l’eau froide afin de se rafraichir un peu et prit alors la route du retour. Melior avait brisé son cœur en refusant sa demande et pourtant, le jeune Costayne persévérait dans sa volonté de ne pas lui en vouloir. Comment le pouvait-il ? Ils n’étaient aucunement maîtres de leur destin, de leur vie, de leur choix. Melior était la fille du seigneur Vouyvère. Elle méritait un meilleur parti d’un troisième-né maladroit et gaucher. Elle méritait un héritier. Grand heureusement pour lui, Owen était déjà marié, depuis peu. Il n’aurait pas supporté la présence de Melior si elle avait été l’épouse de son frère Owen. La douleur était déjà intense, elle aurait été insurmontable. Il devait, quoiqu’il en soit, passer à autre chose, aller de l’avant, vivre avec ses sentiments en sachant qu’ils ne pourront jamais être assumés, vivre sans elle. Le soir-même, son mentor, ser Andrew, qui était bien au courant des sentiments de son disciple, lui parla longuement et à l’abri des oreilles indiscrètes. Il donna plusieurs conseils à Aladore, tenta de le consoler également, reconnaissant ses qualités et l’intimant de faire de ses défauts une force dans sa vie future. Quelques jours plus tard, le départ arriva. Aladore quittait les Vouyvère pour retrouver les Costayne. Les adieux à Melior furent tout aussi douloureux mais le jeune Bieffois ne s’effondra pas. Il imagina à la place, les adieux qu’il aurait préférés. Seul, dans les écuries, préparant sa monture, à quelques minutes du départ alors que tout le monde se préparait dans la cour. Melior l’aurait rejoint, discrètement et l’aurait attrapé pour se blottir contre lui et l’embrasser. Il l’aurait alors enlacé, prolongeant ce baiser si doux, imbibé de quelques larmes. Ils se seraient alors dit adieux une seconde fois, dans cette même cour où ils se tenaient tous deux mais un sourire aux lèvres et non des mines basses. Malheureusement pour Aladore, la vie et le rêve étaient deux choses bien distinctes. Il n’y avait pas de place pour les rêveries en ce monde.

***

- Comment avez-vous fait ?

Murmurant à Melior afin de ne pas effrayer l’animal, Aladore tentait de la faire s’approcher. Cela semblait être un succès jusqu’à ce que la biche vienne prendre quelques baies de la main d’Aladore qui en profita pour la caresser. Il était clairement visible que l’animal avait été apprivoisée et avait l’habitude d’être en présence humaine. Le chevalier lisait bien mieux dans le regard d’un animal que dans le regard d’un humain. Il était même plus à l’aise avec les animaux. Cela allait de soi, même si sa maladresse maladive demeurait toujours présente. Après quelques minutes en présence de la biche, celle-ci, rassasiée sans doute, reprit le chemin qui était le sien.

- C’est merveilleux comme cadeau, mon amour.

Fermant la bourse qu’il attacha à sa ceinture, Aladore vint prendre Melior dans ses bras. Le jeune chevalier maladroit en avait fait du chemin depuis qu’il était arrivé, tout timide, à Darkdell pour commencer son écuyage. Pourtant, bien qu’il ait changé en de nombreux points, l’âge avançant, Aladore demeurait toujours le même. Maladroit. Romantique. Sensible. Amoureux fou.

@Melior Vouyvère

DRACARYS
Aladore Costayne | #9A7D0A


First to rise.
by wiise
Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

Informations
True love never dies, it only gets stronger with time 23d9079bcdb30a2118ac1b220629e28e7e10646d
Ft : Lotte Verbeek
Multi-Compte : Talya de Tyrosh, le Soleil de Tyrosh et Aemma Massey, la tornade de Danse-des-Pierres.
Messages : 1765
Date d'inscription : 09/06/2020
Présence : Présent
Personnage
Badges
1000 messages
Solitaire
3e Dracanniversaire
Multicompte


   
# 
True love never dies, it only gest stonger with time
Darkdell | An 306, lune 7, semaine 3 (et FB)

Melior était venue. Il n’y avait pas d’antidote à ce mal qui les rongeait tous les deux. C’était un lent venin qu’elle avait laissé se répandre dans ses veines car, aux premiers abords,il était plus doux que le miel. Qu’importe les protestations, qu’importe les larmes, il avait fallu mettre un terme à tout cela. Les adieux avaient suivi le protocole de bout en bout. Personne ne devait savoir, pas même Elissa. Si la jeune Vouivre s’était bien rendue compte du regard contrarié que lui avait lancé sa cadette, alors que les derniers mots étaient échangés et que la troupe aux couleurs des Costayne s’éloignait, elle n’en avait rien dit. Tout juste avait-elle secoué la tête, indiquant que cela n’avait pas d’importance. Cela n’aurait pas du en avoir, qu’importe la douleur lancinante qui lui serrait le cœur et le crâne.  


