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The unseen enemy is always the most fearsome {FB / solo}

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The unseen enemy is always the most fearsome
Solo


« Noirport | 304, lune 4, semaine 2 »

Le silence régnait dans la chambre. La lumière filtrait tout juste derrière l’épaisseur des rideaux et quelques oiseaux poussaient la chansonnette au loin. Ce fut suffisant pour réveiller en douceur la dormeuse des lieux. Melara grogna doucement et s’étira de tout son long dans ce lit que Godric avait été contraint d’abandonner pour répondre à l’appel de son Roi. Elle se frotta les yeux avec nonchalance pour s’aider à s’extirper des griffes du sommeil. Voilà longtemps qu’elle n’avait pas dormi aussi paisiblement… Rien ne l’avait réveillée pendant la nuit. Elle se sentait reposée et prête à affronter cette nouvelle journée en terrain ennemi, comme elle était livrée à elle-même, aux ordres de sa belle-soeur, avec toutes les réclamations que pouvait faire un nouveau né. Le silence régnait. Cette pensée la percuta à nouveau de plein fouet. Si elle avait accueilli cette constatation avec un certain plaisir en s’éveillant, à présent son cœur battait fort dans sa poitrine au point de lui donner envie de vomir. Pourquoi avait-elle pu dormir aussi longtemps ? Pourquoi Nerea ne l’avait-elle pas réveillée dans la nuit, comme chaque nuit auparavant ?

Toute trace de somnolence avait, à présent, disparu. Melara était aussi éveillée qu’elle pouvait l’être. Elle se redressa d’un coup sur le matelas, envoyant les couvertures au sol d’un geste précipité, afin de pouvoir s’approcher du berceau installé à côté du lit. Nerea était là. Silencieuse. Emmaillotée dans son lange comme la veille au soir, allongée sur le dos, avec un poing serré qui avait réussi à s’échapper, relever au-dessus de ses cheveux noirs. Elle semblait paisible. Melara posa une main protectrice sur elle, pour se rassurer, mais rien de se passa. Nerea ne réagit pas, restant immobile comme la pierre. Le cœur de Melara battit encore plus vite et elle se précipita de l’autre côté du lit pour tirer sur les rideaux et laisser pénétrer la lumière matinale dans la pièce. Elle manqua d’arracher la tringle du mur de pierre tant son geste avait été hâtif et peu maîtrisé, mais le bois tint bon. Dès que la lumière éclaira la chambre, elle fit volte face pour revenir du côté du berceau et de sa fille, tremblante d’incertitudes.

Comme elle l’avait redouté, sa fille était à présent pâle comme la mort et elle n’avait pas bougé d’un sourcil malgré le soleil qui baignait son visage. Elle ne gigotait plus, elle ne protestait pas, elle ne pleurait pas. “Non, non, non, non…” Elle n’avait que ce mot à la bouche tandis qu’elle la secouait dans son berceau pour la réveiller et avoir une réaction d’elle. Pour en finir avec ce cauchemar. Mais le contact sous sa main était froid, comme tout le reste du corps de l’enfant. Elle ne parvenait pas à glisser son doigt dans le poing serré de sa fille, celui-ci restait obstinément clos, tandis que ses petits doigts fins étaient devenus durs comme de la pierre. Melara manqua de s’étrangler dans un sanglot et seul le hurlement désespéré qu’elle poussa lui permit de reprendre son souffle. Elle saisit sa fille dans ses bras pour tenter de la bercer, de la réchauffer pour la raviver. Mais ses forces commençaient déjà à lui manquer et elle se laissa tomber au sol, contre le lit, sur les couvertures chavirées un peu plus tôt. Cependant, la mère avait beau mettre tout son amour dans ses gestes et ses paroles d’encouragements, rien ne changeait à la situation et elle ne parvenait à rien si ce n’était recouvrir Nerea de ses larmes.
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The unseen enemy is always the most fearsome
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« Noirport | 304, lune 4, semaine 2 »

