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Unexpected encounter (Shôren Baratheon)

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Unexpected encounter
Accalmie | An 304, lune 01, semaine 2

Les attaques se multipliaient, vraisemblablement. J’étais toujours sous informé des dégâts et des cibles du dragon. L’Orage semblait en proie à une sorte de peur viscérale, j’avais décidé de ne pas me laisser prendre par cette peur, un ennemi était à nos portes, il s’agissait de s’en prendre en retour à ce lâche qui se cachait, je-ne-sais-où. En attendant j’étais bien ignorant de l’ampleur des dégâts sur la région et des fiefs touchés. Dans cet esprit j’avais pris seul la route vers Accalmie, laissant la charge de Mosscoast à mon frère. Je savais qu’il appréciait ses moments, non pas que mon absence était synonyme de paix pour lui mais la gestion du domaine paraissait le revigorer. Je ne cherchais pas spécialement à quérir quelques informations auprès de Stannis, c’était surtout aller au centre de la région, à sa cour principale pour glaner des informations, des renseignements. J’ignorais alors l’étendue des dégâts et si, par exemple, le Bief lui aussi était touché, de même que le nord de l’Orage. C’est surtout Cortnay Penrose, le grand-père de mes enfants et habitué du lieu que j’espérais apercevoir.

Tout apprêté d’un haubert noir par dessus lequel je m’étais drâpé de quelques tissus pour le voyage je marchais d’un pas décidé dans les longs couloirs monumentaux d’Accalmie, d’habitude j’aurais pu apprécier ce château si j’avais eu le temps de me poser pour bien le regarder comme à chaque fois que je venais. Mais pas cette fois, je n’avais alors rien à faire de l’architecture. Je cherchais quelques seigneurs, quelques chevaliers que je connaissais pour glaner des informations. Je ne comptais pas m’éterniser ici, surtout si cela impliquait de côtoyer trop longtemps des hérétiques. Après quelques minutes de marche solitaire, mon pas ferme claquant et résonnant dans les couloirs mal éclairés du château j’entendais enfin un signe de vie, derrière quelques gloussements de servantes qui s’afféraient je pouvais entendre une voix masculine assez forte. Je m’empressais de rejoindre le son, quelques mètres plus loin, je prenais un couloir qui tournait sur ma gauche. Un chevalier de la maison Wensington marchait, lui aussi d’un pas décidé en grognant pour des raisons qui m'étaient inconnues. Son air énervé quittait son visage le moment où il tombait sur moi, s’arrêtant dans son élan à quelques centimètres de ma personne.
Alors ! On ne regarde plus devant soi ?
Mossegonde ? Qu’est ce… vous, ici ?
Moi ici ! Et puis quoi encore ! C’est lord Mossegonde, tu veux sortir dans la cour que je t’apprenne à me saluer correctement !
Pardon…
Moi, ici ?! Non mais ça alors ! Qu’est-ce que c’est que cette affaire encore ?! Oui, moi ici ! Et alors ?
Alors, alors… Alors grand bien vous fasse lord ! Moi j’ai à faire !” Il tentait de forcer le passage sur ma droite, je bloquais son avancée en posant une main sur sa poitrine.
Ah ça non ! Je viens quérir des informations ! J’attends des réponses !” Il me regardait avec mépris mais je voyais bien qu’il ne tenterait rien sur moi, pas ici, pas maintenant, d’ailleurs sa trouille semblait telle que je doutais qu’il tente quoi que ce soit un jour.
Des informations ? Pour quoi faire ? Pour mieux différencier les fidèles du Dieu de Lumière et les autres ? Pas de panique Lord ! J’en suis, vous voudriez peut-être noter mon nom sur quelques registres ? Voudriez-vous aussi l’année et la lune de ma conversion ?

