Ceux qui nous aiment le plus nous causent le plus de peine

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Ceux qui nous aiment le plus nous causent le plus de peine
Feat. @Selyse Dunn (PNJisation de Ellya Yarwyck)
Melleah ignorait qui du retour de Septa Mirella, celui de son époux ou la visite de sa tante lui avaient fait le plus de bien. Une chose était sûr, elle était enfin sortie de son brouillard. Le petit Anson occupait toujours ses pensées quotidiennes mais elle parvenait à y songer sans ressentir cet anéantissement qui l'avait caractérisé durant de si longue lunes. Le fait étant que la vie à Bulwark avait reprit son cours, plus riche qu'elle ne l'avait été durant sa grossesse pourtant dès plus facile.

La bonté et l'accompagnement quotidien de Septa Mirella lui était assurément des plus rassurant. Comme à l'époque où elle n'était encore qu'une jouvencelle ignorante, la religieuse savait lui prodiguer conseil et bonne parole, ainsi qu'une oreille attentive. Elle la guidait également sur le chemin de la piété, un chemin que Melleah avait décidé d'emprunter avec plus d'assiduité qu'alors, persuadée que cela était nécessaire pour le salut de son âme, et surtout de celui de son enfant perdu. Si d'aucun ne parvenait à déloger de son esprit que ses manquements étaient la cause du décès de son unique fils, elle acceptait aujourd'hui que cette dure leçon lui ait été donnée par les Sept. Il lui fallait passer par là pour parvenir à la rédemption qui caractérisait une bonne âme, ce qui ferait d'elle une lady convenable et respectable. Plus encore qu'elle ne croyait l'être jusqu'ici en tout cas.
Le retour de son époux du siège de Bel-Castel -qui avait été un échec total et lui avait causé de grandes souffrances physiques- était également un moyen de racheter ses fautes. Sa présence assidue à son chevet lui avait permit de prendre soin de lui, de participer à son bon rétablissement et l'avait plus que jamais rapproché de l'homme qu'elle aimait. Si elle avait cru le perdre, il n'en était rien et chaque jour, elle remerciait le Guerrier de lui avoir ramené son époux, si ce n'est en bonne santé, au moins sauf. Le reste ne dépendait que des talents de leur Mestre, du soin qu'elle prenait de lui et de sa propre volonté à guérir. Elle avait tout fait pour cela et visiblement, cela portait ses fruits car le Seigneur de Bulwark avait petit à petit recouvré force et vigueur, assez pour reprendre quelques activités quotidiennes tout du moins, bien qu'il se ménageait sous les conseil de Mestre Orderic. Néanmoins, il n'utilisait plus sa canne que partiellement, à présent.

Ceci étant, la vie à Bulwark avait pu reprendre un rythme agréable, plus ou moins impactée par les échauffourées subies au quatre coins de la région, d'autant que la maisonnée s'était étoffée de trois membres supplémentaires. En effet, après les attaques de Crakehall, Champmoison, Clegane Hall et même Fleufort, se fut Valmont qui eut à subir les affres de la trahison. De lourd dégâts matériels avaient été causés et bien que personne ne fut lourdement blessé durant l'attaque, Lord Cedric avait jugé le fief en trop mauvais état pour être sécuritaire pour ses habitants. Il avait alors fait appel à la bonté de l'époux de sa nièce pour lui demander d'accueillir les dames Payne en attendant que la reconstruction de son fief. C'est ainsi que Lady Nivia, ainsi que lady Anea, la propre mère de Melleah, habitaient à présent Bulwark pour une durée indéterminée. Si elle avait quelque peu appréhendé l'arrivée de sa mère à qui elle ne parlait presque pas et qui ne s'entendait absolument pas avec sa chère tante, il s'était avéré que les deux femmes avaient visiblement décidé de mettre de l'eau dans leur vin. Était-ce par soucis d'apparence, parce qu'elles se savaient redevable des Yarwyck ou parce que l'état d'abattement de Melleah les avait poussé à mettre leurs différents de coté ? Le fait étant que la cohabitation se déroulait plutôt sereinement, au grand étonnement de l'épouse Yarwyck. Quant à Ser Beren, la construction de son fief se trouvait complètement arrêté en raison de l'insécurité régnant sur le territoire et il avait tout naturellement rejoint Bulwark en attendant que l'orage passe. Tout semblait donc pour le mieux compte tenu du contexte.

