[FB] De mers et de masques. [Solo Talya de Tyrosh.]

Le Port du Chiffonnier était un lieu bruyant, quelque peu puant et incroyablement peuplé. Du moins, c’était là ce que Talya pouvait remarquer depuis la cabine qu’elle occupait avec les membres de sa famille. Après un voyage au demeurant fort long, mais qui n’avait pas entamé la bonne humeur de la jeune femme, ils y étaient arrivés. Braavos, la Fille cachée de Valyria ! L’avancement de la nuit au moment de leur arrivée ne leur avait cependant pas permis d’en apprécier les charmes. Dès lors, la jeune femme s’était levée avec le soleil, nourrissant l’espoir de pouvoir débarquer et de se dégourdir les jambes après une si longue traversée. Si leur navire avait fait plusieurs escales, pour se ravitailler et faire quelques réparations plus que nécessaires pour la suite de leur traversée, cela faisait un long moment que la Tyroshi n’avait pas pu se mouvoir à sa guise.


Et pourtant, elle était là. Dans cette cabine, en compagnie de son plus jeune frère. Aryos l’observait par ailleurs. L’observer aller et venir d’un mur de la cabinet à l’autre, faisant les cent pas. La mine de son aîné trahissait un amusement certain à cette vue. Un amusement qu’il se gardait bien de partager à sa cadette, par crainte de s’attirer une quelconque forme de colère de sa part. Tout en marchant, virevoltant parfois avec une étonnante grâce alors que leur navire se trouvait sur les flots, Talya ressassait les derniers événements. Oryas s’était éveillé en même temps qu’elle, ce jour. Et pour cause, lui et leur oncle Naero devait se rendre auprès d’un ami de leur famille, qui vivait dans la partie nord de Braavos. Son autre frère n’avait pas manqué de lui rappeler qu’elle ne pouvait quitter leur navire pour le moment. Le Port du Chiffonnier n’était pas le port de Tyrosh, et une jeune femme seule, à la chevelure colorée qui plus est, aurait vite fait d’attirer l’attention. Oncle Naero n’avait pas manqué d’appuyer ses propos. Alors, Talya était restée là, contre la promesse de pouvoir quitter leur embarcation une fois que les premières modalités en lien avec leurs arrivées seraient réglées.


« Depuis combien de temps sont-ils partis ? Il me semble que cela fait des heures… maugréa la jeune femme, en s’arrêtant finalement face à son frère.
- C’est sans doute le cas. Aryos haussa les épaules. Oncle Naero a bien des connaissances à Braavos. Je ne serais pas étonné d’apprendre que Trios a mis sur son chemin un autre de ses amis, alors qu’il se rendait chez notre hôte.
- Es-tu sûr que nous ne pouvons pas descendre sur la terre ferme quelques instants ? questionna Talya, dans un soupir. Ce navire a beau être d’une bien belle facture, je me languis de retrouver un sol qui ne soit pas mouvant.
- Ma réponse sera la même que tout à l’heure, petite sœur. La voix d’Aryos se perdit dans un éclat de rire. Le Dieu Ivre t’aurait-il dérobé ta patience, alors que tu te trouvais au berceau ? »


Levant les yeux en direction de ce ciel qu’elle ne pouvait voir, Talya se détourna de son frère, esquissant quelques pas de danse. Il lui semblait que ses articulations n’avaient pas appréciées une si longue traversée. Quant à sa chevelure, le fait était que la jeune femme n’aurait pas refusé autre chose que de l’eau de mer pour l’entretenir. Hélas, elle devrait prendre son mal en patience encore quelques heures. Tout cela n’était que le résultat d’un emploi du temps bien réglé, d’idées mûrement réfléchies depuis maintenant plusieurs fois, si ce n’est plus. La jeune femme n’était pas dupe de cette situation. Du haut de ses dix-neuf années, l’idée d’un union à son égard s’était faite de plus en plus présente, prégnante dans l’esprit de son père. Les partis pouvant prétendre à sa main étaient nombreux, qui plus est. Tyroshis, Volantains, Pentoshis, et maintenant Braaviens. Voilà pourquoi Aryos et elle n’avaient pas pu rejoindre immédiatement leur oncle et leur frère. Les convenances n’étaient alors qu’une raison parmi tant d’autres.


