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Tante et neveu, amis et confidents

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Arwen Wydman
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Tante et neveu, amis et confidents
Rougefort | An 293

Je laissais une servante finir de serrer délicatement le corsage de ma robe. Aujourd’hui, j’avais choisi ne robe bleue vert sombre, relativement longue, brodé de quelques cloches pour rappeler à quelle famille j’appartenais encore. Pour combien de temps ? Oh… au vu de mon âge avancé, pas réellement, peu de temps encore. Mon père serait fort ravi de me marier à ce jeune homme qui avait les yeux un peu trop bas à mon goût. Mais c’était un autre détail. Si l’alliance était bonne, j’accepterais de devoir éduquer ce jeune homme. Je ne me laisserais nullement faire par un homme. Je lui avais déjà fait relever les yeux une première fois. Il pourrait les baisser à la nuit de noce. Le tournoi de la veille avait été relativement agréable.

Je sortis de ma chambre avec un petit soupir, nous resterions sûrement encore quelques jours avant de rentrer à la maison et d’organiser ma dot et le mariage. Est-ce que j’étais inquiète ? Peut-être un peu. Mais je refusais de le montrer à qui que ce soit. Quoi qu’il, Maegor Wydman, dût être déçu de ne pas pouvoir s’approcher de ma sœur aînée qu’il avait observée durant les nombreuses fois où nous nous étions croisés. Enfin, selon notre point de vue, bien sûr.

Je finis par me trouver un objectif pour aujourd’hui. J’avais fort envie de trouver une certaine personne et qu’importe Maegor. Non, celui que je voulais voir était le fils de ma plus grande sœur. Gerolt. Enfant, malgré des caractères opposés nous nous étions toujours bien entendus. L’air frais me fit du bien alors que je sortais. Cela me fit du bien, cela ferait du bien à tous ceux buvant beaucoup trop. Peut-être que mon cousin était là ? Sans doute… Je fouillais la cours du regard jusqu’à reconnaître sa silhouette.

J’avançai vers lui d’un pas tranquille avant de me poster proche de lui.

« Bonjour cousin. Je suis heureuse de te voir en aussi bonne forme. Je tenais à te féliciter pour tes résultats au tournoi d’hier. Tu t’es fort bien débrouillé. »

Nous nous connaissions depuis bien longtemps si bien que nous pouvions nous tutoyer.
   

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Il avait toujours trouvé que les tournois avaient une odeur de campagne, de terre retournée et de paille. Mais ces croisades à la cambrousse s'achevaient inévitablement dans une noyade collective et nocturne au fond d'un mathusalem de vin épicé. Contrairement à certains autres chevaliers, l'ainé des Grafton n'avait jamais éprouvé le besoin de cette catharsis pour couronner une joute, et tentait de s'y soustraire tant bien que mal, au péril de sa réputation sociale. L'ébriété ne lui avait jamais apporté aucune désinhibition, ni impudence, seulement une clarté un peu lente. L'alcool ne lui faisait nullement perdre de sa lucidité, ce qui était contreproductif si en considérait que le but d'une cuite était justement d'en avoir aucune. Inévitablement cependant, il se retrouvait harponné à la gorge par un bras crochu qui l'emmenait dans les ténèbres avinées tel une espèce de chien trainant un morceau de viande vers sa tanière.
Comme souvent, il s'était dissipé dans la nuit, entre yeux humides et joues bleuissantes, rires grossiers et odeur d'alcool, coincé entre des épaules aussi larges que les siennes étaient étroites. L'adolescence n'avait pas été avec lui aussi généreuse qu'avec d'autres gaillards qui le dépassaient de carrure avec quelques années en moins. Enfin, cela ne l'avait pas empêché de tracer son chemin dans les concours de mêlée.  
De mauvaise grâce d'abord, Gerold finit par rire et s'extraire de son tempérament morose, célébrant les champions autant que la relative réussite des autres participants. Pour sa défense, il avait joliment progressé, avançant pas à pas jusqu'à la victoire, un jour. Tandis que Mur-Blanc lui avait accordé la troisième place au tir à l'arc, le tournoi des Rougefort avait été plus généreux encore, car il fut sacré second – ce qui n'était jamais assez à ses yeux ambitieux, mais ce soir, il s'en contenta de bon cœur. La conversation avait fini par devenir générale, s'esclaffant par vagues de murmures et de grands cris joyeux jusqu'au petit matin, au plus grand plaisir de Lord Jasper probablement, qui était peut-être la seule personne plus renfrognée que le Grafton dans les environs.  
Plus tard, Gerold chercha un vain le sommeil sur un lit dépouillé de ses draps par les aléas d'une nuit désinvolte, et se transporta finalement dans le jardin, déjà ivre d'oiseaux, d'où les domestiques chassaient les irréductibles pochards s'étant endormis dans une fontaine asséchée. Du reste, la nature beignait dans une paix ensoleillée. Sur un banc, il profita de la tiédeur matinale ; des paillettes de soleil, des dentelles d'ombre glissaient sur ses genoux à chaque brise qui faisait frémir les arbres.  
« Bonjour cousin. Je suis heureuse de te voir en aussi bonne forme. Je tenais à te féliciter pour tes résultats au tournoi d’hier. Tu t’es fort bien débrouillé. »
Gerold rouvrit lentement les yeux sur un monde bleui, fidèle à son impassibilité habituelle. Il était trop tôt pour autant d'enthousiasme.  
« Ma tante... trop jeune pour que je sois ton neveu ? » répondit-il d'une voix de porte grinçante, trahissant sa soif d'eau.  
Tout en étant sa tante, Lady Arwen était plus jeune que lui et ils avaient grandis presque comme des cousins, et alors qu'elle se tenait à cette nomenclature, lui y échappait pour l'agacer. Il la toisa, plissant ses grandes paupières, visiblement bougon, mais reconnaissant de la voir. Leur relation paraissait ne pas être sujette aux hasards du temps, car elle était demeurée étrangement inchangée à travers les âges. Leur éloignement géographique y était peut-être pour quelque chose, préservant leurs caractères de ce qui était changeant en eux ; il semblerait qu'ils aient grandis d'un commun accord, sans se dissocier. Gerold se détourna et ferma à nouveaux les yeux.  
« J'aurais préféré me débrouiller mieux que ça, dit-il après un soupir. Est-il si tard que ça ? »
Il pensait avoir encore le temps de dormir, mais il fallait croire que les divertissements, si prestement abandonné par les dames – ou les leurs avait-on soigneusement évité –, s'était achevait suffisamment tard pour qu'il fût tôt. Soudain, ses yeux s'ouvrirent et il se tourna complètement vers sa "cousine".    
« Il était de nouveau là, susurra-t-il avec facétie, ton soupirant. Est-ce pour lui, cette belle robe ? »
D'habitude plus sarcastique, il se retint de laisser tomber les paroles qui se bousculaient à sa bouche amère : qu'une généreuse dot était souvent plus belle que n'importe quel balcon bien garni.
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Rougefort | An 293

