[FB] Amère désillusion - Feat Leo Lefford

Date d'inscription : 01/01/2021

# Lun 22 Aoû - 22:20

Amère désillusion

An 304, Lunes 7 et 8
@Leo Lefford et Darren Kenning

Au milieu du sang et de la fumée, le soleil montait une nouvelle fois sur Belle-Ile. Aujourd'hui, il n'était toutefois pas seul, car accompagné des astres solaires des bannières Lefford et Kenning flottant fièrement côte à côte sur la plage. Au pied de l'une d'elle, une lame plantée dans le sable souillée de sang. Témoignage de l'art sublimé de la forge qu'avaient atteint les Valyriens avant de disparaitre, l'arme semblait contempler la carnage qu'elle avait contribué à perpétrer. A quelques encablures, des épaves fumantes, pour certaines échouées sur le rivage, constituaient un témoignage de la bataille navale qui venait de se dérouler. Des débris continuaient d'être charriés par la marée. Des débris, mais surtout des corps. Des corps par dizaines jonchaient le sable, rejetés par une mer qui se refusait à accueillir d'énièmes restes de la rancœur des Hommes.

Car il était là question d'une rancœur profonde. Celle entre de puissantes et nobles lignées de l'Ouest, à couteaux tirés depuis des années, et dont la haine pourrait aujourd'hui éclate sous le prétexte d'une allégeance opposée. Il y avait lui-même pris part en mettant pied sur l'île, lui le seigneur des Kenning de Kayce. Non sous le coup de l'émotion ou d'une quelconque rancune, mais tout à la fois pour honorer ses serments que défendre les intérêts et la sécurité de sa maison. Tourner le dos à Tywin Lannister, même en ces temps incertains, aurait été du suicide. Les Reyne et les Tarbeck en avaient fait l'amère constat en leur temps. Darren respectait tout comme il craignait et admirait le Vieux Lion. Pour sa puissance tout autant que ses faits d'armes et accomplissements. Il avait beau lui-même ne pas être dépourvu d'une ambition certaine, il connaissait sa place. Tout du moins tant que son suzerain vivrait pour s'opposer à l'ennemi. L'idée grotesque d'être un jour mené à la guerre par le nain du Roc lui traversa d'ailleurs l'esprit devant le spectacle de leur premier fait d'armes de cette guerre. Il en aurait presque sourit d'un rictus inconvenant et insolent s'il n'était pas entouré d'autres bannerets fidèles aux Lions. Finalement, et même s'ils se trouvaient du côté victorieux à la fin, les craintes du Kenning pour l'avenir de son fief et de l'Ouest en général ne cessait de le tourmenter.

Si le fils du Roi Fou n'avait pas occis l'ainé de son Maitre de la Guerre...

Le chevalier se releva péniblement en prenant appui sur la garde de son épée. Lui qui avait posé le genou en terre pour s'isoler un instant dans le fil de ses pensées commençait à sentir son armure lui peser. Elle ne l'avait pas quitté depuis que les vigies avaient hurlé "terre" à l'ensemble de la flotte. En donnant ainsi le signal pour lancer les hostilités, les marins n'avaient certainement pas mesuré l'ampleur du carnage qui se profilait. Bardé de plates dans le fracas des combats, Darren s'était plus d'une fois risqué à passer par dessus bord pour couler telle une enclume. Bon nageur comme nombre de ses ancêtres, il faillit plus d'une fois les rejoindre au fond de l'océan, totalement impuissant à combattre les flots dans sa carapace d'acier. Cette éventualité ne manquerait pas hanter ses nuits les plus agitées, à condition qu'il parvienne à trouver le sommeil ces prochains jours. Exténué par l'épreuve qu'il venait de vivre et ce qui l'attendait encore, le Kenning prit de nouveau sur lui en remettant Lamentation au fourreau. Entouré d'une poignée de ses chevaliers, le gros de ses troupes resté à Kayce, Darren quitta la plage pour ne plus y revenir. D'un pas décidé, il s'aventura sous la tente de commandement tout juste dressée, un campement poussant rapidement tout autour.

- « L'ennemi se retire. Ce qu'il reste de leur flotte a pris le large. Mais je crains tout de même de revoir ces navires sur nos arrières lorsque le moment leur sera propice. » Enonça t-il d'un air grave à l'égard de l'ensemble des seigneurs et chevaliers assemblés là, mais plus particulièrement à Lord Leo Lefford, son allié "co-conspirateur" dans la révélation de la traitrise des Farman.

Las et sans guère d'espoir pour une résolution pacifique du conflit, Darren prit place autour de la table. Installé en face du seigneur de la Dent d'Or, le regard du Kenning se porta sur un parchemin ouvert entre eux. Y figurait Belle-Ile: ses côtes et ses terres, marquées ici et là d'un village d'importance, mais surtout Belcastel et le fief des Clifton, chevaliers fieffés au service de Sebaston Farman.

- « Nous ne sommes pas assez nombreux pour occuper l'ile dans sa totalité. Il faut régler ce sujet rapidement, ou nous serons coupés de nos bases... »

Ainsi conclut-il son bref exposé, les dents serrées à l'idée de ce que cela impliquait. S'ils n'obtenaient pas la reddition des assiégés, un assaut s'imposerait. Ils ne pouvaient leur imposer un siège de longue durée. Tous ici en étaient conscients.

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# Dim 18 Sep - 18:01

What’s next ?

