{fb}Everything is temporary everything will slide | Ashter

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By the fireside

Ashter avait bien changé depuis Corneilla mais par moment, alors que ses responsabilités de seigneur et désormais de père de famille le tenaient occuper, il s’accordait parfois quelques moments. Il se replongeait volontiers dans ses souvenirs des dernières années, constatant le parcours qui était le sien. Jeune second-né, écuyer de l’héritier, fils méprisé, il était devenu à son tour l’héritier, chevalier de la main de son frère et fils supporté. Pour le mariage d’Hoster Nerbosc et Sansa Stark, Ashter accompagnait Tyrion et son épouse Walda dont il était le bouclier-lige depuis plusieurs lunes maintenant. Cela lui permettait surtout de s’éloigner de Castral Roc où le chevalier avait vu son cœur chaviré en rencontrant la jeune Sacha, protégée de lady Cersei. Mais si son cœur avait été saisi, sa main était déjà prise. Il devait dans les lunes à venir épouser la jeune Melleah Payne. Il n’avait donc pas à aller voir ailleurs au détriment de cette pauvre jeune femme. Il avait besoin de prendre du recul, de se faire à l’idée de ce mariage qu’il ne désirait pas et aux sentiments grandissants qu’il éprouvait pour Sacha. Tiraillé entre ces deux situations complexes, Ashter mettait du cœur à l’ouvrage dans ses nouvelles responsabilités, répondant aux moindres désirs de lady Walda. Il devait également la protéger, surtout durant ce voyage qui s’annonçait long et, il ne le savait pas encore, mais serait plus long qu’il ne pensait.

Ils étaient arrivés à Corneilla quelques jours plus tôt. Tout le château était en effervescence pour le mariage. L’union du Nord et du Conflans. Cela ne s’était pas vu depuis la rébellion avec le mariage de la jeune Catelyn Tully et de feu Eddard Stark. C’était un événement à ne pas manquer et les divers convives arrivaient de plus en plus au fil des jours. Ashter était plongé dans ce monde qui n’était pas trop le sien. Déjà à Lestival, il s’était senti à l’étroit parmi tout le monde dans les gradins. Il était casanier, solitaire ou alors acceptait la présence de peu de gens. Beren l’accompagnait souvent depuis son arrivée dans la famille. Les deux frères de cœur ne se quittaient presque jamais et ce voyage était une première. Le Dornien était à Castral Roc, resté pour garder un œil sur Sacha, à la demande d’Ashter même s’il est en avait nul besoin. La jeune roturière avait lady Cersei et mieux encore Meliodas Trant pour la protéger et veiller sur elle. Ce voyage loin de Beren, loin de sa famille, loin de sa région, lui permettrait de réfléchir à ses actes et ses pensées. Mais il est clair que les conseils avisés de l’intrépide Beren lui manquerait pendant ces semaines.

Ces derniers jours, lorsque Walda n’avait pas spécialement besoin de lui, Ashter s’en allait souvent se promener dans les environs. Ce jour-là, il avait pris son cheval et était allé rendre visite à la famille de Sacha. Cette-dernière lui avait confié quelques présents pour leur donner ainsi que l’endroit où ils se trouvaient. Ashter découvrait alors un tout autre monde. Ce voyage ne serait pas simplement l’occasion pour lui de réfléchir mais également d’apprendre. Westeros n’était pas simplement un échiquier sur lequel les seigneurs et les nobles jouaient. Il y avait également des gens de plus basses naissances, des roturiers, des gens du peuple, des êtres à part entière qui tentaient, tant bien que mal, de vivre tandis que les grands de ce monde se déchirait pour du pouvoir. Rentrant complètement chamboulé par sa rencontre avec la famille de Sacha et la vision du monde, du vrai monde qui s’était offerte à lui, Ashter reprit le chemin des appartements du couple ouestien qu’il servait. En passant par l’une des nombreuses salles, il entendit son nom et il se stoppa dans sa course. Il n’avait pas fait attention à la jeune femme qui se tenait près du foyer. Celle-ci semblait d’ailleurs le reconnaître mais l’héritier se retrouva bien gêner en ne sachant pas à qui il avait à faire.

- Lady… ?

