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High hopes and expectations + Hortense

Lowell Blount
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Lowell Blount

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Hortense & Lowell
High Hopes & Expectations
304, lune 08, semaine 03


Les visites de Lowell Blount à Port-Réal n’ont jamais été rares depuis son retour dans les Terres de la Couronne ; elles sont mêmes de plus en plus fréquentes. Le trajet n’est pas la mer à boire et il y a toujours une ou deux affaires qui l’y amènent une fois par lune, encore plus avec la guerre. La perspective de fréquenter le Donjon-Rouge aussi souvent lui inspire des sentiments mitigés. D’une, autant le Ferrailleur se repère bien sur le pont d’un navire ou sur le port, autant dans les entrailles de la demeure royale, il lui semble perdre tout sens de l’orientation – son château, quoiqu’il n’ait pas en rougir, est bien modeste, en comparaison – et qu’il pourrait facilement se perdre pour ne plus jamais ressortir du Donjon. De deux, c’est une chose de venir pour des mariages, prêter hommage, ou toutes sortes de cérémonies. Mais ajoutez le protocole à la guerre, et chaque visite devient plus qu’un risque d’être humilié en faisant un faux pas : potentiellement, cela devient un traquenard mortel. Or Lowell se connait bien, lui et sa franchise, et il se méfie de lui-même. Être constamment en état d’alerte, à se surveiller lui-même, le fatigue et lui pèse, presque aussi lourd que l’épée qu’il porte à ses côtés et qui bat ses jambes. Néanmoins, il doit reconnaitre que les échanges qu’il peut avoir, notamment avec le Grand Architecte, sont passionnants. Au fur et à mesures des travaux de rénovations et de leurs discussions, c’est un nouveau château qui se dessine à Fort-Épine.

Deux grands parchemins de plans montrant plusieurs projets d’amélioration des douves de Fort-Épine enroulés sous le bras, c’est justement d’une audience avec Orton Merryweather que sort Lowell. Particulièrement satisfait de l’entretien (comme quoi), il décide ensuite de se mettre en quête de son frère. Ses relations avec Boros ne sont pas toujours au beau fixe, mais elles se sont un peu améliorées depuis le retour de Lowell – peut-être qu’en vieillissant et en s’apercevant que les membres de sa famille ne sont pas éternels, il est devenu plus indulgent. Et puis, un frère dans la Garde Royale, tout de même, ça peut-être utile, notamment pour les informations et conseils que cela peut donner. En l’occurrence, le lord aimerait bien évoquer avec son frère le sort des hommes qu’il a fourni lors de la levée du ban royal et qui se retrouvent sans commandants issus de Fort-Épine ou apparenté depuis la mort de Balthus. Faut-il qu’il se déplace lui-même ? A vrai dire, Blount ne sait même pas vraiment où est à ce jour l’ost royal ni qu’elle sera sa prochaine manœuvre…

Dans la liste des choses qu’il ne sait pas, il faut ajouter la localisation de son cadet. Pas moyen de mettre la main sur Boros : il doit assister à un conseil quelconque ou garder un membre de la famille royale, auquel cas Lowell ne veut pas s’imposer.

Alors qu’il déambule dans les couloirs, une chevelure rousse attire son attention. Hortense Piper. Lowell reconnaitrait entre mille ce visage qu’il n’a pas pourtant pas vu depuis un moment. Il aimerait croire que la dame de compagnie de la reine, avec qui il a sympathisé, à force de la croiser à diverses mondanités, est devenue son amie. Blount est étrangement touché par cette jeune femme, fragile et parfois perdue, comme lui, mais qui ne manque ni de caractère ni de cœur. Une parfaite épouse, s’est-il dit. Le seigneur ne peut rester les bras croisés en attendant que les Sept (ou Walpurge) lui en envoient une pour lui donner des enfants. Pourquoi pas Hortense ? Il a beaucoup hésité. Il est bien plus vieux qu’elle. Il n’a jamais su faire la cour à quiconque, pas même à Rosamund. Pourtant, il n’a pas le choix. Il faut quelqu’un et sans qu’il ne se l’explique, Hortense Piper lui plait et elle a toute les qualités requises, en plus de faire un beau parti…et d’être issu d’une famille dont les fils sont nombreux. Alors Lowell a fini par se dire qu’il allait se lancer, après forces tergiversations. Trop tard : à peine décidé à demander à lady Hortense l’autorisation de lui faire la cour qu’il apprenait son départ pour Peyredragon. Décidé à tenter le tout pour le tout, Lowell a écrit…et elle n’était plus là. Cela l’a donc réellement attristé. Parce qu’il a cru à son projet et que son échec potentiel l’a déçu. Parce qu’il a cru ne jamais la revoir et que bizarrement, ça l’attristait, de ne plus voir cette jeune conflanaise de presque trente ans sa cadette.

Lowell s’est pris à rêver de son retour et qu’elle le remarque, ce qui n’est pas gagné. Il a tout imaginé…et voilà qu’elle est là. C’est forcément sa chance. « Oh ! Lady Piper ! » Blount accélère le pas et hausse la voix pour couvrir le brouhaha des courtisans, se lançant à la poursuite de la jeune femme.« Lady Hortense ! Lady Hortense ! » C’est la foule, comme toujours, dans les couloirs, et il doit presque courir pour se frayer un chemin et la rejoindre, sans garantie qu’elle l’ait entendu : ce n’est qu’en posant la main sur son épaule que la jeune femme se retourne.