- Bright as the Sun -

Les informations recueillies par les équipes missionnées par Leo Lefford étaient encore en tête du seigneur de la Dent d’Or lorsqu’il quitta son fief pour se rendre à Bulwark. À la tête d’une troupe Lefford/Fléaufort d’environ 600 hommes, Leo partait en conquérant de Belle-Île. Enfin, les Farman allaient tomber pour leur traitrise. Enfin, les Farman allaient tomber pour leur désobéissance. Lord Tywin les avait calmés à l’époque mais cette fois-ci, il fallait frapper plus fort qu’une simple chanson. Laissant Daven et Alyx à la tête de la Dent d’Or, Leo partait confiant. Des seigneurs alliés comme Darren Kenning et Ashter Yarwyck avaient suivi le mouvement. De plus, les Lannister soutenaient l’initiative avec un renfort en bateaux afin de les mener jusqu’à l’île. Près de 860 hommes embarquèrent donc sur la petite flotte Lannister et voguèrent vers le port de Bel-Castel. Ils y rencontrèrent bien sûr la maigre flotte Farman. Pourtant, les forces étaient équilibrées d’un point de vue numérique mais la puissance des loyalistes eut raison de l’ennemi. Comme Darren le fit remarquer, la flotte Farman, ce qu’il en restait du moins, fuyait le combat, battait en retraite, laissant le champ libre pour le blocus souhaité et mieux encore, un débarquement des troupes en bonnes et dues formes. C’est ce que Leo souhaitait après avoir remporté cette première bataille.

- Vous avez raison, lord Darren mais il est clair que nous allons concentrer nos forces sur Belcastel. Il ne faut pas nous éparpiller. Il viendra bien le temps d’occuper et soumettre le reste de l’île lorsque la tête pourrie sera tombée.

Assis autour d’une table dans un petit campement, les seigneurs et principaux hommes composant les troupes loyalistes discutaient de la marche à suivre pour la suite des opérations. Leo voulait bien sûr attaquer le fief des Farman et faire sortir le traitre de sa tanière. Darren se montrait plus prévenant, appuyant sur le fait que l’île n’était pas uniquement Belcastel. Le fief des Clifton se situait également au nord de l’île. Des villages çà et là ornaient le paysage insulaire. Ashter, de son côté, demeurait silencieux. Il avait encore du mal à imaginer qu’une famille de l’Ouest, qu’une famille jusqu’alors fidèle au roi, ne puisse trahir celui-ci. Lord Tywin n'en ferait qu’une bouchée s’il était dans la région et supervisait les opérations. Il restait donc là, écoutait les uns et les autres mais se rapprochaient plutôt de l’avis de Darren, son cousin. Occuper l’île devait être leur préoccupation première et c’est à ce moment-là que Leo commençait soudainement à se dire qu’ils étaient partis trop peu nombreux. Mais l’orgueil du seigneur de la Dent d’Or ne le fit pas se plier. Ils avaient décidé d’établir un petit campement sur la plage qui commençait à grossir à mesure que les différentes troupes s’installaient. Les navires, eux, s’installaient aux alentours du port pour former le blocus. Finalement, l’intervention d’un Fléaufort intéressa Leo et semblait mettre d’accord tous les potentiels partis.

- Ce que vous dîtes n’est pas mal. Nous pourrions lancer un ultimatum à lord Sebaston. Nos armées ont débarqué et il doit bien les voir depuis son donjon. Nous pourrions lui laisser le choix de se rendre ici et maintenant ou bien de risquer un siège. Combien de temps pensez-vous que nous devrions lui laisser pour répondre ?

Il laissa un peu le débat se faire. Certains pensaient qu’il fallait attaquer sans tarder, que le Farman avait eu sa chance. D’autres se montrent plus mesurés, comme Ashter, et proposent de laisser cinq jours voire une semaine. D’autres, mitigés, proposent trois jours. Leo ne sait que décider et se tourne alors vers son camarade Darren qui n’avait pas encore répondu.

- Qu’en pensez-vous, lord Darren ? Peut-on laisser à ce maudit traitre un petit temps pour se décider ?

Sebaston Farman devait se tenir prêt car quand Leo viendra le chercher, il ne viendra pas en douceur.

#B1221C : Leo Lefford

@Darren Kenning

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# Sam 8 Oct - 21:15

Amère désillusion

An 304, Lunes 7 et 8
@Leo Lefford et Darren Kenning

Ils comptaient dans leurs rangs certains des plus prestigieux et puissants bannerets des Lannister. Et pourtant Darren était de ceux qui traitait cette offensive en territoire rebelle avec circonspection. Non par crainte d'être vaincu, mais bien parce qu'ils se mesuraient certainement à la tête du serpent. S'ils parvenaient à la trancher, qu'en serait-il du corps ? Quelqu'un prendrait-il immédiatement le relai dans les complots ourdis sur Belle-Ile ? C'était là la principale arme de l'ennemi: la surprise, le complot à défaut du nombre. Et si l'instant était au débat sur la façon d'entamer le siège de Belcastel, le seigneur de Kayce avait déjà une idée des plus arrêtée sur la question. Désireux de mettre un terme rapide au conflit, il se posa pourtant en médiateur entre les différents avis énoncés.

- « Il faudra au moins deux ou trois jours pour construire des échelles et un bélier pour faire tomber la forteresse... », commença le brun en détaillant du regard les impressionnants remparts qui avait si souvent connu l'assaut des fer-nés. Il aurait été dangereux d'attaquer dès à présent de telles défenses sans un minimum de préparatifs. Et même équipés, le résultat de leur entreprise n'était pas garantie. « Je suggère de ne pas leur laisser un plus long temps de réflexion. Et on se souviendra que vous leur avez laissé une chance. Si le Farman a choisi son camp, c'est en connaissance de cause sur le prix qu'il pourrait être amené à payer. Peut-être a t-il même prévu l'éventualité de subir un siège. Il aura pu constituer des réserves en prévision, envoyer des corbeaux en voyant les pavillons de nos navires... Le temps joue en sa faveur. Je me range à l'avis de lui lancer un ultimatum qui se cantonne au strict minimum. »

Sur ces mots, le chevalier s'écarta de l'assemblée pour porter son attention sur la seule forteresse. D'ici peu, ils seraient amenés à en forcer les portes et en gravir les murs, à défaut de pouvoir les faire tomber. Un exercice auquel il ne s'était soumis qu'une seule fois: à Pyk. Il se rappelait encore l'horreur des pierres et de l'huile bouillante jetée depuis les remparts. Les ravages qu'elles causèrent sur les malheureux écrasés, brûlés, défigurés... Si l'ennemi ne capitulait pas, ils vivraient à nouveau une telle horreur. Incapable de s'en remettre aux dieux dans lesquels il ne croyait pas, le Kenning jugea bon d'ajouter autre chose.

