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(même les petits)
Regard vers l'avenir | ft Alysanne
Sweet Nightingale
Cela faisait plusieurs lunes que Bethany était arrivée à Serena, envoyé par Ilyn pour sa propre sécurité alors que l’orage s’embrassait sous le feu du dragon du prince exilé qui était revenu d’Essos. Serena était une forteresse, ayant essuyer de nombreuses batailles et de siège par le passé. Elle était bien plus en sécurité chez son frère que dans le petit château des Selmy qui n’était pas un fief militaire mais agricole. La richesse de la maison venait de ses cultures du blé notamment. Avec les tensions qui augmentaient, Ilyn n’avait pas hésité pour envoyer Beth chez son frère aîné. Elle avait pourtant protesté pour rester à ses côtés. Mais pour la première fois, son époux n’avait pas plié, pas siller et s’était montré intraitable la forçant à baisser les armes et faire le chemin jusqu’au château qui l’avait vu naître.
Mais peu de temps avant son départ, la trentenaire avait découvert une nouvelle grossesse inespérée. L’angoisse de perdre une nouvelle fois son enfant s’était emparée de son cœur. L’enfant avait survécut au trajet à son grand soulagement. Elle entamait désormais sa sixième lune de grossesse, son ventre s’était grandement arrondi désormais. Les douleurs de son dos augmentaient semaine après semaine, mais le mestre ne pouvait pas la soulager avec du lait de pavot. Elle devait donc se reposer, s’allongeant durant de longue heure pour soulager ses muscles. Une nouvelle vague d’inquiétude arriva avec le levé du ban orageois, forçant Bryce à partir avec son armée. Probablement qu’Ilyn en faisait de même et Bethany ne pouvait qu’être inquiète pour eux. Mais malgré l’angoisse, l’enfant dans son ventre semblait vouloir s’accrocher. Et si cette fois s’était la bonne ? Beth espérait un peu plus jour après jour que ce veut cher à son cœur. Les dieux étaient-ils enfin de son côté ? Elle n’osait se montrer trop optimiste avec sa santé mais plus les lunes avançaient plus l’espoir grandissait dans son cœur.
Mais elle n’était pas la seule à attendre un heureux évènement à Serena. Lady Alysanne, la nouvelle épouse de son frère attendait également un enfant. Erich pourrait bientôt avoir un petit frère ou une petite sœur. Un mariage fructueux qui leur souriait et qui remplissait de joie la douce orageoise. La famille pouvait définitivement tourner la page d’Abigaëlle Rowan.
Après s’être reposer une grande partie de la matinée, Bethany avait réussi à se lever à l’aide de servante. Elle demande si elle pouvait déjeuner avec Lady Alysanne, partager un repas entre femmes de la maison du rossignol. Après s’être vêtue d’une robe ample et adéquatement ajustée à sa nouvelle condition physique, la Selmy se dirigea vers un petit salon privé où elle devait rencontrer l’épouse de son frère pour le déjeuner. Les serviteurs avaient dressé la table et avaient déjà posé quelques plats sur la table pour les deux dames. Un repas simple et sans grand plat à cause de la guerre, mais Bethany ne se plaignait pas de la simplicité. Elle s’assit sur une chaise pour attendre la nouvelle dame de Serena qui ne tarda pas à arriver. Beth se releva avec difficulté à cause de ses douleurs dorsales.
« Lady Alysanne. Comment allez-vous ? » demanda d’un léger sourire la dame des Eteules pour saluer sa belle-sœur.
A huit lunes de grossesse, Bethany imaginait bien la fatigue qui pouvait être la sienne en ce moment.
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Le Soleil d'Or
Alysanne & @Bethany Selmy
Plus jamais elle ne dirait qu'Alyx exagérait sur ce qu'elle ressentait durant sa grossesse. C'était une promesse qu'Alysanne s'était faite au fur et à mesure que les lunes passaient, arrondissant son ventre au dessus de la vie qu'elle portait en elle. Si elle se réjouissait de cette naissance à venir, et avait, jusqu'ici, plutôt bien supporté sa grossesse, elle reconnaissait volontiers qu'à mesure que le terme approchait, son état devenait plus compliqué au quotidien. Les sautes d'humeur et nausées des premières lunes avaient laissé place à une gêne différente tandis qu'elle constatait se fatiguer plus vite ou souffrir du dos en fin de journée. Monter des escaliers devenait une épreuve à mesure que son ventre grossissait, l'amenant à pester régulièrement face au désarroi de son corps refusant de lui obéir, limité dans son endurance. Serena avait changé depuis qu'elle s'y était installée. L'activité bourdonnante du mariage s'était apaisée lorsque les derniers invités eurent quittés la demeure pour rentrer chez eux et son premier voyage, aux noces de Lady Cafferen et Ser Buckler, lui avait permit de faire une première apparition en tant que Lady Caron, au bras de son époux. La bonne nouvelle était arrivée à leur retour de Bourgfaon quand il fut évident que l'absence de ses saignements menstruels n'étaient pas du qu'à l'excitation de sa nouvelle vie. Annoncer sa grossesse à Bryce avait été dans la continuité de leur histoire: une joie immense et une fierté de voir cette union bénie d'un premier enfant. Cependant, si tout semblait leur sourire, un nuage sombre prenait de plus en plus d'ampleur dans le ciel du bonheur conjugal d'Alysanne. Cette guerre que tous chuchotaient comme s'ils avaient peur de l'invoquer était, à présent, à leur porte et, contre toute attente, les premiers éclats eurent lieu dans l'Orage. Ce n'était guère des batailles mais l'ombre menaçante d'un dragon lézardant le ciel, faisant éclater son feu contre l'impuissance de pauvres mortels apeurés. Lorsque la nouvelle était arrivée à Serena, Alysanne fut heureuse qu'ils aient accueillis Lady Bethany quelques temps auparavant, ne lui laissant de l'inquiétude que pour les Lefford dont elle avait de régulières nouvelles.
Les journées de la nouvelle orageoise étaient, soudainement, devenues bien ennuyeuses et elle était certaine que si Lady Bethany n'avait pas été présente, elle aurait pu rivaliser avec la mauvaise humeur d'une Alyx dans ses mauvais jours. S'habituer à Serena, s'occuper d'Erich tout en se ménageant avait été son quotidien jusqu'à ces dernières semaines : elle apprenait à connaitre l'Orage, écoutant ce que Bryce pouvait avoir à lui dire ou à lui expliquer du fonctionnement de la maison, apprenant le reste auprès de sa belle-soeur dont cela avait, longtemps, été la charge. Cependant, tout s'était subitement arrêté lorsqu'elle avait été prises de violentes douleurs. Gemma l'avait retrouvé assise à même le sol, respirant avec difficulté tandis qu'elle venait l'aider à se changer. Malgré la présence d'un peu de sang, la situation n'alarma pas le mestre qui assura de la bonne santé de l'enfant, apaisant à demi le coeur affolée de la trentenaire. Par mesure de sécurité, on lui conseilla de garder le lit au maximum, lui autorisant quelques sorties afin qu'elle puisse se dégourdir les jambes, mais sans jamais aller plus loin que quelques pièces dans le château. Cet immobilisme agaçait la jeune femme qui voulait montrer qu'elle pouvait épauler son époux, être présente pour son beau-fils mais aussi pour sa belle-soeur qui partageait son état et pour qui elle s'inquiétait bien davantage. Elle eut beau tempêter dans les oreilles de Gemma, rien n'y fit, la blonde écouta scrupuleusement les conseils de l'homme de science et ne se laissa guerre impressionnée par le regard assassin de l'ancienne Lefford, emprunté à Leo. Malgré sa mauvaise foi, Alysanne savait qu'elle n'était pas à plaindre : elle recevait de régulières visites et sollicitait régulièrement le mestre afin de se rassurer sur la santé de son bébé. Preuve en était qu'il n'y avait bien qu'auprès de Gemma qu'elle se plaignait de son sort, Mais après avoir lu un nombre incalculable de livre, écrit à Alyx et à Leonella -parfois même avant de recevoir une réponse- et broder la couverture de naissance de son enfant à naitre, elle finissait par fixer, durant de longues heures, le plafond. Par les Sept, elle voulait cet enfant, mais elle désirait aussi pouvoir penser à autre chose qu'aux questions commençant à naitre dans son esprit, inquiétant la future mère qu'elle était. L'absence de Bryce, parti dans les Montagnes Rouges à la recherche du prince déchu, l'angoissait autant que l'absence de repère. Que n'aurait-elle donné pour retrouver les piques acides de sa nièce ou le regard bienveillant de sa soeurn auprès d'elle ...
