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L'imprudence, jamais plus ☾ Druig Marsh

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L'imprudence, jamais plus ☾ Druig Marsh  Ba5678c2dff85af49d63e3ced979987789b86e7c
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Garzdan




Rien. Garzdan avait toujours eu une imagination sans limite, nourrit par des années de déambulation dans des contrées arides ou encore désertiques, des années à parcourir les îles d'étés, à s'abreuver de terres riche en couleur vivace et d'océans de lumière. Et pourtant, aucun des paysages qu'il avait pu mémoriser jusqu'ici ne l'avaient préparer à cette région de Westeros. Jamais durant tout son trajet, il n'avait vu de territoire aussi austère, inhospitalier, maussade... Où étaient les teintes chatoyantes ? Le sable chaud ? Le soleil éblouissant ? Il se confrontait à une monotone uniformité des lieux, dès qu'il dépassait les frontières d'un seigneur, il avait l'impression de retrouver le même panorama lugubre. Il ne connaissait pas ce froid mordant, ni la neige qui humidifiait la moindre fibre de sa tenue, lui ne connaissait que la chaleur et elle lui manquait terriblement. Le Nord ne lui inspirait que l'inconfort et la rudesse, un avis tranché et sans appel. Enfant des îles, rien ne trouvait grâce à ses yeux, même ce vaste château qui avait ouvert ses portes pour le laisser entrer n'arrivait à nuancer son jugement. Il était bien résolu à fuir au plus vite cette région. Heureusement, il ne comptait rester que quelques jours, le temps de se remettre de son périple et de trouver un plan de secours. Des jours qu'il comptait bien obtenir grâce à cet ambre et à son récit. Celui d'un fils disparut, devenu un naufragé, vendu comme esclave et dont le présent était inconnu.

Se tenant devant un âtre désespérément vide, grelottant dans des vêtements trop fluide pour le Nord, il attendait patiemment l'arrivé de Doméric Marsh. Alors que l'aube épousait à peine les contours du paysage de La Prudence, le fugitif du Sud avait frappé avec détermination aux portes de cette illustre maison. Impavide, il avait réclamé aux soldats léthargiques une audience auprès de leur seigneur. Une affaire qui ne pouvait attendre avait-il dit avec conviction. Après de longues minutes à exposer l'importance de cette rencontre, les gardes avaient obtempérés, mais sans plaisir. Avec des remarques pleines d'acrimonie, ils avaient consenti à le faire entrer dans une grande salle glaciale. L'un avait très vite disparu dans un sombre couloir et l'autre s'interposa entre l'étranger et la porte, le surveillant avec un regard inquisiteur. Garzdan avait appris durant ses jeunes années qu'un homme ensommeillé pouvait être plus prompt à baisser sa garde, notamment lorsqu'une telle nouvelle lui était annoncée et qu'un tel objet lui était restitué.

Gardzan dut attendre un long moment avant de pouvoir mettre en route son plan, avec comme seul compagnie un soldat insipide au reniflement agaçant et une jeune domestique qui s'afférait à allumer l'âtre, ignorant les deux hommes. Enfin de la chaleur, siffla-t-il entre ses dents. Après son départ, il déambula dans la pièce avec plaisir, profitant du mouvement et de l'embrassement des bûches pour réchauffer ses pieds humides. Il se retourna seulement en entendant la porte s'ouvrir et il découvrit à la lueur d'une chandelle blafarde un vieil homme rongé par le temps, le dos voûté, les traits figés par une expression morne. Mais il se passa quelque chose, un voile lumineux traversa son regard. Ses yeux brûlaient d'un désir si bouillonnant qu'il en fut entièrement saisi. Il y percevait une supplication muette chargée d'espoir et de douleur. La scène semblait être comme suspendue dans le temps, l'un hésitant à faire le moindre mouvement, au risque de rompre le charme étrange de cette rencontre, l'autre ayant l'impression désagréable d'avoir surévalué sa stratégie de replis. Doméric brisa le silence en prononçant avec hésitation un nom qui résonna dans toute la pièce. Druig.
:copyright: TITANIA




⊹ Have you ever had to be the one to sail away, have you heart torn apart, feel your love float astray. Do you remember all the sounds, when I found you by the lake and how the water seemed to call your name