« Je suis sûr que tout cela se passera bien, Talya. »


L’intéressée sortit de ses pensées, portant son regard noisette sur son frère. L’espace de quelques instants, elle aurait pu croire qu’il avait lu dans ses pensées. Le sourire de ce dernier s’était adouci, alors qu’il se rapprochait d’elle. La jeune femme accueillit bien volontiers l’étreinte de son aîné, s’agrippant à lui plus qu’elle n’aurait souhaité l’imaginer. Si deux de ses frères n’étaient pas encore mariés, leur cas était moins pressant que le sien. En Essos comme ailleurs, une femme ne pouvait se marier trop âgée. S’il avait semblé à Talya ne jamais craindre cette situation future, plus les lunes s’écoulaient et plus cette réalité se faisait présente à son esprit. Une réalité qui ne pouvait que l’effrayer, bien qu’elle n’oserait sans doute jamais l’avouer.

L’air quelque peu absent, Talya observait du coin de l’œil son frère cadet, qui semblait pris dans un échange quelque peu tumultueux avec un Braavien qui s’était présenté à eux. A moins que cela ne soit du à la Langue du Commerce, connue pour coupler gestes et mots gutturaux afin d’être comprise ? La jeune femme n’aurait su dire. Elle était, de toute manière, trop éloignée pour en saisir un traître mot. Et ce, même si elle pouvait elle-même s’entretenir avec autrui dans cette langue. Aussi Talya poussa un léger soupir, alors que la scène se déroulait, à l’autre bout de la pièce. S’accoudant sur la rambarde du balcon sur lequel elle se trouvait, la Tyroshi porta son regard sur la ville qui s’étendait, en contrebas. Elle devrait se contenter de cette vue lointaine, à défaut de pouvoir en parcourir les rues. Depuis l’endroit où elle se trouvait, les canaux, emplis d’une eau verdâtre, ressemblaient à une multitude de serpents d’émeraudes, qui enserraient quartiers et bâtisses d’importance. S’en était à se demander comment temples et palais pouvaient persistaient au-dessus des flots de la sorte, sans s’y enfoncer.


« Peut-être que si j’arrive à le convaincre, Aryos acceptera de m’accompagner au Temple de Trios... » songea finalement la jeune femme, alors que sa main rejoignait sa joue, la retenant.


En quittant le Port du Chiffonnier et en remontant quelques canaux de la ville, Talya avait eu l’occasion d’apercevoir, au loin, l’Île des Dieux. Il fallait dire que cette partie de Braavos était aisément repérable. Un pont permettait de rejoindre ce petit ensemble d’îlots, sur lesquels avaient été dressés de nombreux temples. Le plus impressionnant d’entre eux était, dit-on, le Temple dédié au culte de R’hllor. Oncle Naero lui avait plusieurs fois décrit la demeure du Dieu Rouge. Elle tenait d’avantage de la forteresse, et ses brasiers étaient visibles de bien des points de la ville, de part leur puissance. S’en était à se demander comment ils pouvaient prendre, dans une ville si humide et arrachée à la mer-même. Il fallait que Talya se rende compte de ce miracle par elle-même. Se rendre à la tour de Trios était en cela l’occasion rêvée.