Un peu essoufflé, Lowell se fend d’un rire : « Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous faire peur, juste vous saluer. J’ai cru que vous ne m’aviez pas entendu…il ne faut pas me faire courir ainsi ! »La gronde-t-il gentiment. En vérité, il est encore alerte pour son âge : ce n’est qu’une plaisanterie. A présente d’excellente humeur, le lord se surprend à dire : « Comme je suis content de vous revoir à Port-Réal ! Ce hasard est très heureux ! » C’est trop, songe-t-il. Elle va se demander d’où vient cet excès d’enthousiasme, si sincère, candide…et peut-être déplacé ? Chassez le naturel, il revient au galop. Lowell en rougit un peu, ce qui peut passer pour les conséquences de sa course. Tu te comportes comme un jouvenceau, reprends-toi ! De toute façon, il faut bien qu’il s’explique : « Je vous avais écrit à Peyredragon lorsque j’ai appris le départ de la reine. Je pensais que vous l’aviez peut-être accompagnée, mais le corbeau m’est revenu pour me dire que vous étiez partie…je me suis inquiété. Vous savoir de retour me rassure. » En témoigne la sollicitude qui passe dans cette simple question :  « Comment allez-vous ? » Il y a de quoi, vu ce qu’ils ont tous pu vivre ces derniers temps. Constatant qu’il a beaucoup parlé et qu’il ne sait pas ce que faisait Hortense, Blount finit par dire d’un air contrit : « Mais j’y pense, je vous retiens peut-être alors que vous êtes occupée…je ne veux pas vous déranger. »


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High hipes and expectations
An 304, Lune 8, Semaine 3

L'ambiance était lourde. L'ambiance avait changé. Elle avait changé pour Hortense, mais pas que. Elle avait changé pour la reine également, sommée de rentrer par un Tywin Lannister, outrepassant ses fonctions de maître de la guerre au détriment de la toute jeune main Staedmon... Hortense s'était bien gardé de commenter le choix de cette nomination, qui, à ses yeux, n'était pas pertinent au regard du jeune âge de l'intéressé qui ne connaissait de la gestion que celle de son petit fief orageois. Alesander Staedmon face à Tywin Lannister et ces vieux seigneurs quadragénaires, arriverait-il seulement à faire entendre sa voix, et avait-il été choisi pour que justement, celle-ci soit plus facile à étouffer ? L'air était vicié. L'ambiance à couteaux tirés. Plus que jamais, on s'observait, on se regardait de loin. Plus que jamais cela murmurait, plus que jamais il fallait faire attention à ce que l'on disait. Jon Connington était mort. Baristan Selmy était mort. Stafford Lannister était mort. Partout à travers le continent, les lords, commandants et hommes influents de tout bord tombaient comme des mouches... Et pour le moment, c'était bel et bien le parti loyaliste qui comptait le plus de pertes. Si le Bief semblait sous le contrôle du jeune suzerain Tyrell, les nouvelles venues du Val n'avaient rien de rassurantes. Hortense voyait Aemma chaque jour, et chaque jour, elle était un peu plus inquiète de la situation pour les Belmor. Parfois en recevant des nouvelles, parfois en n'en recevant aucune. Tyana ne disait que peu de mots sur la situation à Grandview, et sur les Errol, sa maison de naissance. Tyana ne disait jamais rien de toute manière. Elle était trop tournée vers sa foi pour entrevoir les inquiétudes terrestres. Quant à Hortense... Les nouvelles qu'elle recevait de son père et de son frère étaient rassurantes. Brynden Nerbosc semblait être venu à bout des poches rebelles, pour l'heure. Hortense en avait presque oublié l'atmosphère tant son absence de la capitale, et du Donjon Rouge, s'était prolongée. Pourtant, elle était de retour. Et elle devrait se faire à nouveau aux couloirs bondés, aux rires de circonstances et aux messes basses.

Un drap plié et taché entre les mains, Hortense fendait les couloirs. Son retour à Port-Réal s'accompagnait de petits désagréments de circonstances comme une chambre poussiéreuse et non-ventilée pendant son absence. Les servantes avaient bien remis des draps propres à l'intention de la dame de compagnie de la reine, mais sans prêter attention à l'état de ces derniers. Une tâche, une seconde et une farandole d'autres avaient fini de convaincre Hortense de ramener ce dernier aux blanchisseuses pour l'échanger. Elle avait profité d'un moment de temps libre de la reine, et de facto, d'un temps libre dans son propre quotidien, pour fendre les couloirs et filer tout droit en direction de l'hostel des cuisines, et des cuisines, au rez-de-chaussée desquels se trouvait les baquets à eaux et toute l'aile de la blanchisserie. Hortense avait décidé d'emprunter la direction de la petite galerie et de bifurquer jusqu'à l'hostel des cuisines dont elle appréciait l'ambiance, lui rappelant Château-Rosières, et la beauté.

