Praying for you

Castral-Roc, première semaine de la treizième Lune de l’An trois-cent-quatre.

Votre Majesté,

mes actions et voyages au sein des Terres de l’Ouest m’ayant momentanément coupé des nouvelles venant des autres territoires de Westeros, c’est avec une grande peine que j’ai récemment appris la nouvelle du décès de notre bon Roi, de votre époux. Nous savions pourtant toutes les deux que la santé de feu Sa Majesté n’était plus la même qu’autrefois, mais, lorsque je me rendais au Septuaire de Castral-Roc, je vous confie avoir toujours allumé un cierge pour le Roi et sa famille, et priait la Mère-d’En-Haut de vous garder tous en bonne santé. Visiblement, notre bonne Mère a dû tourner son regard vers d’autres miséreux car nous voilà tous, le Royaume comme vous et votre jeune fils, le Prince Aerion, priver de notre protecteur.

Je me trouve néanmoins rassurée de savoir le Prince-Héritier et le Trône de Fer sous bonne garde en la personne de mon père. Lord Tywin manque évidemment ici, à Castral-Roc, mais même depuis le Donjon Rouge, il sait se montrer disponible et présent pour nos affaires et cela, bien que nous le secondons ici de notre mieux, que ce soit Lord Kevan ou moi-même. Ainsi, malgré la perte que le décès de Rhaegar Targaryen, Premier du Nom, entraîne avec elle, je me fais forte de vous assurer que, malgré la menace que peut représenter son frère, j’ai foi en la protection de l’Intendant du Prince-héritier et j’ose espérer que vous aussi, de même que la Princesse Rhaenys et le Prince Aegon.

Je me retiens cependant de vous demander comment vous allez, car je me doute très bien de votre réponse. Aussi, même si, pour l’instant, ce ne sont hélas que des mots, je souhaiterai vous faire part de tout mon soutien et de ma présence à vos côtés autant que faire se peut. Bien évidemment, si Votre Majesté me le permet, j’aimerais beaucoup pouvoir vous rendre visite dans les semaines ou les Lunes qui viennent, bien que cela ne dépende ni entièrement de moi et, j’en ai peur, ni entièrement de vous. En effet, pour le moment, ma présence est plus que nécessaire sur les Terres de l’Ouest, car nous subissons attaques et trahisons en plusieurs lieux. Si nos forces armées font honneur à leur réputation, la présence de Vaelarr, mon dragon (et donc de la mienne), en soutien à nos troupes, est un atout non négligeable. Mais peut-être pourrais-je malgré tout honorer, un jour prochain, ma promesse de venir vous voir au Donjon Rouge ? Cela me permettra aussi de revoir le Seigneur mon père et, qui sait, de nous montrer utile, Vaelarr et moi, à la sûreté de Port-Réal, bien qu’en cela, il me semble que la capitale est déjà bien protégée avec la présence des dragons des premiers enfants du Roi.

Je reste, quoi qu’il en soit, à votre disposition et à votre écoute.

Bien à vous.

Lady Cersei de la Maison Lannister.

@Alyria Targaryen  

Ferren, quatrième semaine de la première Lune de l’An trois-cent-cinq.

Votre Majesté,

c’est à mon tour, cette fois, de souhaiter votre pardon quant à cette réponse qui sera assez courte vous le verrez, et qui ne vous parviendra sans doute qu’une Lune après la vôtre. J’aurais tant aimé pouvoir vous répondre plus tôt mais la conjoncture actuelle de l’Ouest, que vous connaissez, je suppose, fort bien puisque le Seigneur mon père ainsi que mon frère se trouvent à la cour, ne m’a pas permis de vous écrire plus tôt. Je le regrette et prie pour votre clémence à ce sujet.

Comme vous l’avez sûrement constaté à l’en-tête de cette missive, je ne vous écris pas de Castral-Roc, mais de Ferren, ou plus exactement, depuis les tentes dressées aux pieds des murailles de ces traîtres à la Couronne de votre fils et à la Suzeraineté de mon père. Je suis arrivée hier, en compagnie de Vaelarr, de ma fidèle Sacha et des troupes que nous avons levées à Castral-Roc à cet effet. C’est la première fois que je participe à un siège mais j’avoue que cela est loin de me terrifier. Au contraire, je trouve l’atmosphère précédent l’attaque grisante. Les sentinelles des Ferren nous guettent depuis leurs remparts, tout comme nous les surveillons depuis notre campement. Vaelarr manifeste chaque jour – et de plus en plus fort - son mécontentement de ne point se trouver dans sa caverne habituelle, aux pieds du Roc. Il impressionne et effraie beaucoup d’entre nous…sauf moi. Je le contemple s’égosiller et battre l’air de ses ailes et de sa queue avec colère et, si vous étiez à mes côtés, vous me verriez sourire de contentement. Car je compte bien sur cette rage en lui pour réduire le fief de ces traîtres en cendres et brûler vifs ses habitants, jusqu’au dernier. Je doute que cela ne soit du goût de Lord Tywin, qui préfèrerait sûrement avoir quelques prisonniers à interroger avant de les mettre à mort, la tête plantée au bout d’une pique et afficher sur nos remparts à Castral-Roc. Mais je doute pouvoir contenir le feu de Vaelarr, lorsque celui-ci le fera tomber, tel un déluge de feu, sur le toit des Ferren.

