Pious Mare and Mockingbird - Feat Jayne Bracken
Littlefinger
An 304, Lune 4, Semaine 3 à Goëville, Val d'Arryn
@Jayne Bracken et Petyr Baelish
Arborant son habituel sourire en coin trahissant une certaine satisfaction, Baelish commençait sa routine matinale depuis les remparts de la forteresse des Grafton. Chaque jour, là où de nombreuses âmes étaient toujours endormies, il attendait avec impatience que les choses se mettent en branle. S'il passait le gros de son temps à comploter en gérant son réseau d'informateurs ou à rechercher de nouvelles ressources pour la cause de Viserys Targaryen, ce seul moment d'isolement et de quiétude lui permettait de se recentrer sur les pensées dévorantes qui animaient son esprit depuis qu'il avait quitté Port-Réal. En voguant vers Essos à bord d'un navire aux cales pleines d'une infime partie du trésor royal, il avait définitivement choisi son camp. Là où un homme sage, ou lâche, aurait fait son trou de l'autre côté de Détroit pour se cacher du roi, lui revint avec sa contribution au renversement de ce dernier. Avait-il fait le bon choix ?
Il était trop tard pour se poser la question désormais. Ses plans étaient en branle. Ses pions placés, prêts à être utilisés. Hélas, l'incertitude et le doute ne cessait de le tourmenter. En seulement quelques lunes, quelques-uns de leurs plus précieux atouts avaient été mis à bas. Les tentatives d'assassinats sur les suzerains du Bief et des Terres de l'Ouest avaient échoué, ne laissant aucun doute sur l'identité du responsable. Déjà accusé d'avoir voulu empoisonner une jeune nordienne, la réputation de Viserys s'en trouverait entachée auprès des quelques maisons encore hésitantes sur quel camp rallier. Pire, les fiefs des leaders rebelles dans le Conflans étaient soit de retour dans le giron Nerbosc, soit assiégés par leurs forces. Et ce n'était certainement pas les quelques succès obtenus dans le Bief et les Terres de l'Orage qui feraient taire son questionnement. Pourtant, la guerre n'avait pas véritablement commencé. Aucun champ de bataille ne s'était encore gorgé du sang de milliers d'hommes déplacés de leur village pour combattre au nom d'un seigneur ou d'un souverain qui leur était étranger. Ils avaient toujours l'initiative. A eux d'en profiter.
Perdu dans le fil de ses pensées, Littlefinger avait lentement tourné ses pas en direction du septuaire du château des Grafton. Non pas qu'il comptait y prier, bien évidemment. Pour lui, la religion n'avait guère plus d'intérêt que la vie quotidienne des catins avec lesquelles il avait bâti sa fortune dans la capitale. Un moyen de contrôler les masses et d'imposer une façon d'être, de penser. Non, s'il pénétra dans un temple de Sept de si bon matin, c'était dans l'espoir d'y trouver son épouse. Transie d'un bonheur presque malsain au yeux de Baelish depuis qu'elle avait donné naissance à leur fille, Lysa s'était quelques fois tourné vers les Sept pour les remercier de la félicité qui lui était enfin accordée. Du moins était-ce ainsi que Petyr concevait les choses. Car il lui était parfois bien compliqué de cerner le comportement de sa femme, à défaut de ne pas avoir le contrôle sur elle. Son union n'était qu'un calcul de plus. Mais il lui faudrait encore longtemps faire croire à son affection pour l'ancienne Tully. Toutefois, ce n'est pas Lysa que le Grand Argentier de Viserys Targaryen trouva en prière, mais une silhouette qu'il connaissait seulement de nom. Pour l'avoir vu auprès de Lord Bracken lorsqu'il débarqua avec les mercenaires d'Essos, Baelish reconnu aisément la crinière de feu de la fille du futur suzerain du Conflans. Mise à mal par la trahison d'une des leurs, la position précaire de sa famille n'en restait pas moins des plus enviable. A condition qu'ils remportent cette guerre. Curieux de jauger la jeune femme et d'échanger avec celle qui pourrait devenir un jour reine des Sept Couronnes, le valois prit l'initiative d'aller à sa rencontre. Epié par une jeune femme qui devait être une domestique ou au mieux une suivante de la conflanaise, Petyr usa du ton et de son sourire le plus avenant pour aborder la fiancée de son roi.
