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La chair de sa chair

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Roger Ryswell
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La chair de sa chair
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1

La brise de mer s’était levée aujourd’hui et Spectremont prenait une allure de petit paradis, la chaleur parfois étouffante était balayée par l’air marin. Valena avait tourné en rond toute la matinée, la veille elle avait demandé une audience à sa mère. Non qu’elle avait spécialement besoin d’un rendez-vous pour s’entretenir avec sa mère mais l’aspect officiel de sa demande, de son idée, de son projet ambitieux valait bien que la seigneur du lieu réserve entièrement un moment à cet effet. Depuis des années, un sujet coupait la famille en deux, le mariage de l’héritière de Spectremont. Si Nymella Toland était reconnue comme une femme intelligente, pragmatique et calculatrice, on pouvait facilement admettre que son ambition concernant sa progéniture avait dépassé de loin le plupart des attentes normales dans ce domaine. Elle n’avait d’ailleurs accordé que difficilement la main de sa cadette aux Uller de Denfert, une lointaine famille de puissants seigneurs du désert dotés d’une réputation plus que sulfureuse. Pour son aîné, elle avait refusé les plus grandes tractations, les héritiers et les seigneurs les plus prestigieux. Et ce, jusqu’à ce que le fruit de ses désirs, le Prince Quentyn Martell soit marié à une étrangère. Déçue, la mère s'était enfermée dans un déni, du moins c’est comme ça que la situation était vécue par Valena qui ne voyait pas le bout d’une quête sans fin. Maintenant que la majorité des grandes familles dorniennes avaient été rabrouées et que Essos avait été écarté, il ne semblait pas que beaucoup d'opportunités s’offraient encore. Il restait bien évidemment quelques rares possibilités mais pour l’instant et depuis trop longtemps aux yeux de Valena la situation était figée, comme si deux adversaires d’un jeu d’échec étaient arrivés à un point de rupture : bouger la moindre pièce reviendrait à tout chambouler.

Si Nymella ne semblait pas se sortir de ce nœud incroyable, elle avait néanmoins toujours laissé une porte ouverte à sa fille ; si celle-ci avait une proposition “censée”, alors, sa mère pourrait l’envisager. Jusqu’ici rien qui n’avait réussi à convaincre la dame de fer. Alors Valena avait fait des efforts, elle avait éliminé la majorité des maisons dorniennes, les maisons de magistrats essossi. Que restait-il à Dorne ? Rien, en théorie. Mais Valena voulait se marier, non pas dans l’idée de former un couple heureux et parfait, non pas pour des besoins physiologiques bas, non plus dans l’attente d’une folle romance. Mais bien pour une raison qui faisait d’elle la digne héritière de sa mère : c’était une nécessité politique. Les Toland avaient besoin de compenser le manque à gagner du commerce portuaire depuis l'arrêt brutal des contacts avec le reste de Westeros. A ça il fallait rajouter le prestige d’une grande famille, un mari capable de co-administrer un grand domaine, si possible ayant quelques compétences de chevalerie ou de marin. Enfin, si le mariage de Teora apportait déjà une solide alliance militaire, il fallait aussi assurer une certaine stabilité dans ce domaine. C’est donc au fond, comme une petite Nymella que Valena voyait l’importance d’un mariage rapide avec une guerre contre des Targaryens qui pouvait arriver d’un moment à l’autre.

Valena savait bien que pour sa mère elle n’était encore qu’une jeune fille frivole, dépensière et inconsciente. Incapable jusqu’ici de prouver qu’elle avait parfaitement compris son rôle d’héritière et qu’elle était prête à l’assumer totalement, Valena vivait à travers le regard désapprobateur d’une mère qui ne voyait pas forcément tout les efforts fait. Mais avec son idée Valena espérait bien pouvoir changer à la fois la situation matérielle de célibataire dans laquelle elle semblait enfermée, ainsi que la situation immatérielle dans laquelle était enfermée aux yeux de sa mère, elle n’était pas l’image que la Dame de Spectremont se faisait de sa fille et c’était un premier pas pour le prouver.

Les grands escaliers blancs du château qui montaient jusqu’aux appartements du seigneur donnaient sur la cour carrée. Quelques hommes d’armes faisaient des tours, depuis la préparation à la guerre et le départ de bons nombres de dorniens vers les cités libres Spectremont semblait avoir repris vie. Plus qu’un palais, le château était avant tout une place forte et le brouhaha de l’avant guerre lui donnait ce rôle de point de défense des côtés nord de Dorne. Oublié pendant longtemps, hormis quelques périodes d’instabilité dans les Degrés de Pierre, Spectremont avait joui du ralliement de Dorne à la Couronne au vu de sa position géographique. Maintenant que l’histoire avait fait un bond en avant, ou en arrière, le fief allait pouvoir être rétabli dans sa première utilité, un bâtiment militaire, une forteresse réputée imprenable.

Arrivée devant la porte décorée des appartements seigneuriaux, Valena soufflait lentement, elle devait puiser en elle pour trouver le courage nécessaire. Elle se raclait la gorge avant d’ouvrir les grandes portes à battants. Un garde se tenait droit comme un i, son arc en main et les yeux fixés dans le vide. Il annonçait à sa maîtresse sa visite. “Valena Toland, héritière de Spectremont.” et puis comme dans une pièce de théâtre, en tenant son arc contre son buste, le garde prenait la porte pour la refermer derrière lui, laissant les deux femmes. Lady Nymella était à quelques pas de sa fille, grande, le visage impassible comme à son habitude. “Mère, bonjour.” Elle exécutait une belle révérence comme on lui avait appris. “J’ai demandé à vous voir dans ces conditions car, je me rappelle ce que vous m’aviez dit, à propos du sujet qui nous fâche que si j’avais, un jour, une proposition à la hauteur de notre maison je pourrais vous en faire part. Alors me voici, avec je l’espère une idée qui saura vous intéresser."

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La chair de sa chair. (Nymella Toland)
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1.

Le regard perdu dans l’horizon, la main posée sur le cadre de la fenêtre, Nymella était comme plongée dans ses pensées. Les semaines puis les lunes s’étaient succédé, amplifiant une sorte d’incertitude quant à l’avenir. Étrange sentiment que voilà, pour elle qui avait toujours dirigé son fief et les siens d’une main de maître. Elle avait éduqué ses deux filles pour leur forger un destin à la mesure de leur sang, de leur rang. Pour permettre à leur maison de s’élever davantage, qu’importe le temps, qu’importe les sacrifices que cela avait pu lui demander. Leur demander. N’était-ce pas là leur rôle, après tout ? L’importance de leur sang allait de paire avec de tels sacrifices.