Je dois vous laisser, Votre Majesté, car le devoir m’appelle. J’espère que votre réponse me parviendra, où que je sois. En attendant, mes prières vous accompagnent, comme toujours, vous et les vôtres.

Bien à vous,

Lady Cersei de la Maison Lannister.

@Alyria Targaryen   | Désolé pour le retard...

Castral-Roc, Terres de l'Ouest, deuxième semaine de la troisième Lune de l’An trois-cent-six.

vous avez amplement raison. Seuls les mots comptent; non la longueur de la lettre. Vos pensées envers ce qui me et nous touchent de très près sur les Terres de l’Ouest alors que vous aviez vous-même fort à penser - j’y reviendrais plus loin dans cette lettre - me touche et m’honore. Le siège de la Maison Ferren s’est terminé par une victoire en notre faveur. Bien sûr, ce ne fut point sans morts et blessés de notre côté comme dans le camp adverse mais il se déroula relativement bien dans l’ensemble. D’un point de vue plus personnel, cette bataille m’a permit de comprendre enfin mon dragon. Son mauvais caractère sera sans doute un jour devenu légendaire mais j’ai finis par comprendre que Vaelarr ne demandait en réalité qu’à se retrouver au coeur de l’action, une chose que je lui ai longtemps refusé en raison de son jeune âge. Maintenant que nous nous comprenons mieux, je gage que notre avenir et notre entente n’en seront que meilleurs. Vaelarr se montre également très protecteur envers moi. J’ai été légèrement blessée au mollet durant la bataille et Vaelarr a immédiatement veillé sur moi, s’assurant de me tenir loin dans les cieux, loin du danger. C’est donc grisé par cette victoire que nous marchâmes ensuite vers le fief de la Maison Lépicier, que nous avons également assiégé. Hélas, l’issue en fut tout autre. Vaelarr se montra plus protecteur envers moi que réellement agressif envers ces traîtres. Mais c’est surtout la perte de mon bouclier-lige, Ser Meliodas Trant, qui me marqua profondément ainsi que ma protégée, Sacha, pour qui Ser Meliodas était comme un père. La pauvre enfant fait de son mieux pour paraître forte à mes yeux, mais je vois bien son chagrin. Le deuil sera long, pour elle comme pour moi. Ser Meliodas était apprécié et estimé dans mon entourage et, si je n’ai pu vous répondre plus tôt, c’est aussi car je me suis rendue à Gallowsgrey, fief des Trant sur les Terres de l’Orage, afin de lui rendre un dernier hommage en compagnie de Vaelarr.

Voilà en ce qui me concerne. Cependant, j’ai beaucoup pensé à vous depuis mon retour de l’Orage, en particulier en ce tout début de nouvelle année. Vous qui évoquiez votre fils, avec son couronnement qui eut lieu il y a un peu plus de deux Lunes, la perspective du pouvoir et des responsabilités qui lui incomberont plus tard doit être de plus en plus concrète pour vous. Certes, notre futur souverain est encore jeune mais au vu des personnes qui l’entourent, je le soupçonne de commencer à pressentir qu’il n’est pas un jeune garçon comme les autres. Comment avez-vous vécu cela, à présent que le couronnement a rendu officiel le statut de votre fils? J’ai essayé de me mettre à votre place avant de vous écrire cette question. D’envisager un court instant que Tybolt, Tywell ou Loren soit à la place de votre enfant. Je ne peux nier avoir ressenti de la fierté face à cette hypothèse, une fierté qui a très vite été remplacée par l’anxiété. La simple idée de me dire qu’il sera perpétuellement en danger, que le Trône de Fer, tout comme la Couronne, ne cesseront jamais d’être convoités par nos ennemis, m’a fait pâlir au point de bénir ma condition actuelle. Mes fils affronteront tôt ou tard eux aussi les dangers de la vie, mais ils seront libres. Libres de faire certaines erreurs, libres de voyager si tel est leur désir. En tant que mères, nous partageons toutes les mêmes angoisses et rêves pour nos enfants. Hélas, ces rêves et angoisses sont bien différents dès lors qu’il s’agit de la mère du Roi.