- « A t-on fait des prisonniers en coulant leurs navires ? J'ai avec moi quelques hommes qui savent délier n'importe quelle langue. Ils pourraient nous livrer des informations sur le château et les préparatifs de l'ennemi. Ou faire d'excellents projectiles si construisions quelques engins de siège... »

Lord Kenning n'était pas convaincu par une résolution pacifique du conflit. Si certains en doutaient encore, ses projets et le sourire sardonique qui déformait ses lèvres auraient tôt fait de les convaincre.

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# Ven 14 Oct - 10:59

Prepare for battle – Part 1

- Bright as the Sun -

Les geôles de Bel-Castel n’avaient rien à envier à celles de la Dent d’Or. Leo Lefford reconnaissait au moins cela malgré la haine qu’il ressentait présentement alors que les gardes venaient de l’y conduire. Des semaines s’étaient écoulées depuis leur arrivée sur Belle Île et de nombreux événements s’étaient déroulés. Malheureusement pour l’instigateur de cette chasse aux traitres, rien n’avait joué en sa faveur et il s’était ainsi retrouvé prisonnier de lord Farman, un sort pire que la mort tandis qu’il devait jubiler quelques étages plus hauts. Rongé par la rage et la colère, son orgueil touché de plein fouet, Leo marmonnait dans son coin, se repassant le fil des événements, discussions, batailles, échanges qui s’étaient déroulés en quelques semaines. Leur plan n’était pas infaillible, il en était conscient et remerciait toute l’aide apportée par Kevan alors que l’Ouest subissait des attaques de toute part. Mais il ne comprenait pas comment il avait pu échouer à ce point. Ne trouvant rien de mieux à faire dans cette cage que de penser, il se replongea alors dans ses souvenirs.

***

Quelques semaines plus tôt…

- Trois jours, vous dîtes ? Très bien. Je leur laisse ces quelques jours, le temps que nous puissions monter de quoi attaquer le château. D’ici trois jours, je mènerai l’attaque.

Leo n’était nullement méfiant de la situation et n’était pas entièrement en accord avec ce que pouvait avancer Darren mais lui faisait confiance, bien plus qu’à d’autre. Les hommes réagirent à tour de rôle. Certains prônaient encore la prudence mais Leo leur rappelait qu’ils avaient remporté une victoire décisive sur mer, il en serait de même sur terre. Même avec les trois jours de délai, Sebaston Farman n’aurait pas les forces nécessaires pour contrer leur puissance. Leo était connu pour être bravache mais aussi orgueilleux. Il se sentait en position de force tandis que son regard se perdit dans l’arrière-plan où se dessinaient les remparts de la demeure de son ennemi juré. Il en perdait presque le fil de la discussion imaginant Sebaston se terrer dans les tréfonds de son château, apeuré et paniqué, ne sachant quoi faire. Il reporta son attention sur son ami lorsqu’il utilisa le mot ultimatum. C’était acté et Leo fit alors envoyer un messager sur le champ pour transmettre ledit ultimatum au seigneur de Bel-Castel. En attendant, ils avaient encore beaucoup de choses à discuter. Un siège n’était pas une partie de plaisir. Aussi, Darren mentionna la possibilité que durant la bataille navale, des prisonniers avaient pu être faits. Ce fut alors lord Ashter qui lui répondit par la négative. Aucun prisonnier Farman. Aucun. Cela fit froncer le visage de Leo.

- Nous nous passerons de prisonniers, lord Darren. Une fois les premières défenses tombées, il ne nous restera plus qu’à envahir chaque recoin du château. Nous ne sommes guère à Castral Roc ou bien à Accalmie ici. Nous sommes à Bel Castel, un petit fief sans importance.

La colère parlait d’elle-même. Petit ou grand, il ne fallait pourtant pas sous-estimer la défense d’un fief. Leo le savait, en avait conscience mais préférait demeurer sûr de lui. Cela motiverait sans doute les troupes. Les discussions se poursuivirent mais la nuit commença à tomber. Il était ainsi temps de retourner chacun dans ses quartiers. Les tours de garde furent également établis. Les Fléaufort prenaient la première nuit. Les Yarwyck prendraient la seconde. Quant aux Kenning, ils s’occupaient de la dernière nuit avant le retour supposé d’un messager avec la réponse de Sebaston. De retour sous la tente de commandement, les hommes présents avaient pris la même position que trois jours plus tôt. Leo était en bout de table et semblait très agacé.

- Se moque-t-il de nous ? N’a-t-il donc pas vu la défaite de ses navires ? N’a-t-il donc pas remarqué l’armée qui se présente à ses portes ? Il se fout de moi, se joue de moi alors qu’il est assiégé depuis trois jours ! Que fait-il ?

Lord @Darren Kenning fit alors son entrée dans la tente et Leo l’interpella sans même le saluer.

- Alors, des nouvelles ? A-t-il répondu à notre ultimatum ?

#B1221C : Leo Lefford

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# Dim 27 Nov - 21:29

Amère désillusion

An 304, Lunes 7 et 8
@Leo Lefford et Darren Kenning

Les jours d'attente s'étaient écoulés dans une lenteur des plus frustrante. Familier des sièges malgré lui, Darren ne pouvait faire disparaitre cette impression que leur préparation laissait à désirer. Ils étaient partis en campagne sous le coup de l'urgence, espérant surprendre les rebelles par leur débarquement éclair sur ce qu'ils considéraient aujourd'hui comme le principal nid d'insurrection dans l'Ouest. Une contrainte de temps qui avait grandement impacté leur forces. A chaque journée qui passait, leur avantage s'amenuisait. Comme il en avait fait la supposition trois jours plus tôt, l'idée que les Farman se soient déjà préparés à subir un siège n'était plus si invraisemblable. De là à imaginer qu'ils étaient sciemment retenus sur Belle-Ile pour laisser aux pro-Viserys une plus grand liberté d'action... Aussi, Darren était-il pour une action rapide et brutale, en dépit de leur position précaire sur une ile qui leur était complètement hostile. Et s'il n'avait eu le temps d'amener sa cavalerie pour ravager les campagnes et soumettre les locaux, alors c'est à leur maitre qu'ils devaient s'en prendre. Et rapidement.

