d'anciens amants à cruels ennemis [Viserys / Daena]

Viserys,

Si tu savais comme j'ai hésité à prendre cette plume. Comme j'ai raturé et raturé des papiers avant de me décider à t'écrire cette missive. Maintenant que tu reviens, que tu dévoiles ta position, me voilà de l'obligation de te faire parvenir mes mots.

Ô, ne t'inquiète pas. Nulle amitié ne me pousse à t'envoyer cette lettre. Car je vois bien que cette dernière est morte à l'instant même où tu empoissonnas une enfant et que tu jetais l'opprobre sur ton propre nom. Je n'estimais n'avoir nul mots à te confier. Tes actions parlaient d'elle-même.

Tout fois, mon ami, voilà que tu t'attaques à ma famille. A celui qu'un jour tu appelais frère. Où est passé le Viserys que j'ai un jour connu ? Le prince bon et intègre qui réfléchissait avant d'agir et qu'on pouvait penser loyal ? Aujourd'hui, voilà que tu retrouves tes vieux amours et que tu empoissonnes ? Ô tu ne peux imaginer ma rage. A moins que tu ne la vois que trop bien. Nous nous connaissions Viserys. Mais je ne vois aujourd'hui que le feu que tu croyais pourtant éviter. T'es-tu donc perdu dans les flammes de tes ancêtres ? Tu disais ne plus vouloir cette piège lancée à votre naissance. Mais de quel côté est-elle tombée dit moi ? Que penses-tu qu'elle soit aujourd'hui alors que tu ravages des terres, que tu détruits des familles et que tu empoissonnes jusqu'à tes propres amis ?

Où est l'homme que j'ai autrefois connu ?

Je ne viens pas implorer Viserys. Tu sais parfaitement que je ne le fais pas. Je viens tenter de raisonner un homme que j'admirai. Un prince grandiose, cultivé, intelligent, prêt à tout pour les siens. Qu'en est-il de cet homme aujourd'hui ? Qui es-tu ?  Jamais le Viserys d'autrefois n'aurait versé dans la coupe de Willos un poisson mortel. Et ne vient nullement dénier mes mots. Je sais que tu es coupable de cette ignominie. Tout ça pour quoi Viserys ? En quel but ?

Je te demande de revenir à la raison.

Que les Sept accompagne tes pas quand tu recevras cette missive et qu'ils guident tes décisions vers la sagesse.


2

Daena,

Voilà qui me navre de voir que tu ne me porte plus de sentiment. Il me faudra en faire le deuil, comme beaucoup d’autres choses.

Ce prince est toujours là, il était là à Winterfell lorsque j’ai tué la monture du roi nécromancien qui menaçait mon royaume et mes sujets, il était là lorsque mon Lord Commandant de ma garde personnelle tua le nécromancien. Si ce royaume est encore debout, c’est bien du fait de ma volonté à le défendre et à le protéger là où j’aurai eu bien plus grand intérêt à rester caché et à attendre mon heure plus durablement. C’était une action déconsidérée et qui venait du cœur pour protéger le peu qui me reste et que j’aime. Voilà ce qu’il en est des qualités que tu énonces, et crois bien que sans mon intervention, la majorité des habitants de ce continent n’auraient était que des pantins de chair dans les mains de cet horrible marionnettiste. Il m’aurait été facile de partir avec mon dragon et de vous abandonner à votre triste destin, et toi qui me connais si bien, tu sais que ces mots sont sincères et véritables. J’ai fait ce que je devais ce jour-là et tu fais partie des raisons pour lesquelles je l’ai fait.

Le reste ce n’est que la guerre ma chère Daena, elle est laide et peu chevaleresque, j’en conviens, mais chaque action est soigneusement calculée, et crois bien que mon objectif est de régner et je préfère éviter de le faire sur un tas de cendre. La folie et l’incohérence ne hantent pas mon esprit. Je me dois simplement d’être implacable, je le dois pour moi-même, car ma vie est en jeu (et j’y tiens figure toi.) mais aussi celle de tous les hommes qui sont venu me trouver et me faire un bilan de ce royaume que mes ancêtres, on construit et que j’aime par-dessus tout. Pour tous ces hommes qui refusent de voir Westeros devenir faible. Pour tous ces gens qui voient la foi hérétique du dieu du feu qui menace la religion des Septs. Pour tous ces gens qui ont vu leur famille être enlevée par les fer-né. Pour tous ces gens qui craignent mon frère et qui ont peur qu’il guide le royaume à sa perte.

