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A true man does what he will, not what he must {FB / Durran}

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A true man does what he will, not what he must


« Noircouronne | An 299, lune 8 »


Introduction

❁ ❁ ❁

Jamais Victaria n’avait autant maudit l’étiquette et les cérémonies. Elle avait organisé cette rencontre pour avoir les plein pouvoirs, pour dominer la situation aux yeux de tous. Et à présent elle se retrouvait prisonnière de son propre stratagème. Elle avait espéré voir se battre dans ses yeux le regret et l’envie, mais elle n’y avait trouvé que le propre reflet de son âme. Et ces gens qu’elle avait voulu présents dans la pièce, pour la soutenir, pour être témoins de son autorité face au frère absent, n’étaient devenus que des obstacles, une gêne évidente. La née Tyrell n’avait plus aucune envie d’échanger des banalités avec Durran, pas plus que d’entendre le récit détaillé des neufs années qu’il avait choisi de passer loin d’elle. Elle se moquait de ces formalités là. Il n’y avait véritablement que deux questions qui l’intéressaient : elle voulait savoir s’il comptait rester à ses côtés maintenant que Jon était avec l’Étranger et si elle lui avait manquée. Non finalement, c’était mentir que de n’évoquer que ces deux questions, il y en avait une encore plus brûlante sur le bout de ses lèvres mais qui ne pourrait jamais être parlé devant des témoins de la sorte. Plus que tout, elle voulait savoir s'il l’aimait encore. Si son cœur s’était emballé autant que le sien lorsqu’il l’avait vue. Si la foule avait disparu autour d’eux dès que leurs regards s’étaient croisés. Si sa peau le brûlait alors qu’elle se rappelait aux souvenirs de leurs caresses. Et comment avait-il fait pour vivre neuf années durant sans elle ? Parce que si ses sentiments rivalisaient un tant soit peu avec les siens, alors il était évident que le manque de l’autre avait été un gouffre immense. Et encore, Victaria s’estimait heureuse d’avoir eu Alysanne pour mettre un peu de baume à son cœur, de vie dans son quotidien. Lui était parti avec seulement ses suspicions quant à sa grossesse…

“Bien !” finit-elle par dire en se relevant de son fauteuil de bois, coupant ainsi court aux discussions qui ne l’intéressaient pas. “Nous n’avons pas besoin de rattraper neuf années de conversation en seulement quelques heures…” ajouta-t-elle avec un petit rire élégant. “Gardons-nous quelques sujets de conversation pour les prochains jours, ou bien ser Durran sera déjà sur le prochain bateau pour Essos avant que nous n’ayons pu dire “ouf”...” Son sourire s’accentua, bien qu’il soit tout sauf doux pour ceux qui la connaissait, tandis que son regard s’arrêtait sur Durran. C’était un défi. Mais un qu’il ne valait mieux pas essayer de relever, le Bulwer devait s’en douter. “D’autant plus que notre invité doit être fatigué de son voyage… Sans compter le recueillement auprès de son frère…” Elle posa quelques secondes son regard sur Alysanne, avec un air compatissant, avant de s’adresser à nouveau à la petite foule. “Vous pouvez disposer à présent. Vous retrouverez l’aventurier de l’heure pour le dîner, ou demain matin s’il est vraiment trop fatigué.” Elle claqua ses mains d’un air enjoué et fit un pas en direction de Durran pour qu’il comprenne bien que l’invitation ne s’appliquait pas à lui. Elle avait encore des choses à lui dire, peu lui importait sa réelle fatigue ou son deuil. “Mais !” protesta Alysanne en s’interposant entre sa mère et son véritable père. Alysanne inspira calmement et s’accroupit aussitôt pour se mettre au niveau de sa fille, lui offrant un doux sourire cette fois-ci, tandis que ses mains venait remettre ses boucles blondes sauvages derrière ses oreilles avec douceur et affection. “Je dois discuter de sujets sérieux avec ton oncle, au calme. Mais je te promets qu’il aura du temps à te consacrer plus tard. Il ne peut être que curieux de faire plus ample connaissance avec toi, n’est-ce pas ?” dit-elle en interpellant Durran, tout en retrouvant sa pleine stature. C’était une promesse qu’elle pouvait se permettre cette-fois ci, parce qu’elle ne laisserait simplement pas le choix à son ancien amant. Elle vivait avec cette conviction qu’il avait des dettes à lui payer. “Normund, s’il te plait ?” dit-elle doucement à l’adresse de son oncle, encore à quelques pas d’eux, afin qu’il prenne Alysanne avec lui.

Quelques instants plus tard, le calme était revenu et il ne restait plus qu’eux. Victaria se détendit, se rapprocha doucement mais en restant silencieuse. Elle profitait du moment qu’ils partageaient, de ce simple plaisir d’être dans la même pièce. Ensemble. Puis elle revint doucement à elle. Ils étaient seuls, mais ils ne l’étaient pas vraiment, elle ne pouvait pas se laisser bercer par cette illusion. Sans compter que jusqu’à présent, Durran n’avait pas été des plus bavards et il lui fallait en savoir plus pour agir en conséquence. Elle cligna des paupières, et retrouva sa posture de Dame des lieux, la tête haute. “Par quoi souhaites-tu commencer ? Déposer quelques affaires dans tes appartements ? Voir la sépulture de ton frère ? Me dire combien de temps tu comptes rester parmi nous cette fois-ci… ?”
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@Victaria Tyrell et Durran Bulwer
An 299, Lune 8, Noircouronne
La voilà qui refaisait surface, cette force de caractère dont il était tombé amoureux. Malgré les années et un mariage malheureux, elle n'avait fait que s'aiguiser d'avantage, sans jamais disparaitre. C'était là une des qualités qu'il avait apprécié chez elle lorsqu'elle était venue s'installer à Noircouronne. Plus d'un seigneur ou chevalier en proie aux affres de la passion espéraient trouver chez leur épouse ou amante une jeune femme soumise et conciliante. C'était là que Victaria se distinguait, en plus d'une beauté qu'elle se plaisait à entretenir et arborer telle une toile de maitre, sinon une arme. Il avait pourtant cru n'avoir affaire qu'à une jeune fille au nom prestigieux bercée d'apparences et de grandes idées lorsqu'il la rencontra pour la première fois à Hautjardin. Une première impression que le Taureau considérait comme la plus grosse erreur de sa vie. Après celle de l'avoir abandonnée si longtemps enceinte de sa fille. Il n'avait pas compris, alors, que cette femme représentait tout pour lui. Cette femme que les Sept jugèrent bon de lui rendre inaccessible par un cruel caprice divin. Quant à savoir qu'ils avaient fait pour mériter un tel sort.

Lui, contraint à l'exil dans un vain espoir d'oublier celle qui l'aimait et d'accepter que son enfant serait élevé et reconnu par un autre. Son propre frère de sang. Elle, issue d'une prestigieuse lignée et promise à évoluer parmi les plus grands du royaume. Finalement contrainte d'épouser un homme d'une moindre qualité, de sang comme de caractère, et négligeant envers elle. Deux êtres poussés dans les bras l'un de l'autre malgré tous les interdits. Séparés depuis près d'une décennie, les voilà maintenant qui se retrouvaient face à face. Mais pouvaient-ils seulement rattraper tout ce temps perdu ? Ce qui s'était brisé entre eux, pouvait-il être reparé ? Leur offrir une nouvelle chance de vivre heureux ? Durran voulait s'en convaincre. Homme de guerre, tout insensible qu'il pouvait être face à la misère humaine, y compris celle qu'il avait causé, elle était sa seule faiblesse. La seule pour qui il accepterait sans frémir d'être transpercé par la morsure d'une lame ou d'un trait. Elle était l'unique raison de son retour. Elle et le fruit de ses entrailles. Les mains du chevalier s'entremêlèrent ainsi à celle de sa belle lorsqu'elle l'approcha de nouveau pour lui demander de rester. Son regard azur eu l'effet d'un coup de dague en plein coeur pour le mercenaire, qui ne put se résoudre à lui laisser la moindre chance de s'éloigner de lui ne serait-ce que d'un pas.