Et pourtant, fort était de constater que son héritière était bien différente de sa propre personne ou de sa sœur. La jeunesse, sans doute. Comme une forme d’insouciance que Nymella avait perdu depuis bien des années maintenant. Leurs désaccords étaient cependant nombreux. Peut-être l’étaient-ils trop. Un sacrifice que la Toland était pourtant prête à faire. Valena comprendrait un jour que cette attente était nécessaire. Obligatoire même. Elle ne la laisserait pas faire la même erreur que pour ses propres épousailles. Leur vie était ainsi faite. Teora semblait l’avoir compris et accepté, elle qui vivait désormais parmi les Uller.                                            


Malgré cela, malgré les ressentiments que Nymella devinait partagés, la dame des lieux accordait une place d’importance à son aînée. Elle était son héritière, la future Dame de Spectremont. A ce titre, elle se devait de l’écouter. Plus encore au vu de la raison de leur prochain entretien. La curiosité de Nymella avait été aiguisée. A sa fille de faire ses preuves, à présent. Elle n’attendait que cela, à dire vrai. Ce jour serait peut-être différent des autres. La dame des lieux l’espérait, au plus profond d’elle-même.


Elle avait fort à faire, avec cette guerre latente qui les menaçaient. Il fallait s’assurer que leurs soldats étaient toujours dignes de leur maison, que de nouveaux soient formés dans ce but. Trouver une solution à ce commerce qui ne venait plus autant qu’auparavant, qui, dans tous les cas, aurait été en grande partie amoindri par la guerre fratricide que se livraient les Dragons désormais. Les alliances commerciales se perdaient plus aisément qu’elles ne se gagnaient. Un fait dont la Toland se rendait compte, ne pouvant que remarquer que les choses étaient bien différentes du temps de ses parents et grands-parents. Il lui fallait trouver des solutions à tout cela, encore et toujours. Et ce, tout en parant à ses obligations habituelles de seigneuresse. Un exercice que Nymella avait appris sur le bout des doigts, qui était devenu comme une extension de sa propre personne.


Nymella fut tirée de ses pensées alors qu’on annonçait la venue de sa fille. La maîtresse des lieux se détourna alors de sa contemplation précédente. Valena venait de faire son entrée dans ses appartements. La Toland darda son héritière d’un regard froid,  habituel pour sa personne. Elle accueillit la révérence de Valena avec un hochement de tête satisfait, quoiqu’un peu sec, avant de lui faire signe de se redresser. Le protocole avait été respecté, il était grand temps de passer aux choses d’importance. De part son rang, Valena avait toute son attention pour le moment. D’autres personnes viendraient ensuite, avec des demandes ou des propositions d’une ampleur moindre mais qui devraient être étudiées également. Le temps était compté dans tous les cas.


« Bonjour, ma fille. D’un geste marqué par une sorte d’habitude, Nymella avait indiqué son bureau tout proche, ainsi que l’un des sièges qui se trouvait au-devant. Vous avez toute mon attention. Je n’ai qu’une parole, comme vous le savez. Installez-vous donc, que vous puissiez m’entretenir de ce dessein qui semble être le vôtre. »


Joignant le geste à la parole, Nymella prit place dans son propre siège. La seigneuresse n’était pas aveugle. Elle savait qu’elle avait refusé bien des alliances tantôt pour Valena, tantôt pour Teora. Elle avait sans aucun doute étudié tous les partis envisageables à Dorne pour son aînée, les refusant au fil du temps. Quant à Essos, les possibilités étaient assurément plus vastes. Trop vastes. Nymella avait étudié les plus proches. Il était hors de question pour elle de reproduire l’erreur de ses parents pour ses propres épousailles. Il leur fallait une famille qui pourrait leur apporter un soutien réel, tangible et rapide de préférence. Avec la guerre qui se préparait, cela en devenait vital. Dès lors, la Toland s’interrogeait. Qu’avait pu découvrir son héritière qu’elle-même n’avait pas déjà étudié ?

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@Valena Toland | #009966




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La chair de sa chair
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1

Tandis que Valena se rapprochait du bureau de sa mère, elle ressentait encore une fois ce sentiment, celui de n’être qu’une petite fille idiote qu’il fallait discipliner. Non que sa mère eut besoin de faire quoi que ce soit, mais ce ressenti l’accompagnait partout où les deux femmes se croisaient, et Valena se pensait, se savait bien en dessous des attentes de sa mère. Valena savait que si elle voulait briller aux yeux de mère il eut fallu qu’elle soit une pensée. Car rien de réel ne pouvait atteindre les objectifs de cette femme, rien d’humain ne pouvait être si parfait. C’est d’ailleurs comme ça que Valena le vivait, sa mère lui demandait de se défaire de son humanité, de ses sentiments, de sa personne, de ses envies, d’elle-même. Elle devait totalement épouser sa fonction au point de s’y dissoudre et de devenir un rêve ambulant, l’idée volatile de la perfection pour Nymella changeait selon les volontés de la seigneur de Spectremont, tantôt il fallait une héritière investie tantôt une fille discrète, un coup une conseillère de l’ombre, puis une héritière du devant de la scène.

Les hommes et les femmes de Dorne se préparaient à la guerre en fond et Spectremont s’animait de bruits que la cour du château faisait résonner jusqu’aux appartements jusqu’ici silencieux de la Dame du lieu. Valena menait sa guerre, elle était en plein de champ de bataille et chaque regard était un coup d’épée, chaque mot était une volée de flèches. Le fin espoir que son idée puisse convaincre sa mère lui donnait tout le courage nécessaire pour cette entrevue. Valena s'asseyait délicatement face à sa mère, les mains sur les genoux, comme une petite fille. Cette position, d’abord naturelle en présence de Nymella elle n’en pouvait plus, même inconsciemment, elle ne supportait plus de se restreindre autant. Alors elle changeait très vite, croisant les jambes et laissant son dos reposer sur le dossier du fauteuil, elle semblait plus maîtresse de son corps, moins hésitante. L’effort demandé pour cette petite rébellion intérieur lui était si terrible qu’elle sentait ses joues prendre des couleurs, le sang lui monter au visage, la honte d’être femme devant sa mère. Elle aurait voulu crier qu’elle n’était plus une enfant mais elle ne le ferait pas, elle ne le ferait jamais. Elle portait du mieux qu’elle le pouvait, comme sa mère, un masque de droiture et de désintérêt, il ne fallait jamais avoir l’air de quoi que ce soit, il fallait être neutre, froide et distante de tout. Cette leçon, elle l’avait retenue par-dessus tout.