Par chance, ce jour-là, elle avait été autorisée à quitter le lit pour déjeuner avec Lady Bethany. Après avoir été oscultée, et avoir obtenu l'autorisation de se lever, elle s'était préparée avec joie à sa, si ardemment désirée, promenade de la semaine, laquelle la conduirait jusqu'à la table du déjeuner où elle profiterait de la compagnie de la Dame des Eteules avant de retourner se reposer dans sa chambre. Elle était certaine de s'être reposée pour les dix années à venir mais ne broncha pas, trop heureuse de profiter d'un semblant de liberté. Sa préparation n'eut rien de très superficiel : malgré ses nombreuses râleries, Alysanne avait trop peur pour faire des folies, elle se contenta d'enfiler quelque chose de plus décent que sa fine chemise de nuit, boutonnant l'avant de sa tenue tandis que Gemma brossait ses cheveux avant de les tresser. Un élan de coquetterie la fit soupirer tandis qu'elle constatait qu'elle avait l'air fatigué, mais elle se remonta le moral, persuadée que ce moment entre belles-soeurs lui changerait les idées. Lorsqu'elle entra dans le petit salon, transformé en salle à manger pour les deux femmes, Lady Bethany était déjà présente et Alysanne lui adressa un sourire « Oh non, je vous en prie, ne vous dérangez pas » s'empressa-t-elle de dire en voyant la Selmy se lever mais déjà inquiète à l'idée qu'elle puisse se faire mal. Du temps avait passé depuis leur première rencontre à Lestival, et les circonstances qui les avaient amené à se retrouver toutes les deux mais elle avait rapidement comprit que sa belle-soeur était de fragile constitution. La chose n'en n'était que plus tragique lorsqu'on savait qu'elle n'avait pu, jusque là, mener de grossesse à terme. La brune se demandait continuellement si, si elle était arrivée plus tôt ce soir là pour lui venir en aide, le dénouement du voyage de la jeune femme aurait été différent. Une question qui demeurerait sans réponse. « Je me porte aussi bien que l'on puisse l'espérer. » répondit-elle, toujours armée de son sourire rassurant, tout en glissant une main sous l'arrondi de son ventre pour soulager un peu le poids que ce dernier pesait lorsqu'elle se tenait debout. « Toutefois, je ne vous mentirez pas, il me tarde de voir le terme venir, je suis certaine qu'à force de grossir je vais finir par ne plus passer les portes. » plaisanta-t-elle tout en s'installant sur la chaise qui faisait face à la née-Caron. Un terme qui n'était qu'une question de semaine à présent. Deux lunes, peut être trois, avait annoncé le mestre. Elle caressa son abdomen rebondi comme pour s'excuser de ce qu'elle venait de dire. Il lui tardait surtout de voir Bryce rentrer. Ce n'était pas tant par sentimentalisme que par crainte qu'il lui arrive quelque chose si l'accouchement avait lieu en son absence, laissant la pauvre Bethany en charge de tout alors qu'elle même se rapprocherait de la date fatidique de sa délivrance. Elle s'extirpa de ses pensées moroses face à l'épanouissement de la future mère : bien que cette grossesse fut sans doute plus compliquée à vivre pour le corps délicat de la Selmy, il semblait se dégager de sa personne un espoir presque apaisant. « Mais vous ? Comment vous portez-vous ? Je suis désolée de ne pouvoir demeurer davantage à vos côtés pour vous tenir compagnie. » s'enquit Alysanne avec intérêt. Peut être était-ce leurs états ou leur cohabitation soudaine, peut être était-ce juste la douceur naturelle de Bethany, mais Alysanne avait le sentiment que tout ce qu'elles vivaient ensemble contribuait à les rapprocher. La bienveillance des Caron à son égard ne cessait de la toucher : que cela soit Bryce, Erich ou Bethany, tous lui donnaient cette impression d'avoir toujours été là, de faire pleinement partie de la famille. Et en cela, elle leur en serait toujours reconnaissante.
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Sweet Nightingale
Bethany se rassit sur sa chaise avec un léger sourire aux lèvres de remerciement pour l’épouse de son frère. Le poids de son ventre venait facilement tiré sur son dos fragilisé par sa maladie. Elle était donc reconnaissante de ne pas à avoir à se lever complètement pour saluer la dame des lieux. Alysanne était au courant de la santé fragile de la Selmy ainsi que ses difficultés à mener des grossesses à leur terme. Le doux rossignol de l’Orage était victime d’émotion trop violente à chaque grossesse provocant un accouchement prématuré qui menait à la mort de l’enfant qu’elle portait. Un triste sort pour une femme qui n’était que douceur et gentillesse.
Sa belle-sœur la rejoignit, confiant qu’elle avait hâte que son état de grossesse prenne fin afin de pouvoir continuer à passer les portes de Serena. Cela tira un sourire amusé à Bethany, elle pouvait comprendre que son ventre commençait à peser et devenir insupportable. Se déplacer lors des dernières lunes étaient compliqués, le ventre devenant encombrant. Se mouvoir demander un réel effort.
« Rassurez-vous, vous avez encore de la marge avant de ne plus passer les portes. Mais je comprends votre désire d’en finir. »
Bethany n’en était qu’à six lunes de grossesse et son ventre la pesait déjà. Elle était soulagée d’avoir réussi à passer les quatre premières lunes, mais l’inquiétude de menait sa grossesse à terme continuer de se répandre dans son être. Elle espérait que tout se passe bien. Elle avait demandé à son entourage de ne lui communiqué aucune nouvelle grave ou tragique pouvant conduire à une émotion trop violente qui viendrait mettre en péril le bon déroulé de sa grossesse. Pour le moment, tout semblait aller pour le mieux. Aucune contraction suspecte, aucun saignement inquiétant. Les Sept étaient cléments. Peut-être trop occupé par la guerre qui se préparer ? Ainsi il ne pouvait pas s’acharner sur la dame des Eteules ? Elle l’espérait au plus profond de son cœur.
Alysanne s’inquiéta de l’état de santé de la née Caron. Préoccupé par sa propre grossesse et son alitement, les deux belles-sœurs se voyaient au finalement peu. Mais ce n’était pas Beth qui pourrait reprocher une telle chose à la belle ouestienne. La voir mener à terme sa première grossesse rendait le rossignol profondément heureuse. Elle allait pouvoir gouter au bonheur de devenir mère et Bethany refusait d’être responsable d’un mauvais déroulé de cette fin de grossesse. Elle savait à quel point tout ne tenait qu’à un fil et que le rêve pouvait basculer en cauchemar en une fraction seconde.
« Ne vous en faites pas pour moi. Vous devez vous occupez de vous et du petit être qui sera bientôt parmi nous. Surtout que je ne me porte bien, le mestre est confiant, tout se déroule pour le mieux. Je ne peux qu’être heureuse de ces nouvelles rassurantes tout en continuant de faire attention. »
La prudence était le mot d’ordre de la Selmy. Tout était calculé pour que tout se passe pour le mieux, ne pas laisser la place à l’imprévu. Même dans les choses qu’elle avalait. Le mestre avait retiré certains aliments afin d’être sûr que tout se passe pour le mieux. Bethany se servit d’ailleurs de quelques légumes confits. Elle avait toujours eu un appétit léger mais avec sa grossesse, elle mangeait bien plus ce qui rassurait l’homme de sciences qui veillait sur elle depuis des années.