- « Crois-tu réellement que j'ai traversé la moitié du monde pour simplement me recueillir dans une crypte ? J'ai guerroyé pour le compte de princes marchands, de chefs de guerre et cités plus grandes et prestigieuses que Port-Réal ou Villevieille elle-même. J'y ai acquis une certaine renommée, une fortune, des contacts. En tant qu'épée-louée, une voie que peu dans ce royaume estime. J'avais pourtant une vie confortable en Orient, et j'ai renoncé à mes droits sur ces terres. J'aurai pu y finir ma vie. » expliqua t-il à cœur ouvert sans balbutier malgré sa propre hésitation. Une seule personne pouvait le rendre si sincère et émotif en ce monde, et il s'apprêtait à de nouveau lui promettre son cœur. « Mais chaque fois que j'ai frôlé la mort, mes pensées me ramenaient ici. Pas pour ressasser des souvenirs d'une enfance heureuse, ni pour me bercer de récits glorieux des si lointaines Sept Couronnes... »

Un long silence s'installa entre eux, le chevalier cherchant très certainement ses prochaines paroles. Lui dont l'esprit malade d'amour et d'inquiétude s'était fait d'innombrables scénarios possibles de ces retrouvailles durant la traversée du Détroit semblait démuni. Incapable d'encaisser un refus de la née Tyrell, il ne saurait comment réagir si elle n'était pas portée par ses prochains mots. Cherchant peut-être à se donner du courage, le brun posa de nouveau son front contre celui de son amante. Ses mains, plus à l'aide à tirer l'épée que faire autre chose, se portèrent à la taille de Victaria, l'enlaçant par de douces caresses pour la garder contre lui. Un contact qu'il n'avait fait que rêver jusqu'à encore récemment en repensant avec nostalgie et envie à leurs étreintes. Tendres ou passionnées selon leurs désirs les plus profonds, jamais il n'avait connu pareilles sensations dans les bras d'une autre femme.

- « Je... Je ne peux pas te rendre ces années. Je ne peux pas non plus te donner autre chose que ma parole de ne plus repartir. » reprit-il avec une aisance dans le ton retrouvée, sentir sa belle contre lui l'aidant à reprendre confiance en lui, comme en eux et leur avenir. « Soit mienne à nouveau. Sans obstacle entre nous. J'apprendrai à notre fille ce que tu ne peux lui donner. Ensemble, nous en ferons une dame de ce monde. Nous pourrons lui donner ce qui t'a été refusé. Faire d'elle quelqu'un que l'on apprend à respecter et à aborder avec circonspection. Une femme qui pourra prétendre aux plus hauts honneurs. » promit le Taureau en cherchant les lèvres de la jeune femme des siennes.

Par ce baiser, ils scelleraient leurs retrouvailles. Après tout ce temps... le reste pouvait attendre.

 
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« Noircouronne | An 299, lune 8 »

La grande salle avait mis quelques minutes à se vider, mais les quelques gardes eux, n’avaient pas bougé d’un millimètre, conservant leur poste, habitués à ce que ce genre de discours d’évacuation ne les concerne pas. À vrai dire, Victaria n’y faisait plus vraiment attention, immobiles et muets dans leurs tenues militaires, elle se méfiait plus du personnel qui laissaient toujours leurs yeux et leurs regards traîner, le plus souvent pour sa propre distraction d’ailleurs. Mais Durran, lui l’homme de guerre, ne pouvait pas les oublier et sa voix retentit soudainement pour les congédier. La née Tyrell tressauta légèrement, surprise par son timbre brusque et la puissance employée. Elle avait pris l’habitude d’être la seule main de fer en ces lieux, même du temps où Jon vivait encore… Il semblait que rien ne puisse jamais lui susciter une émotion plus forte qu’une autre, qu’elle soit positive ou négative. Elle avait oublié à quel point Durran lui ressemblait et à quel point elle avait aimé se retrouver en lui à l’époque… Elle aurait juré pourtant ne jamais l’avoir vu s’exprimer de la sorte, de façon aussi autoritaire pour un ordre aussi simple. Son beau regard bleu s’attarda plus longuement sur celui qui avait à présent bien passé les trente ans, cherchant à lire sur lui les secrets des années qui venaient de s’écouler et de la vie qu’il avait mené pour justifier ce comportement.

Lorsque le bruit de la porte se fit entendre, refermée derrière les gardes, sans même se quitter du regard, ils surent qu’ils étaient enfin seuls et aussitôt, Durran s’approcha d’elle. Victaria garda le silence, soutenant son regard et relevant son visage avec dignité et une assurance feinte. Elle aperçut le geste de son bras et ne recula pas. L’espace d’une seconde, sa fierté lui hurla de le repousser, de lui saisir le poignet avant même qu’il n’atteigne son visage… mais elle resta figée sur place. Elle se dit qu’elle n’était de toute manière pas suffisamment vive pour empêcher un tel geste, mais la vérité était tout autre. Elle désirait ce contact. Tout son corps vibrait à l’idée de retrouver ce toucher. Elle voulait savoir si la magie opérait toujours entre eux, ou si l’effet qu’il avait eu sur elle dès qu’elle l’avait revu n’était qu’une illusion du temps passé. Les paroles étaient douces à ses oreilles mais elle ne s’y trompait pas. Ses paupières ne se fermèrent que lorsque Durran vint poser son front contre le sien avec une tendresse rare. Elle se sentit prête à défaillir à tout moment. La jolie blonde eu envie de glisser ses bras autour de son cou comme elle aimait à le faire autrefois, suspendue à ses lèvres, mais elle parvint à se raviser. Elle avait sa réponse. Leur histoire n’était pas terminée, du moins s’il voulait bien rester. Mais quand bien même ses sentiments se soient réveillés comme au premier jour de leur idylle, la née Tyrell n’en était pas moins une femme fière et elle refusait de céder à la simplicité en tombant dans ses bras. Elle n’avait pas passé huit ans à l’attendre mais bien à le maudire. Elle voulait qu’il reste, mais c’était à son tour de faire ses preuves, de la convaincre, elle ne pouvait plus penser qu’à son sort comme autrefois, il y avait Alysanne à présent. Et ça n’était pas d’une femme docile et aimable qu’il était tombé sous le charme de toute manière.

Les paroles suivantes de Durran furent le sursaut dont elle avait besoin pour reprendre la pleine possession de ses moyens. Elle rouvrit les yeux et fit un pas de recul. “À ce jour, rien ne m’a fait plus souffrir que le jour où j’ai découvert que l’homme que j’aimais partait sans un mot… sans un regard. Et toi comme moi savons pertinemment que cet homme n’était pas ton frère.” Elle avait parlé à voix basse mais d’un ton ferme et ses yeux bleus brillaient d’une lueur de défi. Elle n’avait pas vécu une vie de souffrance, Jon n’avait pas été un homme violent, mais négligent et asphyxiant dans sa toute petite vie qui lui suffisait. Il y avait bien eu la fois où il avait reconnu Orwen, mais là encore, la blessure avait été moins violente que celle infligée par Durran… “Et ce ne sont pas quelques mots flatteurs, énonçant une évidence, qui pourront effacer tout cela Durran, et je pense que tu le sais.” Un nouveau défi à demi-mots. Se connaissaient-ils vraiment finalement, après quelques conversations à cœur ouvert, en dehors du temps et de la réalité ? Ou étaient-ils simplement bourrés de certitudes sur l’autre ? Ils avaient passé bien plus de temps séparés qu’ensemble depuis qu’elle était devenue une Bulwer par mariage.

Puis le sujet le plus important ne put être contourné plus longtemps et Durran se mit à parler d’Alysanne. Il n’avait pas prononcé son nom, mais il ne pouvait parler de personne d’autre. Par habitude, elle releva une nouvelle fois la tête pour rester digne. Oui, cette enfant n’était pas du précédent seigneur des lieux et chaque fois qu’il était question de sa filiation, Victaria se retrouvait sur la défensive. Seulement Durran n’était pas Normund et sa réaction était bien différente. Elle se contenta d’abord d’hocher la tête par la positive, doucement, presque imperceptiblement. Puis elle se rapprocha à nouveau de lui pour lui saisir la main avec empressement. “La nouvelle de sa venue t’a fait fuir à l’autre bout du monde… Est-ce que sa vision aujourd’hui pourrait te persuader de rester à ses côtés ?” Elle n’avait pas été une raison suffisante la dernière fois, elle espérait que leur fille changerait la donne, pour tout le monde.
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La voilà qui refaisait surface, cette force de caractère dont il était tombé amoureux. Malgré les années et un mariage malheureux, elle n'avait fait que s'aiguiser d'avantage, sans jamais disparaitre. C'était là une des qualités qu'il avait apprécié chez elle lorsqu'elle était venue s'installer à Noircouronne. Plus d'un seigneur ou chevalier en proie aux affres de la passion espéraient trouver chez leur épouse ou amante une jeune femme soumise et conciliante. C'était là que Victaria se distinguait, en plus d'une beauté qu'elle se plaisait à entretenir et arborer telle une toile de maitre, sinon une arme. Il avait pourtant cru n'avoir affaire qu'à une jeune fille au nom prestigieux bercée d'apparences et de grandes idées lorsqu'il la rencontra pour la première fois à Hautjardin. Une première impression que le Taureau considérait comme la plus grosse erreur de sa vie. Après celle de l'avoir abandonnée si longtemps enceinte de sa fille. Il n'avait pas compris, alors, que cette femme représentait tout pour lui. Cette femme que les Sept jugèrent bon de lui rendre inaccessible par un cruel caprice divin. Quant à savoir qu'ils avaient fait pour mériter un tel sort.