Valena ne pouvait se résoudre à croiser directement le regard de Nymella, elle fixait le bureau, le mur qui lui faisait face mais elle ne pouvait pas maintenant échanger un regard franc et direct avec sa génitrice. Cela n’avait d’ailleurs jamais été une gêne puisque les contacts physique entre mère et fille semblaient être un interdit qu’aucunes des deux ne voulaient rompre, cette distance a la fois gênante et respectueuse était une habitude qu’elles avaient prise et il semblait que rien ne pouvait briser la glace entre les deux femmes.
Avec un effort comme elle n’en avait jamais fait, Valena se raclait la gorge, elle déglutissait lentement et adressait un sourire gêné à sa mère, tout en continuant d’éviter de croiser son regard. “Mère.” Elle se demandait encore comment elle pourrait bien présenter la demande. Toute cette attente, cette friction, ses disputes avait le rendu le sujet presque tabou et son évocation devenait une torture. Rien de tout cela n’était normal et Valena s’en rendait compte, rien de tout ce qu’elle vivait là, elle aurait eu à le vivre dans n’importe quelle autre famille de la petite noblesse dornienne. Bien qu’elle savait que son destin était plus grandiose et que ses privilèges étaient supérieurs, elle aurait bien voulu, l’espace d’un instant devenir une toute petite noble pour pouvoir parler normalement avec une toute petite seigneur dans un tout petit domaine. Finalement, les mots sortaient seuls, sans réflexion, elle contournait le sujet direct. “Ce problème auquel nous faisons face… Votre déception vis à vis des Martell, votre déception vis à vis de quelques bonnes familles, vos refus qui ont entraîné quelques mésententes, votre désintérêt pour quelques citées libres… Et notre position économique et militaire pourrait devenir compliquée. Notre isolement, votre retrait des affaires de Lancehélion…” Avant que sa mère puisse lui rétorquer un argument qu’elle ne connaissait déjà que trop bien, Valena levait la main pour calmer, par habitude, les ardeurs de sa mère sur ce sujet. “Bien que nous ne soyons pas brouillés avec notre suzerain, nous nous tenons à ses côtés comme les Toland l’ont toujours fait pour les Martell.” La garde de Valena pouvait se détendre, comme lors d'un duel, maintenant qu’elle avait passé l'embûche de la question du froid entre Nymella et quelques décisions de Doran Martell. “Vous avez raison, nous avons besoin d’élargir nos capacités, commercialement et militairement.” En lui donnant raison, Valena espérait apaiser un peu sa mère, chaque mot était potentiel à des remises en question des formules utilisées et même si sur le fond elles se comprenaient parfaitement, la forme pour Nymella ne pouvait laisser paraître une seule tâche. Il fallait en dire le moins possible tout en exprimant parfaitement sa pensée, un excercice que même une jeune femme aussi éduquée que Valena devait travailler.

Je crois que nos options à Dorne deviennent quelque peu… réduites. Je pourrais vous proposer une liste de noms tout à fait respectables qui j’en suis sûr, ont déjà effleuré votre pensée et si vous n’avez rien eu à me proposer c’est certainement qu’au fond… Il ne reste aucune option à Dorne, dans le champ actuel des possibles et de nos intérêts.” Valena reprenait une grande bouffée d’air, elle était crispée comme peu de gens avaient pu la voir dans cet état, seule sa propre mère pouvait la mettre dans un tel état. “Pour les citées libres… Je comprends le désintérêt qu’elles peuvent représenter en des temps comme ceux que nous vivons. Pour la famille princière, je comprends aussi que ce fût là notre meilleure chance d’étendre notre influence sur la capitale et les côtes, cela aurait pu faire de nous la famille la plus puissante de l’est dornien après les Martell. Enfin, je comprends que nous avons besoin d’échanger depuis que le commerce avec l’Orage et la Couronne a pris fins. Je comprends donc que le fait que d'autres fiefs aient été choisi pour commercer avec les nouveaux partenaires de Dornes, les fer-nés, soit un sujet de préoccupation, voir d'inquiétude. Je comprends aussi que la guerre pourrait arriver en premier sur nos côtes et qu’il nous faut investir dans le domaine militaire et maritime. En fait, mère c’est en comprenant tout cela, je le crois que j’en suis arrivée, avec mes dernières rencontres à Lancehélion à une possible solution qui pourrait, je le pense sincèrement, fortifier notre position par un mariage. Celui-ci étant hypothétique et soumis à de nombreuses conditions… Mais je crois que l’ambition d’une belle réponse à nos besoins vaillent qu’on lutte un peu.” Valena ne pouvait retenir bruit de déglutissement. Qu’est-ce que sa mère allait imaginer de cela, qu’est ce qu’elle allait tirer comme conclusion ? Qu’allait-elle trouver à redire cette fois de ce monologue, qu’elle pourrait dans d’autres conditions et dans d’autres bouches trouver parfait ? Le doute pouvait se lire dans les yeux de Valena, l’attente surtout, d’une première réponse à cet exposé bref de la situation.

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La chair de sa chair. (Nymella Toland)
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1.

La tension était palpable. Nymella n’y prêtait cependant pas garde. Tout juste haussa-t-elle un sourcil en voyant sa fille se faire plus agitée, ses joues rougies. Un simple geste, témoignant de son étonnement. Des interrogations qui s’étaient glissés dans son esprit alors qu’elle était spectatrice de cette scène. Avait-elle l’héritière de Spectremont devant elle ? Son héritière ? A cet instant, Nymella ne savait que penser, que cela soit de sa fille ou de l’idée qu’elle tenait tant à lui proposer. Fort heureusement, cela ne sembla durer qu’un temps. Bientôt, Valena retrouva une posture plus convenable et un calme apparent. Voilà qui était plus convenable.

Tout cela n’avait duré qu’un instant. Une fraction de secondes, que la maîtresse des lieux jugea préférable d’oublier, d’occulter. Cette proposition devait être à la hauteur du temps qu’elle accordait à celle qui prendrait sa suite. Alors, son regard restait posé, ancré sur Valena. Ses froides iris étaient comme en quête d’un indice, d’une réaction quelconque. Aucune conclusion ne s’imposa dans son esprit cependant. Tout juste se rendait-elle compte du regard un peu fuyant de son aînée, qui l’empêchait de mener à bien cette quête intangible. Le silence, rien que le silence. Nymella fut tentée d’y mettre un terme par elle-même. Elle avait fort à faire et ne pouvait souffrir de voir les minutes s’écouler de la sorte sans que rien n’en ressorte.

Valena la prit cependant de vitesse, se raclant la gorge, posant ses premiers mots. Nymella hocha presque imperceptiblement la tête, rassurée en son for intérieur de voir que cette entrevue ne serait peut-être pas vaine. A la mention de leurs suzerains, les mains de la Toland se crispèrent légèrement sur la plume qu’elle tenait jusqu’alors. Cet acte… Voilà une chose qu’elle ne pouvait oublier. Même plusieurs années après le mariage de leur prince, la couleuvre restait difficile à avaler… si toutefois cela se révélait possible. Car Nymella n’oubliait rien. Elle ne pouvait tolérer un affront comme celui-ci. Et ce, même si elle avait causé pareille déception auprès de d’autres familles de noble sang.

