[EVENT] Libérons les otages !

Libérons les otages !

SIMON SUNDERLAND - An 304, Lune 11, Semaine 1

Au signe de Gerold, Simon s'approcha et lui confia la petite bourse de cuir qu'il lui avait demandé de récupérer un peu plus tôt dans la journée, continuant avec ses déclarations théâtrales. Après quoi il refit trois pas en arrière, et ses yeux revinrent se poser sur les "invités". Les termes du seigneur de Goëville étaient on ne peut plus simples et clairs. Si ces hommes voulaient retrouver leurs proches, il leur suffisait de prêter allégeance au nouveau Roi. Une proposition qui devait sembler alléchante pour certains... Après tout, la plupart des seigneurs des Sept Couronnes n'avaient jamais rencontré la tête couronnée qui les dirigeait tous... Ployer devant une tête valyrienne ou une autre ? Cela ne changeait pas grand chose pour de petits seigneurs valois... Raison pour laquelle plusieurs maisons s'étaient déjà tournée vers eux dans la région et ailleurs après quelques pressions savamment exercées. Mais peut-être qu'en ce jour, Lord Grafton n'avait pas devant lui les hommes les plus prompts à retourner leurs vestes. Morton lui avait toujours semblé être de ceux qui s'attachaient à l'honneur, au respect de la tradition, comme on l'entendait souvent des fiers nordiens. Et en ce jour, c'était lui qui semblait être le porte-parole d'Harrold et des autres familles diminuées. Alors Gerold faisait appel à leur bon sens, cherchant à lever le blocus qui pesait sur son fief depuis plusieurs semaines déjà. Peut-être de tels termes auraient été reçus avec plus de facilité avant que certains membres de leur famille ne tombent de leur mains à eux, fidèles à Viserys, et que d'autres ne finissent captifs... Mais la vie était ainsi faite et c'était à eux d'équilibrer la balance comme ils le jugeaient tolérable.

Le Sunderland cessa enfin sa surveillance lorsqu'ils sortirent du bureau en silence, laissant un instant les diplomates se mettre d'accord. Mais le temps avançait, il ne tarderait pas à manquer et même ces "loyalistes" là semblaient avoir conscience que cela ne tournait pas à leur avantage. Cassandre ne tarda pas à prendre la parole, proposant d'aller chercher un des otages, leur façon de prouver qu'ils étaient de bonne foi dans leur proposition. "Le plus en forme pour les rassurer ? Ou le plus désespéré qui pourra les faire flancher ?" proposa Simon d'une voix froide et imperturbable, comme à son habitude.

Je regardais les invités se lever et sortir de la pièce en silence. Ils avaient déjà besoin de sortir pour se parler. J’étais étonné de tout ce que je voyais, je m’étais fait une idée de ce genre de rencontre au sommet que je devinais bien éloigné de la réalité désormais. Je n’étais un qu’un jeune chevalier et seigneur de ma maison, j’avais hérité, de mes propres aveux, bien trop tôt et je ne m’étais pas senti prêt à assumer cette charge mais cette petite rencontre me permettait de relativiser. Il n’y avait rien de spécialement plus compliqué où de spécialement plus difficile que n’importe quelles négociations d’affaires. Les négociateurs d’Harrold prenaient quelques minutes pour discuter entre eux comme s’ils n’étaient pas venus avec une idée commune de ce qu’ils pourraient céder. Finalement, ça ressemblait au port de Goëville ou les marchands veulent quelque chose mais ne savent pas de quoi ils peuvent se délester en échange, trop avides.

Je me sentais beaucoup moins apeuré qu’au début, si bien que lorsque les seigneurs valois loyaux à Rhaegar sortirent je faisais un effet de cape pour croiser largement mes jambes sur mon petit fauteuil, je prenais mes aises. Cette petite interlude nous permis nous aussi d’aborder nos volontés et les moyens pour y parvenir. Je revoyais encore le regard noir du vieux Royce ( @Brandon Stark ) avant qu’il ne sorte et ça me donnait clairement envie de gagner cette partie d’échecs contre ce vieux croulant. Toute ma vie des seigneurs comme lui avaient pris de haut mon père, et même si nous étions riche du commerce nous n’étions qu’une petite famille de chevaliers à leurs yeux, j’enrageais, mes ancêtres étaient Roi des Vrais Hommes et notre sang remontait à l' ge des Héros. Tout cela pour voir des vieilles merdes qui torchaient le cul des Arryn depuis des siècles jouer aux grands du Val avec nous. Mais je comptais bien leur montrer avec mes jambes croisées et mon air désintéressé que cette fois nous étions en position de force et que c’est nous qui avions la vie de leurs proches entre nos mains. Tout dans l’apparence. Mais pour l’instant je répondais à Lord Grafton, j’essayais de jouer une voix assurée, plus impressionné par Cassandre que par le maître de Goëville.
“Je ne sais s’ils accepteront… Ils vont revenir avec une contre proposition trop petite. Je les connais, ils n’ont pas encore compris leur position, ils ne sont pas descendu de leur piédestal. Il faudra bien traiter Rougefort mais leur montrer que pour nous il est potentiellement comme un porc que l’on pourrait occire. Qu’ils redescendent un peu. Je les trouve trop confiants.”