Il n’était pas farouche mais je devais lui reconnaître un courage. Il avait bien compris que tenter quelque chose physiquement contre moi n’était pas forcément à son avantage, alors malin comme tout il utilisait les mots, belle parade je devais l’avouer. Je lui répondis avec un ricanement. Je laissais tomber ma main le long de mon corps, lui laissant le champ libre pour avancer. “Je croyais que nous étions dans le même camp, malgré tout Ser.
Mais déjà le chevalier s’éloignait sans me répondre.
Cet imbécile me donnait la preuve supplémentaire de mes opinions. L’ennemi, l’ennemi véritable celui qui s’en prend aux âmes plus qu’à la chaire était déjà en guerre ouverte contre les gens de bonnes fois. J’étais néanmoins surpris dans ma colère montante par quelques pas qui venait à nouveau face à moi, plus calme, je ne remarquais pas qu’ils n’étaient certainement pas ceux d’un homme adulte. “Alors on vient donc encore me faire la leçon ?

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 @Shôren Baratheon  | cc6633, chevalier Wensington.
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Unexpected encounter
Accalmie | An 304, lune 1, semaine 2.

Une journée comme les autres.


A Accalmie, Shôren était chez elle. Elle connaissait les moindres recoins de cette forteresse, y ayant trouvé plus d’une cachette. Sur son passage, les serviteurs et autres servantes s’inclinaient poliment. Elle les saluait d’un sourire, d’un signe de la main poli. Il lui arrivait de s’enquérir de la santé de telle ou telle personne. De répondre à quelques questions également. Du haut de ses quinze ans, la jeune fille faisait de son mieux pour donner à son quotidien cette allure rassurante. Elle faisait cela pour son petit frère, pour Lady Randa aussi. Pour elle-même, sans doute. Car, dans les faits, rien n’allait. Rien n’était comme avant.


Cette journée n’était pas comme les autres.


Cette décennie, ce siècle n’étaient pas comme les autres. Des dragons peuplaient à nouveau les cieux de Westeros et leurs flammes avaient allumés plus d’un feu dans l’Orage. Shôren le savait. Elle qui, enfant, cauchemardait à l’idée de se faire dévorer par l’une de ses créatures mythiques, en avait des sueurs froides. Orys commençait à nourrir des craintes semblables, lui semblait-il. A cette pensée, le Faon se mordit légèrement la lèvre inférieure. Rien ne serait plus jamais comme avant. Même les cauchemars devenaient réalité… Toute à sa lugubre réflexion, la jeune fille poursuivait sa marche dans les couloirs légèrement enténébrés. Jamais un dragon ne viendrait les déloger ici.


N’est-ce pas ?


Shôren n’eut pas le temps d’y songer davantage. Elle releva la tête alors que des pas empressés venaient dans sa direction. Deux servantes passèrent non loin, s’inclinant maladroitement sur son passage. Elles parlaient à voix basse mais la fille du maître des lieux parvint tout de même à saisir quelques bribes de leur conversation. Il était question d’un chevalier… A moins que cela ne fut un Lord ? Toujours est-il qu’il semblait y avoir de l’orage dans l’air… sans en tirer une quelconque forme de plaisanterie ! Une chose que la jeune fille ne pouvait tolérer en une telle période. Lady Randa était dans sa dernière lune de grossesse et méritait tout le calme possible. Quant aux gens de sa maisonnée, elle ne laisserait personne les intimider ! Ils étaient ici chez eux au même titre qu’elle et dragon ou pas, ils y étaient en sécurité.


Bien décidée à tirer toute cette histoire au clair, comme revigorée à l’idée de se rendre utile loin de ses tracasseries, Shôren emprunta le couloir que venait de quitter les deux femmes. Son pas était léger, délesté au même titre que son esprit de ses inquiétudes précédentes. Une voix lui parvint avant qu’elle ne puisse discerner à qui elle appartenait. Une voix d’homme. Une voix emprunte de colère. D’une sorte de ressentiment aussi. Pas de doute, elle avait trouvé son coupable. Le Faon affecta une légère moue avant de se ressaisir et d’avancer davantage dans la lumière. C’est armée d’un sourire doux qu’elle s’approcha de celui qui était sans aucun doute l’un de leurs invités. Lord William Mossegonde. Voilà un visage qu’elle ne s’attendait pas à voir en ce jour. Qu’avait-il bien pu lui arriver pour qu’elle le trouve empêtré dans une pareille humeur ?