As-tu consciente Daena qu’en m’adressant cette lettre et m’appelant Prince, un titre que mon royal frère m’a privé… Tu t’es mise en danger ? Rien que pour m’avoir appelé par ce titre, il serait capable de te mettre à mort. Penses-tu que ta précieuse famille viendrais te sauver si mon royal frère portait son ire contre toi ? Où ne te sacrifieraient ils pas pour préserver leurs biens et leurs richesses ? Là encore en encore au fond de toi, tu sais que j’ai raison même si je présume qu’une partie de ton cœur refusera de l’admettre. Mais je ne pourrais t’en blâmer ? Moi aussi, j’avais confiance en mon frère et en mon sang avant qu’ils ne m’abandonnent tous et toutes.

Ce que je vais faire et ce que j’ai déjà fait n’est pas personnel, c’est la guerre, et toute la tension qui en découle. J’ai bien conscience du poids de chaque vie au creux de ma main, chaques grammes de celle-ci, mais si je le fais, c’est dans l’espoir d’obtenir une victoire moins coûteuse. Je me sers des outils, et des armes à ma disposition. Les désertions d’une armée à toute jambe suite à la perte d’un illustre chef vaux bien mieux que de tous les brûler dans les flammes de Némésys. Ne crois nullement que j’ai la fibred’un assassin, je n’ai aucun plaisir à faire cela. Il n’y a rien de personnel rien que la guerre, et le camp d’en face en fait-tout autant, les tentatives de meurtres du camp loyaliste sont toute autant là. Est-ce plus moral, car il s’agit du camp de ton époux ? Où admettra-tu qu’au final qu’importe le cuisinier, les plats seront toujours empoisonnés qu’importe le camp. Il n’y a rien à faire et nul racine ou liane auquel nous rattraper pour éviter ce qui va arriver, la guerre est là et elle ne se terminera que par ma victoire.

Car Les Septs sont avec moi, je suis leur champion et je défendrais La Foi tel qu’aurai dû le faire mon frère face aux hérétiques de la flamme et aux primitifs des anciennes fois. Je n’aurai point à rougir de honte quand le Grand Septon bénira mon front de la couronne lors de ma victoire, car je suis là pour apporter l’ordre en mon royaume.

Cette lettre n’ira jamais chez mon frère, je ne te veux pas du mal, et lorsque je serai victorieux sache que je prendrais toutes les dispositions pour que tu n’aies pas à souffrir de la défaite du camp loyaliste. Par affection pour ce que nous avons été, par affection à l’amour que je t’ai porté. Si j’ai dû me séparer de l’anneau que Maegaery Tyrell m’a offert lors de mon exil, il n’en ai rien du pendentif que nous portions tout deux autrefois.

Si tu dois prier les Sept et allumer une bougie, prie qu’en cas de défaite de ma part, les loyalistes ne mettent pas la main sur ma correspondance. Si je dois perdre mon âme pleurerai de devoir t’entraîner avec moi car mon frère le fol se jettera sur toi tel un tigre sur sa proie. Dans le cas contraire, tranquillise-toi , tu ne seras pas oublié quand il sera question de ma victoire.

Viserys,

Nos sentiments. Cette amitié. Viserys, tu l'as enterré de toi-même. Je peux comprendre la guerre, je peux comprendre que tes choix en soit cornélien. Mais Wylla ? Qu'avait donc fait la demoiselle aux cheveux verts pour justifier tout ceci ? Pourquoi avoir entrainé ta propre fin de la sorte Viserys ? Tu aurais pu vivre, continuer comme tu l'avais toujours fait... Ton geste est impardonnable. Tu le sais aussi bien que moi. Et mon avis importe peut. C'est celui des Sept, dont tu te gausses être leur champion.

J'ai conscience des dangers. J'ai conscience de mes actes Viserys. Je ne prends les décisions à la légère, encore moins depuis que mon rôle me l'oblige, encore moins depuis qu'une vie dépend de la mienne. Mais j'espérai, au fond, pouvoir te raisonner. La mort nous arrache chaque jours des Hommes valeureux. On m'a apprit à me soucier du peuple et je le fais. Ne vois-tu pas les visages ravagés par la guerre ? Ne vois-tu pas ce que cette folie entraine. Je sais que les esprits s'échauffent vite mais... mais tu es revenu Viserys. Je te sais ambitieux. Nous avons partagés cette flamme autrefois. Mais à quel prix....

