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Le Vautour et la Vipère

Balon Greyjoy
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Balon Greyjoy

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Le Vautour et la Vipère

An 304, Lune 1, Semaine 2
Noirmont, Montagnes Rouges, Principauté de Dorne
@Wayra Noirmont  et Albin Noirmont
Voilà près de deux heures qu'ils étaient partis. Noirmont n'était déjà plus qu'une informe masse rocheuse de là où ils étaient. Juchés sur leurs montures, le dos balayé d'une vive - mais agréable - brise matinale, le couple longeait l'arrête d'un plateau rocheux surplombant la forteresse ancestrale de la lignée au vautour. Autour d'eux, la nature s'éveillait peu à peu: la flore cherchait les premiers rayons chauds du soleil, là où la faune diurne entamait une nouvelle journée à chercher sa pitance dans la nature sauvage et dangereusement belle des Montagnes Rouges. Ce cadre d'apparence idyllique constituait pour les époux le théâtre d'un étrange manège qui se tramait depuis leur départ du château. Car par un quelconque miracle des Sept, le frère de la Dame de Noirmont était parvenu à convaincre son épouse de chevaucher avec lui dans le domaine qui voyait la petite famille qu'ils formaient désormais "s'épanouir" depuis maintenant sept lunes. Depuis la naissance de leur unique enfant, la petite Wren, que l'ancien chevalier servant des Dayne chérissait plus que tout autre trésor en ce monde. Même s'il n'en montrait que des signes bien rares... Fidèle à lui-même, encastré dans cette carapace qu'il s'était constitué comme protection après bien des deuils...

Une drôle de paix s'était toutefois établie entre eux depuis cette naissance. Loin d'être idéale, sa relation avec son épouse s'était au moins réchauffée depuis que leurs visions de l'avenir de Dorne s'étaient rapprochées par la force des choses. Aujourd'hui complètement dévoué à protéger les siens et les Montagnes Rouges de toute force étrangère, Albin avait passé bien des jours et nuits blanches à planifier la défense de leurs terres. Il connaissait bien les lieux. Même après plus de vingt ans aux Météores. Pas une colline, pas un sommet, vallée ou ravine ne lui étaient inconnus. Il pouvait sans mal guider sa monture vers les refuges les plus proches, citer les noms des hommes chargés de leur défense... Il n'avait rien laissé au hasard. C'est d'ailleurs sous le prétexte de présenter à son épouse plusieurs lieux de repli dans le cas où les Targaryen viendraient un jour chercher vengeance qu'il lui avait proposé cette balade à cheval. Elle avait accepté, sans véritablement protester. De quoi l'étonner, lui qui n'était jamais sûr de rien avec elle. Leurs caractères, aussi dissemblables que le feu et la glace, n'avaient provoqué aucune dispute depuis des semaines. Sans véritablement être proches, ils en arrivaient presque à vivre comme un couple... normal.

Hélas, une ombre venait noircir ce tableau depuis peu. C'était là la véritable raison de cette excursion. Il lui fallait aborder la question avec elle, en privé. Non pas que le Noirmont n'ait pas confiance envers les siens. Mais il ne souhaitait pas nuire d'avantage à la réputation sulfureuse de Wayra au sein de sa maison. Les murs pouvaient les entendre. Et répéter ce qu'ils entendraient à la maitresse des lieux. Larra n'avait pas à savoir. Pas tant que cela ne mettait pas en danger les leurs. Il était de son devoir de jouer le médiateur sur ce genre de question. Les vœux qu'il avait proféré l'y obligeait. Et puis... il avait cru déceler quelque chose en elle. Quelque chose de différent de la jeune femme bourrue et directe qu'elle donnait l'impression d'être. Une nature plus douce, presque tendre,  et mise à mal par son enfance et le patriarche qui régissait toute entière. Encore aujourd'hui. Le véritable obstacle à l'épanouissement de la née Wyl. Même si elle n'en prendrait peut-être jamais conscience.

- « Arrêtons-nous un moment. Les chevaux doivent boire. Vous pourrez esquisser quelques croquis si le cœur vous en dit. » Proposa le blond d'un ton détaché qu'elle lui connaissait bien.

Elle avait une fibre artistique. Il l'avait rapidement constaté en apercevant du coin de l'oeil quelques carnets de dessins au fusain de la brune. Arrêtés au bord d'un torrent qui jaillissait d'une source toute proche, les époux purent ainsi s'installer sur un rocher suffisamment imposant pour servir de banc face à un paysage à couper le souffle. Bien connus des locaux, l'endroit avait servi de halte à bien des génération de Noirmont arpentant leurs domaines ou simplement venus se ressourcer quelques instants. Loin des sentiers utilisés par leurs gens, l'endroit était parfois pour ce qu'il avait en tête.

- « Viserys Targaryen et son dragon ont été repérés par mes éclaireurs non loin d'ici , il y a bientôt deux semaines. » Avoua t-il à la Chienne des Wyl, le regard perdu dans l'immensité d'un panorama qui aurait presque pu les engloutir tant par sa beauté que son aprêté. « Mais vous le saviez déjà... N'est-ce pas ? » La questionna t-il finalement, sans pour autant se montrer accusateur mais plutôt mesuré en cherchant de ses yeux ceux violets de la jeune femme.

