[FB] Escapade dans les marais - feat Meera

Date d'inscription : 28/01/2022

# Ven 26 Aoû - 20:47

Escapade dans les marais

An 304, Lune 4
@Meera Reed et Jon Snow

La barque filait lentement dans la mangrove, le batelier virant parfois de cap lorsqu'un banc de sable dont lui seul pouvait voir le tracé se présentait devant eux. Comme les hommes qui l'accompagnaient depuis Winterfell, Jon ne cessait de regarder tout autour de lui avec insistance et une certaine appréhension. Il rendait aujourd'hui visite au plus vieil ami encore vivant de Ned Stark, Lord Howland Reed, seigneur des Paludiers du Neck. Le bâtard de Stark n'espérait pourtant aucun épisode nostalgique évoqué avec le maitre des lieux. Une tâche des plus sérieuses et officielles l'amenait dans le plus au sud des fiefs nordiens. Il était là pour être les yeux et les oreilles de Robb auprès de ses vassaux, tout autant pour entendre leurs doléances que les rassurer sur les temps à venir. Mais plus important encore, il devait jauger les préparatifs des seigneurs du Nord pour la guerre qui s'annonçait.

Le Neck avait toujours représenté un formidable obstacle pour quiconque osait s'y aventurer. Qu'il soit Nordien ou non. Les Paludiers eux-mêmes y risquaient leur vie, que ce soit en résistant au climat local ou à la faune des plus appliquée lorsqu'il était question de se nourrir des locaux. Malgré la formidable barrière que constituait depuis le Sud les marécages sont domination des Reed, les récents troubles du Conflans et règlements de comptes entre Frey ne faisaient qu'attiser une humeur de plus en plus anxiogène dans le Nord. Le Snow avait donc entamé une courte tournée des fiefs les plus importants et stratégiques, espérant pouvoir apporter à Robb des nouvelles rassurantes sur l'avancée de leurs préparatifs. Hélas, en dépit de l'inextinguible fidélité dont pouvait se targuer les Loups de la part de leurs bannerets, la tâche n'était pas des plus aisée. Nombre d'entre eux étaient réticents à s'engager dans un nouveau conflit au Sud après les épreuves traversées. Jon devait donc se montrer prudent, dans ses paroles comme son comportement, pour ne froisser personne. Tous le savaient: les Nordiens pouvaient se montrer aussi fiers et bornés que la mer qui ne cesse inexorablement de refluer sur ses côtes rocailleuses...

Guidé au travers des marais par leurs bateliers, les hommes venus de Winterfell finirent par apercevoir une lueur dans la brume du petit matin. Lentement, alors qu'ils s'approchaient chaque coup de rame, cette lueur se divisa en de plus petites, signe qu'ils approchaient d'habitations. Bientôt, la forme incertaine d'un fort se détacha du brouillard, et un ponton de bois sembla être leur destination. Un petit groupe les y attendait, certains de ses membres tenant une torche au-dessus des personnes assemblées là. Détaillant la scène avec la même appréhension que lors de leur progression dans le marécage, Jon releva lentement son capuchon pour dévoiler son visage.

- « Je suis Jon Snow, le bâtard de Stark. Nous avons fait le chemin depuis Winterfell pour rencontrer Lord Howland Reed, à son invitation suite à ses derniers échanges avec Lord Robb Stark, seigneur de Winterfell et seigneur suzerain du Nord. » dit-il d'une voix qui porte pour être entendu de tous, malgré la distance qui se réduisait alors qu'il allaient s'amarrer.

Il n'était d'ordinaire jamais si protocolaire dans sa façon d'être et de parler. Mais il doutait réellement que beaucoup d'entre eux aient un jour eu l'occasion de quitter la protection du Neck pour voyager.

Codage par Libella sur Graphiorum

# Jeu 1 Sep - 6:05

Le Neck ne possédait pas de frontière. En tous cas pas dans le sens où on l’entendait habituellement.

Aucune fortification ou patrouille ne soulignait les limites du territoire.

En fait les protecteurs du Neck agissaient comme des sables mouvants. Ils laissaient les intrus s’enfoncer dans leurs terres afin de mieux les surprendre.

C’est pourquoi il valait mieux être invité avant de mettre un pied dans ce territoire.

Les visiteurs actuels justement s’étaient annoncé. Cette action leur avait même fait bénéficié d’embarcations.