Le cri de Melara avait alerté une servante qui passait dans les couloirs à ce moment-là. Assourdie par sa peine et le rythme violent du sang dans ses tympans, la née Cole n’entendit pas toquer à sa porte, pas plus qu’elle n’entendit le bois se mettre en branle. Elle ne prit conscience de sa présence que lorsque Rosyn entra dans son champ de vision, en s’accroupissant à ses côtés, posant une main peu assurée sur le bras de la jeune mère. Melara releva sur elle des yeux emplis de terreur et de douleur. Elle retira sa main du lange de Nerea pour s'agripper au tablier de Rosyn. “Faites quelque chose ! Aidez-la !” Puis elle pleura de plus belle lorsque son regard d’Onyx retrouva la vision du petit corps sans vie. Son bras retomba lourdement, lâchant sa prise sur la servante, et une nouvelle complainte s’échappa de sa gorge tandis qu’elle se repliait un peu plus sur sa fille, perdue. Le bras dans lequel Nerea était calée n’avait de cesse de bouger, pour continuer à la bercer. C’étaient deux réalités qui se livraient bataille dans l’esprit de Melara en cet instant. Une partie d’elle, sous le choc, s'agrippait à son amour pour sa progéniture, à sa bonne santé quelques heures auparavant, et refusait de croire que l’Étranger l’avait prise à ses côtés, continuant ses gestes doux et maternels à son égard. L’autre partie ne pouvait oublier l’image de sa fille inerte, le contact de sa peau froide et la rigidité de son corps sans vie. Toutes ces choses lui étaient d’une douleur insupportable et il lui semblait soudainement que tout le poids du monde venait de se loger sur ses épaules.

Le temps semblait se distordre pour avancer à une vitesse qui n’avait plus aucun sens. Il lui sembla que Rosyn avait mis une éternité à réagir, à se résoudre à aller chercher le mestre pour leur venir en aide. Et pourtant, à peine était-elle partie, qu’elle semblait déjà revenue, accompagnée de l’homme de la Citadelle et de deux autres servantes. Elle voyait leurs lèvres bouger mais les sons qui parvenaient à ses oreilles n’avaient aucun sens. Melara vit le mestre tendre ses bras en direction de Nerea et se laissa faire, jusqu’à ce qu’il ne cherche à la soustraire à son soutien. Tout le corps de la jeune mère se tendit, en alerte. “Non !” hurla-t-elle à l’adresse du vieil homme tandis que son deuxième bras se refermait sur son trésor et qu’elle la couvrait du reste de son corps, toujours repliée au sol. Ce corps secoué de nouveaux sanglots n’avait que peu de force, et pourtant il resistait aux mains du mestre et de la plus costaude des servantes. Melara ne se rendit même pas compte qu’on la retournait. Le mestre lui fit à nouveau face et cette fois elle l’entendit parler. “Laissez-moi l’examiner, s’il vous plaît Lady Melara.” Résignée, ou peut-être parce que la servante lui maintenait le bras, elle finit par laisser Nerea s’échapper de son emprise, tandis que le mestre la posait sur le lit, à juste à côté d’eux, pour défaire son emmaillotage. “Sauvez-la… je vous en supplie…” dit-elle la voix brisée alors qu’elle se retournait pour prendre appui sur le lit de ses avants-bras, les genoux toujours cloués au sol. “Je vais voir ce que je peux faire, je vous le promets.” répondit-il avec une certaine douceur. Melara hocha doucement le visage et referma sa bouche d’un air pincé. On aurait dit une enfant après un énorme chagrin. Il n’y avait plus rien de terrifiant à son propos. Mais avec ses yeux à nouveau rivé sur le visage de sa fille, elle ne vit pas le mestre se tourner vers Rosyn pour lui demander de quérir son bonsomme…
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« Noirport | 304, lune 4, semaine 2 »