La réplique aurait du venir, cinglante, froide. La dame qu’elle était connaissait ses devoirs malgré tout. Elle n’avait encore jamais failli à sa tâche, dans ce domaine. Valena la coupa cependant, contre toute attente, reprenant son exposé. Nymella se détendit légèrement, bien qu’intérieure ment elle n’en démordait pas. Il en faudrait cependant davantage pour fendre le masque de glace qu’elle portait en tous temps. Qui plus est, Valena abondait dans son sens. Une situation à laquelle la Toland n’était que peu habituée et qui ne pouvait que forcer son intérêt.


« Nous pourrions réétudier ces noms qui vous sont venus à l’esprit, si tel est votre souhait Valena. répondit sobrement sa mère. Lorsqu’une guerre se prépare, les alliances se font et se défont. Les choses d’hier ne sont plus les mêmes à l’heure actuelle, je peux vous concéder ce point. »


Nymella était cependant certaine d’avoir épuisé toutes les possibilités concernant leur principauté. Valena avait cependant fait l’effort de se présenter ici, devant elle, prête à livrer un nouveau combat. La dame des lieux pouvait au moins lui offrir cette ouverture. Qui plus est, fort était de constater que son héritière avait tourné la question en tous sens, lui semblait-il. Un constat des plus respectables, bien qu’il restait aussi alarmant que Nymella avait pu le constater en son nom propre. La guerre approchait trop vite, de manière de plus en plus sournoise. Ils pourraient survivre un temps sans commerce, bien que cette idée la répugnait. La défense de Spectremont lui importait davantage encore. L’on pouvait reconstruire une flotte ou des vignes. Cela prenait du temps, bien sûr. Il n’en allait pas de même pour la disparition d’une famille.


« … Je constate que vous avez mûrement songé à cette situation, Valena. concéda Nymella. A dire vrai, j’ai songé aux fruits qu’aurait pu nous apporter une alliance avec une famille venue de l’autre côté du Détroit. Je crains cependant qu’une telle idée nous serait plus fructueuse après la guerre. Nos ennemis ont des dragons, vous le savez aussi bien que moi. Je ne sais si une aide militaire pourrait nous être accordée dans ce contexte par une quelconque Cité Libre, bien que nous pouvons être surprises. Notre commerce en sortirait grandi, dans des circonstances plus favorables. La Toland tapota son bureau de la pointe de ses phalanges. Mais venons-en aux faits, voulez-vous ? Lancehélion accueille des personnes venues de tous les horizons. Vous en avez déjà rencontré une pléthore par le passé. En quoi votre dernier voyage à la cour de nos suzerains a-t-il été différent des autres ? Il me semble voir l’endroit où vous voulez me mener et je suis prête à vous écouter à ce sujet, bien qu’un tel retournement de situation ne puisse que me surprendre. Pensez-vous que ces personnes, si alliance il y a, pourraient nous prêter main forte plus rapidement qu’une famille de Myr, de Lys ou de Tyrosh ? Ou qu’ils pourraient nous apporter des savoirs ou des productions qui pourraient renforcer les nôtres, en temps de guerre comme en temps de paix ? »


La guerre était une chose. Nymella se préparait également à sa suite. Leur principauté avait déjà vécu de pareils troubles par le passé et s’en était toujours relevée. Dès lors, la Toland se préparait à la reprise d’un commerce avec des entraves moins marquées, quitte à le tourner vers les Cités Libres. Ou même vers la Baie des Serfs. Aussi, il convenait de jouer chacun coup avec prudence. Il était hors de question à ses yeux que son héritière se retrouve, d’une manière ou d’une autre, dans la situation de la princesse Aliandra Martell avec Drazenko Rogare… qui s’était vite révélé être un poids plus qu’un réel soutien pour la famille princière au point que sa disparition avait été accueilli avec soulagement.


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Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1

La respiration calme, posée, Valena regardait les mains de sa mère tapoter son bureau, premiers signes d'impatience. Pourtant la discussion ne faisait que commencer et il faudrait mener sa mère là où elle le voulait, l’exercice le plus compliqué qu’elle n’eut jamais à accomplir et elle ne connaissait personne qui n’avait réussi. Il fallait lui présenter ses options comme les meilleures. Au fond d’elle, Valena maudissait cette entrevue, sa mère avait eu toute la jouissance du monde et c’était à ses deux filles de payer les pots cassés. Contrairement à tout le monde chez les Toland, Valena n’avait jamais réussi à en vouloir à son père pour ce qu’il était, un simple chevalier d’une petite famille dornienne. Spectremont en entier avait rejeté cet homme et ça l’avait tué, comme si même les bêtes du domaine avait ressenti et exprimé ce rejet. De ce mariage sans gloire, sans fortune, sans alliance était né Valena et sa cadette. C’était bien suffisant. C’est comme ça que tout au long de sa vie elle avait répondu intérieurement aux reproches de sa mère sur feu son époux. Mais aujourd’hui, face à cette entrevue quasi inquisitoire, elle se disait qu’au fond si il y avait une personne à blâmer pour cette situation c’était bien Nymella Toland, celle qui avait grandi dans un domaine luxuriant et qui de ses amourettes de jeunesses puis sa gestion catastrophique en matière diplomatique il en résultait un domaine en péril et un avenir incertain.

Pendant un très court instant, Valena eut la force extraordinaire de croiser le regard de sa mère avec une étincelle de colère, elle lui imposait cette réunion ridicule et tout ce stratagème et ses discussions pour la convaincre de ce qui était le bon sens. Il fallait des héritiers pour Spectremont et après avoir fâché toutes les grandes familles de Dorne par des pluies de refus, il fallait bien construire quelque chose, bâtir sur du solide et pire encore, il fallait faire ce que Nymella semblait aux yeux de sa fille incapable de faire, prévoir l’avenir. Le ressentiment, plus que le devoir lui donnait la force de mener à bien cette affaire, elle le faisait parce qu’il le fallait, pour le bien de la famille, de son nom et du domaine. Les intérêts avant tout le reste, c’est ce que sa mère avait passé sa vie à lui enseigner et sans se rendre compte maintenant qu’elle avait l’objet de son désir en face d’elle, elle paraissait aveugle. Pourtant Valena ne verrait aucun frein au succès de son ambition pour le bien des siens, y compris sa propre mère. Elle était devenue la créature redoutable que la Dame de Fer de Spectremont avait voulu créer.