De nouveau assemblés sous la tente où se prenait toutes les décisions, chevaliers et grand seigneurs avaient des mines inquiètes, les traits tirés pour certains. Aucun d'eux n'était plus bercé par les futiles promesses de gloire qui laissaient imaginer cette guerre. Il était aujourd'hui question d'assurer la sécurité de leurs terres, de leurs familles. Certains viendraient même à combattre de vieux amis, des parents. Arrivé le dernier après avoir contrôlé une dernière fois leurs positions et s'être entretenu avec leurs guetteurs, Darren n'avait pas de bonnes nouvelles. Comme il s'y était préparé, leurs appels à la négociation - et à la raison - restèrent aux abonnés absents. Une preuve supplémentaire, si c'était nécessaire, que leur ennemi se terrait dans sa folie. Ou sa fierté. Ou quelque chose de bien plus dangereux pour eux...

- « Aucune réponse. Pas même un refus. Il se joue de nous. Peut-être compte t-il encore ses options. Je suis d'avis de ne plus lui en laisser une seule. » répondit donc le seigneur de Kayce à la question de Lord Lefford. Il connaissait la profonde haine que se vouaient la lignée de la Dent d'Or et celle de cette île. Et si Darren aurait pu craindre de voir Leo s'emporter pour solder une vieille rancune, il se rejoignait aujourd'hui sur ce qu'ils devaient faire. « Ils ont eu leur chance. Qui sait combien de temps nous serons à l'initiative ici ? Il faut mettre un terme à tout cela. Rapidement. », insista t-il avec conviction, ne considérant même pas l'assemblée, mais bien celui qui dirigeait cet ost.

Le Kenning ne le savait pas alors, mais c'est cette attitude va-t'en-guerre qui allait leur coûter leur liberté à tous les deux. Mais que faire d'autre, sinon attendre une reddition qui ne viendrait peut-être jamais ? Ils ne savaient rien des ressources et de la résolution de Sebaston Farman.

***

Même encore maintenant, alors qu'il croupissait dans une geôle de Belcastel, il ne s'imaginait pas agir autrement. Et s'ils étaient relativement bien traités en dépit des assauts qu'ils avaient lancés contre la forteresse, leur sort à tous deux restait incertain. Ils étaient sans doute plus utile au Félon vivants que morts. Deux otages de marque... Il n'aurait pu rêver meilleur "invité". Si ce n'est un Lannister, peut-être. Manquant plus de sommeil que jamais, dégouté à l'idée de servir de monnaie d'échange, Darren dut bien admettre qu'être encore en vie était pour lui un soulagement, une promesse. Celle de retrouver cette terre, Lehna et leur enfant. Celle de se relever, de venger cet affront fait à sa maison, de montrer que les Kenning ne se soumettraient pas si aisément. Il n'avait engagé qu'une mince portion de ses forces dans cette folie. Si seulement retrouver les murs de Kayce lui étaient possibles. Les bannières aux soleils noirs et oranges flotteraient à nouveau avec fierté dans les flammes de la répression, sans faire de quartier.

Du moins était-ce les promesses qu'il ne cessait de se répéter à longueur de journée. Une bien mince consolation, un espoir futile pour s'extirper de la réalité de son triste sort.

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# Dim 4 Déc - 15:44

Prepare for battle – Part 2

- Bright as the Sun -

Sans aucune surprise, le troisième jour demeura aussi calme que les deux précédents. Leo n’était même pas étonné par les nouvelles, ou en l’occurrence, l’absence de nouvelle de lord Sebaston rapportée par lord Darren. Leo se contenait et contenait sa haine avec les Farman. Cette famille se jouait de tout le monde depuis tellement d’années. Le suzerain avait réussi à les calmer en leur rappelant Castamere, mais aujourd’hui, avec un chef de file pour rallier les traitres et les opportunistes, il faudrait bien plus qu’une chanson pour les calmer. Le seigneur de la Dent d’Or rejoignait son ami. Il fallait en finir tout de suite et maintenant, ne pas attendre que l’ennemi puisse préparer encore plus sa défense qu’il ne l’a déjà fait. Seulement, si les deux Ouestiens étaient d’accord sur le fait de mener une attaque sur Bel Castel, il trouverait un terrain de désaccord quant à la manœuvre à suivre. Les discussions autour de la table des seigneurs et commandants d’armées débutèrent tôt en ce dernier jour accordé aux Farman pour se manifester.

- Nous ne pouvons pas lancer toute notre armée. Il faut que des hommes demeurent en arrière. Nous ne sommes ni à Accalmie, ni à Castral Roc. Ce piètre château peut tomber avec une poignée d’hommes équivalant aux forces Farman.

L’idée était donc lancée. Leo voulait mener une partie des armées dans une attaque frontale afin de briser les défenses, tout en laissant une partie de l’armée en arrière. Il n’avait pas besoin d’autant d’hommes pour prendre le château. Il semblait un peu trop confiant sur ce coup et certains membres de la tablée ne semblaient pas convaincus. Mais qui étaient-ils pour contredire Leo Lefford, seigneur de la Dent d’Or ? Personne et ils avaient plutôt intérêt à rester à leur place. Leo avait montré ces derniers jours à quel point il pouvait être d’une humeur massacrante, certains hommes Lefford se souvenaient également de ce qui s’était raconté à la Dent d’Or au sujet d’une conversation houleuse avec sa fille, Alyx. Certes bravache sur les bords, Leo faisait peur et peu de personne pouvait se mesurer à lui, n’osait se mesurer à lui. Il reprit donc la parole.