- « Vous répondent-ils ? » La questionna t-il, mains jointes dans le dos en faisant raisonner le septuaire de sa voix claire et mielleuse, le regard posé sur les idoles toutes proches.
The pious mare
Cela faisait plusieurs lunes que Jayne était désormais stationnée à Goëville suite à la trahison de Barbara. La rousse s’en voulait, c’était en partie de sa faute si sa sœur avait tourné le dos à leur famille. Elle lui avait avoué que leur voyage dans le Bief n’était pas une visite de courtoisie à la famille de leur mère. Cela avait été le déclencheur de toute cette situation. Depuis la fiancée du Roi avait perdu sa joie et la culpabilité la rongeait au plus profond de son cœur. Responsable de la perte de la Haye-Pierre, de la fuite forcée de sa famille, de la trahison de sa grande sœur. Certains pouvaient lui dire que son aînée avait fait son choix, qu’elle était la seule responsable. Mais Jayne ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir.
Cloîtrer dans la demeure des Grafton pour sa propre sécurité, Jayne s’était enfermée dans la prière pour rechercher le pardon des Sept et être guidé par leur sagesse. Catelyn venait couper la monotonie de ses longues journées de prière, agenouillée dans le petit septuaire de la demeure de sa sœur.
Son père était revenu depuis peu d’Essos avec des mercenaires. La colère de Jonos Bracken était un peu atténuée mais toujours bien présente. L’œil sombre, il faisait encore tremblé la jeune femme. Et les nouvelles venues tout droit du Conflans ne lui plaisait guère, ravivant sa haine des Nerbosc et son désir de les voir tous mourir. Jayne évitait donc son père depuis son retour, de peur de le contrarier et devoir subir sa colère pour les contrariété subit.
La future reine des Sept Couronnes s’était une nouvelle fois réfugier dans le septuaire. Agenouillée au centre de la pièce, les mains jointes entre elle, les yeux fermés, elle priait en silence. La jeune Alyx Frey non loin derrière mais debout. Elle était l’une des rare jeune femme de la noblesse à pouvoir appelé amie. La jolie brune avait perdu son père qui avait tenté de conquérir les Jumeaux pour Viserys. Il avait échoué à cause de ceux loyaux à Brynden Nerbosc et il avait par conséquent était exécuté pour trahison. Alyx n’avait pas reçu de nouvelle de son frère depuis et elle était des plus inquiète. Cependant, elle n’en parlait que très peu, restant loyale envers Jayne et l’aidant à surmonter les difficultés de la guerre ensemble.
Une voix la fit sortir de sa prière. Elle ne sursauta pas, elle ouvrit doucement les yeux et tourna son visage pour voir qui venait la déranger dans sa prière. Lord Petyr Baelish. Elle ne le connaissait pas, elle l’avait aperçu depuis quelques jours et connaissait sa réputation. Elle avait aussi entendu parler de lui de la bouche de son épouse, Lady Lysa ancienne dame du Val.
Jayne se remit ses pieds et s’inclina légèrement devant le Grand Argentier du Royaume. Elle lissa le tissue de sa robe en lui répondant.
« Parfois oui. Mais ils sont très mystérieux en ce moment. »
Elle en comprenait plus leur volonté depuis la trahison de sa sœur. Elle cherchait tous les jours des réponses. Elle n’en avait pas ou peu. Peut-être qu’un jour leur réponse se ferait plus nette dans son esprit.
« Puis-je vous aider Lord Baelish ? » demanda-poliment la jeune femme.
Elle ignorait ce qu’il faisait dans le septuaire, il ne semblait pas être un homme à la piété exagéré pour venir prier devant une des sept statues. Il devait avoir ses raisons d’être en ces lieux. Probablement que sa venue n’était pas anodine du tout d’ailleurs.
