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« Lancehélion | année 303, lune 13, semaine 2 »

Voilà deux lunes qu’il avait quitté Lancehélion. Deux lunes entières où il n’avait pas pu tenir sa fille dans ses bras. Cela représentait la moitié de sa vie à elle. Tout juste quatre lunes qu’Arianne avait donné naissance à Nymeria, changeant leur vie à tout jamais. Seulement le devoir l’avait rapidement éloigné de sa nouvelle demeure. S’il aurait aimé rester aux côtés de leur fille, il savait qu’il pouvait faire une différence ailleurs. Il avait accepté ce mariage pour honorer sa famille et servir Dorne. Arianne avait à présent une héritière et il y avait des sujets pour le moins urgents quant à la survie de leur région. Si Nymor n’était pas un rat de bibliothèque comme son beau-frère, il avait un esprit pratique développé et il était doué de ses mains. Il laissait donc Quentyn rechercher les parchemins pour retrouver la trace des scorpions qui avaient permis à leurs ancêtres de terrasser Meraxès à Denfert. Le rejoignant avec le mestre et le maître d’arme pour étudier avec soin les mécanismes des balistes qu’il trouvait. En parallèle, le Gargalen s’occupait aussi de superviser l’approvisionnement des matières premières pour construire lesdites armes, mais aussi leurs munitions. Les journées du fils de la Cocatrix étaient ainsi bien remplies, lui laissant peu de temps pour songer à son absence et à la distance le séparant de sa fille. C’était surtout le soir venu, lorsqu’il se retrouvait seul avant de dormir que le manque était le plus grand. Il se rappelait de ses frères et sœurs et de ses cousins, il savait à quel point les enfants changeaient vite à cet âge-là, à quel point ils grandissaient rapidement. Il se rassurait en songeant que leurs recherches n’étaient pas vaine et permettrait aux dorniens de gagner bien des années. Il perdait quelques lunes pour gagner des années. Voilà ce qu’il se répétait en boucle, allongé seul sur sa couche, pour trouver le sommeil.

Seulement un corbeau de Doran avait à nouveau chamboulé ses priorités. Il était question d’évacuer les enfants nobles vers les Cités Libres d’ici quelques lunes pour garantir leur sécurité une fois que les deux frères Targaryen auraient fini de s’entretuer. Nymeria était l’avenir des Martell, il était évident que sa présence ou non à Lancehélion était un sujet important dont il devait discuter avec Arianne et peut-être même Doran. C’est pourquoi Nymor avait stoppé ses recherches pendant un temps et pris la mer pour retrouver Lancehélion. Après une brève escale à Salrivage, il foulait à nouveau le sol du Palais princier, sa nouvelle demeure. Il dut lutter contre son envie de courir jusqu’aux appartements qu’il partageait avec Arianne pour retrouver leur fille au plus vite, seulement il savait qu’il ne pouvait pas ignorer l’étiquette. Alors qu’il se présentait chez Doran, on lui apprit que le Prince marchait actuellement avec sa fille et sa petite-fille. S’il fut déçu de ne pas pouvoir la retrouver tout de suite, cela lui laissait au moins le temps de faire un brin de toilette pour se débarrasser du sel et du sable qui avaient recouvert ses vêtements et ses cheveux durant le voyage.

Il était en train de raser sa barbe de près lorsqu’il entendit les battants de la porte s’ouvrir. Il lâcha tout de suite sa lame et s’essuya grossièrement les mains humides dans son pantalon propre, ignorant complètement le fait que ses deux joues ne soient plus de la même couleur ni texture. “Laissez-moi vous soulager !” s’empressa-t-il de dire à son épouse, les yeux rivés vers Nymeria, qu’elle tenait dans ses bras. Le Gargalen la prit avec précaution et la serra contre lui, caressant du bout de son index les joues rebondies de la toute jeune Martell. “Qu’est-ce qu’elle a grandi…” souffla-t-il choqué et ému, sans que ses yeux n’aient pu quitter leur fille. Il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits et se rendre compte qu’il manquait affreusement de politesse envers son épouse. Son visage quitta enfin celui du poupon qui babillait pour observer Arianne. “Navré je… je suis si heureux de la retrouver…” s’expliqua-t-il. “Comment allez-vous ? Vous vous remettez toujours bien de l’accouchement ?” Il se souvenait qu’il avait été particulièrement douloureux, mais elle semblait en forme, du moins physiquement. “Tout se passe bien depuis mon départ ?” Il n’avait jamais été aussi bavard en aussi peu de temps avec Arianne. Voilà quelque chose que Nymeria avait changé pour eux.
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« Lancehélion | année 303, lune 13, semaine 2 »

