a new family | ft Leo

Ce mariage était une réussite. Les deux époux étaient heureux. L’alliance entre les Lefford et les Caron devenaient concrètes. La page avec Abigaëlle se terminait pour de bon et ne devenait qu’un vague souvenir. Bethany était profité des festivités, alternant entre être au bras d’Ilyn et être au bras de son neveu Erich. Le petit garçon découvrait son premier évènement mondain entre les murs de sa maison. Il était impressionné et curieux de tous ses visages qu’il ne connaissait pas. L’orage et l’ouest se mélangeait en un même lieu. Même Bethany ne connaissait pas tous les visages qui étaient présents. Pour certains, elle les avait déjà vu mais jamais abordé réellement. L’ancienne émissaire de la maison Caron se servait de sa mémoire pour se souvenir des noms qu’elle croisait.

Bethany quitta la piste de danse avec Erich qui lui avait demandé une danse de son petit air malicieux, voulant faire comme les grandes personnes. Le doux rossignol avait bien évidemment accompagné le petit garçon, le guidant et l’aidant à imiter les adultes dans les pas. Il n’avait pas arrêté de lui arracher des sourires attendris. Elle adorait son neveu, cela crevait les yeux. Elle qui rêvait de devenir mère, transférait tout l’amour qu’elle ne pouvait donner à son propre enfant, sur le petit Caron. Cela semblait convenir à l’enfant qui adorait sa tante également. Les deux quittèrent la piste de danse. Ils tombèrent nez à nez avec le seigneur Lefford, frère d’Alysanne. Bethany réalisa une légère révérence.
« Lord Leo. » elle baissa les yeux vers Erich qui s’était figé. « Allons Erich, salue ton oncle. »

L’enfant fronça les sourcils sans comprendre de pourquoi l’homme qui leur faisait face était son oncle. Mais il s’inclina timidement, impressionné.
« Si tu allais ravir dame Alysanne pour la faire danser hum ? »

Les yeux de l’enfant brillèrent et il s’éclipsa rapidement, heureux de fuir cet homme imposant. Il était vrai que le seigneur de la Dent d’Or imposait le respect. Il dégageait une aura d’autorité. Tout comme Bryce, il ne semblait pas être homme à se faire marcher sur les pieds par quiconque pourtant son énergie était différente de celle du Caron.
« Pardonnez-le mon seigneur, tout ceci est nouveau pour lui. » s’excusa Bethany pour le comportement de l’enfant.

Elle espérait pouvoir avoir une conversation avec son nouveau beau-frère. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de faire réellement sa connaissance. Ils s’étaient croisés à de nombreuses reprises ces derniers jours mais toujours lors de moment de vie des trois familles réunis. Ce tête à tête imprévu était donc appréciable du côté de Beth pour faire la connaissance de Leo Lefford.

Le seigneur de la Dent d’Or ne tint par rigueur à Erich pour son comportement. Comprenant qu’à ce jeune âge les choses pouvaient être compliqué à gérer et à intégrer. Il devait commencer à comprendre le monde, à avoir conscience des affaires des adultes, de son environnement. Bethany avait peu de souvenir de cette partie-là de sa vie. Elle ne pouvait qu’observer le comportement de son neveu quand elle était présente à Serena. Cela faisait bien un an qu’elle n’avait pas vu son frère et son neveu et Erich avait bien grandit depuis qu’elle avait quitté le fief qui l’avait vu naître pour la dernière fois. Elle ne put donc qu’acquiescer légèrement au mot de Leo Lefford.

Leur début de conversation dévia sur la cérémonie. Elle était à la hauteur de la belle alliance entre deux familles importantes dans leur région respective. Les Lefford valait les Caron et vice versa. Une alliance aussi prestigieuse que l’amour qui régnait entre les deux époux. Bethany n’avait jamais douté que la cérémonie ne soit pas à la hauteur. Son frère n’était pas des plus expansif mais il n’y avait pas besoin de faire quelque chose de grandiose pour que ce soit une belle cérémonie réussite. Il y avait au final peu d’invité, mais certains étaient prestigieux. Lannister et Baratheon avait tenu à être présent. Représentant des deux régions qui s’unissaient sous les Sept alors que le culte R’hllor grandissait sur les terres du cerf couronné. Il n’y avait aucun accroc pour le moment et Beth ne doutait nullement que la soirée continue comme elle avait commencé.
« Effectivement, à la hauteur de l’union entre nos deux familles. » répondit-t-elle avec délicatesse. « Vous doutiez que cela se passe bien ? »