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Littlefinger
An 304, Lune 4, Semaine 3 à Goëville, Val d'Arryn
@Jayne Bracken et Petyr Baelish
A première vue, la jeune femme ne lui parut pas si redoutable que son père. Affublé d'une suite de filles sans autre rejeton mâle qu'un bâtard envoyé à la Garde de Nuit pour ses méfaits, Lord Jonos tenait peut-être sa plus grande faiblesse de cette anomalie quant à son héritage futur... Restait à savoir s'il lui était possible d'obtenir ce qu'il voulait, à défaut de manipuler ses pions aussi bien qu'à Port-Réal. Littlefinger jaugea ainsi la jeune femme l'espace d'un instant, son regard s'attardant par la suite sur la suivante de la lady. Il se targuait depuis toujours de pouvoir aisément cerner quelqu'un d'un seul regard, ce qui lui avait souvent permis d'adapter son discours en conséquence lorsqu'il officiait à la capitale. En ces lieux, il se devait néanmoins d'être plus prudent encore. Peser ses mots ne serait pas une précaution superflue.
- « Pardonnez cette intrusion. Lady Jayne, n'est-ce pas ? J'espérais trouver mon épouse en ces lieux. Elle s'est montrée être une fidèle particulièrement assidue depuis la naissance de notre fille. » Répondit du même ton avenant le Grand Argentier.
Le mot "dévote" lui avait de peu brûlé les lèvres. Pour un homme aussi profondément éloigné de la religion et de tout ce qu'il percevait comme superstition, tout cela n'était qu'un frein à l'innovation. Un moyen de rassurer et contrôler le bas peuple, modérer les pulsions et passions les plus exotiques d'une noblesse gavée de privilèges. Une élite à laquelle il espérait ironiquement appartenir une fois cette guerre terminée. Un petit seigneur aux origines étrangères, intriguant et devenu bien plus à la suite de la mort de tant d'êtres.
- « Vous plaisez-vous à Goëville ? C'est sans aucun doute le lieu le plus animé de tout le royaume à l'heure qu'il est... La Compagnie Dorée attire l'oeil de toute la populace. Et permettra bientôt à votre futur époux d'obtenir le trône qui lui revient. » Enonça t-il avec une certaine forme de satisfaction dans le ton.
Il était l'artisan de cette manœuvre. Alors pourquoi ne pas subtilement le rappeler à qui de droit ?
The pious mare
L’homme connaissait son prénom. Ce n’était guère une surprise. Tous les nobles de Goëville savaient désormais qui elle était. La fiancée du Roi. La future reine de Westeros. La fille du premier soutien du Roi. La sœur de la nouvelle dame de Goëville. Tant de dénomination que cela aurait pu lui monter à la tête. Mais Jayne avait su garder les pieds sur terre, elle n’aimait pas spécialement les murmures et les regards des courtisans. Mais tel serait son quotidien si Viserys gagnait la guerre l’opposant à son frère. Elle devait si habituer même si cela se révélait plus compliqué qu’elle ne l’aurait pensé. La tranquillité de la Haye Pierre lui manquait. Elle trouvait le calme et la sérénité dans le septuaire, et pouvait ainsi obtenir l’apaisement dont elle avait besoin. Alors que Petyr Baelish qui avait voyagé avec son père, lord Jonos ne la surprenait pas outre mesure. La jeune femme à la chevelure de feu acquiesça d’un léger mouvement de tête à la question probablement rhétorique de Littlefinger.
Le Grand Argentier semblait chercher son épouse, lady Lysa qui selon lui était assidue dans ses prières envers les Sept. Une qualité indéniable pour Jayne. Mais la veuve Arryn ne se trouvait pas en ses lieux. Jayne avait prié seule sans la présence parfois bavarde de la née Tully.
« Je n’ai pas vu lady Lysa aujourd’hui. Probablement viendra-t-elle prier un peu plus tard dans la journée. »
Si elle était aussi pieuse qu’il la décrivait…
Le valois n’en profita pas pour tourner les talons et laisser la jeune Bracken à ses prières. Il entama la conversation dans le lieu sacré. Probablement un excès de politesse ? Dans tous les cas sa question laissa quelque peu perplexe la jeune femme. Elle écouta d’un oreille attentive les remarques qui suivirent. Tout semblait animé à Jayne et ceux bien avant le débarquement de la Compagnie Dorée. Cette arrivée signifiait pour elle le début de la guerre, des morts et des champs de bataille sanglant qui allait attirer l’Etranger. Ce dernier allait être servi avec les boucheries qui se profilaient. Elle espérait juste qu’il épargne ceux qu’elle aimait ainsi que son fiancé.