Et que dire du Temple des Chantelunes ? Voilà une autre chose sur laquelle la Tyroshi voulait poser son regard ! S’il ne se trouvait pas sur l’Île des Dieux à proprement parlé, tous les voyageurs se devaient de passer devant lui, pour se rendre aux autres temples. Un édifice tout de marbre blanc bâti, avec des coupoles de verre portant les cycles lunaires. Alors, Talya poussa un nouveau soupir. Voilà qui valait le détour. Elle parviendrait à convaincre Aryos et peut-être même leur autre frère ! Ne se devaient-ils pas de connaître Braavos par eux-mêmes, après tout ? Leur commerce ne s’en porterait que mieux. Qui plus est, elle commençait à manquer d’air, tout d’abord enfermée dans leur navire, avant de l’être dans ce palais. Si la Tyroshi reconnaissait bien des charmes à la bâtisse, qui ne détonnait guère des riches demeures environnant le Port Pourpre, le voyage avait sans doute eu raison de sa patience.


« … Tout s’est bien passé, mon frère ? »


La porte venant de se refermer, ces mots, en tyroshi, s’étaient naturellement évadés des lèvres de la jeune femme. Aryos ne répondit pas immédiatement, ses pas résonnant sur le parquet de bois précieux de la pièce. Il se glissa à ses côtés, laissant à son tour son regard sombre se perdre sur les venelles et les canaux qui s’écoulaient en contrebas. Alors, Talya esquissa alors un sourire, donnant un léger coup de coude à son aîné. Pour toute réponse, son aîné lui tendit un feuillet, sur lequel une écriture d’une grande fluidité avait été tracée. Intriguée, la Tyroshi se saisit du morceau de parchemin, afin d’avoir tout le loisir de le déchiffrer. Les sourcils froncés, les prunelles noisettes de la fille de l’Archonte suivaient l’écoulement des phrases. Ce ne fut qu’à la fin de sa lecture que ses traits s’éclairèrent immédiatement.


« Rassure-moi, ce n’est pas l’une de tes plaisanteries ! s’exclama Talya, serrant le feuillet entre ses mains.
- Tu me donnes trop de pouvoir, Talya ! Aryos laissa échapper un rire. Il s’agit d’une idée de notre hôte. Alors, qu’en dis-tu ? Devrions-nous nous y rendre ?
- Père ne pourrait que nous reprocher le fait de ne pas faire honneur à nos hôtes. » éluda la Tyroshi, mimant une réflexion factice.


La mine mesurée, bien que faussement, de la jeune femme contrastait avec l’étincelle qui brillait dans ses prunelles sombres. Le Carnaval de Braavos, voilà quelque chose qui dépassait toutes ses espérances ! Un événement connu dans tout Essos, à ne point en douter ! Peut-être même que Westeros avait connaissance d’un tel événement ? Dix jours de fête, de danse, de chants, masqués et costumés ! Voilà qui valait le détour. Une merveille d’Essos de plus qu’elle pourrait décrire à Shaïra, à son retour.

Braavos avait toujours eu une longue tradition pour ce qui était du carnaval.


Talya ne pouvait que s’en rendre compte, alors que plusieurs personnes s’activaient autour d’elle. Si les Braaviens de bonne famille dédaignaient volontiers les couleurs vives la plupart du temps, il n’en allait pas de même pour ce qui était de cette période de l’année. Il fallait se dissimuler, faire oublier son rang le temps de quelques jours, de quelques nuits. Être une autre personne, une autre créature diraient certains. La jeune femme devait avouer que cette idée était pour le moins séduisante, tout en lui rappelant une partie de son quotidien, à Tyrosh. Combien de fois son frère et elle-même avaient trompé les gardes de leur demeure, se glissant des les rues colorées de Tyrosh, sous d’autres atours que les leurs ? La grande différence résidait dans le fait que cette mascarade serait partagée par une Cité entière.


