[solo] L'envol du dragon

Il y avait des jours où j’aurais préféré être une valyrienne… ou du moins avoir accès à leur connaissance… J’avais peu d’information à Lancehelion sur le sujet de Comment entraîner son dragon pour les nuls… Et pourtant j’aurais adoré avoir un manuel ! Mais bon… nous allions improviser… J’aurais vraiment préféré e pas improviser, je l’avais fait avec Loki… mais un dragon n’était pas un chien à qui on lançait le bâton et qui le ramenait. Ça non… C’était un peu plus de responsabilités. Juste un peu… Le problème était qu’un dragon en colère… Cela crachait du feu… Heureusement qu’elle vivait pas tout à côté de la capitale… Je soupirais un peu avant de finir de me préparer et de sortir de ma chambre. Je préférais aller la voir le matin et le soir, pour profiter de la fraîcheur. Et m’occuper le reste de la journée avec mes taches. Même si depuis le départ d’Ellaria… Ma vie était très calme. Trop ? Peut-être. Seralya et Edwyn me manquaient tous les jours. J’aurais presque préféré commencer à les oublier… Mais non, les amours de ma vie restaient ancrés en moi.

Je finis de sceller Galitaca pour me hisser sur son dos. J’irais voir Feng en rentrant, pour lui parler un peu… C’était, avec ma dragonne, ma seule famille encore présente. Je m’élançai au galop, une fois hors de la citée, pour rejoindre rapidement la tanière de ma dragonne. Quand bien même j’évitais toujours de laisser trop ma jument proche de la dragonne. On ne savait jamais… Je finis par tirer doucement sur les rênes pour l’arrêter et mettre pieds à terre. Je finis par l’attacher à un des rares arbres présents avant de regarder le ciel. Comme d’habitude il y avait quelques cadavres d’animaux que mangeait ma Seralyon.

Elle volait d’ailleurs… J’étendis les bras comme pour étreindre aussi bien le ciel. J’avais envie de voler… de toucher les nuages… Je fermais les yeux avant l’inspirer profondément et de rouvrir les yeux. Je savais qu’elle était dans la période où on pouvait commencer à grimper sur elle. Mais… personne ne m’avait donné la méthode de comment faire ! Alors j’improvisais. Je mis mes mains en porte-voix avant de prendre une profonde inspiration et ouvrir les lèvres :

« Seralyon ! »

Ma dragonne vira sur son aile, créant une gerbe d’eau avant de remonter vers nous en lançant un rugissement, que je savais heureux… Sauf que… visiblement elle ne semblait pas vraiment d’une autre humeur que joueuse. Bon, j’allais faire ça avec le jeu ? Je ne savais pas. L’improvisation.

La terre trembla violemment quand elle se posa un peu proche de moi, si bien que je dus reculer à en tomber sur les fesses. Seralyon s’ébroua et grogna légèrement avant de m’approcher pour venir me pousser du museau, je lui offris une caresse avant de me redresser lentement.

« Ouais, tout doux la belle, je suis là. »

Elle se mit à me tourner gentiment autour de moi en me donnant des petits coups de museau. Je soupirais en l’attrapant, tentant de l’attraper… Elle s’écarta souplement et s’ébroua à nouveau en étendant ses ailes avec un grondement qui voulait tout dire…

« Ouais… j’ai bien compris, t’as plus envie de jouer que de m’obéir, pas vrai ? »

Elle eut un nouveau grondement en fouettant légèrement l’air de la queue.

Et merde…
   

Joueuse, joueuse… J’allais devoir la calmer et sérieusement, sinon ce ne serait pas possible que j’arrive à lui apprendre à ne pas me bouffer ou me repousser quand je m’approcherais d’elle pour toucher son aile. Je soupirais légèrement en regardant ma dragonne. Je devais l’apaiser et pas l’endormir… Parce que réveiller une dragonne… Non ! Ce n’était pas du tout une bonne idée… Je restais très droite devant elle avec un sourire. Ne pas être agressive ou quoi. Je connaissais ce dragon un sacré petit caractère de merde. Une sacrée dornienne avec des écailles et du feu. Feu, Sable et Sang. Ma nouvelle devise ? J’eus un rire avant de m’approcher de Seralyon et poser une main sur son museau.

« Salut le dragon. Comment tu vas ? »

Elle commençait à être sérieusement grosse. Je savais que je devais attendre encore quelques années avant de la vêtir d’une armure ! Mais j’avais du temps encore. Je posais mon front contre celui de ma dragonne en inspirant profondément. Je savais qu’elle ressentait mes émotions. À quel point ? Aucune idée, mais si je restais profondément calme, elle irait sans doute dans le sens de cette émotion. Je continuais de la caresser et de respirer profondément. Je finis par rouvrir les yeux et plonger mon regard dans celui de ma fille.

« Tu vois, je suis venue tôt aujourd’hui… Tu me manquais. J’irais voir Feng après… »

Je lui flattais doucement l’encolure à la dragonne avant de me reculer et de la regarder avec attention en passant doucement sur le côté, caressant son long cou. Elle frémit alors que je m’approchais de son aile. Je m’arrêtais pour prendre une poignée de sable et lui frotter sur les écailles en continuant de lui parler de tout et n’importe quoi pour continuer à la calmer avant de continuer à faire un pas vers son aile.