Je parle pas de l’autre côté du Détroit mère, ni des Sept Couronnes. J’ai beaucoup réfléchi à cette question car elle est cruciale pour notre avenir. Car si il y a bien un mot qui a un sens dans cette discussion c’est celui-ci : l’avenir. C’est le sujet.” Valena tendait la main pour attraper une carafe d’eau et se servait un verre, puis un second à sa mère. Elle portait le verre à ses lèvres et buvait, ses yeux se portaient sur les épaules de sa mère, elle refusait de croiser ses yeux, elle trouvait tout un tas de stratégie pour ne pas la regarder de face et lui donner l’impression qu’elle le faisait, observer son nez, ses cheveux, ses boucles d’oreilles, ses sourcils qui fléchissaient d'un air narquois. “C’est un choix difficile que je vais vous proposer mère mais c’est un excellent choix, je crois même que ce soit le meilleur. Il s’agit d’une proposition de ma part qui pourrait, je le crois… Mieux, je le sais, venir répondre à un ensemble de besoins cruciaux pour notre avenir. Une alliance économique sur le long terme qui est en plein développement à Dorne, une alliance politique régionale qui prend de la valeur avec le temps et qui en a déjà. Une alliance militaire qui pourrait nous apporter des connaissances là où nous péchons : notre défense maritime.” Elle reprenait une gorgée. Posant son verre, les yeux rivés sur la marque d’eau circulaire que le verre laissait sur le bureau. “Mais c’est du jamais vu.” Valena avalait sa salive, elle remontait doucement son regard vers le visage de sa mère, fixant comme elle s’était entraîné une partie de son visage à côté de ses yeux. “C’est inédit. Nous risquons quelques jaloux, nous risquons la convoitise et il faudra faire quelques… pas dans le sens… du marié. Peut-être devrions nous envisager une certaine ouverture religieuse.” Voilà qui ne risquait pas de fâcher sa mère, qui, Valena ne le savait que trop bien, n’accordait presque aucun intérêt à ce sujet. Les Toland priaient les Sept mais sans grande ferveur et Spectremont abritait toutes sortes de temples de diverses religions, à Dorne et encore moins ici ce n’était un problème.

Après la question religieuse, il y aura sûrement les mœurs, bien que celles-ci ne soient en réalité pas si étonnantes que l’on pourrait se l’imaginer. Pour les avoir rencontré, ils sont un peu surprenant au premier abord, mais disons… Qu’ils restent dans la même sphère de civilisation. Non, le plus compliqué sera, mère, de mettre d’accord un sacré nombre de personnes, notre Prince, leur Roi et le plus compliqué… vous mère.” Ses yeux bleus se plantaient dans ceux de sa mère. Elle frémissait, apeurée par son propre courage. Elle la regardait dans les yeux et le monde ne s’écroulait pas, la réalité ne tanguait pas, il ne se passait rien de surnaturel, c’était seulement Nymella Toland. Valena aurait voulu lui crier, qu'elle sa propre mère et seigneur de sa maison était alors l'obstacle principal à l'union la plus ambitieuse que sa famille pourrait accomplir depuis qu'un Toland n'avait épousé une Martell. Elle délivrait alors, comme mécaniquement, sans y penser, la réponse que la seigneur de Spectremont attendait depuis le début de cette entrevue. “A Lancehélion, j’ai rencontré la délégation fer-née.


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La chair de sa chair. (Nymella Toland)
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1.

Ni la mère ni la fille ne semblaient vouloir détourner le regard. Nymella avait conscience qu’elle avait repoussé plus d’une main tendue. Elle l’avait fait en connaissance de cause. Elle avait hésité parfois, c’était un fait. Mais à chaque fois, sa main avait été ferme en définitive. Spectremont nécessitait le meilleur et uniquement le meilleur. Qu’aurait pu leur apporter l’un de vassaux directs, si ce n’est des choses qu’ils possédaient déjà ? Ou une famille importante de leur Principauté mais bien trop lointaine pour leur apporter du secours en cas de péril immédiat ? Si Nymella ne décolérait pas quant à la décision de leur Prince régnant d’épouser à nouveau les intérêts d’Essos en mariant son fils le plus âgé avec une Tyroshi, fort était de constater qu’il s’était fait de la famille de l’archonte des alliés aptes à répondre aisément, et rapidement, dans une telle situation.


Et pourtant, plus la situation avançait et moins Nymella parvenait à esquisser les contours des idées conçues par son héritière. Ni les Sept Couronnes, ni l’autre côté du Détroit ? Valena pensait-elle trouver un époux dans la Baie des Serfs ou à Volantis ? Ou même dans les Îles d’Été ? Voilà qui était pour le moins troublant. Dans de telles circonstances, la Dame de Spectremont aurait presque préféré qu’il soit question d’un fils de magistrat de Myr ou d’un fils de banquier de Lys ! L’idée lui aurait semblé tout de suite plus envisageable, au vu des circonstances, de la situation de sa fille et de leur fief de manière générale. Mais qu’avait donc bien pu imaginer Valena ? Qu’elle allait sciemment accepter, et avec le sourire, que son consort soit un descendant d’esclavagiste ou l’un de ses princes emplumés des Îles d’Étés ? De son vivant, il en était hors de question !


« Voilà qui ne peut que me surprendre, ma fille. ponctua simplement Nymella. Mais poursuivez donc. Quel avenir entrevoyez-vous avec cet homme qui ne serait ni du Détroit, ni des Sept Couronnes ? »


D’un mouvement de la tête, Nymella remercia son aînée avant de se saisir du verre qui lui était destiné. Cette entrevue se révélait plus longue que ce qu’elle n’avait pu prévoir. Tout en gardant son regard posé sur sa fille, la Dame de Spectremont but quelques gorgées d’eau avant de reposer son verre. Un excellent choix ? Elle attendait de voir. Aucune alliance ne serait ratifiée sans son accord et en tant que seigneuresse, elle jugeait être la mieux placée pour juger de la qualité du concept qui lui était présenté.  


« Du jamais vu… répéta Nymella, rendue songeuse. Ce sont de lourdes concessions que vous demandez-là, ma fille. S’il est vrai qu’une aide maritime serait la bienvenue, tout comme une religion différente ne poserait que peu de tumulte si tant est que la foi de votre promis ne s’oppose pas à un mariage à Dorne, vous savez aussi bien que moi que bien des familles Dorniennes n’ont que peu apprécié le fait que je leur refuse votre main ou celle de votre sœur. Leur possible courroux est un bien plus gros péril que la différence religieux ou de possibles convoitises. »


Nymella n’était pas idiote. Elle savait qu’elle avait froissé bon nombre de familles Dorniennes pour le bien de son propre sang. Néanmoins, il y avait une différence entre décliner une alliance maritale en exposant des raisons rationnelles et faire un camouflet public à l’ensemble de la Principauté. Le reste semblait bien dérisoire en comparaison. Son Altesse Doran était un dirigeant censé. Dès lors, si les arguments étaient bien choisis, et que rien ne mettait en péril la terre de leurs ancêtres, l’affaire pouvait être entendue aisément sans doute. Quant au Roi de cette contrée, elle n’en savait rien mais Nymella ne les donnait pas perdants pour autant.