Nestor Royce était amer. Les conditions du Grafton n'étaient pas raisonnables ni acceptables. Les quelques effets personnels montrés ne prouvaient rien à ses yeux, ils auraient pu être pris sur des cadavres quelconques. Par conséquent, l'intendant de la Porte de la Lune restait sur ses gardes. Cinq minutes leur était accordé pour se mettre d'accord. Essayer de faire front commun. Pour sûr que leurs ennemis préféreraient les voir se déchirer, car de tous, c'était probablement le Rougefort qui avait le plus à perdre. Deux de ses proches se trouvaient enfermés dans les geôles de leur hôte. Ce dernier se montrait plus prudent, à juste titre, ce qui ne manqua pas de faire soupirer discrètement le Royce. Edmund @Robb Stark avait néanmoins raison sur un point : des négociations avec le Grafton étaient préférables qu'avec le prince exilé. Il avait aussi raison, ils n'étaient pas là pour visiter les prisons du château. "Rien ne nous garantit qu'il libérera nos otages si nous acceptons ces conditions. Dans tous les cas, nous sommes pris au piège." Vociféra-t-il entre ses dents, tâchant de garder son calme. Coudes sur la table de bois, il serra ses mains, posant un regard grave sur Morton @Manfred Flowers "Je suis pour la contre proposition, mais comme le soulève Lord Rompierre, il est peu probable qu'il cède sur le siège de Roches-Aux-Runes. Et pour cause, cela l'empêcherait d'avoir un contrôle total sur la péninsule, j'ignore combien de temps tiendra Andar Royce, mais ce siège n'est pas destiné à durer éternellement, ce n'est qu'une question de temps pour qu'il ne tombe entre les mains de Viserys sans notre intervention. Dans ce cas, nous devrions plutôt lui laisser un couloir commercial." Il savait que cela ne serait peut-être pas suffisant pour le chevalier de Rougefort. .

Morton écoute tour à tour les craintes de Rougeford, l’éclat de voix de Rompierre, la prudence de Royce. Les arguments sont de bon sens, les doutes justifiés. Pourtant il pense avoir raison, ce qu’il tente de justifier : « Roches-aux-Runes – pardonnez moi d’avance, Nestor  (@Brandon Stark), ça n’est pas un jugement de valeur - n’est pas Goeville. Certes, c’est le verrou de la péninsule…mais face à la 4e ville du Royaume ? Non, ça n’est pas équivalent. Définitivement pas. Avec Roches-aux-Runes et les otages, cela le devient, je crois...Je sais à quel point la situation est cruelle pour vous, Creighton ( @Jasper Rougefort). Elle l’est aussi pour moi, croyez moi. Mais je ne crois pas que nous ayons plus de marge de manœuvre. » Parfois, il n’y a de bon choix. Juste le moins pire. Et c’est à lui de trancher. Tout difficile que ça soit, Vanbois s’y essaie. « Je suis d’accord avec Edmund  (@Robb Stark), cela fait beaucoup de si et de peut être. Mais je crois qu’il veut négocier, sinon il ne nous laisserait pas échanger. Voyons ce qu’on peut faire. D’abord, s’il faut céder, il faut que nous ayons du tangible. » Le ton est déterminé, comme s’il essayait de remotiver ses troupes. « Donc, comme l’a suggéré ser Creighton, demandons à voir les otages. Ensuite… Grafton sait très bien que ce qu’il demande est irréaliste. Celui qui est assiégé, ici, otages ou pas, c'est lui...militairement, même si c'est dur à entendre, il a plus à perdre que nous. Rappelons le lui et faisons la même chose. Partons de haut, quitte à redescendre plus bas. Tentons le coup de lui proposer un siège contre un siège – c’est-à-dire de notre côté l’ouverture d’une voie commerciale – et la libération des otages. S’il ne cède pas sur Roche-aux-Runes, je vous propose d’accepter tout de même la création de la voie commerciale. Contre les otages. On ne cède pas sur ça. »