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Alysanne & @Bethany Selmy
Si elle l'avait espéré, elle n'aurait jamais songé qu'une grossesse survienne si rapidement : Leonella avait mis des années avant d'attendre Tysane et elle savait qu'elle n'avait pas l'âge de sa soeur lorsqu'elle avait épousé Lothar Frey. Pourtant, contre toute attente, c'était à leur retour de Bourgfaon que la nouvelle était arrivée : l'exaltation de sa nouvelle vie n'était pour rien dans les tracas que son estomac rencontrait le matin tout comme dans l'absence de ses saignements. Elle s'était amusée de voir combien ils déjouaient les pronostics et les clichés qui disaient qu'à son âge, enfanter serait difficile. Tout comme Cersei l'avait démontré, elles étaient encore des femmes capables malgré la trentaine passée : en quelques années, la Lannister avait donné trois garçons au chevalier des fleurs, avant que celui ci ne trouve une mort prématurée dans l'Orage. Peut être que les dieux lui accorderaient une telle fertilité, même si elle doutait qu'un nouvel enfant vienne rapidement après celui qu'elle portait : la guerre arrivait et il semblait que le dragon déchu ait jeté son dévolu sur l'Orage pour semer le chaos. La nouvelle de la grossesse de Lady Bethany apportait cependant un vent de joie et d'espoir sur Serena : si l'occasion était donné pour les deux femmes d'apprendre à encore mieux se connaitre, partager cette expérience la rendait moins angoissante. Elle gardait en mémoire le souvenir de la première grossesse d'Alyx et craignait d'avoir passer les dernières lunes à se réjouir pour rien. Elle se laissa malgré tout emporter par un rire tandis que la Selmy assurait qu'elle n'était pas aussi énorme qu'elle avait le sentiment de l'être. Il demeurait tout de même étrange de ne plus pouvoir voir ses pieds et elle remerciait le ciel de ne plus être soumise à des escaliers maintenant qu'on la forçait au repos. « Oui, il semblerait que ce petit oisillon se soit manifesté à temps. » confirma Alysanne, en référence aux évènements qui l'avait amené à garder la chambre une majorité du temps. Les examens qu'elle subissait depuis étaient optimistes quand au jour de la délivrance et à la santé du petit qu'elle portait. « Que de bonnes nouvelles que nous avons l'une pour l'autre, Lady Bethany. » dit-elle en hochant la tête à celles qu'apportait la Selmy sur son propre état. La santé de la dame était une chose, celle de son enfant en était une autre : de ce qu'elle connaissait de sa belle-soeur, elle ne doutait pas que Bethany taise ses propres désagréments pourvu que ce bébé vienne au monde. Et elle ne pouvait que la comprendre. La descendance de Bryce, au contraire de celle de Lord Ilyn, était assuré en la personne d'Erich. Mais le poids de la survie d'une famille, sur les épaules d'un si jeune enfant, était un fardeau bien lourd, un fardeau que son époux s'octroyait déjà. Si Erich survivait à l'enfance, héritait du titre et des terres de son père, une fratrie l'aiderait à bâtir de nouvelles alliances, à poursuivre le long travail des Caron et faire briller le nom lorsque cette tâche serait la sienne. Alysanne savait combien l'on pouvait s'appuyer sur une fratrie : elle regrettait souvent qu'Alyx n'ait eut de soeurs, un frère lui aurait ôté son héritage, pour prendre le relai là où elle n'était pas à l'aise. Au delà de ce constat, Alysanne ne pouvait que constater le fabuleux duo que Leo et elle avait formé toutes ces années. Un duo qui évoluerait vers autre chose, entre le frère et la soeur, un duo qui serait, elle l'espérait, maintenant formé du père et de la fille. « Je suis heureuse que tout se passe bien pour vous malgré tout. La situation n'est guère des plus idéales mais vous savoir ici me rassure. » Elle ne doutait pas que la Selmy eut préféré partager cette grossesse avec son époux plutôt qu'avec elle, que toutes deux aurait été plus soulagée de donner la vie dans un contexte moins compliqué que celui de prémices d'une guerre.
Mais Alysanne prenait son rôle à coeur : elle avait été présente pour les Lefford jusqu'à son départ près de neuf lunes plus tôt. Maintenant qu'elle était une Caron, elle ne comptait pas changer : elle serait là pour Bethany comme elle avait été présente pour Alyx. Elle tritura les aliments dans son assiette, cherchant le courage d'avaler quelque chose : si les vomissements s'étaient arrêté dès lors que sa grossesse avait commencé à se voir, la nausée, elle, demeurait. Leonella lui assurait que cela était le signe que l'enfant se portait bien et lui avait écrit une longue lettre rappelant combien leur mère avait été malade avant sa venue au monde. Gemma, elle, pensait que c'était un signe du sexe de l'enfant mais Alysanne l'avait fait taire, menaçant de la mettre au service du jeune héritier si elle proférait une parole semi-prophétique de plus. La née Lefford ne voulait pas envisager ce que l'enfant pouvait être : un garçon était toujours bienvenue et assurait la descendance d'un homme mais elle songeait qu'une petite fille serait plus facile à présenter à Erich, plus douce pour signer le départ de leur nouvelle vie à quatre. De plus, s'étant occupée d'Alyx, Alysanne était plus à l'aise avec cette dernière idée bien qu'offrir à Bryce un garçon eut assuré de la force de leur mariage. Elle y avait longuement réfléchis sans se trouver de préférence et avait décrété qu'en dehors des Caron, elle ne voulait plus entendre le moindre pronostics sur ce qui se jouait dans son ventre : elle ne voulait pas que son enfant soit la cible de paris de serviteurs qui se sentiraient trop à l'aise avec le sujet. « Avez-vous eut des nouvelles de Lord Ilyn ? J'imagine qu'il doit aussi être heureux de vous savoir que tout se passe bien ? » demanda Alysanne avant de lever la fourchette à ses lèvres. Elle n'osait penser à ce que devait ressentir le Selmy, loin de son épouse : depuis qu'elle s'était rapproché des Caron, Alysanne avait apprit combien cette union était forte, muée par les mêmes sentiments que ce qui la liait à Bryce, si ce n'était plus. Bien qu'Ilyn Selmy eut sans doute fort à penser, elle ne doutait pas que ses rêveries le mène vers celle qu'il aimait et qui se trouvait en ces murs.
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Sweet Nightingale
A l’aube de sa trente quatrième année, Bethany savait que bientôt ses grossesses seraient de plus en plus à risque voir délicate à obtenir. De nombreux espoirs reposaient sur l’enfant qui grandissait dans son ventre à l’heure actuel. Elle savait très bien qu’une autre chance pareille ne se représenterait pas de sitôt, qu’elle ne pourrait fonder de famille nombreuse comme celle dans laquelle elle avait grandi. Si elle donnait un enfant à Ilyn se serait déjà beaucoup. Plusieurs ? Elle ignorait si elle en était capable. L’avenir de la famille Selmy reposait sur ses épaules. Sans enfant, la famille s’éteindrait avec Ilyn. Un triste sort pour la famille du hardi.
Heureusement, ce n’était pas le cas de la famille Caron qui avait vu naître la jeune femme. Bryce avait son héritier avec Erich. Le petit garçon avait survécu aux âges les plus critiques et semblait avoir une bonne santé. Rassurant quand on savait le nombre d’enfant qui mourrait jeune. Alysanne ne venait que consolider la lignée qui occupait Serena avec ce nouvel enfant à naître. Une première grossesse pour la nouvelle dame Caron qui découvrait les joies et les désagréments de cette dernière. La demeure des rossignols seraient bientôt bénis de deux nouvelles vies en son sein si tout se passait bien.
« Prions pour que ces bonnes nouvelles durent jusqu’à la fin. » répondit la dame des Eteules d’un doux sourire.
Etre à Serena permettait à Bethany d’être plus en sécurité que dans le fief de son époux qui n’était au final peu défendable. Les richesses des Selmy reposait sur l’agriculture. Le château n’avait rien d’une forteresse. Si le prince exilé décidé d’attaquer, le fief tomberait facilement et avec peu de résistance. Tout le monde semblait rassurer de savoir la brune chez les Caron. Dans un château prévu pour la guerre, il y avait peu de chance d’être en réel danger, les défenses tiendraient suffisamment longtemps pour permettre aux femmes et enfants de fuir. Mais c’était un ressenti bien propre à tout le monde sauf elle. Savoir Ilyn seul aux Eteules, lui qui n’aimait pas ce rôle de seigneur qui était le sien depuis plusieurs années maintenant. Bethany avait toujours été là pour l’épauler. Et si elle, elle était en sécurité, ce n’était pas le cas de son époux. L’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose l’inquiétait car elle savait que s’il disparaissait, l’enfant qu’elle portait ne survivrait pas. Elle n’avait pas pu mener sa grossesse à terme à la mort d’Alan, si l’Etranger lui prenait Ilyn, il y avait de forte chance pour qu’il vienne lui prendre son enfant à naître également.
« Je crois que tout le monde est rassuré de me savoir ici. »
Il n’y avait qu’elle pour être inquiète. L’autorité dont avait preuve Ilyn pour l’envoyer à Serena avait été surprenante et Beth n’avait eu d’autre choix que d’obtempérer, laissant son époux derrière elle. Heureusement les corbeaux permettaient de maintenir le contact et d’avoir des nouvelles régulières autant pour lui que pour elle. Elle espérait qu’il puisse venir au moment où son terme arriverait. Le trajet n’était pas si long entre les deux fiefs et avec un cheval que l’on poussait à bride abattu, la distance n’était pas si grande.
« Aux dernières nouvelles tout allait bien. A l’heure actuelle il doit être dans les montagnes rouges à la recherche de Viserys. Mais effectivement, il est rassuré de me savoir ici et que tout se passe pour le mieux. Mais nous sommes tous deux inquiets et tout comme moi, il ne criera pas victoire avant la naissance. J’espère qu’il pourra nous rejoindre le moment venu...»
Elle voulait qu’il soit le premier à voir le visage de leur enfant. Elle voulait partager ce moment avec lui si les dieux le voulaient bien.
« Tout comme je pense que vous voudrez avoir Bryce à vos côtés. » dit-elle d’un léger malicieux.