Pour être complètement franche avec vous, il m’est arrivée - et m’arrive encore - d’envier certaines femmes qui auront toujours plus de pouvoirs que moi. Ces épouses de Suzerains, ces dames gestionnaires de fiefs et de maisons importantes. Même vous, Votre Majesté, il m’est encore arrivée de vous envier car il fut un temps où mon père m’avait pressenti pour épouser feu notre Roi Rhaegar. Je ne fais cet aveu qu’à vous seule, car je connais votre bonté, votre compréhension et estime notre amitié pour me permettre cette confession. Je vais vous en faire une autre. Même s’il m’arrive encore parfois d’envier ces femmes, je préfère de loin ma condition actuelle. J’ai accepté l’idée que je ne serais à jamais qu’une mère et une femme née dans une famille riche et puissante et pourtant elle-même sans réel pouvoir décisionnaire. Je tire cependant ma fierté de mon dragon, dont l’éclosion m’a été si terrible au point de devoir accepter de me séparer de mon aîné. Plus le temps passe, moins Loren se souvient de moi. Je lui écris régulièrement et lui rend visite dès que possible. Mais je le vois dans son regard et son attitude envers moi. Notre lien mère-fils s’étiole toujours plus à mesure que le temps passe, une chose que vous, heureusement, ne vivrez jamais. Notre jeune Roi a la chance d’avoir d’excellents conseillers autour de lui ainsi que sa mère. Mon père est peut-être son épée et son meilleur rempart contre les traîtres à la Couronne, mais vous êtes son plus puissant bouclier n’en doutez jamais. Cela se ressent rien qu’en vous lisant. Le deuil est encore trop présent en vous pour que vous puissiez voir ce que je vois moi, et pourtant, je ne suis pas à vos côtés. Je suis certaine que votre royal fils le ressent également, même s’il se trouve encore trop jeune pour pouvoir mettre des mots sur la protection et la prévenance dont vous faîtes preuve à son égard. Un jour il comprendra et je prie pour qu’il en soit de même pour Loren.

Nos enfants sont une source constante d’inquiétude, alors prions pour qu’effectivement, la situation s’apaise avec le Val. Je n’ai guère autant d’informations que je le voudrais à ce sujet; mon oncle, Lord Kevan, ainsi que mon père bien sûr, sont bien mieux informés que je ne le suis. Mais je vous avoue souhaiter à présent vivre à nouveaux des jours de paix rien que pour pouvoir encore profiter un peu de mes jumeaux avant que l’écuyage puis la chevalerie ne me les arrache définitivement.

J’aimerais finir cette lettre par des nouvelles plus réjouissantes, si vous me le permettez. J’ai récemment libéré ma jeune dame d’atour, Lady Jocelyne de la Maison Swyft. Etant de plus en plus demandée avec Vaelarr et n’ayant plus guère de choses à lui apprendre sur la vie en société, j’ai choisi de la libérer de ses engagements à mon égard et de la rendre à sa famille, non sans de nombreux remerciements. Figurez-vous qu’ils ont depuis - et très vite ! - trouver pour elle un bon parti, en la personne de Podrick Payne, neveu de l’héritier de la Maison Payne et qui sera sans doute lui-même amené à gérer un jour sa maison. Un mariage…Avec tout ce qu’il s’est passé ces dernières années, je ne saurais dire à quand remonte le dernier mariage auquel j’ai assisté. Je leur ai promis de venir, par égard pour cette jeune fille prometteuse que j’ai vu grandir. Et vous? Un quelconque événement réjouissant à venir de votre côté pour vous changer les idées?

Si hélas cela ne devait pas être le cas, écrivez-moi et je me ferai forte de vous divertir jusqu’à ce que nous puissions nous revoir un jour prochain, je l’espère.

Je prie pour vous et pour notre jeune Roi. Avec tout mon respect et mon amitié.

Lady Cersei de la Maison Lannister.

@Alyria Targaryen  

Lady @Cersei Lannister, mon amie,

Voilà bien des lunes que j’attendais de vos nouvelles. Je me dois d’être honnête avec vous, je me suis fort inquiétée pour vous durant tout ce temps. Vous savoir saine et sauve malgré les événements auxquels vous avez assisté me remplit le cœur de joie. La guerre n’est pas chose aisée, surtout pour nous les femmes et vous avez foncé sur le terrain avec votre dragon. Quel courage ! Quelle audace ! Vous m’épatez ! Serait-ce malvenu de ma part que de vous demander ce que vous avez ressenti durant les batailles auxquelles vous avez participé ? Pardonnez-moi si je vous choque en vous demandant cela. Je sais à quel point la guerre est dure, les pertes sont horribles et les conséquences lourdes. Mais une femme à la guerre, cela marquera à jamais les livres d’histoire sur les guerres du IVe siècle après la conquête. Un nouveau chapitre s’ouvre sur le royaume et nous en écrivons tous des phrases. Bien sûr, il va de soi que je pense fort à vous et à votre rétablissement. Je ne peux que me réjouir à nouveau de savoir l’Ouest vainqueur face à ces rebelles. D’autant que, vous l’aurez appris aussi, j’imagine, notre ennemi s’est établi dans le Val, amputant cette région de notre royaume. Le royaume se morcelle petit à petit. C’est véritablement une nouvelle ère qui s’ouvre dans l’histoire de Westeros. Les Îles de Fer sont indépendantes. Le Val est devenu le royaume de l’ennemi. Dorne a également obtenu son indépendance. Quelle sera la suite de tout ceci ? Le Nord voudra-t-il également son indépendance, suivant ainsi l’exemple de ses comparses ? Je ne vois bien qu’eux qui pourraient suivre le mouvement à l’heure où nous parlons. La paix qui s’est instaurée depuis la trêve est déjà fragilisée par ce morcellement.