Lui, contraint à l'exil dans un vain espoir d'oublier celle qui l'aimait et d'accepter que son enfant serait élevé et reconnu par un autre. Son propre frère de sang. Elle, issue d'une prestigieuse lignée et promise à évoluer parmi les plus grands du royaume. Finalement contrainte d'épouser un homme d'une moindre qualité, de sang comme de caractère, et négligeant envers elle. Deux êtres poussés dans les bras l'un de l'autre malgré tous les interdits. Séparés depuis près d'une décennie, les voilà maintenant qui se retrouvaient face à face. Mais pouvaient-ils seulement rattraper tout ce temps perdu ? Ce qui s'était brisé entre eux, pouvait-il être reparé ? Leur offrir une nouvelle chance de vivre heureux ? Durran voulait s'en convaincre. Homme de guerre, tout insensible qu'il pouvait être face à la misère humaine, y compris celle qu'il avait causé, elle était sa seule faiblesse. La seule pour qui il accepterait sans frémir d'être transpercé par la morsure d'une lame ou d'un trait. Elle était l'unique raison de son retour. Elle et le fruit de ses entrailles. Les mains du chevalier s'entremêlèrent ainsi à celle de sa belle lorsqu'elle l'approcha de nouveau pour lui demander de rester. Son regard azur eu l'effet d'un coup de dague en plein coeur pour le mercenaire, qui ne put se résoudre à lui laisser la moindre chance de s'éloigner de lui ne serait-ce que d'un pas.


- « Crois-tu réellement que j'ai traversé la moitié du monde pour simplement me recueillir dans une crypte ? J'ai guerroyé pour le compte de princes marchands, de chefs de guerre et cités plus grandes et prestigieuses que Port-Réal ou Villevieille elle-même. J'y ai acquis une certaine renommée, une fortune, des contacts. En tant qu'épée-louée, une voie que peu dans ce royaume estime. J'avais pourtant une vie confortable en Orient, et j'ai renoncé à mes droits sur ces terres. J'aurai pu y finir ma vie. » expliqua t-il à cœur ouvert sans balbutier malgré sa propre hésitation. Une seule personne pouvait le rendre si sincère et émotif en ce monde, et il s'apprêtait à de nouveau lui promettre son cœur. « Mais chaque fois que j'ai frôlé la mort, mes pensées me ramenaient ici. Pas pour ressasser des souvenirs d'une enfance heureuse, ni pour me bercer de récits glorieux des si lointaines Sept Couronnes... »

Un long silence s'installa entre eux, le chevalier cherchant très certainement ses prochaines paroles. Lui dont l'esprit malade d'amour et d'inquiétude s'était fait d'innombrables scénarios possibles de ces retrouvailles durant la traversée du Détroit semblait démuni. Incapable d'encaisser un refus de la née Tyrell, il ne saurait comment réagir si elle n'était pas portée par ses prochains mots. Cherchant peut-être à se donner du courage, le brun posa de nouveau son front contre celui de son amante. Ses mains, plus à l'aide à tirer l'épée que faire autre chose, se portèrent à la taille de Victaria, l'enlaçant par de douces caresses pour la garder contre lui. Un contact qu'il n'avait fait que rêver jusqu'à encore récemment en repensant avec nostalgie et envie à leurs étreintes. Tendres ou passionnées selon leurs désirs les plus profonds, jamais il n'avait connu pareilles sensations dans les bras d'une autre femme.

- « Je... Je ne peux pas te rendre ces années. Je ne peux pas non plus te donner autre chose que ma parole de ne plus repartir. » reprit-il avec une aisance dans le ton retrouvée, sentir sa belle contre lui l'aidant à reprendre confiance en lui, comme en eux et leur avenir. « Soit mienne à nouveau. Sans obstacle entre nous. J'apprendrai à notre fille ce que tu ne peux lui donner. Ensemble, nous en ferons une dame de ce monde. Nous pourrons lui donner ce qui t'a été refusé. Faire d'elle quelqu'un que l'on apprend à respecter et à aborder avec circonspection. Une femme qui pourra prétendre aux plus hauts honneurs. » promit le Taureau en cherchant les lèvres de la jeune femme des siennes.

Par ce baiser, ils scelleraient leurs retrouvailles. Après tout ce temps... le reste pouvait attendre.

 
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« Noircouronne | An 299, lune 8 »

Victaria attendait, fébrile, la réponse tant attendue de Durran. Elle avait dit “à ses côtés” en parlant d’Alysanne et non d’elle. Elle avait compris presque dix années plus tôt que leur amour n’était pas suffisant pour l’attacher à Noircouronne. Ou peut-être pas suffisant pour occulter tout ce qui se trouvait en travers de leur histoire. Même eux avaient des limites à la traîtrise et à ce qu’ils pouvaient faire dans le dos de Jon une fois que ce dernier n’était plus cloué au lit à l’article de la mort. Cette fois-ci, l’Étranger l’avait bien pris avec lui, libérant définitivement la née Tyrell de ses entraves rouillées. Ils n’étaient pas pour autant libérés de toutes contraintes, mais au moins d’une certaine culpabilité. Et Alysanne était là, elle. Cette enfant si curieuse, à l’esprit vif, au beau visage, à qui l’on s’attachait sans même s’en rendre compte. Il allait apprendre à la connaître et elle espérait qu’il aurait envie de rester pour de bon, pour elle au moins. Mais elle voulait entendre sa résolution dès à présent. Elle se refusait à vivre dans le doute la colère comme elle l’avait fait depuis son départ. Pourtant elle ne le suppliait pas. Son regard ne l’implorait pas. Son corps ne tremblait pas. Si elle espérait de tout son cœur qu’un avenir ensemble était envisageable, elle ne laissait rien percevoir de son empressement. Elle ne voulait pas lui forcer la main ou le culpabiliser… quand bien même elle en aurait été capable… La régente de Noircouronne souhaitait que Durran face ce choix librement, parce qu’il le voulait, sans la culpabiliser dans quelques semaines ou lunes.

Pourtant la belle blonde ne put maintenir sa digne stature, détachée de leur conversation, bien longtemps lorsque le Bulwer reprit la parole. Elle s’était demandée un peu plus tôt s’ils se connaissaient vraiment, ou s’ils ne possédaient que des certitudes sur l’autre. Durran semblait lui dire qu’il la connaissait parfaitement, à sa façon. Au fur et à mesure qu’il lui répondait, il lui devenait d’autant plus difficile de rester impassible. Comme lorsqu’il s'entraînait au tir dans la cour autrefois, le soldat visait en plein cœur de la cible. Il était en train de lui dire tout ce qu’elle voulait entendre, sans même le lui avoir demandé. C’est bien qu’il la connaissait et ne l’avait pas oubliée. Il était allé au bout de ses ambitions, il avait grimper les échelons et fait quelque chose de sa vie, comme il l’avait toujours souhaité, là où Jon s’était complu dans sa routine des plus banales. Et surtout, il ne l’avait pas oubliée. Dans ses négations ou les mots qu’il taisait, elle entendait sa déclaration et son amour persistant. Ses doigts se serrèrent un peu plus autour des siens. Elle l’entendait. Mais elle ne voulait pas l’arrêter en si bon chemin alors pour une fois, elle demeura silencieuse, ses yeux perdus dans les siens quelques instants.