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Alysanne & @Bethany Selmy
Alysanne hocha la tête à la prière à demi-mot que sa belle-soeur venait de prononcer : l'accouchement prématuré de sa nièce, la naissance d'un garçon mort-né, l'intimait à la prudence bien qu'elle refusa de se laisser envahir par la peur de voir la chose se répéter ici. Elle avait eut beaucoup de peine, en lisant la lettre provenant de la Dent d'Or, pour celle qui avait toujours été une soeur, une fille à ses yeux. S'il n'y avait eut son devoir, sa propre grossesse, et la guerre, sans doute aurait-elle demandé à Bryce l'autorisation de se rendre auprès d'elle. Dans ses moments de solitude, Alysanne y songeait, ruminant sur son impuissance, sur les dangers qu'un tel déplacement ferait courir à son enfant à naître et se fustigeait de n'avoir pu être là tout en sachant que ce n'était plus sa place. Alyx n'était pas seule au monde et si elle se doutait que l'empressement de Leo à voir naître un garçon Lefford n'était pas des plus aidant, elle savait sa nièce bien entourée. « Puissent les dieux vous entendre. » dit-elle presque automatiquement. Non, elle ne voulait pas se laisser effrayer par ce drame : pour l'heure, le mestre était confiant et si Bryce n'était pas là, elle savait pouvoir compter sur la dame qui lui faisait face en cas de besoin. Pour ces choses là, la présence d'une femme était peut être mieux, songea la née-Lefford tout en essayant de refouler l'appréhension qu'elle ressentait à l'idée de la naissance prochaine. D'ici la prochaine lune, un compte à rebours s'enclencherait. D'ici la prochaine lune, l'enfant pourrait arrivé d'un jour à l'autre, lui avait-on dit. Cependant, le sourire de la Selmy parvenait à éloigner les nuages qui menaçait ses humeurs : Bethany était d'une douceur apaisante et lui rappelait, à. bien des égard, Leonella du temps où elles partageaient encore le même toit. « Cela est bien vrai mais j'espère que ça ne vous cause aucune gène ? » demanda-t-elle alors avec curiosité. Elle ne doutait pas du besoin impérieux de Bryce de savoir sa soeur en sécurité, ni même de celui de Lord Ilyn de vouloir protéger sa femme et leur enfant à naître. Mais elle ne connaissait guère l'avis de la jeune femme à ce sujet : si Serena avait toujours été sa maison, son mariage avec Ilyn Selmy était basé sur les mêmes sentiments profonds que ce qui l'unissait à Bryce ... Elle n'aurait pu lui reprocher de désirer se trouver aux Éteules, demeure dont elle était la Dame, plutôt que d'être forcé à une retraite dans le château de son enfance. La née Lefford espérait toutefois que son séjour lui apportait le calme et la tranquillité d'esprit dont elle avait besoin, même si cette dernière n'était que relative lorsque les êtres que l'on aimait s'avançait au devant du danger.
Elle hocha la tête tandis que Bethany lui partageait la joie mesurée de son époux : ses nombreuses fausses-couches intimant à ne pas se réjouir trop vite, ce qu'elle pouvait comprendre. Cependant, la concernée ne semblait guère atteinte par l'inquiétude et si elle le fut, Alysanne n'aurait pu le deviner. Certes ces mots étaient pleins d'une sage prudence mais il se dégageait un tel bonheur de sa personne que l'ancienne ouestienne se sentait transporté par cette bonne humeur. Avant la fatigue et la solitude de son alitement, Alysanne partageait ce sentiment : elle qui n'avait jamais pensé porter un jour un enfant avait presque pleuré d'émotion lorsqu'elle avait senti, pour la première fois, un petit coup contre son abdomen. L'étrange sensation laissait place à un émerveillement des plus totals et tandis que Bethany parlait déjà au pluriel du jour de la naissance, Alysanne se demanda ce qu'elle ressentirait en tenant son enfant dans ses bras. Elle acquiesça lorsque sa belle-soeur mentionna son désir d'avoir Bryce auprès d'elle, imaginant ce que cela serait que d'admirer le visage de leur nouveau-né, de partager une étreinte tendre que seuls les jeunes parents pouvaient avoir. Bien sur, l'ombre d'un drame n'était jamais loin mais la née-Lefford préférait songer aux mots qu'utiliserait son époux pour présenter à Erich son petit frère, ou sa petite soeur, plutôt que d'envisager le pire. De si noires pensées auraient sans doute un impact sur son bébé, avait un jour assuré Gemma et si Alysanne n'y croyait qu'à moitié, elle ne voulait pas prendre le risque de tester l'affirmation de sa suivante. « Vous avoir durant tout ce temps est déjà d'un grand réconfort, je vous assure. » répondit la brune avec un sourire. « Et je suis certaine qu'ils sont également rassurés de nous savoir présentes l'une pour l'autre si les choses devaient arrivées plus tôt que prévu. » ajouta-t-elle. Malgré tout, elle ignorait si Bethany serait physiquement capable d'être présente lorsque le jour se présenterait : bien que cela l'aurait rassuré, elle ne se sentait pas de faire une telle demande alors même qu'elle savait sa belle-soeur si fragile et surtout en songeant qu'elle serait, elle aussi, presque à terme. L'inverse, en revanche, serait possible à condition que la Selmy désire sa présence. « Avez-vous déjà commencé à songer à l'avenir ? Ma soeur ne cesse de me demander si Bryce et moi avons déjà réfléchit à des prénoms ... » Un léger rire la parcourut : par moment, elle se demandait si Leonella n'était pas plus excitée qu'elle même par la naissance du futur petit Caron. Cela contrastait fortement avec les lettres de Leo mais l'inverse eut été étonnant.
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Les dieux…Bethany n’avaient plus une confiance aveugle envers eux au sujet de ses grossesses. Par trois fois ils avaient mis un drame sur son chemin venant couper cours à la vie qui était en train de se créer en son sein. Si elle restait fidèle aux Sept et non au dieu rouge qui se répandait lentement dans sa région, elle restait néanmoins prudente dans sa foi. Plus pieuse que son frère aîné, elle n’en restait pas moins méfiante et préférait rester sur ses gardes, ne criant pas victoire trop tôt sur le déroulé de sa grossesse. Même si le terme approchait à grand pas et que l’espoir voulait réellement s’immiscer dans son cœur, elle luttait pour ne pas être déçu si les choses tournaient mal.
Et pour cela, Ilyn avait décidé d’envoyer son épouse à Serena malgré les protestations de Bethany. Elle avait donc gagné sa demeure natale plus facilement défendable que les Eteules qui n’était absolument pas un fief militaire. Si savoir son époux loin d’elle ne lui plaisait guère, elle comprenait sa décision et savait également son frère aîné rassuré. Elle n’était pas malheureuse à Serena et elle pouvait toujours correspondre avec Ilyn par corbeau quand il était dans leur fief.
« En toute honnêteté j’aurais préféré rester aux Eteules pour aider mon époux, mais je comprends sa décision. Serena est bien plus sûr et je ne suis pas malheureuse pour autant. »
Et puis la compagnie d’Alysanne lui soulageait l’esprit. Elle appréciait sa belle sœur sincèrement. Car au final Bryce était partie patrouiller dans les Montagnes Rouges à la recherche de Viserys Targaryen qui avait été aperçu dans la zone après avoir un fief orageois. De quoi effrayé plus d’un seigneur de voir le prince exilé et sa terrible monture fondre sur son château.
« Ne parlez de malheur, ils arriveront à l’heure prévu. » tenta de rassurer Bethany.
Un accouchement prématuré était rarement bon signe. Si par miracle l’enfant survivait les séquelles étaient malheureusement souvent présente. Chose qui était arrivé à la sœur d’Ilyn qui avait mis au monde son fils au bout de seulement sept lunes de grossesse. Le petit Adam avait survécu mais son époux lui avait rapporté que l’enfant ne pourrait plus utiliser l’un de ses bras. Un détail qui venait assombrir un évènement normalement heureux et rempli de joie pour les futurs parents. Alors mieux valait ne pas penser à cette éventualité.
Bethany eut un sourire amusé en entendant que la sœur d’Alysanne demandait si le couple régnant sur Serena avait déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître. Bethany se souvenait qu’avec son premier époux, ser Alan Swann, ils avaient réfléchi en amont pour choisir un prénom si c’était un garçon et pour une fille. Mais les trois grossesses avortées de Bethany l’avaient refroidi à réfléchir à ce genre détail trop en amont.
« Nous n’avons pas réfléchis à un prénom en particulier mais probablement que ce dernier sera originaire d’Essos. Ilyn adore ce continent. »
Probablement que s’il n’avait pas été seigneur, que le couple se serait rendu dans ce pays qui faisait tant rêver le Selmy. La seule crainte de Bethany aurait été de ramener un deuxième pouic à Westeros…un était déjà amplement suffisant !