La voix de leur mère tira Melior de ses pensées. Elle leur intimait de rentrer, qu’il y avait déjà eu une averse plus tôt dans la journée et que le temps pouvait très bien tourner à nouveau. Plus rigide que digne, Melior rassembla ses jupes avant de lui emboîter le pas. Pour un temps, seulement. Il y avait un dernier endroit où elle devait se rendre. Faussant compagnie aussi bien à sa mère qu’à sa cadette, la première retenant la seconde, la jeune Vouyvère monta les marches irrégulières de la tour la plus proche. Manquant de souplesse, tâchant de ne pas marcher dans la cire qui maculait parfois le sol sous les rares chandeliers disposés ici et là, elle grimpa toujours plus haut. De la hauteur, il fallait qu’elle prenne de la hauteur. D’un peu d’espace, aussi. Ces adieux n’étaient pas ceux qu’ils espéraient, ils étaient ceux qu’on attendait d’eux.


A présent que la chose était faite, Melior voulait prendre de la distance. Arrivée au sommet de la tour, la jeune Vouivre s’approcha au plus près des créneaux, observant la colonne des Costayne s’éloigner, toujours un peu plus. Ils se reverraient, la Vouyvère le savait. Les circonstances n’en seraient pas des plus joyeuses et ce départ n’en était qu’un avant-goût. Un avant-goût acide qu’ils allaient devoir boire tous deux jusqu’à la lie, jusqu’au moment où ils repousseraient tous deux ce calice pour boire à d’autres coupes. La jeune Vouivre n’avait plus de larmes de tristesse, ni de colère. Juste de l’amertume, alors qu’elle s’appuyait contre les créneaux de pierre noire pour se laisser aller à quelques sanglots longtemps retenus.


***


« Devrais-je vous dévoiler tous mes secrets ? »


Melior glissa ses doigts dans l’une de ses mèches, comme pour s’en faire un peigne, alors qu’elle réfléchissait. Ses phalanges s’agitèrent quelques instants, avant qu’un sourire ne revienne fleurir sur ses lèvres. Il fallait avouer qu’elle éprouvait une réelle fierté face à ce tour de force. De tels animaux ne s’achetaient pas en ville. Ce bienheureux résultat était le fruit de sa patience et de celle des membres de sa maisonnée, de quelques ruses aussi. On ferrait plus de poissons avec une nasse qu’avec un harpon.


« Cette belle créature a la gourmandise chevillée au corps. Melior avait récupéré une petite poignée de céréales. Elle a dû trouver son intérêt à nous suivre, que cela soit pour trouver quelques nourritures et un abri. Prenez garde à ne pas laisser traîner ses friandises préférées, elle ne manquerait pas de s’en saisir. »


La Vouyvère tendit la paume de sa main ouverture, laissant la biche s’y servir si elle le souhaitait. Oreilles pointées en avant, l’animal ne se fit pas prier jusqu’au moment où Melior éloigna sa main, désormais vide. Il leur faudrait encore quelques temps pour apprivoiser totalement la biche. Melior avait préféré ne pas s’avancer de trop, afin qu’Aladore puisse aussi se prêter à ce jeu. D’eux-deux, il était le mieux placé pour mener une telle tâche à son terme, son cerf blanc en étant une preuve éclatante.


« Elle semble avoir pris ses marques sur nos terres et personne n’oserait plus l’en chasser. Il y a encore à faire pour qu’elle soit aussi docile que son pendant que nous possédons déjà mais je ne pas que cela soit une formalité pour vous. Toute chose à droit à son pendant, à sa parèdre. Tel est le cas pour nous, tel sera le cas pour eux. »


Melior accueillit bien volontiers l’étreinte de son époux, étouffant un rire léger à cette occasion. Tout ce chemin pour en arriver là, à cet instant. S’il lui avait fallu repousser Aladore durant leur jeunesse, le sacrifice en valait la peine. Ses prières avaient été entendues et exaucées au-delà de ses attentes. Puissent les Sept leur permettre de vivre une décennie de plus ensemble.


DRACARYS
@Aladore Costayne | #cc6666


Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#