Une épée dansante sortie de son fourreau
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Je finis par m’arrêter un instant pour me reculer et me passer un linge humide sur le visage pour me rafraîchir un peu avant de boire une longue gorgée d’eau avant de refaire ma queue de cheval. Mon épée posée sur le côté, celle que Meliodas m’avait offerte, j’avais besoin de me poser un instant. Je me redressais un peu avant de regarder autour de moi. J’avais besoin encore de me dépenser, qu’importe comment je n’avais pas fini.
Je repris l’entraînement jusqu’à entendre des bruits de pas. Je me retournais vers les bruits de pas qu’il y avait derrière moi. Je sentais la force et le sang courir dans mon corps, autant que la colère, la haine la peur et la tristesse. Les émotions et moi ne faisaient pas bon mélange. Je reconnus le rouquin.
« Ser Horas. »
Je me souviens que je l’avais invité à venir s’entraîner avec moi après la chasse… Je l’avais un peu oublié… Je le saluais d’un hochement de tête, faisant tourner mon épée entre mes doigts. Devant lui je la tenais de la main droite alors que j’étais gauchère. Mais je le cachais comme un véritable atout.
- Valarr:
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Fidèle à l'image que s'en faisait Horas, la jeune Sacha avait été intraitable lors du banquet, mais la conversation fut agréable de bout en bout. C'était une jeune guerrière qui savait exactement ce qu'elle voulait, et visiblement, elle comptait bien dédier sa vie à parfaire son art. Nulle place pour les choses du plaisir, du désir et du reste de la vie. Après tout, c'était son choix qui était-il pour juger ? Il en reste qu'elle avait accepté de l'invité à l'un de ses entraînements personnels, Horas s'en sentit honorer. Le chevalier avait toujours considéré l'entraînement comme quelque chose d'intime voire même de l'ordre du spirituel ou du religieux, un comble pour un incroyant comme lui. Accepter de partager ce moment avec quelqu'un, c'était aussi se livrer un peu, alors il prenait cela comme une marque de respect et peut-être aussi d'affection d'une certaine manière.
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Au lendemain de la chasse, les comptes étaient mitigés du petit gibier et un blessé. Il faut dire que ce n'est pas Horas qui avait brillé. Non pas par maladresse, mais plutôt par choix. Le biefois, c'était contenter d'accompagner le groupe en retrait se refusant à tuer des bestiaux incapable de se défendre correctement et à distance, qui plus est. Le guerrier considérait que ce n'était pas un combat que de tuer un animal à dix ou quinze pas de lui. Si la chasse avait été une traque suivie d'un combat honnête entre un sanglier et un ours et lui armé d'une masse ou d'une épée au corps-à-corps Horas aurait consenti à chasser.
*En réalité, je suis surtout bien trop mauvais un arc ou une lance entre les mains pour oser me ridiculiser dans une chasse avec mes cousins et autres convives des Tyrell, s'avoua Horas en pensée.*
Le pauvre bougre était bien incapable de faire mouche avec une flèche. Pourtant, il avait bien essayé d'apprendre et des meilleurs. Adewalé, son second sur le Jumeau, originaire des îles d'été était sans doute l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur archer qu'il n'est jamais vu. Rien n'y faisait même avec un professeur comme lui. L'œil du tireur n'était pas un don qu'on lui avait accordé.
En revanche c'était un épéiste remarquable et une brute épaisse presque inarêtable une masse, un marteau ou un fléau à la main. Il faut dire que le physique que lui avait donné la nature avait de quoi en faire pâlir plus d'un, la plupart, il les regardait du haut de ses six pieds et demi de haut (1 pied = 30,48 cm - 1/2 pied = 15,24 cm). Alors, aujourd'hui, il avait le sourire aux lèvres, car il se rendait sur les terrains d'entraînement de Hautjardin afin d'y retrouver une fine lame entraînée par Garlan Tyrell puis Meliodas Trant deux hommes à la réputation déjà faite qui n'avait plus rien à prouver.
C'est donc d'un pas décidé qu'il arriva au terrain, mais déjà au loin, il apercevait Sacha s'acharnant avec hargne sur un poteau de bois avec son épée. Elle semblait vouloir occire ce poteau à tout prix battant le bois avec fureur. Horas ralentit son pas presque effrayé par cette énergie destructrice, mais il se ressaisit bien vite.