« Je ne manque de rien ici et tout le monde est très serviable. Mais la tranquillité de la Haye Pierre me manque je dois bien l’avouer. Je vais devoir me faire à l’idée de vivre dans une ville grouillante d’animation car comme vous le soulignez très justement, bientôt Port-Réal sera le lieu qui nous accueillera tous. Et je doute que la capitale soit une ville des plus calme. »
Elle n’y avait jamais mis les pieds mais d’après les dire de l’épouse de Petyr, la ville la plus peuplé de Westeros ne dormait pas souvent.
« Mais bientôt, la curiosité engendrer par la Compagnie Dorée quittera Goëville et tout sera plus calme. Accompagnerez-vous les troupes mon seigneur ou resterez-vous avec les dames lors des batailles ? »
Elle ignorait les qualités martiales du Grand Argentier. Il ne semblait pas avoir la carrure d’un soldat mais il avait un esprit fin pouvant servir en stratégie. Peut-être restait-il au fond pour diriger les troupes ?
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An 304, Lune 4, Semaine 3 à Goëville, Val d'Arryn
@Jayne Bracken et Petyr Baelish
- « Je ne doute pas que mon épouse trouvera le chemin de l'autel. » Répondit le valois à la jeune femme lorsqu'elle évoqua son épouse.
A dire vrai, s'il était venu en ces lieux pour venir trouver l'ancienne épouse Arryn, celle-ci venait de passer au plus bas de ses priorités devant la possibilité d'échanger avec une future reine. Les doutes qu'elle lui avoua entretenir sur la capitale et son installation au Donjon Rouge ne manquèrent pas de piquer l'intérêt de Baelish, qui se demanda dans l'instant s'il n'y avait pas un coup à jouer. Familier des intrigues et de la vie au sein du palais des Targaryen, Petyr se fit la réflexion qu'adopter un rôle de conseiller officieux auprès de la future reine pouvait lui ouvrir des portes. Là où son père ne voyait en elle qu'un investissement consenti auprès du Dragon de l'Est pour devenir maitre du Conflans et se débarasser des Nerbosc, lui pouvait devenir auprès de la jeune Jeyne une figure rassurante. Un lien difficile à nouer compte tenu de l'aura particulière qu'il devait avoir auprès de la Bracken, mais qui pourrait lui rapporter beaucoup à l'avenir.
- « Il est vrai que Port-Réal peut s'avérer intimidante lorsqu'on a toujours connu un lieu plus... paisible. » Concéda le Grand Argentier en paraissant choisir ses mots pour qualifier le siège des Bracken. « Mais je puis vous assurer que la cité à ses charmes et peut se montrer des plus agréable. Je suis moi-même issu d'un des fiefs les plus modestes que vous puissiez imaginer. Pourtant j'ai trouvé dans cette ville le moyen de m'y épanouir. Songez aussi qu'il s'agit également de l'épicentre de la Foi des Septs... Vous pourrez y échanger directement avec le Grand Septon ou Leurs Saintetés. Et n'ayez crainte, je suis persuadé que le roi veillera à ce que vous soyez bien entourée. » Ajouta t-il à voulant se montrer rassurant.
Etablir un parallèle entre eux n'était qu'une manœuvre de plus. Il était inutile d'ajouter ses quelques années passées à Goëville comme modeste collecteur de taxes... Toutefois, la question de la jeune femme sur sa participation à la bataille prochaine ne fit que le ramener à ses vieux démons. Des pensées et souvenirs enfouis avec soin par le valois, mais qui firent poindre un sourire contrit au coin de ses lèvres.