Toutefois il ne fallait pas y voir uniquement de la courtoisie. En fournissant leurs propres guides, les paludiers en dévoilaient le moins possible leurs chemins.

C’était comme Fort-Griseaux, qui changeraient d’emplacement une fois l’entretien achevé ou le groupe encapuchonné attendant la délégation sur le ponton.

Ils ne se méfiaient aucunement des envoyés de la maison Stark.

Leur comportement constituait une sorte d’entrainement, une façon d’aiguiser leur meilleur arme : la furtivité. Il permettait aussi d’entretenir le mystère planant sur eux, qui était une arme à sa façon.

Conformément à son statut Meera se trouvait à la tête l’avant-garde ou comité d’accueil (tout dépendait du point de vue).

Deux questions se bousculaient dans sa tête.

La plus importante concernait la raison de cette visite. Meera détenait en partie la réponse. La dissidence de Viserys se faisait de plus en plus menaçante. Qu’est-ce que le suzerain du Nord préconisait à ce propos ? C’était la partie manquante.

L’autre question à priori anodine démangeait autant voir plus Meera tout simplement parce qu’elle était incapable d’y répondre.

Qui était le représentant de la maison Stark ?

Robb se devait de rester à Winterfell en ces temps troublés. Sansa était à présent une Nerbosc. Bran se trouvait lui aussi dans le Conflans. Rickon, et Arya étaient bien trop jeunes pour assumer une telle tâche.

Un membre de la délégation s’avança, et dévoila alors son visage.

Il avait à peu près l’âge de Meera, et arborait un air sérieux. Son maintien suggérait une formation martial.

Ce choix étonnait Meera. Robb aurait pu désigner quelqu’un de plus expérimenté.

Puis le représentant parla.

Le discourt se révéla clair, et efficace. Mais une information fut dure à encaisser. Aux yeux de Meera, Ned Stark était l’homme parfait, le genre qui laissait son adversaire se relever avant de reprendre le combat, qui défaisait dix fer-nés sans subir la moindre éraflure, qui ramassait l’oisillon tombé du nid.....

Bref il était inconcevable qu’un tel personnage puisse avoir un bâtard. D’ailleurs elle avait toujours cru à des affabulations à ce propos.

Et pourtant...

Ce trouble n’empêcha pas Meera d’effectuer, ce qu’on attendait de sa part.

« Je suis Meera Reed héritière en titre de la maison Reed. C’est moi qui vais vous conduire auprès du souverain de Fort-Griseaux. »

Bien que les mots fassent un peu récités, le tout sonnait correctement.

Même si elle ne possédait pas la verve de son défunt frère, Meera venait donc d’offrir une prestation convenable.

Le plus difficile suivit. Elle dut rester immobile son trident la main tandis que quelques uns de ses subordonnés s’affairaient.

Meera détestait ne rien faire. Mais du fait de son statut de meneuse, ce n’était pas elle de procéder à l’abordage, d’attacher les embarcations, de poser les passerelles...

Toute position détenait ses inconvénients.

Date d'inscription : 28/01/2022

# Lun 17 Oct - 23:02

Escapade dans les marais

An 304, Lune 4
@Meera Reed et Jon Snow

Sa tâche ne serait pas simple. Lâché au milieu des Paludiers, gardiens de l'entrée marécageuse du Nord, Jon se retrouvait aujourd'hui sans autre repère que les hommes qui formaient son escorte et l'homme qui dirigeait ces terres. Si on pouvait les appeler ainsi. Envoyé là sous autorité du seigneur suzerain de tout seigneur Nordien, le bâtard savait bien que nulle étiquette ne lui serait utile s'il ne prenait garde aux dangers du Neck. Qu'ils soient visibles, ou plus retors. Profondément loyaux aux Stark, et tout particulièrement au souvenir de son père déclaré, Jon ne comptait pas pour autant user de cet aspect des Reed pour mener sa tâche à bien. Il ne l'avait que trop bien appris en séjournant chez les Clans des Montagnes: un peuple, un groupe si différent des habituelles coutumes nordiennes se devait ne pas être sous-estimé. Il en serait de même des Paludiers le concernant.

Accueilli par l'héritière de Fort-Griseaux, seule enfant survivant de Lord Howland, le Snow redevint instinctivement cet homme plus réservé qu'il était habituellement. Un trait de caractère ironiquement hérité de son géniteur supposé.