C'était ainsi, qu'elle fendait la foule, souriant aux courtisans qu'elle connaissait, saluant les autres d'un signe de tête jusqu'à qu'une voix rauque et masculine ne l'interpelle... Une main large et calleuse finit par se poser sur son épaule, lui imposant ainsi l'arrêt. « Lord Blount. » Gratifia Hortense, surprise. « Soyez plus pondéré, lord Blount. Tout le monde nous regarde. » Intima gentiement Hortense tandis que son regard se posait sur les courtisans qui commençaient déjà à bavarder. Que diraient-ils ? Que ce bon vieux lord Blount faisait ami-ami avec la dame de compagnie de la reine pour une raison obscure de recherche de mise en valeur ? Que cette petite oie du Conflans cherchait à attirer les faveurs d'un lord âgé qui ne pourrait rien lui refuser ? Hortense savait la verve et les crocs des courtisans acérés, et elle n'avait pas prévue d'être la source des commérages. Pas dès son retour. « Je suis heureuse de vous revoir également. » Continua-t-elle à voix calme. « Pouvons-nous réellement qualifier cela d'un hasard, lord Blount, lorsque vous semblez avoir parcouru la moitié du Donjon-Rouge pour venir à ma rencontre ? » S'amusa Hortense, retenant un petit rire de peur de raviver l'envie de complots des courtisans qui les observaient encore. « Je vais bien merci, et vous-même ? » Hortense désigna la petite galerie. « Je me rendais aux cuisines, m'accompagneriez-vous ? » Proposa-t-elle et, sans attendre la réponse de Lowell Blount, s'avança plus avant dans le couloir, tournant le dos aux cancaniers. Était-il réellement rassuré de la voir revenir à Port-Réal au regard de la situation que la capitale vivait et que la cour tout entière subissait ? Le roi à Peyredragon, un conseil restreint récemment réformé, des nouvelles de combats arrivant de tous côtés... Était-ce bien raisonnable d'être rentré ? Quand bien même cela avait été contre leur grès, à toutes. Accalmie était apparu comme beaucoup plus sécuritaire que l'entièreté des Terres de la Couronne. « J'ai effectivement accompagné la reine à Peyredragon, et je suis navrée que votre corbeau soit arrivé après notre départ... Mais n'ayez crainte, je suis parfaitement en sécurité aux côtés de sa Majesté. Vous jouez des tours à votre cœur de vous laisser ainsi submerger par l'inquiétude. » Se moqua-t-elle avec malice. Lowell Blount et Hortense s'étaient rencontrés peu après son arrivée à Port-Réal. Tous deux avaient connu un changement majeur dans leur vie. Hortense avait quitté son Conflans natal pour l'effervescence de la capitale, quant à Lowell, il lui était échu le rôle de seigneur auquel il n'avait jamais été destiné... Deux charges importantes qui les avaient inévitablement rapprochés, discutant lors des visites du seigneur Blount à Port-Réal et échangeant quelques missives, suspendues depuis le départ d'Hortense à Peyredragon puis à Accalmie. « Vous semblez avoir maigri. » Remarqua Hortense avec douceur. Était-ce nouveau rôle ? Était-ce la guerre ? Un peu de tout sans doute, comme tout le monde. « Quelles nouvelles de Fort-Epine ? Avez-vous concrétisé quelques projets de rénovation du château que vous évoquiez dans nos échanges épistolaires ? Est-ce cela que vous tenez entre les mains ? » Dit-elle en désignant les parchemins que Lowell tenait enroulé sous son bras. Tous deux avaient les mains prises. Lui à ses travaux, elle aux siens. Une ironie qui la fit sourire.


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Hortense & Lowell
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304, lune 08, semaine 03


Pardonnez-moi, bredouille Lowell, penaud, si doucement que Hortense ne l’entend probablement pas. Cela vaut mieux. Elle a raison, il ne faut pas faire d’esclandre, tout le monde les regarde. Que dira-t-on de lui, le cousin de la reine, s’il se donne en spectacle ? Et d’elle, qui chercherait ainsi à manœuvrer pour un peu plus placer ses pions – lesquels, on ne sait pas, mais s’il le faut, on les inventera, car à la cour, rien ne change, même en temps de guerre, on s’ennuie et on invente des complots. Comme s’il n'y en avait pas assez, songe Lowell, il faudrait en plus qu’on ennuie avec de sales rumeurs Hortense Piper, si jeune, innocente et digne…non. Ce ne sera pas sa faute, alors il baisse effectivement d’un ton et tous se désintéressent progressivement d’eux. Blount espère que le mal n’est pas déjà fait et qu’une autre rumeur plus intéressante chassera celle-ci, naissante. Rowland, son frère, disait parfois que personne ne faisait attention à lui parce que tout le monde à la cour essayait précisément de faire la même chose et qu’il ne fallait pas s’en faire. C’est d’ailleurs parce qu’aucun visage, n’est, au Donjon-Rouge, véritablement ami, qu’il a été si enthousiaste à l’idée de voir Hortense apparaitre devant lui. Et elle est heureuse également de le voir, dit-elle. Il n’en faut pas plus au Ferrailleur pour qu’un sourire ravi apparaisse sur son visage. « Peut-être ai-je un peu profité de celui-ci. » Concède donc Blount de bonne grâce. « Mais il se trouve qu’à l’origine, je cherchais mon frère, ce qui doit être mis à mon crédit, c’en était donc vraiment un. Ai-je eu tort de me signaler à vous ? » La question est sincère. Il essaye de jauger si elle est juste exquisement polie ou sincère – lui penche pour les deux, ce qui est parfait. C’est aussi une manière de montrer, en parlant de sincérité, qu’il est vraiment content de la revoir. Non que Port-Réal soit réellement plus sécuritaire, mais quel endroit de Sept-Couronnes l’est, aujourd’hui ? Blount ne miserait même pas sur Dorne, pourtant neutre. Pour le moment, ceci dit, Viserys semble concentrer ses attaques sur l’Ouest et l’Orage. Cela peut vouloir tout ou rien dire, du point de vue du militaire qu’est Lowell, mais il espère vraiment que ce n’est pas une manière de tenter de rallier des partisans pour former une tenaille qui viendrait écraser Port-Réal depuis le Nord et le Sud à la fois, mais juste un moyen de gagner du temps en faisant de la guérilla parce qu’il ne peut faire mieux et qu'il en est réduit aux assassinats ciblés...