Tous les otages, Vanbois y est déterminé. Pour le reste, qui ne tente rien n’a rien. « De toute façon, il n’y a pas d’autre choix si nous voulons les récupérer. Rester neutre ne tiendra pas longtemps et on a vu ce que ça donne avec Dorne. Quant à se rallier…au-delà de la trahison même, autant se constituer otage directement contre nos parents, parce que ça veut dire que nous ne repartirons pas. Il faudrait être fou, ou singulièrement stupide, pour croire que nous pourrions repasser les lignes de l’ost Hardyng et qu’on nous laisserait rentrer chez nous si nous venions à ployer le genou… » Morton sait que Gerold n’est ni l’un ni l’autre. Il aussi juge que c’est un bon rappel pour ses alliés, au cas où l’un d’entre voudrait faire cavalier seul. Il guette une objection. Elle ne vient pas, et il lance donc d’une voix qui se voudrait ferme : « Allons-y, compagnons. »

Pas de place pour l’hésitation. Morton chasse les questions de son esprit – que feraient les otages ? Voudraient-ils qu’ils cèdent ? Sans doute pas… bon, il a un doute pour Robar. Mieux vaut ne pas y penser. Ne devrait-il pas se proposer lui, héritier de la maison Vanbois, dont la succession est assurée, qui a du poids car conseiller de Harrold Hardyng, comme otage, et échanger ? N’est-ce pas son rôle comme chef de la délégation ? On verra plus tard, si besoin, se dit-il, résigné, car les séparatistes ( @Gerold Grafton  @Petyr Baelish   @Aurane Waters @Cassandre  @Victaria Tyrell )  sont déjà là. « Nous sommes prêts à reprendre la discussion. » A lui de diriger l’orchestre, provisoirement. « Nous sommes parvenus à la conclusion, vous vous en doutiez peut être, que nous ne pouvons accepter vos termes en l’état. Néanmoins, nous avons une contreproposition. Cependant…nous voulons voir tous les otages au préalable. J’insiste : rien de ce que je ne pourrais vous dire à présent ne sera valable si nous ne voyons pas tous le monde. » Qu’on leur dénie cela et il n’y aura plus de discussion. « Nous sommes disposés à accepter la création d’un couloir commercial avec Goeville. Nous y procéderons si, au préalable, vous libérez tous les otages et levez le siège de Roches-aux-Runes. Qu’en pensez vous ? »

Spoiler:

On aurait pu se croire à la capitale tant l'endroit empestait le complot et les manigances. Le désespoir et l'ambition venaient parfaire le tableau, mettant Petyr en émoi. Car si l'endroit n'égalait en rien la grandeur et le confort du Donjon Rouge, il pouvait aujourd'hui rivaliser avec ses intrigues. Des plus à l'aise malgré l'animosité et la tension des plus palpables dans la pièce, il écouta patiemment les deux parties. Le sourire mielleux qui constituait son armure en toute circonstance était toujours là, prêt à tomber dès que l'occasion se présenterait. L'occasion lui en fut donnée lorsque leurs "invités" s'éclipsèrent quelques instants pour débattre des exigences sans détours du Grafton, laissant entre eux le panier de serpents qu'ils constituaient tous. S'il n'appréciait en rien @Gerold Grafton et les prétentions qui étaient les siennes, Baelish su prendre sur lui de lui livrer de véritables conseils.

Non par bienveillance, mais bien parce que leurs intérêts convergeaient. Du moins en ce jour.

- « Quoi qu'ils fassent comme proposition, il vous faudra à minima en garder un en guise de garantie... Pour veiller à l'application de l'accord. Pourquoi pas... Ser Royce ? Refusez de leur remettre tant que Roches-aux-Runes ne se sera pas soumise. Si la nouvelle arrive à Andar Royce que son frère est libre... Ce qui lui reste de détermination pourrait faire son chemin. Mais si vous obtenez un accord qui nous fait gagner du temps à tous dans cette pièce en plus de diminuer ses chances de voir ses murs libérés de la Compagnie Dorée... Je rejoins également cette assemblée au sujet de Lord Rougefort... Je gage qu'il serait à long terme un des plus aisé à convaincre de déposer les armes avec les bons arguments. Mais quoi qu'il soit décidé ici... La population de cette cité finira par se faire entendre si le siège de la péninsule venait à durer sans possibilité d'approvisionnement. » Enonça le Grand Argentier, Maitre des Chuchoteurs officieux du Dragon de l'Est, sans avoir besoin de poursuivre pour être compris.