- « Hélas, non. Je ne serais pas sous les bannières avec les hommes qui défendront la cause de votre futurs époux. Voyez vous... Les Sept n'ont pas doté tous les hommes de talents pour l'épée. Je l'ai appris à mes dépends voilà bien des années. » Expliqua t-il avec une certaine réserve, sa main droite caressant involontairement par-dessus l'étoffe qu'il portait la cicatrice laissée par Brandon Stark lors de leur simulacre de duel, voilà bien des années. « Mes talents sont tous autres. Je me charge de trouver à notre roi l'or, les hommes et les partisans qui sont nécessaires à sa cause. Il est le premier à chevaucher un dragon depuis bientôt deux siècles, mais tout ceci lui est nécessaire pour apporter à nos ennemis le Feu et le Sang qui forment la devise de sa maison. Et la vôtre quand tout ceci sera terminé. »
Il porta alors sur la jeune femme un regard teinté de curiosité. Littlefinger ne doutait pas qu'elle devait déplorer la guerre qui se profilait. Pourtant il lui fallait comprendre que celle-ci était nécessaire. Mais plus important encore. Il devait la persuader de le compter parmi ses alliés.
The pious mare
Jayne ne doutait pas de la capacité de l’épouse de Lord Baelish a trouvé le septuaire, en revanche, elle doutait de la véracité de sa piété envers les Sept. La nouvelle dame de la maison Baelish était un mystère pour la Bracken. Ancienne dame du Val d’Arryn, elle était désormais mariée à l’homme qu’elle aimait et avait été béni des dieux par une petite fille alors que son union avec Jon Arryn avait été maudite par des grossesses infructueuses jusqu’à la naissance du jeune Robin qui avait fini par succomber à la sauvagerie des impie fer-nés. Depuis, l’ancienne Tully s’était tournée d’une étrange façon vers les Sept. Une dévotion nouvelle qui faisait se questionner la jeune fille à la chevelure chatoyante sur les intentions de Lysa.
Jayne ne fit qu’acquiescer d’un léger mouvement de tête.
Le Grand Argentier du roi lui parla de Port Réal, de ses charmes. Il y avait vécu de nombreuses années et avait réussi à se faire un nom au point d’être repéré par le pouvoir en place. Un coup de maître pour celui issu d’une petite famille noble du Val d’Arryn. Il se montra rassurant et sut utiliser les bons mots face à la future reine.
« Il est vrai que l’idée voir le Grand Septuaire de Baelor de mes propres yeux est attrayante. Vous avez probablement raison, chacun peut trouver un charme à la capitale de Westeros. »
Elle ne doutait pas sur le fait que Petyr Baelish n’avait pas trouvé le côté Saint de la vie attrayant et ce n’était pas le Grand Spetuaire qui l’avait charmé. La réputation de l’homme n’était plus à refaire tout comme son intelligence, ce qui forçait Jayne à bien choisir ses mots face à un tel homme. Il gravitait autour du pouvoir depuis de nombreuses années, rompus à l’exercice de la cour et des vipères qui s’y trouvait. La Bracken était des plus novice dans ce genre de jeu politique. Cette discussion avec le Grand Argentier était au final un très bon exercice pour la jeune femme.
Petyr l’informa qu’il ne participerait pas à la bataille qui se préparer avec la compagnie dorée. Jayne ne fut pas des plus surprise par cette annonce. Il n’avait pas le physique d’un guerrier, il était même d’une constitution assez frêle.
« Il faut de tout dans les hommes je suppose. Votre présence rassurera plus d’une dame, je suppose, quand la bataille éclatera. Votre épouse doit être soulagée de savoir que vous n’irez pas risquer votre vie face à l’armée adverse. »
Au moins Lysa serait supportable et non intenable à cause de l’angoisse qui pourrait la ronger si elle savait son époux en train de guerroyer.
« Puisse le guerrier protéger notre camps et l’Etranger faucher les ennemis de notre Roi. »
La jeune fille prierait pour que leur camp soit victorieux mais surtout pour que le roi et son père rentre sain et sauf de cette bataille qui se profilait à l’horizon. Celle-ci était inévitable pour que Viserys puisse conquérir le trône de ses ancêtres. Et Rhaegar ne lâcherait pas facilement ce symbole du pouvoir.
« Les rumeurs sont-elles vraies concernant le Roi Rhaegar ? Que sa santé mentale serait le reflet de celle de son père avant lui ? »
Cela permettrait probablement de gagner la guerre avec plus de facilité, le peuple ne suivrait peut-être pas un deuxième Roi fou. Une carte que Viserys pourrait jouer lors de sa conquête.