- « Lady Meera. Merci de votre accueil. » Répondit donc bien plus sobrement le bâtard une fois les présentations faites, une attitude plus en accord avec sa personnalité.

Autour de lui ceux qui l'accompagnaient jaugèrent leurs hôtes du regard, tant avec méfiance que curiosité. L'on disait beaucoup de choses sur les hommes vivants dans les marais. Les Paludiers étaient les sujets de nombreuses légendes et ragots, au nord comme au sud du Neck. La plupart les desservait plus qu'autre chose, ce qui n'aidait pas à instaurer un climat de confiance avec leurs rares visiteurs. Et s'il avait appris à faire la part des choses et prendre du recul sur une première impression, Jon ne pouvait en dire autant de ses hommes. Plus prompts à juger et en tirer des conclusions hâtives, maintenir la discipline et éviter les accrochages pourrait s'avérer compliqué s'ils venaient à s'attarder. Un constat qui l'aiderait peut-être en rendre sa visite expéditive, à défaut de lui trouver une excuse. Car lui-même ne souhaitait pas prendre du retard outre mesure sur ses visites. Et puis... Winterfell l'attendait.

- « Pardonnez ma franchise, mais il n'est pas commun pour des étrangers de s'aventurer dans les marécages du Neck. Mes hommes en sont l'exemple. Il saurons se tenir, je vous en fait le serment. » Assura le brun d'un regard fort de sens à son escorte en s'aventurant sur la passerelle posée entre leur embarcation et le quai. « Mon frère n'a pu s'absenter de Winterfell, il m'envoie donc en son nom évoquer certains sujets d'importance auprès du seigneur votre père. » Expliqua t-il en la questionnant du regard, espérant que la jeune femme viendrait à ouvrir la marche en direction du fort qu'occupait depuis des millénaires les Paludiers.

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# Sam 22 Oct - 7:20

Au milieu des formalités d’usage Jon fit preuve d’une certaine délicatesse à propos de ses hommes.

Meera ne trouva rien d’autre à dire que : « Merci. »

Comme la plupart de ses compatriotes elle était habituée à ces préjugés. A vrai dire ils comportaient aussi certains avantages.

L’animosité des étrangers allait de pairs avec de la crainte. Ils exagéraient ce qu’étaient les habitants du Neck, et leurs attribuaient même des pouvoirs magiques.

Ensuite l’envoyé de la maison Stark se montra succinct. Ce qui ne déplut à Meera. Elle demeurait avant tout dans l’action et le concret.

Toutefois elle aurait aimé en savoir un peu plus sur les « certains sujets ». Mais elle ne dédaignait pas assez les convenances pour oser questionner son hôte.

« Bienvenue à Fort-Griseaux. » Conclut finalement Meera en faisant signe à Jon de la suivre tout en se décalant légèrement afin d’offrir une vue d’ensemble du bâtiment.

[FB] Escapade dans les marais - feat Meera Fort_g10

Il s’agissait à la fois d’une tradition et d’une espèce de blague à l’attention des visiteurs. Certes il existait des bâtiments plus impressionnants que Fort-Griseaux dans Westéros. Ayant déjà vue Winterfell de ses propres yeux Meera le savait bien.

Par contre c’était moins sûr au niveau de l’originalité. La place centrale du Neck constituait un mélange étrange entre le bateau et la forteresse.

Fort-Griseaux incarnait l’essence même du peuple paludier : mystérieux, mobile, et solide.

« S’ils le souhaitent vos hommes peuvent se reposer à l’intérieur. On leur fournira de quoi se restaurer. »

Le compatriote sur sa droite en leva sa capuche. Certes il s’agissait d’alliés. De là à les laisser pénétrer tous dans la demeure des Reed, c’était aller un peu loin.

Toutefois l’ordre venait de la deuxième personne la plus importante dans la hiérarchie paludière. Par conséquent aucune protestation ne s’éleva juste un peu d’étonnement

Contrairement à son frère toujours posé, Meera était une instinctive. Le bâtard lui avait tendu la main, elle faisait de même. Il ne fallait pas chercher plus loin. Et tant pis si cela déviait un peu aux habitudes de certains.

La marche commença. Quelques paludiers imitèrent leur compatriote, et se dénudèrent au niveau de la tête. L’ambiance se détendit un peu.