Si Goëville n'égalait effectivement en rien Port-Réal et lui était dissemblable sur de nombreux aspects, la résilience et l'inconstance de sa population était tout aussi identiques... Une ville affamée constituait une maitresse plus changeante que les plus demandées des courtisanes de Lys. De cela, ils devaient tous en avoir conscience. Aujourd'hui, s'ils tenaient encore le siège de la demeure des Royce plusieurs semaines, leurs propres ressources continueraient à diminuer de façon conséquente. Moins que rien parmi la noblesse valoise et celle de la capitale, pourvoyeur de catins et à l'écoute de la moindre rumeur depuis toujours, Littlefinger pouvait se targuer de connaitre l'homme de la rue. Même sans avoir à le fréquenter. Aussi, lorsque les envoyés d'Hardyng revinrent exposer leurs conditions et des pistes de négociation, Petyr tiqua intérieurement sur celle d'ouvrir un couloir commercial entre la péninsule et le reste du Val. C'était là une possibilité inespérée... Sans le savoir, ils lui donnaient une occasion rêvée de réactiver son réseau. Voir plus loin que cette risible bande de terres qu'occupait la cité, proposer plus que de maigres informations glanées à partir de corbeaux de passage. Ils devaient saisir cette carotte, et céder le moins possible afin de l'obtenir. Mais là-dessus, hélas, il n'avait aucun pouvoir de décision.

Cela viendrait. Lorsqu'il serait à son tour établi comme l'un des seigneurs suzerains du royaume de Viserys III Targaryen.

Libérons les otages !

SIMON SUNDERLAND - An 304, Lune 11, Semaine 1

Simon hocha la tête à la réflexion du Seigneur de Goëville. "Si vous l'ordonnez Lord." Ca n'était pas de lui qu'il prenait ses ordres, mais ses intentions s'alignaient avec celles du Roi Viserys et par là-même de son Lord Commandant. D'autant que @Gerold Grafton était la Main du Roi pour cette partie du Royaume. Son choix se pencha finalement pour le seigneur de Rougefort qui n'avait plus l'opportunité de régner sur quoi que ce soit depuis de longues lunes. Simon eut un regard pour @Cassandre pour s'assurer qu'elle était apte à assurer la sécurité du groupe si jamais les invités venaient à tenter une sortie, bien que cela n'ait rien de probable comme scénario. Après une autorisation silencieuse de sa supérieure, il prit congés. "Je reviens au plus vite. Il ne faudrait pas qu'ils aient le temps d'avoir de trop bonnes idées, n'est-ce pas ?" Il hocha à nouveau la tête et disposa pour se diriger à vive allure vers les geôles humide de La Tour d'Or Enflammée.

Sur le chemin, Simon se surprit du choix faits par Gerold et validé par @Petyr Baelish. Jasper n'était-il pas le fils du plus proche conseiller d'Harrold Hardyng jusqu'à sa mort ? Proche ami de sa mentor Anya Vanbois ? Peut-être le fils ne tenait-il pas du père... il ne le connaissais pas assez et entre deux hommes aussi peu loquaces qu'y avait-il à dire ? Peut-être était-ce la naissance récente de sa fille et le manque provoqué par sa captivité qui le rendait si prompt à ployer d'après eux... Il ne le savait guère et telle n'était pas sa place de toute façon. Il se contentait d'obéir aux ordres et de se battre, voilà la vie pour laquelle il était fait.

Il salua le geôlier d'un bref sourire et lui demanda de lui ouvrir d'un geste seulement. "Ouvrez-moi la cellule de Lord @Jasper Rougefort. On veut le voir à la surface." Il avait parlé un peu plus fort, espérant être entendu du détenu, ajoutant une pointe de sarcasme à sa phrase tandis qu'un sourire pointait au coin de ses lèvres. Lorsqu'il fut enfin face à lui dans la cellule, il lui adressa un regard froid, la main sur la garde de son impressionnante épée. "Qu'on apporte un peu d'eau pour qu'il se nettoie le visage. Il y a du beau monde pour le voir." Il le regardait droit dans les yeux mais continuait de parler au gardien. "Enfin... s'il promet de rester silencieux... sinon il retournera croupir aussi sec dans sa cellule. Tout est clair ? Alors en route !" Dit-il en s'écartant pour laisser passer le gardien avec l'eau. Il avait promis un retour rapide, il l'aurait.