Les paupières de la jeune femme n’avaient jamais été aussi lourdes, pourtant elle savait qu’il lui fallait s’éveiller. Elle avait senti le matelas de plume bouger juste à côté d’elle, signifiant que quelqu’un avait pris place au bord du lit. Elle sentait une main délicate sur son épaule et une fois familière qui tentait de la ramener dans le monde des vivants. Le craquement familier du feu qui brûle dans l’âtre résonnait dans ses oreilles. Il y avait une douceur ambiante qui régnait, une atmosphère qui se voulait rassurante. Et pourtant son esprit flottait dans le brouillard d’une façon des plus dérangeantes et sa poitrine était douloureuse. Oppressée. Elle avait des courbatures sans pouvoir se rappeler ce qu’elle avait fait pour les mériter, n’étant plus sortie sur Scarlet depuis longtemps compte tenu de sa grossesse. Sa grossesse. Cette réflexion fut comme une tornade sur le brouillard, dissipant sur son chemin les doutes qui subsistaient. Dans un effort presque surhumain, elle parvint à ouvrir les yeux, découvrant la présence de Wylla à ses côtés, la tante de son époux. Son regard était triste mais son visage tentait d’afficher une façade calme. Melara, elle, luttait pour éviter que ses yeux ne se referment. Derrière la née Rambton, au fond de la pièce, non loin du feu, la silhouette du mestre se dessinait et Melara se rappela du breuvage qu’il lui avait préparé. Son état de fatigue intense s’expliquait enfin, ainsi que le flou de ses souvenirs. Elle trouva néanmoins la force de se redresser sur ses coudes, usant des coussins pour y appuyer son dos et ne pas retomber immédiatement. “Nerea ?” prononça-t-elle avec difficulté d’une voix érayée.

Wylla ouvrit la bouche pour lui répondre mais aucun mot ne put en sortir. Le mestre s’avança alors, revêtant un air solennel. “Il était trop tard ma Lady, je n’ai rien pu faire.” Cette fois-ci Melara ne retint pas ses paupières, retrouvant l’obscurité en se laissant aller sur les coussins. Les larmes recommencèrent à couler sur ses joues et son corps fut secoué de sanglot tandis qu’elle entendait les voix du mestre et de sa tante par alliance se confondre en excuses et condoléances. Melara elle ne sentit plus que le froid et la douleur. Elle se sentait soudainement si seule. Elle voulait la présence et la voix rassurante de sa mère pour comprendre ce qu’on cherchait à lui dire. Il n’y avait rien de normal à ce qu’on cherchait à lui raconter. La née Cole semblait prête à se laisser avaler par le désespoir lorsqu’une pointe de colère vint la ranimer. Elle rouvrit les yeux et darda un regard noir sur le mestre. “Comment est-ce possible ? Elle était en parfaite santé hier soir, vous l’avez vu de vos propres yeux !” cria-t-elle à l’adresse de l’homme de La Citadelle. Celui-ci parut confus et baissa les yeux vers ses pieds tandis que ses doigts caressaient nerveusement les différents anneaux de son collier durement gagnés. “Cela est rare, mais cela arrive parfois dans les premières semaines qui suivent la naissance, Ma Lady.” “C’est faux !” Melara fulminait à présent, il ne lui restait plus que sa rage. Les Sept avaient déjà pris son père, ils ne pouvaient pas lui prendre sa fille à présent, ils devaient y avoir une autre explication. “Qui est venu dans ma chambre cette nuit ? Elle est venue pas vrai ? C’est elle qui l’a empoisonnée ! Elle me fait payer pour ce que j’ai dit d’Adam, pas vrai ?” C’était la seule explication qui tenait debout pour Melara. Nul doute que Jyana avait une connaissance des poisons grâce à sa mère et elle en avait usé sur Nerea, sinon comment aurait-elle pu succomber aussi vite ? Sans aucun signe avant-coureur ?
(c) DΛNDELION
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