Entre l’annonce des attaques, les morts et les incertitudes, la réponse à sa question, venant de Hortense, ne le surprend qu’à moitié, et il ne peut que répliquer de la même manière. « Je vais bien également, je vous remercie. » Ni lui ni Hortense ne s’avancent beaucoup ; on les entendrait trop. Dire qu’on va mal n’est jamais de bon ton ; or ils sont nobles et ne peuvent se permettre ce faux pas. Mais personne ne va vraiment bien ; tout le monde le sait. C’est la guerre qui veut ça. Tout le monde pleure ses morts. Les mots ne sont pas indispensables, surtout devant ce grand nombre de gens un peu trop attentifs. Ils savent que ce n’est qu’une illusion. « Avec plaisir. » Acquiesce donc le seigneur en emboitant le pas de la dame de compagnie de la reine en direction des cuisines, pour poursuivre la conversation.

Va-t-il enfin apprendre à se repérer dans ce dédale ? La question reste ouverte, d'autant que Blount ne regarde guère son chemin, concentré sur la conversation. Acceptant de bonne grâce la moquerie, il s'amuse : « Oh, ceci n’est pas très charitable, lady Piper. » Il aime l’humour d’Hortense, alors il la laisse l’exercer à ses dépens. « Je crains de ne pas me refaire, à mon âge. Voyez cela comme une marque d’estime. C’est ma manière de me soucier des gens… » Et il se soucie d’elle, plus que de raison peut-être, mais avec honnêteté et une réelle sollicitude. « J’ai par la suite eu écho de ce qu’il s’était passé à Peyredragon…les rumeurs disent-elles vrai ? » Demande-t-il donc. A voir l’expression de la rousse, il a raison, et secoue la tête lentement : « Vous n’auriez pas du être exposée à cela. Aucune d’entre vous, pas plus que notre jeune prince… » Mais surtout elle, en l’occurrence, parce que c’est à elle qu’il parle et que la petite conflanaise qui lui a paru si effrayée par les grands mariages couronniens ne peut qu’être traumatisée par ce genre de complots – réels, féroces, injustes, ceux-ci. Car pour autant Lowell n’oublie pas le reste. « S’en prendre à un enfant… » Il n’achève pas, trop en colère pour. Chaque injustice entendue ou constatée lui a toujours fait cet effet, le mettant en colère avec constance, si forte et dure qu’elles en deviendraient parfois effrayantes. Pas ici, et rapidement Lowell revient à une conversation plus pacifique : « Je n’ai pas encore eu l’occasion de voir la reine. Comment va-t-elle ? » Sa cousine, songe-t-il encore. Hortense ne l’ignore pas, pas plus que tant qu’il est à Port-Réal, il essayera peut-être de demander une audience à Alyria. Mais il ne veut pas la déranger outre-mesure. La famille après le Royaume, n’est-ce pas ? Alors, si la jeune femme sait, ça lui suffira.

En attendant, c’est de lui qu’elle se soucie. Son empathie n’est pas feinte. Voilà ce que Lowell aime d’Hortense Piper, peut-être : elle se soucie des gens. Mais lui, que veut-il dire ? Manifestement, elle ne sait rien pour Balthus : revenir à ce sujet est douloureux pour Blount, alors il préfère se dire qu’il y reviendra plus tard. « Les soucis, Madame, je suppose. » Dit-il pour répondre, tâchant de ne pas trop paraitre pitoyable, car il n’aimerait pas passer pour cela auprès d’elle. Au lieu de ça, l'ancien chevalier préfère retracer la guerre et ses étapes : « Je n’ai guère eu le temps de manger ou de m’assoir, ces derniers temps. Nous sommes dans l’attente perpétuelle de savoir si l’ost repartira, alors personne n’ose se reposer. La pire des phases, si vous voulez mon avis. Mais vous, par contre, vous ne changez pas, ce qui me réjouit. Pour sombre que soit la période, votre présence suffit à l’illuminer, en ce qui me concerne. » A-t-il rêvé faire ce compliment, ou l’a-t-il vraiment prononcé ? Blount n’en sait rien et est à deux doigts de piquer un fard.

Heureusement pour lui, cela passe alors qu'ils ont l'occasion de parler d’un tout autre sujet, qui le passionne et qui illumine son regard clair d’un enthousiasme rare ces temps ci. « Tout à fait, je suis venu pour quelques jours à Port-Réal pour rencontrer lord Merryweather pour évoquer les travaux et voir quelques fournisseurs à ce sujet. Nous sommes désormais en possession d’un pont-levis et d’une porte digne de ce nom. Restent les tours dont je vous avais parlé, et l’enceinte. D’ici quelques mois nous devrions résister à tout. Enfin, tout ce qui viendra de la terre. » Les dragons ont rebattu les cartes et l’enthousiasme initial de Lowell disparait un peu. Une vague nostalgie le gagne en repensant à leurs échanges écrits : « Rien des projets d’origine dont étaient pleines nos premières lettres, comme vous le voyez…j’ai crainte de ne pas pouvoir vous montrer de sitôt nos jardins. » Sa voix se fait un peu sourde : « A vrai dire ce sont là les meilleures nouvelles dont je puis vous faire part. Pour le reste, nous n’avons pas été épargnés par Chutebourg. Mon neveu Balthus y a trouvé la mort. Nous l’avons enterré il y a moins de deux semaines. Fort-Épine est bien solitaire, à présent. Presque condamné à disparaitre, si je ne me marie pas, voyez-vous… » Difficile d’ignorer sa mélancolie, même s'il a pour projet de ramener à Fort Épine un écuyer et son neveu, Madden, désormais son héritier. Son regard s’est fait vague, un peu distant, et lorsqu’il revient à Hortense, Lowell a l’air un peu perdu, comme s’il ne savait pas quelle décision prendre. Non, décide-t-il, c'est trop tôt. Mais au moins sait-il qu'il cherche quelqu'un : c'est un premier pas. « Pardonnez-moi, je divague. Comme je le disais, les soucis me rongent, ne faites pas attention à moi. Avez-vous pu avoir des nouvelles de vos parents de votre côté ? J’espère que votre famille est épargnée.  »