Ashter s’était incliné et en entendant le nom de lady Marianne Harlton, ses yeux s’illuminèrent. Lady Marianne Harlton de Castel-Bois. Sacha lui en avait déjà parlé. Elle la connaissait. Le monde était bien petit. La jeune femme ne tourna pas autour du pot et invita le jeune chevalier à s’asseoir à ses côtés. Elle voulait des nouvelles de son amie. Le sourire aux lèvres, Ashter s’assied aux côtés de lady Marianne.

- Je rentre tout juste d’une balade à cheval. Je pense que je peux m’accorder quelques minutes avant d’aller voir si lady Walda a besoin de moi.

Marquant une courte pause, il retira sa ceinture et posa son épée valyrienne à ses côtés. Il apprécia rapidement la chaleur de l’âtre et le fauteuil était des plus confortables. Il remerciait les Sept d’avoir mis sur son chemin lady Marianne Harlton. Le trajet à cheval avait été épuisant et il avait bien besoin de se poser quelques minutes. Il poursuivit alors, reportant son attention sur son interlocutrice.

- Ainsi, c’est vous, lady Marianne Harlton. Je suis ravi de vous rencontrer. J’ai entendu beaucoup de bien sur vous.

Les rares échos qu’il avait eu sur la jeune femme provenait de Sacha. Pendant leurs entraînements, ils avaient pu échanger quelques mots. Les noms de lady Marianne et ser Garlan en étaient ressortis au même titre que lady Cersei et Meliodas. Pour une roturière, elle avait été bien entourée. Quoiqu’il en soit, il rencontrait enfin Marianne Harlton et n’était pas déçu. La jeune femme était charmante. Elle semblait douce et bienveillante, bien loin du caractère piquant de lady Cersei. Quelque chose était différent avec Marianne. Il ne se sentait pas menacer et pour une première impression, c’était plutôt encourageant.

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Compliments

Le Conflans était une région qu’il aimait découvrir et depuis son arrivée, il n’avait été qu’émerveillé et loin d’être déçu. Ashter Yarwyck était un jeune homme parfois encore insouciant de son environnement. Il voyait le bien partout et s’émerveillait de bien des choses. Parfois encore, il agissait en tant que second-né alors que désormais, il était l’héritier de Bulwark. Il ne pouvait plus rêver au grand air, perdre des heures à jouer d’un instrument, écrire un poème, rêvasser, imaginer sa vie avec la femme parfaite. Souvent, Beren le rappelait à l’ordre mais Beren n’était pas dans le Conflans avec lui. Il avait laissé son frère de cœur seul à Castral Roc où il lui avait donné une mission capitale : veiller sur Sacha. Pendant ce temps, Ashter profitait du grand air conflanais, découvrait un monde de rivière, d’air frais et de contrées verdoyantes. Tout comme le lui avait raconté Sacha lors de leurs entraînements matinaux. Il savait bien que ses pensées à l’égard de la jeune fille partaient parfois vers une route dangereuse et interdite. À l’instar de cette balade dont il revenait quelque peu épuisé, Ashter profitait de l’air frais et ne pouvait que remercier lady Walda de prendre quelques heures pour lui. Il n’y avait pas grand-chose à faire à Corneilla, il fallait bien le dire. Il demeurait néanmoins sérieux dans sa fonction de bouclier-lige et ne prenait pas plus d’une à deux heures par jour. Le reste du temps, il était à la solde des Lannister, répondant au moindre de leurs désirs mais surtout à la protection de la jeune épouse. Tout comme Beren le lui avait conseillé, il n’en faisait pas trop tout en n’en faisant pas moins. Il devait trouver un juste milieu pour ne pas paraître flemmard mais également pour ne pas paraître trop zêlé.

- Ne vous en faites pas, lady Marianne. Je peux bien vous offrir un peu de mon temps, je suis rentré plus tôt que prévu.

La voix douce de la jeune seigneuresse de Castel-Bois lui était agréable et il n’eut pas de mal à se sentir en confiance en sa présence. La conversation avait débuté depuis quelques minutes déjà qu’il se disait qu’il l’appréciait tout autant qu’il appréciait lady Walda Lannister ou encore lady Melior Vouyvère. Si Ashter n’entendit que du bien sur Marianne, grâce notamment à Sacha qu’elle connaissait également, il semblerait que lady Walda n’ait pas tari d’éloge sur son jeune bouclier-lige. Le chevalier ne savait plus trop où se mettre mais acceptait les compliments multiples de la conflanaise. À cela, il ne savait non plus quoi répondre mais ces simples mots lui vinrent naturellement tandis que son regard se perdait quelque peu dans le feu qui crépitait dans l’âtre.