J’offris un hochement de tête amusé à sa remarque. Je savais bien qu’il était mon neveu, mais j’avais si peu connu sa mère, ma propre sœur, que j’avais plus l’impression d’être sa cousine que sa tante. Surtout qu’il était plus vieux que moi. Le fils de mon frère Oscar était plus proche en âge que lui-même après tout. L’avantage de ces grandes familles… Les liens sacrés du sang… Néanmoins, le fait était que j’étais plus proche de lui que de certains de mes frères et sœurs. Peut-être étais-je un peu trop froide envers les autres ? Mais Gerold et moi avions un caractère semblable. Même si ce dernier semblait bien fatigué de la journée qu’il avait passée. Ou alors était-ce de sa soiré ? Possiblement les deux. Trop jeune ?

« Sans doute mon cousin, sans doute. »


Il me taquinait sur le cousin, mais je maintenais, je préférais nettement cette appellation. Une manière aussi de montrer ma proximité ? Quelle importance ? Nous savions l’un l’autre la réelle affection derrière nos mots froids et nos calmes sans doute un peu trop froid. Et lui semblait avoir l’air profondément envie d’eau fraîche. Que cela soit sur son crâne ou dans son gosier. Heureusement pour moi, ou lui, je ne sentais pas son haleine. Se débrouiller mieux que cela… Tard…

« Non, il est tôt, au contraire, tu as encore quelques heures avant que le château ne s’éveille totalement. »

Il avait détourné le regard pour revenir vers moi un instant vers moi. J’eus un espèce de sourire à sa remarque avant de passer quelques doigts dans mes mèches blondes.

« Soupirant. Maintenant c’est fiancé mon cher Gerold. Pour ma plus grande joie. »

On m’aurait arraché une dent, j’aurais sûrement eu plus de joie dans mes mots qu’à cet instant.

« Cette belle robe n’est que pour moi. Cependant, il semble avoir des yeux un peu trop… tombant. À mon goût. Je lui ferais remonter aussi longtemps qu’il le faudra. »


Je fis une petite moue en rajustant les plis de ma jupe autour de mes jambes.

« Ce Maegor est un être qui apprécie sans nul doute les joutes verbales et qu’on lui obéisse. Je pense néanmoins qu’il pourra… Mmh… Être appréciable avec le temps. Enfin, tolérable. Nous verrons. »

J’inclinai à nouveau la tête en plissant les yeux.

« En tous cas, il suffirait que je me place à quelques distances de lui et tu pourrais gagner les yeux bandés chaque tournoi de tir à l’arc contre lui. »

Je glissai un regard vers mon neveu.

« Je n’imaginais pas devoir épouser un homme ainsi fait. Mais j’imagine que tout n’est que question d’éducation. Mon frère s’est étouffé avec son vin lors de notre première rencontre à Mur Blanc. »

J’avais une langue plus affûtée que la plupart.

« Néanmoins, cela offrira sans doute quelques joutes verbales un peu plus intéressante que la moyenne humaine qu’il existe… »

Je ne supportais ni la médiocrité intellectuel, ni la stupidité.
   

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Il doutait de dormir en vérité ; son épuisement avait dépassé l'étape sacrée du sommeil et retrouvait au petit matin un second souffle, qu'il savait pourtant insuffisant pour lui permettre d'affronter l'entièreté de la journée. Néanmoins, le petit matin promettait d'être salutaire pour sa relative gueule de bois. Probablement pour cette raison-là, son expression demeura immuable lorsqu’il apprit les fiançailles de sa tante ; on le lui avait sans doute expliqué, mais il avait du l’occulter de son esprit tant le mariage était une consécration très secondaire. De façon générale, son intérêt pour les gens était moindre, alors il avait très vite envisagé son alliance avec le sexe opposé à travers le prisme de l’utilité publique. Bien sûr, ces sacrements étaient avant tout une négociation commerciale et stratégique, mais chacun avait espoir d’y retrouver un peu de bonheur pour le restant de ces jours, de ne pas être seul, ni démuni émotionnellement. Pour sa part, même cette idée-là lui paraissait utopique ; il connaissait son tempérament et savait que le bonheur conjugal était une perspective bien trop difficile à atteindre pour qu’il daigne y consacrer le reste de son existence. Au moins, le travail était une activité où l’on pouvait se contenter à soi-même…
« Félicitations alors... » souffla-t-il sans convictions.
Trop vite d’ailleurs, car il remarqua avec un temps de retard la façon dont son propre ton découragé faisait écho à celui de sa tante, ce qui le força à se retourner. On pouvait se permettre d’être cynique lorsqu’il s’agissait du bonheur avéré d’autrui, mais Arwen paraissait prendre la situation avec davantage de philosophie que d’effervescence joyeuse. De circonstance ou par hasard, elle parut souligner son indépendance à ne pas être apprêtée pour autrui et quand bien même fut-il sarcastique dans l’âme, Gerold éprouva une vague tristesse pour un genre d’union qu’il envisageait pourtant parfaitement pour soi. Il fit la moue, grimaça légèrement et commenta dans un soupir :
« Le principal, c’est que ses yeux ne tombent toujours que dans ton balcon à toi » dit-il avec une sagesse toute relative.
Sans amour, que restait-il ? Le respect. La fidélité. Il craignait qu’une femme comme Arwen ne puisse se satisfaire, comme sa propre sœur et la mère de Gerold, d’un mari généralement indifférent en tout point. Elle devait au moins avoir un compagnon, si ce n’était de cœur, au moins de désir, car il n’y avait autre flatterie plus conciliante.
Un sourcil suspicieux s’était levé sur son front lorsque sa tante lui mentionna la passion pour l’escrime verbale de son futur mari. Une continuité subtile dans le sarcasme ? Parce que la sagouin n’avait ni une famille, ni une tête à parlementer, plutôt à bander ses muscles et faire siffler sa lame. Quoi que…
« Malheureusement pour nous deux, je ne l’ai pas vu tirer à l’arc. En revanche, étais-tu à l’autre bout de l’arène à Mur-Blanc ? Est-ce ton décolleté qui lui a valu la septième place en mêlée ? » siffla-t-il narquoisement, toujours prompts à la concurrence.
Le rictus s’estompa néanmoins, car plus Arwen parlait, plus elle lui donnait l’impression de s’être résignée à ce mariage, qui n’avait du reste pas autant de prestige que les unions contractées par ses sœurs plus âgées. La famille s’agrandissant, les membres à ses extrémités devaient se raisonner à une vie plus modeste et tranquille. Un homme, passait encore, mais une Dame de grande famille devait éprouver plus d’une difficulté à rejoindre une maison moins noble, moins soignée et enrichie. Quoi qu’Arwen ne fut pas une « princesse » dans le sens le plus figuré du terme, elle s’était habituée à une certaine vie auprès de ses parents ; vie qui allait prendre un tournant, alors que les priorités de son futur époux risquaient de ne pas être les mêmes que celles de son père, casanier et bon vivant. Elle allait troquer un Seigneur contre un chevalier, deux tempéraments bien distincts. Gerold aurait voulu l’encourager, mais il n’était pas dans son caractère que de chercher le bon angle pour apprécier un tableau malgré sa laideur. Pragmatique, mais surtout ambitieux, il reluquait l’union avec la petite maison des Wydman depuis la hauteur de sa grande Goëville.
« Tu aurais préféré qui, comme homme ? Un Creighton Rougefort ? Un Morton Vanbois ou un Simon Sunderland ? Demanda-t-il d’un air espiègle avant de détourner le visage et d’ajouter, plus doucement : A force de faire des joutes, on finit par user son épée. Je n’aimerai pas que tu t’émousses. »
Arwen Wydman
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Rougefort | An 293