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Alysanne & @Bethany Selmy
La brune ne put qu'hocher la tête : il était évident que sa belle-soeur aurait préféré être auprès de son époux, dans sa maison, auprès de sa maisonnée et de ses affaires. Si Bethany Selmy n'avait jamais entièrement quitté Serena, elle n'en demeurait pas moins la Dame des Eteules et il était normal qu'elle ressente le mal de son chez-elle autant que l'absence de son mari. Celle de Bryce pensait aussi sur le moral d'une Alysanne que la guerre rendait nerveuse : elle aussi aurait préféré que son époux soit auprès d'elle, partageant cette grossesse, plutôt que crapahutant dans les montagnes à la recherche d'un traitre. Mais elle admirait son sens du devoir, sa loyauté et tout ce qui avait contribué à faire du Caron, l'homme qu'elle aimait. Il aurait donc été malvenu qu'elle émette une quelconque plainte à ce sujet.« Je comprends. » répondit Alysanne. Bien que leurs situations ne soient nullement comparable, la ouestienne pouvait cependant entrapercevoir ce qui motivait les paroles de l'orageoise. Elle posa ses couverts sur la table. « Bien que vous connaissiez la demeure et la maisonnée bien mieux , sachez que si je puis aider à rendre votre séjour plus agréable, ce sera avec plaisir. » assura la brune avec un sourire : il était évidant que les serviteurs seraient plus qu'heureux d'accéder à ses désirs, mais en tant que belle-soeur et maitresse de maison, Alysanne voulait que la Selmy sache qu'elle aussi, se sentait concernée par son bien-être et n'agissait pas que par politesse.
Elle se laissa reposer contre le dos de sa chaise, cherchant une position plus confortable pour que ses jambes, parsemées de fourmis, cesse d'être une gêne. Posant une main sur son ventre, Alysanne regarda l'imposant renflement de son abdomen avec un sourire. « Je dois vous avouer que malgré sa présence, je ne réalise pas encore que bientôt, cet enfant viendra au monde. Tout a été si vite ! » Ils avaient quitté Serena peu après leurs noces pour se rendre à un autre mariage, au retour, la née Lefford présentait déjà les symptômes d'une grossesse qui laissait imaginer une conception dans les jours qui avait suivit leur union. Une chance pour celle qui, la trentaine entamée, craignait d'être une déception sur ce point. Envisager un avenir avec un nouvel enfant, qui serait de son sang, était un concept encore étrange à ses yeux, bien que bienvenue. Elle avait songé avoir le temps de se préparer à la chose : elle aurait apprit à mieux connaitre la maison, à s'occuper de son beua-fils, à profiter de sa vie de jeune mariée avant que de s'impose la présence d'un nourisson, mais le destin avait d'autres projets. Et la grossesse de Bethany, si proche de la sienne, était peut être une aubaine qui lui permettait d'éviter de penser à ses peurs ou de pousser trop loin ses capacités. « Voilà qui sonne fort original, il me tarde de voir sur quel prénom se portera votre choix. » répondit Alysanne aux réfléxions de l'orageoise. Eux même n'avaient encore aborder le sujet d'un prénom : il était certain que son passif familiale ne la ferait pas opter pour un hommage à ses parents mais chacune de ses réflexions sur le sujet la tenait occupé une partie de la journée, pesant le pour et le contre de nom qu'elle pourrait proposer à Bryce, quelque peu frustrée de ne pouvoir avoir ses suggestions. Ils auraient tout le temps d'y penser quand l'enfant serait là, mais il était étrange de se limiter à l'appeler 'l"enfant" et il tardait à la Ouestienne de rencontrer ce bébé. « Je vous avoue que ... Je m'inquiète quelque peu pour Erich. J'espère que l'arrivée de ce bébé ne lui donnera pas le sentiment d'être délaissé. C'est un bon garçon je m'en voudrais qu'il croit que nous cherchons à le remplacer. » avoua Alysanne. Elle connaissait l'affection de Bethany pour son neveu et elle même avait succombé aux charmes de ce petit garçon avant même que Bryce ne lui demande sa main. Erich avait besoin d'une mère et c'était sans doute leur entente qui avait achevé de convaincre le seigneur de Serena de prendre une nouvelle épouse. Mais Erich demeurait un enfant avec ses pensées, parfois illogique, d'enfant et ses interprétations. Son repos forcé les éloignaient et elle ignorait comment la venue d'un nouveau Caron serait prise par l'héritier. Il était si facile de blesser un enfant sans s'en rendre compte ...
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Se dire qu’elle était loin de chez elle alors qu’elle avait vécu plus de temps à Serena qu’aux Eteules étaient étranges. Bethany s’était faite à la vie chez les Selmy, elle y avait trouvé ses marques et ne se sentait plus comme une invitée de marque. Elle faisait partie de la famille et était considéré en tant que telle. Elle s’y sentait bien, tout comme elle se sentait bien dans le château de son enfance, où elle avait grandi. C’était comme si elle avait deux foyers, deux maisons. Elle avait de la chance dans le malheur de son histoire familiale. Et peut-être qu’enfin le cauchemar et la malédiction qui régnait sur le sang Caron prenait fin. La famille s’agrandissait doucement, Alysanne était arrivée et allait mettre au monde un enfant et tous espérait que cet accouchement se déroule sans encombre et que le ou la petite Caron soit en parfaite santé. Elle-même avait réussi à atteindre un stade avancé dans sa grossesse sans trop d’encombre. L’enfant porterait certes le nom des Selmy mais il serait à moitié Caron par sa mère. Une famille qui s’agrandissait enfin, perdurant les lignées fragiles malgré le contexte conflictuel de la politique westerosi. Les mots de sa belle-sœur lui allèrent droit au cœur, et Beth inclina légèrement la tête en guide de remerciement. La née-Lefford s’acclimatait bien à Serena et prenait ses marques, marquait son empreinte dans le château. Cela ne pouvait que ravir Bethany de voir que cette union fonctionnait bien mieux que la première, ce qui n’était pas si difficile à faire.
« Je n’hésiterais pas. » répondit-elle avec douceur.
Alysanne ne réalisait pas encore que prochainement, elle aurait un petit être au creux de ses bras. Visiblement elle n’avait pas vu passer sa grossesse contrairement à certaines dames qui trouvaient le temps très long. Les évènements qui se déroulaient à Westeros avait aussi précipité ce sentiment de temps qui file à tout allure.
« Je pense que ce sentiment est normal, vous réaliserez au moment même où le mestre mettra votre enfant dans vos bras. Il parait qu’il n’y a pas plus belle sensation. »
Bethany avait entendu ce récit plus d’une fois de la part de mère qui avait survécu à leur accouchement et que leur enfant avait également survécu. Un moment qu’elle avait hâte de pouvoir enfin expérimenter après trois grossesses qui s’étaient finies tragiquement. Elle serait de toute manière bientôt fixé. Si pour l’heure tous les signes étaient encourageant, la jeune femme restait prudente. Le couple n’avait d’ailleurs pas encore choisi de prénom afin de ne pas attirer le mauvais œil, ne pas s’attacher trop profondément à cet enfant qui n’était pas encore né. Mais ils s’étaient mis d’accord que leur premier né rendrait hommage à Essos, terre qu’adorait Ilyn et d’où sa mère Alia était originaire. Cela devait également se faire retourner dans sa tombe la grande mère de son époux car d’après ce qu’elle avait entendu dire, les relations entre le Selmy et sa grand-mère paternel n’avait jamais été au beau fixe.
Alysanne lui confia ses craintes vis-à-vis d’Erich. Le petit garçon était fils unique pour l’heure, l’arrivée d’un bébé allait bouleverser son quotidien. Il avait déjà vécu beaucoup de chose terrible pour son jeune âge, mais il avait la chance d’être profondément aimé par sa famille. Il avait adopté Alysanne pour le plus grand bonheur de Bethany et Bryce.
« Cela sera peut-être perturbant pour lui dans un premier temps, mais s’il réagit comme son père il s’attachera probablement fortement à son petit frère ou sa petite sœur. Et je suis que vous arriverez à partager votre temps, ainsi que Bryce. Je me souviens de la naissance de mon petit frère, Robert. Cela faisait plusieurs années que j’étais la « petite dernière » mais l’arrivée de ce petit garçon m’a fasciné et je ne me suis pas sentie délaisser par mes parents pour autant. Nous prenons soin les uns des autres, je suis sûre que tout ira bien pour Erich. »
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Les paroles de Bethany résonnaient comme un écho d'une conversation qu'elle avait eut avec Cersei il y a de cela plusieurs lunes, presque des années. Son seul élément de comparaison était la naissance de sa nièce puis de sa petite nièce mais elle se doutait que les choses devaient être différentes lorsque l'enfant qu'on déposait dans vos bras était celui que vous aviez porter pendant dix lunes, qu'il était une part de vous et que vous seriez, pour toujours, une part de son univers. « Etiez-vous présente lors de la naissance de mon beau-fils ? » demanda Alysanne tout en continuant de picorer dans son assiette. Elle savait que la jeune femme n'avait pu mener de grossesse à terme et ne se permettrait jamais de la questionner si directement à ce sujet, mais elle s'interrogeait : Bethany avait été si présente dans le quotidien de Serena, dans la vie d'Erich, qu'elle se demandait si elle avait vu ce merveilleux bonheur sur le visage d'Abigaëlle Rowan. Toute deux savaient ce qui se déroulait pendant l'accouchement et bien qu'elle ne doutait nullement de sa parole, laquelle était relayée par toutes les femmes ayant donné la vie, Alysanne était encore craintive quand à ce qu'elle vivrait ce fameux jour. Un tel moment pouvait-il effacer ce qui avait précédé ?