- Vous me flattez, ma Dame. Vous allez réussir à faire rougir un chevalier.

Amusé, il se laissa aller à rire quelques secondes puis reprit, confiant.

- Dans mon cas, je dois bien reconnaître que la tâche ne serait pas si difficile.

Le jeune garçon rit de plus belle avant de reprendre son sérieux, s’excusant du regard. Il était fatigué et la journée, comme les précédentes et comme les suivantes, avait été longue. Pourtant, ils étaient en hiver et les journées avaient tendance à être courte mais Ashter ne s’arrêtait pas uniquement lorsque le Soleil ne se couchait ni commençait lorsqu’il se levait. D’autant que depuis le début du voyage, le jeune homme dormait peu, en proie à des cauchemars ou bien des insomnies. Bien des choses le travaillaient. Sacha. Ses fiançailles. Son statut d’héritier. Son père. Le deuil insurmontable de son frère, mort il y a près de deux ans maintenant. Pourtant, il devait se montrer prompt à accomplir ses missions, sans broncher, sans fléchir, sans se plaindre. Rien. Héritier, bouclier-lige, grand-frère, fils, ami, connaissance, protégé, il devait paraître toujours au meilleur de sa forme et la plupart exigeait beaucoup de lui, surtout son père. Alors face à la douceur de lady Marianne, il semblait souffler le temps d’un instant tout en gardant une posture de chevalier. Sa réputation ne pouvait être terni jusque dans le Conflans. Que dirait son père ? Oh, il ne le savait que trop bien.

- Votre région, lady Marianne, est magnifique. C’est la première fois que je la découvre et c’est un réel plaisir.

Il sauta presque sur place, ayant soudainement une idée.

- Il me vient une idée que je me dois de vous soumettre. Pourquoi ne pas organiser une ballade dans les jours à venir, avant la tenue du mariage. Peut-être cela ferait également plaisir à lady Walda de retrouver son Conflans natal, même si nous n’avons guère le temps de monter jusqu’aux Jumeaux, hélas. Qu’en dîtes-vous ?

Si Beren ou bien Alerah étaient présents, ils diraient que dans ces moments-là, il redevenait l’enfant si joyeux et intrépide qu’il était avant de devenir l’écuyer de son frère. Dans ces moments-là, il en oubliait presque sa timidité. Mais elle revenait vite au galop, tout autant que le rose sur ses joues, pensant à la proposition peut-être idiote qu’il venait de faire là. Il devait néanmoins en laisser juge la jeune femme qui se tenait devant lui.


@Marianne Harlton

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The girl he shouldn’t

fall in love with

L’idée de la balade avait plu à lady Marianne et cela ne pouvait que rendre heureux le jeune chevalier qui ne souhaitait là que faire plaisir à sa dame. Lady Walda parlait souvent de sa région natale. Il était alors évident que le Conflans lui manquait et comment lui en vouloir pour cela. Quitter sa famille, sa région, ses amis pour partir loin, épouser un inconnu – en l’occurrence messire Tyrion n’en était pas un au vu de sa popularité – intégrer une famille dans laquelle elle serait l’étrangère. C’était là le lot de toutes les femmes. Alors, il ne pouvait que la comprendre lorsqu’une pointe de nostalgie se faisait ressentir en parlant du Conflans. Il fut ravi que cela enchante la jeune seigneuresse de Castel-Bois mais le bonheur s’effaça lorsqu’elle lui annonça ne pas pouvoir les accompagner. Sa condition ? Quelle condition ? Oh ! Cette condition ! Dans la légère obscurité, il n’avait effectivement pas remarqué le ventre arrondi de la jeune dame. Cela le fit sourire. Un heureux événement. Ashter était toujours touché, en joie, heureux de voir une femme enceinte, de la voir porter une nouvelle vie, la future génération, l’avenir de Westeros. Là encore, il ne pouvait que comprendre les raisons qui l’empêchaient de potentiellement les accompagner et il ne pouvait guère lui en tenir rigueur.

- Vous êtes là, toute excusée, lady Marianne. Mais soyez assurée qu’à notre retour, je viendrai tout vous raconter, si cela vous fait plaisir.