Félicitation. C’était bien ce qu’avait dit ma mère lorsque ces fiançailles avaient été actée. Félicitation. Réellement ? Une petite maison pour la dernière fille. Demandais-je des félicitations ? Non. Quelle importance ? J’étais bien perdante dans cette affaire, comparé à d’autres mariages de ma famille. Néanmoins, il fallait reconnaître que ce Maegor avait su se distinguer et réussir à intéresser mon père pour qu’il me cède à cet homme. Un bien ? Un mal ? L’avenir nous le dira. Et mon pauvre neveux avait un sale air de celui à qui il manque quelques heures de sommeil ; j’eus un mince sourire à sa pointe de taquinerie.

« Qu’il tente d’en regarder une autre, et ce qui lui servirait de testicule finira coulé dans du bronze pour sonner son glas. »


J’eus à nouveau un sourire amusé à sa remarque sur la septième place de Maegor au tournoi de la première rencontre. Mon décolletée lui aurait valu, selon mon neveux, une septième place.

« Peut-être bien. Je crains que pendant ce tournoi j’étais fort ennuyée et n’avoir surtout porté intérêt que sur d’autres prestations. »

Un tournoi au bout d’un moment…

« Celles de tes oncles. »


Sa remarque sur une alliance me prit quelque peu de court et je lui offris un froncement de sourcils songeur. Qui aurais-je choisis si l’on m’en aurait donné l’opportunité… On ne me l’avait pas donné, bien sûr ! Mais qui aurais-je choisi… Aucun de ces noms ne me donnaient réellement envie. Les Arryns… n’en parlons pas. Il fallait normalement avoir de l’ambition et consolider les alliances entre les différents familles de la même région. M’émousser…

« N’ai crainte, je n’aurais sans doute qu’à m’asseoir sur le dos de ma jument et partir droit devant au galop pour ne point prendre racine et m’émousser dans un lieu terne et morne. »

Ce n’était un secret pour personne que j’adorais les chevaux et l’art de l’équitation, pouvoir m’échapper sur le dos d’une de ces bêtes… Néanmoins, j’offris un regard calme à ce neveu.

« Pour être honnête avec toi, je suis la petite dernière, une enfant surprise, je pense que c’est assez facile à voir au vu de l’écart avec certain de tes tantes, oncles ou même ta mère. Il a fallu marier mes sœurs et mes frères avant moi. Consolider nos liens avec nos alliés et le Val en général. Que faire d’une fille supplémentaire ? Peu de chose, un fils rapporte une dot, une fille en coute une. »

Être réaliste, c’était pour le mieux à mes yeux, j’avais toujours préféré lire qu’être la plus jolie des dames, l’élégance n’était qu’un masque pour cacher la stupidité d’une personne. Lorsque j’aurais une fille, je lui enseignerais.

« Je n’ai jamais rêvé ni à un mariage d’amour, ni à un grand mariage. Cependant, même si les Wydman ne sont pas… mettons, les Royces ou des Targaryens ou même une autre grande famille. Qu’importe. Cependant, ils ont une assez bonne réputation, et j’épouserais un héritier. Je pense qu’au vu de son rang, ce n’est pas un si mauvais mariage pour une dernière fille. Quant à ta crainte que je m’émousse, du peu que j’ai échangé avec lui, je crois… Que cela ne se fera pas. Il semble avoir comme toi la rare étincelle d’intelligence qui manque à bien des personnes. »

Peut-être étais-je un peu trop dur… Mais c’était un autre détail.
   