Pendant ce temps, la jeune femme avait pris le temps de se nettoyer la figure avant de repartir de plus belle. Horas l'avait vu très inquiète du sort de son mentor, lors de la chasse, c'est lui l'homme qui avait été blessé à la suite d'une charge de sanglier. D'autres en serait mort à moins, mais ce gaillard s'en sortait bien mieux que ce poteau de bois. Enfin, Sacha entendit le chevalier arriver et le salua :
Celle qui mérite d'être ser, mais pas lady, salua-t-il en retour avec une toute petite révérence et un sourire en coin. Avez-vous fini de malmener ce sanglier qui ressemble à s'y méprendre à un poteau d'entraînement, demanda Horas faisant allusion à l'objet de la colère de la jeune femme qui n'était pas bien difficile à deviner ?
Elle avait déjà glissé l'épée entre ses doigts et prit position, mais Horas lui laissa le temps de répondre en se préparant tranquillement. Il considéra que l'épée était plus appropriée pour s'entraîner avec Sacha, alors il délassa l'étui de sa masse fixé à son dos. Il fit reposer celle-ci contre une poutre retenant un petit toit de chaume, couvrant un établi rempli d'arme. Il fit chanter la lame de son épée en la tirant au clair puis prit sa position...
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« Il est encore vivant. »
Fis-je d’une voix maussade. Aussi bien le poteau que ce maudit sanglier… j’avais encore dans la gorge le cri qu’il m’avait arraché. J’avais refusé de pleurer, comme je refusais de montrer beaucoup de chose. Au moins me battre contre quelqu’un de plus fort que moi devrait un peu me remettre les idées en place. Je restais à ma place, immobile, en attendant que Horas se prépare. Pas de masse, visiblement cela ne m’aurait pas dérangé, mais une épée pour lui. IL se mit également en garde. Je fis quelques pas sur le côté pour m’éloigner des poteaux en bois. Normalement on se battait avec des épées mouchées, mais je crois qu’aucun de nous n’avait eut l’idée de le faire. Mon sang pulsait dans mes veines comme un monstre en moi souhaitant tout détruire, prendre le dessus et se battre jusqu’à ce que du sang jaillisse. La colère, la haine… Je savais que mon incapacité à abandonner pouvait me causer beaucoup de problème. Je n’arrivais à baisser les armes que quand je savais que je n’avais plus aucune chance de gagner. Mais… Mel le savait : il fallait que j’eusse une lame sous la gorge pour que j’arrête de me battre. Je ne savais pas si Horas le savait.
Je tournai autour d’Horas en analysant dans un calme du guerrier pour détecter la moindre faille alors que je tenais toujours ma lame de la mauvaise main. J’inspirais profondément, j’avais les muscles chauds, il ne savait pas que j’étais gauchère, quand je changerais de main cela serait une surprise… Je portais les premiers coups, vifs, pas réellement pour toucher, mais pour surtout le jauger un peu rapidement. Je voulais déjà goûter son rythme du bout de ma lame sans ciller ou le lâcher des yeux. Je sentis ma vision se réduire pour uniquement se focaliser sur ma nouvelle cible.
- Valarr:
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Sacha avait un air presque accablé ou plutôt agacé, elle n'était visiblement vraiment pas d'humeur pour supporter l'humour caustique du Redwyne. Elle ne comptait pas être aussi avenante que lors du banquet, mais en même temps, il n'allait pas y échanger de la même manière. Soit, si la jeune femme ne voulait pas de ses traits d'esprit, il lui donnerait donc ce qu'elle voulait une danse rythmée par le son des lames d'acier qui s'entrechoque. D'ailleurs, les lames n'avaient rien de lames d'entraînement, ils leur faudrait faire preuve de retenue pour ne pas se blesser trop gravement. Horas espérait que sa partenaire en avait bien conscience.
Le chevalier aimait souvent laisser l'initiative à son adversaire, alors il laissa Sacha tourné autour de lui rectifiant sa garde à mesure qu'elle se déplaçait tout en jouant de ses positions de jambes. Ainsi, il avait la lame toujours bien positionnée et son équilibre assuré.