Puis Durran se rapprocha à nouveau et leurs doigts se quittèrent pour qu’il puisse la prendre par la taille. Le souffle court et le cœur battant la chamade dans sa poitrine, elle remonta ses mains graciles sur son torse. Elle ne l’autoriserait plus à partir, elle ne le permettrait jamais. Pas après avoir attendu près de dix ans pour retrouver son contact, son odeur et son aura. Finalement vint sa question qui la fit perdre toute contenance. Elle rompit le contact de leur front pour relever brusquement son regard sur lui. Elle avait besoin de le voir pour être certaine qu’il était sérieux et qu’elle pouvait lui faire confiance. Dire qu’elle s’était promis de faire de son retour un cauchemar, de lui faire regretter chacun des jours qu’il avait décidé de passer loin d’elles, lorsqu’elle avait appris son arrivée. Elle était fière la Tyrell, mais elle s’épanouissait bien plus avec son amour et son soutien que tout le reste. Elle devait s’avouer à elle-même qu’elle avait rêvé maintes fois de ce jour là, où elle retrouverait sa présence et ses baisers. Elle préférait les recevoir plutôt que de gagner cette manche là. Elle voulait gagner le jeu, pas la partie, et pour ce faire, elle avait besoin de lui à ses côtés et il le savait parfaitement. Alors qu’il se penchait vers elle, elle se hissa sur la pointe des pieds pour réduire l’écart entre leurs lèvres et tenter de rattraper dix années perdue et autant de passion négligée. Ainsi, ils avaient leur réponse.

Lorsque le baiser s’interrompit finalement, elle prit quelques instants pour reprendre son souffle et tenter de faire le tri dans ses émotions. Il y avait tant de choses qu’elle voulait lui dire, lui montrer, mais son discours l’avait chamboulée. “Si tu accordes toujours autant d’importance à tes engagements qu’autrefois, si tu penses vraiment tout ce que tu viens de dire… Alors tu es sincèrement le bienvenue à Noircouronne et je serais tienne à nouveau.” dit-elle enfin avec un sourire presque tendre sur le visage. “Mais que l’on soit bien clair, ne t’avise plus jamais de nous abandonner comme tu l’as fait Durran. Jon n’est plus de ce monde et ne peut plus te servir d’excuse. Je ne pourrais pas te le pardonner une seconde fois.” Le sourire s’était effacé pour laisser parler sa fierté. Elle soupira légèrement pour évacuer l’agacement que lui provoquait l’idée qu’il ne puisse s’échapper une fois de plus. “Je note cependant que tu n’as pas oublié nos conversations d’autrefois… et si les années ont passé, mon point de vue n’a pas changé sur ces sujets-là. Je fais de mon mieux pour qu’Alysanne marche dans mes pas, mais ton influence ne pourra qu’être bonne sur elle, bien plus que celle de ton frère ne l’aurait jamais été. Avec ton retour à Noircouronne, il est temps de faire rayonner les Bulwer dignement ! Nous pourrions commencer par organiser des célébrations pour ton retour ? La période de deuil touchera bientôt à sa fin…” Elle était redevenue presque mielleuse tandis que son esprit s'enthousiasmait déjà sur toutes les possibilités d’avenir qu’il lui ouvrait. Sur cet élan d’espoirs, elle se rapprocha à nouveau pour partager un baiser de plus.
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@Victaria Tyrell et Durran Bulwer
An 299, Lune 8, Noircouronne
Le poids des années s'effaça en un instant. Lorsque leurs lèvres se joignirent comme près d'une décennie auparavant, il parut à Durran que jamais le monde ne s'était dressé entre eux. Qu'il n'avait jamais été assez lâche pour tenter de l'oublier à l'Est. Et s'il ne pouvait effacer une si longue séparation, une erreur qu'il regretterait sans doute pour le restant de ses jours, le Taureau ferait tout ce qui lui est possible pour se racheter. Il lui faudrait redoubler d'efforts pour se réadapter à cette vie en Westeros. Pour trouver sa place au sein d'une maison dont il avait renoncé à la direction. Mais plus que tout, malgré son désir le plus profond... Il lui faudrait réfréner ses propres envies, son désir pour elle. Jamais ils ne pourraient officialiser leur union au grand jour. C'était là la dure réalité de leur relation. Celle d'un coup de foudre proscrit par la loi des Hommes comme celle des Sept. Même un croyant à la foi anecdotique comme la sienne en avait conscience. 

Mais il ne voulait pas songer à cela dès à présent. Bien peu comptait en ce jour pour lui, si ce n'est de renouer avec la femme qui occupait ses bras. Et apprendre à connaitre celle qu'il devrait appeler "ma très chère nièce". Son retour à Noircouronne, c'était finalement celui d'un homme qui revient d'une longue campagne. Un guerrier qui redécouvre son foyer après une longue absence et se découvre père. Un étranger sur ses propres terres, qu'il devait apprendre à apprivoiser, faire siennes même s'il n'aurait jamais le statut de maitre sur elles. Désormais, son épée ne servirait plus le seul appât du gain. Mordeuse, sa lame exceptionnelle au tranchant vermeil forgée en Essos se mettrait dorénavant au service de la maison Bulwer et de ses intérêts. Il serait le chevalier servant et protecteur de sa belle et de leur fille. Une volonté que l'ancien mercenaire, chevalier repenti en quête du pardon, exprima à la jeune femme sitôt qu'elle lui promit bon accueil et une place à ses côtés. Pour peu que son intention de rester soit sincère et définitive.


- « Cette lame a été le bien le plus précieux que j'ai possédé pendant des années...  Non pour sa valeur, mais parce qu'elle m'a donné chaque fois la victoire. Qu'elle m'a permis de vivre un jour de plus pour venir te retrouver. » exposa t-il en guise d'introduction. Rompant pour un instant leur étreinte, une main encore posée sur les hanches de la Tyrell comme pour s'assurer qu'elle le quitterait pas, il tira de l'autre l'arme de son fourreau. Juste assez pour en deviner la lame à la base de la garde. « Je ne me cacherais pas derrière le souvenir de mon frère. Je ne retournerai pas en Orient. Je te fait le serment sur cette épée de ne plus te quitter. De rester à tes côtés et faire tout ce qui serait nécessaire pour que notre fille obtienne les honneurs qu'elle mérite. » énonça t-il finalement d'un ton grave, ses prunelles claires perdues dans celle de la blonde.

Un silence aurait pu s'installer entre eux pour que chacun puisse mesurer l'engagement prit en ce lieu, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Oui, ils auraient pu se murer dans un silence de circonstance pour mesurer les conséquences qu'aurait le fait de renouer l'un avec l'autre et redevenir intimes. Ils auraient pu, si le désir enivrant que ressentait le chevalier de la retrouver ne se faisait pas si pressant. Aussi leurs lèvres se rejoignirent à nouveau dans un énième baiser passionné. Durran ne s'en éloignant que pour laisser à son amante le soin de reprendre son souffle pendant qu'il poursuivit.


- « Si tu souhaites célébrer mon retour en fanfare, alors soit. Mais attendons quelques temps, que le deuil se termine et que tes gens se fassent à ma présence. Dans l'intervalle, je mettrais dès demain mes relations au travail à la Banque de Fer et dans les Cités Libres. Si le regard de Jon ne voyait pas si loin et se contentait de cela, je ne peux concevoir de voir les Bulwer stagner lorsqu'une chance leur est offerte. Nous allons enrichir cette maison. Lui faire gagner en importance. » promit-il d'un ton affirmé, convaincu qu'ils pourraient faire de grandes choses pour préparer l'accession à la seigneurie de leur fille. « Mais tout ceci peut attendre un jour de plus. Aujourd'hui je ne souhaite que te retrouver toute entière, te faire mienne à nouveau. Retrouver ces conversations que nous avions en haut du donjon, lorsque nous contemplions l'horizon, le regard tourné vers la mer. Te souviens-tu de nos conversations ? De ces étreintes, avant, et bien souvent après ? » Demanda t-il d'une voix chaude susurrée à son oreille.

Ses mains se portèrent à nouveau sur les hanches de la née Tyrell. Enjôleuses, elles couvrirent de sensuelles caresses l'étoffe raffinée qui habillait si élégamment son amante. Après toutes ces années, il n'avait que peu changé. La passion qu'il entretenait pour elle ne s'était pas amoindrie. Peut-être la flamme du désir brûlait-elle même plus fort que jamais après cet exil...