Par les Sept… ser Meliodas Trant est mort ? Vous m’en voyez navrée lady Cersei. Sachez que j’aurai une pensée pour vous et la maison Trant lorsque je me rendrai au septuaire pour la prière avec mon fils. J’imagine que la pauvre petite doit être toute retournée. Adressez-lui mes sincères condoléances pour cette douloureuse perte. Je comprends donc mieux la longue attente qu’il m’a fallu avoir pour obtenir cette lettre. Beaucoup de choses se sont déroulées aussi de votre côté. La guerre n’a finalement épargné aucune région, comme à son habitude, étendant son voile sur nous toutes et nous tous.

En effet, il y a de cela trois lunes maintenant, mon jeune fils, Aerion, a été couronné et reconnu officiellement roi des Six Couronnes. J’ai eu beau m’y préparer depuis la renonciation de mon autre fils lors du tournoi de Lestival, j’aurai préféré que ce moment n’arrive pas si vite ou, pour être tout à fait franche, n’arrive jamais. Aerion est si jeune, trop jeune. Il n’a que cinq ans et le voilà déjà au centre de toutes les attentions, de toutes les convoitises. Comme vous le dites si bien, le Trône de Fer est un nid à parasites et si nous avons connu des débuts difficiles avec votre père, le régent, je me dois de souligner que je ne peux imaginer quelqu’un d’autre que lui pour nous aider à diriger le royaume que Rhaegar nous a laissé.

Cela ne m’étonne guère que votre père ait eu l’idée de vous marier à Rhaegar. Avant même qu’il ne demande ma main, j’ai moi-même pensé qu’il choisirait une famille suzeraine pour prendre une seconde épouse, pas une jeune femme de moins bonne naissance que vous par exemple. Quoiqu’il en soit, j’apprécie cette confidence que vous me faites et je ne doute aucunement que vous auriez fait une très bonne reine pour feu notre roi. À l’instar de vous, si je puis me permettre, j’envie les femmes qui vivent une vie simple. Finalement, j’envie la vie que j’avais en tant qu’Alyria Farring, fille de lord Jaremy et de lady Falyse, seconde-née. Cela remonte à si loin et pour autant les souvenirs en demeurent intacts. Bien avant Aerion, bien avant Rhaegar, bien avant Rhaenys, bien avant la cour royale, bien avant mon premier mariage, tout allait si bien. J’étais jeune, insouciante, rêveuse, joyeuse, libre. J’aime énormément mon fils, cela se voit je pense, mais par moment, je me permets de rêver à cette ancienne vie simple à Castel-Farring.

Oh, je suis ravie pour lady Jocelyn et ser Podrick. J’ai effectivement moi-même quelques événements joyeux qui ont rythmé nos vies dernièrement et qui rythmeront les prochaines lunes. J’ai deux nouvelles dames, lady Marla Farring, ma nièce et lady Mina Redwyne, l’épouse du maître des navires. J’ai effectivement émis un avis favorable à la requête de ma très chère amie, lady Aemma Belmore qui, avec les récents événements, souhaitait retourner auprès de son époux et ses enfants à Forchant. Quelle reine-mère j’aurais été si j’avais refusé cela. Aemma m’a accompagné pendant de nombreuses années et cela me fend le cœur de l’avoir laissé partir mais je ne peux être égoïste. Les rôles auraient été inversés, elle me l’aurait accordé également, j’en suis sûr. De plus, lady Hortense semble s’être éprise de mon cousin, Lowell. Autant dire que je risque de perdre cette petite perle rare d’ici le début de l’année prochaine. Mais ainsi va la vie. C’est également plaisant de voir les petits oisillons s’envoler. Mais je crains qu’avec le départ d’Aemma, je n’ai plus de réelle confidente à mes côtés. Lady Marla est jeune et je ne veux pas qu’elle porte le lourd fardeau de mes confidences. Lady Mina est récente dans mon entourage même si nous nous côtoyons depuis des années maintenant. La confiance n’est pas encore de mise. Il y a une différence entre son statut d’épouse de maître des navires et dame de compagnie de la reine-mère. Il me reste lady Tyana et même si nous nous entendons bien mieux aujourd’hui, il est parfois difficile de recueillir quelques compassions de sa part. Mais je me réjouis car ma fille va se remarier. Je préfère m’en réjouir car un mariage est toujours un heureux événement. Sa requête d’épouser ser Durran Cressey a été acceptée et le mariage se déroulera à la fin de la sixième lune. La paix est faible mais nous pouvons au moins lui accorder de nous permettre à nouveau de célébrer des mariages et autres belles occasions.

Que les Sept vous accompagnent tout comme mes pensées.

Amicalement,

Castral-Roc, Terres de l'Ouest, quatrième semaine de la quatrième Lune de l’An trois-cent-six.