Après tout une guerre se profilait. Alors on se serrait les coudes.

L’intérieur de Fort-Griseaux apaisait toujours Meera. Le Neck n’était jamais sûr. Il y avait toujours un serpent dissimulé sous une pierre, une plante venimeuse au milieu de buissons inoffensifs....

Par contre dans l’antre des Reed aucune menace ne planait. Les sens si acérés de Meera pouvaient enfin se mettre au repos.

Dénué d’ornement, uniquement composé de bois, et séparé par des couloirs et des pièces aux dimensions réduites, ce fort ne ressemblait en rien aux autres.

Il semblait être un lieu purement fonctionnel à l’instar d’une grange.

Puis enfin les visiteurs purent voir une salle relativement vaste.

Il y avait même une décoration, en l’occurrence l’écusson de la maison Reed fixé à un mur en hauteur.

En-dessous attendait sur une chaise en bois ouvragé un homme fin à l’air soucieux. Il était vêtu d’une tenue verte surmontée d’une protection de cuir lui recouvrant le haut du buste.

Sur sa droite se tenait une femme dans une robe sombre en tissu épais, et coiffée d’une longue natte rabattue sur son épaule droite.

Derrière le couple se trouvaient trois hommes d’une trentaine d’années, dont le maintient suggérait des combattants.

Contrairement à ceux de l’extérieur ils n’étaient pas munis de capes, ni d’arc. Seul des courtes épées étaient fixées à leur ceinture.

Tout ce cérémonial étonna Meera. D’habitude son père ne se donnait pas autant de peine.

Date d'inscription : 28/01/2022

# Mar 3 Jan - 19:34

Escapade dans les marais

An 304, Lune 4
@Meera Reed et Jon Snow

Le fief des Reed devait être le lieu le singulier du Nord, sinon le plus hostile. Les terres sous la suzeraineté des Stark n'en manquaient certainement pas, mais peu étaient établis dans un milieu aussi difficile que ces marais. Quant à la nature même de la place forte qu'il avait sous les yeux... Pas une en Westeros ne l'égalait par son originalité. Jon avait beau entendre tout un tas d'histoires à son sujet depuis sa plus tendre enfance, l'avoir ainsi sous les yeux remettaient en cause bon nombre des histoires peu flatteuses qu'on lui avait conté sur les Paludiers. Féru de lecture et curieux depuis toujours des contrés au-delà de Winterfell, le jeune homme dut reconnaitre qu'une certaine admiration lui vint en constatant l'ingéniosité dont faisait preuve ce peuple. Ils vivaient là depuis l'arrivée des Premiers Hommes, peut-être même avaient-ils subi de plein fouet le courroux des Enfants de la Forêt à en croire les anciennes légendes. Pourtant, et en dépit de conditions difficiles, ils prospéraient. A leur façon, vivant une existence simple et parfois brutale dans son dénouement. Mais ils prospéraient tout de même.

Loin d'attacher de l'importance aux apparences et préjugés ancrés par les on dit, une tolérance acquise par des années à vivre l'existence d'un bâtard, le Snow reconnut en ces gens le même mérite qu'aux clans des Montagnes chez qui il avait passé plusieurs lunes. Il ne pouvait toutefois en dire autant de ses hommes. S'ils avaient état choisis parmi les hommes d'armes de Winterfell qui avaient pour habitude de voyager, les aprioris entre les Paludiers et le reste des Nordiens étaient bien trop forts et anciens pour leur inciter un sentiment de sécurité et de confiance. Ils tiendraient néanmoins leur place. Il y avait veillé. En entrant chez les Reed, il leur lança un dernier regard entendu, les invitant sans un mot à ne pas faire de vague, à défaut d'accorder leur confiance à leurs hôtes. Il savait les Reed et leur peuple bien trop respectueux des lois de l'hospitalité pour nuire à leurs invités.

Le bâtard emboita donc le pas à Meera en laissant derrière lui son escorte. Rapidement, il fut mis en présence d'un homme qui pouvait se targuer d'avoir eu jusqu'à la fin la confiance de Ned Stark. Et ce depuis... la naissance même du bâtard de Winterfell. Howland Reed était l'un des seuls à connaitre la vérité sur sa naissance. Un secret qu'il avait juré de garder pour lui seul. Et s'il n'avait jamais eu l'occasion d'échanger directement avec lui, Jon ne doutait pas qu'il s'était gardé de déroger à son serment. Qu'ils aient ou non le loisir d'en discuter ensemble aujourd'hui, cela en disait long sur l'homme qu'était le maitre de Fort-Griseaux.