(c) Bloody Storm
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Garzdan




Le seigneur Doméric descendait les marches avec une lenteur telle que son valet de chambre attendit quelques instants avant de le suivre. Avec patience, il l’observa descendre marche après marche le long escalier, puis suivre fébrilement les interminables couloirs gris de La Prudence. D’une main tremblante, son maître s’appuyait de temps à autre contre les pierres du château, prit tout entier dans une émotion qu’il reconnaissait bien. Mais il ne s’arrêtait pas pour autant, il continuait à avancer, la tête baissée, résignée. La dernière fois qu’il l’avait tiré de son sommeil de cette manière, c’était le jour où une terrible nouvelle s’abattit sur la maison Marsh. Un homme était arrivé, tenant dans ses mains calleuses une missive qui décrivait la tempête qui avait fait rage sur les côtes Westerosis, mettait en avant l’absence de son frère et de son fils à Port Real. Et à la fin de cette lettre, l'homme déjà accablé par cette lecture comprit que le navire avait probablement sombré dans l'océan. Que Dafyn et Druig Marsh n’étaient plus. Et sans qu’il sache réellement pourquoi, le domestique était comme propulsé dans son passé et sans en douter, son seigneur se retrouvait dans ce même état de réminiscence douloureuse.

Quelques minutes plus tôt, le seigneur Doméric peinait à ouvrir les yeux, il avait senti sur son bras une main glacée, le pressant, mais son esprit refusait d’obéir. Il ne voulait pas quitter ce doux rêve où sa famille était de nouveau réunie. Il se trouvait dans la grande salle, un grand feu incandescent réchauffait ses convives, tous aux joues rougis par la bière et la chaleur riaient de bon cœur et scandait en harmonie un prénom. Celui de Druig. Son fils, dont il n’arrivait pas à voir le visage, se trouvait au milieu de la foule, victorieux, brandissant dans ses deux mains la gigantesque bête qu’il avait tué. Il l’appelait inlassablement, lui aussi souhaitait le féliciter pour cette chasse mémorable, mais il y avait trop de voix qui s’élevait, trop de bras qui l’empêchait de retrouver son fils. C’est alors qu’il ouvrit les yeux, si proche d’atteindre cet enfant perdu… Mais lorsque les grandes portes s’ouvrirent, il vit un visage. La gorge nouée, son regard accrocha l’homme qui se tenait devant lui. Il pourrait être mon fils, pensa-t-il si fort que tout son être transpirait de cette supplication muette chargée d’espoir et de douleur. Et sans même en prendre conscience, il prononça ce prénom qui était devenu presque interdit de prononcer en sa présence tant son affliction restait intense.

Druig. Un patronyme que Garzdan s’attendait à entendre, mais pas de cette manière. Cette voix hésitante résonnait dans la grande salle, un prénom prononcé dans le souffle d'une ardente espérance, mêlée à une supplique déchirante. Ses yeux brûlaient de ce désir, d'une ardeur telle que l’apatride en fut immédiatement saisie. Même si le silence régnait, il avait l’impression d’entendre de nouveau ce prénom résonner contre les parois des murs. Il n’arrivait pas à se détacher de ce regard béant qui le fixait avidement, « bonjour », il avait imaginé son plan dans le moindre détail, mais il avait été désarçonné par cet homme et tout ce qu’il avait pu prononcer était ce bonjour hésitant. Sans vraiment en prendre la mesure, cette situation le rendait extrêmement mal à l’aise et il regrettait amèrement d’être venu en ses lieux.

Doméric voyait un jeune homme plein de force, robuste. Lui voyait un homme rongé par l’agonie. Il cherchait dans ses traits ceux du naufragé, mais il n'y voyait aucune ressemblance, rien qui pourrait signifier une appartenance filiale. Druig devait ressembler à sa mère pensa-t-il, ou à cet homme, avant qu’il ne devienne cette forme spectrale. « Veuillez me pardonner pour cette heure si matinale », lentement il sortit l’ambre qui appartenait à son fils,  l'héritage de l'amour d'un père, « je souhai... », il ne put finir sa phrase, car alors le seigneur répéta une nouvelle fois ce nom, mais en ajoutant une phrase à laquelle il ne s'attendait pas, « Druig, c'est bien toi ? ».
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