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Ah oui d'accord. Il savait Arwen combative, mais ses expressions de fond de cale le prenaient toujours de court. Trop jolie pour être aussi vulgaire, quoi que ce fût ce qui devait mettre les hommes plus à l'aise lorsqu'ils rencontraient cette beauté froide et impassible, impressionnante tant par sa stature que son nom : elle jurait comme un chiffonnier. Selon l'interlocuteur, l'atmosphère se tendait considérablement, ou bien au contraire, perdait en substance. Etrangement, c'était les autres femmes qui trouvaient toujours à y redire, alors que les hommes s'identifiaient à une étrange camaraderie. Gerold avait relevé ses sourcils d'un air circonspect, mais seulement pour le principe ; il était loin de la condamner.
Peut-être qu'il était déjà trop vieux par l'esprit, ou elle un brin candide, mais son échappée à cheval le laissa dubitatif. Ou était-il simplement bien plus cynique et pessimiste, alors qu'elle voyait en tout en une forme de liberté à rapprivoiser ? En tant qu'homme, il n'avait pas vraiment ce genre de considérations à avoir. Si le mariage pouvait être forcé des deux côtés, on condamnait bien moins les hommes pour leurs infidélités que les femmes, et si l'un avait le droit de trouver du réconfort ailleurs, l'autre était confiné par la loi et le jugement. Faire du cheval, c'était bien tout ce qui leur restait pour posséder leur existence d'une façon ou d'une autre. En surprenant cette pensée, il ne sut dire si elle était réductrice ou vraisemblablement triste.  
« Je croyais que Benedar était assis sur un tas d'or ? Ne me dis pas que tout est parti avec Shirei et Sharra... ? » la taquina-t-il sans grande conviction au sujet de la dot.
Elle était lucide. Lui aussi, mais quelque part, la situation d'Arwen lui paraissait être plus pénible que la sienne, parce qu'il s'était résigné volontairement à une perspective qu'il avait choisie, alors que sa tante devait subir et s'accommoder de décisions ne lui ayant jamais appartenu. Gerold se demanda même si la façon de penser de la jeune femme n'était pas déjà limitée par son éducation, qui l'avait empêchée de désirer l'amour comme tant de ses congénères par certitude de n'avoir jamais le fruit de ses véritables désirs. Heureusement pour lui, malgré son âge, la question n'avait que peu été abordée. Quoi que son père eût déjà probablement essayé à plus d'une reprise de troquer son honneur contre un peu de considération de la part du pouilleux du coin et de sa fille. Mais sa mère était intransigeante sur ce sujet : son fils ne pouvait s'unir à la famille du premier flatteur venu. Puis, un homme pouvait se marier tardivement sans perdre de sa valeur, alors qu'une femme... Gerold inclina doucement sa tête vers l'arrière pour offrir son visage aux rayons d'un doux soleil. Il avait de la chance.
« Heureusement que les Wydman ne sont pas les Royce » constata-t-il avec une légère grimace en continuant à se dorer la pilule avec une certaine désinvolture.  
Ca avait toujours été viscéral. Peut-être parce que l'héritier des Royce avait son âge et un statut semblable ; peut-être parce que leurs caractères étaient diamétralement opposés et qu'ils avaient chacun eu une façon très différente de vivre une rébellion à laquelle Andar avait participé et qui avait tué le grand-père des Grafton. Au fond, Gerold savait que son jeune âge l'avait laissé impressionnable, vulnérable et probablement innocent, mais de tous, c'était au Royce qu'il était incapable de laisser passer sa contribution mesquine. Depuis, un doux dédain avait creusé son sillon dans son tempérament vindicatif. Une aversion insuffisante pour le pousser à une quelconque vengeance, mais assez sourde pour lui rendre sa présence sans discernement ennuyeuse. Remontées à ses oreilles, les tourmentes subies depuis par le Royce le beurraient d'un cruel contentement. Bien sûr, il avait conscience d'avoir été, si ce n'est marqué d'une façon semblable, au moins ébranlé au point d'en faire un pivot dans son esprit. L'ironie de sa sévérité ne lui échappait guère, mais l'orgueil lui faisait juger son sort comme plus favorable. Malgré les épreuves, il n'avait succombé à aucun vice.  
L'orgueil, encore, le fit soupirer. Arwen aurait pu avoir mieux ; sans le condamner, Gerold le regrettait. D'autant qu'il doutait de cette prétendue "intelligence". Son futur soupirant n'avait pas un visage à tenir cette promesse. Fallait-il seulement la dissuader ? Était-il encore temps de faire changer d'avis un grand-père borné ? Comment souvent, il valait mieux s'en accommoder ; sa tante l'avait, semble-t-il, déjà fait.
« Et puis au pire, s'il manque de retenue ou de vertu, tu m'envoies une missive et on lui castagne la gueule avec Marq. Il ramassera ses dents avec ses doigts cassés s'il te fait souffrir, dit-il avec un sérieux solennel flirtant avec la plaisanterie. Quoi de mieux pour une cavalière comme toi que d'être jeune veuve ? Tu auras ton parc, tes chevaux, ta demeure... Finalement c'est votre seul moyen au sexe faible : survivre à votre mari. »
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Rougefort | An 293

Elisabeth l’espérait de tout son cœur, c’était bien cette phrase dans je ne sais quel conte qui m’avait marqué. L’héroïne, si on pouvait appeler cela comme ça, avait vécu bien des misères dans sa vie et espérait tant avoir un preux chevalier comme époux. Non, moi ce n’était pas mon cas. Le mariage était une étape obligatoire, ou presque, dans la vie des femmes de nos jours, mais ce n’était pas un but. L’important c’était ce qu’on faisait de ce mariage… À nouveau, mon esprit s’emporta loi de cet endroit… Que donnerait un royaume entièrement dirigé par une femme ? Et si les Targaryen avaient eut la succession du premier née ? Le monde aurait bien changé, peut-être même qu’il n’y aurait pas eu certaines rébellions et guerres. Une terre peut-être bien plus paisible qu’aujourd’hui, Un royaume où c’était les femmes qui dominaient et non pas les hommes et où nous étions celles qui portaient les épées et lances et les hommes les aiguilles à coudre… Un royaume dirigé par des femmes, pour des femmes à l’inverse de ce monde. Si cela avait été Rhaenys l’héritière et non pas Aegon… Qu’est-ce qui aurait changé ? Et peut-être même avant ? Les fils du destin son particulier. Je haussais un sourcil à la remarque de mon neveu.

« Penses-tu que mon père est assis sur un tas d’or. Sûrement aussi gros que Goëville. Cependant, mes sœurs sont bien plus coquettes que moi et mes frères gourmands en arme. »


Mon père était loin d’être ruiné, et la lignée était plus qu’assurée en réalité, mais c’était d’autres détails que n’avait point besoin de connaître mon neveu. En réalité, c’était que pour éviter parfois la consanguinité… Il fallait parfois chercher loin, ou peut-être un peu plus bas… La remarque de Gerold e fit foncer cette fois les sourcils.

