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Le conseil des femmes. [Solo Melior]

Melior Vouyvère
The White Wyvern

Melior Vouyvère

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Le conseil des femmes.
Darkdell | An 304, lune 7, semaine 1.



La nuit était tombée depuis plusieurs heures, déjà.


Après s’être assurée que ses enfants dormaient bien, Melior s’en était retournée dans son bureau. A la lueur d’une frêle chandelle, la Vouivre compulsait quelques documents. Il s’agissait le plus souvent de simples feuillets, donc les deux faces étaient couverts de mots, parfois très serrés. Des lettres, dont l’auteur avait pris le soin d’écrire autant que possible, quitte à serrer autant que possible ses phrases. Il s’agissait de lettres, dont les plus anciennes remontaient à plusieurs années. La Vouivre avait conservé chacune des missives avec soin, dans une pochette de cuir. Même les plus courtes avaient eu droit à ce soin.


La première remontait à l’époque du mariage d’Elissa. C’était une jeune femme heureuse, qui avait écrit ces mots. Elle lui relatait son nouveau quotidien parmi les Nègrebar, la manière dont elle avait été accueillie parmi eux. Tout cela pour achever par l’envie de la revoir elle, sa sœur aînée. De lui permettre de profiter, à elle aussi, de ce fief qui allait devenir le sien lorsque les Sept le  décideraient. Melior avait relu ces lettres. Toutes, sans exception. Une par une. A la quête d’un quelconque indice. Un indice de la culpabilité de sa sœur. De sa petite sœur.


Ou un indice, une preuve, du fait qu’Elissa était toujours la personne qu’elle avait connu.


Qu’avait-il pu se produire pour en arriver à cette trahison ? Elissa était une femme, une mère également. Une croyante des Sept, tout comme elle. Avait-elle vraiment pu soutenir son époux, alors qu’il décidait de soutenir le frère exilé de leur souverain ? Alors même qu’il avait empoisonné une enfant du Nord et que les Sept l’avaient jugé coupable de ses actes ? Melior ne savait que penser de tout cela. Cette trahison de l’avait pas meurtrie uniquement en tant que Seigneur, mais aussi dans ses convictions et dans cette image qu’elle avait de sa propre famille.


Délicatement, Melior se saisit de l’une des dernières lettres qu’elle avait reçu d’Elissa. Une missive courte, qui tenait sur un feuillet coupé en deux. Des banalités, cette lettre ne contenait que des banalités. A dire vrai, la Vouyvère ne reconnaissait pas sa cadette. Il s’agissait bien de son écriture, de l’une de ses œuvres. De cela, la Vouivre ne pouvait en douter. Et pourtant, mis à part cela, Melior ne reconnaissait pas sa cadette. Son écriture était plus grande, plus large. Il n’y avait plus cet empressement qu’elle lui connaissait, qu’elle lui avait toujours connu. Était-ce ici, que la décision avait été prise ? A ce moment que le basculement avait eu lieu ?


Et elle n’avait rien vu. Elle ne s’était doutée de rien.


De dépit, Melior serra la lettre dans son poing serré, la froissant. Phalanges serrées, tout comme ses mâchoires, la Vouivre retenait péniblement ses larmes. Des larmes à la fois de rage et de  tristesse. De trouble également, à n’en pas douter. En tant que Seigneur, la Vouyvère avait déjà fait son choix. Sa loyauté allait aux Vouivres, en premier lieu. Elle devait veiller sur son sang, sur ses gens. Sur ses terres également. Quant à ses liens de vassalité, les Vouyvère avaient payé le prix du sang comme bien d’autres en défendant Villevieille et en récupérant le contrôle de Trois-Tours. Elle avait fait le bon choix, à cette époque. La Vouivre en était certaine.


Pour ce qui était de son cœur de sœur… Il finirait par comprendre ce choix. Il le fallait.