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304, lune 11, semaine 1

En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal, avait un jour dit un certain diable. Ce qui avait été longuement réfléchi et préparé, laissait sans surprises un goût amer en bouche, car il fut question de négocier ce qui n'était pas négociable ; personne ne pouvait offrir à une vie l'équivalent de ce qu'elle était.

C'était du moins ce sur quoi les pro-Viserys avaient tablé : le sentimentalisme et la noblesse des loyalistes envers des membres de leurs familles, pris en otage. Dans une ambiance lugubre, où une méfiance morose s'était reflétée à une victorieuse assurance, la Main du Dragon de l'Est avait fait peser les vies à sa disposition de toute la valeur qu'il aurait souhaité qu'elles aient. Un enlacement de menaces et de concessions qui souleva ou fronça plus d'un sourcil dans le comité des loyalistes, tout en allongeant quelques rictus et sourires dans celui des pro-Viserys. Une tentative de séparer ceux qui étaient venus unis face à l'ennemi ; manœuvre dont ils furent tous conscients, mais à laquelle ils ne furent pas sensibles de la même façon.  

Si un retrait fut accordé à Morton Vanbois (@Manfred Flowers) pour discuter entre loyalistes de closes jugées tacitement inacceptables, les félons en profitèrent pour insister sur les faiblesses du cadet des Rougefort (@Jasper Rougefort), qui paraissait soucieux de récupérer son frère ainsi que son oncle, en ramenant tel un trophée Lord Jasper dans la salle des négociations.  

Finalement, amenée comme une seule voix par le conseiller du Suzerain du Val, Lord Vanbois concéda, parmi toutes les exigences du Lord Grafton, celle qui représentait la menace la plus imminente pour Goëville : la faim. Un couloir commercial terrestre à travers l'armée du Val serait ouvert en échange de l'abandon du siège de Roche-aux-Runes par les pro-Viserys, ainsi que par le retour de tous les otages. Condition difficilement tenable, car au même moment les félons attendaient des nouvelles de Marq Grafton qui, à la tête de la Compagnie Dorée, s'était rendu pour négocier une reddition auprès d'Andar Royce en échange de la vie de son frère. Ne pouvait donc décemment être rendu ce qui peut-être était déjà pris. Ni Roche-au-Runes, ni Robar Royce ne pouvaient être remis. Quant à Jasper Rougefort, il fut jugé monnaie bien trop précieuse, tant aux yeux de son frère indécis, que ceux du Val, pour être échangé.  

L'audace initiale, portée par une victoire militaire, aspira les loyalistes dans un siphon car il fut accordé à Goëville ce dont elle allait sous peu avoir désespérément besoin pour continuer la guerre : de la nourriture. Du moins, les deux otages gagés, Uthor Tallet et Eldric Elescham, pouvaient se vanter d'avoir valu la satiété de toute une citée. Pour ceux qui restèrent sur place, le destin leur promettait d'être plus funeste : si l'armée du Val, menée par Harrold Hardyng (@Harrold Hardyng), se voyait approcher de Goëville, la mort était promise à Jasper Rougefort et Robar Royce (@Robar Royce).

Une poignée de main, crispée d'un côté et complaisante de l'autre, scella cet accord qui rendit pour l'heure aux pro-Viserys ce dont le blocus de la Couronne les avait privés, laissant aux loyalistes le bénéfice de leur noblesse et la moitié de ce qu'ils étaient venus chercher. Parce que telle fut la modalité, les otages purent brièvement rencontrer sous surveillance la délégation venue les chercher. Quelques semaines plus tard, un couloir s'ouvrit aux marchands désireux de faire commerce dans une Goëville pleine d'or, mais bientôt vide de vivres. Quelque part aux abords de la ville, Uthor Tallet et Eldric Elescham recouvrirent leur liberté.  

Soucieux de ne pas voir la péninsule complètement tomber entre les mains des félons, l'armée du Hardyng se mit en route pour libérer Roche-aux-Runes, sans savoir qu'Andar Royce (@Andar Royce) lui avait peut-être déjà tourné le dos...

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