« Dois-je te rappeler que ma propre mère, et donc ta grand-mère est une Royce des Portes de la Lune mon cher neveu ? »

Curieux mélange quand on savait que le cousin par alliance, à quelques branches, avait tué l’autre grand-père de mon neveu… Les joies de la guerre… Mon regard dériva à nouveau et se ficha sur une fissure dans un mur d’un appentis. Les bords semblaient poreux comme s’i fallait seulement gratter un peu plus pour ouvrir la fissure et pouvoir glisser un œil à l’intérieur et découvrir quelque chose d’incroyable. Légèrement voyeur certes. La fissure courait sur le mur de pierre en serpentant entre des points plus résistant que d’autres telle une rivière séparait des domaines et des régions entières… Sans doute le mur qui cachait des outils de jardinage.. J’aurais préféré avoir une belle vue sur les chevaux, mais c’était autre chose… Avec les chevaux, le monde était toujours plus beau. Grimper sur le dos d’un cheval me rendais tout de suite plus heureuse, donnait au monde des nuances d’or et d’argent. Encore plus lorsque j’avais la joie de pouvoir galoper, le monde prenait alors son manteau d’argent pour montrer à quel point mes chevaux pouvaient aller vite et comment à cet instant, j’aurais pu défier le monde et montrer ce qui se cachait derrière ma façade. Un manteau de confiance aussi argenté que les cloches de ma maison… Je reviens à la réalité avec la phrase de mon neveu. J’eus un sourire amusé, il pouvait se vanter de cela : c’était rare qu’un sourire ne perce réellement ma coquille.

« Je suis en sécurité avec toi mon cher. Nestor viendrait avec vous : il n’est pas tout à fait d’accord pour que Maegor tente quoi que ce soit avec moi. Mais être une jeune veuve… [b]M’imagines-tu encore plus distante et sans pitié ? Empoisonner rapidement mon mari pour qu’il me laisse veuve et sans enfant, pouvoir ainsi profiter d’une vie avec mes chevaux à pouvoir égoïstement profiter d’une liberté que bien des femmes n’ont pas?[b] L’idée est tentante et je la garde dans un coin de ma tête. »

Nestor était mon second frère aîné après les jumelles ainsi qu’Oscar, l’aîné de Kawyn. Je hochais tout doucement la tête.

« J’ai une véritable armée de protecteur entre toi et mes frères et autres neveux. »

En réalité, peu ferait de grand cas si j’étais triste et si je voulais rentrer… Mais c’était le lot des femmes, n’est-ce pas ?

Sorcery oh thorns de Margaret Rogerson aux éditions Bigband, grand format
   

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« S'il vous plait ! Apostropha-t-il d'une voix chantante et oisive un quelconque valet dans les parages, occupé à balayer l'insouciance de la veille, un verre d'eau pour mon royaume. »
Poussé par la célérité d'un service sans faille, quoi que fatigué, le serviteur disparut aussitôt, sans trop d'espoir pour récupérer ce fameux royaume imaginaire, se dit Gerold avec ironie. C'est avec ironie qu'il embrassa cette condition étrange, où ils étaient assez heureux pour que le moindre de leur besoin soit observé, mais tenus dans les cages d'obscures obligations.  
« Dépêche-toi de t'inventer une occupation couteuse dans ce cas, au lieu de laisser mes autres oncles et tantes pomper dans la caisse paternelle. Dépenser beaucoup d'argent demande toute une discipline ! »
Lui-même n'était pas dépensier, mais il éprouvait un plaisir particulier à le conseiller aux autres, comme une forme de libération factice, comme si le secret du bonheur y était inscrit. En tout cas, cela facilitait indéniablement la vie, se dit-il en voyant le valet revenir avec un verre d'eau fraîche. Gerold remercia le bougre avant de prendre une première lampée du remède tant désiré, mais qu'il avait eu la paresse d'aller chercher lui-même. La salvation fut immédiate et il eut l'impression d'être une vieille éponge desséchée qui se déployait enfin au contact de l'eau. Et malgré tout, la correction d'Arwen provoqua un geste dédaigneux de sa main, l'autre étant encore occupée à l'abreuvoir. Il épuisa sa coupe en quelques gorgées avides, un doigt suspendu dans l'air pour marquer une pause ; il avait évidemment quelque chose à dire à ce sujet.
« C'est une branche cadette, puis c'est une exception qui confirme la règle, finit-il par dire en reprenant un souffle qui lui manquait. Mon cher, deux autres si cela vous sied ! »  
Le valet, comme déjà habitué à adoucir des cuites, était déjà parti. Ce mépris enraciné dans son âme ondulait à travers le temps comme un poisson, diluant dans son humeur un peu d'amertume ou d'ambition. Il leur en voulait, à tous ces nobles du Val ! d'avoir rendu son tempérament si dur en lui signifiant, à l'âge vulnérable, la cruauté de l'existence et l'inconstance des vœux. Chacun avait défendu ses propres considérations et des gens étaient morts sur l'autel de la noblesse. Lui aussi un jour aurait un dessein capable de secouer un royaume, si tel était le mouvement perpétuel de l'histoire, non pas entre honneur et promesses, mais entre désir et volonté au détriment de toute considération.  
A l'image de sa tante, Gerold fut brièvement aspiré par ses pensées chaotiques, comme souvent l'était l'instinct de vengeance. Il n'en voulait à personne en particulier, seulement à la vie d'avoir brisé son père et réduit ses valeurs à un idéalisme humiliant qui, sur fond de rébellion, n'avait soudain eu plus aucun sens. Et plutôt que de luter, Gerold s'était retrouvé à faire pareil ; à être le meilleur dans un monde impitoyable. Comme dans toute blessure d'enfance, sa colère, quoi qu'entièrement comprise, était désinvolte et cousait son quotidien d'un fil blanc constant.
« J'imagine surtout ton avenir sans désagréments et nous savons à quel point un mari, ou une épouse, peut en être un. Contrairement à un fils, toi, tu vas partir loin de chez toi, loin de tes habitudes et surtout, loin de tes protecteurs. »  
Quelque part en plein milieu, subtilement, mêlé au cynisme, la grave réalité était venue s'immiscer dans sa voix. Parce que le monde était sans pitié, parce que les familles nobles étaient parfois les pires, parce que les femmes indépendantes étaient dédaignées au profit de caractères invisibles, et qu'on faisait rentrer les tempéraments forts dans les rangs, de gré ou de force. Gerold baissa la tête, ses lèvres boudeuses serrées. Le temps avançait, inéluctablement, mais il avait l'impression de ne pas bouger du tout. Ou de se heurter à des murs.  
« Tu ne m'oublieras pas, n'est-ce pas ? Quand tu seras dans ton domaine, comblée de bonheur, avec une panoplie de chevaux une tripotée de marmaille. »
A cet instant, le valet se matérialisa à leurs côtés, cette fois avec deux verres et Gerold retrouva sa mine joliment indolente, les paupières lustrées de fatigue et de condescendance voluptueuse. Du bout des doigts et sans précipitation goulue, il récupéra les deux verres et en donna à un sa tante avec un sourire tendre en quoi, ayant comme balayé ses préoccupations d'un seul mouvement de la pensée. Rassasié, il trempa seulement ses lèvres, plus par plaisir que par envie.
« Je ferai peut-être un effort alors... dit-il, songeur. Si même Nestor s'y met... il faut bien que quelqu'un soit du côté de ton futur époux dans cette famille. »
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Je haussai un sourcil amusé en voyant Gerold avoir tant mal aux cheveux et la bouche si pâteuse qu’il devait presque supplier pour un verre d’eau. Mon pauvre neveu prit au vilain piège de l’alcool. Je doutai que cela lui serve de leçon. Les cuites ne servaient jamais de leçon aux homes, comme-ci ce n’était qu’un mauvais souvenir ou que cela valait la peine de boire jusqu’à l’ivresse encore et encore. Je me retiens de lui tapoter les cheveux dans un geste sans doute moqueur. Le pauvre. Je retiens même une pique. J’eus un léger rire à sa remarque sur mon occupation favorite.