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« Noircouronne | An 299, lune 8 »

Victaria eut presque envie de se pincer tant elle commençait à croire que ce jour relevait plus du rêve que de la réalité. Depuis qu’on lui avait annoncé le pavillon du navire approchant, elle était passé par tous types d’émotions et voilà à présent que ce qu’elle avait tant désiré depuis des années se réalisait. Durran était revenu. Revenu pour rester. Heureux d’avoir eu un enfant avec elle et prêt à enfin se mettre au service de sa maison, des siens. À mettre en œuvre leurs discussions de la décennie passée. Ils avaient des plans, ils avaient des ambitions et le monde s’ouvrait à nouveau à elle. Il lui avait semblé il y a quelques lunes de cela que la mort de Jon l’avait libérée, elle se rendait compte à présent, qu’avec le retour de Durran, elle pouvait réellement avancer et laisser ces tristes années de mariage et de solitude derrière elle.

L’étreinte se détendit un instant pour permettre au chevalier de tirer sa lame de son fourreau sur quelques centimètres à peine, tout en conservant ce contact si réconfortant aussi bien pour lui que pour elle. La belle blonde quitta son regard bleuté pour observer le métal qui lui était présenté et sur lequel il jurait. La née Tyrell n’avait jamais eu trop de curiosité pour les armes, si ce n’est l’arc, à de rares occasions en cas de chasse à cour. Mais aujourd’hui cette lame représentait tout autre chose et jamais la vue d’une lame ne l’avait rendue si heureuse. Elle savait son beau-frère pour être un homme de parole, un homme qui mettait son épée aux services de ses idées, elle savait qu’elle pouvait faire confiance à son serment. Victaria approcha donc sa main avec prudence de la garde, posant ses doigts fins par-dessus ceux de son amant, avant de relever son visage vers lui et retrouver son regard. “Devant les Sept, j’entends ton serment, j’entends ta promesse. Et je t’y tiendrais.” dit-elle du même ton solennel que lui en soutenant son regard. Et leurs lèvres se retrouvèrent à nouveau, mettant en évidence le manque de l’autre ressenti jusqu’à ce jour.

L’épouse de Noircouronne se sentait pousser des ailes. Elle avait pris les choses en main à sa façon depuis plusieurs lunes, mais elle n’en demeurait pas moins une seule femme, régente pour une autre femme. Son nom de Tyrell lui ouvrait bien quelques portes, mais l’absence de vie sociale imposée par feu son époux lui avait jeté un peu de plomb dans l’aile. Et en quelques mots, Durran lui donnait l’impression que tout ceci n’était qu’histoire ancienne et que chaque lendemain offrait son lot de possibilités qui lui avaient semblé inatteignables jusque là. Elle voulait que tout le Bief sache qu’elle était encore bien en vie et toujours aussi prometteuse et incontournable qu’on le lui avait soufflé du temps de son adolescence à Hautjardin. “Tu as raison, nous ne sommes plus qu’à quelques semaines près… Et il ne faudrait pas que ton retour soulève plus de questions qu’autre chose… Pour le reste, tu as toute ma confiance… mais je souhaite rester informée de tes choix ! J’ai fait ce que je pouvais pour maintenir du lien avec Villevieille et La Treille, mais ton frère m’a mis tellement de bâtons dans les roues durant nos années de mariage, que la chose ne fut pas aisée… Je ne te parle même pas d’Hautjardin… c’est comme si je n’existais plus. La mort de Jon ayant survenu à peu près en même temps que celle de Mace, personne ne s’est déplacé pour m’aider dans mon deuil si ce n’est ma mère.” Il fallait que Durran sache au plus tôt de quoi il en retournait et qu’elle était la position des Bulwer dans la région à ce jour. Son regard s’était tourné intelligemment vers les Tyrell pour en faire bénéficier sa famille, mais Jon n’avait rien su en faire et n’avait pas voulu écouter sa jeune épouse.

Puis la politique sembla devenir le cadet des soucis du beau chevalier. Sa gestuelle se fit plus tendre, plus marquée sur certaines zones, le ton de sa voix mua légèrement. Il évoquait des choses que la belle blonde avait parfaitement en mémoire. De précieux souvenirs qu’elle avait cultivé dans son esprit pour toujours les avoir avec elle lorsqu’elle se sentait seule. “Évidemment que je me souviens de tout. On n’oublie pas du jour en lendemain des moments si parfaits Durran… Parce que c’étaient ce qu’ils étaient à mes yeux. Je ne m’étais jamais sentie aussi bien à Noircouronne, alignée avec la personne que je désirais vraiment…” confia-t-elle d’un ton plus doux, avouant son amour à mi-mots. “Et que ne donnerais-je pas pour les vivre à nouveau, dès à présent ! Mais tu parlais de laisser les gens se faire à ta présence… Il ne faudrait pas ignorer tes cousins et que cela soit source de soupçons d’une façon ou d’une autre. À leurs yeux, ce sont eux ton sang, et non pas moi… Ils ne comprendraient pas que tu passes autant de temps avec moi et si peu à leur côté pour ton retour. Dîne avec eux ce soir, fais un tour dans les jardins et recueille toi sur la tombe de ton frère en leur présence… Ensuite, à la nuit venue… Nous n’aurons plus de compte à rendre à personne et nous pourrons nous retrouver comme autrefois.” Ce fut à son tour d’employer une voix suave, tandis que son regard se faisait langoureux et qu’elle venait se plaquer tout contre lui. Maudit soit ce Peyton et ses enfants… Mais ils ne devaient pas attirer les soupçons des à présent.. ils leur restaient tout l’avenir pour le faire ! Du moins elle espérait.
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@Victaria Tyrell et Durran Bulwer
An 299, Lune 8, Noircouronne
Ils devaient être prudents. Elle avait raison en cela. Même devenue veuve, Victaria n'en restait pas moins que la mère d'une jeune fille encore trop jeune pour revendiquer un titre qui n'aurait pas du lui revenir. Durran avait lui-même renoncé à ses propres droits. Et si une loi du Trône de Fer avait entre temps simplifié l'héritage au profit des filles de seigneur, cela n'empêcherait en rien les envieux et ambitieux de rester à l'affût. Même s'ils partageaient un sang commun, le chevalier connaissait mal ses cousins. Non pas qu'ils aient vécu éloignés dans sa jeunesse, mais parce qu'ils n'avaient jamais suscité un quelconque intérêt chez lui. Depuis la Rébellion, son regard s'était toujours porté vers l'extérieur, loin à l'Est. Même son sentiment d'attachement à sa maison s'était amoindri avant de connaitre la belle blonde, lui qui n'avait pour destinée que servir son ainé. L'instant présent et le futur qu'il s'imaginait mériter ne tiendrait toutefois plus compte du passé. Il avait gagné en résolution et en caractère en Orient. Si son bonheur devait lui coûter une part de son humanité, il l'accepterait bien volontiers. Les pires atrocités qu'il avait commis pour l'argent, il les ferait aujourd'hui par amour. Leur situation avait beau être précaire, le Taureau ne manquerait pas de détermination pour y remédier.

Elle pouvait en être sûre. Il l'en assurerait chaque fois que nécessaire.


- « Mes cousins... » , pesta le chevalier d'un soupir à peine audible, tout comme leur conversation. « S'ils devenaient une menace pour nous ou pour Alysanne... Je ferais le nécessaire, sois en certaine. Rien ne m'importe plus désormais que ta sécurité et celle de notre fille. », lui assura t-il d'un ton amoureux en volant un autre baiser à celle pour qui il avait traversé la moitié du monde.

Il aurait voulu plus, tout de suite. Après des années loin d'elle, avec tout ce qui remontait en lui de se trouver à nouveau à Noircouronne, Durran dut lutter pour entendre raison. Il n'y avait qu'elle pour faire naitre chez lui un tel... appétit. Il n'y avait qu'elle également pour parvenir à le réfréner. Mais seulement contre la promesse qu'ils se retrouveraient plus tard, loin des regards.


- « J'irai les voir. Il ne sert à rien de créer des soupçons, tu as raison. Il me coutera de ne pas te dévorer des yeux pendant ce dine. », concéda t-il finalement en restant collé à elle.  Aujourd'hui, après bientôt une décennie d'absence, c'est un homme prêt à tout pour elle qui rentrait chez lui. Un homme qui avait surmonté bien des épreuves, et en surmonterait des pires encore pour elle. Il était Son homme.