Bethany n’en avait jamais douté, personne n’oserait mettre son grain de sel dans les festivités aux risques de subir la colère du seigneur de Serena. Bryce pouvait se montrer des plus effrayant quand il le voulait et probablement que tous ici le savait, sauf peut-être les ouestiens. Mais la réputation des Lannister et des Lefford n’étaient pas à refaire. Oser froisser les grandes familles de l’Ouest et de l’Orage ne seraient pas une idée très éclairée. Pourtant, l’idée avait traversé l’esprit de Leo ce qui intriguait la dame des Eteules.
« Je doute sincèrement que quelqu’un ose venir perturber ce mariage. Vous n’êtes pas le genre de seigneur à laisser une perturbation arrivée au sein des évènements dans laquelle votre famille est impliquée et votre sœur malgré sa douceur et sa gentille semble être une dame avec un certain caractère, elle ne doit pas aisément se laisser marcher sur les pieds. Et aucun orageois ici présent oserait se mettre mon frère à dos. »

Bethany avait un sourire se voulant rassurant mais le regard légèrement pétillant avec les sous-entendu qu’elle glissait au fil de la conversation.

Le seigneur Lefford se montrait prudent, méfiant. Les tensions au sein de Westeros n’avaient épargné aucune région, et peu d’évènements s’étaient au final déroulé sans accroc. Si certains étaient minimes et pouvaient facilement être oublié, d’autres avaient marqués les esprits. C’était probablement ceux là qui rendaient Leo sur le qui-vive. Mais pour ce mariage, les invités avaient été trié sur le volet, seuls les amis proches et la famille avaient été convié aux festivités. Les autres avaient du passé leur chemin. Cela limitait les risques qu’un drame se produise. Rien n’était impossible bien sûr, mais la possibilité minime. Subir la colère de deux grandes maisons étaient peu envisage pour beaucoup.
« Effectivement, il faudrait être un fou pour s’attaquer à nos deux maisons respectives en même temps. »

Il évoqua les caractères des deux époux. Si Bethany connaissait bien le caractère tempétueux de son frère, elle n’avait vu que la douceur de la sœur du seigneur de la Dent d’Or. Mais d’après c’est dire, elle cachait son caractère. La jeune femme avait vu l’intelligence de la ouestienne derrière ses yeux bleus. Si elle était aussi piquante qu’intelligente, effectivement personne ne risquerait de faire du remue-ménage.
« Disons que celui qui essaiera passerait un très mauvais quart d’heure. »

Et l’idée de mettre en colère Bryce...même Bethany pouvait frémir. Mieux valait pour tous que la soirée se déroule sans accroc, dans la joie et la bonne humeur.

Un serviteur les interrompit quelques instants pour leur proposer des rafraîchissements. Bethany déclina l’offre à la vue du vin que contenait les verres. L’alcool n’était pas une merveilleuse idée ce soir. Pour tenir et danser sans souffrir, la jeune femme avait pris une dose de lait de pavot et le mélanger à une boisson alcoolisée n’était pas recommandé. Le serviteur connaissant un minimum la sœur de son seigneur se proposa d’aller lui chercher quelques choses sans alcool, Beth le remercia d’un léger mouvement de tête et ce dernier se dépêcha d’aller lui chercher, permettant à l’orageoise de relancer la conversation avec le seigneur de la Dent d’Or avant son retour.
« Votre voyage depuis l’Ouest s’est déroulé sans accroc ? Le trajet a dû être bien long. »

Jamais Beth n’aurait pu parcourir une telle distance dans un carrosse. Son dos ne lui aurait jamais permis de se rendre jusqu’à la Dent d’Or. Elle qui aimait voyager et découvrir de nouveau endroit, tout comme son époux, se retrouvait privé de cela. Mais elle se souvenait de la souffrance engendrer lors de son voyage jusqu’à Port Réa, Hautjardin et Lancehelion. La Selmy n’était pas prête à retenter l’expérience.

Le seigneur de la Dent d’Or lui parla rapidement dû trajet depuis l’Ouest jusqu’à l’Orage. La diversité des paysages avait rendu les longues heures de voyage plus distrayant. Il était vrai que les trois régions que les Lefford avaient dû traverser pour arriver jusqu’ici étaient très différentes. Le Bief luxuriant n’avait rien à voir avec l’Ouest ou encore les champs de céréales et les pieds des Montagnes Rouges qui décorait le paysage dû sud de l’Orage. Bethany n’avait jamais voyagé dans l’Ouest, elle ignorait donc à quoi ressemblait le paysage de la région dont était originaire sa belle-sœur. Mais des régions que la vie avait pu lui donner de voir, elle avait constaté qu’aucune ne se ressemblait. Et même au sein d’une région tout pouvait changer du tout au tout.
« Effectivement, aucune région ne se ressemble à Westeros. Cela permet d’éviter une certaine monotonie durant les longs trajets. »

Mais le seigneur ne se plaignait pas dû voyage. Il avait d’après ses dires connus pires. Bethany en était quelque peu soulagé. Cela l’aurait peinée que les invités aient subi des déconvenues pour arriver jusqu’à Serena. Elle ne voulait pas que cela entache la joie que pouvait dégager les noces de son frère.

Poli Leo, lui renvoya sa question. Beth eu un léger sourire gêné. Aucun voyage n’était agréable pour elle et ceux depuis bien longtemps. Pourtant, elle adorait découvrir des nouvelles régions, des nouveaux fiefs, rencontrer de nouvelles personnes. Elle était comme un poisson dans l’eau en société. Son sourire et sa douceur étaient des atouts indéniables qui jouaient en sa faveur.
« Les voyages, même court, sont toujours éprouvant pour mon corps malheureusement. J’ai pris l’habitude désormais et le trajet jusqu’à Serena et le moins compliqué à gérer car la maisonnée de mon frère sait gérer notre arrivée à merveille pour que je puisse récupérer au plus vite. »

Chaque voyage se soldait par un alitement plus ou moins long pour récupérer et calmer les douleurs de son dos. Quand elle arrivait à Serena, le mestre la prenait aussitôt en charge, lui prodiguant les soins dont elle avait besoin pour que la durée de sa convalescence dure le moins longtemps possible. Aucun remède n’était possible, ils avaient tous arrêter de chercher une solution. Seul le lait de pavot permettait de soulager ses douleurs au quotidien. Elle avait pris l’habitude désormais tout comme son entourage.
« Pourtant les dieux savent que j’adore voyager et représenter les intérêts de ma famille à l’extérieur des murs de Serena ou des Eteules. C’est un mal pour un bien dirons nous.»

Beth resterait éternellement optimiste à ce sujet. Sa santé ne l’empêcherait pas de vivre et de profiter de ce que la vie pouvait lui offrir. Aussi cruelle qu’elle pouvait l’être parfois.

Bethany acquiesça mais n’ajouta rien aux mots du seigneur de la Dent d’Or. En revanche, elle eut un franc sourire quand le Lefford affirmer avoir été très bien accueillis par les gens de Serena. Chose que Bryce avait dû apprécier à attendre de la part de son invité et beau-frère. Les Caron s’évertuaient toujours à être des hôtes irréprochables et pour le moment personne n’avait noté de fausses notes en dehors peut-être d’Andrew Rowan mais les relations entre les deux familles étaient tendues et le frère de la première épouse de Bryce s’était toujours montré hostile à l’union.
« Nous en sommes ravies dans ce cas. L’hospitalité est une valeur importante chez les Caron. »

Leo souligna l’optimisme de la jeune femme, qui baissa la tête humblement. Elle l’était parfois trop mais en ces temps troublés cela emmené souvent un vent frais et nouveau. Elle avait eu par le passé beaucoup d’occasion de le perdre, mais pour une raison inconnue, elle conservait se sourire, cette bienveillance et cette gentillesse qui lui étaient propre. Personne ne pouvait dire le contraire à son propos. Les maintes épreuves qu’elle avait traversées n’avait pas entamé tout cela. Une fois, elle avait failli sombrer avant que Bryce n’intervienne pour la remettre sur le droit chemin. Depuis, rien ne semblait pouvoir l’atteindre et lui mettre genou à terre. Du moins pour le moment, elle n’avait pas trouvé d’obstacle assez fort pour lui ôter son optimisme.
« Je vous remercie messire. »

Là où elle passait, elle laissait un souvenir souriant à ses interlocuteurs. Ainsi était faite Bethany.