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Littlefinger
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@Jayne Bracken et Petyr Baelish
- « Lysa peut se montrer... Passionnée. Impatiente. Emportée. Veuillez m'excuser si elle vous importune à l'occasion. Ses dernières années passées dans le Val et la perte de son fils l'ont rendu quelque peu instable par moments. Je ferais le nécessaire pour qu'elle se contienne. » Promit Petyr d'un sourire bienveillant, et surtout perspicace.
L'allusion de la jeune femme à son épouse ne lui avait pas échappé. Il ne connaissait que trop bien les sautes d'humeur de la veuve Arryn. Lui-même devait souvent se faire violence pour supporter celle qu'il avait finit par épouser. Non sans un véritable dessein en tête. Car à quoi bon s'infliger une telle torture s'il ne devait en tirer un quelconque bénéfice ? De cette vérité, la Bracken ne pouvait en avoir conscience. Peut-être même croyait-elle à un mariage d'amour entre les deux anciens amants. Elle n'aurait pu être plus loin de la réalité si elle pensait ainsi. Lui n'y voyait qu'une finalité. Le fait qu'elle lui ait donné une fille au lieu de l'héritier escompté était une contrariété de plus. Mais il savait se montrer patient. Il ne lui imposerait pas une autre grossesse. Pas de suite et à son âge, alors qu'il pouvait la perdre. Il aurait bien le temps de chercher à nouveau à enfanter lorsque son union lui aurait rapporté le prix qu'il convoitait tant. Quitte à se remarier sans tarder lorsqu'il serait devenu l'un des seigneurs les plus puissants de ce royaume qu'il contribuait à bâtir par la manigance et le meurtre. Les questions de la jeune femme sur l'occupant actuel du Trône de Fer et son état mental le tirèrent cependant de ses rêveries de devenir un grand de ce monde. Encore une fois il pouvait faire étalage de son savoir. Quitte à éluder certains faits pour modeler la réalité à sa convenance...
- « Rhaegar Targaryen aurait pu faire un grand roi. Même après avoir déclenché une guerre pour l'amour d'une femme qu'il a enlevé. Et sans doute violée... » Répondit le valois à Jayne d'un air bien plus grave qu'auparavant.
Ses traits se durcirent alors qu'il évoqua les méfaits supposés du roi lors de la Rébellion des Baratheon. Son regard se fit une nouvelle fois attentif et inquisiteur. Le Grand Argentier cherchait à n'en pas douter le poids de ses mots sur la jeune femme, celui des atrocités attribuées au Roi Dragon.
- « Si je puis me permettre un conseil, n'évoquez jamais la santé mentale du Roi Fou en présence de votre promis. Notre roi est un homme sage, mais il entretient un souvenir idéalisé de son royal père. » La prévint il d'un autre sourire avenant. « Au moins les Sept ont jugé bon de ne pas lui attribuer de dragon. Il est toutefois certain que cela sera un atout de poids pour notre roi. Pour faciliter sa lutte comme gagner en légitimité auprès des puissants du royaume. Beaucoup d'hommes devront mourir avec que cela n'advienne cependant. Il n'appartient qu'à nous de faire en sorte d'en limiter le nombre. Quitte à faire disparaitre les bonnes personnes. » Conclut-il d'un air plus sinistre.
C'était là sa façon de tester la jeune femme. De voir jusqu'où portait sa résolution et sa loyauté à la cause de Viserys. Mais aussi une allusion grandiloquente à la véritable finalité de son rôle auprès du prétendant. Il n'était pas un simple comptable, marchand ou percepteur. De cela au moins, la future reine pouvait désormais en être sûre...
- HRP:
- Une réponse bien plus tardive que je ne l'avais anticipé, sorry pour l'attente.
Le timing fait cependant qu'avec les retombées de la bataille, l'idée m'est venue de jouer Baelish qui viendrait s'intéresser à comment Jayne prend la victoire qui lui coûte son père. Pas sans arrière pensée, évidemment... Mais je pense que la chose pourrait être intéressante à jouer. Qu'en penses-tu ?
Peut-être faire ça sous forme d'ellipse dans le RP, ou laisser ça pour un futur sujet si l'idée te séduit ? Je suis ouvert à toute suggestion.