Elle avait les mêmes que son premier amour, Ashara Dayne. Bien des fois, il avait cru déceler chez elle le souvenir de sa cousine. Et si elle ne pouvait en être plus dissemblable sous bien des points, c'était là l'une des raisons qui faisait qu'il n'était pas insensible à ses charmes, malgré leur union arrangée. Mais ils ne pouvaient espérer prospérer sur le long terme. Pas avec cette soumission maladive de son épouse au Roi Sauvage. Il fallait mettre les chose au clair. Une bonne fois pour toute.

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Le Vautour et la Vipère
Les Montagnes Rouges | An 304, lune 1 | @Albin Noirmont & Wayra Noirmont

Des semaines que leurs yeux s’accrochaient à chaque flanc de montagne sans apercevoir le moindre dragon. Chaque ombre difforme dans une fosse, chaque bosse au sommet d’une crête les plongeaient dans un état de suspicion qui forçait à analyser l’anomalie sous toutes les coutures avant de se rendre compte qu’il s’agissait simplement d’arbres tordus ou bien d’un squelette desséché d’un animal non identifié.
Le soir, lorsqu’enfin leurs yeux se fermaient, ils ne voyaient plus que du rouge et du bleu, parcourant encore et encore les mêmes chemins en rêves - les mêmes qu’ils arpenteraient le lendemain ou le surlendemain -.
Les soldats commençaient à fatiguer. L’entrain des premiers jours s’étaient estompés. Les rumeurs que l’on entendait au fond des tavernes étaient peut-être fausses, après tout. Pourquoi s’échinait-on alors ? Ce n’était que des racontars.

Wayra étira ses longues jambes près du feu. Le crépuscule festonnaient déjà les cimes d’oranges profonds et l’horizon lointain se teintait de mauve. Des ombres venaient tapisser la poussière rouge de bleus pâles qui ne tarderaient pas à foncer. Quelques timides étoiles piquaient le drap de la nuit de têtes blanches. Le soleil qui mourrait charriait avec lui les parfums alourdis d’un jour agonisant. Tout sentait plus fort. La terre. La roche. Les hommes.
Assis de manière disparate autour du campement de fortune, on jouait aux cartes à voix basse. La fatigue peignait les visages creusés de cernes et de rides. Les silhouettes terribles des assassins à la solde des Wyl se découpaient dans le couchant comme si elles y avaient été taillées au couteau.

« Tiens, » lui offrit Sali en lui présentant le gruau qu’ils ingurgitaient depuis des jours.

Un morceau non-identifié remontait à la surface de l’assiette. Wayra haussa un sourcil, mais ne put réprimer un petit pincement de lèvres de dégoût.

« Je vais essayer quelque chose d’autre, » lâcha-t-elle en se saisissant du bol. « Une expérience. M’affamer et voir combien de temps je tiens avant de trouver ce machin appétissant. »

Sali renifla et s’installa à côté d’elle.

« Tu vas crever alors. Parce que je t’assure, ça n’arrivera pas. »

L’un et l’autre soupirèrent et l’un et l’autre plongèrent leur cuillère de bois dans la mixture non identifiée.

« Mmmmmh, » ironisa la brune, la bouche pleine de boue. « Succulent. »

« Eh, Reylen ! » Sali héla un des soldats. « Tu veux jouer aux - »

Sa phrase fut interrompue par des bruits de sabots affolés.

Le calme tomba instantanément sur le camp. D’instinct, on se redressa et les mains se portèrent aux épées.

Un cheval, la mousse bullant jusqu’aux naseaux, apparut au détour d’un virage en contrebas. Déjà, les archers étaient prêts à décocher leurs flèches.
Wayra se rapprocha du rebord pour mieux analyser l’importun, mais ce fut Sali qui le reconnut en premier.

« C’est Iles ! Ne tirez pas ! »

On se relaxa, mais les conversations ne repartirent pas pour autant. Après quelques longues minutes, Iles n’était toujours pas apparu au sommet de la colline.

« Il en met un temps… » soupira Wayra en s’étirant maintenant le dos.

Lorsqu’enfin, Iles apparut, il était parfaitement épouvanté. Les yeux écarquillés, échevelé, les mouvements brusques.

« Lady Wayra ! Ils l’ont trouvé ! Ils l’ont vu ! »

Il manqua de se casser la figure en sautant de cheval.

« Qui donc ? Ta mère ? » blagua la voix grasse d’un des soldats.

Mais Iles l’ignora et se présenta à Wayra à quatre pattes d’avoir trébuché sur un caillou.

« Le dragon ! » murmura-t-il d’une voix tremblante. « Le dragon, ils l’ont vu ! Les Noirmont ! »

Un brouhaha général se répandit parmi les troupes.

« Fermez-la ! » tonna la fille du Roi Sauvage. « Des pipelettes, ma parole ! Raconte, Iles. Mais d’abord calme-toi, on dirait que tu vas nous claquer dans les doigts. »

Sali lui colla une gourde dans les mains et le cavalier éreinté y but à grosses gorgées. Il prit quelques secondes pour s’asseoir sur ses talons et reprendre son souffle.