« … Une délégation fer-née ? »


Il lui aurait fallu être complètement sot pour ne pas comprendre le sous-entendu. A cet instant, Nymella se demanda si elle n’aurait pas préféré un Estivien. Bien sûr, elle n’avait que peu apprécié le fait que Spectremont ne soit pas retenu pour ce commerce qui s’initiait entre leur Principauté et les Îles de Fer. Mais de là à souhaiter unir son sang au leur ? Il y avait un monde ! Dissimulant son trouble au mieux, la Toland reprit son verre, achevant de le vider. Quand bien même elle mettrait de côté ce dégoût pour cette idée quelque peu farfelue, les Iles de Fer étaient à des semaines de voyage en navire. Et il fallait longer le Bief pour cela, où leurs navires n’étaient plus considérés comme amis depuis bien des lunes, à présent… si toutefois ils avaient été considérés comme amicaux à un moment donné ! Si cela pouvait leur apporter ce commerce tant espéré et des connaissances navales pour le moins différentes de ce dont les Dorniens avaient l’habitude, les points négatifs s’accumulaient également pour une période dangereuse comme celle qu’elles connaissaient actuellement.


« … Je m’attendais à bien des choses, Valena. reprit Nymella après quelques secondes, maîtresse de son corps comme de son esprit. Mais à cette proposition, pas le moins du monde. C’est un coup tellement risqué que je ne sais si le jouer ne se révélerait pas plus dangereux que la guerre qui pourrait nous accabler dans les temps à venir. En admettant que nous mettions de côté la famille de votre promis quelques instants, et les problèmes que vous avez mentionné auparavant, pensez-vous qu’une telle idée soit viable sur le court terme ? »


La remarque n’était pas inquisitrice ou accusatrice. A cet instant, c’était même tout le contraire. Nymella testait son héritière, pour voir jusqu’où elle avait songé à cette idée. Pour voir si elle avait pris la situation dans son ensemble.


Pour voir si, à cet instant, elle avait bien devant elle la future Dame de Spectremont.

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La chair de sa chair
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1

Valena n’était pas étonnée un seul instant. Elle savait comment cela allait se passer, comme à chaque fois. Comme toujours, sa mère trouverait tout une suite de raisons pour refuser. Elle avait toujours d’excellentes raisons. Après ce refus, elle ne ferait rien, elle attendrait. Attendre quoi ? La prochaine proposition de sa fille ? Quand bien même Valena s’abstient quelque temps il ne se passe rien. Alors Nymella attendait que le temps passe. Cela faisait plus de huit années que Nymella attendait, qu’elle refusait tout. Il n’y avait jamais de propositions assez intéressantes. Valena en était venu à l’idée que Nymella, loin d’être incapable voulait, d’une façon où d’une autre la fin de sa propre lignée, elle voulait que ce domaine disparaisse avec elle. Elle qui n’avait jamais vraiment joui de ses terres, elle voulait emporter son nom, son héritage, ses terres avec elle. Une politique de la terre brûlée. Tout ça, Valena rêvait de lui dire, mais elle ne lui disait jamais. D’abord par peur puis parce que c’était inutile.

Elle était coincé, élevée pour être une femme d’Etat, une seigneur forte et indépendante, capable de comprendre où se cache l’intérêt de sa maison dans les aléas politiques de sa région mais elle devait rester impuissante face au stoïcisme de sa mère. Elle était cloîtrée dans un état où elle n’avait aucune capacité d’action. Mais elle refusait la fatalité de cette situation.
Mère, comment pouvez-vous dire qu’un mariage avec un fer-né serait pire que la guerre ? Il n’y a pas pire que la guerre. Il n’y pas pire que les fiefs brûlés, que les morts, que les familles éteintes, que le désastre laissé après cela. Nous la faisons parce qu’elle est inévitable. Nous la faisons parce que les dragons de Port-Réal sont assoiffés de sang, surtout du leur mais d’abord de ceux qui leur résistent. Comment un mariage pourrait être pire que les guerres civiles en boucles auxquelles s’adonnent les Targaryens ? Ils entraînent nos voisins comme de fidèles caniches prêts à mourir pour tel frère ou telle sœur d’une dynastie dégénérée. Comment un mariage, avec l’autre grand peuple rebelle de ce continent pourrait être plus insultant que les manquements répétés de Rhaegar envers notre peuple ?”

Elle reprenait son souffle. Valena était en colère mais ce n’était pas une colère emportée, pas la colère qui brise des objets, pas celle qui fait hurler, pas celle qui fait se battre les hommes. C’était une colère froide, lisse comme la glace, celle qui fait briser les amitiés, celle qui transforme des couples en ennemis mortels, celle qui porte à l’assassinat, à la haine froide et éternelle.

A qui voudriez-vous me marier mère ? J’approche des vingt-sept ans et je n’ai pas connu d’hommes, je ne vous donnerai jamais de petits-enfants si l’on continue comme cela. Avec moi, votre lignée sera éteinte mère, à tout jamais. Tout cela, pour rien. Des centaines et des centaines d’années pour ça. Je n'exagère pas mère, après moi, c’est le néant. Je suis la dernière des Toland, je suis la seule après vous. Ma sœur n’a pas d’enfants et si elle en a, ils porteront le nom de son époux. Attendons que le temps passe mère. Que je meurt sans héritier et que nos terres aillent aux Martell qui les découperont entre nos vassaux et quelques courtisans arrivistes, parfait allons y, mère. J’y suis prête. L’êtes-vous ?

La question sonnait comme une menace. Son regard brûlait d’un feu comme elle n’en avait jamais ressenti. Elle n’avait plus peur, plus rien ne la retenait. C’était, de son point de vue, un suicide qu’elle commettait en direct. Elle s’était énervée et sa mère se fermait comme une coquille quand cela arrivait. Alors il n’était plus rien d’intelligible qu’elle puisse entendre que son esprit borné. Mais ce serait leur dernière discussion sur le sujet. Les ongles de ses doigts pénétraient dans le rembourrage des accoudoirs.

C’est la dernière fois mère que je viens vous voir pour ce sujet. Après ça je… Je n’ai plus rien à proposer. Je vous apporte l’idée d’une alliance maritime, de recevoir parmi nous les meilleurs marins des Sept Couronnes, ceux qui ont brisé les Îles Boucliers il y a quelques années, ceux qui ont pris Salvemer, ceux qui ont fait plier le dragon. Je vous apporte un commerce florissant qui nous été refusé. Je vous apporte une alliance naissante qui nous placerait au centre de la diplomatie dornienne et ne fera que grandir notre position à la cour. Je vous propose de joindre une personne capable de faire de notre flottille le fleuron maritime de Dorne. Je vous apporte une alliance que toutes les grandes familles de Dorne pourraient nous jalouser dès qu’ils en verront le potentiel.