« J’en ai déjà une, cher neveu. L’équitation et les chevaux. Sauf que fort heureusement, c’est aussi quelque chose avec lequel on a aussi un retour sur investissement ! Crois-moi, je connais le prix d’un très bon cheval… Mais je prendrais quelques-uns des miens lorsque je partirais. Même si je n’ai pas encore trouvé ma jument préférée et parfaite. »

Et je le repris aussitôt après sa gorgée d’eau sur ma mère. Il avait du sang Royce dans les veines, quoi qu’il en dise, quoi qu’il le souhaite : il était au moins un quart Royce ! Moi je l’étais à demi. Je l’observais vider sa coupe d’eau et en reprendre deux pour lui et moi.

« Mmh… Fais attention à ce que tu dis sur ta Grand-Mère Royce. Tu restes un de ces petits enfants préférés. »

Vrai ou faux, il ne le saurait pas. Ma mère adorait tous ses enfants et petits-enfants qu’importe leur nom et leur âge. Mère était très tactile et surtout avec ses petits enfants. J’avais un peu de mal avec ses étreintes et tout cela, mais je la laissais faire, cela lui faisait si plaisir !

Un mari ou une épouse un désagrément… Vu ainsi… Quelque peu amusant à voir. Mais il avait raison. J’inclinai la tête.

« Je ne le crains pas. Tu sais, pour les femmes, et je pense que cela restera longtemps ainsi, le mariage n’est qu’une opération financière. Qu’est-ce qu’il changera dans ma vie de tous les jours sinon ? Ici ou là-bas, une maison ou une autre, seul le paysage et les personnes de ce paysage changent. Mon statut ne sera pas différent d’ici ou là-bas. Je ne serais plus la fille de, mais l’épouse de. Jamais je ne serais reconnue seulement comme Dame Arwen, que mon nom soit derrière Wydman ou Belmore. Le statut social d’une femme sera toujours lié à son mari. Imagine-toi une reine, on dira elle est la reine, épouse du seigneur Grafton par exemple. Nos noms et nos identités de femmes sont liées à nos ventres et à nos époux. Nous sommes vos propriétés. »

Je repris un instant mon souffle.

« C’est ainsi qu’on nous veut : une ombre derrière un époux. Je ne serais pas reléguée dans l’ombre Gerold. Je m’y refuse. Je ne souhaite pas faire quelque chose de grand. Mais je souhaite être quelqu’un au moins pour moi-même, réussir et ne pas flancher. »

Peut-être était-ce cela le plus dur : savoir et connaître par cœur sa condition… Et se douter que malgré nos efforts jamais on ne réussirait vraiment à être plus que cela. Est-ce que je réussirais ? je ne savais pas. Je posais un regard sur Gerold avant de sourire et poser une main sur mon épaule.

« Je ne t’oublierais pas Gerold. Je ne peux pas oublier mon neveu préféré après tout.ui sait, peut-être que tu pourras venir admirer mes chevaux, dire bonjour à tes cousins et monter un cheval ou deux. »

Je pris la coupe pour boire quelques gorgées d’eau. Cela faisait du bien malgré tout. Je souris à sa remarque avant de lui offrir une tape sur l’épaule.

« Nestor n’est pas le plus pacifiste de tes oncles, le sais-tu ? Mais voilà que mon propre allié me trahit avant même le début de la bataille ! Tristesse ! Me voilà donc seule face à l’adversité ! »

Je lui offris un sourire et un clin d’œil.