Le regard de la brune se perdit dans les mots qui sortaient de la bouche de Bethany : elle songea qu'elles avaient sans doute plus de points communs qu'elles ne le laissaient présager, bien qu'en lieu et place d'un cadet, Alysanne avait hérité d'une nièce. « Je crois que je comprends ce sentiment. Bien que je sois la dernière de ma fratrie, j'ai vécu l'arrivée de ma nièce comme la naissance d'une petite soeur. Mes parents ayant quitté ce monde lorsque j'étais enfant, j'ai été élevée par mon frère et ma soeur ... Aussi lorsqu'Alyx est née, j'ai reproduits avec elle ce que Leonella avait fait pour moi. » répondit-elle avec un sourire. Elle gardait, grâce à la présence de ses aînés, un souvenir tendre de son enfance. Bien que l'ombre de la disparition soudaine de son père la marquerait à jamais, et ce, même si elle en connaissait aujourd'hui les raisons profondes qui avait été dissimulées à son esprit d'enfant. Leo lui avait permit de devenir une femme forte, intelligente et capable de gérer une maison, un fief, aussi bien que si elle avait été elle même héritière. Leonella avait apporté un peu de douceur à tout cela, une présence maternelle qui n'en était réellement une. Et tout cela, Alysanne avait tenté de l'offrir à Alyx. Il n'y avait eut alors de crainte de se voir supplanter dans le coeur des Lefford : aucune jalousie, ni animosité, ne teintait sa relation avec sa nièce. Ce n'était pas de cet ordre. « Avec les années, elle est devenue bien plus que ça. La mort de sa mère ... Ma place a toujours été très difficile à décrire avec elle. » ajouta la brune avec un sourire. Alyx était sa nièce, sa soeur et sa fille en même temps : elle avait été le centre de toutes ses préoccupations pendant tant d'années qu'Alysanne ignorait comment elle aurait pu jalouser sa cadette. Bethany avait sans doute raison : Erich savait qu'elle n'était pas sa mère, mais demeurant l'héritier de Serena malgré l'annulation du mariage de ses parents, sa position au sein de la maison ne changerait pas. Si l'enfant qu'elle portait était un garçon, il ne viendrait que renforcer l'assurance d'une lignée se poursuivant dans le temps, sécurisant la continuité du nom des Caron et de l'héritage de Bryce. Si l'enfant était une fille, elle lui souhaitait d'avoir avec son frère une relation au moins égale en tendresse et en loyauté que celle qui unissait ses parents avec leurs fratries respectives. Après une hésitation, la née Lefford reprit. « Je n'ai jamais osé demander à Bryce comment Erich avait vécu la ... disparition de sa mère. J'ai entendu dire que vous vous en étiez beaucoup occupé, Lord Ilyn et vous ? » demanda-t-elle. Elle avait assez remarqué la tension qui habitait son époux lorsque, lors de sa visite, Lady Walpurge avait mentionné Andrew Rowan. Une telle réaction face au nom de son ancien beau-frère avait dissuadé la jeune mariée de poser la moindre question sur celle qui l'avait précédé. Sans doute n'était-il pas prêt à en parler, et elle respectait cela : les quelques récits qu'il avait pu lui faire de la fin de son mariage suffisait à comprendre la colère qui habitait son coeur. Elle se doutait que, dans une certaine mesure, Bethany devait partager cette colère. A moins que ce ne fut de la déception ? Elle n'imaginait pas une telle femme rester simplement indifférente. Toutefois, elle semblait plus facile à questionner sur la personne d'Abigaëlle Rowan, des erreurs qu'elle avait pu faire et de la manière dont cela avait impacté Serena, Bryce et Erich. Ce n'était pas la dame en elle-même qui intéressait Alysanne : elle ne craignait pas le fantôme d'une épouse répudiée mais elle voulait s'assurer que cet enfant qui était le sien sans l'être pourrait obtenir des réponses s'il en avait besoin, qu'elle pourrait être présente pour l'écouter ou en parler quand l'heure serait venue.
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Bethany acquieça à la question d’Alysanne sur la naissance d’Erich. Elle se souvenait parfaitement de ce merveilleux jour. A cette époque, elle n’était que fiancée à Ilyn, leur mariage approchait à grand pas avant d’être repoussé avec l’arrivée de la peste rouge qui avait emporté son demi-frère Roland mais également son futur beau-père Arstan. Elle avait été là pour Abigaëlle du début jusqu’à la fin pour venir lui mettre son fils dans les bras. Loin de se douter ce qu’il se passerait un an et demi plus tard à Lestival.
« J’ai été à ses côtés du début jusqu’à la fin, pour la rassurer et l’aider à passer au-delà de la douleur qu’elle découvrait alors qu’elle n’avait pas la vingtaine. Et je serais à vos côtés au moment venu si mon corps me le permet. Je ferais tout pour ne pas vous laissez seule. Même si je n’ai pu serrer dans mes bras un seul des enfants que j’ai porté, je connais cette douleur et je pourrais au mieux vous aider pour que vous mettiez au monde cet enfant dans les meilleurs conditions possible. »
Trois accouchements prématurés, trois morts nés étaient sortis de son ventre. Bethany connaissait la douleur physique mais également psychologique si jamais l’enfant n’était pas vivant en sortant du ventre de sa mère. Elle était l’une des mieux placé à Serena pour aider Alysanne lorsque le jour j arrivera.
Alysanne était la dernière enfant de sa fratrie, mais elle fit l’analogie de l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur avec l’arrivée de sa nièce. Elle avait pris la fille de son frère sous son aile sans pour autant être sa mère ou sa grande sœur, juste une tante qui aimait profondément l’enfant de son frère. Bethany n’avait aucun doute sûr le fait qu’Erich et Alysanne s’entendrait à merveille et que le petit garçon ne jalouserait pas ce nouvel enfant. Bryce et la née Lefford n’étaient pas dans cette optique, la famille est une notion précieuse et obligatoire.
« Je ne m’inquiète absolument pas dans ce cas. »
Le sujet épineux de la Rowan arriva sur le tapis. Elle avait causé tant de souffrance à leur famille. Bethany n’était pas rancunière, elle n’était pas sujette à la colère ou même à la haine. Pourtant la jeune Abigaëlle avait réussi à réveiller ses émotions chez la douce orageoise.
« Dans tout ce drame, Erich a eu la chance d’être très jeune, trop jeune pour comprendre ce qu’il se passait réellement. Peu après les évènements de Lestival, nous l’avons pris avec Ilyn le temps que Bryce puisse faire toutes les démarches pour annuler son union et faire d’Erich son héritier. Ilyn s’en est beaucoup occupé à notre arrivée au Eteules, je n’étais comme vous le savez, pas en état de faire quoique ce soit. Et nous quelques lunes plus tard retourner à Serena durant quatre lunes pour aider mon frère à s’occuper d’Erich. Au début, il réclamait sa mère et au fil du temps cela s’est estompé. J’ignore ce que Bryce lui a dit sûr les derniers évènements et l’exécution. »
Et ce n’était pas à elle, tante de lui annoncer cela. Il était encore jeune, il venait d’avoir quatre ans. Elle n’était pas sûr qu’il pouvait comprendre tous les tenants et les aboutissants de l’affaire. Un jour, le sujet serait abordé sérieusement afin qu’il connaisse ses origines, son passé et les évènements ayant secoué la famille Caron. Mais pour l’heure, il vivait probablement dans l’insouciance de la vérité.