- Lord Darren, j’aurai besoin de vous ici avec lord Ashter...

Lord Ashter Yarwyck avait subi de graves blessures lors de la bataille navale pour installer le blocus, il était donc évident qu’il ne prendrait pas part au combat. Quant à Darren, il sera sans doute surpris de cette volonté de Leo de le laisser en arrière.

- Lorsque nous percerons leurs défenses et les tiendrons prisonnier de leur propre forteresse, je vous enverrai un messager. Vous prendrez alors la tête de quelques hommes afin de venir renforcer notre prise de Bel Castel.

Il planta son regard dans celui de son comparse Ouestien, oubliant presque la présence des autres hommes et lui balança tout simplement.

- Qu’en dîtes-vous ?

#8AB7E6 : Leo Lefford

@Darren Kenning

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# Lun 9 Jan - 22:00

Amère désillusion

An 304, Lunes 7 et 8
@Leo Lefford et Darren Kenning

Ils n'étaient que deux. Non pas dans cette assemblée, mais que deux dont l'avis importait véritablement en ces lieux. Principaux acteurs du rassemblement de cet ost, le seigneur de la Dent d'Or et celui de Kayce avaient unis depuis bien des lunes leurs efforts et ressources pour mettre l'Ouest en bon ordre. Leurs soupçons avaient trouvé un écho favorable chez l'autre, amenant à leurs côtés les maisons voisines et unies par le sang à leur maisonnée. Des alliés fiables, aux ressources timides pour certains, mais dont l'appui serait décisif dans l'épreuve qu'ils s'apprêtaient à relever. Tout s'était fait avec l'aval assuré de Kevan Lannister, le frère de leur suzerain. Ils avaient la raison, la loi de leur côté. Et s'il n'était pas particulièrement un partisan du parti de Rhaegar Targaryen, Darren n'avait à l'esprit que la sécurité des Terres de l'Ouest, celle de sa maison. Il n'en avait pas arraché les rênes à son père pour la voir s'effacer au profit d'arrivistes et d'ambitieux plus méprisables encore que son géniteur. Qu'importe qu'il faille pour cela mettre à sac une ou plusieurs forteresses, brûler les campagnes, causer mort et destruction dans leur sillage. Il ne vivait que par un seul adage depuis déjà bien longtemps: la raison du plus fort est toujours la meilleure.

Celle de Tywin Lannister l'était de loin. A tous les niveaux. Il avait la loyauté pleine et entière du Kenning.

Fixé avec insistance par l'homme de confiance de Castral Roc, Darren se tint silencieux l'espace d'un instant. Son esprit fatigué tenta de mesurer les avantages et les risques d'une telle solution. Mais chaque fois qu'il en arrivait à une conclusion, un contre-argument, une objection se faisait plus insidieuse. L'idée d'échouer, en dépit de leur avantage évident, lui fit reconsidérer plusieurs fois son choix. Pourtant, et si le Lefford imaginait être contredit, il aurait la surprise de voir son allié acquiescer à sa proposition. Quoique d'un air contrit.

- « Je resterai à l'arrière-garde pour assurer la tenue du siège. Même si vous savez qu'il me coûte de rester spectateur. Gardez en tête que nos moyens de franchissement de leurs murs sont maigres. Si nos échelles et le bélier ne vous assurent pas un contrôle rapide de la porte, vous devrez vous retirer très vite sur nos lignes... En cela nous sommes tous d'accord. » Répondit le chevalier d'un ton absent, se faisant le porte-parole des silencieux sans même se soucier s'ils partageaient effectivement son avis.

Il est vrai que leurs moyens pour mener ce siège restaient bien timides. Tout particulièrement en machines de siège. La rapidité d'exécution serait le plus grande alliée. Comme un handicap fatal si leurs préparatifs n'étaient pas suffisants. Par ses mots, et d'un regard tout aussi lourd de sens que celui de Leo lorsqu'il voulut rallier à lui l'assemblée, le seigneur de Kayce leur fit comprendre à tous qu'il n'était plus l'heure de palabres et de débats. Ils avaient chacun un rôle à jouer, le maitre de la Dent d'Or y avait veillé. Aussi se retirèrent-ils sans une parole, laissant les deux hommes seuls pour un temps.

- « Ne laissez pas votre haine pour le Farman obscurcir votre jugement lorsque vous assaillirez ces murailles, Lord Leo. Nos ressources sont limitées. Le temps et l'usure sont ses alliés bien plus que les nôtres sur cette île. Nous avons tous confiance en vous pour mener à bien cette campagne. » Assura t-il finalement d'un signe de tête entendu, en posant une main bienveillante sur l'épaule du père d'Alyx après avoir esquissé un geste pour quitter la tente.

***

Deux semaines s'étaient écoulées. Il en avait la certitude. Il gardait le compte des jours passés sur la paroi en pierre de sa geôle, à l'abri du regard des gardes. Quant à savoir s'il devait l'amabilité de ne pas avoir fini dans un cachot complètement noir et de jouir d'une mince meurtrière en guise d'accès à la lumière du jour à son statut d'otage de marque... Il n'y avait qu'un pas bien peu risqué à faire. Ces quinze derniers jours, Darren avait eu l'occasion de cogiter, de revoir le moment où tout avait basculé. Celui où leur défaite était devenue complète. Encore maintenant, il était des plus amer. Non pas d'avoir survécu, mais bien de servir d'argument de poids dans les négociations en cours pour lever le siège. Elles devaient forcément avoir lieu. Avec deux "invités" au pedigree aussi prestigieux que les leurs.