Il accepta donc d’organiser cela avec l’époux de lady Marianne. Cependant, il ne se rappelait qui était cet homme. Un Nerbosc, il pensait mais lequel ? Cette famille, suzeraine du Conflans, était bien plus nombreuse que les trois pauvres Yarwyck qui trônaient à Bulwark. Mais la jeune dame voulut lui poser une question. Le chevalier acquiesça de la tête. Il n’avait rien à cacher après tout, quelle que fusse la question. Il regretta bien vite la question. Le prénom de Sacha résonna dans son esprit, lui qui avait profité de ce voyage pour se sortir la jeune fille de la tête. Cela commençait mal. Gardant son sourire, tachant de ne pas montrer sa gêne et de rougir en pensant à la jeune servante de lady Cersei, Ashter lui répondit simplement.

- Oui, je connais Sacha.

À la mention de Meliodas Trant et lady Cersei, Ashter se raidit. L’Orageois et l’Ouestienne lui faisaient froid dans le dos. Il avait déjà combattu contre le « père » de Sacha lors d’un entrainement. Il avait beau tenté tout ce qu’il avait pu, le noble ne pouvait pas l’apprécier. Son rapprochement avec Sacha ne lui plaisait guère et il ne fallait pas être idiot pour remarquer celui-ci. Il avait effectivement fait plus que la croiser mais rien de préjudiciable comme pourraient le penser ses deux protecteurs. Ashter ne donnait pas cher de sa peau si un jour lady Cersei apprenait l’embrassade qu’il y avait eu avant le départ du chevalier – et que dire du baiser qui aura lieu six lunes plus tard… mais leur histoire n’en est pas encore là à ce moment précis – ou de leurs simples regards échangés. Ashter chassa toutes ces pensées de sa tête. Il devait tourner cette page, faire en sorte qu’en revenant à Castral Roc, tout cela ne soit qu’un mauvais rêve qui n’a jamais eu lieu. D’autant que rien ne s’était passé entre elle et lui. Leur relation était purement platonique. Leurs sentiments étaient secrets, autant l’un pour l’autre, enfoui au plus profonds d’eux.

- J’ai rencontré Sacha il y a quelques lunes maintenant, lorsque je fus de passage à Castral Roc pour rencontrer ma future épouse. Depuis, nous nous croisons régulièrement sur le terrain d’entrainement par exemple. Nous nous entrainons quelque fois ensemble. Je savais qu’elle était Conflanaise de naissance mais je ne savais pas qu’elle possédait, dans ses connaissances, une dame seigneur.

Sacha pouvait se targuer d’avoir des connaissances nobles assez haut placées. Il lui venait naturellement le nom de lady Cersei Lannister, bien sûr mais lady Marianne Harlton n’était pas non plus n’importe qui, d’autant plus qu’elle était l’épouse d’un Nerbosc. Cette jeune fille le surprenait encore et toujours plus à mesure que le temps avançait. Réfréner ses sentiments naissants était une nécessité mais rien ne l’empêchait d’apprendre à connaitre Sacha.


@Marianne Harlton

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Ashter Yarwyck, Knight of the West

Parler de Sacha était quelque chose qui plaisait à Ashter. Il ne pouvait pas le nier. La jeune fille, son tempérament, sa fougue, son caractère, son esprit un peu sauvage, tout cela réuni lui plaisait énormément. Pourquoi ? Comment ? Il n’en savait rien et il se fustigea à la seconde même où cette pensée lui traversa l’esprit. Il ne laissa alors rien paraître, de peur que lady Marianne ne décèle là le secret qu’il porte en lui. Il lui répondit alors, désireux de ne pas paraître irrespectueux envers une dame seigneuresse.

- Je vous en fais la promesse, lady Marianne. Dès que je serai de retour à Castral Roc, je transmettrai vos amitiés à Sacha. Cela lui fera sans aucun doute très plaisir.