Votre Majesté,

voilà qui ne me fait que regretter plus encore mon long silence. Vous qui avez déjà tant de tracas et d'inquiétudes avec lesquelles vous devez composer chaque jour, vous vous êtes encore inquiétée pour moi. Je n'estime votre amitié que plus encore à présent et répondrai donc à vos interrogations sur mon ressenti durant les batailles auxquelles j'ai pu assister. Le conflit armé en lui-même ne m'a pas autant choqué que ce à quoi j'ai pu assister avant et, surtout, après les combats. En effet, protégée par Vaelarr et l'altitude, je n'ai eu le temps de voir que des bribes des combats lorsque Vaelarr plongeait vers ceux-ci et inondait autant nos ennemis que leurs remparts de ses flammes. Ces moments-là ne duraient jamais assez longtemps pour me permettre d'avoir le temps de voir vraiment ce qu'il se passait en contrebas. En revanche, j'ai été présente sur la terre ferme en compagnie de nos troupes avant que je ne m'envole et après la bataille. Avant les combats, j'ai pu voir l'excitation et l'appréhension agiter les hommes de façon différente. Certains ne tenaient plus en place, d'autres se perdaient dans les bras des prostituées. D'autres encore vomissaient tant la perspective d'une mort imminente leur faisait peur. Après les combats, l'ambiance fut bien différente au point que je vous avoue avoir moi-même été bouleversée par ce que j'ai vu et pourtant, je ne suis pas si aisément impressionnable. Pour être totalement honnête avec vous, ce qui m'a le plus choqué étaient les cris des hommes à l'agonie ou dont on devait amputer un membre dans l'urgence. Et l'odeur...Votre Majesté, je prie les Sept pour que vous n'ayez jamais à sentir l'odeur du sang et de la mort comme je l'ai senti. Cela m'a coupé l'appétit et je n'ai rien pu avaler pendant des jours tant j'avais la sensation d'avoir ces odeurs imprégnées dans mes vêtements et mes cheveux. Vaelarr était devenu difficile à contrôler; ces odeurs le faisaient saliver et je dus faire fi de la douleur liée à ma blessure pour l'emmener loin du camp avant qu'il ne se mette à faire un carnage contre lequel j'aurais été totalement impuissante. Telles furent mes expériences des sièges successifs de Ferren et de Lépicier. Bien que leur finalité ne fut pas la même, mon séjour dans les campements fut, lui, bien le même. J'espère ne pas vous avoir trop choqué par mes propos peut-être trop réalistes. Si cela devait être le cas, j'ose espérer que vous trouverez la bonté de me pardonner.

Vos prières nous honorent tous, Votre Majesté. La Maison Trant mais aussi ma protégée, à qui je transmettrai vos mots sans attendre. Cependant, je vois que nous partageons les mêmes craintes quant à ce qu'il se passe en Westeros. Je trouve que tout s'accélère et nous ne pouvons à présent que redouter quel sera le prochain territoire à exiger de se séparer de la Couronne. Le Nord ayant déjà prouvé par le passé son indépendance, je partage votre point de vue et observe avec attention ce qu'il s'y passe. Mais peut-être nous inquiétons-nous pour rien les concernant. Vous avez dû entendre parler du Cercle des Dames, qui va officiellement entrer en fonction à la prochaine Lune. Avec Lady Randa Baratheon, nous avons jugé bon de tendre la main au Nord et de les inclure dans nos projets, afin de leur montrer que non, les régions sudistes ne les déconsidèrent pas, au contraire. Lady Kylis Stark a répondu favorablement à notre appel et fera donc partie de notre Cercle en tant que représentante du Nord. J'ose espérer que cela les encouragera à rester fidèle envers le Trône de Fer et envers votre fils.

En parlant de votre fils et de notre tout jeune Roi, j'ai beaucoup pensé à vous à ce moment-là. J'aurais aimé être présente pour y assister car l'on ne voit pas un jeune garçon de cinq ans être fait Roi devant les Dieux et les Hommes tous les jours et aussi pour pouvoir vous assister. Je ne peux qu'imaginer ce que vous avez dû ressentir en le voyant sur le Trône de Fer de feu votre époux. Néanmoins, je me montre confiante en ceux qui l'entoure. Sa famille, d'abord, mais aussi grâce à la présence de mon père à ses côtés. Nous n'avons pas toujours partagé le même point de vue sur bien des choses, lui et moi, mais je ne peux que reconnaître que sa longue expérience dans l'exercice du pouvoir, que ce soit en tant que Main du Roi ou Suzerain de l'Ouest, sera le meilleur atout que notre Roi puisse rêver avoir. Tant que Lord Tywin se tient à ses côtés, votre fils ne risque rien. J'en suis persuadée.

Vous m'honorez par vos confidences, Votre Majesté. Après tout ce que vous avez vécu ces derniers temps, il est bien naturel que vous ressentiez quelque nostalgie envers votre vie précédant votre arrivée à la cour. Il est vrai que votre ascension fut fulgurante et tiendrait presque du registre des contes pour toute jeune fille rêvant de côtoyer un jour le cercle très fermé de la famille royale. De l'extérieur, l'on ne voit que la magnificence des tenues et la brillance des bijoux et couronnes. Mais lorsqu'on vit cette vie que tant vous envient tous les jours, je ne peux que comprendre à quel point l'on peut, parfois, regretter la vie simple que l'on menait durant nos jeunes années. Vous êtes une bonne et belle personne. Je n'affirme point cela à la légère et encore moins par pure flatterie. Si vous étiez demeurée Lady Alyria de la Maison Farring et que nous nous étions connues dans nos jeunes années, je l'aurais affirmé avec autant de conviction qu'au moment où je vous écris ces lignes.