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« Au contraire, vous avez bien fait. » Discuter avec Lowell permettrait à Hortense de sortir un peu de ce cocon féminin dans lequel elle s'était maintenue pendant de si nombreuses lunes... Il est vrai que le fait de vivre en permanence avec les mêmes personnes, étaient-elles intéressantes à un degré plus ou moins important, finissait par devenir ennuyeux. Les mêmes sujets de conversations finissaient toujours par revenir immanquablement sur le tapis, et de nouveaux commentaires peu constructifs étaient fiormulés sur des faits qui, au-delà d'être plus ou moins avérés, ne sauraient être changés. C'était ce que lui évoquait son séjour à Peyredragon. Un long couloir monotone durant lequel la vie avait semblé être parfaitement le même jour après jour. Il était vrai que l'existence d'Hortense pouvait sembler similaire jour après jour... Mais il n'en était rien lorsqu'elle demeurait à la capitale auprès de la reine. Alyria recevait chaque jour des personnes différentes, parfois Hortense assistait à la rencontre, parfois pas. La domesticité était bien plus grande au Donjon Rouge également, et si Hortense n'était pas une commère, elle appréciait d'entendre les ragots souvent sans importance des gens auxquels on ne donnait que peu de crédit... Tout ceci lui rappelait Château-Rosières. Elle n'avait pas de goût pour les intrigues et la politique, mais les petits tracas du quotidien et les affaires de femmes, ça oui, en revanche. Elle tendait l'oreille, se faisait son avis sans jamais le formuler. Hortense réalisa alors que le Donjon Rouge lui avait manqué, quelque peu, comme si cela pouvait être possible.

Peyredragon oui. Cette fameuse nuit. Hortense n'avait pas de réel souvenir de ce qui c'était passé là-bas, de l'attaque. Elle dormait à ce moment-là. Un cri l'avait réveillé. Un cri dont elle avait estimé être celui de la reine. Avait-elle crié lorsque Dick Crabbe avait pénétré dans la chambre ? Avait-elle crié lorsque ser Preston Verchamps avait été mortellement blessé ? Hortense ne pouvait le dire. Elle n'avait pas été là. Elle avait vu les conséquences. Le prince tremblant. La reine en larmes. La garde royale choquée. Les dames de la princesse Margaery affolées par le remue-ménage. Toutes avaient réalisé qu'elles n'étaient pas si à l'abri que cela, et que, le prince représentait à la fois leur salut à toutes, mais aussi l'objet de toutes les attentions pour l'ennemi. La reine, avait-elle réalisée ce jour-là qu'elles ne seraient à l'abri nulle part ? Que le prince ne serait à l'abri nul part, pas même entouré des siens ? Hortense avait été là, sans être là. Elle avait vécue les conséquences. Elle avait vécue la scène depuis la chambre d'a coter. « Quelles rumeurs, my lord ? » Que dire d'autres ? Hortense ne serait pas prise à confier des secrets d'état. Hortense ne serait pas prise en traître par la courtisanerie. Elle savait que sa place impliquait un respect inflexible de la vie privée de la famille royale. Elle savait qu'elle ne pouvait pas se laisser aller à quelques confidences quand bien même il s'agirait d'un ami... Des amis. Au Donjon Rouge, à chaque détour de couloir, vous pouviez trouver des personnes capables de se dire ami... Pour un temps, seulement. « Sa Majesté est en parfaite santé. L'air vivifiant de la mer a dispensé ses bienfaits. Nous nous sommes accordé un repos fugace dans une époque bien trouble... Mais je gage que vous aurez tout le loisir de discuter de cela avec elle directement. Allez-vous profiter de votre passage à la capitale pour lui demander une audience ? »

« Vous êtes trop poli, my lord, mais il est vrai que le retour du printemps m'a permis de retrouver quelques couleurs perdues jadis... » Le printemps, son retour, celui de la guerre aussi. Hortense ne préférait-elle pas finalement l'hiver et sa rudesse ? C'était à se demander. L'hiver durant, les esprits seraient-ils parvenus au même échauffement, à la même conclusion qui menait vers les ravages des batailles ? « Dois-je comprendre que je vous verrais plus souvent à la capitale ? Nous pourrions ainsi profiter de la compagnie de l'un et de l'autre. J'ai ouï dire que les jardins du Donjon-Rouge étaient très agréables lorsqu'ils étaient fleuris... Quoique ceux qui ont visité Hautjardin ne semblent pas leur trouver grand intérêt. Avez-vous déjà été dans le Bief, lord Blount ? » Hortense n'aurait pas osé citer la princesse Margaery comme source de cette constatation. Mais elle avait cru comprendre, même aux côtés d'Alla, qu'Hautjardin était le plus bel ornement de tous les Sept couronnes. À croire que chaque Couronne avait son palais spectaculaire. Et le Conflans ? Hortense réfléchit quelques instants en silence. Sans doute, étaient-ils plus humbles ou plus pauvres pour se soucier de construire des demeures imprenables, entourées de jardins ou difficiles à chauffer.