La roturière fit donc le premier pas tenant son épée en droitière, elle lança une série de coups alternant les coups d'estoc et de tailles. C'était un tour de chauffe, rien de plus. Alors, Horas para un, deux, trois puis quatre sans faiblir et en gardant la cadence. Malgré sa taille imposante, il savait répondre efficacement à des assauts vifs et répétés. Pourtant, il était conscient que Sacha par sa petite taille pouvait être bien plus rapide, alors il se méfiait.
Néanmoins, il n'allait pas rester sans rien faire, alors il répondit en échangeant les rôles passant de défenseur à attaquant. Il commença par des coups de tailles sa lame étant plutôt large, elle frappait durement à chaque coup même sans qu'Horas y donne beaucoup de puissance. Il testait par-là la résistance de Sacha. Voir comme elle se comportait face aux percussions rustaudes du chevalier. Les tailles étaient rythmées de quelques coups d'estoc donné avec la pointe de son épée, histoire de surprendre de temps à autre.
Horas finit par tenter de bousculer son vis-à-vis d'un méchant coup d'épaule, espérant la faire vaciller sur ses appuis. Qu'elle est vacillé ou non, il ne continua pas son assaut et s'écarta de plusieurs pas de Sacha :
Ah ! C'est vivifiant, s'exclama le rouquin appréciant l'échange !
Il se remit à tourner autour de la jeune femme :
Vous ne pouviez pas faire grand-chose, Sacha en affrontant ce sanglier, Meliodas savait ce qu'il risquait tout comme chacun sait ce qu'il risque lorsqu'il combat en tournoi ou sur un champ de bataille, fit remarquer le Redwyne histoire de la soulager un peu de sa culpabilité.
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Bousculade ?! Je la pris en partie, faisant quelques pas en arrière avant de me remettre en garde, inspirant profondément, le souffle profond. Je fronçais les sourcils à la remarque d’Horas, un grondement sorti de ma gorge légèrement.
« J’aurais pu pousser Meliodas pour qu’il ne se fasse pas toucher ! »
Et lui éviter de se prendre le sanglier ! Je repris des attaques plus vives et plus vicieuses. Si ser Garlan m’avait appris à me battre avec honneur, Mel m’avait appris tous les coups les plus vicieux que j’avais en partie dans mes compétences. Je continuais de me battre, ma lame était plus fine et Meliodas l’avait fait faire dans un métal plus fin que la moyenne des autres lames. Je n’étais pas assez rapide, pas assez forte, pas assez vive… Il fallait que je le sois plus ! Plus encore ! Plus que tous les autres. Mon niveau n’était pas assez haut pour l’instant. J’accélérais le rythme des coups et aussi bien de taille, que frontaux des feintes. Je serrais les dents plus fort encore en continuant de me battre, je me retenais un peu pour éviter de le blesser sérieusement. J’avais déjà frappé le visage de Daven Lannister quand il m’avait laissé une ouverture, j’allais le refaire si Horas me laissait une ouverture. J’avais besoin de me déchaîner un peu d’une manière ou d’une autre. Et Horas était assez bons pour que je n’ai pas peur de me laisser un peu aller dans mes coups.
- Valarr:
Invité
Sacha était une technicienne, elle savait également jauger son adversaire. Tous les deux savaient que la force physique d'Horas l'avantageait d'un côté, mais que la fluidité de Sacha le désavantageait de l'autre côté. La combattante préférait esquiver les coups plutôt que de les parer forçant Horas à ne pas trop utiliser son physique et sa force. Quel intérêt de frapper aussi fort que sur une enclume avec un marteau lorsque vos coups finissent dans le vent ? Il faut d'autant plus d'énergie pour ramener la lame en position alors qu'elle est entraînée par l'inertie d'un coup violent. Alors le chevalier s'adapterait, mais avant, c'était au tour de Sacha de prendre l'initiative après sa réponse.