« Je crains que vous ne faites erreur, Lord Mossegonde. Shôren ramena ses mains devant elle avec délicatesse. Mon dessein était plutôt de vous souhaiter la bienvenue, non pas de vous faire une quelconque remontrance. C’est toujours un plaisir d’accueillir nos vassaux et amis sous notre toit, je puis vous l’assurer. Il y aurait-il une personne qui vous aurait assuré du contraire ? »


Avec un dragon au-dessus de leurs têtes, la jeune fille ne pouvait qu’imaginer que certains esprits s’échauffaient plus souvent qu’à l’accoutumée. Un simple différend pouvait rapidement dégénérer en de telles circonstances. Que dire de disputes plus graves, en ce cas ? Aussi, Shôren était bien décidée à glaner toutes les informations qu’elle jugerait nécessaire. Il ne serait pas dit en dehors de leurs murailles que les Baratheon ne savaient pas recevoir ceux et celles qui leur avait prêté allégeance et loyauté.


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Accalmie | An 304, lune 01, semaine 2

Je m’étais encore trop emporté dans mes sentiments. J'imaginais Duncan, mon frère, me rappelant d’un air entendu que j’avais laissé l’orage éclater. Mais qu’aurais-je dû faire d’autre ? Peu importe, maintenant il fallait que je m’explique à la jeune Shôren Barathéon. Je commençais par une révérence digne et solennelle. Si j’avais des différents avec Stannis, ils étaient miens et me concernait moi et il n’était pas question que j’en fasse part à l’ensemble des gens que je croisais, alors sa fille, il était impensable que je puisse manquer une seule seconde de respect à son encontre. Elle était l’héritière de la maison Barathéon, même si j’avais cru deviner que lady Randa était enceinte. Je gardais la tête prostré dans ma révérence, figé quelque seconde avant de me redresser.

Lady Barathéon, je m’excuse devant vous pour ces mots et cet emportement. Je n’avais aucunement l’intention de m’adresser à vous de cette façon, j’ai cru que quelqu’un d’autre venait. J’en suis particulièrement désolé.

Tout ce que je disais était vrai. J’avais honte, comme un enfant pris en train de faire une bêtise. Ce salopard de Wensington aura de mes nouvelles, c’était de sa faute si je m’étais emporté, lui qui était incapable d’avoir des manières respectables. Qu’est-ce que j’attendais d’un malandrin comme lui ? Un homme qui n’a pas de respect pour la foi de ses pères. Je sentais qu’en moi bouillait encore la colère à l’encontre de cet effronté et bien que la présence de Lady Shôren m’obligeait à une retenue, je crois que mon visage traduisait parfaitement mon état. Je n’étais pas un intriguant, il m'était quasiment impossible de me contrôler pour quelques bonnes relations de cour.

Je venais juste de me quereller avec un chevalier. Rien de dramatique, ma Dame, n’ayez crainte. Mais je suis homme d’honneur ! Homme de parole ! Et bien que tout à votre service ce personnage m’a troublé et je me suis laissé emporté par mes sentiments.

Elle était digne, elle devait suivre l’enseignement de son père. Les Barathéon étaient de grands suzerains et je voyais que son éducation était prise au sérieux, elle agissait déjà en parfaite dame des lieux. Si elle héritait, elle serait parfaite, si elle se mariait, voilà une femme qui saurait gérer un domaine. Ma moue colérique se transformait en un petit sourire en coin. Je respectais sa force.

Je vous remercie pour votre accueil. Je crois que certains sont étonnés de me voir ici. Pourtant, je reste seigneur de Mosscoast… malgré toutes nos petites divergences.” Je ne dirais pas que c’était un mensonge. Pourtant je ne considérais pas cela comme des petites divergences, au contraire la question était cruciale pour moi. Mais par rapport à la galanterie que je devais exprimer pour Lady Shôren, oui, ça devenait une petite divergence. Mon devoir passait après mes opinions personnelles. Et j’étais en ce temps convaincu que mon devoir de retrait vis à vis du danger qu’était R’hllor était plus important qu’une mise en garde malvenue à une enfant. “Je venais à Accalmie pour me renseigner sur les dégâts. Mes informations se limitent aux Marches et je ne sais pas si d’autres fiefs ont été touchés. J’espérais pouvoir discuter avec quelques seigneurs et chevalier mais visiblement… Je gêne autant que le félon.

Est-ce que je sur-estimais le rejet de mes idées ? Surement mais c’était involontaire. J’étais alors persuadé que ce n’était pas moi qui haïssait les fidèles de R’hllor mais eux qui nous haïssaient tous, qu’ils étaient devenus des fanatiques. Cette petite rencontre me permettait de m’enfoncer dans cette certitude confortable.


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Unexpected encounter
Accalmie | An 304, lune 1, semaine 2.

Les traits de Shôren s’adoucissent, se parent d’une certaine compréhension. Elle se tient toujours droite, bien que les muscles de son dos se détendent petit à petit. Ainsi, Lord William avait décidé de leur faire l’honneur de sa présence. D’un léger geste de la tête, la jeune fille répond à la révérence, faisant ensuite signe au vassal de son père de se redresser. Si Lord Mossegonde l’a longtemps apeurée, il n’en allait plus de même aujourd’hui. Au contraire, il avait toujours été parfaitement poli avec elle. Déjà, il s’excusait pour son comportement, alors même qu’elle n’en était pas la cible. Tout juste avait-elle était un témoin secondaire de cette altercation, dont elle n’aurait sans doute rien su en d’autres circonstances.


« N’ayez crainte, Lord Mossegonde. Shôren haussa les épaules avec douceur, esquissant un sourire. Tout cela est oublié pour ma part. J’ose espérer qu’il en sera de même pour la personne qui vous a courroucé. Je suis heureuse de vous voir en bonne santé et j’ose espérer que vous avez fait bon voyage malgré tout et que votre épouse et vos enfants se portent pour le mieux. »


Les circonstances rendaient tout le monde bien tendu. Était-ce ainsi que ses ancêtres avaient vécu, durant la Danse des Dragons ? A craindre à chaque jour qui passait que le feu d’un dragon ne vienne dévorer leurs murailles ? Shôren ne voulait pas y songer davantage. Tout cela ne ferait qu’ajouter des craintes sur un monceau de peurs et de colère. Personne n’avait besoin de cela. Pas même elle, qui n’était pourtant pas à même de prendre des décisions d’importance. Lord William poursuivait sur les raisons de sa colère. La jeune fille lui prêta une oreille attentive, avide de savoir ce qui pouvait tracasser l’homme. Elle considérait qu’il s’agissait-là de son devoir. Ils devaient rester unis et si dispute il y avait, le Faon espérait pouvoir y couper court d’une manière ou d’une autre. Ou trouver une personne qui en aurait le pouvoir.


« Je n’aurais pu en douter, je vous sais pourvu d’une droiture exemplaire. Vous n’avez pas à vous justifier devant moi, je vous l’assure. Nos mots dépassent souvent nos pensées, que cela soit pour vous ou pour cet individu. La fatigue ne doit pas vous aider, qui plus est. Pensez-vous rester quelques jours derrière nos murs ? »


C’était donc ça. Shôren sentait bien que la tempête n’était pas tout à fait passée. Que cette dispute, qu’elle voulait minimiser, était sans doute plus importante qu’il n’y paraissait. Le plus important était que Lord William s’apaise. Petit à petit, ses traits se détendirent et Shôren le prit même à sourire. Voilà qui lui convenait bien plus ! Il aurait été bien malheureux que l’arrivée de Lord Mossegonde se fasse sous de tristes auspices. Le Faon se contenta de hocher la tête, alors que l’homme lui faisait part de l’étonnement de certains habitants des lieux à son égard. Tout en le laissant poursuivre, la jeune fille l’invita à le suivre le temps de quelques pas. S’attarder ici n’avait que peu de sens. Qui plus est, la jeune fille ne savait toujours pas quel chevalier avait pu chercher querelle au seigneur de Mosscoat. Shôren espérait qu’en quittant ce couloir, les chances que tous deux se recroisent seraient plus réduites.


« Vous êtes le bienvenue ici, Lord Mossegonde. Quiconque a les intérêts des Terres de l’Orage à cœur trouvera une place à Accalmie. Il en a toujours été ainsi et en sera toujours ainsi. Nous ne laisserons personne affirmer le contraire, qu’importe les désaccords qui pourraient nous animer. Nous sommes des Orageois, c’est là le plus important. »


Shôren voulait y croire. Elle s’y accrochait avec une force peu commune pour une personne de son âge. Elle voulait imaginer un futur où les croyants des différentes religions puissent vivre en harmonie sur les terres de sa famille. Si le Conflans avait pu accepter tant de Nordiens et leurs Anciens Dieux, pourquoi ne pouvaient-ils pas agir de même entre les Sept et le R’hllor ? Les choses avaient bien mal débuté, il est vrai. Mais un avenir commun restait possible, le Faon d’Accalmie ne pouvant imaginer un futur où les sujets de son père, ou de leurs descendants, auraient à combattre un ennemi invisible et pourtant capable de diviser leurs gens.


« Votre intérêt est des plus compréhensibles. Shôren avait joint ses mains, entremêlant ses doigts entre eux. Je ne doute pas que vous pourrez trouver les informations que vous jugez nécessaires ici. Nous devons faire front commun si nous voulons vaincre, si vous voulez mon avis. La jeune fille avait ponctué sa phrase d’un sourire, quoique pâle. J’aurai aimé vous renseigner par moi-même mais je crains que mon savoir soit bien limité à ce sujet. Permettez-moi cependant de vous rassurer à nouveau du fait que vous êtes ici à votre place. Quiconque arguerait le contraire ne pourrait pas se tromper davantage. Nous sommes tous des Orageois et en des temps troublés, nos foudres se doivent d’être dirigées vers le bon adversaire. »


Les propos de la jeune fille n’étaient pas emprunt de colère, bien au contraire. Ils étaient façonnés dans cette douceur que tous et toutes lui connaissait ici. Il ne s’agissait que d’un constat, d’un rêve diraient d’autres. Un pieux rêve d’une enfant qui, selon certains, ne voulait pas voir les problèmes inhérents à ses terres. Cette dispute avait bien existé, Shôren le savait. Elle préférait cependant voir cela comme un incident isolé et qu’il était encore possible d’arranger. Rien ne serait perdu tant que des personnes acceptaient encore de discuter entre elles et de se reconnaître mutuellement comme membres d’une seule et même grande famille.


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Accalmie | An 304, lune 01, semaine 2

Je suivais la petite Shôren, déjà une vraie dame à travers les couloirs d’Accalmie. Je me tenais droit, comme à mon habitude, la main sur le pommeau de mon épée, j’éprouvais une sorte de satisfaction qui balayait ma colère, j’étais à ma place de chevalier, aux côtés de la fille de mon suzerain, une enfant que je servais cordialement comme un vassal fidèle. Avec les Swann comme suzerains direct je n’avais généralement pas l’habitude d’être traité comme un bon vassal. Gulian Swann était négligent, peu porté sur les traditions et j’étais à ses yeux un beau-frère étrange bien plus qu’un vassal. J’avais au fond regretté de n’avoir jamais pu exercer ce rôle avec brillot. Lady Shôren me donnait la possibilité de remplir ce contrat, de me dresser à ses côtés en chevalier servant. Elle m’aurait demandé de la suivre pour la journée que je lui aurais obéi, enfin le mot “devoir” reprenait du sens. J’enviais alors les vassaux direct des Baratheon, non pour le jugement de Stannis mais pour le reste de sa maisonnée qui semblait avoir à coeur la place des choses en ce monde. Mais cette place resterait-elle longtemps avec une Foi étrangère qui ne connaissait rien de nos coutumes ?

Si Lady Shôren me demande de pardonner à l'odieux chevalier qui m’a ainsi insulté, je le ferais.

C’était vrai, le devoir de servir était l’une de mes vocations. L’obligation que l’on a envers un seigneur qui semblait trop de fois mis de côté, oublié, ce n’était pas quelque chose que moi j’oublierais. Le compliment sur ma “droiture exemplaire” me frappait comme un mur de glace. Je stoppais un instant ma marche avant de reprendre.

Je vous remercie pour votre compliment, ma Dame. Je resterais volontier quelques jours si ma présence n’est pas un problème, la route pour Mosscoast est longue.

Nous sommes tous orageois, tels étaient ses mots. Une belle chanson à se raconter. Mais notre sang n’était pas chose suffisante, je ne pouvais pas voir au-delà du sentiment séditieux de la nouvelle foi. Nous étions tous orageois ? Oui mais pour combien de temps encore ? Combien de temps avant que le Dieu du Feu dicte ses règles ? Combien de temps avant qu’ils y aient nous et eux ? Combien de temps avant que nous soyons face à face, non pas comme des frères mais comme des serviteurs de tradition et des fanatique d’une folie étrangère ? Aujourd’hui nous étions orageois mais je sentais déjà la fissure entre deux Orage. Le voeux pieux de la jeune noble ne changerait rien, Stannis avec le Prince qui avait refusé d’hériter était le mal qui s’installait, qui rampait dans les esprits et les coeurs faibles et qui soustrayait au monde de la chevalerie à la vérité immuable des Sept un vent de contradiction et un culte fou, sans base doctrinale, sans réalité objective, seulement l’emportement fanatique de quelques esprits embrués par des racontards d’étrangers fou. Je ne pouvais pas répondre à Shôren, je ne pouvais pas lui mentir et je ne pouvais pas embêter une enfant avec cela, pas si directement. Je ne pouvais pas la mettre en porte à faux du travail de son père. Je ne répondrais rien.

Ma femme et mes enfants se portent à merveille, au fait, merci.

C’est tout ce que je pourrais lui donner et je priais pour qu’elle n’en demande pas plus. Qu’elle ne me questionne pas plus sur mes intentions.

Mes foudres sont toutes dressées vers le félon, ne vous en faites pas, ma Dame, ce bandit sera attrapé et la justice du Roi lui sera rendue. Il ne peut pas se cacher éternellement, ce couard, ce lâche. Lui qui se prend pour un grand seigneur… Certes ! Il fût bien utile dans la Bataille contre la mort. Mais qu’à-t'il fait entre temps ? Il aurait pu demander à son frère de lui accorder le pardon pour service rendu, non ! Il brûle nos maisons, nos serfs, nos fiefs puis s’enfuit comme une fripouille, comme un bandit de grand chemin ! AH LE COUARD !” Mon visage se durcissait. “Il se comporte comme un bandit ? Soit ! Comme les bandits nous le débusquerons et il finira pendu au bord d’un chemin !


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Accalmie | An 304, lune 1, semaine 2.

Petite fille, Shôren avait été effrayé par cet homme. Si l’enfant qu’elle avait été s’était trouvée là, à sa place, elle en aurait tremblé sans aucun doute. Lord William n’était pas un homme mauvais, non. Exalté serait le mot le plus juste. S’il ne s’en remettait pas au même dieu qu’elle, Lord Mossegonde était comme une flamme. Il s’animait et brûlait aussi promptement qu’il devenait un feu accueillant, un sorte de foyer. La jeune fille se garderait bien de s’exprimer en ces mots à son égard, cependant. Sa foi n’appartenait qu’à elle. Le plus important était de ne point froisser autrui, qu’il s’en remettre à R’hllor ou aux Sept qui ne font qu’Un. Il n’en restait pas moins que, la colère passée, William était redevenu le chevalier qu’elle connaissait et qu’elle avait toujours connu.


« Je suis certaine que vous saurez tous deux vivre en bonne intelligence. Les chevaliers de cette demeure me sont tous agréables et je les sais prompts au pardon une fois leurs humeurs retombées. L’affaire est donc close. »


Shôren avait longtemps été cette petite fille, cette petite chose, défigurée et bien faible. Aussi, son père lui avait offert toute l’attention dont son cœur était pourvu et l’affection qu’il pouvait lui rester suite à la disparition d’une grande partie de leur famille. Dès lors, le reste de leur maisonnée n’avait pas tardé à faire de même. Leurs Mestres avaient accepté de lui enseigner davantage de choses, les servantes et les serviteurs avaient tenté de simplifier son quotidien lorsqu’enfant, sa grisécaille la gênait. Quant aux chevaliers de son père, ils s’appliquaient à s’adresser à elle avec déférence, bien que Lord William l’avait toujours fait avec davantage de zèle encore. Shôren se savait peu agréable à l’œil, avec cette peau grise et dure qui lui mangeait le visage et ses oreilles qu’elle jugeait trop grandes au point de les dissimuler sous ses coiffures ou ses coiffes. On ne louait pas sa beauté, on louait sa douceur et cela lui importait.