DRACARYS



Sûre est notre protection❞ Je suis la Vouivre en haut des remparts, la dame de ces noires murailles, la seigneuresse de ces vallons, la femme aux maintes couleurs et je veille.
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Le conseil des femmes.
Darkdell | An 304, lune 7, semaine 1.



Les Nègebar n’étaient pas les seules personnes qui lui causaient bien du souci. Au fil du temps, les Vouyvère s’étaient liés à bien des familles. Certaines n’avaient rien à se reprocher, comme les Costayne, les Cuy ou encore les Shermer. Des familles qui avaient rejoint le front, à Villevieille, afin de défendre la ville et de récupérer Trois-Tours. Hélas, si la guerre avait renforcé ces alliances, elle avait fait voler en éclats d’autres liens. Nègrebar et Bulwer avaient préféré se tourner vers le frère de leur roi. A croire que la parole des Sept n’avait que peu de valeur pour ces deux lignages…


Melior avait tenté de démêler le vrai du faux. De comprendre ce qui avait poussé ces deux familles à rejoindre leurs ennemis. Elle s’était interrogée sur les promesses qui avaient été formulées. Sur les récompenses attendues. Et ce, sans pour autant trouver de réponses convaincantes. Sa sœur avait choisi son camp, tout comme elle. Elissa devrait en payer les conséquences, le moment venu. Son aînée se devait de se consacrer à ses propres tâches. Des enfants sur lesquels veiller, un époux dont elle attendait encore et toujours des nouvelles. Une mère à consoler, également.


Une tante à rassurer. Lady Clara était une Vouyvère depuis bien des années. A bien y compter, sans doute avait-elle passé plus de temps avec le patronyme de son époux, qu’avec celui de son père. La pauvre femme avait cependant était dévastée en apprenant la nouvelle de la trahison de son neveu et de sa nièce par alliance. Melior n’avait pas encore eu le temps de s’entretenir avec elle. La discrétion de sa tante avait cependant été des plus éloquentes. Si l’ancienne Bulwer se présentait toujours à leur table, ce n’était que pour y conserver un silence anxieux et pour s’en échapper dès qu’elle en avait l’occasion.


Au-delà de la trahison, l’absence de son époux ne devait en rien arranger la situation. Melior aurait souhaité lui offrir plus de temps. Plus de temps pour qu’elle assimile ces sombres nouvelles. Plus de temps pour permettre à Andrew de revenir également. Hélas, la Vouivre manquait de temps. Elle devait voir sa tante pour apaiser les choses. La guerre était avait envahi le cœur du Bief. Il n’était pas question que cette folie envahisse également son foyer. L’union devait prévaloir sur le reste. Toute à ses travaux, Melior ne leva la tête de son ouvrage qu’au moment où on frappa à la porte. L’heure était venue.


Lady Clara entra dans la pièce à sa demande, refermant la porte derrière elle. La pâleur de ses traits ne put que marquer la Vouivre, qui lui offrit un sourire compatissant. Bien que juge sur ses terres, Melior ne comptait pas revêtir cette identité. Une chose que sa tante peinait à comprendre. La femme triturait une petite chaîne qui pendait à sa ceinture, faisant parfois tinter l’étoile à sept branches qui s’y trouvait contre le reste de la chaînette. Calmement, la Vouyvère referma son livre, le déposant à côté d’elle.


Ceci fait, Melior se leva, prenant les mains de sa tante. Elles étaient glaciales. Glaciales et tremblantes. Les deux femmes restèrent là un moment, dans le silence. Plusieurs fois, la dame des lieux chercha à prendre la parole. Hélas, les mots ne lui venaient pas. La détresse de sa tante était palpable. Les nouvelles de son époux se faisaient rares. Son fils était au loin, à Hautjardin. Quant à sa famille, sa traîtrise ne faisait que peu de doutes…


« … Lady Clara, vous êtes ici chez vous. Personne ne vous fera de mal. »


Melior avait presque murmuré ces mots. Jamais la Vouivre n’aurait pu s’imaginer qu’ils auraient une telle force. Lady Clara fondit en larmes, plaquant ses mains sur son visage. Les combats ne s’étaient peut-être pas déroulés sous leurs murailles. La douleur ressentie n’en était pas moins réelle, de même que la peur. Naturellement, la Vouyvère enlaça sa tante, la laissant pleurer tout son soûl. Tout en laissant échapper, elle aussi, quelques larmes.