Les retrouvailles entre les époux furent polies, bienveillantes et presque affectueuses. Au moins le temps avait fait son œuvre et la confiance était venue s’installer durablement entre eux. Nymor n’avait pas changé, le fils de la Cocatrix ne s’était pas réveillé un matin avec l’aisance relationnelle d’un Oberyn Martell. Il serait toujours un homme de l’ombre, de ceux qui permettent aux astres de briller de mille feux à leurs côtés, sans jamais diminuer leur lumière. Mais les époux communiquaient. Tranquillement, parfois encore maladroitement, mais ils avaient apprivoisé l’essentiel de l’autre, ils parvenaient à former une équipe qui à défaut d’être soudée comme d’autres couples, regardait dans la même direction, avec la même intensité. Leurs objectifs étaient alignés et c’était tout ce qu’on attendait d’eux.

Arianne avait laissé Nymor retrouver sa fille. Il avait pris ce temps pour l’observer, pour marquer son esprit de ses traits le plus précisément possible, pour l’avoir avec lui lorsqu’il fermerait ses yeux sur sa couche à Denfert. Il l’avait serré contre lui, il l’avait bercé, il l’avait câliné, jusqu’à ce que la fatigue ne soit plus forte et qu’elle ne s’endorme contre lui. Il avait fallu qu’elle soit profondément endormie, ses petits poings serrés avec force sur un cordon de sa chemise, pour qu’il accepte enfin de s’en séparer, la reposant dans son berceau, pour finalement concentrer son attention sur son épouse et entamer cette discussion qu’ils redoutaient tant tous les deux. Le couple princier de Dorne avait discuté une bonne heure, attablés dans un coin de leurs appartements, partageant un air maussade, une carafe de vin régional et quelques fruits séchés.

À présent Nymor se trouvait seul, dans l’un des points culminant du Palais Vieux, en haut de la Tour Lance. Depuis qu’il avait découvert cet endroit, il se l’était quelque peu approprié. Il aimait le calme qui y régnait et pourtant la visibilité sur toute l’animation qui s’offrait à lui. C’était à l’image même de sa vie, au centre et en retrait en même temps. Ce qu’il préférait surtout du lieu, c’est qu’il avait une vue imprenable sur la mer, presque tout autour d’eux, seule ville ombreuse témoignant de l’activité humaine. Cela lui rappelait ses appartements à Salrivage, le château construit à flanc de falaise et ses balcons qui dominaient les vagues déferlantes. Ici, l’eau se trouvait plus lointaine, elle était de toute manière plus calme, sauf lorsqu’un gros navire venait charier les flots. C’était son endroit pour méditer, loin de tout, renouer avec l’essentiel et les forces de la nature.

Il observait l’horizon, cherchant à distinguer des terres par delà le Détroit. Là où Nymeria serait très probablement envoyée d’ici quelques semaines, lunes si le temps et Doran étaient plus conciliants. Arianne s’était montrée plus raisonnable qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Il s’était longtemps convaincu qu’il aurait ce rôle là à jouer dans le couple. Mais visiblement, les années de défiance de la princesse étaient derrière elles. Si son cœur se brisait tout autant que le sien à l’idée d’être séparée de leur fille, elle avait tout autant conscience que lui de l’importance qu’elle avait, du symbole qu’elle représentait. Si Dorne avait toujours tenu et jamais plié, après tout il avait fallu un mariage pour l’annexer au reste de Sept Couronnes, le Prince régnant ne souhaitait visiblement prendre aucun risque. Si l’idée de la séparation était aussi douloureuse, il était évident qu’une instrumentalisation ou la mort de leur fille serait terrible, elle était même inimaginable à ce stade. Personne ne voulait jamais songer à cela. Aussi le couple s’était résigné à ce sacrifice. Ca n’était pas vraiment un choix à proprement parler, c’était une décision prise de mauvais cœur. C’était une blessure qu’ils s’infligeaient eux-même pour s’épargner une plus grande encore. C’étaient leurs têtes dirigeantes qui parlaient et non pas leurs cœurs dorniens…