Pourtant, un sujet de préoccupation occupait l'esprit de Melleah avec de plus en plus d'insistance. Ayant délaissé ses correspondances pendant un temps certain, elle avait décidé voilà plusieurs semaines de s'y atteler à nouveau. Par là, elle en avait d'ailleurs profiter pour renouer avec la jeune Sacha, consciente que son comportement envers la combattante n'avait pas été dès plus charitable. Elle avait également tenu à prendre des nouvelles de quelques connaissances et amis, mais tous ne lui avait pas répondu. L'un d'elle, particulièrement, brillait par son silence et elle n'en comprenait pas la cause. Était-ce de la rancœur à son encontre pour avoir omis de prendre nouvelles d'elle alors qu'elle traversait nombres périls ? Il est vrai que la Cafferen n'avait pas été épargné par le sort et Melleah se demandait si elle n'avait pas prit outrage de son silence. Pourtant, cela lui semblait si loin du tempérament de son amie qu'elle commençait à s'en inquiéter très sérieusement. Elle avait d'ailleurs demandé à Mestre Orderic d'envoyer pour elle un nouveau corbeau le matin-même, le priant expressément de ne pas trainer à la tâche.

C'est à cela qu'elle songeait -ignorant que cette lettre-ci, tout comme les précédentes, avait atterri dans un tiroir du bureau de l'homme de science- alors qu'elle se rafraichissait quelque peu dans sa chambre aidé de Danya, dans l'idée de redescendre au salon rejoindre sa chère tante qui devait vraisemblablement se languir de l'attendre, surtout si elle devait subir la présence austère de sa belle-sœur à qui elle n'avait jamais grand chose à dire. A moins que lady Ellya ne s'y trouve également.

Elle ignorait toutefois qu'il n'en était rien et que cette dernière s'apprêtait justement à demander à s'entretenir avec elle d'un sujet d'importance.  
An 304, lune 13, semaine 3
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Selyse Dunn
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Ceux qui nous aiment le plus nous causent le plus de peine

L'ancienne Dame de Bulwark faisait les cent pas dans son salon, anxieuse à l'idée que cette porte s'ouvre de nouveau et qu'elle se retrouve seule avec sa belle-fille. Alors pour éviter de penser, elle marchait, longeant d'abord son bureau impeccablement bien rangé, puis contournait son canapé duveteux et recommença ce manège. Une réaction qui ne l'aidait aucunement, car l'angoisse restait bien présente, logée confortablement dans son estomac. L'ensemble de son corps était pris tout entier par cette agitation, son cœur saignait rien qu'à l'idée de dévoiler ce lourd secret, mais son esprit essayait d'être rationnel, cherchait les mots justes. Combien de temps s'était-il coulé depuis qu'elle avait envoyé sa domestique quérrir Melleah ? Elle n'aurait pas su le dire, mais l'attente lui semblait interminable et des plus douloureux. Elle avait eu le temps de fantasmer sur les diverses réactions qu'elle pourrait avoir en comprenant que son amie n'était plus et que plus de la moitié du château était tenu au secret. Même si c'était pour son bien-être, il en restait pas moins que son mari et elle-même avait comploter derrière son dos, de cela, Ellya n'était pas sûr que la jeune femme puisse s'en remettre aussi facilement.

Un flot interrompu de penser vint à la submerger, imaginant le doux visage de sa belle-fille se décomposer sous ses yeux... Mais pour le moment, c'est une Melleah radieuse qui entra dans le petit salon, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants de vitalité. Cela lui faisait tant de bien de la voir respirer la vie de nouveau, mais Ellya savait qu'il était temps et que plus ils tarderaient à dévoiler ce secret, plus la jeune femme se sentirait trahi par ce silence. « Ma chère Melleah, je me suis dit que nous pouvions aller nous promener dans les jardins, il y fait si beau aujourd'hui », son ton était peut-être plus aigue qu'à l'accoutumé, mais elle avait l'impression d'un peu plus se maîtriser. « Nous pourrions même prendre le thé sous les arbres en fleurs, qu'en dîtes-vous ? », la commissure de ses lèvres s'étiraient pour laisser éclater un véritable sourire.

Sans même qu'elle s'en rendre vraiment compte, elle se retrouva dans les allées du jardin, une ombrelle au-dessus de sa tête et le bras de sa belle-fille dans le sien. Cette journée était si agréable... Ellya aurait tant aimé que son fils soit là pour l'aider à trouver les mots justes, qu'il soit à ses côtés pour expliquer les raisons d'une telle décision, mais il ne pouvait pas être présent. Et le temps pressait à présent, car la jeune femme posait de plus en plus de question, envoyait de plus en plus de lettre. C'était pour aujourd'hui se dit-elle pour elle-même, mais avant elle voulait profiter encore un peu de ce visage radieux qui lui avait manqué, « j'ai conversé avec votre mère tout à l'heure, malgré le contexte, elle semble bien s'acclimater à Bulwark et prendre plaisir à vous côtoyer quotidiennement ». Ellya ne pouvait concevoir qu'une mère et un enfant puisse ne pas s'entendre, elle qui avait été si proche des siens.

 
An 304, lune 13, semaine 3
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