Je posai mes doigts dessus et elle frémit en étendant son aile… C’était toujours impressionnant. Elle arrivait au six mètres d’envergure. Je restais immobile à observer cette fine membrane… Ma fille… Je la caressais avec douceur, du bout des doigts.

« Tu es magnifique… et si puissante… Je suis vraiment chanceuse de t’avoir… »

Elle me regardait alors que je me glissais en douceur sous son aile pour m’appuyer sur son flanc alors qu’elle repliait doucement son aile devant moi. Ma paume frottait doucement ses écailles pour la féliciter de me laisser venir à cette place si… Importante ? Je posais ma tête contre elle sans bouger, juste une main sur son dos, l’autre sur son aîle.
   

J’étais un peu inquiète en continuant de caresser doucement les écailles de ma dragonne en lui murmurant quelques mots tendres pour qu’elle reste apaisée et ne se dérobe pas sous ma main. Mais visiblement tout se passait bien. Je caressais tout doucement son aile en continuant de lui murmurer des mots d’amour et de la douceur. Il fallait l’apaiser, continuer à la garder sous contrôle. Je continuais de la rassurer pour qu’elle ne se dérobe pas et qu’elle ne prenne pas cela pour un jeu ou qu’elle avait le droit à se dérober. Je frottais doucement ses écailles en continuant de faire peser mon poids contre son épaule.

« Je me doute que c’est pas facile Seralyon. Mais il ne faut pas bouger… Je suis là, tu ne vas pas souffrir, tu n’auras pas mal. Je suis petite, toute légère… Ça va aller. »

Je pris appuie doucement sur son aile, elle se tendit, je le sentis sous mes doigts en continuant de m’appuyer sur son aile. Je passais lentement ma jambe au-dessus de son dos en continuant de la fixer en finissant mon mouvement. Mes fesses touchèrent son dos et ses écailles… Je la sentis frémir et se tendre sous moi alors que j’expirais lentement. Je me penchais pour embrasser ses écailles.

« Je t’aime ma grande… Tu es merveilleuse. Tu es la meilleure. »

Je la sentais presque trembler entre mes cuisses, elle était tendue, très tendue. Je soufflais doucement entre mes dents. Je tendis la main vers son museau qu’elle tourna vers moi.

« C’est bien ma grande, je suis juste assise sur ton dos… Tout va très bien. J’aurais dû prendre de la viande, c’est vrai. Pardon. »

Elle se tourna légèrement vers moi, remontant son museau vers ma main. Je caressais doucement le bout de son museau avec un sourire.

« Ça va aller. On est ensemble, on réussira ensemble. »

Je regardais la mer en continuant de lui parler pour essayer de la détendre. On allait réussir ensemble. 

Je sentis Seralyon frémir entre mes cuisses alors qu’elle détournait son museau de ma main. Un frémissement sous son armure d’écailles. Je souris avec douceur en lui offrant une caresse encore avant qu’elle ne s’ébroue, et que je ne lui souffle l’ordre de s’envoler… Il se passa quelques secondes avant qu’elle ne se secoue à nouveau, elle avait visiblement trouvé le courage et la force de me supporter. Seralyon se dressa brusquement et poussa un puissant rugissement avant de s’élancer vers le bord de la falaise et de se jeter dans le vide.

Le vent fouetta mon visage et je m’agrippai à elle alors que l’eau se rapprochait à toute vitesse de nous comme un mur… Elle plongeait en piquée et brusquement, elle ouvrit ses ailes, au tout dernier moment, sa queue creusant un sillon éphémère dans l’eau en poussant à nouveau un puissant rugissement avant de battre des ailes pour s’élever vers le ciel azur.

« Oui Seralyon ! Continue ! Vas-y ! »

L’air me fouettait le visage et un large sourire étira mes lèvres alors que les puissants muscles de ma dragonne roulaient sous son cuir et que je m’accrochai à elle. Je déposai un baiser sur ses écailles. Pour la première fois, depuis bien longtemps, je me sentais pleinement en vie. Heureuse… Je lâchai une main pour la tendre vers le ciel avec un cri de joie alors qu’elle s’élevait pour tutoyer les nuages. Je savais que je ne pouvais rester trop longtemps sur son dos… Mais pouvoir voler… sentir l’air, le vent… Cette vitesse… Elle fondit à nouveau vers les flots, les frôlant de son aile et m’éclaboussant au passage, avant d’à nouveau remonter vers la falaise, la dépasser s’élever encore… Je claquai doucement la langue… Ce n’était peut-être que quelques instants mais…

« Pose-toi Seralyon ! Ne te fatigue pas ! »

Je ne savais pas à quel point la dragonne comprenait ce que je disais… Ou si elle ne parlait que Valyrien, je n’en savais rien en réalité, mais elle obliqua vers la terre. Et l’atterrissage manqua de me faire rouler au sol et me recouvrit un peu de sable. Je m’ébrouai avant de poser pieds à terre et de me précipiter pour enlacer ma dragonne et la serrer contre moi, pleurant de joie et de bonheur.

« Oh ma Seralyon ! Je t’aime ! Je t’aime tellement ! Tu es la meilleure ! »

Je la couvrais de baiser avant qu’elle ne me pousse du museau pour que je la lâche. J’obéis avant d’à nouveau lui faire quelques caresses… Elle s’ébroua et me poussa un peu avant de s’éloigner et s’envoler à tire d’aile pour aller sûrement chercher à manger. Je la regardais avec une tendresse infinie… Mon bébé avait tellement grandit.