« Tout ceci semble tant dispendieux que cela soit en termes de coût, de temps et d'énergie... Mais je comprends la nécessité de ces fortifications. Aurions-nous oublié que ces grandes demeures ont pour fonction première de nous défendre ? Je crois que beaucoup de seigneurs ont eu la mauvaise idée de transformer leurs châteaux en pavillons de plaisance. Je crois que nombre d'entre eux devraient prendre exemple sur votre sagacité et votre diligence. » Tous, sauf leurs ennemis... Eux, ils pouvaient rester aussi bêtes que des chèvres que cela arrangerait les affaires d'Hortense. Elle priait que la guerre soit courte, car plus la guerre serait longue, plus les hommes tomberaient au combat, et plus les combats gagneraient en intensité, se propageant sur le territoire comme une tache d'huile. Le feu de Viserys Targaryen finirait par remonter du Bief, par s'étendre depuis l'Ouest et à passer par-dessus les sommets enneigés du Val pour rapidement toucher la Couronne et le Conflans... Sa terre d'adoption et son pays natal. Hortense espérait que tout ceci s'arrête aux portes du royaume, que lord Hardyng et lord Tyrell soient suffisamment stratèges pour étouffer les flammes et jeter de l'eau sur leurs braises. Quant aux lions... Hortense savait quel sort attendait ceux qui avaient décidé de se dresser face au vieux lord à la crinière dorée. Les pluies de Castemere retentissaient encore un peu partout dans le continent. Le sort des Reyne et des Tarbeck suffisait à parler de lui-même. N'était-ce pas la pire sentence réservée à la noblesse ? Pire que l'exil, pire que la garde de nuit, pire que la mort. L'oubli. L'extinction. Chaque famille se battait contre cela, et lorsque la disparition leur était imposée, c'était des décennies d'effort qui partaient en fumée. Un choc suffisant. Un message envoyé à leurs contemporains. La fin tant redoutée. La ruine infinie.

« Je gage que l'attente ne les rendra que plus beaux lorsque vos jardins sortiront de terre. » N'était-il rien de plus beau que de voir pousser les choses ? Rien d'autre pour Hortense, elle qui avait passé tant de temps au jardin et dans les champs. S'arrêtant un instant, Hortense posa sa main délicate sur le bras imposant de Lowell. Elle esquissa un sourire compatissant. « Je suis navré pour votre neveu. Je vous présente toutes mes condoléances. S'agissait-il de votre héritier en titre ?» Hortense reprit la marche, que pouvait-elle dire de plus ? Des hommes mouraient partout sur le continent. Aujourd'hui, c'était Balthus, demain, ça serait un autre, un homme de sa famille peut-être. Que pouvaient les Hommes ? Rien, si ce n'est s'imposer la paix. « Je suis certaine que la reine vous sera bonne conseillère en affaire matrimoniale. Elle sait parfaitement sonder l'âme de ceux qu'elle rencontre. Elle saura vous proposer des dames au coeur noble et aux intentions sincères. » Hortense se fit plus taquine, souriante. « Je ne voudrais pas que vous vous retrouviez avec une croqueuse de diamants... À moins que vous-même courriez après les dots ? » Hortense s'esclaffa. « Aussi, nous pourrions tenter de dresser un portrait de la future lady Blount, qu'en dites-vous ? » Hortense laissa échapper un petit rire à nouveau avant de caresser amicalement le bras de Lowell. « Je me gausse, lord Blount. Je me moque à nos dépens... Pardonnez-moi. » Hortense ne savait pas réellement ce qu'il adviendrait d'elle lorsqu'elle quitterait le service de la reine... Si elle le quittait un jour. Qui voudrait d'une petite dame d'une maison mineure du Conflans à l'éducation bucolique et dotée d'une beauté tout à fait commune ? Un seigneur commun sans doute. Un homme sans grand intérêt pour le mariage qui rechercherait un parti correct. Hortense imaginait mal un homme s'intéresser à elle, à Ortie... Comme la surnommait Marq durant leur enfance.

« Qu'aurai-je pu omettre de vous dire lors de nos échanges épistolaires ? » Hortense réfléchit quelques instants. « Mon second frère, Lewys, a épousé lady Melissa Tournebaie, il y a de cela quatre lunes... Dans sa dernière missive, il m'informait qu'elle débutait déjà sa première grossesse et qu'elle arborait un ventre bien rebondi. Ma cousine, Mathilde, qui a épousé ser Mouton semble attendre un heureux événement également. Je trouve cela fort étrange de voir comment la vie peut trouver son cours dans une période aussi grave que celle que nous vivons... Finalement, la vie est comme l'eau, elle se fraye toujours un chemin. » Conclut Hortense avant de reprendre dans une inspiration. « Mon père évoquait la chute de la Haye-Pierre, il y a de cela plusieurs lunes... Ils n'ont participé ni au siège, ni à la prise du château. Lord Brynden a, semble-t-il, privilégié la levée d'armées localisées plutôt que de convoquer le ban entier. Mon père, mes frères et mes cousins s'en sont trouvés protégés des combats. Je prie tous les jours que la guerre n'atteigne pas les fleuves de mon enfance... Jusqu'à présent, les Sept semblent avoir entendu mes prières, alors, chaque jour je prie plus fort que le précédent. » Hortense avait parlé sans réfléchir, le cœur avait parlé, le cœur était plus fort que tout, elle le savait, c'était sa puissance et sa faiblesse. Elle réfléchissait avec le cœur, beaucoup, et avec sa tête, parfois. « Vous devez me trouver bien sotte. » Commenta Hortense. « Nous avions été longtemps éloignés de la douleur du deuil jusqu'au décès de mon oncle durant la bataille de Winterfell... Il s'agissait du seul frère de mon père. J'ai vu sur son visage, à son retour à Château-Rosières, une douleur qu'il n'avait pas en partant. » Une peine qu'elle retrouvait parfois sur le visage de la princesse Margaery, sur le visage de la reine. Un air sombre. Un regard lointain. Une absence qui vous ramenait à votre deuil passé. Le deuil était finalement une pierre que l'on emportait toujours avec soi jusqu'à qu'elle se fasse trop lourde à porter.