« Lady Wayra, » reprit-il. « J’étais avec les Noirmont et ils sont tombé sur le dragon, ici, pas très loin… Une heure ? Deux heures de chevauchée ? Oh, je ne sais plus… »

Il se toucha le front, fébrile, et Wayra leva les yeux au ciel.

Déjà, des hommes se dirigeaient vers les chevaux.

« Où est-ce que vous croyez aller ? » demanda-t-elle de sa voix tranchante. « Nous restons ici. Pour l’instant, nous ne sommes pas censés avoir cette information. Je dois en discuter avec mon père. »

La mention du Roi Sauvage suffit à calmer les plus intrépides des hommes Wyl. Après avoir demandé à Iles d’aller se reposer, Sali se glissa aux côtés de Wayra.

« Qu’est-ce qu’on va faire ? »

La vipère n’eut guère besoin de réfléchir plus que cela.

« En informer mon père. Demain, à la première heure. »

« Les Noirmont… Ton mari… Tu ne crois pas qu’il ne préférerait rien dire aux Wyl ? Tu sais, il pourrait croire que si on avait l’information, on irait essayer de tuer ce dragon… Et je suis pas sûr sûr que ce soit dans leurs plans, aux Noirmont. »

Wayra éclata d’un mauvais rire.

« Nous sommes censés être soudés à la frontière, non ? Partager les informations pour pouvoir mieux s’organiser ? »

Mais Sali avait raison. Elle avait peu de doute sur les intentions belliqueuses de son père. Et de même, elle avait peu de doute sur la prudence légendaire d’Albin.

Elle reprit une cuillerée de gruau.


*


Les montagnes aux alentours de Noirmont n’étaient guère différentes de celles de Wyl. Et pourtant, Wayra ne parvenait pas encore à s’y trouver chez elle. Partout où son regard se posait, elle avait la désagréable impression de découvrir encore et encore de nouvelles crêtes, de nouvelles vallées, comme si le paysage muait au fil des jours pour la perdre dans un labyrinthe.

Albin chevauchait en silence (comme d’habitude) aux côtés de la vipère. Leur promenade était plus faite de décors que de paroles, ce qui ne déplaisait pas forcément à Wayra, leurs rares conversations étant bien souvent la rampe de lancement de disputes houleuses. Cela étant, dernièrement, les choses s’étaient un peu tassées. Mais cela n’expliquait pas la ferveur avec laquelle Worian avait insisté pour qu’elle accepte de sortir avec Albin. Oh, elle avait bien une petite idée en tête (cette excuse de lieux de repli était une belle excuse), mais la simple idée d’imaginer son mari demander à son frère de la convaincre d’aller se promener avec lui lui arrachait par moment un sourire cynique.

Bientôt, ils parvinrent à une rivière gargouillante et le Noirmont proposa qu’ils s’arrêtent là. « Nous y voilà, » songea Wayra en flattant l’encolure d’Abeyan. « Tout ce manège pour me parler eh bien… ».
Perchés sur une immense pierre plate, elle lui obéit néanmoins et sortit son carnet de cuir relié de sa sacoche. Le panorama était spectaculaire. Les montagnes se séparaient en deux, comme tranchées en leur centre par une gigantesque épée. Au fond de la vallée, la rivière poursuivait sa descente et n’avait plus rien du cours d’eau dans lequel leurs chevaux buvaient. Furieuse, elle se fracassait contre les rochers jusqu’à disparaître à l’horizon.Sur un piton isolé se dressait Noirmont dont l’architecture n’était guère différente de Wyl ; une forteresse purement tournée vers la défense. Sans fioriture. Brute.

Son fusain grattait le papier et à nouveau, elle ne put retenir un sourire d’ourler ses lèvres lorsqu’Albin mit les pieds dans le plat.

« Comment ? » s’étonna-t-elle faussement. « Alors, nous ne sommes pas ici pour discuter de vos lieux de repli en cas d’attaque ? Quelle surprise. »

Elle ne leva pas le nez de son dessin qui s’animait sous son trait sûr. Wayra était toujours gênée de dessiner devant les autres. Néanmoins, elle ne voulait pas faire étalage de sa gêne devant quiconque. Et certainement pas Albin. Aussi, prétendait-elle que l’exercice était naturel.

« Bien sûr que je le savais, » soupira-t-elle en levant finalement le nez. « Mais ça, vous le saviez aussi… N’est-ce-pas ? » reprit-elle en répétant sa dernière phrase.

Elle leva finalement les yeux vers Albin. Son visage, toujours fermé, ne trahissait aucune émotion. Ni animosité, ni compréhension. Rien. Il y avait un peu de lui en Wren aussi, cette absence totale de sentiments sur le visage lui paraissait désormais plus grossière encore quand elle le comparait à leur fille qui riait, pleurait et s’agaçait constamment depuis qu’elle était née.

« Allons, ne passez pas par quatre chemin et dites-moi ce que vous voulez me dire. »

DRACARYS
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