Ses mots n’avaient plus rien de gaïté enfantine et féminine, elle parlait comme le roc et ses mots étaient coupant, durs, direct. Elle avait abandonnée toute forme, tout contour à sa proposition. Elle avait abandonné toutes sa douceur humaine pour un masque de fer.

Je n’ai pas un homme précis en tête. J’ai rencontré son Altesse Royale Asha Greyjoy, héritière favorite du Trône de Sel. Mon idée serait de voir qui parmis l’équivalant des grandes familles, serait chez eux intéréssé par un tel échange. Il va de soit que nous n’accepterions qu’un nom prestigieux, pas une petite famille de pirates désoeuvrés. Oui, mère, c’est audacieux. Mais qu’est-ce que c’est que notre blason ? N’est-ce pas de l’audace ? Ce n’est pourtant pas un paris fou. C’est simplement une alliance jamais vue. C’est de l’ambition. Mais ce n’est pas pire que la guerre. C’est ce qui pourrait nous éviter la guerre, nous donner un allié de poids voir même dissuader de la guerre. Et ça je croyais savoir que c’était ce que nous voulions, dissuader l’ennemi de passer à l’action. Prévenir le conflit sanglant. Tenir en respect l’adversaire. Alors j’arrive devant vous avec mon ultime proposition, si après cela vous voulez m’enfermer dans une tour de chasteté et voir péricliter votre maison, vous en êtes libre, je ne vous parlerais plus jamais de ce sujet.



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La chair de sa chair. (Nymella Toland)
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1.

« Il suffit. »


Deux mots.


Deux coups de fouet. De tonnerre.


Ce petit jeu avait assez duré. Nymella en avait assez vu. Assez entendu également. Son ton était froid, calme, et n’admettrait pas de réplique. Si son héritière avait pris ses aises l’espace de quelques instants, la réelle Dame des lieux reprenait les rênes désormais. Elle l’avait bien vue, cette étincelle de colère qui luisait dans les prunelles de sa fille. Un feu que la dame de Spectremont comptait bien endiguer dès à présent. Valena aurait tout le temps de la laisser éclater plus tard, contre un ennemi tout désigné s’il le fallait. A quoi bon gaspiller ce feu et sa salive ainsi ? Droite contre le dossier de son siège, la seigneuresse jaugeait son héritière. Encore et toujours. On ne devenait pas une femme d’état du jour au lendemain. Il fallait toujours se corriger. Son propre labeur ne serait achevé qu’une fois qu’elle serait sur son lit de mort et que Valena prendrait, bon gré mal gré, sa place.


Un test. Tout cela n’était qu’un test de plus. Et Valena serait la seule artisane de sa réussite. Ou de son échec. Après tout, il n’y avait pas meilleur moyen d’apprendre que de cette manière. Dans les faits, il importait peu qu’elle trouve cette idée farfelue ou même dangereuse. Valena voulait prendre son existence en main ? Parfait. Elle lui donnerait un défi à sa hauteur et ses exigences ne seraient que plus grandes encore. Alors, peut-être pourraient-elles parler d’égale à égale la prochaine fois. Ou presque, tout du moins. Car dans cette pièce, seule Nymella pouvait se targuer d’avoir en main la vie de toute une maisonnée.


« Votre idée est audacieuse, ma fille, je vous l’accorde. reprit finalement Nymella, posément, avec sa froideur habituelle. Je sais marchander lorsque l’occasion m’en est donnée, contrairement à ce que vous semblez penser de ma personne. Aussi, c’est à mon tour de vous faire une offre. Je vous conseille d’y réfléchir, de prendre plusieurs jours pour cela. Comme vous le dites si bien, vous n’aurez pas de seconde chance. »


Nymella scruta les réactions de sa fille. Comme satisfaite de son silence, de cette ambiance plus calme, ou plutôt de cette chape de plombs qui était tombée sur elles, la dame de Spectremont reprit.


« Vous n’êtes pas sans savoir qu’un seigneur, plus encore d’une grande maison et de notre sexe, se doit de faire preuve de davantage de prudence que d’autres dirigeants. A son tour, Nymella s’était saisie de la cruche, remplissant à nouveau leurs verres. Nous manquons de temps mais fort est de constater que ne nous ne connaissons que peu ces personnes et ces familles. Il nous faut nous renseigner avant de prendre une décision, qu’importe sa nature. Aussi, le prendre malgré tout n’est pas un luxe dont nous pouvons nous passer. »


La dame de Spectremont porta son verre à ses lèvres, prenant d’apprécier et de déguster l’eau qui s’y trouvait.

« Vous avez jusqu’à la fin de l’année prochaine pour me faire parvenir de réels renseignements quant à votre idée. Une liste de noms, au moins de familles pour commencer. Prouvez-moi que vous pouvez faire preuve de clairvoyance. Que vous pouvez assurer au mieux l’avenir de Spectremont par cette alliance. Nymella se tut, faisant jouer ses phalanges sur son verre. Je vous accorderai tous les moyens dont vous pourriez avoir besoin, que cela soit les messagers ou les voyages qu’ils pourraient avoir besoin d’entreprendre. Ensuite, et selon le résultat de vos recherches, nous aviserons. La Toland repoussa finalement son verre. Si cela vous convient, songez-y quelques jours. Pesez le pour, pesez le contre et faites-moi part de votre décision. »


Il s’agirait de son ultime offre. Valena détenait désormais son avenir entre ses mains. A n’en pas douter, son héritière le sentait sans qu’aucun autre mot ne soit prononcé. Un échec et Nymella trouverait elle-même une autre solution, qu’importe sa nature.


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Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1

Nymella avait mis un terme au monologue de sa fille. En deux mots, avec fermeté, pourtant Valena continuait de bouillir intérieurement. Elle écoutait sa mère, ne scilliant pas un seul instant. Valena se faisait déjà une idée de la réponse de sa mère avant même que celle-ci n’eut quoi que ce soit à dire. Elle voyait déjà sa mère la réprimander pour son emportement, lui annoncer un refus encore plus rigide. C’était comme si les arguments et la raison balayaient la dame de Spectremont sans jamais la toucher. Il y eu un moment de calme, de silence, de tension. La salle s’était tue et la nature semblait elle aussi retenir son souffle. Le bruit des oiseaux au dehors s’était éteint et même le vent avait arrêté de s’engouffrer dans les passages du château. On aurait pu imaginer que le fief s’était arrêté de vivre un instant. Quelques longues secondes d'attente où le feu du courroux régnait encore en Valena qui se passait déjà en tête une réponse à un refus direct.
“Vous voudriez me voir seule ? Très bien. Préparez vous à la fin de votre lignée car je ne prendrais jamais d’époux.”, “Puisque c’est ainsi je vais rejoindre le septuaire le plus proche et je disparaîtrai dans l’anonymat, loin de vous.” se disait-elle. Tellement de frustration qui manquait d’exploser de façon définitive.