   

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L'alcool était un solide liant social, quoi que le sacrifice qu'il demandait n'était pas toujours proportionnel à la récompense, et Gerold doutait que son mal de crâne valait la peine d'une nuit au succès tout relatif. Etrangement, il préférait passer son ivresse en compagnie de personnages secondaires plutôt qu'aux côtés d'illustres Lords. Il soupçonnait qu'au fond de lui, la raison ne fut autre que l'orgueil de commettre des sottises devant des yeux dont le blâme était dangereux. Quoi que la crainte soit vaine au fond : Gerold supportait trop bien l'alcool pour oublier sa conduite et son ébriété était bien trop lucide. A part le bénéfice de s'être fondu dans la masse et être passé pour quelqu'un de sympathique, il n'avait tiré aucun intérêt supplémentaire de cette nuit. Pour être un pochard, il avait grandi trop vite, creux, les yeux fardés de cerne et vaguement désabusé, ne s'avouant qu'à moitié qu'il aurait souhaité en tirer le même plaisir simple que tout le monde.
Au sujet des passions de sa tante, Gerold demeura silencieux et la regarda seulement en biais. Il était dubitatif quant à la capacité d'une telle occupation à combler les défauts d'une vie de famille malheureuse. Les hommes avaient l'ambition pour les tenir occupés, les amantes pour ceux que cela amusait, mais les femmes... leur pouvoir politique était limité et la vie en dehors du mariage leur était plus dangereuse puisque davantage préjudiciable. En biais toujours, il eut un sourire félin et finit par commenter :
« C'est parce que ce n'est pas une jument qu'il te faut chercher, ma tante, mais un étalon. »
Pour sûr que seul un étalon serait capable de dompter son caractère ! Un étalon des écuries justement... un jeune page suintant sous le soleil, un col de chemise lâche dénudant une épaule bronzée et musclée par le dur labeur. Gerold se mit doucement à ricaner : Arwen avait choisi la bonne occupation pour dissimuler ses affaires, si tel fut son souhait. Très vite cependant, il fit la grimace à nouveau ; les Bellmore n'avaient pas daigné se plier à l'aversion ancestrale des Grafton envers les Royce, envers et contre tout.
« C'est une Royce des Portes de la Lune ! Ca n'a strictement rien avoir, corrigea-t-il avec humeur ; toute excuse était bonne pour son entêtement. Ils n'ont de commun que le nom ! Et puis j'en doute, reprit-il soudain calme, presque réservé : je ne suis même pas le fils préféré de mon géniteur, alors mère-grand, n'en parlons pas vu la taille de l'arbre généalogique, fit-il remarquer avec un fond d'amertume, avant d'ajouter après un silence, moqueur et pour diluer une aigreur qu'il regrettait déjà d'avoir tamisée : ils se sont bien amusés avec Benedar, dis donc. »
Et même très tardivement, vu l'âge des plus jeunes. Il fallait dire que son grand-père avait l'apparence de ses excès : tout en lui était généreux. Par moment, il se demandait combien de Bellmore illégitimes pullulaient les terres du Val, avant de se dire qu'une telle énergie serait quand même assez incroyable.  
Son regard se fit néanmoins plus terne à mesure qu'il écoutait sa tante illustrer le mariage. Il l'espérait, vraiment, que tel fut le cas et que son futur mari soit aussi détaché de cette fonction qu'elle se le figurait. Pour sa part, pour l'avoir observé entre amants et certains mariages de la petite noblesse, certains maris prenaient à cœur cette notion de possessivité, sans parler de ceux qui désiraient demeurer les maîtres de leur maison, et ce à tous les niveaux possibles. Des jeunes filles perdaient l'intégralité de leur liberté sous le joug d'un époux autoritaire. Puis, lorsque ce n'était pas un mari, c'était la belle famille qui s'occupait d'asphyxier la bru. Gerold soupira doucement ; tellement de choses pouvaient changer. Tellement. Dramatiquement. Il sourit doucement, pour spécifier qu'il écoutait, mais sans rien dire davantage et ajouter à sa condition de femme une nouvelle contrainte. De toute façon, la décision avait déjà été apparemment prise et le futur époux apparaissait plutôt bourru que véritablement brutal, à la Jasper Rougefort.  
« C'est bien cela que je crains, soupira-t-il. Que tu refuses d'être reléguée dans l'ombre et qu'on t'y force. »
Il fallait croire que l'ivresse dénouait le nœud de son caractère taciturne. C'était du moins ce qu'il se disait pour ne pas avouer les vulnérabilités réelles de son cœur. L'ivresse encore n'avait pas soustrait son épaule à la main d'Arwen. Elle était l'une des rares à oser le toucher ainsi sans se dire que c'était déplacé. Aussitôt eut-elle répondu qu'il regretta de l'avoir dit et se renfrogna doucement. Elle allait partir, et la vie allait les séparer et tout en refusant de le formuler ainsi, Gerold savait qu'au fond, il refusait de laisser partir quelqu'un avec qui il n'avait presque pas besoin de faire semblant. Parce qu'ils avaient grandis ensemble, il n'avait eu que peu de secrets pour elle et ainsi, elle lui avait rendu sa liberté. Selon ses désirs, elle serait restée une vieille fille pour ne pas lui échapper, mais le monde n'était pas ainsi fait et lui n'était pas aussi égoïste.
« Si Sir Gerold me l'autorise, je viendrai, sois-en sûre » conclut-il modestement cette petite utopie dont il était moyennement convaincu.  
Pourtant, la marque de sa confiance était encore là, car presque personne savait qu'il n'aimait pas référer à son géniteur en tant que père, lui préférant l'impersonnel "Lord Gerold". Encore, sans se dérober, il la laissa lui rosser gentiment l'épaule ; elle qui n'aimait pas éprouver les autres ne paraissait éprouver aucune gêne à le taquiner.  
« Oh tu sais bien : sois proche de tes amis, et encore plus de tes ennemis, ou quelque chose comme ca. » lui répondit-il d'un air malicieux, toujours en équilibre entre la plaisanterie et la réalité.
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Je haussais un sourcil à sa remarque. Venait-il de faire une blague graveleuse ? Je plongeai mon regard dans le sien en fronçant légèrement les sourcils alors qu’un très fin sourire étirait mes lèvres.

« Viens-tu de faire une blague douteuse mon adorable neveu ? »

Sept… les hommes. Incapables de se tenir et de ne pas faire une blague graveleuse plus de quelques minutes de discussions ! Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! J’étais censée être pure, chaste et innocente. Et ne pas tout saisir. Seulement, j’avais malgré tout plusieurs frères, je passais beaucoup de temps aux écuries… Je comprenais bien des choses après tout même si je devais absolument faire semblant de ne pas comprendre. Même si j’avais fini par même parfois sourire de manière amusée. Mais voilà qu’il dénigrait, un peu, les Royce et je lui rappelais qu’il avait du sang Royce dans les veines par ma mère, par sa propre grand-mère ! Mais voilà qu’il s’en défendait ! J’eus un rire léger avant de froncer les sourcils avant de répondre avec un air amusé :

« Veux-tu bien cesser ! Je ne souhaite pas imaginer mes parents dans leur lit conjugal ! Et puis, effectivement tu n’es pas le petit-fils préféré de ma mère, mais uniquement parce qu’elle vous aime tous pareil. Ma sœur me disait que lorsque tu venais et que tu étais encore tout petit, elle te faisait sauter sur ses genoux et tu hurlais de rire. »

Aucune idée si cela était vrai, j’étais trop proche en âge avec lui. Et elle ne s’autorisait pas autant de douceur et d’amour avec moi qu’avec ses petits-enfants. Ce n’était pas drôle.