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Hortense & Lowell
High Hopes & Expectations
304, lune 08, semaine 03


Il a bien fait, voilà une remarque qui ravit Lowell. Hortense est donc heureuse de le voir et cela le rassure. Comprenant les raisons de son silence, il n’insiste pas concernant les rumeurs d’assassinat. Implicitement, ils savent tous deux de quoi ils parlent et il vaut mieux être prudent, en effet. A croire que lady Piper apprend vite ce qu’il faut dire et ne pas dire, sous ses airs naïfs, et comment faire passer des messages sans en avoir l’air. Blount doute d’avoir ce talent, qu’il admire franchement : ne pas se mouiller sans se compromettre est une capacité rare. Comme il comprend aussi qu’elle va bien, il se contente donc de répondre à la question d’un éventuel entretien avec la reine. « Sans doute, si elle a le temps. Mais je ne veux pas la déranger outre mesure, sauf si elle a besoin de moi. »

De toute façon, Lowell a le temps, comme il le confirme à Hortense : effectivement, en attendant les mouvements de l’ost royal, il est probable qu’il demeure à Port-Réal ou du moins qu’il y fasse des allers-retours fréquents. « C’est fort probable en effet. Il faut se tenir là où les choses se passent…à tout le moins je pense conserver mes appartements ouverts pour un temps. En tout cas, je dois remonter sur Castel-Farring d’ici peu pour aller chercher mon nouvel écuyer, le jeune Renfred Farring, d’ici une ou deux semaines, mais je serai de retour au Donjon Rouge par la suite. Je serai ravi de vous revoir à ce moment là ! » Quant aux paysages, il se fend d'un sourire rêveurs : « Assez souvent, mais c’était du temps de lord Mace. Ma tante, puis ma sœur, se sont mariées dans le Bief… » Et autrefois, j’y avais une fiancée, pourrait ajouter Lowell. Mais curieusement, il répugne un peu à parler de cela avec Hortense. Peut-être parce que inconsciemment, il ne veut pas mettre en concurrence une morte et une vivante, quand bien même cette dernière n’aurait aucune idée d’une telle entreprise. Au lieu de ça, Blount bifurque donc sur ses souvenirs bieffois, déjà relativement anciens maintenant, comme il le disait puisqu’il n’y est plus passé depuis son retour de la révolte des Greyjoy. « Je garde en effet un excellent souvenir de Hautjardin. Nous rivalisons tous mal avec les paysagistes que sont les bieffois, je le crains…mais il est vrai que le Donjon Rouge est bien plus beau fleuri. Je prendrai plaisir à les redécouvrir avec vous. » Quoi de mieux que les parcourir en aimable compagnie ? Et puisque la proposition vient d’Hortense elle-même, Blount ne s’aviserait pas de la refuser, ravie de ce signe d’attention et de ces égards venant de la rousse.

Le projet semble presque hors du temps, irréaliste même, lorsqu’on sait la guerre qui fait rage : en témoignent bien sûr ses projets de restaurations et de fortification de Fort-Épine. Oui, Lowell se félicite sans doute d’avoir su voir la menace à temps – c’est facile, dirait-il modestement : la situation géographique du château incitait à la prudence rien qu’en regardant une carte – mais il aurait, lui aussi, poursuivre cet équilibre qu’il s’était fixé entre lieu de villégiature et forteresse défensive. Il commente donc avec un brin de fatalisme et une certaine neutralité : « Certains ont cru à l’été et à la paix éternelle…on ne peut leur en vouloir de le souhaiter. C’était le cas de mon frère. Mais je commence à être un vieux renard. Je souhaite que la guerre soit brève, mais avec le recul, je sais qu’il vaut mieux pêcher par excès de pessimisme que d’optimisme. » La position des uns et des autres lui a toujours semblé naïve. Personne ne croyait à la révolte de Baratheon malgré la folie d’Aerys II et elle vint, comme Winterfell vint, comme Viserys vint, et comme viendra, sans doute, une autre guerre. Avec le temps, Lowell s’est mis à le voir comme des cycles. Jamais souhaitables, certes, mais toujours certains. La seule attitude possible consiste à souhaiter n’en voir que le moins possible dans sa vie, à souhaiter que les périodes de paix soient les plus longues et surtout, à être prêt en cas contraire. Que cela soit cher de l’être, par exemple en restaurant une forteresse ? A l’évidence. Les grands travaux de financements le sont toujours, mais c’est un investissement qu’ils peuvent supporter ; peut-être justement parce que Rowland, avant lui, avait retardé les travaux, se contentant d’entretenir le château, mais sans plus. Tel est le prix à payer pour survivre, et il reste moins élevé que celui du sang.