Mais je suis heureuse de lire qu'à côté de toutes ces inquiétudes, vous viviez encore d'heureux événements, même si la valse de vos dames de compagnie ne semble pas être de tout repos pour vous. Je comprends cela. Lorsque nous avons passé tant de temps auprès de quelqu'un et que nous devons la laisser partir peu importe les raisons invoquées, son départ laisse un vide qu'une nouvelle venue peut difficilement comblée. Les différences d'âge n'arrangent certes rien mais si cela peut vous être d'un quelconque réconfort, sachez que vous pourrez toujours m'écrire et vous confier à moi autant de fois que vous en ressentirez le besoin. Je n'ébruiterai jamais ce que vous me confierez. Mon seul regret est de ne pas faire moi-même partie de vos dames de compagnie mais nous savons fort bien vous et moi qu'une telle chose serait inenvisageable pour bien des raisons. Quoi qu'il en soit, je suis toujours heureuse de vous lire et plus encore lorsque vous me partagez vos bonnes nouvelles comme celle concernant la Princesse Rhaenys. Je n'ai pas encore eu la chance de la rencontrer et de converser longuement avec elle et ne connaît que de nom son promis mais si une telle requête vient d'elle, ce doit sûrement alors être un mariage d'amour. J'en serais presque envieuse!

En attendant votre prochaine lettre, que j'espère heureuse et légère, mes pensées et mes prières vous accompagnent vous, ainsi que notre jeune souverain.

Votre amie,

Lady Cersei de la Maison Lannister.

@Alyria Targaryen  

Lady @Cersei Lannister,

Quel plaisir de vous lire, mon amie, même si les dernières lunes, plus encore les dernières années, ne nous ont pas épargné, ni vous, ni moi. Votre récit des batailles que vous avez mené et auxquelles vous avez participé m’ont fait froid dans le dos pour ne rien vous cacher. Je n’ose imaginer ce que vous avez du ressentir et même sentir, selon vos propos. Grand heureusement, que les Sept en soient loués, vous en êtes sortie victorieuse mais non sans traumatisme… J’espère que vous n’êtes pas trop hantée par cela et que vos nuits sont redevenues aussi paisibles que possibles. Quoiqu’il en soit, il n’y a rien à pardonner. Nous nous connaissons depuis assez longtemps maintenant. Nous nous confions l’une à l’autre sans vergogne, sans détour. Si j’ai pu vous permettre de sortir cela de votre esprit, alors j’en suis bien aise. Tout comme vous vous montrez présente pour moi, je le serai pour vous, qu’importe la distance.

Je suis ravie d’apprendre que votre projet de cercle des dames prend forme et que notre consœur, lady Kylis ait accepté de se joindre à vous. Même si mes responsabilités de mère du roi peuvent parfois m’empêcher d’être accessible, sachez que si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas à me le demander. Je ferai en sorte que vous ayez tout ce qu’il faut pour mener à bien ce cercle.

La cérémonie du couronnement fut grandiose et je ne dis pas simplement cela car c’est mon fils qui s’assied sur le trône, loin de là. J’aurai, moi-même aussi, aimé que vous soyez des nôtres en ce jour gracieux. Le couronnement d’un roi n’est pas un événement régulier. Voyez, le dernier en date fut celui de mon défunt mari il y a bien des décennies maintenant. Néanmoins, j’ose espérer que de proches occasions vous permettront de venir à Port-Réal si le cœur vous en dit. Vous êtes bien sûr toujours la bienvenue, votre entourage, vous-même et vos enfants. Tywell et Tybolt ont du bien grandir depuis la dernière fois que j’ai eu l’honneur de les rencontrer. Avez-vous régulièrement des nouvelles de votre aîné, le jeune Loren ? Je dois vous avouer vous trouver bien courageuse de laisser votre enfant loin de vous. Je ne peux supporter être loin d’Aerion plus d’une demi-journée. Il me faut toujours aller le voir, lui parler, jouer avec lui, m’occuper de lui. Je crois que jamais je pourrai le laisser s’éloigner de moi et je sais qu’un jour, j’en ai bien peur, je n’aurai plus le choix. Pour l’heure, je profite de chaque instant qu’il m’est donné avec lui. Il est encore bien jeune et a plusieurs années devant lui avant qu’il ne prenne pleinement le pouvoir. En cela, je ne peux qu’espérer que votre père tienne la place de Régent le plus longtemps possible. Malgré nos divergences, et comme vous le souligniez dans votre lettre, il est l’un des plus aptes à remplir la fonction qu’il tient désormais.

Vos mots me touchent, lady Cersei, à un point que vous n’imaginez peut-être pas. Malgré mon statut qui me permet d’avoir un entourage constamment fourni, entre mes dames, les servantes et les courtisanes, je ne peux me vanter d’avoir des amies aussi sincères et loyales que vous. J’en ai eu des amies par le passé. Certaines le sont encore, au même titre que vous et malgré la distance géographique. Votre sincérité à mon égard vous honore et je gage que c’est là les fondements de notre amitié grandissante. Soyons honnêtes l’une envers l’autre. Promettez-le-moi comme je vous le promets implicitement depuis notre rencontre.