Il n'avait pu échanger avec Leo à l'issue de leur capture. Sebaston Farman y avait veillé. Pourtant, à l'aube de la troisième semaine de captivité, un cliquetis familier de chaines et portes de fer que l'on ouvre et ferme l'arracha à la monotonie de ses journées. Bientôt, le contemplation d'un minuscule raie de lumière ou le décompte des pierres de sa cellule lui parurent des passe-temps futiles lorsqu'il comprit la raison de ce remue-ménage. On vint placer quelqu'un dans la cellule d'a côté. Et s'il avait les traits au moins aussi tirés que lui de fatigue et lassitude, Darren reconnut aisément son compagnon d'infortune.

- « Voilà qu'ils nous mettent en présence sans un mot après des semaines d'isolement... J'imagine que le Farman à ses oreilles non loin... Avez-vous échangé avec lui ? » Questionna d'une voix rauque le seigneur sans armée ni prestige qu'il était en ces lieux.

Le gorge sèche, l'estomac noué par la faim et la barbe en broussaille après des jours sans sortir de sa cellule, Darren n'était pas pour autant prêt à céder aux caprices et vaines promesses d'un homme aussi risible que Sebaston Farman.

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# Dim 22 Jan - 11:28

The Fall of the Sun Lord – Part 1

- Bright as the Sun -

L’assemblée était plus ou moins nombreuse sous la tente de commandement mais seuls les avis de lord Darren et lord Leo comptaient. Les autres demeuraient spectateurs bien qu’ils avaient la possibilité de donner leur avis. Mais qui irait contre l’avis de Leo Lefford ? Personne. Le plan était simple. Il mènerait ses hommes au château de Belcastel, forcerait l’entrée, mettrait à bas les piètres défenses du Farman et obtiendrait sa reddition par la force. Son comparse de guerre accepta son plan, accepta de demeurer en arrière mais le mit en garde de ne pas se laisser aveugler par sa haine. Leo ne répondit rien, croisa simplement le regard de Darren et ne dit mot. La réunion était finie. Chacun savait sa mission. Les ordres avaient été donnés. Il partit revêtir son armure complète et en deux heures, ses troupes étaient prêtes à marcher sur Belcastel. Il adressa quelques mots à lord Darren avant de partir, lui assurant que ce plan fonctionnera, que d’ici le lendemain, Sebaston Farman aura mis un genou à terre devant lui, devant les Lannister, devant l’Ouest. C’était une promesse bien audacieuse, même de la part de Leo Lefford. Revêtant son casque, il monta sur son cheval et ordonna à ses armées d’avancer. Le camp des loyalistes se vida de quelques centaines d’hommes et il ne restait plus qu’à prier pour ceux qui restaient en arrière, à prier pour que le plan de Leo fonctionne.

***

Quelques heures plus tard.

- ENFONCEZ-MOI CETTE PORTE !

Les flèches volaient, les hommes tombaient, les ennemis défendaient. Leo restait pourtant en première ligne et tentait, tant bien que mal, de défendre leur position. Au bout de quelques heures, il fallait se rendre à l’évidence. Les défenses de Belcastel avaient été sous-estimés. Alors que des soldats Lefford intimaient leur chef à ordonner la retraite, Leo fendait les airs avec son épée qu’il abattait sur les portes du château. Il était entré dans une rage incontrôlable et il fallut au moins quatre soldats pour le calmer. Il ne voulait pas entendre raison, il ne voulait pas battre en retraite, il ne voulait pas perdre. Pourtant la défaite était bien là. Il avait perdu la quasi-moitié des troupes qu’il avait emporté avec lui. C’était un échec cuisant, une défaite complète. Au bout d’un quart d’heure d’acharnement, les soldats réussirent à extirper Leo et à battre en retraite. Fou de rage, il hurlait des menaces envers Sebaston Farman. Il semblait avoir cédé à la folie et ce n’est qu’à mi-chemin sur le retour, qu’il retrouva son calme, se terrant dans un silence pesant. Aucun de ses hommes n’osa lui parler, lui demander quoique ce soit. Ils partirent plus de quatre cents, seuls deux cent soixante hommes revinrent de cette bataille.

- Je ne veux être dérangé sous aucun prétexte, c’est compris.

Les deux gardes postés devant sa tente répondirent par un signe de tête vif. Les nouvelles de la défaite se répandirent assez rapidement dans le camp. Certains commençaient déjà à désespérer et à entrevoir une retraite sur le continent sans victoire. Cela avait porté un sacré coup au moral des troupes. Seul dans sa tente, Leo ruminait sa défaite. Il était parfois possible d’entendre ses moments de rage. Il maudissait Sebaston Farman. Quelques jours plus tard, il sortit enfin de sa tente et demanda à lord Darren, lord Ashter et un représentant des Fléaufort de le rejoindre dans la tente de commandement.

- Il faut attaquer de nouveau.

***

Une semaine et demie plus tard.

- Vous ne vous en tirerez pas comme ça, Farman !

Le regard de Sebaston se posa sur le prisonnier. Il afficha un petit sourire en coin avant de quitter l’endroit. Avant de refermer la porte située en haut d’un étroit escalier, le seigneur des lieux, vainqueur de deux batailles en l’espace de deux semaines, fit de nouveau entendre sa voix.

- Bien sûr que si, Lefford. Grâce à vous, j’ai un avantage considérable… deux même !

Le seigneur disparut, laissant Leo dans sa cellule fou de rage. Son sort était pire que la mort, pire que les deux défaites qu’il avait subies, qu’ils avaient subi. Être retenu prisonnier du Farman était une honte, une humiliation. Enragé, il ne s’attendit pas à la venue de gardes plus tard dans la journée. Ils le sortirent de sa cellule et l’emmenèrent dans une autre partie des geôles. L’endroit était immense. Il fut jeté dans une autre cellule sans savoir pourquoi. Leo arborait un visage tiré, fatigué, une barbe de quelques jours et des cheveux qui avaient poussé jusqu’aux épaules. Alors qu’il se redressait pour faire face aux deux gardes contre lesquels il pestiférait, il aperçut une silhouette dans la cellule voisine.