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Darkdell | An 304, lune 7, semaine 1.

 

Lady Clara et elle s’étaient quittées plus apaisées. Il leur faudrait discuter à nouveau à la fin de cette guerre, lorsque les comptes devraient être faits. Ce moment viendrait, la Vouivre le savait. Et elle ferait tout pour mener l’ensemble de sa lignée jusqu’à ce moment. Une lignée dont elle peinait à retisser les lambeaux. Non pas que Melior se faisait du souci pour les Vouyvère. A bien des égards, les siens avaient soufferts. D’aucun diraient que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. La Vouivre voulait y croire, cependant. Ils sauraient se relever, encore et toujours.


Non, ce n’était pas le sort des Vouyvère qui lui causait tant de mal. En tant que Seigneur, veiller sur eux était d’une plus grande facilité. A l’exception notable de son époux, de son fils aîné et de son oncle. Dans leur cas, seuls les Sept pouvaient assurer leur Salut et les ramener jusqu’à leur foyer. Alors, la Vouivre tentait de se montrer patiente, de ménager ses sentiments et son esprit malgré ses craintes. D’assurer son rôle malgré les nouvelles qu’elle recevait de Villevieille. Ses pensées étaient alors partagées entre ces hommes partis au loin et les Nègrebar.


Un fait que Melior n’avait pas confié à sa mère, par crainte de raviver de vives douleurs à son encontre. La Vouivre préférait la savoir occupée aux quelques tâches qui lui étaient dévolues en cette demeure. Lorsque la lady douairière ne se trouvait pas en présence de ses petits-enfants. Tout était bon pour que sa mère n’ait pas l’occasion de songer à cette décision qui les attendait. Qui attendait plus encore la dame de ces lieux.


A dire vrai, ce n’était pas tant cette décision que ses conséquences qui causaient ce cas de conscience à la Vouyvère. Le sort de sa sœur était scellé aussi bien dans cette guerre, qu’aux yeux des Sept. La douleur qui habitait son cœur finirait par se taire. Elle la ferait taire, quoiqu’il puisse lui en coûter. Il s’agissait-là du jeu des grands de ce monde. Un jeu dont souffrait bien des personnes, les enfants en premier lieu. A cet instant, c’était le sort de ces petits, de ses neveux et nièces qui importait à Melior. Une situation dans laquelle la Vouivre se sentait pour le moins démunie…


La Vouivre ne doutait pas du fait que son oncle ferait tout pour intercéder en faveur de ces enfants qui n’avaient rien demandé. Leur seule erreur était d’être nés dans une famille s’étant révélée traîtresse. Les craintes de Melior n’en restaient pas moins des plus intenses. Elle devait faire quelque chose. Du moins, il devait bien y avoir quelque chose qu’elle pouvait faire pour éviter que le pire ne soit envisagé ? Des ficelles sur lesquelles elle pouvait tirer pour assurer leurs arrières d’une manière ou d’une autre.


Plusieurs jours durant, la dame des lieux avait retourné ce problème en tous sens, tentant d’y trouver une solution adéquate. Le tout dans le plus grand des silences. Il s’agissait-là d’une tâche dont elle devait s’acquitter seule. Son rang le lui permettait. Son rang et sa morale la forçaient à agir en ce sens. C’était ainsi que la Vouivre avait pris la plume, tentant de trouver les mots justes pour obtenir l‘aide qui lui semblait nécessaire. Elle avait des ficelles sur lesquelles tirer et le temps pressait. Elle trouverait les mots. Alors, peut-être pourrait-elle parler à sa mère.