Qui plus est, Talya ne pouvait nier le fait qu’elle affectionnait de retrouver les vives couleurs dont elle se paraît en temps normal. Bien sûr, elles ne pouvaient pas être plus exagérées qu’en cet instant. La Tyroshi n’en prenait pourtant pas ombrage, rêvassant déjà à ce que pourrait donner les festivités qui se dérouleraient pendant cette période si particulière. Aryos n’avait pas été avare de détails, il est vrai. Pouvoir se rendre compte de ses récits de ses propres yeux étaient cependant une chose bien différente. Bien sûr, cette invitation représentait bien plus que la certitude de participer à ces réjouissances connues dans l’ensemble des Cités Libres, et sans doute au-delà. Chaque demeure fêtait un tel événement à sa manière, se joignant aux autres selon les circonstances et pour les parties les plus importantes de la cérémonie. Une telle occasion serait pour la délégation Tyroshi à laquelle elle appartenait de rencontrer cette famille alliée à la leur. Avec tout ce que cela pouvait engendrer pour la fille de l’archonte qu’elle était.


La Tyroshi préférait cependant ne pas songer à une telle chose pour le moment. Les quelques personnes qui se trouvaient avec elles finirent par quitter la pièce, alors qu’Aryos y faisait son entrée. Sa cadette l’accueillit avec un grand sourire, tapotant la place qui se trouvait à côté d’elle. Alors que son plus jeune frère prenait place à ses côtés, Talya se pencha sur le côté, attrapant un masque qui se trouvait sur le meuble tout proche. Se redressant, la jeune femme le porta à son visage, se tournant d’un coup d’un seul en direction d’Aryos. Frère qui ne put que sursauter, provoquant un léger rire chez sa cadette.


« Mon masque te déplaît, mon frère ? J’étais pourtant certaine qu’il aurait été à ton goût. commenta Talya, tout sourire.
- Le Dieu Ivre se chargera de me venger. répliqua simplement Aryos, tout en donnant un léger coup de coude à sa sœur. Mais je te le concède, c’est un joli masque que voilà. Il est de ton choix ?
- Pas vraiment. En réalité, il semblerait que cela soit un présent de notre hôte. Mais je dois avouer qu’il a fait un fort bon choix. Et toi, as-tu déjà le tien ? »


En prononçant ces quelques mots, Talya avait ôté le masque de son visage, le gardant cependant en main. Elle l’observait du coin de l’œil, tout en guettant une réponse de la part de son frère. Le masque en lui-même épousait entièrement la forme de son visage, afin d’en dissimuler presque entièrement les traits. Peint en bleu sombre, la jeune femme imaginait que cela était un rappel à sa chevelure, d’une teinte semblable, une multitude de points blancs avaient été appliqués, ici et là. A cela s’ajoutait un croissant de lune, disposé au niveau de la joue droite. Ainsi, on aurait dit qu’elle portait un petit pan du ciel sur son visage.


« Pas encore, non. Mais cela ne saurait tarder. répondit finalement Aryos. Oryas m’accompagnera. Pour le reste, nous sommes toujours d’accord sur les conditions qui entourent ta présence ? »


Le ton d’Aryos s’était fait plus grave. Alors, Talya se contenta d’acquiescer. La veille, Aryos et Oryas avaient tenu à la voir ensemble, quant à la tournure que prendraient les festivités pour elle. Après leur discussion, il avait été décidé qu’elle pourrait les accompagner à l’extérieur dans certains cas. Sa tenue devait cependant leur être connue, chose désormais faite, et elle devait rester à portée de voix en chaque instant. Des règles auxquelles la jeune femme avait accepté de se plier. Si bien des choses se passeraient ici, elle ne pouvait manquer l’effervescence à l’extérieur. Il ne fallait pas manquer de prudence pour autant. Braavos n’était pas Tyrosh. Elle n’était ici qu’une invitée, une invitée qui ne devait pas se faire remarquer pour de bien mauvaises raisons.

La fête avait été belle.