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Alysanne & @Bethany Selmy
Elle imaginait sans peine ce que la Selmy voulait dire : si elle ne connaissait pas personnellement l'ancienne épouse de Bryce, elle entrapercevait vaguement de qui il s'agissait, l'ayant sans doute croisé au détour d'une allée dans les premiers jours du tournois. Alysanne ne put qu'admirer le calme que sa belle-soeur conservait en parlant de cette femme qui semblait avoir fait tant de mal à sa famille : elle aurait même pu déceler une once de bienveillance malgré tout dans la mention du très jeune âge de la demoiselle. Cela laissa Alysanne songeuse : ce n'était pas la première fois qu'elle entendait de tragiques récits de femmes devenues mères à peine sortie de l'enfance. Un an auparavant, elle se renvoyait parler du couple suzerain du Conflans avec Lady Cersei, et les quelques ragots qui se colportait sur eux faisaient toujours état de la grande jeunesse de la princesse qui expliquait sans doute qu'il n'y avait pas eut plus d'enfant après la naissance de ses jumeaux. Le corps d'une femme était plus robuste que celui d'une jouvencelle. L'esprit également. Abigaëlle Rowan avait-elle était trop jeune pour ce qui l'attendait ? Elles n'auraient sans doute jamais la réponse mais une part d'elle songeait que cela devait être d'autant plus douloureux à évoquer pour Bethany qui, elle, n'avait connu la chance de prendre son nouveau-né dans les bras que de voir ce que sa protégée s'était infligée. Face à la gentillesse de la Dame des Eteules, Alysanne ressentie une vague immense de compassion qui ne fit que renforcer son désir de la voir mener, enfin, une grossesse heureuse. Comme si une part de son être voulait la remercier d'avoir tant porté chance à sa destinée, la nouvelle Caron espérait que, d'ici quelques lunes, elles échangeraient autour d'un nouveau repas en parlant des nuits de leurs bébés respectifs. « Vous êtes une bénédiction, Lady Bethany. » finit-elle par dire, l'émotion malmenée par ses hormones rendant sa voix plus rauque. Fidèle à elle même, elle tâchait d'aborder la naissance à venir avec la tête haute et la fierté si typique des ouestiennes, et des Lefford. Elle était tout juste née lorsque Myrranda avait donné naissance à Cerenna et n'avait que l'exemple, lointain, de Lennella, ou fier, d'Orélia et Alyx pour se préparer à ce qui l'attendait. Quelque part en elle, derrière cette même assurance qu'elle tentait de montrer, elle se sentait terrorisée et les quelques paroles de Bethany, la promesse, si son propre corps le permettait, d'être présente à ses côtés, lui réchauffa le coeur. Elle aurait aimé que Leonella soit là, figure maternelle de toujours, mais sans même attendre qu'elle en fasse la demande, Bethany s'y substituait volontiers, préservant son égo autant que la légère inquiétude qu'elle ressentait à l'idée de lui faire ouvertement part de sa peur. « Depuis le premier jour, vous n'êtes que bienveillance avec moi. Je vous en serai à jamais redevable. » ajouta-t-elle avec un sourire tandis qu'elle portait à nouveau son verre à ses lèvres. Ce n'était pas des paroles en l'air, bien qu'elle doutait de pouvoir s'acquitter de cette dette un jour : elle n'avait pas d'autre pouvoir que celui de faire en sorte de la préserver, autant que possible, afin qu'elle puisse donner naissance à son enfant.
Cependant, le récit se poursuivit, et après l'histoire de la jeune fille qui avait, un jour, porté son titre, leur attention s'arrêtait sur le jeune garçon qui devenait l'héritier de la noble maison de Serena. Erich n'était encore qu'un enfant mais elle savait combien il était important pour Bryce qu'il ait une figure féminine forte, venant compenser la disparition de Lady Abigaëlle. La présence d'une septa, la venue régulière du couple Selmy, étaient autant d'indice de l'importance qu'avait le bien être de ce petit garçon pour les adultes qui l'entouraient. Mais Erich grandirait et avec l'âge, les questions viendraient : bien qu'elle ait le temps d'y réfléchir, elle n'était pas certaine d'être la mieux placée, aujourd'hui du moins, pour y répondre, elle même n'ayant pas toutes les clés de ce qui s'était joué à Lestival ou dans le premier mariage de son époux. Elle hocha la tête à quelques reprises, consciente du choc que cela avait du être pour tous, lui comprit. Ses derniers mots, toutefois, lui rappelèrent qu'elle n'était pas morte depuis si longtemps que cela. « Je crains que le sujet ne soit encore difficile à aborder pour lui ... » confia Alysanne tout en baissant les yeux sur son assiette. Elle savait que Bryce ne lui refuserait pas une réponse, cependant, elle préférait éviter de raviver des démons : ce que lui, sa famille, son fils, avaient subit pendant les lunes compliquées qui avaient suivit Lestival étaient déjà assez éprouvant. « Dans les lettres qu'il m'envoyait, il avait toujours un mot pour votre présence et combien Lord Ilyn et vous l'aidiez énormément dans ses démarches. » raconta-t-elle, songeant que c'était la puissance de ce noeud familial qui l'avait marqué, lui rappelant les liens forts qui existaient entre les Lefford. « Mais il ne parlait presque jamais réellement d'elle : lorsque son exécution a été annoncée, il n'en a même pas fait mention. » ajouta la brune, laissant sous-entendre qu'elle doutait que son beau-fils soit au courant de quoi que ce soit. Peut être était-ce pour le mieux ? L'enfant était trop jeune pour comprendre et quel bénéfice aurait-il à connaitre les raisons qui avaient poussé à l'exécution de sa mère. Mieux valait être le fils du seigneur de Serena que celui d'une traitresse. La situation était délicate : contrairement à Orélia qui avait été emportée bien trop tôt par la maladie et dont Alysanne faisait vivre le souvenir dans l'esprit de sa fille, la nature de la condamnation d'Abigaëlle ne prêtait guère à l'hommage. Il faudrait qu'elle parle avec son mari de la manière dont il voudrait aborder le sujet de son ex-femme avec son fils. « Cela fait beaucoup pour un enfant ... » finit-elle par dire, songeant au lourd passé qui pesait déjà sur les épaules du jeune héritier. Elle caressa son ventre. « Espérons qu'un retour au calme se fasse bientôt, et qu'un quotidien plus heureux se créer. Il le mérite. Nous le méritons tous. » finit-elle par dire. L'ombre de la guerre retenait les hommes loin de la maison, perturbait femmes et enfants. Si les dieux le voulaient, la guerre finirait vite, leurs deux bébés naitraient en bonne santé et Erich n'aurait qu'à se soucier de faire rire ce petit frère ou cette petite soeur qui viendrait bientôt. Elle se voyaient déjà prendre la route de la Dent d'Or, revoir le château de son enfance, montrer au garçon la vues des montagnes de l'Ouest et présenter son propre enfant aux siens. Un voyage lointain qui contrasteraient avec leurs régulières visites aux Eteules où il pourrait jouer au grand avec son cousin, ou sa cousine, et établir ses premiers liens de futurs seigneurs.
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Bethany fut presque embarrassée par les flatteries de sa belle-sœur. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un mettait en lumière sa bienveillance et sa gentillesse. Mais la qualifier de bénédiction c’était une première et la Selmy ne se considérait pas ainsi. Avec toutes les mauvaises aventures vécus notamment au sein de sa famille, elle n’y croyait pas vraiment. Elle usait justement de tout ce qui était bon en elle pour adoucir cette vie cruelle que les dieux lui offraient depuis sa naissance. Alors qu’Alysanne la qualifie ainsi, l’embarrassais quelque peu même si elle comprenait parfaitement pourquoi elle disait cela. Malgré ses nombreux voyages, elle n’avait pas trouvé de dame se comportant comme elle, usant de bienveillance et de gentillesse, qu’importe la situation et la personne en face. Plus encore pour soutenir sa famille. S’il y avait bien un endroit qu’il ne fallait pas craindre pour Beth c’était le foyer familial. Le cocon que chacun fabriquait au sein de son château, villa, maison ou cabane pour les plus pauvres devaient être un lieu où le climat devait être serein. Mais elle savait que c’était rare voir inexistant.
« Ne dites pas cela, vous me faites trop d’honneur. Il est normal de vous soutenir dans cela. Nous sommes de la même famille désormais. Vous ne me devez rien. »
Elle voulait juste voir sa famille heureuse. Bryce, Erich et désormais Alysanne. Que tout se passe bien et qu’il puisse avoir une histoire remplie de bonheur jusqu’à la fin de leur vie. Rien de plus. Quelque chose de simple. Après Abigaëlle s’était tout ce que son frère méritait, ainsi que le petit Erich. La bieffoise avait fait naître l’amertume dans les cœurs des Caron. Désormais, il fallait tourner la page. Bryce avait choisi le silence à ce sujet. Bethany aussi. Mais si on lui posait des questions, elle y répondait pour informer. Ils cherchaient à avancer, reconstruire leur famille sur des bases saines, loin du fantôme de la Rowan.
« Cela ne m’étonne pas. Bryce n’a jamais été l’homme le plus bavard et il porte dans son cœur une profonde rancœur et colère envers elle. Je pense qu’ignorer son existence est sa façon de ne pas replonger dans ces émotions qui ne révèlerait pas un beau visage pour lui. La blessure qu’elle nous a infligé ce jour là à Lestival… Je pense que mon frère ne s’en est toujours pas totalement remis même si c’est en bonne voie. »
Heureusement pour eux, Erich n’avait pas totalement hérité des traits de sa mère, il avait les même cheveux sombres et les mêmes yeux clairs que son père. Seul ses traits doux et fin témoignaient de son héritage bieffois et encore, cela pouvait également venir du côté des Caron. Bethany n’avait pas les traits durs.
« Oui… mais laissons-le grandir dans l’ignorance pur le moment, quand il sera en âge de comprendre probablement que Bryce lui en glissera quelques mots. Et ce jour-là… prions pour que cela ne change rien pour lui. S’il peut vous considérer comme sa mère, cela aiderait probablement plus facilement à lui faire accepter la vérité. Qu’il réalise que peu importe ce que le sang raconte, votre cœur l’aime comme si c’était votre fils et inversement. »
C’était le monde idéal, et elle espérait sincèrement que ce jour-là, les choses se passent ainsi. Elle ne voulait le voir haïr celle qui lui avait donné la vie mais qu’il n’éprouve rien pour elle serait la meilleure option pour les Caron. Pour le moment, il fallait le laisser grandir à son rythme comme n’importe quel enfant de son âge.