- Darren ? Darren, c’est vous ?

Le seigneur de Kayce était retenu lui aussi. Les deux seigneurs avaient, en effet, été faits prisonniers durant la seconde bataille de Belcastel, une défaite encore plus cuisante que la première. Les Farman échappés de la bataille navale avaient fait appel à leurs vassaux. Les armées loyalistes s’étaient alors retrouvées encerclées entre le château et les renforts. La seule issue était de retourner vers les navires mais l’offensive avait été bien menée et seulement quelques chanceux purent se sauver. Leo et Darren ne pouvaient s’en remettre qu’à lord Ashter pour appeler des renforts, appeler à l’aider, appeler les Lannister.

- Échangé ? Je ne qualifierai pas notre conversation d’échange… Je reconnais ne pas avoir été des plus courtois avec notre geôlier si vous voyez ce que je veux dire…

Sebaston n’était descendu voir Leo qu’une fois, une seule. Un sourire en coin, il admirait sa proie, son ennemi juré, celui qui dirigeait une famille privilégiée et hautaine. Sebaston n’avait pas oublié les affronts faits à sa famille et tenir Leo dans ses geôles ne pouvait donc que le ravir. Seulement, aucune exécution n’était à l’ordre du jour. Leo et Darren étaient bien trop précieux vivants. Sebaston avait clairement besoin d’eux vivants.

- Mais… il est clair que nous sommes désormais des monnaies d’échange, vous et moi. Qui sait quelles seront ses demandes ?

Quoiqu’il demande, Leo espérait que ser Kevan, représentant de son frère et protecteur de l’Ouest, ne cède pas aussi facilement face à cette situation désavantagée.

#8AB7E6 : Leo Lefford

@Darren Kenning

Code by Sleepy

Date d'inscription : 01/01/2021

# Dim 12 Mar - 22:19

Amère désillusion

An 304, Lunes 7 et 8
@Leo Lefford et Darren Kenning

Ils avaient perdu la face avec cette défaite. Toutes les maisons ouestiennes sauraient bientôt pour leur capture. Pas un fief n'ignorerait que les plus fervents partisans de Castral Roc avaient été défaits. Peut-être seraient-ils accablés de tous les maux. Ils seraient les lords arrogants qui pensaient vaincre avec aisance, et qui avaient payé leur empressement de leur liberté. Mais même s'il n'aspirait qu'à quitter sa cellule et retrouver ses terres, son épouse et leur fille, Darren craignait le coût de son éventuelle libération. Par leur capture, ils risquaient d'avoir remis à Sebaston Farman une occasion plus inestimable que tous les minables raids auxquels se livraient ses partisans sur le continent. Le Seigneur Bandit. Voilà un sobriquet qui collerait bien à la peau du maitre de Belcastel, à défaut de celui de pirate. Lui dont la moitié de la flotte avait été envoyée par le fond. C'était là la maigre consolation de Darren après deux semaines de captivité. Celle d'avoir au moins entravé les possibilités de déplacement de son ennemi.

Au moins, si cette guerre devait se terminer là pour lui, il ne finirait pas sur un bilan désastreux.

Sans doute était-ce une façon bien hypocrite de se rassurer, mais le seigneur de Kayce n'avait que cela à quoi se rattacher. Lorsque l'on passe toutes ses journées dans une cellule sans autre occupation que compter les heures et les les jours avec une précision toute relative, le temps pour réfléchir ne manquait pas. Et si jamais il n'avait songé à plier le genou devant cet homme, la captivité finirait immanquablement par lui peser de façon insupportable. Mais au moins avait-il aujourd'hui quelqu'un à qui parler. Et s'il devait être prudent dans ses paroles, dont les gardes tout proche n'en manqueraient aucune, le Kenning ne put refuser l'occasion d'échanger avec son compagnon d'infortune.

- « Ses demandes... Elles n'auront rien de raisonnable pour notre camp, je l'imagine aisément. Nous lui avons offert de trop bons arguments... » Pesta le chevalier en raffermissant sa prise sur les barreaux de sa cellule en signe de rage après avoir réussi à se lever.

Jamais une armée ne viendrait à nouveau assiéger la forteresse. Pas après deux échecs consécutifs et des otages de marque à l'intérieur. Lord Tywin aurait sans doute pu s'y résoudre s'il avait été dans l'Ouest. Mais Ser Kevan était plus mesuré, moins radical. Il n'en restait pas moins l'homme de confiance de leur suzerain et un meneur capable. Seulement peut-être manquait-il de résolution. Pourtant, si le Vieux Lion avait été là... Ils n'en seraient pas là. Le maitre de Castral Roc aurait préféré faire subir à ce château le même sort que Château Tarbeck et Castamere que d'en voir la moindre pierre oser le défier. Darren vivait là un autre épisode de doute. Une crise de défiance qui l'amena à regretter l'absence de leur suzerain occupé à diriger les efforts du Trône de Fer dans cette guerre depuis la capitale. Il garda pourtant tout ceci pour lui, préférant ne pas insinuer le doute dans sa résolution à Leo Lefford.

- « Nous avons perdu la face par cette capture... » Nota le maitre de Kayce d'un ricanement amer. « Cela ne m'étonnerait en rien qu'il réclame l'abandon de tout effort pour lui faire plier le genou. Quant à nous... Si nous sommes destinés à quitter ses cachots... Peut-être aura t-il le culot d'exiger de nous le serment de ne plus jamais tirer l'épée contre les siens. Il s'agit d'une demande courante dans ce genre de... mésaventure. » Conclut le brun en se pinçant les lèvres, son ton n'étant en rien engageant.