***

Il ne cessait de la dévorer des yeux. C'était plus fort que lui. Encore assoupie, nue sous les draps, blottie dans ses bras, elle était le sujet d'admiration des yeux transis de désir de son amant. Le chevalier humait avec plaisir le parfum de la jeune femme, effleurait de ses doigts les courbes si fantasmées pendant son exil. Elle était désormais sienne, et pourtant, ils devaient encore se cacher. Même avec son frère disparu, il ne pouvait la revendiquer aux yeux de tous comme sienne. Encore aujourd'hui, leur relation se devait de rester secrète. Un amer constat que le Taureau avait du mal à digérer. Car même chez lui, il était encore esclave du regard des autres. Esclave de la morale et de la loi des Hommes et des Dieux... Il se devait de changer cela. Il ne savait pas encore comment, mais il y parviendrait un jour.  

Peut-être est-ce de se savoir si pensif qui l'amena à saluer le réveil de sa belle d'un aveu. La sentant remuer légèrement contre lui, le chevalier la gratifia d'un sourire timide quoique bienveillant à son égard.


- « J'aurai pu le faire, tu sais... J'y ai songé voilà des années. »,  énonça le chevalier l'air absent, le regard désormais perdu dans l'obscurité qui se devinait encore au dehors. Il devrait quitter les lieux avant l'aube pour ne pas éveiller les soupçons. Il ne pouvait pourtant s'y résoudre tant la Tyrell lui avait manqué. Conscient qu'il avait certainement capté l'intérêt de sa belle encore somnolente. « Lorsque Jon était alité, que j'étais si proche du titre. J'aurai pu... J'ai songé à mettre fin à ses souffrances. Je n'aspirai qu'à prendre sa place, à t'avoir pour moi seul. Je t'aurai épousé, peu importe ce qu'ils auraient tous dit. A l'époque... Je me suis dit que jamais je ne me le serais pardonné. Mais aujourd'hui... Quand je sais tout ce que j'ai manqué ces dernières années. Je n'en suis plus si sûr... »

Un silence s'installa entre eux. Quant à en savoir la vraie raison... La belle blonde comprendrait certainement qu'il s'inquiétait de l'effet qu'aurait sur elle un tel aveu.
 
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« Noircouronne | An 299, lune 8 »

Assoupie contre son amant, Victaria était apaisée et avait tout d’un ange, bien loin de la femme insupportable qu’elle avait été tout l’après-midi, une fois son entrevue avec Durran terminée. Ils s’étaient quittés à regret, prolongeant leurs étreintes et leurs baisers autant qu’ils le pouvaient sans attirer trop les soupçons, après quoi la prudence les avait contraint à prendre des chemins séparés pour le reste de la journée, et ce jusqu’au dîner, elle retrouvant son rôle de régente des lieux, et le visiteur de retour, renouant avec sa famille. La née Tyrell avait alors trouvé le temps insupportablement long et c’était sa cousine Risley qui en avait fait les frais, supportant ses soupirs, son agacement et ses multiples complaintes en silence. Même Alysanne avait usé de sa patience, la questionnant de mille et une façon sur cet oncle qu’elle ignorait être son véritable père. Elle ne parvenait pas à se sortir Durran de la tête, et rien ne semblait l’aider dans cette tâche. Seule la course descendante du soleil dans le ciel parvint à la calmer. Lorsqu’il fut l’heure pour elle de se préparer pour le dîner, Victaria retrouva un semblant de calme et de naturel. Un semblant seulement puisqu’à nouveau, elle insista auprès de Jennis pour que son apparence soit irréprochable pour ce repas festif et familial. Encore une fois, elle voulait marquer le coup, que l’éclairage à la bougie n’accentue pas les ridules qui se formaient au coin de ses yeux. Elle pensait aussi à ce qui viendrait après le dîner… Elle avait hâte autant qu’elle ne redoutait ce moment. Victaria était obsédée par son apparence et elle avait pleinement conscience des huit années qui étaient passées sur son corps, sans oublier la naissance d’Alysanne. Elle n’était plus la jeune femme de vingt ans qui avait accepté de partager sa couche avec son beau-frère lors d’une période sombre. Si quelques cicatrices de plus sur le corps de Durran ne l’en rendait que plus attrayant, elle craignait que ça ne soit le contraire pour elle… elle était forcément perdante dans cette comparaison. C’était une autre sorte de bataille qu’elle avait mené en l’an 291 et qui avait laissé d’autres marques sur son corps et qui la laissait quelque peu pudique aujourd’hui. Aussi face à son miroir, tandis que Jennis s’occupait de ses cheveux, elle passait du sourire à la grimace, repensant aux mots et aux promesses que Durran lui avait faites quelques heures plus tôt, puis la panique de ne pas être à la hauteur, de revoir ce pavillon s’éloigner au loin sur le Murmure comme huit année auparavant  devenait une pointe douloureuse dans sa poitrine.

Mais elle avait pu lire la même intensité dans le regard du Bulwer lors du dîner, durant lequel elle n’avait rien pu manger, hormis quelques myrtilles tant les nerfs la saisissaient. Et il n’avait pas fui lorsqu’il l’avait défaite de sa tenue de deuil une fois de retour dans ses appartements. Elle n’avait vu nul dégoût dans son regard au moment où elle s’était trouvée la plus vulnérable. Alors après une ultime étreinte, elle avait pu s’assoupir contre lui, apaisée et rassurée. Malgré la fatigue provoquée par le trop plein d’émotions de la journée, son sommeil fut bref, comme si elle était craintive que Durran ne puisse s’échapper durant la nuit, ou bien que ces quelques heures doivent à tour prix rattraper le temps perdu de la décennie passée. Elle remua doucement et finit par se réveiller, relevant son visage vers lui, l’air encore un peu ensuquée, pour finir par caler son menton sur la main qu’elle avait posé sur son poitrail. Puis sa voix perça le silence et son regard se perdit dans le noir. Victaria se redressa un peu plus et fronça les sourcils un instant pour essayer de rattraper le fil de sa pensée et comprendre ce qu’il racontait. “Faire quoi… ?” demanda-t-elle doucement, d’une voix enrouée par la nuit qu’elle venait d’entamer. Puis Durran reprit et elle se tût, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Et puis au fur et à mesure de son aveu nocturne, sa mâchoire se contracta et ses yeux s’embuèrent. Son cœur gonflait de plaisir autant qu’il battait de colère. Était-ce parce que Durran était le seul homme à la faire rêver comme à l’exaspérer qu’elle l’aimait tant ? Probablement. Néanmoins, l’heure n’était pas à l’esclandre, pas plus que le lieu. Et Victaria n’était pas certaine d’avoir encore assez d’énergie pour cela.