Plus belle encore que ce que la jeune femme avait pu imaginer jusqu’alors. Si les Braaviens avaient pour habitude de se vêtir de couleurs sombres la plupart du temps, dans de telles conditions, tout était différent. Chacun revêtait ses plus beaux atours, ses tissus les plus colorés ! Les masques étaient cependant la chose la plus étonnante. Plumes, joyaux pour les plus riches ou verroteries, tout était bon pour masquer ses traits tout en impressionnant son voisin. A cela s’ajoutait parfois des coiffures quelque peu extravagantes, parfois teintes, parfois naturelles. Il avait semblait à la Tyroshi que certains avaient troqué une telle idée pour des perruques. Sa chevelure bleutée l’ayant rendue aisément reconnaissable, la jeune femme avait agi d’une pareille manière. Donner un tel indice sur son identité aurait été d’une cruelle ironie dans une fête où tout un chacun se devait de se dissimuler.


Comme bien d’autres riches représentants de cette cité, leur hôte avait mis les petits plats dans les grands. Musiciens, danseurs, artistes aux dons étonnants, il y avait eu plus d’une raison de s’émerveiller durant ces réjouissances ! L’un de ses frères lui avait même rapporté d’avoir vu un homme jouant avec des flammes, en se rendant dans une autre demeure. Puis était venu le temps de se dévoiler, alors que le rugissement du Titan de Braavos se faisant entendre. Bas les masques ! D’un seul mouvement, chacun retrouva sa réelle identité, ses réels traits. Talya s’était également débarrassée de la perruque qu’elle s’était forcée à garder jusqu’alors, découvrant par la même occasion qu’elle se trouvait en compagnie de l’une des filles de leur hôte. Alors, toutes les deux avaient éclaté de rire, se rendant compte de la réelle méprise qui avait été la leur jusqu’alors.


Cependant, toutes les bonnes choses avaient une fin. Après la fin des festivités, il avait fallu plier bagages, refermer les malles et retourner sur les quais. L’alliance ne se ferait pas. Son oncle lui avait avoué, à demi-mots. Si leur hôte restait un ami proche, Braavos ne serait sans doute pas sa demeure. Si Talya n’avait pas voulu l’avouer, elle s’était sentie soulagée en apprenant une telle nouvelle. Si les sœurs et son possible futur promis lui avaient été de bonne compagnie, l’idée de conserver sa liberté une année de plus, ou davantage, comptait d’autant plus à ses yeux. Alors que des membres de l’équipage entreposait dans leur embarcation malles, denrées pour le voyage de retour mais aussi une cargaison destinée à la revente, Talya se trouvait toujours sur le quai.


Aux côtés d’Aryos, les deux jeunes gens restèrent ainsi un moment, s’assurant que les derniers préparatifs destinés à leur départ se passeraient pour le mieux. Leur oncle et leur frère manquaient toujours à l’appel. Une affaire de dernière minute. Aussi leur était-il naturellement revenu la charge de s’assurer que tout serait en ordre pour leur départ. Le chemin serait long. Il était prévu qu’ils mettent les voiles dès le retour des deux autres membres de leur famille. Un parchemin en main, Aryos s’assurait que rien ne manquait dans leur cargaison, Talya n’hésitant pas à s’assurer par elle-même du contenu de certains coffres. Si cette alliance n’était plus d’actualité, il n’en restait pas moins que le commerce avec Braavos restait des plus juteux.


« C’était le dernier chargement. annonça finalement Aryos, en enroulant son parchemin. Nous allons pouvoir monter à bord.
- Il me tarde de retrouver Tyrosh. avoua finalement Talya, son regard se portant sur les bâtiments qui les entouraient. Braavos a bien des charmes mais rien ne vaut notre foyer. »


Ayros acquiesça silencieusement, offrant finalement son bras à sa sœur. Cette dernière l’accepta bien volontiers, tout sourire. Après un dernier regard en direction de la Cité qui les avaient accueilli ces derniers jours, tous deux rejoignirent leur navire. Navire qui reprit la mer quelques heures plus tard en direction d’un horizon plus clément.