Alors oui, les miens ne prendront nullement ma défense si ces lettres  devaient tomber entre de mauvaises mains. Je le sais. Je ne suis aveuglée par aucune colère ni par aucune désillusion. Le pouvoir nous attire tous dans ses griffes et je ne laisserai mon fils tomber par la faute de mes propres espérances. Mais je t'en veux Viserys. Je t'en veux aussi fort que je t'ai un jour porté dans mon coeur. Parce que cette guerre détruit tout et que tu en es responsable. Qu'importe les belles paroles. C'est toi qui entraine cette folie. Par un acte, un crime que tu as échoué. Tout vient de là... Tu le sais au plus profond de toi. Ne tombe pas dans le même piège que tes ancêtres, je t'en supplie. Et tu sais aussi bien que moi que je ne supplie personne.

Alors qu'il en soit ainsi Viserys. Que cette guerre continue pour des espérances folles. Combien tueras-tu pour ça ? Iras-tu jusqu'à ôter la vie à ton neveu, un enfant si jeune, pour une couronne qui te rendra toi aussi fou ?

Je ne peux l'accepter.

Mais soit. Nous combattrons dans des camps opposés Viserys. Et saches que je ferai tout pour protéger ma famille, qu'importe s'ils ne le feraient pas en retour. Mattis est bien trop jeune pour subir cette violence qui déferle sur nos terres.

J'en suis désolée. J'ai, idiotement peut-être, pensé que tu pourrais cesser cette folie. L'exil était mieux que la mort. Mais tu as fait ton choix. Rhaegar n'aurait de fin tant qu'il ne t'aura pas tué et exposé au peuple qu'il fera te haïr. Tu t'es condamné Viserys. Et cela m'attriste plus que je ne voudrai l'accepter.

Puisse ton souvenir continuer à animer mes pensées car je ne vois plus ici que le fantôme de celui que j'ai, un jour, aimé.



2

Daena,

Ainsi donc c’est pour cette histoire de petite nordienne que tu entretiens toute cette tension ? L’arrogance et la haine, j’ai vu dans son regard tout ce qui démontrait que mon frère n’avait pas brisé le Nord après leur inconséquente rébellion face à mon père. Je désirais faire taire ce regard méprisant, car par mes mots, par ma volonté des gens, sont prêt à se damner pour exécuter mes ordres et ils l'ont fait.

Mais c’était la volonté des Septs qu’elle survive, que je sois démasqué. Ils m’ont libéré d’un mariage qui m’emprisonnait d’un mariage qui m’empêchait d’avoir des enfants de mon sang et d’être le véritable Targaryen que j’aurai dû être. Je n’étais qu’un enfant égoïste et capricieux avant cet exil, un enfant qui avait l’intellect, mais pas le courage. L’exil et les privations m’ont forgé en tant qu’homme.

La flamme de l’ambition brûlait en moi, elle n’avait à cette époque que la lueur faible d’une bougie. C’est toi qui as ravivé cette passion, en soufflant à mon oreille. Toi qui te rêvais d’être princesse, même reine à mes côtés. Où est la Daena qui savait son sang descendait des antiques rois et que son lignage méritait plus que se a quoi elle était destinée ? La vie d’Hautjardin, aurait -elle brisé cette passion que nous avions tous deux partager ? Pour survivre dans les cités de l’Est, je me suis dépouillé de mes bijoux de mes habits, de l’anneau que ta petite princesse Tyrell m’avait donné. Mais j’ai gardé ce collier qui nous unissait tous deux, cette promesse de faire de nos destins quelque chose de plus supportable et digne de nos personnes.

Avant même mon exil, et mon mariage, j’avais trouvé l’épée, Feunoyr, celle de mon ancêtre Aegon le conquérant, perdu par notre dynastie. J’aurai pu la remettre à mon frère, cela aurait fait de moi un héros. Viserys le prince érudit qui par les songes et les études d’ancien manuscrit avait réussi a trouver un héritage perdu. Mais une petite voix me disait de garder cette épée, cette voix, c’était la tienne. Je m’imaginais ton regard et ta fierté de me voir accomplir l’exploit d’un jour réclamer le trône de mon neveu en possession de l’épée de mon ancêtre. Toi qui fus pour moi la première, qui a fait de moi un homme et m’a initié au plaisir de la chair et du cœur. Tu as toujours été dans le triptyque de mes motivations les plus profondes.