Elle finit par se redresser dans le lit pour s’asseoir à côté de lui, ne laissant que fraîcheur sur sa peau d'albâtre là où la peau de Durran la chauffait quelques secondes plus tôt. Elle tira pudiquement le drap sur elle puis fixa intensément son regard dans le sien. “À quoi joues-tu Durran ?” siffla-t-elle entre ses dents. Elle savait que c’était une déclaration d’amour dans son langage, elle ne l’en aimait que plus d’ailleurs, mais il remuait un couteau dans une plaie qu’ils commençaient tout juste à panser. Il lui fallait plus d’une nuit pour oublier huit années de colère, à se rappeler qu’il leur avait tourné le dos. “Nous ne pouvons refaire le passé. Tu as fait ton choix ce jour-là et je t’en ai voulu à mort. À mort tu m’entends ?” Elle parlait d’une voix calme, pour éviter d’être entendue en dehors de la pièce, mais tout de même sèche. “Mais aujourd’hui tu es là et je l’accepte. Je le veux. Pourquoi avouer que tu aurais pu te débarrasser de la racine de tous mes… de tous nos problèmes ?” Une larme roula sur la joue encore rougie par le coussin sur lequel elle se trouvait un peu plus tôt. “Veux-tu m’entendre dire que j’aurais dû trouver le courage d’en finir avec lui à l’époque ? Que je n’aurais pas simplement dû penser à ce que cela ferait de tenir un oreiller sur son visage, mais vraiment le faire ? Ou qu’à l’annonce de ton départ j’aurais dû attraper ma robe préférée et courir jusqu’au bateau qui t’emmenait par-delà le Détroit ? Ou que lorsque tu t’es présenté à Hautjardin pour négocier mes fiançailles j’aurais dû faire entendre ma voix et imposer ton nom plutôt que celui de Jon ?” Elle soupira d’exaspération et finit par lui saisir le poignet, serrant relativement fort pour son gabarit et sa force. “Quel plaisir y-a-t-il dans ce jeu Durran ? De savoir tout ce que nous aurions pu faire de différent pour être heureux plus tôt ? N’a-t-on pas assez souffert jusque-là ?” Elle le défiait du regard à présent, tandis qu’une nouvelle larme s’échappait. “Je ne veux plus entendre parler du passé et des choix que nous aurions dû faire. Je ne veux plus parler que du présent et de l’avenir… Tu m’entends ?” Ses ongles s’enfoncèrent dans la chair de son poignet. “Tu me vois ? Je suis là, maintenant. Je suis à toi, et tu es à moi. Tu me l’as promis !” Elle soupira une nouvelle fois d’exaspération tandis que son coeur battait à tout rompre. Il n’y avait que lui pour charrier autant d’émotion à la fois en elle et la mettre dans tous ses états.
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@Victaria Tyrell et Durran Bulwer
An 299, Lune 8, Noircouronne
Il faudrait plus d'une nuit pour rattraper ces huit années d'exil. Ils devaient se redécouvrir, redéfinir ce qu'ils étaient l'un pour l'autre. Mettre des mots sur leur relation. Là-bas en Orient, Durran avait maintes fois imaginé leurs retrouvailles, ce qu'il aurait pu dire ou faire pour reconquérir la femme qui l'avait contraint malgré elle à l'exil. Il y était parvenu en s'ouvrant à elle, chose qu'il n'avait fait avec personne d'autre dans son existence. Pas même auprès de son regretté frère. Las, il lui faudrait faire bien plus d'efforts pour maintenir cette passion secrète sur les rails. Leurs seuls sentiments ne pourraient suffire. Pas après tant de temps. Pas face à tant d'obstacle à leur bonheur. Il allait raccrocher son épée. Offrir à leur fille la meilleure éducation, être là pour elle et faire le nécessaire pour qu'elle devienne plus qu'une énième lady bieffoise des plus mièvre parmi tant d'autres. Si ses mots et les affres de la passion les avaient réunis et de nouveau jetés dans les bras l'un de l'autre, il restait encore beaucoup à faire. Il devait même se réacclimater à vivre parmi les siens, sur les terres qui l'avait vu naitre. Accepter de ne plus avoir à tirer sa lame pour gagner sa vie. Mettre de côté sa soif d'aventure et renoncer à bien des plaisirs. Cela ferait pourtant toujours parti de lui. C'est ce qui l'avait forgé. Le corps meurtri et marqué par des années de combat, Durran Bulwer n'était pas le modèle du galant chevalier comme tant aspirait à l'être. Elle le savait. Il n'irait jamais parader à Hautjardin ou dans les tournois. Elle le savait également. Pour qui l'aurait-il fait d'ailleurs ? S'il s'avérait d'en convoiter une autre, le père de sa fille savait qu'elle en viendrait à lui rendre la vie impossible. Peut-être l'en aimait-il d'autant plus, car il savait qu'elle agirait alors par amour pour lui.

Ses mots étaient mus des mêmes sentiments. Il en avait conscience en fixant l'âtre encore rougeoyant de la cheminée de leur chambre, l'air absent. Pas moins présent auprès d'elle, de corps comme d'esprit, le chevalier se montra néanmoins bien plus expressif lorsque les délicats doigts de sa belle se refermèrent sur son poignet. Ses prunelles cristallines perdus dans celle toutes aussi expressives de la Tyrell, Durran dut se faire violence pour ne pas de nouveau céder à la passion et chercher ses lèvres des siennes. A la place, il pesa chaque parole pour trouver que dire. En cela aussi, il n'avait jamais été des plus brillant. Il était bien meilleur orateur dans le langage de l'épée que celui des mots. Le Taureau trouve pourtant quoi dire en cet instant, la larme coulant sur la joue de son amante l'y aidant certainement.


- « Je... Tu as raison. J'ai vécu des années avec un vain espoir qui se résumait toujours à des "Et si ?". Il est temps de laisser cette blessure cicatriser. Je tiendrais ma promesse. Auprès de toi comme d'Alysanne. Tu m'as avec toi aujourd'hui, et je le resterai à l'avenir. » Répondit son homme d'une voix chaude en effaçant d'une caresse les larmes de son amante avant d'échanger avec elle un langoureux baiser.

Et il la tiendrait cette promesse pendant les années qui suivirent. Ce n'est qu'en voyant leur ambition d'offrir un avenir plus conséquent à leur fille que la condition de vassal des Hightower qu'il tirerait à nouveau l'épée. Et qu'il s'éloignerait pour un temps d'Elle.


***

Noircouronne, An 304, Lune 6, Semaine 2


D'innombrables pavillons flottaient au vent du Murmure. Il y avaient là maints blasons, tous unis derrière la cause du Dragon de l'Est. Défaite à Trois-Tours, la flotte qui ramenait les rebelles à Noircouronne aurait dû voir toutes ses bannières mises en berne. On avait pourtant insisté pour les voir flotter au vent. Tant pour le moral des hommes vaincus que celui des sujets des Bulwer, chez qui tous allaient prendre racine pour de nombreuses lunes. Loin de rentré couvert de gloire, avec pour seul butin des otage à l'utilité discutable, Durran payait sa vanité et l'ambition qui l'animait depuis de près de deux ans. S'il n'était pas abattu pour autant, il comprenait maintenant qu'une rébellion ne se menait pas comme n'importe quelle guerre. Plus que tout autre conflit, celui-ci avait tout autant pour adversaire les fidèles de la Couronne que l'arrivisme des meneurs rebelles. Il avait beau s'être opposé à quitter les murs des Costayne pour rencontrer les Tyrell sur le champ de bataille à deux contre un, il avait payé comme les autres leur cuisant échec. En contemplant les murs noirs de la forteresse qui l'avait vu grandir depuis le large, le visage de ce chevalier au service des seigneurs de Villevieille le hantait. Non par le poids de son trépas sur sa conscience, mais parce qu'il s'en était fallut de peu de voir les rôles inversés.

C'est ce qui motiva le Bulwer à oublier des années d'interdit, faire fi des dernières conventions pour enfin obtenir ce qu'il désirait peut-être le plus en ce monde. En quittant la réunion des leaders rebelles pour décider de la suite des opérations, un rassemblement où ils convinrent ironiquement de camper sur leurs positions, Durran se dirigea d'un pas empressé vers les appartements de sa belle-sœur. Après des lunes d'angoisse et de séparation, on aurait pu s'attendre à des retrouvailles chaleureuses et passionnées, quoique secrètes. Il n'y eu pourtant pas un baiser, juste une étreinte chaste qui pourrait décider de bien des choses. Les traits fatigués, presque émaciés, le chevalier n'était guère à son avantage.


- « J'en ai assez de tout ceci... Me cacher, sans cesse espérer obtenir un moment volé auprès de toi. Si je dois un jour payer le prix de mes actions devant les hommes et les dieux, je veux n'avoir aucun regret dans cette vie. » Annonça le brun d'un ton amoureux mais fatigué. Comme il aimait tant le faire, son regard perçant se perdit dans celui si expressif de sa belle, ses mains se posant à nouveau sur sur hanches tant fantasmées.  « Je t'aime si ardemment que j'en suis arrivé à traverser la moitié du monde pour espérer t'oublier et me faire pardonner ma faute. Pour toi je suis revenu, pour notre notre fille j'ai à nouveau tiré l'épée en espérant lui offrir la place qu'elle mérite. Aujourd'hui je rentre défait. Peut-être le sort tournera t-il. Peut-être pas. Quoi qu'il advienne, je veux vivre ce qui nous unit jusqu'au bout. Epouse-moi. » Demanda t-il finalement d'un air décidé en l'emprisonnant d'une douce étreinte.

Il ne souffrirait aucun refus, elle le connaissait assez pour en avoir conscience. Il n'avait plus que faire de ce que l'on pourrait dire sur leur passion. S'ils devaient être défaits pour de bon, si le Taureau devait payer son audace et sa duplicité dans les prochaines lunes, il voulait le faire en étant uni pour de bon à celle qui hantait ses rêves depuis tant d'années. Il ferait le nécessaire. Il trouverait un septon qui accepterait d'officier. Car même défait et au milieu de troupes qui attendaient avec inquiétude la suite des opérations, il restait maitre en ces lieux. Et s'ils venaient finalement à triompher, si le roi qu'ils soutenaient venaient à monter sur le Trône de Fer... Alors ferait-il le nécessaire pour faire complètement approuver leur union. Dussent-ils se rendre en doléance auprès du nouveau monarque pour lequel il aurait combattu...
 