« Et puis il me semble bien qu’une ou deux fois elle t’a donné en secret des biscuits. »

Ma mère n’aurait jamais fait ça avec moi ! Mais c’était normal. Cependant la discussion continua sur quelque chose de mon sympathique : ma future position. Je n’étais pas, et ne serait jamais, une femme de l’ombre. Quand bien même on essayait de me forcer à l’être. Qu’ils tentent de me forcer et ils auraient une furie sur les bras. J’inclinai la tête.

« Ils peuvent tenter. Tu ne connais pas les fureurs de ton grand-père. »

C’était plus ou moins les mêmes que les miennes. Mais en beaucoup plus explosives. C’était une tornade de feu alors que j’étais une tornade de glace. Mais je préférais ne pas trop le montrer à mon neveu. Je n’avais pas besoin de lui faire peur ainsi. Mais voilà qu’il voulait défendre mon époux, je viens le taquiner à nouveau. Je souris légèrement.

« Sois encore plus démonstratif de l’affection que tu as avec ton père, je crois qu’on ne la sent pas assez. »

Douce ironie. Je savais les relations avec les parents c’était compliqué. Mais il pouvait compter sur mon affection réelle envers lui. Je viens serrer doucement son épaule.

« Tu seras toujours mon ami, sans aucun doute l’un de mes meilleurs amis, et crois-moi, j’aimerais te garder proche de moi toute ma vie. »

J’étais sincère. J’aurais aimé le voir plus souvent…

« Je t’écrirais, soit en sûr. »

Mon neveu.

   

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Lui, de l'humour graveleux ? Ja-mais. Ce n'était, en effet, pas dans ses manières. Dans sa nature, peut-être, mais pas dans ses manières. Il savait que ce genre d'écart pouvait le faire passer pour un esprit éclectique bien plus que n'importe quelle beuverie en compagnie de grivois chevaliers. C'était un adage des esprits désinvoltes et manquant de sérieux, ce qui n'était pas une impression qu'il voulait laisser. Gerold avait parfaitement défini le symbole qu'il voulait ériger aux yeux des autres de sa personne. C'était un travail de longue haleine, de maîtrise et de contrôle sur soi qui était loin d'être évidente. Mais avec Arwen... enfin, par moment, il avait l'impression de commettre une erreur en lui demeurant aussi disponible. Il ne l'était même pas pour ses propres frères et sœurs. Une dérogation qui n'avait, qui plus est, rien de stratégie. Ca aussi, probablement, un jour il allait falloir l'exciser.
Ses yeux s'étaient baissés vers ses pieds, se perdant dans le vague d'une journée promise au soleil. Une ombre pommelée se projetait au sol, verdie par une branche de bouleau. Quand il était encore petit... Sans s'en souvenir, Gerold avait l'intuition d'une enfance comblée. Ces misérables bribes de souvenir effiloché constituaient la matière colorée de ce passé poreux, et qui n'avait plus aucun corps aujourd'hui, comme si ce n'était pas vraiment sa vie, ni vraiment ses souvenirs. Une accumulation constante d'images qui, à force d'être contemplée, perdait de sa signification et se transformait en un généreux chaos. Seuls les évènements après leur prise d'otage et le meurtre de son grand-père possédaient une existence physique véritable. Tout ce qui y précédait était une merveilleuse et futile illusion.  
« Ah, je ne m'en souviens pas » constata-t-il seulement d'un air absent.  
Une façon d'effacer une nostalgie à jamais révolue. Enfance heureuse et désinvolte. Parfois, il se demandait ce qu'il serait devenu si sa vie n'avait pas été aussi irrémédiablement tordue par les aléas des passions humaines, mais il s'arrêtait bien vite ; il ne le saurait jamais et s'imaginer plus heureux n'avait aucune espèce d'intérêt.
Il afficha un sourire tiré et vaguement triste lorsque sa tante se défendit par son père, Benedar. Par pessimisme peut-être, mais Gerold avait le sentiment que ces fameuses colères n'auraient que peu de conséquence sur de telles affaires, surtout si elles étaient déjà scellées. Benedar était le père de Sharra également, mais il n'avait pas su lui éviter quelques déconvenues d'ordre moral ; il l'avait même condamnée dans sa jeunesse à un mariage relativement malheureux. Ces choses-là étaient de l'ordre du banal en ce monde.
« Sois encore plus démonstratif de l’affection que tu as avec ton père, je crois qu’on ne la sent pas assez.  
-  Tu ne me croiras pas, mais je suis à mon absolu maximum » répondit-il avant de se mordre la joue, regrettant immédiatement d'être allé aussi loin dans l'aveu.  
Elle était venue doucement se lover à lui et dans son amertume, lui amena un long frisson de chaleur, comme ceux que l'on ressentait près du feu après un grand froid. Elle avait ces gestes de rare douceur qui le prenaient en défaut et sans le vouloir, il se mettait à vibrer, comme ces proverbiales cordes qui grondaient à force de ne pas être touchées. Cette conversation l'avait quelque peu attristé ; cette étreinte, elle, le fissurait. Gerold se força à lui sourire en biais, tout doucement.
« Je me transformerai en miette et resterai dans ta poche pour toujours. »
Goulument, il but le reste de son verre et se leva, se substituant à cette étreinte d'une accablante tendresse d'un mouvant d'épaule. Toujours, par des gestes brusques, il se débarrassait de ses sentiments. Néanmoins, il lui tendit la main, malicieux, comme si rien ne s'était passé.
« Allons, ma tante, le château s'éveille et je ne peux pas rester comme ça, terreux comme du pain ranci. Il faut que je m'arrange. Je te raccompagne ? »
Dissiper dans la foule ces sentiments troublants et ces souvenirs lointains mais qui, comme le soleil, réchauffaient dangereusement le visage...
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