Je l’ai donc gardé, tout comme j’ai fait pris deux amantes de sang pur en suivant tes conseils, cette fois-ci bien murmurer par ta propre bouche. Ô comme cela fut utile, car le soir du décès de ma pauvre mère, dans l’obscurité la plus totale. Accompagné de mes plus loyaux partisans, je me suis rendu en secret sur la colline de Rhaenys, dans les ruines de l’antique Fosse dragon. Là, en prononçant les paroles de l’antique Valerya j’ai sacrifié une des amantes et mon propre bâtard dans son ventre pour faire naître Némésys le dragon. Une créature que comme l’épée, j’ai dissimulé pour attendre mon heure. Le premier dragon de Westeros qui fut réveillé sous mon regard.

Ne vois-tu donc pas que chaque épreuve est commandité par le destin, c’est moi qui ai écrasé le roi de la nuit et sauver ce triste royaume des morts-vivants. C’est encore moi qui ai rallié les seigneurs un à un, et les cités-états de l’Est. C’est moi que la banque de fer à décider de soutenir. C’est moi qui ai écrasé les premières armées du Val et fait brûler mes opposants.

Ceux qui me suivent l’on font librement, ils n’ont pas peur de moi comme ils auraient peur de mon frère. Je suis l’avenir de ce royaume. Qui d’autre peut y prétendre ? Aegon ? Celui qui a besoin de la sorcellerie d’une divinité de l’Est et qui se prostitue à cette religion rouge pour avoir un semblant de reconnaissance et qui a renoncé au trône et a la foi par lâcheté ? Mon dernier neveu un enfant si jeune ? Rhaenys ? Dont le sang chaud Dornien et sa condition de femme mettrons le royaume en péril. Je suis le seul candidat valable. Oh, je sais que bien des gens vont protester, et avoir leur avis bien tranché sur la question, mais qu’importe ! Les Septs et moi-même ne nous soucions pas des avis des autres. Le devenir du Trône de Fer ne regarde que les Dieux et ma Dynastie. C’est une vérité absolue et ceux s’y opposant connaîtrons mon juste et terrible courroux, comme j’ai brûlé les possessions et les croyants du dieu rouge dans l’Orage pour leur croyance impie.

Rhaegar est faible et finira par chuter, et cela, bien avant moi. Mais je te rassure sur un point malgré la haine que je voue à la majorité des membres de ma famille, je n’en tuerai aucun. Nous les Targaryens somme si rare que je refuserai de mettre en péril ma maison en étant le dernier. Non, je réserve à mon frère un sort bien plus amusant enchaîné et exposer comme le vaincu qu’il est, comme le fou de la cour. Ou je pourrais voir son esprit s’éroder petit à petit, tout en lui rappelant continuellement que son sort aura pu être différent s’il m’avait soutenu comme tout Targaryen aurait dû le faire pour l’un des siens. Quant à ses enfants, je gage que les Septs seront ravis d’avoir de nouveau septon et septa.

Je te conseille de te reprendre vite, et de faire ton choix. Car si tu es dans le mauvais camp, je puis t’assurer que l’avenir que tu auras pour toi et ton enfant sera sombre. Car lorsque les armures rutilantes d’or de la compagnie dorée se présenteront à Hautjardin , ma décision concernant ce lieu et ces gens dépendra de l’attitude des occupants de la maison. Fait le choix qui s’impose le mieux pour ta famille, mais en fonction de celui-ci ne me blâme pas de ce qui arrivera. Ma main te fut tendu, et tu es l’une des rare à m’avoir tourné le dos à qui je l’ai fait. Le destin est a l’œuvre a Westeros et chaque acte décidera du sort de maison séculaire et de son avenir.

J’ai toujours été ainsi et tu l’as toujours su au fond de toi. C’est toi qui as ta manière m’a élevé pour que je devienne meilleur, pour que je sois ton dragon. Le choix ne t’arrange peut-être plus aujourd’hui, maintenant, mais ne me parle pas de fantôme nous sommes tout deux assez intelligents pour savoir ce qu’il en est vraiment. Que dit la devise de ta véritable maison déjà ? "Nous éclairons le chemin" ?  Félicitation très chère, tu as bien œuvré à cette mission, tu as éclairé le chemin du nouveau roi de Westeros.