Codage par Libella sur Graphiorum

# Mar 16 Mai - 14:52

The Fall of the Sun Lord – Part 2

- Bright as the Sun -

Leo Lefford allait de nouveau mener les troupes, toutes les troupes cette fois. Ils allaient enfoncer cette porte et tuer tous les soldats Farman sur leur passage. Ils prendraient le château et feraient plier Sebaston, mettant fin ainsi à la menace rebelle dans l’Ouest. Leo se disait que sans chef de file, les pro-Viserys tomberaient un à un. Mais le seigneur de la Dent d’Or n’avait pas tout prévu. Lorsque les armées loyalistes se lancèrent contre le château, un cor retentit au loin sur le champ de bataille. Une armée, prête à en découdre avait fait son apparition, prenant les loyalistes par surprise et à revers. La seconde bataille de Bel Castel quelques jours seulement après la première fut également une défaite cuisante. Pire encore, des prisonniers furent faits dont lord Leo et lord Darren. Pendant de nombreux jours, Leo croupissait dans une geôle sans savoir où étaient ses comparses ni s’ils étaient vivants ou morts. Il était seul avec lui-même et crut parfois devenir fou. Lord Farman avait remporté une grande victoire et possédait désormais un avantage considérable.

Un jour, des soldats apparurent avec un nouveau prisonnier qu’ils mirent dans la cellule voisine de Leo. Cela faisait des jours ou des semaines, il ne le savait plus. Le temps passait différemment dans l’obscurité des geôles. Les cheveux longs, la barbe ayant poussé, le corps affaibli, Leo réussit malgré tout à se hisser jusqu’à la cellule voisine et reconnaître la voix et le visage de lord Darren Kenning. Lord Sebaston avait quitté les geôles bien joyeux, se pavanant devant son ennemi juré, prenant là toute l’ampleur de l’avantage qu’il venait d’obtenir. Darren voyait juste. Sebaston aurait sans aucun doute des demandes folles si ser Kevan venait à négocier la libération des deux seigneurs. Il n’y avait aucun signe de lord Ashter, peut-être avait-il réussi à reprendre la mer. Les jours se suivaient, se ressemblaient. Les secondes, les minutes, tout le temps qui passait paraissait d’immenses heures interminables. Leo et Darren ne savaient pas quand ni comment ils sortiraient de là.

- Je suis… désolé de vous avoir entraîner là-dedans, mon ami. Je dois bien admettre avoir échoué et m’être montré bien trop inconscient dans l’entreprise que nous avons essayé de mener ici. Puissiez-vous me pardonner cela, que nous nous en sortions vivants ou… morts.

Leo ne montrait plus cette facette enragée qu’il avait arboré les premiers jours. La faim, la soif, l’obscurité l’avaient considérablement affaibli. Cela lui avait permis de se rendre compte de son erreur stratégique. Mais que pouvait-il y faire désormais ? Présenter ses excuses. Prier pour que les Sept les épargnent. Prier pour ser Kevan obtienne leur libération sans pour autant tout laisser à l’ennemi. Regardant son comparse, le seigneur déchu n’eut pas sa réponse. Des soldats étaient venus emmener Darren. Le libérer ? L’exécuter ? L’échanger ? L’assassiner ? Il n’en sut rien et de nouveaux jours s’écoulèrent sans qu’il ne puisse revoir Darren, sans connaître le sort qu’on lui avait réservé. Il retrouvait de nouveau la rage, la colère, la haine, jurant tout ce qu’il pouvait qu’un jour, sorti de ces geôles, il n’aurait de cesse de guetter l’opportunité de tuer Sebaston Farman. Il ne sait combien de jours s’écoulèrent entre le moment où les soldats emmenèrent Darren et maintenant. Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Des lunes ? Qu’importe, il comprit par la présente même de Sebaston Farman dans les geôles que quelque chose allait se passer.

- Est-ce là l’heure de mon exécution, Farman ?

- Non, Lefford. Si j’avais voulu votre exécution, ce serait déjà fait depuis un moment.

Les deux soldats présents aux côtés du seigneur des lieux portèrent Leo. Il quittait enfin les geôles. Enfin. Il retrouva la lumière aveuglante et éblouissante du soleil, ce soleil qui l’avait tant manqué. Les yeux plissés, il comprit qu’on le transportait dans une pièce vide avec pour seul meuble une baignoire. Là, on le baigna, le lava, lui rasa la barbe, lui coupa les cheveux et lui donna de nouveaux vêtements. La lumière lui brûlait presque les yeux et il avait mal dans tout le corps. Marcher était difficile. On le fit avancer jusque dans la cour du château où il dut monter sur un cheval afin d’accompagner le seigneur des lieux jusqu’à une estrade installée à quelques lieues du château. Ses yeux s’accommodèrent de la lumière du jour et Leo vit alors en face de lui ser Kevan Lannister, des soldats Lannister et… une enfant.

- Qu’est-ce qu’il s…

- Taisez-vous ! Nous sommes arrivés à un arrangement avec ser Kevan, celui de vous échanger contre lady Daena Lannister qui devient, dès lors, ma pupille.

Le reste des explications fut donné à Leo sur le chemin du retour jusqu’à Castral Roc. Sebaston avait bien mené les négociations. Lord Darren était libéré sous condition que le blocus prenne fin et qu’aucune entreprise militaire ne soit mené contre les Farman ou Belle Île tant que les Farman ne sont pas impliqués dans quelques affaires que ce soit. Lord Leo était échangé contre lady Daena Lannister, fille aînée de Tyrion, dans le but de garantir les premières promesses faites. Leo ne pouvait qu’enrager mais ses deux défaites cuisantes lui furent rappelées par un Kevan bien différent, un Kevan désemparé et las de cette situation embarrassante dans laquelle il avait été mise. Il n’était clairement pas de la même trempe que lord Tywin et Leo regrettait bien que le Vieux Lion soit le maître de la guerre alors qu’il aurait d’une aide précieuse dans sa propre région. Mais le seigneur de la Dent d’Or fit profil bas, obéissant au protecteur de l’Ouest et rentrant à la Dent d’Or où l’attendaient de bien sombres nouvelles qui allaient déterminer les prochains mouvements des loyalistes de l’Ouest.

#8AB7E6 : Leo Lefford

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