La coquine utilisait bien ce qu'Horas prévoyait vitesse et finesse pour l'atteindre. Elle ne se décourageait pas et faisait fi de quelques règles du combat entre gentilhommes en utilisant des combinaisons vicieuses. Horas était un caméléon, lorsqu'il affrontait un adversaire comme Garlan emprunt d'honneur qui ne débordait jamais vers le vice, il en faisait de même. Cependant, l'insulaire n'avait rien contre les adversaires qui utilisaient ce genre de tour. On mesure un combattant aux nombres de coups, parades, combinaisons et touches qu'il connaît ainsi qu'à sa capacité à s'adapter et à triompher. Alors, quand il tombait sur un adversaire comme Meliodas Trant incarné par Sacha, il n'hésitait pas à jouer de vice lui aussi.
Sa partenaire accéléra le rythme variant les axes d'attaque, elle était vive et sa lame affûtée. Un mauvais coup et Horas pouvait se voir défiguré ou blessé. Il sentait bien qu'elle pouvait aller plus vite que lui, alors plutôt que de se laisser avoir par le rythme, il fallait le casser. Alors qu'elle attaquait encore Horas leva légèrement le coude exposant son flanc.
Le biefois était vêtu de son armure, il aimait s'entraîner équipé, car c'est ainsi qu'il se battrait sur un champ de bataille. De ce fait, il n'avait pas peur de l'épée de Sacha qui semblait fine et plus faite pour l'estoc que la taille. Peut-être que face à un homme costaud, il n'aurait pas tenté ce coup-là, mais avec Sacha pourquoi pas. Lors de l'assaut, il laissa donc la lame frapper son plastron puis referma vivement son coude sur celle-ci. Le chevalier espérait ainsi immobiliser la lame entre son plastron et son bras, il aurait pu tenter de finir le combat en essayant de placer sa lame sous la gorge de Sache. Néanmoins, il préféra tenter de lui foutre un coup de tête avant de se dégager et de mettre un peu de distance entre eux deux à nouveau. Qu'elle est ou non prit le coup de tête, il prit le parti de l'asticoter encore un peu :
Je confirme, vous êtes tout à fait charmante vêtue de cuir et de maille, fit remarquer Horas en référence à leur conversation lors du banquet un air amusé sur le visage.
Le Redwyne ne devait pas se déconcentrer cette petite était bien plus coriace que ce qu'il imaginait :
Vous vous seriez fait embrocher comme lui, et sans vouloir vous vexer. Je vous crois moins susceptible de résister à une charge de sanglier que Meliodas Trant, argumenta Horas.
Par contre, s'il pouvait déconcentrer Sacha, ce serait tout à fait bénéfique pour lui. Horas reparti de plus belle en tentant de reprendre l'ascendant. Il ne cherchait plus à frapper fort, simplement à passer la garde de la jeune femme. Il feintait l'estoc pour trouver une ouverture afin de poser sa lame sur une cuisse ou un bras, afin de venir entailler légèrement Sacha. Ce genre d'entraînement se clôturait au premier sang, en règle général. Horas gardait toujours sa main gauche dans son dos bien cramponné au manche de sa dague...
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« C’est ma tenue habituelle ! »
Il attaqua à nouveau et… je repris la pirouette que j’avais piquée à Oberyn lors de notre combat. Je sentis l lame me frôler sans faire un dégât aucun et je fis trois pas vif sur le côté. Tiens, il avait une dague dans le dos ? Très bien. Je serrais toujours mon épée à sa remarque.
« J’en ai pas l’air, mais j’ai le cuir plus dur qu’il n’y paraît ! »
Je reniflai légèrement, le coup de boule m’avait atteint en partie au nez. Mais je gardais mon épée dans la main droite. Il fallait varier le rythme de plus en plus pour le perdre et imposer à nouveau mon rythme ! Et puis quoi encore ? Je grognais avant de reprendre mes attaques plus vivement, il était moins mobile que moi avec son armure qui pesait plus lourd que la mienne. Alors cet avantage je devais en jouer pour m’assurer de mener la partie. Autant que possible, j’étais bien consciente qu’il était meilleur que moi… Mais je voulais aussi lui montrer ce que je savais faire. Alors il fallait aussi attirer un peu le guerrier dans mes filets.
Alors je basculais en position défensive ! L’invitant presque à venir attaquer, s’il osait. Je pouvais tenir encore largement du temps. Alors autant le fatiguer lui…
« Alors… vous pensez toujours devoir être un père qui fait danser sa fille sur ses pieds ? »
Parce que j’allais lui marcher sur les pieds, mais pas comme il le pensait !
- Valarr: