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(même les petits)
Un adieu, un au revoir
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« Gwen ? »
Elle était en train de me natter les cheveux.
« Mmh p’tite sœur ? »
Je lui offris un sourire avant de grimacer quand elle tira sur un nœud de ma chevelure, mon regard se perdit sur le mur face à nous. Pas de tenture ou de décoration, mais un bordel monstre autour de nous. En partie. Nous avions trié nos affaires avant de partir, mais nous en avions beaucoup laissé traîner derrière surtout.
« Tu penses que la maison va te manquer ? Aie, ça c’est un nœud.
- Laisse-moi les défaire sans gigoter. Pourquoi ? Elle te manque avant même que tu ne sois partie ? »
Je levai les yeux vers elle à nouveau et un sourire étira mes lèvres. Elle croisa mon regard et me donna une pichenette.
« Elle t’accompagne ta maison ?
- Ouais et elle me coiffe. »
Gwendys pouffa de rire et me donna une pichenette sur le front à nouveau avant de poser son menton sur mon crâne, je me laissai aller contre son torse, les yeux mi-clos un petit moment jusqu’à ce que la porte s’ouvre, je me redressai un peu. Mère.
« Vous pensez ranger un jour les jumelles ? »
J’échangeai un regard avec mon reflet qui hocha la tête sagement.
« Ça sent encore plus fort que dans l’une des chambres de vos frères. »
Oups ! Ça, ça piquait ! On eut la même grimace et Gwen me poussa du genou pour me faire redresser en position debout pour que je l’aide à son tour. Comme à notre habitude : même coupe, même vêtements, même nonchalance. Delya, notre mère, nous toisa avec amour. Elle avait son caractère, comme nous, sauf que c’était une dame, une vraie elle.
« Grayce. »
Elle pointa son doigt sur Gwen.
« Ton père veut te voir maintenant dans son bureau. »
Nouvel échange de regard, il valait mieux éviter de contrarier père et de nous inverser.
« Et il vous envoie vous ? »
Ma sœur me donna une calotte derrière le crâne pour me faire taire, je lui offris un regard noir.
« Grayce. »
Cette fois elle me regardait bien.
« J’ai dit « Maintenant. ». J’imagine que tu as moins de scrupules à obéir à ta mère qu’à un serf. »
J’eus une grimace et commençai à me diriger vers la porte.
« Gwendys, tu ranges cette porcherie. »
Même sans la voir, je savais que Gwendys faisait une grimace. Mais surtout je me demandais si ce n’était pas depuis… l’incident avec ce… J’inspirai pour chasser la pensée de ce qu’il s’était passé il y a trop peu de temps à mon goût. Père devait sans doute préférer que je n’eusse des contacts qu’avec des gens de la famille. Je m’arrêtai devant la porte en bois, inspirant profondément. J’avais peur de mon père, à juste titre, quand il était en colère. Mais il n’avait aucune raison d’être en colère… Non ? J’inspirais à nouveau, lissant ma tenue avec beaucoup de soin avant de frapper à la porte, j’attendis qu’il m’autorise à rentrer avant de le faire et de me planter devant lui une fois la porte nous donnant une certaine intimité. Je soutiens son regard.
« Vous m’avez fait d’mander père ? »
Pitié… qu’est-ce que j’avais encore fait pour qu'il me convoque ainsi en fin d'après-midi.
the sea dragon
Le départ prochain de trois de ses enfants se perdaient dans l'animation quotidien de Cormartel : entre les allées et venues des domestiques et des serfs ou l'agitation de la famille, leur château était loin de connaitre le calme et l'ennui. Cependant, Gorold n'était d'humeur jouasse. Les dernières lunes avaient été compliquées pour la famille et en particulier pour son seigneur que les révélations au sujet de sa plus jeune enfant avait manqué de tuer. Il n'imaginait pas sa fille sortir du droit chemin mais, bien qu'il se soit demandé s'il avait été trop permissif avec elle, les évènements avec Harren Kenning avait donné, à la jeune femme, une leçon dont il espèrait qu'elle se souviendrait. Pour sa part, Gorold en ressentait encore un profond malaise, se demandant quelle mauvaise surprise Nuéclairs pouvait encore leur réserver : éloigner Grayce était une solution pour l'éloigner de son ancienne amante et de son bourreau et avait justifié son départ chez leurs cousins. À présent, c'était vers Essos que sa fille s'apprêtait à partir et il espérait que cela la ramènera à ses premiers amours pour la charpenterie : les seuls qu'il tolérait de sa part. Pourtant, malgré sa décision de la laisser partir pour son bien, Gorold n'avait plus confiance en elle : il comptait d'ailleurs sur son fils Gran pour la surveiller autant que sur Gwendys pour l'aider à tourner la page de la sombre période qu'ils venaient de traverser. A la veille de son départ, le Bonfrère souhaitait tout de même avoir une discussion avec elle, l'opportunité de mettre à plat certain sujet et de parler de ce qu'ils ont, jusque là, laisser sous silence.
Il demeurait des sujets que le fer-né ne voulait pas aborder : les détails de la romance impie de son enfant autant que d'éventuelles supplications quant à son départ. Mais sur ce dernier point, le Bonfrère se voulait optimiste : Grayce n'était pas une enfant prompte à pleurer pour rien ce qui était, déjà, un soulagement face aux nombreux tourments qu'elle avait déjà causé en deux décennies d'existence. Delya vint lui apporter une cruche de vin et un verre : il n'aimait pas être dérangé dans ses réflexions par la maisonnée, il les entendaient déjà suffisamment à travers le bois de la porte. Son épouse, elle, était la seule à avoir la permission d'entrer dans son bureau sans y avoir été convoquée. « Les enfants sont prêts pour l'départ ? » lui demanda-t-il, écoutant d'une oreille la réponse tout en repoussant les parchemins qu'il avait sous les yeux. « Une discussion avec Grayce s'impose. J'voudrais pas qu'elle oublie ses leçons une fois là-bas. » conclut-il, laissant sa femme transmettre le message à leur benjamine. La connaissant, l'enfant ne manquerait pas d'arriver dans les minutes qui suivaient. Il avait bien préciser la petite dernière, et non l'entièreté de ses enfants sur le départ : il n'était pas d'humeur pour les jeux des jumelles et aurait tôt fait de voir Gwendys plus tard. Quant à Gran, il n'avait besoin de se montrer si formel avec lui, il dinerait sans doute avec son fils pour lui expliquer ce qu'il attendait pendant leur absence.
On toqua à la porte avant que cette dernière ne s'ouvre sur la chevelure blonde, et désormais courte, de sa fille. « Assis. » ordonna-t-il, désignant sans la regarder, la chaise qui faisait face au grand bureau. Il demeura silencieux, terminant de gratter le parchemin de sa plume, préparant son rapport pour le prochain conseil royal : un état des lieux des différents chantiers insulaires et des places éventuelles pour la construction de nouveaux navires. Il reposa sa plume après un instant, soupirant tout en levant les yeux vers sa progéniture. « T'sais c'que j'attends de toi pendant c'voyage Grayce ? » demanda-t-il, sondant le visage de la jeune fille comme s'il cherchait à y déceler un mensonge.
┗ the squid prince ┛
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Assis. Au ton j’aurais presque pu faire un « Ouaf ouaf » tout en obéissant. J’entendais presque Gwendys le faire dans mon oreille. Je m’installai sans bruit sur la chaise en attendant qu’il finisse son travail. Je l’observai, détaillant son visage et sa manière de se concentrer. Qu’est-ce qu’il pouvait bien écrire ? Je préférais ne pas demander, ce n’était pas mon problème… ou mes affaires après tout. Je posais sagement mes mains sur mes cuisses en continuant de rester parfaitement silencieuse, il ne m’avait pas donné le droit de parler après tout… Machinalement, je caressais la cicatrice que j’avais sur le doigt de la main droite, souvenir d’un jeu de la hache. Je tenais à mon voyage et offrir un dernier bon souvenir à mon père avant la soirée avec Symond et les autres. Il posa enfin sa plume et je suivis son mouvement des yeux avant de les plonger dans les siens.
Ce qu’il attendait de moi ? Je me rassis bien droite sur ma chaise avant de hocher la tête. Il venait de me convoquer juste pour me rappeler ça ? Fallait dire que nos dernières conversations avaient été plutôt houleuses… Autant être sage ? Après tout j’allais faire quelque chose que j’aimais, bien loin des îles de fer et de tous mes problèmes.
« Qu’j’étudies les navires et qu’j’revienne avec des connaissances qu’on a pas ici… »
Qu’est-ce qu’il pouvait attendre d’autre ? Je détournais légèrement les yeux avant d’essayer de me rappeler ce qu’il pouvait attendre de moi.
« Qu’j’refasse pas… d’frasques ? »
Avec des femmes ou ce genre de truc. C’était, pour moi, hors de question de toute manière. Je n’avais plus envie de souffrir avec une femme ou m’attirer des ennuis. C’était fini. Une fois, pas deux. Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? Qu’est-ce qu’il voulait entendre d’autre ?
the sea dragon
Le Noyé l'avait gratifié de nombreux enfants au cours de ses années de mariage et jusqu'à récemment, il avait vraiment songé avoir fait les meilleurs choix pour eux. Gysella, Greydon, Gwin, Kyra, ... Il était fier de ce que ses enfants accomplissaient bien qu'il se montre trop souvent avare de compliments. Plus difficiles, les jumelles étaient une tornade qu'ils avaient tenté de contenir autant que possible. En regardant Grayce, Gorold se remémora ce qui avait motivé qu'il accepte que sa petite dernière ne suive la voie des autres : précédée par onze soeurs, Grayce ne servirait aucune alliance politique sans quoi il serait ruiné par les dot à donner aux futurs époux, mais elle pouvait servir sa famille autrement. Voilà pourquoi il avait été plus tolérant, plus permissif avec elle. Voilà pourquoi il acceptait qu'elle fasse fi de ce qui se faisait pour porter un pantalon et jurer comme un homme. Mais jamais, il ne tolèrerait qu'elle ramène le déshonneur sur cette maison et il se devait de le lui faire comprendre. Satisfait de voir qu'elle obtempérait à son ordre, il songea que la leçon offerte par Harren Kenning avait peut être été plus douloureuse, mais nécessaire, qu'il ne l'avait pensé. Il se montra moins directif dans ses paroles suivantes, reprenant son rôle de père et laissant le seigneur de côté.
Le fer-né hocha la tête à la réponse de sa fille. « Précisément. » approuva-t-il, tant sur la raison de son départ que sur l'ordre implicite que la présence de Gran suggérait. « Y'aura pas de d'xième chance, Grayce. J'me charg'rais d'assurer le silence d'Harren Kenning en ton absence mais pour l'av'nir il faudra que tu m'prouve qu'tu mérite à n'veau ma confiance. » déclara Gorold, l'oeil sévère. Il avait été choqué de la nouvelle autant qu'effrayée de l'état dans lequel elle lui avait été rendue, il ne prendrait pas le risque de voir cela se reproduire à nouveau, dut-il s'en faire détester en lui imposant une vie de recluse. « Gran a ordre de t' ram'ner ici à la moindre bêtise. Et j'te prie de me croire, ma fille, j't'enverrai servir les prêtres noyés si c'est l'cas ! » annonça Lord Bonfrère avec fermeté. Il était sérieux : elle n'était plus une enfant à qui il passait des caprices. Ses mots, ses actes, ses choix, avaient des conséquences sur eux tous et elle devait le comprendre. Aussi déchirante que serait cette décision à prendre, il n'hésiterai pas pour protéger leur nom et leur réputation. Les prêtres du culte n'était pas connu pour leur sympathie et le confort dans lequel il vivait, mais quitte à perdre sa fille, autant la punir en la ramenant à a source même de ce qu'ils étaient.
Il s'était enfoncé dans son fauteuil, regardant sa fille d'un oeil perçant, comme s'il cherchait à connaître les pensées qui traversaient son esprit. Il espérait que, pour une fois, elle laisse l'enfant gâtée dans sa chambre et se comporte comme une adulte. Qu'elle réalise ce que lui, et son épouse, avait accepté pour elle et qu'elle cesse de n'en faire qu'à sa tête. « Maint'nant qu'on est d'accord ... » reprit-il se passant de son avis « ... As-tu des questions sur ton voyage ? » demanda-t-il, songeant au travail qui l'attendait et à ce qu'il pourrait apporter à leur famille.
┗ the squid prince ┛
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« Y aura pas d’b’soin d’deuxième chance père. J’ai fauté une fois. J’le ferais pas deux. Ça a coûté trop à la famille. »
Gran avait eut la mauvaise idée une fois de me prendre par l’épaule, très peu de temps après que Kenning m’ait relâché, Gysella avait dû me ceinturer pour me faire lâcher prise et elle avait manqué de se prendre un coup elle aussi. C’était Gwendys qui m’avait pris le visage en coupe, front contre front pour essayer de m’apaiser et de faire tomber la tension qui avait crispé tout mon corps. Entre cela et la violence claque que mon père m’avait donné, ma nuque émit presque un craquement douloureux à ce souvenir, j’avais pas besoin de plus.
« J’veux oublier c’qu’il s’est passé avec. »
Le nom de Snofrid ne franchit pas mes lèvres, je donnais juste un coup de tête dans le vide.
« L’Autre. »
Tant que je ne la voyais pas, que je me concentrais sur autre chose… tout irait bien.
« J’oublierais pas les leçons. »
Je soutiens son regard. Est-ce qu’il pouvait se douter à quel point j’avais prié le Noyé pour qu’il m’achève dans ce bateau ? Ou que mon père vienne au chantier me trouver… J’appuyais sur la cicatrice de mon doigt, je n’avais plus vraiment mal depuis le temps. Ou alors j’y faisais pas attention.
« Y aura pas d’bêtise. »
Sur les chantiers navals, il n’y avait jamais de fille, ça aidait à rester concentré. Un peu. Mon voyage à Essos… J’inspirai profondément en chassant une mèche blonde. J’allais devoir m’habituer à la coupe courte…
« J’sais pas trop c’que Gran vous a dit… ou pas dit… Mais on a arrêté notre choix sur Volantis. Vec tout l’commerce qu’y a là bas… On a plein d’types d’bâteau. Et Gwen va pouvoir aussi étudier la médecine d’partout. J’sais pas trop… Est-ce qu’vous avez des conseils pour là bas ? D’trucs à faire attention ou je sais pas ? »
Je continuais de soutenir le regard un peu terrifiant du paternel. Merde, si je me mettais à rire nerveusement maintenant en lui disant qu’il me faisait penser au noyé, j’étais pas dans la merde.
the sea dragon
Il apprécia de lire l'horreur dans le regard de sa progéniture à la menace de la punition qui l'attendait si elle faisait encore parler d'elle. Ce n'était pas des paroles à la légère, Gorold n'en disait jamais aucune, mais elle devait mesurer ce dont il serait capable pour protéger leur nom, leur réputation, y comprit d'elle. Aussi douloureux que cela serait pour la famille entière, il ne laisserait personne, pas même l'un de ses enfants, détruire le travail que des générations de seigneur Bonfrère avait fait avant lui. Bien des hommes regardaient déjà, d'un oeil mauvais ou intrigué, ce bout de femme évoluer dans le chantier : Grayce était assez forte pour y faire face, pour se battre contre le monde dur qui était le sien et pour imposer son travail. Tout n'était question que de mérite. Mais si elle échouait, si elle les roulait dans la boue pour une ... Il ne pouvait même pas envisager la chose. Si elle échouait, elle entrainerait ses soeurs dans son sillage. Des soeurs qui, elles, avaient cruellement besoin de la bonne réputation de la famille, de la richesse qui payait leur dot, de l'influence de leur père pour conclure de beaux mariages. Non, il ne laisserait pas Grayce mettre tout ça par terre. « J'y compte bien. » commenta-t-il une fois qu'elle eut assuré que cette aventure était la seule et l'unique dont elle ferait preuve. Il n'aurait d'autre mot à ce sujet, il était clos : si elle tenait tant à découvrir les joies de la chair, il lui trouverait un mari tôt ou tard.