Néanmoins, ils s’étaient autorisés quelques jours de réflexions avant de consulter Doran pour avoir son avis et prendre une décision finale. Le Gargalen cherchait à se rassurer… que Nymeria soit à Lancehélion ou dans les Cités Libres… il était à Denfert après tout, il n’était pas à ses côtés. Mais il pouvait rejoindre facilement Lancehélion, avoir très régulièrement de ses nouvelles, si elle venait à partir, tout cela changerait et son coeur serait hanté par le doute et les craintes la concernant. Des émotions qu’ils pensaient totalement derrière lui après la perte de Leonah, avec lesquelles il allait devoir à nouveau apprendre à composer.
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« Lancehélion | année 303, lune 13, semaine 2 »

Arianne venait de quitter leurs appartements pour rejoindre son père, le Prince Doran. Ils avaient pris ces quelques jours pour revenir sur leurs échanges, mais leur point de vue sur le sujet n’avait pas changé. Nymeria était trop importante pour eux, pour Dorne, et l’avenir de la région était bien trop incertain pour risquer sa vie. Elle avait été nommée en son honneur à lui, mais aussi en mémoire de la fille d’Oberyn, décédée à la Capitale, rappelée auprès de l’Étranger bien avant son heure. Il était hors de question qu’une Nymeria de plus ne soit réclamée par les Dieux ou la Couronne. C’était Arianne qui allait annoncer cela à son père, tandis que Nymor passait ses derniers instants en compagnie de leur fille, avant de retourner travailler à Denfert. Sa place dans le bateau avait déjà été réservée et il devrait être sur les quais d’ici quelques petites heures. Le fils de la Cocatrix jeta un regard vers ses affaires déjà empaquetées, qui l’attendaient sur une méridienne de la grande chambre. Il comptait profiter de son temps jusqu’à la dernière seconde avec sa fille.

Nymor s’assit sur le lit conjugal, le dos appuyé sur une montagne de coussins colorés, ses jambes étendues sur le matelas moelleux, et Nymeria étendue dessus. Le petite fille gazouillait. Plus rien sur son visage ne trahissait les larmes qui avaient coulé lorsque Arianne était sortie de son champ de vision quelques minutes plus tôt. Il agitait sous ses yeux un petit mobile de bois et de verre, aux différentes sonorités, et aux beaux reflets lorsque le verre capturait un rayon de soleil ou les reflets d’une bougie. Nymeria s’agitait, bras tendus au-dessus d’elle pour attraper l’objet, tandis que ses pieds battaient le vide, témoins de sa concentration ou de son excitation, il n’en était pas bien certain. “Te voilà bien en forme. Une énergie que tu tiens de ta mère et de ta tante ma petite.” Pendant qu’il parlait d’une voix aussi douce que possible, sa main libre venait accentuer les traits de son visage. Son doigt passait affectueusement sur la racine de ses cheveux, sur le dessins de ses sourcils, sur l’arrête de son nez et de ses mâchoires. Il prenait des mesures mentales de sa fille, pour s’en rappeler à son prochain voyage, lorsqu’il serait temps de lui dire au revoir pour bien plus longtemps.

“Tu dois être sage avec ta mère, Nymeria. Tu dois lui obéir et te montrer aussi curieuse qu’elle. Mais ne grandit pas trop vite mon ange, parce que je ne pourrais pas me le pardonner.” Ils allaient très probablement rater ses premiers mots, ses premiers pas. Ils seraient séparés d’elle au-moment où elle commençait à les reconnaître et à les assimiler à sa sécurité. Elle reviendrait un jour à Dorne et ils seraient des inconnus pour elle. S’ils étaient encore en vie… Ils seraient pour elle, ceux qui l’auraient envoyée au loin. Ceux qui auraient confié son éducation et son bien-être à autrui, pour une durée indéterminée. Peut-être ne pourraient-ils jamais reconstruire avec elle ce qu’ils s’apprêtaient à rompre. “Mais en attendant ce grand voyage en bateau… ne m’oublie pas Nymeria. Parce que tu es mon cœur, battant hors de ma poitrine.” Il posa finalement le jeu et le bébé le suivit quelques secondes du regard jusqu’à ce que ça ne soit plus possible. La voix de Nymor ramena son attention vers lui. Le fils de la Cocatrix lui offrit son plus beau sourire et sa fille lui répondit avec la même joie, manquant de le faire pleurer.
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