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« Noircouronne | An 304, lune 6 »

Les dernières lunes et tout particulièrement les dernières semaines avaient été éprouvantes, se succédant et se ressemblant, pesantes de silence. On savait que les armées avaient fini par s’affronter à Trois-Tours, mais c’était tout ce que l’on savait. Alors depuis Victaria attendait. Elle avait traversé Noircouronne de long en large et en travers, chaque jour, au point que sa cousine Risley avait tenté de la faire retrouver le sourire en plaisantant sur l’état de ses semelles sans même avoir quitté le domaine familial. Mais bien évidemment, la petite Jennis ne récoltait que des yeux noirs et du mépris… Mais au moins, les pensées de sa maîtresse étaient changées l’espace de quelques secondes, et cela suffisait à la Risley pour savourer un sentiment de devoir accompli.

Même lorsque les pavillons apparurent au loin, annonçant que l’armée du Dragon de l’Est venait trouver refuge à Noircouronne, Victaria n’en fut pas plus sereine. Seule la vue de Durran pouvait le poids qui s’était durablement logé sur ses épaules. Elle s’accrochait au fait que l’armée choisissait le domaine des Bulwer, et qu’il était probablement celui qui avait soufflé cette option à ces compatriotes. Il y avait bien évidemment l’aspect pratique du lieu, mais elle tenait à garder espoir. Normund tente de lui montrer son chevalier à la lunette, du haut de la plus haute tour de Noircouronne, celle-là même où elle avait pu le voir prendre le large, mais elle tremblait tant d’impatience qu’elle ne parvenait pas à le repérer, uniquement les couleurs de leur famille. Elle dut donc se fier à son oncle, ainsi qu’à Alysanne qui jurait sur les Sept et tout ce qu’elle avait de plus cher qu’elle le voyait également, vivant, sur le bateau portant le pavillon Bulwer. Et c’est à ces mots prononcés par leur fille que ses jambes cédèrent et qu’elle s’effondra dans les bras de Normund qui avait réagi assez vite pour la rattraper tant bien que mal. Elle pleura de longues minutes durant, expiant toute l’anxiété qui avait empoisonné son quotidien et paralysé ses nerfs depuis le début de la nouvelle année, tandis qu’il avait pris la mer pour aller se battre, remerciant les Sept en pagaille entre deux sanglots de lui rendre l’homme qu’elle aimait plus que de raison.

Elle resta ainsi au sol presque une heure, le temps de redevenir maîtresse de ses émotions, retrouvant son masque orgueilleux habituel. Elle fit tout de même un détour par ses appartements pour se rafraîchir le visage, dissimuler les traces des larmes fraîchement coulées et rajouter un ruban précieux et colorés dans ses cheveux pour rajouter un peu de vie à son apparence. Mais il n’y aurait nul maquillage prononcé ou tenue extravagante pour ces retrouvailles-ci. Nul doute qu’il y aurait eu des morts durant ces dernières semaines, peut-être même des blessés graves luttaient encore pour leur survie, et le moral des troupes n’était pas encore à la fête. Pour une fois, elle était prête à faire preuve d’humilité. Et puis une heure passée devant son miroir à s’apprêter, serait une heure de plus passée loin de Durran, et cela n’était tout simplement pas tolérable.

Pourtant, il semblait qu’elle était la seule à tirer cette conclusion puisque Durran fut retenu pour un ultime conseil militaire sur ce qu’il venait de se passer, et poser les prémices de ce qu’il adviendrait par la suite. On lui fit savoir qu’il n’était pas utile d’arpenter les couloirs environnants la pièce de réunion et qu’il lui valait mieux regagner ses appartements, son beau-frère saurait la trouver en temps et en heure lorsqu’il aurait fini. Le soldat se fit rappeler à l’ordre sur son attitude et sa façon de s’adresser à la régente des lieux, néanmoins, elle obéit, après tout, elle préférait retrouver le Bulwer dans le confort et le calme de ses appartements plutôt que d’une façon si publique.

Lorsqu’enfin sa porte s’ouvrit pour laisser paraître Durran, Victaria ne put retenir un soupir de soulagement et elle quitta prestement le fauteuil sur lequel elle avait patienté pour aller à sa rencontre. Elle élança ses bras de part et d’autre de l’homme à la carrure épaisse pour l'étreindre. Et elle aurait aimé que le moment dure une éternité, pour continuer de sentir ses muscles, son odeur, percevoir ses larges mains sur elle. Mais déjà elle le sentit s’échapper et le froid vint, sur son buste, remplacer le corps de son amant. Son air était sérieux, alors elle l’imita. Elle ne pipa mot durant son discours, s’abreuvant uniquement de ses paroles, et ses yeux bleus sondant la moindre parcelle de son visage. Parce que dans son coeur, elle avait tout de suite senti que ce moment était important, et qu’elle voudrait en chérir le souvenir pendant longtemps. Il avait enfin prononcé ces deux mots qu’elle avait attendu depuis qu’il était entré dans sa vie, et plus encore durant ces cinq dernières années passées à ses côtés. Peu à peu son air solennel se détendit pour laisser naître gracieusement un sourire sur son visage. Le plus doux qu’elle n’avait jamais arboré, pour la simple et bonne raison qu’il était vrai. Pas de ceux qu’elle sortait par politesse, cette fois-ci, elle était simplement heureuse, pas extatique, pas revencharde, pas fière, simplement heureuse. L’homme qu’elle aimait, qui la comprenait mieux que personne venait de lui revenir entier, et voulait partager le restant de leur vie unit à elle. C’était toutes les raisons de sourire.

Évidemment que c’était une union à laquelle elle avait songé. Cela n’aurait pas été la première fois dans l’histoire de Westeros qu’une veuve prenait un frère afin de conserver l’alliance familiale. Catelyn Tully n’avait-elle finalement pas épouser Eddard à la mort de Brandon ? Mais chaque fois que la belle blonde avait avancé cet argument à son oncle Normund, celui-ci lui avait rétorqué que l’existence même d’Alysanne suffisait à maintenir l’alliance, et qu’il aurait été déraisonnable d’attirer les regards sur leur amour débordant si tôt après la mort de Jon. Alors elle avait songé à un autre prétexte, celui de resserrer les liens entre les deux branches, s'assurant ainsi que Durran ne tenterait jamais d’usurper le pouvoir d’Alysanne, bien qu’ils sachent qu’il n’y avait aucun risque à cela. Mais il serait publiquement attendu une grossesse d’un tel genre d’union, et ni la mère ni le père ne souhaitaient priver leur tendre fille de ce qui lui revenait de plein droit. Alors quelques fois, Durran avait évoqué l’idée d’un mariage à lui, plus une formalité qu’autre chose, pour trouver une nouvelle alliance et finir de dissiper le moindre soupçon, mais cette idée avait fait enrager la née Tyrell chaque fois qu’elle avait été évoquée. Elle n’aurait jamais supporté de devoir le partager à nouveau. Et cela allait à l’encontre de tout ce qu’ils s’étaient promis à leurs retrouvailles.

“Perdus pour perdus…” souffla-t-elle doucement, toujours son sourire aux lèvres, tandis qu’elle comblait le vide qu’il avait recréé entre eux, malgré ses mains sur ses hanches. La situation avait changé, les regards et les priorités n’étaient plus les mêmes. Il y avait déjà tant de mensonges dans leur vie… “Que tout le monde sache, ce que mon coeur et ce que les Sept savent déjà.” Elle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser léger sur ses lèvres. “Je serais ta femme aux yeux de tous Durran.” Puis elle accrocha ses bras autour de son cou et se plaqua contre lui pour lui offrir un baiser sensuel cette fois-ci. Maudit soit Normund et ses réprobations constantes quant à son désir de remariage. Alysanne l’apprendrait de Durran lui-même, nul doute qu’elle en serait plus heureuse que de sa bouche à elle. Il allait être à lui, ils n’auraient plus à se cacher, moins à se justifier que par le passé après ces cinq années de vie commune. “N’attendons pas !”
(c) DΛNDELION
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