« Lord Mossegonde ? »


En le voyant s’arrêter, Shôren fit de même, se retournant de trois-quart afin de l’observer. Avait-elle commis un impair ? Une ombre traversa son regard, alors qu’elle tentait de réunir les pièces de ce puzzle. Elle ne comprenait pas. Elle n’avait pourtant rien dit de mal et le blesser n’était en rien dans ses intentions… Son trouble ne s’évanouit qu’au moment où William se mit à nouveau à sa hauteur. Alors, le Faon esquissa un sourire soulagé. C’était donc son compliment qui avait causé tant de trouble au chevalier. Voilà qui l’étonnait. Pourtant, les mots qu’elle avait offert au Mossegonde n’étaient que mérités.


« Je ne peux qu’imaginer la fatigue qui doit être la vôtre, bien sûr. Shôren avait hoché la tête, pour appuyer ses propos. Nous trouverons un endroit à votre convenance pour que vous puissiez prendre un peu de repos, vous l’avez bien mérité. Notre intendant pourvoira au nécessaire, on ne fait pas un tel voyage inutilement. »


Accalmie était une bâtisse imposante. Il y avait là bien assez de chambres et d’appartements pour loger aussi bien sa famille que leurs hôtes de passage ou leur maisonnée. Shôren était bien décidée à s’en charger elle-même. Aussi, au détours d’un couloir, elle héla poliment une servante, lui faisant part de ses intentions et de ses volontés. La femme esquissa alors une profonde révérence avant de disparaître dans une pièce adjacente. Voilà qui était mieux. La servante irait informer leur intendant et l’affaire serait réglée au plus tôt.

« Vous m’en voyez ravie ! répondit Shôren, avec une joie sincère lorsqu’il fut fait mention de la famille du chevalier. Il me semble que votre fils aura bientôt l’âge de devenir écuyer, si je ne m’abuse ? J’ai pourtant l’impression que notre première rencontre remonte à hier ! »


Shôren se laissa aller aux rêveries quelques instants, ne remarquant pas le trouble qui animait le chevalier. On la disait naïve, lorsqu’elle imaginait un monde où tout un chacun pouvait vivre sa religion sans mal. Elle avait entendu dire que les croyants des Cités Libres n’avaient pas de souci à se faire concernant ce domaine de leur existence. Qu’un père pouvait vénérer R’hllor alors que son épouse vénérait un autre dieu sans que cela ne soit vu comme un signe d’opprobre. Une telle situation se produisait, c’était dans l’ordre des choses. Et Shôren voulait croire que les Terres de l’Orage pouvaient accepter cela. Ses songes furent brisés par la surprise qu’elle ressentit alors que William reprenait la parole. Après un bref sursaut, la jeune fille reporta son attention sur lui.


« Puisse-t-on vous entendre, Lord Mossegonde. murmura Shôren, les yeux désormais mi-clos. Car ce n’est pas dans un monde de cendres que je souhaite passer mon existence. Je ne puis prendre l’épée, à défaut de prendre les armes de mon père. Cette bataille est trop grande pour moi mais je suis rassurée d’apprendre que mon destin se trouvent entre de bonnes mains. »


Bien sûr que Shôren était terrorisée. Elle faisait parfois des cauchemars d’un dragon qui venait jusqu’à Accalmie pour la dévorer ! Elle était impuissante, minuscule, incapable de se défendre. Après tout, qui pouvait tuer un dragon ? Peu de monde pouvait se targuer de pouvoir réussir un tel exploit. Le seul rôle qu’elle pouvait prendre, elle le jouait à cet instant. Elle n’était pas Argella Durrandon, Jocelyn Baratheon, Rhaenys Targaryen ou Rhaelle Targaryen. Elle n’était que Shôren.


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