- « Lord Reed. Merci de m'accueillir sous votre toit. Je regrette que cette visite se fasse dans des circonstances aussi dramatiques. » Enonça t-il en faisant résonner sa voix dans le hall des Paludiers.

Il devait se tenir à son rôle d'émissaire de Robb. Même si ce rôle lui avait auparavant semblé bien loin de son champ de compétence, tout particulièrement pour échanger avec des seigneurs Nordiens tous plus fiers les uns que les autres. Et s'il avait gagné en confiance à l'issue de la Longue Nuit, l'exercice restait toujours aussi périlleux - désagréable diront certains - pour lui. Il tiendrait tout de même son rôle, comme on attendait de lui. Car s'il n'était pas là à servir son frère, c'est du haut du Mur qu'il se contenterait d'admirer un monde qu'il avait toujours rêvé de parcourir...

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# Lun 9 Jan - 19:18

Sa mère intima à Meera de la rejoindre. Elle obéit tout en observant son père.

Son attitude lui paraissait particulière. Même si Howland s’efforçait de ne rien laisser transparaître, sa fille perçut que le visiteur le perturbait.

Était-il impressionné qu’un envoyé des Starks vienne jusqu’à lui ? Peu probable après tout le seigneur de Fort-Griseaux avait côtoyé de près Ned Stark en personne.

Peut-être fallait-il mettre son trouble sur le compte de la bâtardise ?

En tant qu’intime de l’ancien seigneur du Nord Howland devait être au courant depuis. Par conséquent il avait eu le temps de s’y faire.

La pauvre paludière cherchait dans le vide. Car son père et seigneur ne lui avait pas révélé le sombre secret, et ne le ferait jamais.

Or aussi observatrice soit-elle Meera était incapable de deviner avec ses uniques moyens une telle étrangeté du destin.

« Messire Snow. » Commença à dire Howland. « C’est toujours un honneur et un plaisir d’accueillir un envoyé des Stark, peu importe les circonstances. »

Ce rappel des circonstances angoissa Jyana. Elle avait déjà vu son homme, et ses enfants partir à la guerre. D’ailleurs l’un d’entre eux n’était jamais revenu.

Son regard se porta alors sur son dernier enfant. D’abord affectueux le dit regard devint noir.

Visiblement Meera n’était pas attentive.

Sa mère la reprit d’un murmure. Un peu honteuse la chasseresse se corrigea. La pauvre cherchait juste un peu de réconfort. Et elle venait d’en trouver.

Parmi les trois représentants des grandes maisons du Neck se tenant derrière Howland, il s’en distinguait un notamment par son jeune âge.

Johan Bonvert lui rendit son salut de la tête.

Ce soutien même léger de cet ami, fit du bien à Meera.

Howland jusqu’ici imperturbable s’assombrit peu.

« Alors quel est le message de la maison Stark ? »

Ces paroles surprirent Meera.

On n’était pas très à cheval sur l’étiquette dans le Neck. Mais il était tout de même étonnant d’apposer le terme de messire à un bâtard.

Ensuite il y avait cette entrée en matière assez brutale.

Les rares visiteurs non-paludiers de Fort-Griseaux se voyaient accorder un peu plus de délicatesse. On leur laissait le temps de se remettre de leur voyage.

Les choses étaient-elles graves à ce point ?

Contrairement à ce qu’elle croyait, Meera n’avait pas l’expérience de la guerre, uniquement des combats.

Une préparation pour la tactique. Puis de la vaillance lors de l’affrontement. Un combat restait court.

De son coté une guerre était un exercice plus long dans le temps. Bien plus de facteurs étaient à prendre en compte.

Bref Meera était dépassée.

D’une certaine façon Howland l’enviait. Lui il savait que la réponse serait lourde de conséquences.

Notamment parmi ses fidèles présents dans la pièce certains ne seraient peut-être plus là une fois ce nouveau conflit achevé.

Effectivement la paludière demeurait privilégiée. Elle y voyait surtout de futurs actes héroïques et une manière de renforcer les liens entre les nordiens.

Le père et la fille se rejoignaient au moins sur un point. Tous deux étaient suspendus aux lèvres de leur hôte.

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