La dame Conflanaise changea alors de sujet et Ashter ne put que la bénir intérieurement. Les pensées se bousculaient entre ses sentiments, son souvenir des adieux et, tout au fond de lui, ce qu’il avait osé espérer. Parler d’autre chose était parfait pour laisser tout cela de côté. Cela lui avait d’ailleurs échappé mais les mots de Marianne lui firent se rendre compte qu’il avait effectivement arboré une mine différente lorsqu’il avait été question de Sacha. Il rectifia alors le tir et laissa entrevoir un sourire timide, gêné, coupable même. Marianne posa tout un tas de question dans un désir d’en apprendre plus sur le jeune chevalier. Le voulait-elle vraiment ? L’histoire d’Ashter Yarwyck était tout bonnement banale. Il n’était pas anodin de voir, à Westeros, un second-né devenir l’héritier d’une famille en voie d’extinction ou même sans cette menace. Tyrion Lannister était devenu l’héritier après la mort de Jaime. Aerion Targaryen est désormais l’héritier du royaume après la renonciation du prince Aegon. Stannis Baratheon était devenu le suzerain de l’Orage après la mort de son frère Robert. L’histoire des seconds-nés était ainsi récurrente sur le continent. Pourtant, Ashter ne le voulait pas, comme bien d’autre, à n’en pas douter. Il ne voulait pas le pouvoir, il ne voulait pas la lumière, il ne voulait pas le mariage, il ne voulait rien de tout ce qu’avait eu son grand-père, lord Brennard, son père, lord Weslar et ce qu’aurait du avoir son frère, ser Arthur. Il voulait mener une vie simple, écrire ses poèmes, vivre quelques aventures épiques avec Beren. Il ne voulait pas les responsabilités. Il en avait peur. Malheureusement pour le jeune chevalier, les Sept en avaient décidé autrement et il était désormais l’héritier de Bulwark avec un rôle bien plus grand qu’il ne l’aurait imaginé. Il n’était pas simplement l’héritier, celui qui deviendrait le seigneur après la mort de son père, mais il représentait le seul avenir possible pour la famille. Certes, il demeurait sa sœur, Alerah, qui, grâce à la loi de Rhaenys sur l’héritage, pourrait hériter et faire perdurer le nom des Yarwyck mais lord Weslar n’était pas très en phase avec cette loi plutôt moderne.

- Un récit sur moi ? Ma foi, lady Marianne, j’ai bien peur de ne pas avoir de récits intéressants à vous conter.

Il s’interrompit quelques instants et voyant la douceur et la gentillesse dont avait fait preuve Marianne à son égard, il décida qu’il lui devait bien cela. Puis, là encore, qui était-il pour ne pas répondre aux besoins d’une seigneuresse tout comme il répondait aux besoins de lady Walda. Il lui sourit alors, avec sincérité et bien plus de panache qu’il y a quelques minutes et consentit à lui raconter son désir de voyage, sa découverte de Lestival lors du tournoi, sa découverte du Conflans il y a quelques jours et son envie de parcourir les routes. Son monologue dura bien de longues minutes, faisant de l’heure plus tardive encore. Mais cela ne faisait rien. Lady Walda n’avait qu’à le faire appeler si elle avait besoin de quelque chose. Passionné par ses envies, Ashter en avait laissé de côté ses sentiments pour Sacha et tout ce qui le tourmentait à propos de la jeune fille. Il avait même esquivé la question sur son adoubement qui n’avait en rien ressemblé à un adoubement classique, en bonne et due forme. C’était là un souvenir encore bien douloureux. Leur discussion se poursuivit de plus belle autour des voyages, de Westeros, du Conflans – puisque c’est là qu’ils se trouvaient tous deux – et de tout un tas d’autres sujets légers et sans prise de tête. Cette rencontre avec lady Marianne demeurera certainement gravée dans l’esprit du jeune chevalier pendant un long moment. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, Ashter finit par prendre congé de la Conflanaise, la remerciant pleinement pour cette conversation fort enrichissante. Il espérait pouvoir réitérer la chose dans les jours à venir et souhaita une agréable nuit à lady Marianne, prenant alors le chemin des appartements du couple Lannister afin de s’assurer que tout allait bien et qu’il pouvait lui-même s’offrir quelques heures de sommeil. Le mariage d’Hoster Nerbosc et Sansa Stark était proche et il ne faudrait pas qu’Ashter apparaisse fatigué. Non seulement pour la cérémonie mais surtout pour demeurer vigilant et assurer la protection de lady Walda – mais aussi de messire Tyrion – en cas de problème. Un mariage à Westeros représentait toujours une occasion pour les fauteurs de trouble.

HRP:

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