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Darkdell | An 304, lune 7, semaine 1.



Il était rare que Melior accepte la présence de ses filles dans son bureau. Elle avait toujours jugé que leur place n’était pas ici. De part leur jeune âge. De part l’énergie dont elles faisaient preuve, également. Du haut de leurs huit années, rien ne semblait pouvoir les faire tenir en place plus d’une heure ou deux. Seule la présence de Gillian semblait les contraindre au calme, de craindre de réveiller leur plus jeune frère, de le déranger d’une manière ou d’une autre. Melior avait mis cela sur le compte de l’agitation générale qui régnait à Darkdell, sur le compte de l’absence de leur père, de Bertram et d’Andrew. En quelques lunes à peine, Rhea et Melessa avaient perdu de vue des visages familiers et toute la patience et la douceur de leur grand-mère ne parvenait pas à combler ce manque qu’elle pouvait ressentir.


Plus encore dans une situation où elle-même était absente. Melior n’en était pas fière mais fort était de constater qu’elle n’avait pas pu passer autant de temps avec Gillian qu’elle n’avait pu en passer avec Bertram, Rhea ou Melessa au même âge. La guerre la contraignait à des prises de décision drastiques, rapides également. A des travaux à n’en plus finir, bien que Mestre Abelar tâchait de prendre à sa charge une part d’entre eux. Dès lors, accueillir Melessa et Rhea dans son antre lui avait semblé être la meilleure des solutions. La seule, peut-être.


Les deux enfants s’étaient installées dans un coin de la pièce, emportant avec elles quelques uns de leurs jouets et livres préférés. Plongée dans ses livres de compte, dans un nombre improbable de feuillets, la Vouivre écoutait d’une oreille les propos tenus par ses enfants. Le bruit et le tapage n’étaient jamais parvenus à l’agacer, au demeurant. Elle avait vécu dans des demeures bien bruyantes et n’avait connu le silence que dans les cryptes qui se trouvaient sous cette demeure. Les discussions de Rhea et Melessa, leurs embrouilles d’enfants, tout cela était la preuve que Darkdell avait trouvé un semblant d’équilibre. Précaire, certes, mais qui restait un équilibre.


Tout à son étude, Melior fronça légèrement les sourcils. Le grabuge s’était intensifié devant elle. Entre les jumelles, les querelles ne duraient jamais bien longtemps. Si leur mère avait fait en sorte de ne pas reproduire le schéma vécu par ses propres frères, Rhea et Melessa avaient cette étrange et étonnante proximité qui ne seyait qu’aux personnes de leur condition. Aussi, leurs disputes ne duraient jamais bien longtemps et passaient volontiers pour des broutilles. Elles se réconciliaient souvent aussi que leur dispute avait débuté.


Les choses semblaient différentes, cette fois. Bien que la Vouyvère se trouvait à proximité de ses filles, elle ne parvenait pas à comprendre la raison de leur actuel désaccord. Délicatement, Melior referma son livre, se levant ensuite avant de le remettre à sa place. Rhea et Melessa s’étaient installés sur une petite banquette qui jouxtait l’une des fenêtres de la pièce. La vue imprenable sur le reste de la forteresse ne semblait cependant pas les intéresser à ce moment. Melessa tenait un livre serré contre elle, s’étant détournée de sa jumelle. A dire vrai, toutes deux regardaient dans des directions opposées, ne voulant ni l’une, ni l’autre, croiser le regard de ce double si parfait.


« Eh bien, jeunes filles. Allez-vous donc m’expliquer la raison de ce tapage ? s’enquit Melior, avec une certaine douceur. Vous savez qu’il n’est pas convenable de se quitter fâchées, n’est-ce pas ? »


La Vouyvère croisa les bras, attendant des explications de ses deux filles. Ce fut Melessa qui réagit en première, levant un regard larmoyant dans sa direction. Sans un mot de plus, l’enfant lui tendit le livre qu’elle tenait jusqu’à présent. Un long ruban, d’une couleur quelque peu passée, servait de marque-page. D’un geste mû par l’habitude, Melior ouvrit l’ouvrage, le consultant à la page qui avait causé bien des débats entre les deux jeunes Vouivres qui se trouvaient là.