Évoquer le passé l’amenant à autre chose, le voilà fatalement qui évoque les morts récentes qui ont éprouvé sa famille. « Je vous remercie, lady Hortense, cela me touche. » Au moins, elle est sincère ; Lowell ne jurerait pas que cela fut le cas de tous ceux qui lui présentèrent leurs condoléances pour Balthus. « Oui, en effet, il l’était. Il souhaitait faire ses preuves, n’ayant pas été de ceux qui furent présents à la bataille de Winterfell. Peut-être était-ce une manière de montrer qu’il était aussi courageux que son père…les Sept leur accordent d’être en paix tous les deux. » Il a des regrets et des remords lorsqu’il en parle : s’il était parti à la place de Balthus, son neveu serait vivant et lui serait mort à sa place. C’était dans l’ordre des choses, songe Lowell, mais cela ne l’est pas. Balthus aurait le temps de se marier et de reprendre les rênes de la maison…mais lui ? Lui, son temps est compté, et Blount le sait.

Sujet difficile : voilà même que le lord se surprend à rougir face aux questions de Hortense et à bafouiller, même lorsqu’elle dit qu’elle le taquine. « Oh je… » Un moment il hésite. Il ne peut quand même pas dire que ce serait elle qu’il lui faudrait, de but en blanc, mais rester sans rien dire serait un sacré manque d’esprit – il n’y a pas de raison qu’il soit le seul à être gêné et à rougir - et ça reste l’occasion de sonder le terrain. « Ni l’un ni l’autre, madame. Je crois à tout prendre qu’il me faudrait une épouse qui vous ressemble. Une jeune femme honnête et simple, qui aurait bon cœur et de l’esprit. Oui, quelqu’un comme vous pourrait être la future lady Blount. Si elle voulait bien de moi, je tenterai de ne pas faire un mauvais mari, quoique j’ai conscience de ne plus rivaliser avec les jeunes gens d’aujourd’hui. » Ce qui ne veut pas dire qu’il fasse un mauvais parti. Les Blount n’ont pas besoin, sans être une grande fortune, de renflouer leurs caisses. Lui est le cousin de la reine ; le titre de seigneur lui apporte un certain prestige. Mais on ne peut pas parler de grand du royaume non plus et Lowell ne peut pas se permettre de faire trop le difficile. Il n’estime d’ailleurs pas l’être avec ses prétentions. lui faut simplement une femme jeune pour lui donner des enfants et tant qu’à faire, quelqu’un avec qu’il s’entend. Tout ce qu’est Hortense Piper, dont il guette à présent, mine de rien, la réaction. Comprendra-t-elle le message ou y verra-t-elle une aimable plaisanterie en réponse à la sienne ? La première option est aussi attirante que terrifiante ; la deuxième est un peu vexante mais elle lui épargnerait la honte d’un rejet ferme et définitif. Nul doute en tout cas que Alyria, elle, saura s’en rendre compte si elle l'apprend, peu importe si Hortense comprend ou non ce qu’il veut dire, ce qui n’empêche pas Blount de répliquer, la jaugeant toujours du coin de l’œil : « Assurément. Je ne nie pas avoir besoin de conseils, même si j’ai mes idées sur la question. »

Lowell hoche la tête avec sollicitude lorsque Hortense entreprend ensuite de lui exposer les dernières nouvelles de sa famille. Oui, la vie continue. C’est un motif d’espoir, comme les jardins qui continuent à pousser malgré les guerres, de façon résolue et décidée comme si finalement le cours du monde ne changeait pas et que l’homme, aussi bien que son environnement, revenait obstinément à ses occupations premières. Cela et l’inquiétude, voilà une grande constance. « Non, certainement pas. Au contraire, je vous trouve réaliste. Et attentionnée. Ce sont des qualités rares. Et les gens qui aiment la guerre et se croient immortels qui sont sots. Ou naïfs. La plupart du temps ils ne l’ont pas connue…» Lowell s’est fait un peu véhément. Mais il a sincèrement de l’admiration pour l’intelligence et l’empathie d’Hortense. Les gens qui ont du cœur sont rare. C’est une bonne chose, même si ça ne suffit pas toujours à survivre alors que cela devrait. A-t-il bon cœur, lui aussi ? Sans doute. Le temps où il rêvait de la guerre comme d’un tournoi où il se couvrirait de gloire est loin, en tout cas. Il ne lui reste, s’il est à l’aise dans une bataille, que des souvenirs amers de ces batailles. « Winterfell était…différent. Je peux comprendre votre père, y ayant perdu un frère également. » A-t-il le même regard hanté que Clément Piper ? Peut-être. Blount souhaite simplement de ne pas avoir celui-là à Hortense – le regard de ceux qui en ont trop vu. « J’espère qu’un tel malheur ne se reproduira pas pour vous… » Comme il ne veut pas rester trop longtemps sur ce sujet négatif – les morts occupent tant de place alors qu’ils sont bien en vie, eux, et parfois, il a envie d’être égoïste – Lowell laisse, après un temps de silence, tomber une question un peu impromptue : « Que pensez-vous faire après la guerre ? Rester au service de la Reine ou retourner dans le Conflans ? Aucun projet de mariage ? » La perspective peut parait lointaine, là aussi, mais Lowell a besoin de savoir et c’est un reste de sa curiosité de tout à l’heure, comme une manière de relancer la discussion sur le sujet. « Vous m’avez parlé de vos frères et de leurs mariages. Pas vous ? »

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