Parce que derrière les nuages gris, se cachent toujours un ciel bleu, il y a effectivement quelques joies qui se dissimulent çà et là dans le quotidien qui est le notre désormais. Heureusement d’ailleurs. Si malheureusement les tensions vont sans doute mettre du temps à s’atténuer, j’ose espérer que des jours meilleurs nous attendent et que la guerre s’apaise avec cette trêve officiellement déclarée. Le mariage de ma fille avec ser Durran sera peut-être le premier événement joyeux de ce nouveau chapitre qui s’ouvre pour nous. Je vous en dirai des nouvelles dans ma prochaine missive je pense.

Je pense fort à vous et à votre famille. Puissent les Sept continuer de vous protéger et vous accompagner.

Amicalement,

Castral-Roc, Terres de l'Ouest, quatrième semaine de la cinquième Lune de l’An trois-cent-six.

Votre Majesté,

Vous m’en voyez doublement, même triplement soulagée. Je craignais en effet que ma description très crue de ce dont j’ai été témoin sur les champs de bataille ne soit trop difficile à supporter pour vous. Il est vrai que me confier à vous sur mon vécu à Ferren et durant le siège Lépicier m’a enlevé un poids que je ne soupçonnais pas, autant sur les épaules que sur le coeur. S’ouvrir ainsi et exprimer son ressenti de cette façon sont des choses qui ne se font pas, chez les Lannister. Nous taisons nos sentiments, nos joies comme nos peines. Cela a toujours été ainsi et j’y suis habituée mais je dois reconnaître me sentir plus légère depuis que je vous en ai parlé. Nous sommes certes loin l’une de l’autre mais en vous relatant ces combats, même par écrit, j’avais la sensation que nous nous trouvions dans la même pièce autour d’un thé, moi vous contant les affres de la guerre et vous votre quotidien à la cour, qui n’est pas sans répit, loin de là.

A l’instant où je vous écris ces lignes, le Cercle des Dames est entré en activité et je vous remercie pour votre soutien. Son Altesse Royale, la Princesse Daenerys, devrait nous rejoindre prochainement en tant que Dame-Référante du Conflans. Avec cette lettre, je comptais vous proposer de nous rejoindre pour représenter les Terres de la Couronne au sein de notre petite société. Mais en vous lisant, je constate que vous n’aurez probablement pas le temps de vous investir pleinement. Peut-être la Princesse Margaery serait-elle plus à même de remplir ce rôle ? Ou la Princesse Rhaenys ? Vous qui la connaissez bien mieux que moi, qu’en pensez-vous ? Bien évidemment, nous accueillons toute aide susceptible de renforcer nos actions, encore balbutiantes à l’heure où je vous écris puisque nous venons à peine de nous lancer dans cette aventure. Nous serions donc ravies et très honorées de vous compter parmi nous. Toutes les femmes sont les bienvenues, peu importe le temps et les moyens financiers qu’elles sont prêtes à investir.

Je ne peux qu’aisément l’imaginer. Un couronnement est un moment fort pour le royaume; aussi se doit-il d’être grandiose pour rester graver dans les mémoires. Celui de votre fils restera dans les annales pour avoir été l’un des plus jeunes à avoir été couronné dans l’Histoire des Sept Couronnes. Malgré la Régence, cela comptera pour la postérité et je regrette de ne pas avoir été présente pour y assister. Toutefois, grâce à vous, je peux mieux me le représenter. Comme vous avez dû être fière de voir votre enfant monter sur le trône de son père. Fière et inquiète aussi; l’inquiétude est le lot quotidien des mères pour leurs enfants. Mes jumeaux ont fêté leur cinquième année il y a une Lune de cela. Quant à Loren, il aura sept ans cette année, à la onzième Lune. Je ne peux nier que la séparation m’est très douloureuse, comme vous devez vous en douter. Je lui écris régulièrement mais il est encore bien jeune pour rédiger de longues lettres en réponse des miennes. Le Mestre de Hautjardin l’aide dans la rédaction et je reçois aussi de ses nouvelles de son oncle et de sa tante, aux bons soins desquels je l’ai confié. Ma seule consolation est de le savoir auprès de personnes qui l’aiment et prennent soin de lui. Mais plus le temps passe, plus je deviens une étrangère pour Loren. J’aimerais beaucoup lui rendre visite plus souvent mais malgré mon statut, je ne suis pas aussi libre de mes mouvements qu’on le pense, hélas. Profitez bien de chaque instant avec votre fils. Ils sont si précieux et passent si vite…

L’on dit de moi bien des choses, Votre Majesté, mais lorsque je donne mon amitié, je la donne pleinement. Peut-être cela explique-t-il aussi pourquoi je compte mes véritables amis sur les doigt d’une seule main mais mieux vaut en avoir peu et pouvoir compter aveuglément sur eux, qu’en avoir quantité et se retrouver seule lorsque les difficultés de la vie nous assaillent. Je vous promets d’être toujours honnête, sincère et loyale envers vous. Vous pouvez compter sur mon amitié et mon soutien à tout instant, tout comme je suis honorée de pouvoir compter sur les vôtres. Je suis heureuse de constater que votre lettre se termine sur une note bien positive. Puissent-ils être heureux mais j’ai hâte que vous m’en disiez davantage sur ce mariage et sur votre vie à la cour. De mon côté, je suis attendue à Valmont à la onzième Lune de cette année, pour le mariage de mon ancienne camériste, Lady Jocelyn Swyft, avec Ser Podrick Payne. Mais dans l’intervalle, je resterai à Castral-Roc et guetterai donc avec impatience le prochain corbeau portant le sceau royal. Votre sceau.