Il s’agissait de l’une de ces chroniques simplifiées. Bien des Vouyvère avaient appris à lire à l’aide de cet ouvrage, Melior la première. Dès lors, le trouver entre les mains de ses filles n’était en rien surprenant. Le ruban se trouvait à la presque fin de l’ouvrage. C’était à cet endroit que les alliances avec leurs autres maisons étaient référencées. Avec un fin sourire, Melior laissa courir son index sur les dernières lignes. Ici, il s’agissait du nom de son père et de celui de sa mère. Là, ceux de ses oncles et tantes. Et plus bas, le sien et celui d’Aladore.


Il y avait également le nom de sa sœur. Si cette vue n’était en rien étonnante, Melior ne put que serrer les mâchoires alors qu’elle poursuivait sa lecture. Elissa… La Vouivre tâcha de conserver son calme, cependant. Tout cela ne la renseignait en rien sur la raison de la dispute de Rhea et de Melessa. Aussi, la Vouyvère referma l’ouvrage, interrogeant à nouveau du regard ses filles. Ces dernières s’évitaient toujours sciemment. Retenant un soupir, Melior s’installa entre elles-deux, déposant le livre sur ses genoux. Ses bras se glissèrent derrière les épaules de ses filles, les attirant doucement contre elle.


« Les Vouivres ont bien des capacités mais je doute que la lecture de pensées en fasse partie. reprit doucement Melior, quoiqu’un peu amusée. Racontez-moi tout, je vous prie.
- Rhea dit que nos cousins et notre cousine sont des traîtres… maugréa Melessa, les bras croisés.
- Leurs bannières ont été vues du mauvais côté. bougonna son autre fille, pour toute réponse.
- … C’est donc cela... »


Les nouvelles allaient vite. Toujours trop vite. La bataille avait fait parlé d’elle à plus d’un titre. Les noms des traîtres également. Bien sûr, Melior aurait préféré éviter une telle discussion avec ses filles. Elles étaient jeunes, sans doute un peu trop pour se soucier de telles choses. Leurs cousins et leur cousine Nègrebar avaient été des camarades de jeu, lorsqu’Elissa venait leur rendre visite ou qu’eux faisaient le déplacement. Elle aurait du se douter que savoir leur maisonnée dans le camp opposé ne pouvait que mener à ce type de situation.


« Reprenez ce livre, ma fille. Melior avait tendu l’ouvrage à Melessa. J’en ai terminé pour le moment et je pense que prendre l’air vous fera le plus grand bien à toutes les deux. J’ai bien des choses à vous dire et je crains n’avoir que trop tardé. La Vouivre se leva, tendant ses deux mains à ses enfants. La situation de vos cousins et de votre cousine est pour le moins particulière et j’aurai du me douter que cela ne serait pas sans vous troubler. Melior se tut quelques instants, esquissant un sourire. Si vous le souhaitez, nous irons également voir Gillian par la suite. Je suis certaine qu’il sera ravi de vous voir. »


Cette dernière phrase sembla ravir les jumelles, qui en oublièrent leur précédent différend. Comme prises d’une nouvelle énergie, ce furent les deux enfants qui guidèrent leur mère jusqu’aux jardins, comme enhardies par la discussion précédente. A cette scène, Melior laissa échapper un rire. Et pourtant, sous cette impression de légèreté, son esprit s’activait déjà, cherchant les meilleurs mots, ceux qui seraient adaptés aux jeunes esprits de ses enfants. Elle-même avait été touchée de plein fouet durant la guerre précédente et, en son for intérieur, ne pouvait que déplorer le fait que Rhea et Melessa y soient mêlées à leur tour... Qu'Aladore ne soit pas là pour l'aider à trouver les mots justes.


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