Il hocha la tête à la mention de Volantis. C'était un bon choix pour commencer leur séjour en Essos que l'une des neuf cités libres et Volantis était aux portes des Contrées de l'été constant, point de passage des civilisation les plus à l'Est. La puissance que l'empire de Valyria avait eut sur le continent jusqu'à sa chute aura laissé des traces, des technologies oubliés par Westeros mais dont Essos. « Hm ..» fut sa réponse à la question de sa fille tandis qu'il croisait les bras sur son torse. « Pas de folie. Cela vaut pour tous les chantiers d'Essos mais à Volantis, il est facile de s'attirer la colère du protégé d'un des triarques. Donc tiens toi tranquille, et remet-en à Gran au besoin. » Dit-il d'une voix dure mais chargé d'un conseil bienveillant. Cela voulait dire que Gran avait tout pouvoir sur ses soeurs : il y avait bien des villes, des cités, où il aurait tout droit de vie ou de mort sur elles ... Aussi, s'il leur disait de se taire, elles se devaient d'obtempérer, jumelles facétieuses ou non. « En dehors des chantier, ne parle que si on t'adresse la parole et surtout, ne copine pas avec les esclaves : tu ne leur parle que si nécessaire, tu ne les regarde que si tu n'as pas le choix et surtout JAMAIS tu ne leur rend service.» ajouta-t-il. Aider la fuite d'un esclave était sévèrement puni par le pouvoir en place et elle ne manquait pas de faire des bêtises ... Il laisserait à Gran le soin de lui expliquer comment les reconnaitre mais il espérait qu'elle écouterait. Ce n'était pas qu'une histoire d'honneur de la famille ... C'était aussi une question de vie ou de mort. « Mais Volantis commerce avec la Baie des Serfs ... Je pense que tu verras des choses intéressantes là bas. »
┗ the squid prince ┛
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Pas de folie. Je hochais la tête, je savais me tenir sur un chantier ! Bon… sur le mien proche de Cormartel, je pouvais laisser éclater mon petit caractère ! Mais ça c’était chez moi, là-bas je devrais fermer ma gueule et laisser couler au maximum. Quitte à laisser éclater ma colère sur le bateau. Me tenir tranquille et m’en remettre à Gran au besoin. J’avais pas pour habitude de lui obéir ! Ou de l’écouter. On avait nos relations et parfois c’était un peu tendu entre nous. Et pourtant j’adorais mes petits frères, mais lui obéir… Rah ! Il allait adorer cette situation. Du moins à terre. Sur le navire il allait pas trop pouvoir le faire. Bon après j’allais pas comprendre les insultes à part au ton… mais j’allais devoir me tenir tranquille. Ne pas regarder ni ne parler aux esclaves… Ou encore aux gens…
« Vous savez que je suis pas la plus sociale de vos enfants père. »
Gwendys disait toujours que j’étais sauvage… Je ne pouvais que la croire. Mais je n’allais pas spécialement parler aux gens aussi facilement que mes autres frères, et surtout sœurs… Mais c’était autre chose. Voir des choses intéressantes… Ça c’était sûr ! Entre les bateaux et tout cela.
« J’vous ferais un journal du voyage, avec l’plus possible d’détail pour qu’vous rendiez compte de c’qu’il s’passe. »
C’était déjà un projet que j’avais, mais si ça pouvait plaire à mon père… j’allais le faire. Peut-être que je devrais prendre un deuxième carnet ? J’en trouverais bien là-bas pour continuer à noter en plus de toutes les données et instructions dont je pourrais avoir besoin. Je levai les doigts un à un pour être sûre de bien énumérer.
« Faire profil bas pour éviter d’vexer les gros bonnets du coin, pas causer ou r’garder les esclaves… et l’plus dur… obéir à Gran… »
C’était, vraiment, à mes yeux le plus difficile. Non pas parce que je ne savais pas obéir, simplement je n’obéissais généralement pas à mes petits frères sauf quand ils savaient quelque chose mieux que moi.
« J’fais comment en cas d’insulte ? J’souris simplement ? »
J’avais du mal à ne pas réagir en cas d’insulte. Avec le Kenning… j’avais réagi… Bon cela n’avait pas été forcément la décision la plus intelligente ! Mais on m’attaquait : j’attaquais.
« Y a un truc qu’vous v’lez qu’j’fasse là-bas pour vous ? À part m’tenir à carreaux. »
Je ne savais pas trop… S’il voulait que je lui achète quelque chose ou je ne sais quoi ! Pour ce que je savais ce qu’il y avait à Volantis.
« Ah… et… j’me pose la question, mais Gran va rester à quais pendant tout notre séjour ? Ou va pouvoir aller faire quelques raids ? »
Parce que sinon… il allait vraiment se faire chier !