Votre dévouée amie,

Lady Cersei de la Maison Lannister.

@Alyria Targaryen  

Lady @Cersei Lannister,

Je comprends parfaitement votre sentiment, votre volonté de retenue. Je me devais de faire la même chose en tant que reine et encore aujourd’hui. Imaginez une tête couronnée s’effondrer devant ses vassaux lors d’une audience dans la salle du Trône. C’est impensable. Notre lot, encore plus en étant femme, est de se retenir, se restreindre, s’enfermer. Mais nous sommes là l’une pour l’autre, soyez-en assurée, mon amie. S’il vient un autre jour où vous souhaitez épancher vos sentiments, sortir ce que vous avez sur le cœur, vous aurez que vous pouvez aisément et librement le faire dans l’une de vos lettres qui m’est adressée. C’est effectivement agréable d’avoir quelqu’un à qui l’on peut se confier et je partage totalement cette sensation que vous ressentez. C’est d’ailleurs avec une tasse de thé bien chaude que je vous écris actuellement.

Votre projet de cercle semble bien avancé. Je suis heureuse pour vous, sincèrement. En effet, vous l’aurez bien deviné, je ne saurai trouver le temps pour m’inclure dans celui-ci. Je ne saurai rendre honneur à la tâche qui m’aurait été donnée. Néanmoins, vos candidates pour la Couronne me semblent tout à fait aptes à remplir ce rôle aussi bien, voire mieux, que moi. La princesse Rhaenys est en pleine préparation de son remariage avec ser Durran Cressey, événement dont vous avez sûrement du avoir la nouvelle quand on voit à quelle vitesse vont les rumeurs par ici. Je ne doute néanmoins pas qu’elle sera parfaite pour cette responsabilité. Quant à la princesse Margaery, ce rôle lui irait à ravir également. Proche du peuple, elle a su se faire une place parmi nous malgré les rumeurs d’autrefois. Je ne saurai vous conseiller plus concrètement laquelle des deux choisir pour votre projet. Mon cœur balance entre ces deux femmes. Je ne peux choisir, vous en conviendrez. Il est, en tout cas, évident que mon soutien vous appartient entièrement dans cette entreprise et que j’encouragerai les personnes nécessaires à vous soutenir plus concrètement.

Il est vrai qu’Aerion demeure à ce jour, le plus jeune Targaryen couronnée roi des Six Couronnes. Cela me fait si peur, de le voir si petit et déjà couronné. À cinq ans, on n’aspire pas à ce pouvoir-là. Il a encore de si belles années d’innocence encore. Mais je demeure à ses côtés. C’est une condition non négociable que je me suis permise d’imposer à votre père. Aerion demeure mon fils avant d’être le roi, que cela plaise ou non. En tant que mère, je ne laisserai personne m’empêcher de voir mon fils, d’épauler mon fils, d’éduquer mon fils, d’instruire mon fils. Je compte bien profiter de sa présence, de son insouciance encore longtemps, soyez-en sûr. J’espère que de votre côté, certaines occasions vous seront données pour rendre visite à votre fils, Loren.

Voilà donc une promesse scellée entre nous, lady Cersei. Je gage que notre amitié traverse les âges et que nous résisterons aux maux qui pourront secouer notre monde. En attendant, je me tiens toute disposée à être une bonne amie, à vous écouter, à vous faire confiance, à vous épauler, à vous conseiller, à vous accompagner si le besoin s’en fait ressentir.

La vie de cour est bien mouvementée, si je me dois d’être honnête, en vue du mariage de ma fille qui aura lieu dans deux semaines. Vous imaginez bien que cela fait jaser à tout va depuis l’annonce mais nous n’en avons cure. Libérée de ses anciens engagements, ma fille aspire à être heureuse. Qui sommes-nous pour la juger ? Seuls les Sept le peuvent et ils lui ont accordé ce droit. Je vous raconterai évidemment quelques détails de la cérémonie mais je peux déjà vous dire que cette célébration se fera en petit comité. C’est un mariage intime que les futurs mariés souhaitaient organiser. Ce n’est pas plus mal, me direz-vous. Supporter les courtisans devient de plus en plus difficile parfois, pour moi. Quoiqu’il en soit, quelle joie que de retrouver la saison des mariages, des événements joyeux, des banquets. De vrais petits bonheurs qui avaient manqué jusqu’ici. Je ne manquerai pas de vous parler d’ici le mariage de votre camériste, cela va de soi et je ne manquerai pas non plus de vous rappeler de tout me raconter concernant cette union.

Amicalement,