Valena n’était plus une jeune femme qui se laissait guider par l’autorité suprême de sa mère. Finalement, les premiers mots de Nymella résonnaient comme un coup dans la glace, une cassure. Un compliment suivi d’une offre ? C’était la seule réponse que Valena n’avait imaginée. Elle avait pensé au “oui” et au “non”, voir à l’habituel “peut-être, nous verrons” mais une offre ? Voilà que la Dame de Fer se mettait à négocier avec sa fille ? Quelque chose avait dû se passer et les Dieux eux-mêmes avaient dû intervenir. L’héritière gardait le silence, étonnée et surtout avide de connaître cette offre. La rage, la fureur s’était estompée mais Valena restait encore en colère. Mais ce pas vers elle, aussi inattendu que presque suspect, avait calmé sa haine. Ses idées de septa étaient déjà évanouies bien que l’envie où le besoin de révolte pouvait encore rejaillir au moindre mot de travers. Sa mère voulait prendre son temps. Petite déception, c’était sa contre-offre ? Attendre, encore attendre, toujours attendre, elle avait, aux yeux de Valena, perdu depuis longtemps le souffle et la fougue de la jeunesse qui contrairement à ce que Nymella pensait n’était pas toujours synonyme de bêtise. Elle, la seigneur de Spectremont en avait fait n’importe quoi, il n’en était pas de même pour chaque membre de cette maison.

Le verre d’eau servi à portée de main, Valena décidait de le regarder avec mépris. Non, la mère et la fille n’en étaient pas encore à prendre un verre ensemble. Finalement, dans une dernière tirade, l'offre prenait plus de sens. Oui il était question d’attendre, il était question que Nymella attende et que sa fille lui apporte des éléments plus sérieux. Très bien, la mère voulait cela, sa fille lui donnerait, avec ses conditions.
J’accepte votre offre.” Les mots étaient sûrs et empressés. Valena avait jeté ça au visage de sa mère, comme si elle savait qu’au fond il faudrait passer par là, il fallait faire des concessions.
Je viendrai à vous avec le nom d’une famille, une famille suffisamment puissante, influente et prestigieuse des Îles de Fer. C’est tout réfléchi mère, je n’ai pas besoin de peser le pour et le contre car je ne vous demandais pas plus. J’accepte votre offre parce que c’est ce que je veux, mère, rien de plus. Je ne ruinerais pas le domaine en voyage, je vous rassure. Je sais déjà qu’il me faut me rendre à Lancehélion, je ne me vois pas entreprendre de telles recherches pour un tel projet sans l’aval de notre Prince. Je vous apporterai dans moins d’un an un nom, et la promesse d’un accord commercial pour Spectremont. Soyez rassurée et fière de ce jour mère, vous avez laisser votre fille être femme.
Si la colère semblait s’être dissipée, Valena gardait en elle une flamme toujours vivace, prête à exploser au moindre moment. “J’arriverais dans moins d’un an avec un nom, ici, et je vous dirais tout ce qu’il y a savoir des avantages et des désavantages de cette union. Je sais que vous vous réservez le droit d’accepter ou non cette union mais je vous l’assure déjà avec aplomb, vous direz oui. J’ai bien compris que je n’aurai pas de seconde chance, je le sais et vous non plus vous n’en aurez pas de seconde.

Nymella espérait-elle vainement que l’orage était passé ? Si aujourd’hui un accord avait été arraché entre les deux femmes, il n’en était pas moins que le reste de leur relation restait inchangée. Valena en voudrait toujours à sa mère et sa mère voudrait toujours plus de sa fille. Elles ne quitteraient pas la pièce amie, mais Dame et héritière de Spectremont, puisque c’est ce qu’elles étaient devenue l’une pour l’autre.




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La chair de sa chair. (Nymella Toland)
Spectremont | An 304, lune 11, semaine 1.

Valena bouillonnait. Nymella le sentait, le voyait dans son regard, dans ses traits tendus comme un arc. Bien, qu’elle utilise cette énergie, cette flèche, à bon escient. Une quête de la plus haute importance l’attendait, si elle souhaitait s’engager dans cette voie. Une rage qui fut balayée aussi vite que le soleil le ferait avec la pluie. La Dame de Spectremont n’était pas idiote. En son for intérieur, la surprise qui était née dans le cœur de son héritière la chagrinait quelque peu. Un sentiment qui se dissipa bien vite. Impitoyable, Nymella l’était et ne s’en cachait pas. La noblesse de Dorne en avait bien conscience. On l’aimait, on la détestait. On la craignait peut-être. Elle était la seule maîtresse de sa maison et comptait bien lui offrir le meilleur, tel était son seul et unique but. Le reste n’importait que peu.


La langue de Valena s’était rapidement dénouée, trébuchant presque sur ses mots. Nymella la considéra un instant, sans ciller. La réflexion avait été plus rapide qu’elle n’avait pu l’imaginer. Après quelques secondes passées dans le silence, la maîtresse des lieux hocha simplement la tête. Bien. L’affaire était donc entendue. Tout ne dépendait plus que de Valena, désormais. Échec ou réussite, cela n’était plus son affaire bien qu’elle suivrait tout cela de très près. Quant à la décision finale, elle ne pourrait que lui appartenir et à elle-seule. Que son héritière se montre combative et réfléchie. Car le dragon qu’elle semblait voir en sa propre mère pouvait tout à fait être dompté ou amadoué, tout du moins.


« Je n’attends que de le constater, Valena. Il me tarde de voir cette famille que vous imaginez parfaite pour Spectremont et pour vous-même. »


Il n’y avait ni venin ni moquerie dans cette phrase. Il ne s’agissait que d’un simple constat. Nymella n’avait toujours combattu que pour ces deux choses, à sa manière. Spectremont et ses filles étaient ses fiertés, des joyaux qu’elle avait travaillé, façonné, avec le plus grand soin et la plus grande des fermetés. Alors que Valena reprenait, la dame des lieux porta son verre à ses lèvres, achevant d’en consommer le contenu. Un nouveau hochement de tête accompagna les propos de son héritière. L’ordre des choses semblait avoir été respecté. Dès lors, elle n’avait plus aucune raison de s’opposer à tout cela.


« Je n’en doute pas. répondit simplement Nymella en délaissant son verre pour de bon. Je suppose que vous avez fort à faire en termes de préparatifs, bien que Lancehélion ne soit guère éloignée de nous. Nous avons toutes les deux fort à faire. »


Leur entrevue s’achèverait de la sorte. Nymella se leva, intimant à son héritière de quitter les lieux. Bientôt, la porte se referma derrière Valena. La dame de Spectremont resta murée dans le silence, écoutant les pas s’éloigner, petit à petit. Bientôt, ils disparurent tout à fait. Alors, le regard froid de la Toland se reposa sur la fenêtre toute proche. Que ne ferait-elle pas pour eux, pour Spectremont ?


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