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Alysanne & @Bethany Selmy
Il ne lui semblait pas avoir jamais connu quelqu'un d'aussi bienveillant que Bethany Selmy. Son entourage avait toujours été constitué essentiellement d'ouestiens : nobles, braves et loyaux mais principalement motivés par la grandeur, le nom et la postérité de leur héritage plus que par une préoccupation sincère envers les membres de leur famille. Tout aussi admirative qu'elle eut pu être de Cersei, de Leo ou tout à sa fierté de constater l'accomplissement en tant que femme d'Alyx, elle se devait reconnaitre que la bienveillance n'était pas leur qualité première. Leonella eut sans doute été la personne qui, de son point de vue, s'en rapprochait le plus mais elle doutait que sa soeur eut été avec tout le monde comme elle était avec elle. Pourtant, cela l'avait frappé la première fois que sa route avait croisé celle de Bethany, et aujourd'hui encore : elle était fondamentalement une bonne personne. Loin de défendre une place dans sa famille natale ou auprès de son neveu, Bethany se réjouissait sincèrement du bonheur de son frère et de son neveu, laissant à Alysanne la place qu'il lui fallait pour devenir Dame de ce château et tout comme sa sincère inquiétude transparaissait dans l'histoire qu'elle acceptait de lui compter. C'était grâce à elle qu'Alysanne pouvait mettre en place toutes les pièces de la tragédie qui s'était joué à Lestival et la née Lefford n'oubliait pas que c'était ses précieux conseils qui l'avaient aidé à mieux entamer sa relation avec Erich. Pour cela, la brune avait beaucoup de respect pour sa belle-soeur et elle ne pouvait que constater la rareté de sa personnalité. « Je l'imagine sans mal ... » commenta-t-elle alors sans vraiment avoir à ajouter. C'était une vérité, songea-t-elle, la vérité de Lady Bethany, sans doute la plus proche de celle que tous les Caron, ou leurs alliés proches, avaient du vivre. Alysanne n'était pas très intéressée par la réalité de celle qui l'avait précédé : sans doute avait-elle ses raisons, mais il aurait été stupide de penser que le geste qu'elle avait eut serait resté sans conséquence. Pour elle, pour Bryce ou même pour son fils. A présent, elle n'était plus la pour défendre ce point de vue mais Alysanne était à Serena depuis assez longtemps pour se douter que c'était une histoire de maturité et de caractère. Elle même se considérait comme suffisamment indépendante pour ne pas avoir besoin que Bryce lui témoigne plus d'attention ou d'affection qu'il ne le faisait déjà mais pour une jeune fille ... Les bieffois et leur romantisme niais, songea la née Lefford. Bien qu'elle ne pouvait se résoudre à se réjouir, ou à assumer de se réjouir, du malheur d'une pauvre fille, elle songeait à son quotidien, à son mariage, et considérait que Bryce n'avait sans doute rien à se reprocher ou à craindre. « Je le souhaite de tout mon coeur. Et j'espère que l'arrivée d'une fratrie l'aidera également sur ce chemin. Je sais qu'aujourd'hui, il y a de plus grands dangers qui guettent qu'une vérité lointaine, mais s'il peut être comblé avec la famille qui est la sienne aujourd'hui ... » finit-elle par dire, songeant autant à l'enfant dont il était mention qu'à l'époux qui était absent. Elle ne pourrait jamais effacer ce qui avait été, mais elle pouvait aider à bâtir ce futur que sa belle-soeur désirait pour la maison Caron. « Alors tout ceci n'aura pas été vain. » ajouta-t-elle dans un souffle.
Mais il était assez de parler de chose triste et de drame contre lesquels elles ne pouvait rien. Picorant dans son assiette, Alysanne voulait penser à l'avenir, un avenir après le conflit qui menaçait, un avenir où elles pourraient toute deux partager un même repas tandis que leurs enfants respectifs joueraient à proximité. « Il me plairait vraiment de passer quelques temps aux Eteules lorsque tout ceci sera terminé. En vérité, je suis très curieuse en ce qui concerne les terres de l'Orage et les familles qui les peuplent : en dehors de notre voyage à Bourgfaon, je n'ai jamais vu quoi que ce soit en dehors des terres de Serena. » Elle n'avait jamais quitté les frontières des terres de l'Ouest avant de se rendre à Lestival et en dehors de ses visite à Serena, elle n'avait guère vu beaucoup plus des Sept Couronne. C'était avec une excitation certaine qu'elle avait quitté le domaine, quelques semaines après son mariage, pour se rendre à celui de la jeune Cafferen, victime des drames touchant sa famille et désormais seule représentante de sa maison, et c'était à Bourgfaon qu'elle avait constaté les premiers signes de sa grossesse. Il lui avait alors semblé que le retour s'était fait plus rapidement que l'aller et dès lors elle n'avait quitté l'enceinte du château. Si elle connaissait ce que ses leçons de jeune fille avaient bien voulu lui apprendre sur les terres de l'Orage, c'était une chose différente que d'y vivre et après avoir quitté ses amies de l'Ouest, Alysanne aspirait à se créer un autre réseau, ici, dans l'Orage. « J'ai entendu dire que Lord Stannis n'était guère un grand organisateur de festivités mais j'imagine qu'après tant d'années de tension et de peur, nous pourrons espérer quelques réjouissances ? » demanda-t-elle. Westeros tout entier semblait s'être arrêté, retenant son souffle face à l'ombre menaçante du prince déchu. Il y avait tant de jeunes gens qui attendaient que soient célébrées leurs noces, tant de demoiselle qui attendaient d'être officiellement présentées au monde, tant d'alliances qui ne trouvaient leur termes définitifs du fait de la guerre à venir. Sans doute sa fin offrirait-elle une brise bienvenue après la lourdeur de l'air qui étouffait les Sept Couronnes. « J'espère que vous accepterez de me présenter quelques unes des grandes dames de la région ? »
:copyright:️crack in time
┗ LADY NIGHTINGALE ┛
Sweet Nightingale
Parler d’Abigaëlle Rowan était toujours un sujet compliqué pour Bethany, lui rappelant le drame de Lestival, la déception cuisante, le sentiment de trahison et toutes les douleurs occasionner par la suite. Le Rossignol des Eteules en parla cependant avec sincérité à celle qui avait pris la place de la bieffoise au côté de Bryce. Et elle fut rassurée, bien qu’elle n’en doutât pas, d’entendre les volontés d’Alysanne concernant le bien être d’Erich sur la situation. Aggrandir la famille pouvait consolider les liens des Caron, afin qu’Erich ne se sente pas lésé par la situation, qu’il réussisse à considérer la née Lefford comme sa propre mère. Le jeune garçon était à un âge où tout était possible. Il pouvait très bien l’accepter comme la rejeté. Cela ne semblait pas être le cas pour le moment, mais l’arrivée d’un autre enfant pouvait être un bouleversement. Mais personne ne pouvait savoir ce qui allait se passer avec l’arrivée du nouvel enfant Caron que portait la ouestienne. Il fallait prendre son mal en patience et attendre. Attendre et espérer.
Sa belle sœur changea de sujet, parlant de sa volonté de s’intégrer davantage dans l’Orage, de voyager dans cette région qui n’était pas la sienne. Elle voulait commencer par les Eteules et cela tira un sourire lumineux sur le visage de Bethany.
« Et je vous accueillerais avec grand plaisir. C’est un fief bien plus petit que Serena, mais le château peut avoir son petit charme. Cela vous dépaysera j’en suis sure. »
Les Selmy n’étaient pas une grande famille, leur renommé ne venait que de feu ser Barristan Selmy. Et le fief était bien loin de l’image que le nom pouvait rayonner en dehors de l’Orage. Il n’était pas rare de voir Bethany troquait ses belles robes pour d’autres plus simples et muni d’un tablier allait aider gens de la maison. Mais elle appréciait cette vie, différente de ce qu’elle avait connue. L’ambiance était souvent plus légère qu’à Serena ou encore que Pierrehaume qu’elle avait connu du tant où elle était mariée à Alan.
« Il est vrai que notre suzerain n’est pas friand des mondanités. Mais j’ose espérer qu’une fois la guerre fini, lady Randa réussisse à le convaincre. Sinon il faudra attendre que des familles orageoises se proposent d’organiser des évènements. »
Les évènements orageois étaient rare, il fallait bien souvent attendre des mariages pour rencontrer ses voisins. Leur suzerain était à l’image de sa forteresse, solide et austère.
« Bien évidemment. Je connais suffisamment de monde pour vous introduire à la noblesse orageoise sans difficulté. »
Les Fell, les Swann, les Dondarrion, les Trant étaient déjà des valeurs sûres côté Bethany. Les deux premières représentaient la famille à ses yeux et les autres des amis proches. Leur conversation continua jusqu’à la fin de repas où elles se quittèrent pour aller respectivement se reposer.
┗ My fate was always you. ┛
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